Avec Alexandre Del Valle, géopolitologue, auteur de "Vers un choc global ?" éd. L'Artilleur / Arnaud Gallais, auteur de "J'étais un enfant" éd. Flammarion / Étienne Campion, journaliste à Marianne, auteur de "Le président toxique" éd. Robert Laffont
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NewsTranscription
00:00:00Sud Radio, midi 14h, Alexis Poulin sans réserve.
00:00:05C'est parce que je suis un néophyte, et donc je suis bien obligé d'apprendre ce métier.
00:00:11Moi j'aime bien l'économie, putain.
00:00:13Avec qui vous venez en France ?
00:00:14Je suis là.
00:00:15Oh merde, deuxième fois, putain !
00:00:17Burger King.
00:00:18Mmh, bourgeois.
00:00:19Ah bah oui, il est dans le costume.
00:00:21Y a eu un peu de mélange dans mes pages ?
00:00:24Oui, peut-être.
00:00:25Mais enfin, François Bayron, ça n'est pas possible.
00:00:28Est-ce que vous vous rendez compte que vous avez, devant les Français, proposé un texte au vote ?
00:00:35C'est Bourdin qui parle, là.
00:00:36Oui.
00:00:37C'est Bourdin qui parle.
00:00:39Et on parle cordon bleu et Burger King.
00:00:41Non, c'est l'heure de la pause déjeuner, c'est Poulin sans réserve.
00:00:44On est ensemble jusqu'à 14h sur Sud Radio.
00:00:46On va parler bien sûr de l'audition plus sérieusement de François Bayron devant la commission d'enquête
00:00:51pour ce qu'il s'est passé à Bétarame avec notre invité Arnaud Gallet.
00:00:55On va parler également de cette réunion pour cesser le feu en Ukraine.
00:01:01Va-t-elle avoir lieu ? Et avec qui ? Et comment ? Et quoi ? En Turquie ?
00:01:04Avec Alexandre Delval, géopolitologue, auteur de Vers un choc global.
00:01:10Et puis, à 13h, nous recevrons Étienne Campion, journaliste à Marianne,
00:01:14auteur du Président toxique aux éditions Robert Laffont,
00:01:18pour revenir sur la prestation de mardi soir, bien sûr, d'Emmanuel Macron sur TF1,
00:01:23mais aussi sur cette fin de mandat.
00:01:25Deux ans, deux ans encore, c'est dans le déni.
00:01:29Et comment ? On va revenir sur les points forts de cette année passée en compagnie d'Emmanuel Macron
00:01:36avec notre invité, et bien sûr avec vous.
00:01:39On est ensemble jusqu'à 13h sur Sud Radio, 0826 300 300.
00:01:43Si vous souhaitez appeler le standard, réagir, commenter ou poser des questions à nos invités.
00:01:46A tout de suite.
00:01:47Alexis Poulin, sans réserve, l'invité.
00:01:51– Et notre invité, Alexandre Delval, géopolitologue,
00:01:54auteur de Vers un choc global aux éditions de l'artilleur.
00:01:56Bonjour. – Bonjour.
00:01:59– Merci d'être avec nous.
00:02:00Alors, je voulais aborder avec vous ces pourparlers
00:02:05qui sont en train d'avoir lieu en Turquie entre Russes et Ukrainiens.
00:02:12Que sait-on en fait des délégations qui sont présentes
00:02:15et de l'avancée de ces discussions ?
00:02:19– Eh bien, ce que l'on sait, c'est qu'on ne va pas faire grand-chose
00:02:23d'autre qu'un échange de prisonniers.
00:02:26On va parler surtout des échanges de prisonniers
00:02:29et aussi c'est une prise de contact en quelque sorte préalable
00:02:33qui n'est pas inutile entre différentes délégations
00:02:36pour préparer quelque chose de plus sérieux.
00:02:39Mais autour de cette première réunion, on a surtout vu un jeu de poker
00:02:44et une tentative de trois grands leaders pour essayer de ramener à eux la chose
00:02:48et de piéger l'autre, de le mettre en porte à faux.
00:02:51L'autre n'a pas… par exemple, Poutine lance l'idée.
00:02:55Zelensky récupère la balle au bond et utilise l'ultimatum européen
00:03:00avec des sanctions soi-disant destinées à détruire la Russie économiquement
00:03:05si la Russie ne fait pas un cessez-le-feu de 30 jours sans condition.
00:03:11Poutine dit, dans ce cas-là, je ne viens pas, c'est aussi simple que ça.
00:03:14Trump lui-même dit, s'il ne vient pas, je ne viens pas.
00:03:17Poutine dit, si Trump ne vient pas, je ne viens pas.
00:03:19Et Trump vole au secours de Poutine, même s'il n'avait pas vraiment besoin,
00:03:23en disant, le cessez-le-feu, on le veut bien,
00:03:26mais il n'est pas une condition sine qua non et rien ne se passera
00:03:30si je ne le rencontre pas directement, sous-entendu.
00:03:33Je ne vais quand même pas laisser aux Européens l'initiative
00:03:36de faire mieux dans la paix par la force que moi
00:03:39avec leur ultimatum et leurs sanctions.
00:03:41On a bien vu leurs sanctions pour saisir les bateaux fantômes.
00:03:45Dès que le Sukhoi ou le SU, dès que l'avion de combat russe
00:03:50est apparu dans le ciel, les gentils baltes ont laissé
00:03:55le bateau russe gagner sa destination.
00:03:58On a vu en direct que le « vous allez voir ce que j'allais voir »
00:04:03européen n'a aucun effet, absolument aucun effet.
00:04:06Donc Trump a beaucoup rigolé et il n'a pas jugé utile
00:04:09de se déplacer depuis le Moyen-Orient pour récupérer cette histoire
00:04:14qui lui échappait et qui ne l'intéresse pas
00:04:17et qui n'aboutira à rien d'autre que des petites choses
00:04:20dit l'échange de prisonniers.
00:04:22Mais c'est mieux que rien.
00:04:24Est-ce que ce n'est pas un premier jalon justement
00:04:27pour préparer une rencontre Trump-Poutine
00:04:30qui est demandée à la fois par Trump et aussi par le Kremlin
00:04:36qui dit que c'est une rencontre nécessaire ?
00:04:38Absolument, c'est pour ça que tous ceux qui disent
00:04:41« c'est lamentable, c'est nul, ça ne sert à rien
00:04:43parce que Poutine n'a pas joué le jeu, il n'est pas venu »
00:04:46Trump non plus.
00:04:47Tout ça ce sont des discours.
00:04:49La réalité c'est que c'est énorme quand deux belligérants
00:04:52déjà se rencontrent dans une capitale
00:04:54même s'il y a eu des premiers pourparlers sans les Russes
00:04:57et après des pourparlers avec les Russes
00:04:59qui commencent là en ce moment.
00:05:01C'est déjà pas mal puisque c'est un retour
00:05:03à la situation de mars-avril 2022
00:05:06lorsque des contacts directs étaient là.
00:05:09On avait un plan qui a failli être adopté
00:05:11que tout le monde connaît l'histoire.
00:05:13Boris Johnson l'a fait capoter ensuite l'OTAN et les Américains
00:05:17et on a promis aux Ukrainiens de ne pas signer
00:05:19en échange de les aider jusqu'au bout,
00:05:22jusqu'à la chute du régime de Poutine
00:05:24et en fait on a menti aux Ukrainiens
00:05:26parce qu'on leur a donné toujours assez
00:05:28pour tuer pas mal de Russes
00:05:29mais jamais assez pour gagner vraiment
00:05:31et ce n'est qu'un retour à la case départ
00:05:33mais c'est mieux que rien,
00:05:34c'est mieux que la troisième guerre mondiale
00:05:36que l'on a frôlé avec Biden.
00:05:38C'est un petit retour
00:05:40à un petit peu de réalisme géopolitique.
00:05:43Oui mais ce réalisme,
00:05:44est-ce qu'il est partagé par l'Union Européenne
00:05:47et les leaders tels que
00:05:50ceux qu'on a vus, Aléa Kiev, Emmanuel Macron,
00:05:53Merz pour l'Allemagne,
00:05:55Starmer pour la Grande-Bretagne
00:05:57et Tusk pour la Pologne.
00:06:00Est-ce qu'eux sont dans un certain réalisme
00:06:02ou est-ce que ce sont les dignes héritiers de Boris Johnson ?
00:06:07Je pense que ce sont les héritiers de Boris Johnson
00:06:10et ce n'est pratiquement que de la communication.
00:06:13C'est ce que j'appelle le syndrome du tailleur
00:06:16de Madame von der Leyen
00:06:17quand elle se fait faire des tailleurs à la couleur de l'Ukraine.
00:06:20C'est bien d'aider les Ukrainiens,
00:06:21c'est tout à fait humain et noble,
00:06:23c'est eux qui sont agressés,
00:06:24ils ont été envahis sur leur territoire, etc.
00:06:26Mais ce n'est que de la communication
00:06:29puisque c'est très simple la guerre,
00:06:31c'est très simple,
00:06:32il faut suffisamment de munitions,
00:06:34il faut le moral et il faut assez de troupes.
00:06:37Or les Ukrainiens n'ont plus de troupes,
00:06:39les Russes fabriquent plus de munitions à eux tous seuls
00:06:42que tous les Occidentaux américains compris
00:06:45et donc tout ce que l'on promet aux Ukrainiens
00:06:47ce n'est que du blabla tant qu'on n'envoie pas 300 000 hommes.
00:06:50Or on peut envoyer combien d'hommes ?
00:06:52Moi j'ai fait une interview d'un grand spécialiste
00:06:54de ces questions, Olivier Krone,
00:06:56pour Le Diplomate
00:06:58et c'était impressionnant,
00:06:59lui-même très grand spécialiste en sciences des forces spéciales,
00:07:02il expliquait,
00:07:04et il est plutôt un grand soutien de l'Ukraine,
00:07:07attention je précise,
00:07:08ce n'est pas le narratif de Moscou,
00:07:10il disait au grand maximum on peut envoyer 40 000 hommes
00:07:13et en plus c'est de la gesticulation
00:07:15parce que Macron, Starmer et l'union des volontaires
00:07:19ou des Tchortchiliens,
00:07:21qu'est-ce qu'ils proposent ?
00:07:22Des troupes loin du front,
00:07:23ça fait très peur aux Russes,
00:07:25c'est sûr que pour faire peur aux Russes,
00:07:27pour les faire plier,
00:07:28on n'arrive même pas à raisonner un bateau
00:07:31chargé de pétrole
00:07:33dès qu'un avion russe se pointe
00:07:35et on n'est pas capable d'envoyer plus de 40 000 hommes,
00:07:3850 000 vraiment au grand maximum,
00:07:40mais loin du front, à l'ouest.
00:07:42Donc si vous voulez,
00:07:44il y a une vidéo qui montre Poutine en train de rigoler
00:07:47mais je pense que c'est à peine exagéré.
00:07:49Mais il y a quand même,
00:07:52on a entendu Jean-Noël Barraud,
00:07:54ministre des affaires étrangères français,
00:07:55vouloir prendre la Russie à la gorge,
00:07:57ce qui rappelle un peu l'époque où Bruno Le Maire
00:07:59voulait mettre l'économie russe à genoux.
00:08:01De nouvelles sanctions européennes,
00:08:03ça veut dire quoi ?
00:08:04On a l'impression que des sanctions,
00:08:05il y en a tous les 3-4 mois,
00:08:07tous les trimestres quasiment,
00:08:08et ça ne change pas la donne du tout.
00:08:10Donc que peut faire l'Union européenne aujourd'hui
00:08:13pour faire plier la Russie
00:08:14et l'amener à la table des négociations ?
00:08:16Alors c'est très simple,
00:08:17si l'Europe voulait vraiment faire plier la Russie,
00:08:19il faudrait qu'elle ne soit pas toute seule.
00:08:21Je fais un article justement en ce moment universitaire
00:08:23sur les sanctions.
00:08:25Il faudrait que l'Amérique soit totalement solidaire
00:08:27et il faudrait,
00:08:28donc ce serait des sanctions euro-américaines,
00:08:30pour l'instant c'est surtout des nouvelles sanctions européennes,
00:08:32et il faudrait qu'une grande partie des pays des BRICS,
00:08:35comme la Turquie,
00:08:36commencent à plier,
00:08:37parce que par exemple les sanctions secondaires
00:08:39ont dissuadé un certain nombre de sociétés
00:08:42et de banques turques
00:08:44qui aidaient les Russes au début
00:08:46à cesser de le faire.
00:08:48Ça a marché sur certaines entreprises chinoises privées
00:08:51qui étaient exposées aux dollars
00:08:53ou aux systèmes internationaux,
00:08:55mais ça ne marche absolument pas
00:08:57sur une banque chinoise ou indienne
00:08:59qui n'est pas exposée aux dollars.
00:09:01Vous savez que les sanctions extraterritoriales
00:09:03sont liées à des systèmes de paiement
00:09:05et au syndrome de l'US person,
00:09:07pour que ça soit efficace
00:09:09d'un point de vue de l'opérabilité.
00:09:12Mais dès lors que vous n'êtes pas exposé,
00:09:15que vos assets et vos licences
00:09:17ne soient pas supprimables
00:09:19parce que vous n'êtes pas lié
00:09:21à l'économie occidentale,
00:09:23les sanctions n'ont aucun effet.
00:09:25Et je répète,
00:09:27à raisonner un bateau de pétrole,
00:09:29il faut pouvoir avoir une armée
00:09:31qui oblige le bateau à faire demi-tour
00:09:33si l'armée russe se pointe.
00:09:35Ça veut dire qu'en gros,
00:09:37pour appliquer des sanctions totales
00:09:39sur le pétrole et le gaz,
00:09:41il faudrait accepter une multiplication drastique
00:09:43du prix des hydrocarbures
00:09:45qui monterait automatiquement
00:09:47et il faudrait employer des moyens militaires
00:09:49qu'on n'est pas prêt d'employer
00:09:51pour que le pétrole russe
00:09:53soit à raisonner.
00:09:55Il faut résister au fait
00:09:57que lui-même envoie des frégates
00:09:59ou des avions.
00:10:01Avec le risque de déclencher un conflit
00:10:03ouvert avec la Russie, c'est bien ça.
00:10:05Et surtout, on oublie de dire,
00:10:07nos auditeurs doivent le savoir,
00:10:09que le gaz russe n'a jamais été interdit.
00:10:11Il n'a jamais été dans les sanctions.
00:10:13C'est le transbordement qui a été interdit.
00:10:15C'est-à-dire, j'achète du gaz, je le revends.
00:10:17Mais on en a besoin.
00:10:19On n'est pas capable de se passer du gaz russe.
00:10:21On a presque plus de gaz russe
00:10:23par gazoduc
00:10:25depuis que ça a été coupé par les Allemands
00:10:27et ensuite par Zelensky
00:10:29et aussi par les Russes.
00:10:31Ça a été coupé de manière unilatérale
00:10:33à chaque fois dans une logique de représailles.
00:10:35Mais l'importation de gaz en lui-même
00:10:37n'a jamais été interdite.
00:10:39La preuve, le gaz russe GNL par bateau
00:10:41a été multiplié par
00:10:43je ne sais plus combien.
00:10:45Les Russes ont doublé
00:10:47le gaz norvégien et le gaz de schiste américain.
00:10:49En 2024, le gaz russe par bateau
00:10:51est redevenu le premier gaz
00:10:53importé en Europe.
00:10:55Pour se priver de ça, ce serait une catastrophe
00:10:57économique pour l'industrie européenne.
00:10:59Encore pire que maintenant.
00:11:01On voit que, visiblement,
00:11:03les Américains
00:11:05ont réussi à avoir un deal
00:11:07sur les terres rares en Ukraine.
00:11:09Une sorte de retour
00:11:11sur investissement, ce qui intéressait Trump
00:11:13pour se désengager du conflit
00:11:15et avancer les négociations.
00:11:17Est-ce que c'est une manière de protéger l'Ukraine ?
00:11:19De dire qu'il y a des intérêts américains
00:11:21dorénavant sur le territoire ?
00:11:23Que vont avoir les Européens
00:11:25en retour de leur aide à l'Ukraine ?
00:11:27C'est très simple.
00:11:29Moi, j'en avais frappé
00:11:31en novembre,
00:11:33juste après que Trump
00:11:35soit élu.
00:11:37J'avais rencontré un intellectuel
00:11:39analyste de la CIA
00:11:41qui passait de Biden
00:11:43à Trump.
00:11:45Il était déjà en pourparlers pour passer dans l'autre administration.
00:11:47Et il me disait, c'est très simple,
00:11:49on laissera totalement tomber
00:11:51les Ukrainiens s'ils ne nous
00:11:53donnent pas les noms de tous ceux qui ont détourné
00:11:55l'argent et les noms des sociétés
00:11:57offshore à Chypre ou ailleurs
00:11:59et s'ils ne nous donnent pas
00:12:01la pole position pour nos entreprises,
00:12:03pour la reconstruction
00:12:05de l'Ukraine.
00:12:07Et je lui dis, mais qui va payer ?
00:12:09Il me dit, puisque vous, les Européens,
00:12:11vous perdez avec cette histoire,
00:12:13ce sera une grande partie
00:12:15des entreprises qui devront être
00:12:17américaines, mais ce sera
00:12:19les Européens qui payeront le gros
00:12:21de l'effort de reconstruction.
00:12:23L'Europe est toujours le dindon
00:12:25de la farce. C'est l'Europe qui va
00:12:27payer pour finalement
00:12:29appliquer le plan Trump. Parce que l'Europe, elle fait quoi
00:12:31aujourd'hui ? Elle gesticule. C'est le syndrome
00:12:33du costume au drapeau ukrainien
00:12:35de ce que j'appelle le syndrome van der Leyen.
00:12:37Ou le syndrome
00:12:39de Starmer ou Boris Johnson.
00:12:41On montre les muscles, mais en fait, on ne fait rien
00:12:43d'autre que le plan Trump.
00:12:45Les troupes qu'on va envoyer, elles vont servir
00:12:47à faire exactement ce qu'avait voulu Trump.
00:12:49Ce sont des Européens qui prendront le risque
00:12:51d'interposition. Nous, on va rafler
00:12:53la mise économique et énergétique,
00:12:55mais c'est les Européens qui exposeront
00:12:57leurs troupes à une possible représaille
00:12:59russe s'il y a des interférences.
00:13:01Et donc, les risques
00:13:03et le coût, ce sera les Européens.
00:13:05Le bénéfice, ce sera les Américains.
00:13:07Ça parait gros, mais c'est exactement
00:13:09le plan Trump et les Européens
00:13:11qui font mine de résister sont en train d'appliquer
00:13:13le plan Trump tout en disant le contraire.
00:13:15C'est pour ça que ce sont des gesticulations.
00:13:17Mais pourquoi ? Quel est l'intérêt
00:13:19pour les leaders européens d'appliquer le plan
00:13:21Trump ?
00:13:23Et d'ailleurs, pourquoi il n'y a pas de débat
00:13:25démocratique dans
00:13:27les pays européens à propos
00:13:29de cette aide à l'Ukraine
00:13:31et justement du retour sur investissement ?
00:13:33Parlons-en comme ça,
00:13:35puisque c'est comme ça qu'on parle Trump.
00:13:37Pour une raison très simple, les Européens
00:13:39auront besoin de
00:13:415 à 10 ans, peut-être même 15
00:13:43pour vraiment avoir une autonomie
00:13:45stratégique, parce que
00:13:47quand on veut sa propre armée, sa propre défense,
00:13:49il faut aussi ses propres matériels.
00:13:51On a des très bonnes industries de défense,
00:13:53mais nous sommes en quelque sorte shootés
00:13:55aux armes américaines
00:13:57au titre de l'interopérabilité
00:13:59au sein des troupes de l'OTAN.
00:14:01On a beaucoup de
00:14:03besoins de matériel américain
00:14:05pour l'interopérabilité.
00:14:07On a beaucoup de pays de l'Union Européenne
00:14:09qui sont beaucoup plus américains qu'européens.
00:14:11En gros, à part quelques Latins, les Allemands
00:14:13et les Français, on n'a pas
00:14:15d'Européens dans l'Union Européenne. Les pays de l'Est
00:14:17à part la Hongrie sont bien
00:14:19plus américains
00:14:21qu'européens. La Pologne,
00:14:23elle a démontré depuis toujours avec les armes
00:14:25qu'elle achète. Les pays du nord de l'Europe
00:14:27sont tous de véritables protectors
00:14:29américains. Même le Danemark
00:14:31a acheté des armes américaines
00:14:33après avoir été milité à la fin de l'indépendance.
00:14:35Merci Alexandre Delval.
00:14:37On va devoir s'arrêter là.
00:14:39Il y avait encore beaucoup de choses à dire mais
00:14:41on y reviendra puisque ce dossier
00:14:43ukrainien, évidemment, est en haut
00:14:45des priorités pour
00:14:47les leaders occidentaux.
00:14:49Merci d'avoir répondu à nos questions.
00:14:51Je rappelle Alexandre Delval, géopolitologue, auteur
00:14:53de vers un choc global aux éditions de l'artilleur.
00:14:55On va marquer une courte pause et se retrouver dans un instant
00:14:57pour parler de
00:14:59ces responsables
00:15:01de crypto-monnaies qui se font
00:15:03enlever et de la mexicanisation
00:15:05en France. A tout de suite sur Sud Radio.
00:15:07Alexis Poulin,
00:15:09sans réserve, l'édito.
00:15:13On écoute ça
00:15:15avec le pick-up ouvert.
00:15:17On parle de la mexicanisation
00:15:19de la France. Alors, les cartels, bien sûr,
00:15:21les narcos aussi,
00:15:23mais maintenant on a les enlèvements en plein jour
00:15:25pour les
00:15:27responsables de sites
00:15:29de crypto-monnaies.
00:15:31Plus de cinq affaires terribles
00:15:33d'une violence sans nom
00:15:35qui concernent des
00:15:37enlèvements liés aux crypto-monnaies.
00:15:39Un phénomène préoccupant qui fait que ce matin,
00:15:41Bruno Retailleau a convoqué
00:15:43plusieurs acteurs de ce domaine, Place Beauvau,
00:15:45dans l'anonymat le plus complet puisque
00:15:47le problème, en fait, c'est que ce sont
00:15:49souvent les membres des familles
00:15:51de ceux qui ont fait fortune dans les crypto-monnaies
00:15:53qui sont victimes d'enlèvements
00:15:55et de tortures. Le dernier cas, c'était
00:15:57le 13 mai, en plein jour,
00:15:59en plein Paris, la fille et le
00:16:01petit-fils du PDG de Paymium,
00:16:03une plateforme française d'échange de crypto-monnaies,
00:16:05dans le 11e arrondissement
00:16:07des hommes cagoulés qui sortent d'une camionnette
00:16:09siglée Chronopost et qui essayent de les
00:16:11enlever. Le 1er mai,
00:16:13c'était le père d'un
00:16:15responsable de crypto-monnaies
00:16:17basé à Malte qui était enlevé. Il a été retrouvé
00:16:19dans un pavillon à Palaiseau.
00:16:21Il y a eu cet enlèvement aussi
00:16:23de David Balan, cofondateur
00:16:25de Ledger, enlevé avec sa compagne
00:16:27à Méro dans le Cher.
00:16:29Et lui a perdu un doigt dans l'affaire
00:16:31puisqu'il a été torturé
00:16:33pour extorquer
00:16:35de l'argent à ses responsables
00:16:37de sites de crypto-monnaies.
00:16:39Et d'autres incidents. En fait,
00:16:41la liste est longue. A chaque fois, le profil
00:16:43des assaillants
00:16:45elles-mêmes, ce sont des jeunes,
00:16:47parfois mineurs,
00:16:49qui essayent de faire beaucoup d'argent
00:16:51avec ces cryptos. Et
00:16:53ceux qui sont la cible de ces enlèvements,
00:16:55ne sont pas protégés.
00:16:57Il y a la question, bien sûr, de leur adresse
00:16:59qui est parfois
00:17:01révélée sur les sites du greffe
00:17:03lorsque vous créez une société.
00:17:05Mais aussi la question
00:17:07qui est posée par les acteurs de la crypto en disant
00:17:09vous nous demandez, lorsque nous avons
00:17:11des clients, de relever
00:17:13les adresses, de faire des bases de données. Si ces bases
00:17:15de données sont hackées, il va y avoir des listes
00:17:17de victimes potentielles qui vont tourner.
00:17:19Heureusement, on peut dire
00:17:21que le ministre de l'Intérieur s'intéresse
00:17:23au sujet, parce que
00:17:25ça montre quand même un certain
00:17:27état d'esprit de voir à la fois
00:17:29l'âge de ceux qui
00:17:31organisent ces enlèvements, la mentalité
00:17:33aussi de se dire que
00:17:35on ne peut pas non plus
00:17:37dire à ces gens-là d'être discrets,
00:17:39beaucoup plus discrets, et de se payer bien sûr
00:17:41des sécurités privées ou vivre dans des
00:17:43ghettos de riches, partir à
00:17:45Dubaï ou ailleurs. La question qui se pose, c'est
00:17:47est-ce que la filière crypto
00:17:49va fermer en France parce que
00:17:51il y a une telle insécurité
00:17:53que les responsables préféreront vivre
00:17:55ailleurs, ou bien est-ce qu'on peut
00:17:57remettre ce pays
00:17:59dans le droit chemin, ou est-ce que les narcos
00:18:01vont prendre le pouvoir,
00:18:03comme ça a été le cas dans certaines
00:18:05régions en Amérique du Sud.
00:18:07Voilà, c'est quand même assez tragique.
00:18:09On n'a pas encore les résultats
00:18:11de cette réunion ce matin
00:18:13Place Beauvau au ministère de l'Intérieur,
00:18:15mais on espère qu'il y aura des annonces
00:18:17plus tard dans la journée sur
00:18:19la façon dont
00:18:21l'État et les services publics
00:18:23vont s'intéresser à ce sujet,
00:18:25et on peut dire que
00:18:27dorénavant, il va falloir être très discrets
00:18:29si vous faites fortune,
00:18:31faites profil bas,
00:18:33parce que sinon, voilà où nous en sommes
00:18:35aujourd'hui en France.
00:18:37La richesse numérique attire cette
00:18:39criminalité de plus en plus violente,
00:18:41sans limite, et c'est assez
00:18:43calamiteux.
00:18:45Alexis Poulin, sans réserve,
00:18:47l'invité.
00:18:49Et on parlait de choses calamiteuses, on va parler
00:18:51d'un autre moment assez calamiteux,
00:18:53c'était l'audition de François Bayrou devant la commission
00:18:55d'enquête sur les violences
00:18:57à Bétarame, c'était
00:18:59cette semaine, là encore,
00:19:01avec nous, Arnaud Gallet,
00:19:03auteur de J'étais un enfant aux éditions
00:19:05Flammarion, et ancienne
00:19:07victime également
00:19:09de spédocriminalité.
00:19:11Arnaud Gallet. Bonjour.
00:19:13Merci d'être avec nous. Alors, qu'est-ce que vous avez pensé
00:19:15de cette audition de François Bayrou,
00:19:17où on a vu un Premier ministre
00:19:19essayer de noyer le poisson
00:19:21finalement, et attaquer une commission
00:19:23d'enquête, plutôt que d'essayer
00:19:25de faire le jour sur ce qu'il s'est réellement passé
00:19:27à Bétarame, avec maintenant plus de
00:19:29200 plaintes
00:19:31de la part de l'association
00:19:33des anciennes victimes de Bétarame.
00:19:35Écoutez, pour tout
00:19:37vous dire, il m'a fallu deux jours pour
00:19:39me remettre. Sincèrement, j'étais sidéré,
00:19:41j'ai regardé les cinq heures d'audition,
00:19:43j'ai essayé de les réécouter un peu le soir,
00:19:45j'ai été sidéré par plusieurs
00:19:47choses. Un, effectivement, vous l'avez dit, il y a une remise
00:19:49en question du Premier ministre,
00:19:51certes, on peut se comprendre qu'il
00:19:53a attaqué, on rappellera que François Bayrou n'est pas la
00:19:55victime. Les victimes, ce sont bien celles de Bétarame
00:19:57dont vous parlez, ça c'est important, donc on se dit
00:19:59très bien. Donc, il y a une remise en question
00:20:01de la probité de la
00:20:03fameuse commission. Je trouve ça assez dingue
00:20:05qu'en France, on puisse remettre en question
00:20:07l'objectivité d'une commission
00:20:09qui est bien là, effectivement, pour faire des propositions
00:20:11et qui s'inscrit dans le cadre d'un schéma
00:20:13démocratique. Moi, j'ai trouvé ça fou. Et puis,
00:20:15permettez-moi de le dire, même si j'entends que
00:20:17François Bayrou puisse se sentir attaqué,
00:20:19il y a des choses d'une gravité absolue
00:20:21qui ont été faites. Un, il y a une remise en question
00:20:23d'une lanceuse d'alerte, mais qui a été
00:20:25faite, mais de manière, je vais le dire comme ça,
00:20:27sale, dans le sens
00:20:29où publiquement, on a un
00:20:31Premier ministre qui vient écraser,
00:20:33je dis bien écraser une lanceuse d'alerte,
00:20:35ça, c'est inacceptable, c'est un message qui est renvoyé.
00:20:37Moi, qui me mets hors de moi, voyez, il m'a fallu
00:20:39plus de deux jours, tellement que j'ai trouvé violent
00:20:41la manière dont il l'a insulté publiquement.
00:20:43Enfin, je veux dire, il y a des manières de dire les choses,
00:20:45mais pas comme ça, je veux dire,
00:20:47surtout quand on est Premier ministre.
00:20:49Il y a aussi, quand même, il a été interrogé
00:20:51sur la gifle. Quand on voit les propos
00:20:53que le Premier ministre tient, on aurait pu imaginer que sur la gifle...
00:20:55Un acte éducatif, c'est ce qu'il explique.
00:20:57Un acte. Il dit même que c'est un acte.
00:20:59Il dit que c'est
00:21:01une gifle, comment dire, pas une gifle,
00:21:03une claque d'un père de famille,
00:21:05d'un bon père de famille. Et là, on se dit
00:21:07qu'il y a la loi 2019
00:21:09qui interdit la fessée. Il y a des associations
00:21:11dont je fais partie, comme Stop VO, qui ont lutté
00:21:13effectivement, donc Stop aux violences éducatives
00:21:15ordinaires, qui ont lutté pour que
00:21:17ce soit inscrit dans la loi depuis 2019.
00:21:19Et on a un Premier ministre qui, encore là, publiquement,
00:21:21tranquillement, nous dit que finalement,
00:21:23mettez des baffes à vos enfants, c'est éducatif.
00:21:25Un enfant... Il assume à moitié parce qu'il
00:21:27accuse les médias d'avoir augmenté le son
00:21:29de la gifle aussi, de dire que c'était une tape.
00:21:31Enfin, il est très gêné, alors qu'il a fait
00:21:33carrière sur cette baffe, quand même, pendant quelques années.
00:21:35Or là, comment
00:21:37c'est possible d'aller dans
00:21:39une post-vérité pareille, de dire que
00:21:41les médias ont augmenté le son de la gifle, alors que c'était un
00:21:43reportage aux 20 heures de France 3, il me
00:21:45semble, où on avait vu cette
00:21:47scène où François Bayrou
00:21:49giflait un gamin qui lui faisait les poches. Il faut
00:21:51préciser, mais ce n'est pas une raison pour
00:21:53frapper un enfant.
00:21:55On peut se dire que l'effet, gentiment, date de 2002.
00:21:57Lui, avec un peu de recul, on aurait pu penser qu'il
00:21:59vienne dire à un moment donné, écoutez,
00:22:03j'aurais pas dû le faire, effectivement.
00:22:05On sait pas comment réagir. Il faut accompagner. J'en sais rien.
00:22:07On dit plein de choses quand on est premier ministre, mais on dit
00:22:09pas que ça relève d'être d'un
00:22:11acte éducatif et même
00:22:13d'une baffe, d'une claque
00:22:15d'un bon père de famille. Enfin, je veux dire,
00:22:17un enfant meurt tous les 5 jours sous les coups de ses
00:22:19parents. Quand on est premier ministre de la France,
00:22:21jamais de la vie, en fait, on
00:22:23doit tenir tel propos. C'est grave, en fait, de dire
00:22:25des choses comme ça. Et sincèrement,
00:22:27moi, c'est quelque chose que j'ai mis, sincèrement,
00:22:29je ne mens pas, 2 jours à m'en remettre.
00:22:31Il n'y a que ce matin, là, vous l'entendez,
00:22:33je respire pour dire des choses comme ça,
00:22:35tellement que j'ai trouvé ça abominable
00:22:37au regard du fait qu'il y ait, vous l'avez dit,
00:22:39200 plaintes, mais plus. Aujourd'hui, vous avez quand même
00:22:41il y a une cisterne quand même au niveau des collectifs, Alexis,
00:22:43si vous me permettez de le rappeler. Aujourd'hui, vous avez
00:22:45plusieurs calotipes autour de la table.
00:22:47Vous avez 6 collectifs qui sont partis
00:22:49parce que, justement, ils dénoncent
00:22:51peut-être le fait que certains sont peut-être trop
00:22:53proches de François Bayrou, etc. Donc, il y a des choses qui sont pas
00:22:57divisées pour mieux régner.
00:22:59On connaît la stratégie, il n'y a pas de problème.
00:23:01Et aujourd'hui, nous, on est en lien avec 6 collectifs qui représentent
00:23:03quand même 1 500 victimes.
00:23:051 500 victimes,
00:23:07ça veut dire qu'en réalité, et c'est important
00:23:09de le dire, on n'était pas à la hauteur des enjeux,
00:23:11on est face à un crime contre l'humanité, d'accord ?
00:23:13Qu'on arrête un peu toutes ces histoires-là.
00:23:15Donc, quand on a un Premier ministre qui se satisfait de se dire
00:23:17uniquement, on va mettre en place, on s'intéresse
00:23:19à la mise en place d'un conseil national
00:23:21de survivantes et de survivants. Bon, très bien,
00:23:23ok, c'est intéressant, c'est effectivement les engagements
00:23:25qu'il y a à Bogotá le 7 novembre 2024
00:23:27par une centaine de pays.
00:23:29Bon, ça mange pas de pain. Par contre,
00:23:31en fait, derrière, il faut peut-être aller plus loin.
00:23:33Alors après, il nous dit, on va mettre en place des boîtes aux lettres.
00:23:35Moi, je trouve ça très bien, les boîtes aux lettres, les papillons.
00:23:37Je trouve que c'est une belle association, j'ai rien à dire.
00:23:39Je connais très bien Laurent Boyer qui était avec moi
00:23:41d'ailleurs à la CIVIS, il n'y a aucun sujet.
00:23:43Par contre, c'est un peu léger, si vous voulez,
00:23:45quand on parle d'un crime contre l'humanité,
00:23:47je rappelle que les violences sexuelles
00:23:49dans l'enseignement privé,
00:23:51ça a été chiffré
00:23:53par
00:23:55la commission indépendante
00:23:57sur les abus sexuels
00:23:59dans l'église.
00:24:01Ce sont 108 000 enfants
00:24:03qui ont été victimes
00:24:05de violences sexuelles.
00:24:07Donc, c'est pas avec des boîtes aux lettres
00:24:09et avec un simple conseil national,
00:24:11une commission de plus,
00:24:13qu'on va résoudre ça.
00:24:15Moi, ce qui m'a choqué aussi, c'est de voir,
00:24:17alors évidemment, dans cette audition,
00:24:19François Bayrou commence par parler des victimes
00:24:21et ensuite, on voit un déroulé
00:24:23pour essayer de lui se sortir du pétrin
00:24:25parce qu'il a menti à l'Assemblée nationale.
00:24:27Pas lors de cette audition sous serment.
00:24:29Il faudra écouter les 5h30
00:24:31pour voir s'il y a eu des mensonges.
00:24:33Mais en l'occurrence,
00:24:35les victimes sont systématiquement oubliées.
00:24:37Il parle de créer un nouveau
00:24:39haut comité, alors que la CIVIS existe.
00:24:41Ce comité interministériel
00:24:43pour faire l'état d'élu
00:24:45sur les violences sexuelles
00:24:47faites aux enfants
00:24:49a été empêché dans son travail
00:24:51d'une certaine façon. Pourquoi ?
00:24:53On a l'impression qu'on tourne en rond volontairement
00:24:55un pas en avant,
00:24:57trois pas en arrière,
00:24:59plutôt que le reste. Pourquoi,
00:25:01sur ce sujet-là, la France n'arrive pas
00:25:03à faire les choses de manière
00:25:05politique et claire ?
00:25:07Parce que la France refuse, je vais vous dire de manière très claire,
00:25:09refuse de reconnaître que c'est un crime contre l'humanité
00:25:11et que l'État français, en fait,
00:25:13est directement mêlé. D'accord ? Et pour être clair,
00:25:15nous, on a été reçu au niveau de l'Élysée.
00:25:17Aujourd'hui, on fait un appel aussi, je le dis à monsieur
00:25:19François Bayrou et à Matignon,
00:25:21recevez-nous, parlons réellement de justice
00:25:23transitionnelle avec quatre piliers.
00:25:25Un pilier, vérité, très simple, commission vérité,
00:25:27vous mettez des moyens d'enquête, d'accord ? On fait la vérité
00:25:29sur ce qui s'est passé, pas une histoire
00:25:31politicienne où on ne sait pas trop, etc.
00:25:33A la suite de l'audition de François Bayrou,
00:25:35vous avez une victime qui s'appelle Éric, donc victime
00:25:37à Bétharame, qui a dit « Mais moi, j'en ai parlé
00:25:39à la femme de François Bayrou quand elle faisait la catéchèse. »
00:25:41Et on fait quoi, ce truc-là ? C'est un menteur ?
00:25:43En fait, tout le monde ment dans cette histoire, sauf François Bayrou.
00:25:45C'est hallucinant.
00:25:47Deuxième pilier, si je peux me permettre,
00:25:49justice, important quand même, on aurait pu
00:25:51parler de justice, mais vraie justice, donc avec
00:25:53une vraie réflexion derrière, et une justice
00:25:55qui doit condamner également les bourreaux et leurs
00:25:57complices qu'on arrête avec ces histoires, et qu'on soit
00:25:59en capacité de faire avancer les choses,
00:26:01imprescriptibilité, allongement des délais de prescription
00:26:03en matière de nomination. Troisième élément
00:26:05fondamental qu'il ne faut pas oublier,
00:26:07réparation, réparation avec un vrai
00:26:09fonds de notation où les institutions
00:26:11culpables doivent abonder dans ce fonds-là
00:26:13et indemniser les victimes, et pas elles-mêmes.
00:26:15Vous savez, aujourd'hui, la commission Bétarame
00:26:17a créé, enfin la congrégation de Bétarame
00:26:19a créé sa propre commission. On marche sur la tête
00:26:21dans ce pays. On a des institutions
00:26:23qui ont fait des centaines
00:26:25et des centaines de victimes, il y en a 200 qui déposent
00:26:27plainte, mais combien n'ont pas déposé plainte,
00:26:29et qui aujourd'hui peuvent se permettre de faire leur propre
00:26:31commission pour réparer les fautes
00:26:33qu'elles ont elles-mêmes commises. C'est ça la justice en France.
00:26:35On n'est pas bien, franchement. Et quatrième
00:26:37élément, si je me permettais de le dire, très simple,
00:26:39prévention, c'est-à-dire qu'on évite que ça se remette
00:26:41en place, et prise en compte de la parole
00:26:43des victimes. Et donc là, effectivement, on a
00:26:45le conseil national qui se dessine, donc ça c'est la
00:26:47dernière truc, mais surtout avec une réalité départementale.
00:26:49Parce que vous savez, la réalité nationale,
00:26:51vous connaissez vous aussi, on a
00:26:53des lois, alors c'est bien, super,
00:26:55on consulte des victimes, c'est génial, il n'y a pas
00:26:57de problème, je trouve ça super. Par contre, très souvent,
00:26:59on se rend compte de quoi ? Que les lois ne sont pas appliquées sur le terrain.
00:27:01On se rend compte aussi qu'on n'est pas victime de la
00:27:03même manière à Paris, donc ça encore une fois
00:27:05le microcosme parisien qu'on connaît bien,
00:27:07que je ne sais pas, vous voyez, j'étais dernièrement
00:27:09en Martinique, je vais aller prochainement en Guyane,
00:27:11etc., et on n'est pas victime de la même
00:27:13manière. Donc qu'on arrête avec ces
00:27:15usines à gaz, qu'on fasse du pragmatique
00:27:17que les gens se retrouvent dedans, qu'on pense à tout le monde
00:27:19et qu'on arrête un peu de nous bassiner, c'est un crime
00:27:21contre l'humanité, et qu'on doit répondre
00:27:23à la hauteur des enjeux. Et moi aujourd'hui, je vous dis, après 48
00:27:25heures, vraiment, avoir pris
00:27:27un état de sidération absolu, en me disant
00:27:29c'est hyper violent ce qui s'est passé, vous l'entendez,
00:27:31nous sommes de plus en plus déterminés, et
00:27:33croyez-moi, vous allez le voir prochainement, Mouve Enfant
00:27:35va s'activer en fait sur le territoire national,
00:27:37parce que ça c'est inacceptable, et c'est un crachat
00:27:39supplémentaire au visage des victimes,
00:27:41et c'est pas à la hauteur des enjeux, quand on est premier ministre
00:27:43de la France, on se doit évidemment d'être respectueux
00:27:45des victimes, et surtout de ce qu'elles ont enduré,
00:27:47et on se doit aussi de penser
00:27:49à celles et ceux qui ne sont pas là, vous voyez,
00:27:51et je pense que ça c'est important, et moi j'ai une pensée
00:27:53notamment pour toutes les victimes, que ce soit à
00:27:55Riomont et ailleurs, qui aujourd'hui sont là, et je peux
00:27:57vous assurer, les six collectifs
00:27:59de victimes dont je vous avais parlé tout à l'heure,
00:28:01dont les victimes de Riomont,
00:28:03ont mis en place un communiqué de presse, dans lequel
00:28:05elles dénoncent, elles disent bien, en fait, mettre
00:28:07en place une éternelle commission,
00:28:09c'est encore une fois de ne pas vouloir résoudre le problème,
00:28:11donc au bout d'un moment, les personnes soivent de justice.
00:28:13Surtout que la CIVIS avait fait le travail,
00:28:15déjà, en grande partie,
00:28:17c'est ça qui est étonnant, il y avait
00:28:19plus de 100 propositions qui étaient cohérentes,
00:28:21il suffisait de simplement
00:28:23les faire rentrer dans la loi, ça n'a pas été
00:28:25fait malheureusement, et on se retrouve avec
00:28:27encore l'idée d'un nouveau
00:28:29haut conseil, une commission,
00:28:31je ne sais quoi, c'est vraiment
00:28:33assez important. On va marquer
00:28:35une courte pause et se retrouver avec vous,
00:28:37Arnaud Gallet, 0826-300-300,
00:28:39si vous souhaitez réagir, posez vos
00:28:41questions, à tout de suite.
00:28:43Sud Radio,
00:28:45midi 14h,
00:28:47Alexis Poulin, sans réserve.
00:28:49Et on se retrouve avec
00:28:51notre invité, Arnaud Gallet,
00:28:53président de Mouve Enfant,
00:28:55et auteur du livre
00:28:57J'étais un enfant aux éditions, Flammarion,
00:28:59on parlait de cette audition
00:29:01de François Bayrou devant la commission d'enquête
00:29:03avec les co-rapporteurs
00:29:05Violette Spielbutt
00:29:07et Paul Vannier,
00:29:09finalement, très peu
00:29:11de choses sont sorties de cette audition
00:29:13de François Bayrou,
00:29:15est-ce qu'il y a quand même des choses positives
00:29:17dans la parole du Premier
00:29:19Ministre, ou au moins
00:29:21ce que va amener cette commission d'enquête ?
00:29:23Moi, je pense
00:29:25que ce qui est positif, déjà, c'est qu'il y a une commission d'enquête,
00:29:27moi je trouve ça très bien, c'est-à-dire qu'à un moment donné,
00:29:29c'est une première étape
00:29:31de vérité, donc c'est très bien,
00:29:33après, il faut poursuivre derrière, donc moi je trouve ça
00:29:35très bien qu'il y ait cette commission d'enquête, et c'est pour ça que je trouve
00:29:37ça grave que le Premier Ministre vienne
00:29:39dans le cadre de son audition, remettre en
00:29:41question l'objectivité
00:29:43de cette commission d'enquête,
00:29:45alors même qu'on voit bien que les deux
00:29:47députés que vous avez cités sont quand même de bords
00:29:49politiques différents, et même certains sont quand même
00:29:51plutôt proches de François Bayrou,
00:29:53qui elle-même vient s'interroger sur la manière
00:29:55dont François Bayrou lui-même
00:29:57se positionne.
00:29:59Bon, c'est ça en fait
00:30:01qui est déplorable. Après, la commission d'enquête, moi je trouve
00:30:03ça très positif, on verra bien ce qui ressortira,
00:30:05mais je vais vous dire, l'enjeu, vous l'avez dit vous-même tout à l'heure,
00:30:07on a eu 82 préconisations au niveau
00:30:09de la civilisation, d'accord ?
00:30:11Une seule a été suivie, c'est un spot.
00:30:13Aujourd'hui, ce qui est présenté par François Bayrou,
00:30:15et ce qui est très bien, parce que ça
00:30:17retrouve certes aux engagements qui ont été pris par la France,
00:30:19encore une fois, avec 100 pays,
00:30:21le 7 novembre dernier, au niveau de Bogota,
00:30:23cette fameuse commission nationale de survivantes
00:30:25et de survivants, mais je vais vous dire,
00:30:27ça ne faisait pas partie des 82 préconisations
00:30:29de la civise, donc une fois de plus, on enterre
00:30:31le travail qui a été fait par
00:30:3333 000 personnes qui ont témoigné au niveau
00:30:35de la civise, alors même que c'était le président
00:30:37de la République qui avait mis en place cette commission,
00:30:39et on a un Premier ministre qui découvre,
00:30:41moi je trouve ça hallucinant, on est dans un truc,
00:30:43on a un Premier ministre qui dit que mettre une gifle,
00:30:45encore une fois, à un enfant, finalement c'est normal, il n'y a pas de
00:30:47problème, la loi de 2019, on la balaie,
00:30:49on s'en moque, de toute façon c'est un droit à la correction,
00:30:51rappelez-vous, ça a été fait récemment, ça a été jugé
00:30:53par un juge dans l'Est
00:30:55de la France, donc on a un Premier ministre maintenant qui autorise
00:30:57ce genre de truc, moi je trouve ça hallucinant,
00:30:59et puis derrière, on fait abstraction
00:31:01de ce qu'on dit, 33 000 personnes,
00:31:03je veux dire, bon sang, on a 33 000 personnes
00:31:05qui ont parlé, on a des préconisations
00:31:07qui ont été faites, et on a une nouvelle préconisation
00:31:09qui apparaît, donc on balaie, en fait, on se dit
00:31:11juste, la priorité maintenant, ce ne sont pas les
00:31:1382 préconisations, c'est une nouvelle, moi je trouve ça
00:31:15très bien, parce que je me dis,
00:31:17effectivement, ça peut aller dans le bon sens, je
00:31:19doute de la pertinence,
00:31:21si vous voulez, dans le sens où si derrière, il n'y a pas d'autres
00:31:23actions qui sont mises en place,
00:31:25ça fait une éternelle commission, et d'où la réserve
00:31:27que je n'ai pas uniquement moi, mais que
00:31:29d'autres effectivement ont, et notamment, je le rappelle,
00:31:31il y avait à la base 8 collectifs autour de la table,
00:31:33et on a 6 qui sont sortis du jeu,
00:31:35et il ne reste plus qu'aujourd'hui, 2 collectifs,
00:31:37dont le collectif de Bétharame avec Alain Esquerre,
00:31:39moi je pense qu'il faut effectivement s'interroger
00:31:41sur ce qui se passe aujourd'hui, et je rappelle
00:31:43que les 6 collectifs qui sont sortis représentent
00:31:451500 victimes, d'accord ?
00:31:47Et justement, cette affaire
00:31:49de collectifs,
00:31:51celui mené par Alain Esquerre,
00:31:53donc il y a des doutes sur une proximité
00:31:55quand même avec François Bayrou, puisqu'il y a des élus
00:31:57du conseil municipal de Pau, proches de François Bayrou,
00:31:59qui font partie du collectif,
00:32:01est-ce qu'il s'agit là encore d'une
00:32:03sorte de manipulation
00:32:05politique, de la part de
00:32:07François Bayrou, d'avoir un collectif qui
00:32:09roule pour lui, divisé pour
00:32:11Murainier ? Comment sur un sujet pareil,
00:32:13on peut politiser les choses ?
00:32:15Moi je pense que oui, il y a le divisé pour Murainier,
00:32:17moi je ne remets pas du tout en question ni
00:32:19l'intégrité d'Alain Esquerre,
00:32:21ni celle d'Alexandre Pérez,
00:32:23etc., que j'ai eu l'occasion et le plaisir de rencontrer,
00:32:25par contre je pense qu'il y a des jeux
00:32:27politiques, on l'a bien vu en fait,
00:32:29que François Bayrou nous l'a bien montré
00:32:31au moment de son audition quand même, que c'était
00:32:33quelqu'un qui savait, quand il
00:32:35le voulait, préparer certaines choses,
00:32:37bon, moi je doute,
00:32:39je trouve ça terrible, parce que derrière
00:32:41je le redis, tout à l'heure j'ai utilisé des mots forts,
00:32:43et ce n'est pas moi d'ailleurs qui les ai utilisés au passage,
00:32:45je parlais de crime contre l'humanité,
00:32:47c'est Jean-Pierre Macias, qui est le professeur d'université,
00:32:49professeur en droit public,
00:32:51qui a pris l'initiative
00:32:53d'en parler le 15 mars dernier, vous savez quand ? Au moment
00:32:55où il y avait la mise en place de la commission
00:32:57de réparation pour Bétharame, où il a pris
00:32:59la présidence, donc on parle de crime contre l'humanité,
00:33:01et derrière en fait on a ce type
00:33:03de mécanisme qui se met en place,
00:33:05on est dans l'indigne en fait,
00:33:07c'est une peine supplémentaire
00:33:09qui est infligée aux victimes,
00:33:11et moi je trouve ça insupportable,
00:33:13et je trouve que c'est même éreintant, et donc ça veut dire
00:33:15qu'on fait quoi en fait ? On cherche quoi ?
00:33:17Il y a déjà suffisamment de victimes, rappelez-vous,
00:33:19il y a quand même une victime sur deux qui fait une tentative de suicide,
00:33:21mais les gens en fait sont dans une souffrance absolue,
00:33:23on attend quoi dans ce pays que quelqu'un
00:33:25qui rentre à un endroit, qui s'immole,
00:33:27comme ça s'est passé dans d'autres pays ?
00:33:29C'est ça ce qu'on attend ? On attend quelque chose de grave ?
00:33:31Mais il va se passer quelque chose de grave à un moment donné,
00:33:33moi j'alerte par rapport à ça, les mécanismes mis en place,
00:33:35l'irresponsabilité aujourd'hui,
00:33:37alors qu'on parle d'actes mais qui sont abominables,
00:33:39fait qu'au bout d'un moment,
00:33:41il faut qu'on arrête en fait ce truc, ça va mal se finir,
00:33:43on le dit depuis quand même un petit moment,
00:33:45et on a l'impression de nous être reçus,
00:33:47vous savez on a été reçus, donc là dernièrement à l'Élysée,
00:33:49c'est très bien, c'est assez sympa,
00:33:51mais moi si vous voulez je m'ai fait, vous savez moi je suis pas dans
00:33:53les cours bêtes, les machins etc, moi ce que je veux,
00:33:55ce sont des actions, moi quand on me dit, on va essayer de voir,
00:33:57moi je dis faites et après on voit.
00:33:59Le problème c'est qu'aujourd'hui, il n'y a pas beaucoup d'actions,
00:34:01il ne se passe rien, par contre le verbe politique,
00:34:03passer 5 heures à être auditionné et remettre en question
00:34:05tout le monde, y compris une lanceuse d'alerte,
00:34:07aller la piétiner, aller cracher
00:34:09sur la commission etc,
00:34:11ça on sait faire, il n'y a pas de problème,
00:34:13par contre agir pour lutter contre les violences
00:34:15faites aux enfants et soutenir les victimes,
00:34:17on sait moins faire, par contre on sait prendre
00:34:19sous son aile certaines victimes pour dire voilà,
00:34:21il y a des boîtes aux lettres, il y a une commission etc,
00:34:23moi je dis clairement il faut être sérieux, on parle d'un crime
00:34:25contre l'humanité, on parle de gens qui ne sont même plus là,
00:34:27dignité pour les victimes,
00:34:29que les victimes soient aussi dignes
00:34:31que les victimes sont
00:34:33et je pense qu'aujourd'hui en fait c'est indigne
00:34:35cette manière de se comporter avec les gens
00:34:37et moi sincèrement je vous dis, je ne suis pas en colère,
00:34:39je suis déterminé
00:34:41et je dis même, nous sommes déterminés d'être mouv'enfant
00:34:43puisque nous sommes aujourd'hui en lien et je vais plus loin,
00:34:45on oublie des choses Alexis si je peux me permettre de le dire,
00:34:47il y a dernièrement sur France 5
00:34:49vous avez eu un documentaire
00:34:51qui est d'actualité, on n'en parle pas assez,
00:34:53la réalité c'est pas uniquement dans l'Hexagone,
00:34:55la réalité c'est aussi les Outre-mer,
00:34:57il y a un documentaire qui est sorti qui a parlé
00:34:59des Hommes en Guyane, je ne sais pas si vous savez ce que c'est,
00:35:01les Hommes en Guyane ce sont des lieux
00:35:03où on a déporté 2000 enfants
00:35:05Nègres, Marrons et Amérindiens
00:35:07dans des établissements, avec des curés,
00:35:09les gamins vous en doutez bien ont été
00:35:11violés, agressés
00:35:13physiquement, humiliés, tout ce que
00:35:15vous voulez etc. Et tenez-vous bien
00:35:17ce sont des lieux qui ont fermé en novembre
00:35:192023.
00:35:21Voilà ce qui se passe en France en fait
00:35:23aujourd'hui et qui doit être
00:35:25résolu, ce sont des crimes contre l'humanité,
00:35:27là je parle bien de déportation et je pèse mes mots,
00:35:29je vous invite à regarder le documentaire sur France 5
00:35:31qui est toujours en replay, qui est un truc mais abominable
00:35:33et aujourd'hui quand on amène
00:35:35ça et qu'il est rattaché un peu, c'est la même logique que
00:35:37Bétarame, sauf que là en fait comme c'est la
00:35:39géographie guyanaise, vous savez avec
00:35:41des territoires qui sont immenses, et bien donc
00:35:43on s'est dit allez, on déplace les populations
00:35:45quand même, c'est dans leur intérêt, c'est leur bien.
00:35:47La France franchement, faut qu'on arrête un peu avec
00:35:49ce truc là, faut qu'on soit à la hauteur des enjeux,
00:35:51c'est un crime contre l'humanité,
00:35:53agissez, agissez, agissez,
00:35:55et arrêtez un peu, vous savez, ce sont
00:35:57les sévices à préventes, c'est ce qu'a titré
00:35:59le canard enchaîné,
00:36:01c'est exactement ça, sévices à préventes.
00:36:03D'ailleurs, François Bayrou avait fait
00:36:05un lapsus pendant son audition, il parlait de
00:36:07sévices civiques, plutôt que de sévices
00:36:09physiques, c'est peut-être
00:36:11ça le sévice
00:36:13civique de ne pas
00:36:15légiférer et d'avoir
00:36:17une nouvelle violence sur les victimes,
00:36:19il y a quand même des choses
00:36:21qui avancent, la CIVIS a fait avancer
00:36:23les choses, cette commission d'enquête va faire avancer
00:36:25les choses, peut-être ça n'avance pas assez vite
00:36:27mais la prise de conscience, on peut
00:36:29dire maintenant qu'elle est réelle
00:36:31et qu'elle dépasse le cadre
00:36:33associatif des victimes,
00:36:35la société française a pris
00:36:37quand même conscience de l'ampleur du
00:36:39problème, non ?
00:36:40Moi je pense que si vous voulez, tant que c'est pas
00:36:42abordé politiquement, c'est-à-dire que tant qu'on n'est pas à la hauteur
00:36:44des enjeux, tant que l'État et la justice
00:36:46ne prennent pas leur part, en réalité moi je pense pas
00:36:48qu'on avance tant que ça, il y a une prise de conscience, vous avez raison,
00:36:50mais il y a un clivage aussi, vous savez,
00:36:52dernièrement, j'ai été interviewé sur une autre radio,
00:36:54peu importe, j'ai osé
00:36:56dire que vu qu'Emmanuel Macron
00:36:58n'avait pas réagi en 2021
00:37:00quand on lui avait dit qu'il y avait eu 330 000 victimes
00:37:02de pédocriminalité dans l'église en 70 ans,
00:37:04108 000 dans l'établissement privé,
00:37:06j'avais dit que c'était une faute lourde du Président
00:37:08de la République, je me suis pris derrière
00:37:10un harcèlement au niveau des réseaux, bon un harcèlement
00:37:12en même temps ça m'a apparemment touché mais j'ai eu au moins
00:37:14je sais pas, 1 000 messages d'insultes,
00:37:16de haine, etc. Pourquoi ?
00:37:18Parce que c'est pas abordé,
00:37:20parce que bon sang, il faut reconnaître 108 000
00:37:22enfants victimes de violences sexuelles
00:37:24dans des établissements privés, c'est quoi si c'est un crime
00:37:26contre l'humanité, ça fait 4 enfants par jour
00:37:28pendant 70 ans, enfin je sais pas,
00:37:30vous appelez ça comment, on appelle ça
00:37:32un jeu d'enfant,
00:37:34un touche-touche,
00:37:36c'est quoi l'histoire en fait ?
00:37:38Il y a un caractère systémique assez terrible quand même de voir la façon...
00:37:40Bien sûr !
00:37:42Et puis encore une fois, avec des conséquences,
00:37:44les conséquences psychotraumatiques sur les victimes,
00:37:46enfin sincèrement, on a des gens,
00:37:48je rappelle qu'au niveau de la civise,
00:37:5033 000 personnes ont témoigné, 70%
00:37:52des personnes nous ont dit avoir eu un parcours
00:37:54de précarité, enfin je veux dire,
00:37:56c'est des conséquences sur la vie qu'on peut même pas imaginer,
00:37:58je parle même pas des conséquences
00:38:00physiques, psychologiques,
00:38:02etc, enfin sincèrement, et on a
00:38:04à côté de ça des personnes qui se livrent
00:38:06en fait à ce type d'exercice là,
00:38:08ils en sont là franchement,
00:38:10mais moi je trouve ça scandaleux, je trouve ça grave,
00:38:12et je dis que c'est une faute lourde,
00:38:14c'est une faute forte, elle était pour Emmanuel Macron,
00:38:16elle est aujourd'hui, à mon sens, pour François Bayrou,
00:38:18agissez, arrêtez un peu,
00:38:20nous, ces effets de manche politique,
00:38:22politiciens, etc, quel spectacle
00:38:24ça renvoie en fait, mais ça nourrit le complotisme
00:38:26en fait, ce genre de choses, on se dit évidemment
00:38:28c'est ça en fait nos politiques aujourd'hui,
00:38:30mais ton sang quand même, on est en république,
00:38:32la France, c'est une grande république, la France,
00:38:34elle doit être à la hauteur des enjeux comme elle a su l'être à certains moments,
00:38:36et là aujourd'hui, mais elle se noie
00:38:38en fait dans quelque chose
00:38:40qui est nauséabond, qui est de l'immonde,
00:38:42c'est un crime contre l'humanité dont elle a été responsable,
00:38:44il est temps en fait qu'on répare ça,
00:38:46et qu'on protège les enfants.
00:38:48Est-ce qu'il y a des pays qui sont à la hauteur, parce que bon,
00:38:50là on dit la France, la France, ça n'avance pas,
00:38:52mais est-ce qu'il y a des pays exemplaires en matière de lutte
00:38:54contre les violences faites aux enfants ?
00:38:56Écoutez, l'Australie par exemple,
00:38:58l'Australie, 2019, 150 auditions
00:39:00publiques sur des questions de violences sexuelles dans l'église,
00:39:02ok, ça veut dire que eux, ils se sont dit
00:39:04au bout d'un moment, alors il faut du temps pour que ça agisse,
00:39:06mais au moins ils ont rendu les choses publiques, en France,
00:39:08ils ont mis en place des commissions par les congrégations elles-mêmes,
00:39:10ils ont dit quoi aussi ?
00:39:12Puisque l'église n'a pas d'existence
00:39:14juridique, on leur impose un statut associatif.
00:39:16Vous voyez ce que je veux dire ?
00:39:18Il y a des gens qui ont agi, qui se sont dit au bout d'un moment,
00:39:20le fait qu'on ait
00:39:22un régime un peu d'impunité,
00:39:24de sous-puissance d'une organisation, c'est pas possible,
00:39:26et c'est valable pour d'autres choses.
00:39:28Ils ont mis en place aussi un suivi,
00:39:30alors c'est sûr que ce que vous mettez en place en 2019,
00:39:32vous n'allez pas forcément récolter
00:39:34ce que vous avez semé tout de suite,
00:39:36parce qu'il y a un message fort.
00:39:38Aujourd'hui en France, quel message on renvoie ?
00:39:40Si ce n'est que tout le monde ment,
00:39:42y compris la lanceuse d'alerte, c'est une menteuse, etc.
00:39:44Vous imaginez ce que ça renvoie quand même ?
00:39:46C'est-à-dire que potentiellement on nous dit,
00:39:48fermez-la, c'est ce que nous a dit François Bayrou,
00:39:50fermez-la à tout jamais, je découvre,
00:39:52parlez, mais pas trop, et si vous parlez trop,
00:39:54moi-même en tant que Premier ministre, je vous fais taire.
00:39:56Et c'est exactement ce qui s'est passé, puisque finalement
00:39:58tout le monde ment à part lui, et lui-même, rappelez-vous,
00:40:00c'est incroyable, François Bayrou ne lit pas la presse.
00:40:02C'est bien, je veux dire, personne ne lit,
00:40:04surtout quand on est Premier ministre, mais on se fout du monde dans ce pays.
00:40:06Il va juste dire qu'il ne lit pas Mediapart,
00:40:08c'est une hygiène personnelle.
00:40:10C'est une hygiène personnelle, en plus je trouve que c'est un peu insultant
00:40:12quand même pour la profession journalistique,
00:40:14quoi qu'on pense de Mediapart.
00:40:16Je trouve que cette audition est passée quand même
00:40:18assez bien compte tenu
00:40:20des folies qu'a pu sortir
00:40:22François Bayrou,
00:40:24sans être pris ni par les co-rapporteurs
00:40:26ni ensuite par la presse.
00:40:28Oui, mais parce que c'est un ring,
00:40:30c'était un ring entre deux hommes,
00:40:32on a voulu mettre un peu de silencier,
00:40:34les deux femmes qui sont exceptionnelles,
00:40:36qui étaient dans la commission, la présidente et la co-rapporteuse,
00:40:38mais je vais vous dire,
00:40:40c'était un ring, donc ça veut dire qu'on compte les points.
00:40:42Certains l'ont déjà vu, j'étais après sur deux trentaines,
00:40:44on disait, ah ouais, il n'a pas été si mal dans ses réponses.
00:40:46C'est ça, c'est ça, c'est ce que j'ai lu,
00:40:48c'était un peu du, voilà,
00:40:50la société du spectacle, malheureusement,
00:40:52là où il n'est pas question de spectacle mais de souffrance.
00:40:54Merci beaucoup Arnaud Gallet d'avoir été avec nous
00:40:56pour revenir sur cette audition
00:40:58de François Bayrou.
00:41:00On continuera bien sûr de parler de Bétharame,
00:41:02puisque les conclusions de la commission d'enquête
00:41:04sont attendues d'ici quelques semaines.
00:41:06On va marquer une courte pause
00:41:08pour l'info et puis se retrouver
00:41:10à 13h avec
00:41:12notre invité qui sera là,
00:41:14Étienne Campion,
00:41:16journaliste à Marianne, auteur du
00:41:18Président toxique aux éditions Robert Laffont.
00:41:20A tout de suite sur ce dernier.
00:41:22Et on se retrouve
00:41:24pour cette deuxième partie
00:41:26de notre émission pour parler
00:41:28avec Étienne Campion, journaliste à Marianne
00:41:30et auteur du Président toxique aux éditions
00:41:32Robert Laffont, pour parler
00:41:34du Président toxique. Bonjour.
00:41:35Bonjour, merci pour l'invitation.
00:41:37Merci d'être avec nous. Alors, pourquoi
00:41:39un livre sur la toxicité d'Emmanuel Macron
00:41:41et pourquoi ce terme toxique ?
00:41:43Alors, le terme interpelle,
00:41:45j'ai eu pas mal l'occasion
00:41:47de m'en expliquer.
00:41:49Je le refais, c'est normal, c'est le jeu.
00:41:51Et d'ailleurs, c'est un,
00:41:53c'est pas juste un terme pour
00:41:55tirer le chalant, c'est vraiment pour entrer
00:41:57dans la complexité du personnage.
00:41:59Il est trivial, ce terme,
00:42:01c'est vrai que normalement on l'emploie pas pour un président,
00:42:03il y a quelque chose d'assez oxymorique.
00:42:05On l'emploie pour des personnalités
00:42:07qu'il s'agisse de
00:42:09d'amis,
00:42:11de concubins,
00:42:13de collègues. Effectivement,
00:42:15pour distinguer la personne
00:42:17méchante. La personne méchante, c'est simple,
00:42:19elle est méchante au début, elle est méchante à la fin,
00:42:21elle est méchante au milieu. La personne toxique,
00:42:23elle a deux faces.
00:42:25Elle a une face lumineuse et une face plus sombre.
00:42:27On s'est habitué et acclimaté
00:42:29à sa face lumineuse,
00:42:31donc on est plus
00:42:33vulnérable à elle quand
00:42:35se montre sa face plus sombre.
00:42:37Pourquoi ? Parce qu'on reste empreint
00:42:39du souvenir de sa face lumineuse.
00:42:41Et j'essaie d'expliquer ça
00:42:43assez schématiquement, mais en gros,
00:42:45l'idée c'est qu'Emmanuel Macron,
00:42:47on le connaissait, le séducteur, je suis pas le premier
00:42:49à expliquer que c'est un grand séducteur,
00:42:51ça a déjà été documenté,
00:42:53depuis qu'il est en train politique, on le sait,
00:42:55mais ce que ce livre-là apporte,
00:42:57et c'est là qu'il veut être un mode d'emploi
00:42:59pour tous les moments où Macron
00:43:01désormais arrive dans l'actualité
00:43:03et où on ne le comprend pas, j'essaie de creuser
00:43:05aussi profond qu'on est englué
00:43:07pour comprendre qu'en plus de cette
00:43:09face séductrice, depuis le départ,
00:43:11couvre quelque chose
00:43:13en lui de beaucoup plus
00:43:15sombre, beaucoup plus
00:43:17cassant, tyrannique,
00:43:19toutes ces petites relations de séduction
00:43:21qu'il a eues se sont transformées avec le temps
00:43:23à différents degrés, il y en a qui ont
00:43:25moins souffert que d'autres, mais en des
00:43:27relations qui ont fini en espèce de chaos
00:43:29sans raison
00:43:31et il y a la grande relation toxique,
00:43:33celle qu'il a avec le pays.
00:43:35En fait vous faites un parallèle
00:43:37entre les relations qu'il a pu avoir
00:43:39de manière sociale... En fait c'est ça, il y a la petite politique et la grande.
00:43:41Souvent on dit oui,
00:43:43mais les choix politiques
00:43:45sont pris dans une logique
00:43:47rationnelle, c'est la haute politique
00:43:49ils seraient pris,
00:43:51on imagine des gens en train de
00:43:53faire des grands plans
00:43:55sur une carte très rationnelle, non
00:43:57les politiques
00:43:59sont toujours le reflet
00:44:01de leur personnalité pour le meilleur et pour le pire
00:44:03pour le meilleur, je sais pas moi
00:44:05De Gaulle qui sauve la France
00:44:07en 40, pour le meilleur
00:44:09des grands chefs d'Etat
00:44:11etc. Et pour le pire aussi
00:44:13quand leur personnalité
00:44:15c'est depuis toujours
00:44:17parce que ce qu'il a fait Macron c'est que je fais des liens entre
00:44:19le jeune Macron enfant, ado
00:44:21et celui d'aujourd'hui, donc dans la toxicité
00:44:23il y a plusieurs sous-dimensions
00:44:25il y a l'ultra séduction
00:44:27le manque d'empathie
00:44:29la capacité à mentir
00:44:31sans aucun problème
00:44:33l'incapacité du coup
00:44:37à ressentir le désarroi des gens
00:44:39etc. Donc ça l'a rendu
00:44:41très très bon pour monter très vite
00:44:43séduire un peu tout le monde
00:44:45mais en fait indifférer
00:44:47la souffrance des gens, c'est-à-dire moi
00:44:49vous, peu importe
00:44:51quand on a un rapport aux gens
00:44:53à peu près normal, on a du mal
00:44:55à faire du mal aux gens, c'est quelque chose qui
00:44:57c'est comme ça, c'est en nous
00:44:59on sent une culpabilité, lui depuis le départ
00:45:01il est traversé par une
00:45:03absence de culpabilité, que ce soit dans son rapport
00:45:05à sa famille
00:45:07à ses amis, ses amis il en a pas vraiment eu d'ailleurs
00:45:09donc en fait à chaque fois je rentre dans
00:45:11Mais c'est ça qui est étonnant, c'est-à-dire que
00:45:13le trait
00:45:15personnalité principale, et ça a été discuté
00:45:17ici et ailleurs et de nombreuses fois, c'est le narcissisme
00:45:19déjà, et le fait
00:45:21que Macron est quand même très seul
00:45:23y compris dans sa famille
00:45:25ça commence par Manu et Manette
00:45:27la grand-mère Manette
00:45:29qui a remplacé sa mère d'une certaine façon
00:45:31très tôt fâchée avec sa famille
00:45:33avec cette affaire avec Brigitte
00:45:35enfin on sent quelqu'un de coupé
00:45:37du reste du monde et qui vit pour lui
00:45:39oui, dès le départ
00:45:41il y a
00:45:43cette grand-mère Manette
00:45:45qui comprend très vite
00:45:47son talent, qui comprend très vite
00:45:49qu'il a quelque chose en plus
00:45:51qui l'élève en fait
00:45:53et l'éduque à
00:45:55ses propres talents
00:45:57notamment celui de la parole
00:45:59très jeune
00:46:01le jeune Emmanuel, d'ailleurs c'est ce qui va l'amener
00:46:03à l'atelier de théâtre, est bon à l'oral
00:46:05et il sait que c'est
00:46:07une forme de force
00:46:09motrice libidinale
00:46:11qui fait qu'on prend tout de suite
00:46:13confiance en soi, d'ailleurs quand on est bon
00:46:15il n'y a pas de fumée sans feu
00:46:17de ce côté-là
00:46:19et elle comprend
00:46:21lui en tout cas joue la grand-mère
00:46:23contre les parents et la fratrie
00:46:25il n'a aucun problème à
00:46:27trister
00:46:29ses parents, parce que ses parents le vivent assez mal
00:46:31qu'il aille en permanence
00:46:33chez sa grand-mère, sa grand-mère qui vient le récupérer
00:46:35c'est une ancienne instite
00:46:37très troisième république, qui lui fait lire des auteurs
00:46:39etc.
00:46:41et qui vient le récupérer après l'école
00:46:43ses parents se disent
00:46:45c'est bizarre, bon c'est pas un drame après tout
00:46:47mais
00:46:49le jeune Macron lui prend
00:46:51un certain plaisir à voir qu'autour de lui
00:46:53on se bat un peu pour lui
00:46:55très vite arrive
00:46:57eh bien
00:46:59le cas Brigitte, d'abord
00:47:01la grand-mère est très jalouse
00:47:03elle comprend
00:47:05qu'elle va pouvoir aider Emmanuel et Brigitte
00:47:07contre les parents, en les hébergeant
00:47:09en leur apportant
00:47:11un soutien
00:47:13Brigitte comprend qu'elle va devoir
00:47:15pareiller sur sa grand-mère, donc en allant
00:47:17quand le jeune Macron est parti
00:47:19d'Amiens pour Paris
00:47:21Brigitte elle, elle reste là, Amiens d'ailleurs
00:47:23elle subit des colibés, des rumeurs etc.
00:47:25et elle passe du temps avec la grand-mère
00:47:27pour la rassurer, pour avoir son aval
00:47:29etc. et donc oui, pour revenir
00:47:31à ce qu'on disait, il y a
00:47:33chez lui, une espèce
00:47:35de capacité à
00:47:37l'indépendance affective, en fait moi
00:47:39j'appelle ça comme ça, il a
00:47:41des personnes, donc la grand-mère
00:47:43va mourir en 2013, après ça va être Brigitte
00:47:45mais il a des personnes sur qui
00:47:47il compte pour pouvoir indifférer
00:47:49de compter sur le reste du monde, c'est-à-dire que
00:47:51Brigitte est devenue tout, beaucoup
00:47:53il l'aime de façon disproportionnée
00:47:55tous les gens qui l'ont vu disent qu'il y a quelque chose
00:47:57d'étonnant
00:47:59il se regarde en permanence, il se trouve dans la pièce
00:48:01etc, tous les gens que j'ai interviewés me disent
00:48:03oui mais il joue un peu pour elle, à la fin
00:48:05il va la voir, il lui dit comment tu m'as trouvé etc
00:48:07l'écrivain d'Emmanuel Carrière
00:48:09a une formule que je trouvais
00:48:11assez intéressante, il dit qu'il y a une sorte
00:48:13de pacte à deux
00:48:15donc ouais, effectivement, quand on
00:48:17rentre dans le personnage, tout de suite
00:48:19on voit des choses qui
00:48:21alors, dans sa jeunesse
00:48:23c'est plutôt quelqu'un de lumineux, c'est-à-dire que
00:48:25mes 11 premiers chapitres, on a affaire à
00:48:27un jeune homme qui a des trucs
00:48:29assez étonnants
00:48:31qui quand il rencontre des
00:48:33camarades de classe, passe très vite
00:48:35à autre chose. Il est très ambitieux
00:48:37déjà, il cherche le réseau
00:48:39parisien qu'il n'a pas parce que
00:48:41provincial, et donc
00:48:43toute sa jeunesse, c'est séduire
00:48:45Saint-Germain, parce qu'il serait
00:48:47voteur, Babylone, Babylone, ce roman
00:48:49qu'il trimballe sous son bras
00:48:51c'est un peu ça, c'est son but en fait
00:48:53les lettres d'abord, pas la politique
00:48:55oui, attention quand même, parce que
00:48:57jusqu'à son échec à l'ENS
00:48:59le jeune Macron ne pense pas
00:49:01à la politique
00:49:03en fait, c'est ce qu'on appelle aussi un écrivain raté
00:49:05je suis désolé, la formule est un peu dure, mais
00:49:07d'ailleurs, il a fait plus qu'un roman
00:49:09il en a fait d'autres qui sont moins connus
00:49:11mais ce roman...
00:49:13aucun publié, c'est ça ?
00:49:15non, aucun publié, je suis tombé sur des gens qui l'avaient en main
00:49:17j'ai tout fait pour avoir quelques pages
00:49:19j'ai pas réussi, il est
00:49:21pas terrible ce roman
00:49:23vous, vous avez lu des pages ?
00:49:25on m'a raconté d'autres pages
00:49:27j'ai pas pu lire le livre, mais j'aurais adoré
00:49:29et en fait, c'est un roman picaresque
00:49:31c'est un roman d'aventure
00:49:33dans le Mexique du 14ème siècle
00:49:35au temps des conquistadors
00:49:37avec des récits de
00:49:39de nécrophagie, des trucs assez
00:49:41bizarroïdes, mais bon
00:49:43le jeune Macron, lycéen et hippocagneux
00:49:45donc en première année d'études supérieures
00:49:47aime ça, et attention
00:49:49avant l'ambition, mais qui est une ambition
00:49:51un peu de vengeance quand il arrive à l'ENA
00:49:53une ambition de rachat
00:49:55de ses anciennes ambitions
00:49:57d'abord, il voulait être un espèce d'écrivain
00:49:59il avait un look
00:50:01de poète maudit
00:50:03avec des cheveux longs
00:50:05il était un peu bizarre, il reprenait ses profs de français
00:50:07il a séduit d'autres profs
00:50:09je le raconte dans le bouquin
00:50:11avant et après Brigitte, il y a deux profs de français
00:50:13alors quand je parle de séduction, c'est pas une relation
00:50:15c'est pas une séduction nécessairement
00:50:17sexuelle, c'est une séduction
00:50:19qui
00:50:21aurait pu donner notre Brigitte
00:50:23c'est parce que c'est des profs
00:50:25qui lui demandent de faire cours
00:50:27devant les élèves, c'est impressionnant
00:50:29en gros
00:50:31il a déjà une prof en troisième
00:50:33qui le trouve très bon
00:50:35elle lui trouve un premier stage
00:50:37à Paris, c'est son stage
00:50:39chez Bordas en fait, Bordas c'est un éditeur
00:50:41de dictionnaire, bref
00:50:43grâce à ça, ensuite
00:50:45il va faire un grand discours
00:50:47il va présenter son stage en troisième
00:50:49et c'est là qu'il va taper dans l'oeil de Brigitte
00:50:51mais après ça, il y a effectivement
00:50:53sa prof en Hippocane
00:50:55qui s'appelle Anne Morel
00:50:57à Henri Cagne, Hippocane Cagne
00:50:59qui pareil, le trouve
00:51:01très bon, après ça arrive vite
00:51:03il y a des profs, on peut taper dans l'oeil d'un prof
00:51:05et réciproquement
00:51:07sans qu'il se passe quelque chose, mais lui
00:51:09il a dès le départ une capacité
00:51:11à séduire les adultes, très vite
00:51:13ça depuis l'enfance
00:51:15et là, cette prof là
00:51:17elle va lui
00:51:19donner quelque chose qui est entre un
00:51:21oral, un exposé
00:51:23et un cours
00:51:25les élèves s'en rappellent encore, c'était bizarre
00:51:27c'était pas désagréable, c'est un truc sur René Char
00:51:29sa grand-mère
00:51:31lui a fait
00:51:33parler de ce poète qui s'appelle
00:51:35René Char, début du 20ème siècle
00:51:37et c'est bizarre parce que
00:51:39il obtient tout ça
00:51:41pour l'instant c'est pour briller, vous voyez
00:51:43les trucs déjà sont là, cette espèce
00:51:45d'adorer être vu
00:51:47parler trop, parler au centre de l'attention
00:51:49pour parler
00:51:51d'avancer comme ça
00:51:53c'est toujours
00:51:55étonnant pour les autres
00:51:57du making d'Emmanuel Macron
00:51:59la première partie de sa vie
00:52:01on va marquer une courte pause et puis on va revenir sur ce livre
00:52:03et puis surtout revenir aussi sur l'actualité
00:52:05la prestation télévisuelle
00:52:07de mardi dernier puisque c'est ça qui nous
00:52:09intéresse aussi avec vous Étienne Compion
00:52:11auteur de Président Toxique aux éditions Robert Laffont
00:52:13à tout de suite
00:52:15Et notre invité Étienne Compion
00:52:17journaliste à Marianne, auteur du Président Toxique
00:52:19pour parler d'Emmanuel Macron
00:52:21sa vie, son oeuvre mais
00:52:23surtout et aussi
00:52:25dernier entretien en date
00:52:27le 20h
00:52:29de TF1, soirée spéciale
00:52:31pour faire son bilan
00:52:33quasiment
00:52:35et dire que tout est super
00:52:37le problème c'est le pessimisme des français
00:52:39Oui bah c'est
00:52:41je sais pas ce que vous en avez pensé mais
00:52:43chacun a eu son impression
00:52:45moi le sentiment que j'ai eu
00:52:47c'est une espèce de malaise
00:52:49entre le contraste
00:52:51entre la situation du pays
00:52:53et son espèce de légèreté
00:52:55déjà légèreté dans le format
00:52:57parce qu'il réinvente ce qu'il a déjà fait
00:52:59une rencontre avec les français
00:53:01là on a des français
00:53:03qui représentent j'ai l'impression
00:53:05différentes catégories de l'opinion
00:53:07et à la fin lui est là comme
00:53:09le président réconciliateur
00:53:11au dessus de tout ça
00:53:13donc déjà cette façon de se mettre en scène
00:53:15mais aussi la gravité
00:53:17des temps et on ne se sent pas du tout
00:53:19traversé par
00:53:21une espèce de mea culpa
00:53:23il en a quasiment jamais fait
00:53:25il y a eu un tout petit mea culpa
00:53:27sur la dissolution le 31 décembre
00:53:29bon mais
00:53:31ça va pas extrêmement loin
00:53:33il n'y a pas un moment où on a
00:53:35un vrai mot
00:53:37d'ailleurs il pourrait être gagné
00:53:39à faire ça, non ce sont
00:53:41toujours des formules, en fait vous pouvez les noter
00:53:43d'ailleurs, moi je m'amusais
00:53:45à les noter, c'est à dire que j'ai un petit
00:53:47on coche des croix
00:53:49on n'a pas été assez loin
00:53:51il faut continuer
00:53:53c'est à dire toujours cette espèce de double mouvement
00:53:55entre ce dont on vient et vers là où on va
00:53:57avec cette idée que tout est toujours à refaire
00:53:59j'ai l'impression qu'on parlait à quelqu'un
00:54:01comme en 2017, c'est à dire on attendait
00:54:03les petites phrases
00:54:05les petits mots, les petites intentions
00:54:07qu'il allait lâcher parce qu'effectivement dans la Vème République
00:54:09la parole d'un président compte énormément
00:54:11si un président dit
00:54:13j'aimerais bien que les fleurs
00:54:15là-bas soient bleues, qu'on ait plus de sous-marins
00:54:17nucléaires ou qu'on baisse les impôts
00:54:19ça compte énormément puisqu'il a tous les pouvoirs
00:54:21là, il n'y a pas tous les pouvoirs justement
00:54:23il a certes, il y reste
00:54:25un grand pouvoir, parce que c'est la Vème République
00:54:27qui est celui des relations internationales
00:54:29bon, à la limite, on peut faire une émission là-dessus
00:54:31mais on se retrouve
00:54:33avec ce truc, on va le questionner sur des
00:54:35toutes petites choses, il réussit comme toujours
00:54:37à donner l'impression qu'il peut parler
00:54:39je vous l'ai dit, à un moment, il se met à parler
00:54:41de la pêche en eau profonde
00:54:43des choses très précises
00:54:45et il donne l'impression de parler
00:54:47au moins aussi bien que ses interlocuteurs
00:54:49qui sont des experts du sujet, sur des sujets
00:54:51mais en fait, on arrive
00:54:53à un moment donné, on se dit, mais attend, s'il connaît tout
00:54:55qu'il peut encore tout faire, pourquoi
00:54:57est-ce qu'on en est là ? Et il y a un côté
00:54:59vertigineux
00:55:01dans cet exercice
00:55:03avec
00:55:05des moments, comme ça, où à la fin
00:55:07il se met à signer, un espèce, on lui dit
00:55:09mettez une promesse là, il doit écrire
00:55:11ah oui, donc
00:55:13il s'engage à faire
00:55:15des choses complètement vagues
00:55:17et l'éternel recommencement
00:55:19c'est ça, c'est la liberté
00:55:21l'éternel recommencement des formats
00:55:23moi je dis que
00:55:25on perd notre temps à regarder
00:55:27ces choses là, sans dézoomer
00:55:29sur qui il est
00:55:31ce qu'il a fait et
00:55:33où on en est dans l'histoire du macronisme
00:55:35et je trouve que
00:55:37Macron a été très Macron
00:55:39la mardi, au sens où
00:55:41il y a cette capacité
00:55:43à utiliser la parole comme
00:55:45hypnose et auto-hypnose
00:55:47en fait, pour se rassurer
00:55:49et tenter de rassurer les gens
00:55:51et de fait, à des moments, on se dit, mais c'est vrai
00:55:53qu'il est
00:55:55pas mauvais sur les sujets
00:55:57il y a des moments, même en prenant beaucoup de recul
00:55:59avec beaucoup d'explicatifs
00:56:01il arrive à rebondir et tout
00:56:03mais, à chaque fois
00:56:05chez Macron, ce recours à la parole comme
00:56:07effet performatif, c'est à dire
00:56:09je parle et puisque je parle, je me
00:56:11remets en scène
00:56:13et vit des nuées de sens
00:56:15rappelez-vous, il y avait le grand débat
00:56:17quand il parlait jusqu'à 3h30 avec les intellectuels
00:56:19il y avait le lancement
00:56:21aussi du grand débat
00:56:23avec le maire
00:56:25le 6h, etc
00:56:27il y a les rencontres de Saint-Denis
00:56:29où là, il veut impressionner un petit comité
00:56:31donc il se dit, allez, je vais ramener
00:56:33tous les chefs politiques
00:56:35même si c'est pas filmé
00:56:37et puis, ben voilà
00:56:39il y en a qui sont intimidés devant lui
00:56:41on racontait des trucs, il y en a qui étaient pas bien
00:56:43ils tremblaient devant Macron, parce qu'il a quelque chose
00:56:45il arrive à parler
00:56:47la parole, même si quand on recule
00:56:49on se dit, mais tout ça, vu l'état du pays
00:56:51ça ne peut être que des mots du vent, etc
00:56:53c'est que des mots, mais on a l'impression que c'est un candidat permanent
00:56:55un candidat, ben c'est ça
00:56:57il est là pour faire sa promotion
00:56:59personnelle
00:57:01sans faire son bilan
00:57:03est-ce que c'est un président
00:57:05en fin de règne, est-ce que c'est un futur
00:57:07candidat, est-ce que c'est un ex-candidat
00:57:09il y a un sondage du Figaro
00:57:11qui dit que 84% des français ne veulent pas le voir
00:57:13se représenter en 2032, si c'était son souhait
00:57:15vous avez vu, à la fin, il a laissé entendre qu'il ne s'était pas sûr
00:57:17oui, mais 84% c'est sans appel
00:57:19de fait, je pense qu'il n'a aucune chance
00:57:21on ne va pas se mentir, mais
00:57:23chez lui, tout est toujours possible
00:57:25il y a quelque chose de, après avoir
00:57:27comme je vous dis, je ne suis pas le pardel des parallèles
00:57:29un peu simple, mais parfois
00:57:31après avoir menti et rementi
00:57:33à des personnes, il
00:57:35a tenté de les rallumer
00:57:37c'est ce que je raconte dans le bouquin
00:57:39c'est la stratégie du mort vivant, c'est-à-dire qu'il a tout fait
00:57:41à quelqu'un, et il croit que la onzième fois
00:57:43en revenant comme ça, comme si de rien n'était
00:57:45il allait pouvoir le faire, j'évoque
00:57:47plein de cas, il y a
00:57:49je ne sais pas
00:57:51Jean-Pierre Jouyet, il y a
00:57:53Damien Abad, il y en a pas mal d'autres
00:57:55qui ont vraiment souffert
00:57:57avec Macron, et puis comme ça, du jour au lendemain
00:57:59Gérard Collomb
00:58:01un cheveu de ment, qui fait vivre
00:58:03un supplice et
00:58:05à qui il offre une
00:58:07légion d'honneur, enfin, il y a ce truc
00:58:09comme ça, qui montre
00:58:11à quel point il est désynchronisé
00:58:13clivé, comme dissocié de l'univers
00:58:15des affects des gens normaux
00:58:17individuellement, les gens qu'il a rencontrés, et les français
00:58:19et ce truc-là
00:58:21on le voit à plusieurs moments, il le dit
00:58:23il commence par dire dans Révolution qu'il est
00:58:25désynchronisé par sa grand-mère qui était
00:58:27aussi désynchronisée de l'époque, etc
00:58:29mais même après la
00:58:31dissolution, il a dit cette phrase que j'ai trouvée géniale
00:58:33il a dit, si j'étais sentimental
00:58:35je me serais suicidé
00:58:37et il vit, il traverse les moments
00:58:39sans être, quand il dit sentimental, c'est normal
00:58:41c'est-à-dire nous, effectivement
00:58:43si on arrive dans le costume de Macron avec
00:58:45l'eau d'aversion et même
00:58:47parfois de haine qui suscite, on aurait
00:58:49beaucoup de mal à vivre ça, mais lui
00:58:51il a quelque chose de la légèreté au-dessus
00:58:53de la mêlée
00:58:55on n'a pas l'impression
00:58:57qu'il s'endort mal, vous voyez, de toute façon il dort peu
00:58:59parce que tout ce qui compte c'est d'être au centre
00:59:01de l'attention finalement, donc peu importe
00:59:03les critiques, donc il est au centre de l'attention
00:59:05il vit les choses assez bien
00:59:07mais à propos de
00:59:09cette façon de ne pas avoir d'affect
00:59:11il y a cette anecdote
00:59:13tragique à propos de la mort de Gérard Collomb
00:59:15il doit tout à Gérard Collomb, quasiment
00:59:17il le dit d'ailleurs
00:59:19Caroline Collomb, la veuve de Gérard Collomb, ne voulait pas
00:59:21que Macron rende un hommage
00:59:23il le fait quand même, il tord la main
00:59:25fait son discours
00:59:27avec emphase, comme d'habitude
00:59:29et voilà ce qu'elle dit dans votre livre
00:59:31l'histoire de la relation entre mon mari et le président
00:59:33est une tragédie, il est encore
00:59:35trop tôt pour que j'en parle, et elle ajoute
00:59:37mon mari en est tombé malade
00:59:39c'est exactement ce que je vous dis sur
00:59:41le lien profond entre
00:59:43les petites relations humaines
00:59:45et
00:59:47le président
00:59:49le grand, celui qui prend
00:59:51l'affaire à la grande politique
00:59:53oui, tout est
00:59:55lié, c'est à dire que
00:59:57la gestion
00:59:59des hommes fait la politique
01:00:01et chez Macron, là par exemple je peux vous parler
01:00:03de l'anecdote de Gérard Collomb, effectivement
01:00:05sa femme
01:00:07garde une grande rancœur contre Macron
01:00:09parce qu'elle est convaincue que le cancer de l'estomac
01:00:11qu'a eu Gérard Collomb
01:00:13est lié à cette relation
01:00:15je ne suis pas médecin, c'est difficile à dire
01:00:17mais
01:00:19c'est vrai que
01:00:21Gérard Collomb
01:00:23son histoire a commencé en larmes
01:00:25de joie, elle a fini en larmes de pleurs
01:00:27c'est lui en fait
01:00:29Collomb effectivement, qui est le premier
01:00:31grand ralliement, il y a
01:00:33un événement qui s'appelle le sommet des réformistes
01:00:35à Lyon en septembre 2016
01:00:37il est là, aussi parce qu'il avait
01:00:39des comptes à régler avec le vieux PS d'Hollande
01:00:41bon, il n'avait pas été ministre
01:00:43et tout
01:00:45là aussi je vous dis
01:00:47c'est un idéal type
01:00:49cette relation avec Collomb, parce qu'il y a tout dedans
01:00:51c'est à dire qu'il y avait tout pour que ça se passe bien
01:00:53Collomb
01:00:55en gros le fait élire
01:00:57ils arrivaient à l'Elysée
01:00:59comme je vous dis, plein de joie, mais là
01:01:01évidemment, Macron
01:01:03déconnecté de ce que attendent les gens
01:01:05ne lui demande
01:01:07pas le poste qu'il veut
01:01:09en fait, en réalité
01:01:11il voulait quelque chose à l'urbanisme
01:01:13Macron le met à l'intérieur
01:01:15alors qu'il n'avait pas envie, parce que
01:01:17il veut avoir quelqu'un qui contrôle
01:01:19je vous la fais courte, mais en gros, Collomb est choqué
01:01:21par l'attentat de la guerre Saint-Charles, où il voit
01:01:23deux jeunes lyonnaises, il voit les corps
01:01:25c'est horrible, il y a un
01:01:27djihadiste qui les a tués
01:01:29Macron ne comprend pas ce qui est en train de se passer
01:01:31chez Collomb, à savoir qu'il est en train de devenir
01:01:33un homme du régalien, qui veut lutter contre
01:01:35l'insécurité, un peu contre l'immigration, etc
01:01:37il laisse
01:01:39aller dans son sens
01:01:41il y a des bises bien ternes
01:01:43Collomb finit par démissionner, vous vous rendez compte
01:01:45il avait tout pour bien avancer
01:01:47on est à peine en 2019
01:01:49qu'il a déjà démissionné, et ensuite
01:01:51c'est quoi la raison de sa démission ?
01:01:53on se rappelle de son discours, la France face à face
01:01:55c'était des phrases fortes
01:01:57avant de partir
01:01:59la raison réelle, c'est la perte
01:02:01d'arbitrage, en fait, sur plein
01:02:03de sujets qui lui étaient chers
01:02:05ces sujets-là, il s'en expliquait
01:02:07d'ailleurs dans une interview au Point plus tard
01:02:09il a dit que pour lui, il était
01:02:11aussi question de l'accueil
01:02:13d'un navire en Méditerranée
01:02:15il y a plein de choses
01:02:17comme ça, mais la vraie rupture
01:02:19souvent les macronistes disent
01:02:21oui, bon
01:02:23j'ai fait un an, deux ans, mais j'avais besoin de
01:02:25me reconnecter avec ma famille
01:02:27non, quand on a le pouvoir
01:02:29certes, c'est bien d'avoir des enfants
01:02:31la vérité, c'est qu'il y a une rupture
01:02:33profonde, et que c'est pas parce
01:02:35qu'on a envie de prendre du temps, c'est parce que
01:02:37on ne comprend plus
01:02:39le Président, et il ne nous comprend plus
01:02:41en tout cas, lui ne fait pas l'effort de nous comprendre
01:02:43et donc, cette histoire a fini
01:02:45en querelle
01:02:47à la mairie de Lyon
01:02:49un colon désinvesti
01:02:51des élections pour la
01:02:53métropole, et
01:02:55à la fin, un cancer terrible
01:02:57une guerre en plus entre les deux couples
01:02:59colons et
01:03:01Macron, avec leurs compagnes
01:03:03qui rentrent dedans
01:03:05qui rentrent dans la danse
01:03:07des histoires comme ça, il y en a plein
01:03:09on va parler justement de ces histoires
01:03:11le body count du macronisme
01:03:13combien de morts laissées sur la route
01:03:15réelles ou symboliques
01:03:17parce qu'ils sont nombreux
01:03:19on va marquer cette pause, et puis se retrouver avec vous
01:03:21Étienne Campion dans un instant
01:03:23Alexis Poulin, sans réserve
01:03:25l'invité
01:03:27Étienne Campion, notre invité, journaliste à Marie-Anne
01:03:29auteur du Président toxique
01:03:31on parlait de la prestation d'Emmanuel Macron mardi soir
01:03:33de son début
01:03:35de carrière, la prise de pouvoir, et puis il y a Macron
01:03:37au pouvoir depuis
01:03:392017 maintenant
01:03:41et on voit que les déçus
01:03:43du macronisme, ou les victimes du
01:03:45macronisme sont nombreux
01:03:47extrêmement nombreux, on a l'impression
01:03:49qu'il y a eu plusieurs
01:03:51phases avec des chouchous
01:03:53et puis comme une cour
01:03:55les débuts du macronisme
01:03:57c'est Sibeth Ndiaye
01:03:59Benjamin Griveaux, et puis ceux-là
01:04:01tombent très vite, sont exfiltrés
01:04:03et puis il y a la suite
01:04:05comment ça se passe ce renouvellement
01:04:07trouver toujours des gens pour se faire maltraiter
01:04:09dans des ministères ou ailleurs ?
01:04:11J'identifie plusieurs phases
01:04:13je suis un chapitre où j'essaie d'expliquer
01:04:15cette gestion des ressources humaines
01:04:17depuis le pouvoir
01:04:19il y a plusieurs phases, il y a ceux qui ont tenu jusqu'au
01:04:21gilet jaune, ceux qui ont tenu
01:04:23jusqu'au Covid
01:04:25et ceux qui ont tenu jusqu'à
01:04:27à peu près 2022
01:04:29mais personne, aujourd'hui même Alexis Colère
01:04:31est parti
01:04:33il en reste un ou deux
01:04:35il y a son aide de camp, sa secrétaire
01:04:37particulière, et sa
01:04:39photographe privée
01:04:41Soisique de la Moissonnière
01:04:43ce sont des cas intéressants
01:04:45d'ailleurs je me plonge dessus
01:04:47aussi
01:04:49ce qui se passe c'est
01:04:51une espèce de gestion des ressources humaines
01:04:53chaotique, mais en fait
01:04:55chaotique c'est pas le bon mot parce que chaotique ça voudrait dire que c'est pas
01:04:57contrôlé, moi ce que je dis c'est que c'est méthodique
01:04:59à partir
01:05:01du pouvoir il y a une espèce
01:05:03d'inversion de la
01:05:05vapeur qui change
01:05:07la nature
01:05:09de la relation d'Emmanuel Macron aux gens
01:05:11le grand séducteur devient de plus en plus
01:05:13cassant
01:05:15Autun il se met
01:05:17à redresser pour redresser
01:05:19à relancer des
01:05:21personnes en leur faisant miroiter des choses
01:05:23et aujourd'hui c'est vrai que
01:05:25dans Paris, la politique
01:05:27c'est souvent comme ça, vous prenez le
01:05:29sarcosisme et le hollandisme
01:05:31en gros vous avez des gens
01:05:33déçus qui traînent leur spleen dans Paris
01:05:35mais là il y a quelque chose de très
01:05:37particulier dans la mesure où
01:05:39ce ne sont pas des gens qui sont partis
01:05:41parce qu'ils ont perdu
01:05:43il y a eu des tournants idéologiques
01:05:45qui n'ont pas correspondu, c'est des gens qui ont été
01:05:47là, qui ont
01:05:49fait le macronisme et qui
01:05:51s'en sont retrouvés très vite
01:05:53expurgés par la force, pas centrifuge
01:05:55mais centripète, c'est-à-dire des forces
01:05:57qui l'ont méthodiquement
01:05:59écarté le personnel politique autour de lui
01:06:01pour se retrouver seuls, il y avait les
01:06:03Mormons au début
01:06:05on peut ne pas les aimer
01:06:07moi je ne suis pas macroniste
01:06:09donc ces gens-là ils sont sur une ligne
01:06:11social-démocrate un peu progressiste
01:06:13à la Obama
01:06:15mais au moins ils avaient l'envie de construire
01:06:17ils étaient loyaux
01:06:19ils le sont toujours d'ailleurs
01:06:21c'était la société civile
01:06:23ils disaient
01:06:25le macronisme ça existe
01:06:27c'est quelque chose, il y a une promesse, on va l'amener
01:06:29sauf qu'arrivés au pouvoir
01:06:31ils se sont retrouvés dans une espèce
01:06:33de gestion des ressources humaines
01:06:35où le mot que j'utilise c'est
01:06:37protectionniste, Macron il est protectionniste
01:06:39avec personne
01:06:41c'est-à-dire que normalement
01:06:43les présidents, les chefs d'état, même les dictateurs
01:06:45peu importe, les rois, ont des clans
01:06:47les clans c'est utile en politique
01:06:49ça sert à se protéger
01:06:51on ne fait pas ça pour les
01:06:53beaux yeux des gens, on les fait parce que
01:06:55ça permet d'avoir des fusibles, parce que ça
01:06:57permet de jouer différent son cloche
01:06:59entre par exemple une aile droite, une aile gauche
01:07:01etc. Lui
01:07:03a méthodiquement
01:07:05désintégré son clan
01:07:07c'est-à-dire que
01:07:09il s'est retrouvé, il s'est affaibli
01:07:11paradoxalement, en
01:07:13ne protégeant personne
01:07:15en mettant les uns contre les autres
01:07:17aussi, avec ce truc un peu darwinien
01:07:19l'écosystème
01:07:21Macroniste
01:07:23la cour dont vous parlez, il y en a une
01:07:25d'ailleurs Benalla
01:07:27c'est un cas asymptomatique là-dessus
01:07:29parce que Benalla quand il a été interrogé
01:07:31il dit, en fait, moi j'ai juste
01:07:33compris les règles du jeu, il était beaucoup
01:07:35plus cynique que les autres, il dit
01:07:37j'ai compris les règles du jeu
01:07:39il faut certes
01:07:41avoir les faveurs du Président, mais il n'y a pas vraiment
01:07:43de
01:07:45loi et de règles
01:07:47et donc il a compris que s'il avait les faveurs du Président
01:07:49ben en fait personne allait avoir le courage
01:07:51de dire à Benalla, tu fais pas ça mon gars
01:07:53donc c'est exactement ça qui s'est passé
01:07:55c'est juste un mec qui n'était pas géré
01:07:57qui allait faire, de fait
01:07:59il allait refaire la plomberie
01:08:01et les ampoules au Touquet, c'était un homme de main
01:08:03mais comme des Présidents en nom
01:08:05et Macron l'a surprotégé parce qu'en fait
01:08:07il a compris que si on
01:08:09parle bien à Macron, on va avoir droit à ses faveurs
01:08:11parce qu'il y a des gens, attention, c'est ce que je dis aussi
01:08:13Macron a pas bazardé tout le monde
01:08:15de façon univoque, il y a des gens qui l'a
01:08:17surprotégé, mais surprotégé de façon
01:08:19un peu irrationnelle, c'est-à-dire
01:08:21quand il voit les gens, c'est ce qu'on m'a dit aussi
01:08:23c'est quand il voit les gens qui se dépouillent en public
01:08:25pour lui, les tripes à l'air, là
01:08:27il prend du plaisir, parce qu'il a quand même
01:08:29plaisir de voir la personne
01:08:31souffrir pour lui, il y en a pas mal
01:08:33des gens comme ça, il y a eu
01:08:35par exemple Abad, tout le monde
01:08:37en interne, tout le monde voulait qu'il démissionne dès qu'il y a les trucs
01:08:39de Mediapart qui sort pour dire des accusations
01:08:41de viol, Benalla
01:08:43évidemment
01:08:45il y en a d'autres comme ça, mais
01:08:47en tout cas
01:08:49ce qui ressort, c'est que
01:08:51cette gestion
01:08:53je vous dis, assez chaotique
01:08:55en fait raconte
01:08:57une méthode présidentielle qui
01:08:59consiste à la fin
01:09:01à n'avoir plus que lui en jeu
01:09:03et parfois à tenter
01:09:05un peu le diable
01:09:07chez des gens pour être bien sûr
01:09:09qu'il s'éloigne du pouvoir
01:09:11ce que j'ai l'impression d'avoir vu parfois
01:09:13quand il rallume
01:09:15des proches et des fidèles, parlons
01:09:17de Julien Denormandie, c'est un
01:09:19gars qui était avec Macron
01:09:21à Bercy, au début
01:09:23quand Macron quitte
01:09:25le secrétariat général de l'Elysée en 2014
01:09:27parce que Hollande en veut plus
01:09:29Hollande au début avait senti quelque chose
01:09:31mais il éloigne d'abord Macron
01:09:33ils ont un projet avec Denormandie
01:09:35de start-up, c'est quelqu'un depuis le départ
01:09:37et pourtant qu'est-ce que fait Macron
01:09:39en janvier 2024
01:09:41quand il est en question de nommer Gabriel
01:09:43à la table premier ministre et de renouveler
01:09:45après Elisabeth Borne
01:09:47il dit
01:09:49à son ancien ami Julien Denormandie
01:09:51fais-moi une note de
01:09:53gouvernance, un ministère, etc
01:09:55c'est quand même hyper fort
01:09:57vous imaginez, ça arrive même pas une fois dans une vie
01:09:59ça arrive sur un million de personnes
01:10:01pour un jour avoir le pouvoir
01:10:03et à la fin il dit non mais en fait
01:10:05Julien j'ai oublié de te dire
01:10:07c'est Gabriel qui va être premier ministre, je suis désolé
01:10:09et vous voyez
01:10:11même Ferrand intervient et dit
01:10:13c'est pas normal ce que tu fais Emmanuel
01:10:15et donc ce qu'on ressent chez ce président
01:10:17c'est quand même un plaisir à voir
01:10:19l'humain
01:10:21l'autre traversé par la
01:10:23faiblesse du pouvoir
01:10:25et comme un constat un peu
01:10:27cynique à aimer voir les gens
01:10:31voir leur vie basculer
01:10:33c'est ça, il y a vraiment des moments
01:10:35qui sont vraiment résolus
01:10:37le sadisme aussi d'aller chercher
01:10:39il y a des moments c'est clairement ça
01:10:41et d'aller chercher aussi des gens
01:10:43qui l'ont critiqué quand il fait le casting
01:10:45d'Edouard Philippe, c'est quelqu'un qui avait été très critique
01:10:47de Macron pendant la campagne en 2016-2017
01:10:49Darmanin aussi, Bruno Le Maire aussi
01:10:51et de les faire venir
01:10:53et de dire maintenant tu vas bosser pour moi
01:10:55ça c'est une sorte d'humiliation première
01:10:57qui va sceller la façon dont j'en travaille avec lui
01:10:59ce que je dis c'est que ça racontait déjà
01:11:01quelque chose, il y a plein de gens
01:11:03dans la place de Paris avec qui il aurait pu prendre
01:11:05des ténors, des lieutenants
01:11:07qui y prend ?
01:11:09ceux qui l'ont bien attaqué
01:11:11dans les vieux partis en place
01:11:13je rappelle quand même que
01:11:15Darmanin par exemple
01:11:17a parlé de lui comme
01:11:19un populisme
01:11:21pour Bobo
01:11:23Philippe disait il promet tout
01:11:25avec le cynisme d'un vieux routier
01:11:27Le Maire pareil
01:11:29et pourtant déjà il les prend dans ces camps là
01:11:31à quoi ça sert ? ça sert à envoyer un message au camp
01:11:33en disant regardez même les gens chez vous sont avec moi
01:11:35ça sert aussi, et ça c'est ce que j'appelle
01:11:37la stratégie du mort vivant, à prendre des gens
01:11:39qui sont déjà morts
01:11:41en fait c'est simple, quand quelqu'un a trahi
01:11:43il peut pas retrahir vu qu'il a déjà trahi
01:11:45donc il peut pas retourner dans son camp
01:11:47et il est bien docile
01:11:49et ce que des proches m'ont dit
01:11:51c'est que pour Darmanin et Le Maire
01:11:53ça a été dur pour les français de les voir
01:11:55mais croyez moi ça a été aussi très dur pour eux
01:11:57ils se retrouvaient avec un président
01:11:59pourtant ils ont tenu longtemps, Darmanin est toujours là
01:12:01oui mais c'était un chemin de croix
01:12:03Bruno Le Maire il s'est fait humilier en petit comité
01:12:05à plein de reprises, il raconte plein de scènes
01:12:07où
01:12:09il est question de grandes
01:12:11réunions de grandes orientations économiques
01:12:13il a même pas la parole
01:12:15et vous monsieur le ministre du Président
01:12:17enfin des petites choses comme ça, il en a plein
01:12:19Darmanin lui il est malin parce qu'il a réussi
01:12:21il comprend des trucs, il comprend la personnalité
01:12:23du président, il va jouer un peu
01:12:25le
01:12:27marquis de cour
01:12:29qui a compris comment lui parler
01:12:31qui comprend son humour et puis il est beaucoup plus cynique
01:12:33donc en fait il a réussi
01:12:35c'est aussi un politique professionnel
01:12:37il a bien compris
01:12:39d'ailleurs il est de retour, vous avez vu
01:12:41il a très bien
01:12:43le temps long aussi en tête
01:12:45chez le personnel politique qui a gravité
01:12:47autour de Macron
01:12:49il y a un petit truc au cynisme
01:12:51déjà qui est évidente
01:12:53ceux qui sont pas cyniques
01:12:55il y en a plein ils sont partitaux
01:12:57et vous les voyez aujourd'hui, vous vous dites bah non moi je pouvais pas
01:12:59tout le monde n'est pas la force de cynisme
01:13:01de politique
01:13:03il y en a un quand même qui est très discret
01:13:05et qui est là depuis le début, c'est le cornu
01:13:07ministre des armées
01:13:09alors ouais
01:13:11il est là
01:13:13en fait il est monté doucement
01:13:15lui c'est vrai, je raconte son
01:13:17parcours
01:13:19il a une sorte de
01:13:21zèle mais assumée
01:13:23bon
01:13:25c'est ce qu'on fait en Macronie
01:13:27de plus symptomatique
01:13:29pour réussir, en fait je fais un chapitre
01:13:31c'est quoi la recette
01:13:33de la longévité en Macronie
01:13:35et c'est vrai que le cornu
01:13:37déjà quand il a son poste au
01:13:39ministère des affaires étrangères
01:13:41il a bien fait comprendre à Macron
01:13:43t'inquiète pas je serai juste un super
01:13:45ambassadeur, en gros un super diplomate
01:13:47mais c'est vrai parce que
01:13:49être ministre des affaires étrangères
01:13:51sous Macron, en fait c'est comme faire
01:13:53le café, ça sert à rien, il est président
01:13:55déjà que le président... Jean-Noël Barraud est quand même très actif
01:13:57oui il est actif mais là c'est parce qu'il y a aussi
01:13:59il y a beaucoup de fronts
01:14:01partout, Macron peut pas se multiplier
01:14:03il est actif mais Barraud c'est
01:14:05aussi un macroniste
01:14:07assumer, revendiquer
01:14:09plutôt le doigt sur la couture
01:14:11c'est pas un rebelle
01:14:13clairement pas
01:14:15et puis
01:14:17des cas il faut les prendre un par un
01:14:19il y a Chiappa aussi par exemple
01:14:21on va y revenir parce qu'il y a de quoi dire
01:14:23je pourrais tous les faire
01:14:25on va en faire encore quelques-uns
01:14:27dans cette dernière partie, on va marquer une courte pause
01:14:29et se retrouver dans un instant
01:14:31Alexis Poulin
01:14:33sans réserve, l'invité
01:14:35et pour terminer cette émission
01:14:37avec Étienne Campion, journaliste à Marianne, auteur du
01:14:39Président toxique aux éditions Robert Laffont
01:14:41on parlait des victimes
01:14:43entre guillemets du macronisme
01:14:45vous voulez revenir sur le cas de Marlène Chiappa
01:14:47qui doit beaucoup à Emmanuel Macron
01:14:49mais qui à un moment a dit stop
01:14:51oui
01:14:53Marlène Chiappa elle a eu cette technique
01:14:55un peu, ok, si je prends des balles
01:14:57pour le président
01:14:59je serai défendu et je pourrai avancer
01:15:01et
01:15:03je crois que ça a marché
01:15:05rappelez-vous, essayez de vous rappeler
01:15:07de toutes ces fois où en fait
01:15:09Marlène Chiappa est venue avec un aplomb assez
01:15:11fort, je me rappelle dans les gilets jaunes d'ailleurs
01:15:13voilà, défendre la méthode
01:15:15présidentielle, c'est un exercice de
01:15:17communicant, les communicants ils vous en parlent comme ça
01:15:19quand vous leur en parlez en off
01:15:21voilà, on a une histoire à raconter
01:15:23on fait des
01:15:25briefs, etc
01:15:27si on se mouille, si on fait
01:15:29par balles, si on prend les coups
01:15:31on va rester
01:15:33et Chiappa, pour le coup, ça a
01:15:35plutôt bien marché, mais imaginez que
01:15:37même elle a fini
01:15:39par partir, bon il y a eu l'affaire du fond
01:15:41Marianne aussi
01:15:43et là en fait
01:15:45ce qu'elle a fait
01:15:47la partition qu'elle a jouée
01:15:49c'est moi qui n'y retourne plus parce que
01:15:51elle lui a proposé, en tout cas c'était mon info
01:15:53à l'époque, d'y retourner
01:15:55au législatif de 2024, elle a dit
01:15:57non, stop, donc en fait il y a
01:15:5930 nuances dans
01:16:01les ex-macronistes
01:16:03il y a les repentis complets
01:16:05moi je les classe souvent
01:16:07je mets ma petite échelle de 0 à 10
01:16:09il y a le repenti complet, celui-là il est rare
01:16:11en tout cas il ne parle pas en hon
01:16:13je ne peux pas dire leur nom ou son nom
01:16:15ils parlent, voilà, ils vont dire complètement
01:16:17et c'est génial parce que
01:16:19on n'y va pas par quatre chemins, on ne perd pas son temps
01:16:21il dit tout
01:16:23il n'a pas de problème
01:16:25d'ego à expliquer qu'il y a cru
01:16:27et voilà
01:16:29il y a celui qui a un cran en dessous qui dit
01:16:31c'est vrai que j'ai découvert
01:16:33quelque chose, je ne suis pas d'accord
01:16:35avec le président
01:16:37mais on continue à se parler
01:16:39sur Telegram de temps en temps
01:16:41je garde un respect pour lui
01:16:43et de fait, comme je vous le disais en rentaine
01:16:45même si Macron
01:16:47a occasionné du tort
01:16:49déçu
01:16:51amené sa présidence dans le mur
01:16:53il a permis des carrières aux gens
01:16:55quand on faut voir pour les gens
01:16:57quand on est un politique plus ou moins raté
01:16:59et qu'on devient ministre
01:17:01on est marge dans le privé
01:17:03avec un salaire à 5 chiffres
01:17:05oui vous êtes fait rouler dessus
01:17:07votre nom restera associé à ça
01:17:09mais ça aurait pu être pire
01:17:11Bruno Le Maire
01:17:13il a fait 3% à la primaire LR en 2016
01:17:15il a eu les clés de l'économie pendant 7 ans
01:17:17donc on se rappellera de lui comme
01:17:19un marchepied du président
01:17:21qui a beaucoup
01:17:23encaissé, rappelez-vous
01:17:25la dernière polémique sur laquelle ils se sont quittés
01:17:27sur l'état du budget
01:17:29alors lui aussi, il y a un truc que Macron a détesté
01:17:31c'était ses romans
01:17:33Macron a envoyé plein de petits off
01:17:35très salés
01:17:37parce que là aussi, le redressage macronien
01:17:39il passe par les off dans la presse
01:17:41notamment dans le carnet enchaîné
01:17:43signé l'Elysée où Macron a dit que
01:17:45il vous met un bon gros taquet
01:17:47vous vous dites mais c'est mon chef
01:17:49il me met un taquet
01:17:51vous voyez ce truc là
01:17:53le recadrage en tête à tête
01:17:55ça aussi c'est un truc que j'explique chez Macron
01:17:57n'existe quasiment pas
01:17:59c'est-à-dire le doigt s'allonger
01:18:01un nom en bureau, ce que t'as dit c'est une connerie
01:18:03jeu dans les yeux
01:18:05mais bon, tu vas changer, c'est constructif
01:18:07on passe à autre chose, ça, ça n'existe quasiment pas
01:18:09je cite des exemples
01:18:11où un des petits plaisirs de gourmet
01:18:13du président, c'est en conseil des ministres
01:18:15il va critiquer
01:18:17très violemment quelqu'un
01:18:19sans nécessairement dire son nom d'ailleurs
01:18:21et il fait comprendre
01:18:23les phrases à l'emporte-pièce
01:18:25et là tout le monde se regarde
01:18:27et pour la personne qui est visée
01:18:29c'est super dur, j'en citais
01:18:31une, c'était
01:18:33la ministre
01:18:35du logement Vargon
01:18:37qui avait dit, il faut arrêter
01:18:39avec le modèle des pavillons à la française
01:18:41un truc un peu
01:18:43c'est vrai un peu
01:18:45méprisant sur les bords
01:18:47pour les gens qui ont un pavillon en France
01:18:49et il dit, non mais
01:18:51qu'on arrête d'emmerder les français, vous savez la phrase de
01:18:53Pompidou là, comment est-ce qu'on parle
01:18:55comme ça et tout, cette phrase-là, sans la regarder
01:18:57c'est une espèce de
01:18:59remise en place
01:19:01toute mitterrandienne
01:19:03et je disais sur l'échelle de ceux qui ont
01:19:05qui ont subi
01:19:07bon, il y a ceux-là, après il y a ceux qui sont toujours
01:19:09à 3-4, ceux-là vraiment
01:19:11ils disent, non mais je conserve un respect
01:19:13pour le président, Philippe Granjon
01:19:15par exemple, un peu comme ça
01:19:17c'est le conseil spécial
01:19:19de Macron, c'est un des types qui était là
01:19:21dès 2012, il préconisait
01:19:23à Macron de faire
01:19:25cette ouverture par le centre
01:19:27il est assez âgé, il est vraiment
01:19:29très macronien, pendant la dissolution
01:19:31il lui a envoyé une lettre pour essayer de le retenir
01:19:33le dimanche, ça n'a pas marché
01:19:35dernière loi d'immigration, pareil, il a essayé de le retenir
01:19:37ça n'a pas marché, mais il continue
01:19:39à professer une espèce de
01:19:41respect, pourquoi pas d'ailleurs
01:19:43pourquoi pas d'ailleurs
01:19:45mais c'est vrai qu'on constate
01:19:47tout un tas de gradients entre
01:19:49les gens qui sont passés par là, et c'est normal
01:19:51il y a des personnalités différentes, parce qu'en fait
01:19:53c'est un peu la double peine, c'est-à-dire que vous avez déjà
01:19:55vécu quelque chose d'ennuyeux
01:19:57de pas facile
01:19:59déceptif, si en plus
01:20:01vous venez traîner votre spleen dans Paris, c'est compliqué
01:20:03vous passez pour le type qui...
01:20:05il y a quand même
01:20:07quelque chose qui ressort en fait, et qui doit être
01:20:09peut-être un invertissement, c'est de dire que
01:20:11parce que Macron n'avait pas de parti qui crée ce mouvement
01:20:13En Marche, il arrive seul au pouvoir
01:20:15avec des équipes qu'il va renouveler
01:20:17au gré de ses envies
01:20:19aujourd'hui en fin de course
01:20:21il est extrêmement seul
01:20:23Oui, oui, oui, bien sûr, mais
01:20:25à part peut-être Brigitte
01:20:27bon, il reste quelques conseillers quand même
01:20:29dont je parle, qui ont remplacé
01:20:31les premiers, Clément Léonard-Douzy
01:20:33Jonathan Guémas, Bruno
01:20:35Roger Petit
01:20:37tu fais de long chapitre sur eux
01:20:39c'est des courtisans, c'est autre chose
01:20:41la longévité, Bruno Roger Petit est entrain
01:20:43en tant que courtisan, notamment via
01:20:45des éditos dans son journal
01:20:47mais vous voyez, sa longévité
01:20:49raconte quelque chose, et raconte quelque chose pas pour moi
01:20:51mais pour les gens qui ont vu
01:20:53ça, ceux qui étaient plein de
01:20:55bonnes volontés au départ, et ils voient un type
01:20:57qui arrive, qui est
01:20:59très cynique, qui a tout de suite compris les règles du jeu
01:21:01qui va réussir à parler à l'hémisphère droit
01:21:03du président, parce que Macron arrive
01:21:05il s'entregauche, il comprend
01:21:07que Brigitte est un peu droite, donc il lui dit
01:21:09il va falloir t'inscrire dans un héritage, etc
01:21:11il donne un nom, les mormons
01:21:13les fameux mormons qu'on appelle
01:21:15comme ça, qui d'ailleurs sont très
01:21:17mal à l'aise avec ce nom qu'il leur a donné
01:21:19ça devient un nom de pisse-froid en fait, parce que
01:21:21contrairement à lui, eux, n'aiment pas
01:21:23la bonne viande, le vin rouge, etc
01:21:25il se la joue un peu comme ça
01:21:27et il comprend totalement
01:21:29ces règles-là
01:21:31jusqu'à
01:21:33la dissolution, etc, il affronte
01:21:35d'autres conseillers
01:21:37à l'intérieur, il finit par
01:21:39globalement obtenir plein de causes
01:21:41et il est toujours là, pendant la dissolution
01:21:43on sait pas trop ce qu'il fait
01:21:45c'est le seul qui dit que la dissolution
01:21:47était pas une connerie
01:21:49ah non, lui, il continue
01:21:51même en privé
01:21:53maintenant, tout le monde dit que la dissolution
01:21:55même sur le moment, tout le monde le dit
01:21:57mais lui, non, non, voilà
01:21:59et donc cette longévité-là est
01:22:01parlante pour tout le monde
01:22:03et effectivement, cette solitude de toute façon
01:22:05comme je dis, j'essaie de le dire, elle est organisée
01:22:07c'est-à-dire que
01:22:09à la fin, il faut qu'il reste plus que le président
01:22:11dans cette espèce de one-man show
01:22:13mais qui fait peur
01:22:15en fait, c'est ça qui est
01:22:17marquant, c'est qu'il fait peur
01:22:19à tout le monde, y compris
01:22:21à ses soutiens, qui ne comprennent plus où il veut en venir
01:22:23et puis il y a cette phrase de conclusion
01:22:25qui est assez terrible quand même
01:22:27où vous dites
01:22:30il lui était sans doute préférable
01:22:32pour la France comme pour lui-même
01:22:34qu'il ne fût jamais monté sur scène
01:22:36oui, ça c'est un petit
01:22:38comment dire, un petit clin d'œil
01:22:40à la dernière phrase
01:22:42du très beau livre de Jacques Bainville
01:22:44sur Napoléon, où il dit
01:22:46sauf pour la gloire, etc.
01:22:48il aurait peut-être mieux valu qu'il n'ait pas existé
01:22:52bon, c'est un jugement
01:22:56peut-être ambitieux, peut-être un peu lyrique
01:22:59mais de fait, à quoi a servi tout ça ?
01:23:01Quelle sera sa postérité ?
01:23:03Je fais le pari que dans 50 ans
01:23:05on se rappellera encore de Macron
01:23:07parce qu'on ne se rappelle pas des gens
01:23:09nécessairement parce qu'ils sont bons
01:23:11on se rappelle parce qu'ils ont marqué leur époque
01:23:13et qu'on ne les a pas toujours compris
01:23:15et qu'ils nous ont choqués
01:23:17je pense qu'on se rappellera de lui comme ça
01:23:19et effectivement, pour répondre à votre question
01:23:21quelle trace il va laisser sur son nom ?
01:23:23quelle trace il va laisser sur ce qu'il a fait ?
01:23:25oui, il a eu le pouvoir
01:23:28ça l'obsède, certes
01:23:30oui, il a pris beaucoup de plaisir
01:23:32il a eu une vie folle
01:23:34il a traversé le monde
01:23:36il a rencontré un tas de personnes
01:23:38il a vécu des moments
01:23:40extrêmement forts
01:23:42mais à quoi bon quand on voit l'état du pays ?
01:23:44c'est pour ça que je dis que parfois
01:23:46dans l'histoire, il y a des moments un peu insensés
01:23:48et je crois que même pour lui
01:23:54pour la trace qu'il laissera sur le nom de Macron
01:23:57ce ne sera pas forcément positif
01:23:59c'est extrêmement judicieux