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Catégorie
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Style de vieTranscription
00:0014h-16h, Brigitte Lae, Sud Radio.
00:04Les mots des femmes, c'est le sujet du jour avec Michel Audou,
00:08le fondateur de l'Institut français de Chiatsu,
00:11et bien sûr auteur de « Dis-moi où tu as mal, je te dirai pourquoi »,
00:16sorti aux éditions Alba Michel.
00:18Bonjour Myriam.
00:19Bonjour Brigitte, bonjour Michel, merci, merci beaucoup de m'accueillir.
00:23Je vous en prie.
00:24Et d'avoir choisi ce sujet qui me parle effectivement,
00:27donc comme vous entendez, je suis une femme,
00:30je suis une maman de deux garçons, j'ai 58 ans,
00:33et je suis grand-mère de deux petites filles.
00:35Donc d'un point de vue femme, je suis épanouie,
00:39et j'ai choisi depuis très longtemps d'être ma sœur kinéithérapeute.
00:43Ça a été un choix qui a été évident pour moi,
00:47je pense que je suis tellement empathique
00:48que j'ai eu besoin d'aller vers les gens et de les soigner,
00:52même si c'est eux qui rentrent dans mon cabinet,
00:53mais bon, voilà, ce besoin de soigner s'est imposé à moi
00:56de manière complètement naturelle,
00:58et très vite j'ai senti que la relation étroite
01:02entre la pathologie et les émotions,
01:05ça me parlait,
01:06et à travers le mal de dos,
01:08et à travers surtout, la première articulation
01:10qui me parlait c'était le genou.
01:12Mais à travers le mal de dos et le genou,
01:14je trouve que dans mon cabinet,
01:15enfin depuis 34 ans que je travaille,
01:17que ce soit les femmes ou les hommes,
01:19ils sont à peu près,
01:21c'est pareil pour eux.
01:23Par contre les femmes sont beaucoup plus touchées,
01:25je pense, je trouve, moi,
01:26dans ma patiente, dans les maladies auto-immunes,
01:29dans la fibromyalgie et dans l'algodystrophie.
01:33Oui, vous avez l'air d'acquesser,
01:34Michel Odoulin.
01:35Oui, oui, tout à fait.
01:36La fibromyalgie, on dit dans les statistiques même
01:39que 70% des cas, ce sont des femmes.
01:42Oui, je n'ai toujours pas soigné un nombre là-dessus,
01:44pour ça, j'ai toujours eu des femmes.
01:47Et la première, je me rappelle très bien,
01:50c'était il y a 33 ans,
01:52et je n'en avais pas beaucoup au début.
01:54Et là, je sais très bien que dans la semaine,
01:56c'est 2, 3, 4 personnes qui souffrent de ce mal.
01:59Mais dans la réédition de Dis-moi où tu as mal,
02:02Michel Odoul, vous parlez de ces maladies auto-immunes
02:05qui sont de plus en plus fréquentes.
02:07De l'évolution de ces pathologies
02:09qui sont véritablement des pathologies sociétales,
02:12parce que, comme vous le dites,
02:15elles n'existaient quasiment pas.
02:16Et il y a une trentaine d'années,
02:17la fibromyalgie, alors on va dire,
02:19c'est parce qu'elle n'était pas connue et reconnue,
02:20ce n'est pas tout à fait aussi simple que ça,
02:22parce qu'à minima, dans les approches alternatives,
02:24dans le shiatsu ou la médecine traditionnelle chinoise,
02:28c'est quelque chose qui était connu et qu'on connaissait.
02:30Mais en fait, ce dont on se rend compte,
02:32c'est que les modes de vie qui sont les nôtres aujourd'hui
02:34conduisent à l'émergence de cela.
02:37que j'évoquais tout à l'heure en introduction
02:39l'histoire d'un consensus mou,
02:41c'est-à-dire d'une espèce de nivellement
02:43des différences et des individualités,
02:46il faut savoir que le propre du système immunitaire,
02:50même en médecine, c'est ce que l'on dit,
02:51c'est d'être capable de faire la différence
02:52entre le soi et le non-soi.
02:54S'il y a un nivellement de l'identité,
02:57il y a obligatoirement un nivellement
02:58de la capacité immunitaire à se défendre
03:00par rapport au monde extérieur.
03:02Et là, le système immunitaire étant déparamétré,
03:05on va voir émerger toutes les pathologies
03:07qui sont des pathologies de défense,
03:10mais de défense déséquilibrée.
03:12C'est-à-dire qu'on surréagit,
03:14ça, ça s'appelle les allergies,
03:16ou alors on réagit de façon effrayante,
03:19contre soi,
03:20et là, ça s'appelle les maladies auto-immunes.
03:22Et ce sont effectivement des pathologies
03:23qui, avec les pathologies neuronales,
03:26explosent aujourd'hui.
03:28Mais de la même manière que dans les problématiques féminines,
03:32l'endométriose était quelque chose
03:34qui était, il y a une trentaine d'années,
03:36quasi inexistant.
03:37Mais vous pensez,
03:38parce que Myriam a l'air d'être d'accord avec vous,
03:42Michel Audoul,
03:43vous pensez que,
03:44pourquoi ça touche particulièrement les femmes,
03:46plus que les hommes ?
03:47La fibromyalgie est une pathologie,
03:49vous voulez dire la fibromyalgie ou en général ?
03:52Les maladies auto-immunes,
03:53dont la fibromyalgie, oui.
03:55La fibromyalgie,
03:56c'est très particulier,
03:59et effectivement,
04:00ça explose,
04:02on en a de plus en plus en consultation,
04:03au point que j'ai même développé
04:05un module particulier pour les praticiens
04:07que je forme dans mon institut,
04:08uniquement destiné à ce traitement-là,
04:10parce que c'est devenu une demande
04:11qui est une demande quasi quotidienne
04:13pour les praticiens.
04:15Et derrière la fibromyalgie,
04:17il y a quoi ?
04:17C'est un syndrome douloureux
04:18qui est diffus,
04:19qui est mobile dans le corps,
04:21c'est pour ça que pendant longtemps,
04:22la médecine classique a considéré
04:24que c'était entre guillemets
04:25psychosomatique,
04:28voire, comme on disait à beaucoup de femmes,
04:29c'est dans la tête.
04:30Aujourd'hui, on sait,
04:31il y a des points test,
04:33il y a 18 points,
04:33donc il faut qu'au moins 11 d'entre eux
04:35soient sensibles
04:36pour qu'on définisse le protocole.
04:39On est dans l'expression d'une douleur,
04:41et l'expression fondamentale
04:43de la fibromyalgie,
04:44c'est d'avoir eu,
04:45comme si on avait le corps roué de cou.
04:46Et les femmes qui traduisent ça
04:49sont celles qui traduisent en fait
04:50un vécu de maltraitance intense
04:52par rapport à des référentiels,
04:54vécu de maltraitance réelle ou fantasmée,
04:57mais en tout cas,
04:57par rapport à des référentiels,
04:59et notamment des référentiels d'autorité,
05:01notamment dans le rapport au masculin,
05:03à l'homme,
05:04ou aux parents,
05:06ou aux grands-parents,
05:06ou à l'autorité en général.
05:07Et donc, il y a,
05:09oui, j'ai le corps roué de cou
05:10et je suis en pleine souffrance.
05:12Les maladies auto-immunes,
05:13les maladies qui sont liées au système immunitaire,
05:15elles sont des maladies de sur-défense
05:17par rapport au monde extérieur.
05:19Mais on est dans un process
05:20qui est un petit peu le même.
05:21Et on voit bien qu'il y a derrière ça,
05:22en filigrane,
05:24une espèce d'hypersensibilisation,
05:27d'une identité,
05:29qui se met de plus en plus
05:30à considérer le monde extérieur
05:31comme étant problématique ou risqué,
05:33à être ce que l'on est
05:36et donc qui va faire mettre en place
05:37des stratégies anticipatoires
05:39de différents ordres
05:40dont les maladies
05:42de type déséquilibre du système immunitaire
05:45ou expression de la douleur
05:47parce qu'on parle,
05:48il y a la fibromyalgie,
05:50mais il y a ce qu'on appelle aussi
05:51les myofacites à macrophages.
05:52Il y a un certain nombre
05:53d'autres manifestations
05:54qui sont la signature
05:55que nous sommes dans un vécu,
05:58une situation,
05:59une attitude de besoin
06:01de se protéger
06:02face à un monde extérieur dur,
06:04agressant ou contraignant.
06:07Myriam, vous voulez réagir ?
06:09Oui, bien sûr.
06:10Donc moi, j'ai eu besoin
06:11de comprendre
06:11beaucoup plus en profondeur
06:13pour moi
06:14parce que je me suis dit
06:15si je comprends pour moi
06:16ce qui m'arrive,
06:17ce qui m'est arrivé dans ma vie,
06:18je vais aussi peut-être
06:19amener un peu mon patient,
06:22ma patiente
06:23à comprendre aussi.
06:24J'essaye de soigner mon patient
06:27dans sa globalité.
06:28Je ne m'arrête pas qu'aux symptômes
06:29quand je fais un bilan.
06:30Toutes les articulations y passent.
06:31Donc, je suis allée
06:33acheter vos livres, Michel,
06:34parce que j'ai besoin d'apprendre.
06:36Je les lis, je les relis,
06:37je me fais des fiches
06:38parce que j'ai besoin d'écrire
06:39pour comprendre
06:39et pour assimiler
06:40ce qui est arrivé
06:43à ma hanche droite,
06:44ce qui est arrivé
06:45parce qu'on m'a opéré
06:46de la vésicule biliaire
06:47quand j'ai eu l'ablation
06:49quand j'ai eu 28 ans.
06:50Voilà, j'ai besoin de comprendre.
06:51J'ai compris l'explication
06:54de votre calèche,
06:55j'ai compris,
06:56quand vous expliquez,
06:57l'énergie vitale.
06:58Donc, ma hanche droite
07:00remplie d'arthrose,
07:01de calcification,
07:03d'arrachement du bourrelet.
07:06Voilà.
07:07Qui est un vécu
07:07d'abandon et de trahison.
07:09Alors, voilà.
07:10J'ai bien compris ça.
07:12Donc...
07:12Vous savez,
07:13la vésicule biliaire
07:14à 28 ans,
07:15ce n'est pas n'importe quoi
07:15non plus.
07:16Oui, alors ça faisait 10 ans
07:17que j'en souffrais déjà.
07:18Mais les symptômes étaient là.
07:20Bon, autrefois,
07:21on disait crise de foie,
07:22bien sûr.
07:22J'étais gourmande,
07:23je le suis toujours.
07:24Mais après, oui,
07:25j'ai quand même consulté
07:26et on a découvert les calculs.
07:29Alors oui,
07:29apparemment,
07:30je devais me faire
07:30beaucoup de bile,
07:31mais je m'en fais toujours autant,
07:33je pense aussi.
07:33Mais bon,
07:34je vis avec.
07:35Ce n'est pas uniquement
07:36la question de se faire
07:37beaucoup de bile.
07:38Vous savez,
07:39la vésicule biliaire,
07:39au niveau de ce qu'elle est
07:41en termes de support énergétique,
07:42elle répond à une question centrale,
07:44c'est quelle est ma place ?
07:45Oui.
07:46Quelle est la place
07:46que je prends ?
07:48Pas celle qu'on me donne.
07:50Et souvent,
07:50la souffrance,
07:51elle est liée
07:51à la place qu'on vous donne.
07:53et 28 ans,
07:54c'est l'âge,
07:55c'est Saturne.
07:56C'est le père omnipotent
07:58et dévorant ses enfants.
08:00Et donc,
08:01il y a une véritable question
08:03qui était posée là
08:04à travers la capacité
08:05à décider de prendre sa place
08:07et de la choisir,
08:09d'en prendre la responsabilité
08:11et de se donner le droit
08:13d'aller là,
08:14dans cette direction-là.
08:15Et ensuite,
08:16avec évidemment
08:17la problématique de Ange
08:18qui est arrivée à quel âge ?
08:20Alors,
08:21la Ange,
08:22c'était mes premières douleurs,
08:23c'était en 2001.
08:26C'était quand j'ai commencé
08:27à comprendre
08:28que mon ex-mari,
08:29c'était lui la trahison.
08:31Donc,
08:31c'était 38 ans à peu près,
08:33c'est ça ?
08:34Oui, c'est ça.
08:34Alors que la vésicule biliaire,
08:36bon,
08:36je savais que j'avais des calculs
08:383-4 ans avant,
08:39mais j'ai attendu,
08:41j'ai attendu,
08:42puis mon frère,
08:43un médecin généraliste,
08:44m'a dit
08:44« Tu ne peux pas garder ça
08:45si tu veux des enfants,
08:47il vaut mieux l'enlever. »
08:47Donc, on l'a enlevé,
08:48ça s'est très bien passé.
08:49J'ai toujours bien vécu avec,
08:51je n'ai pas eu aucun effet secondaire,
08:52si ce n'est peut-être une ou deux fois
08:53une brûlure dans l'estomac
08:55et en mangeant un bout de pain,
08:57cette brûlure disparaissait automatiquement.
09:00Et ma maman,
09:01moi, je suis remontée jusqu'à ma maman
09:05et jusqu'à ma vie dans son ventre.
09:08Elle avait 41 ans
09:09quand elle est tombée enceinte de moi.
09:10Je savais que j'ai su
09:12que ce n'était pas voulu,
09:14mais mon papa a voulu ce jour-là
09:16et je suis née.
09:18Je sais qu'elle a essayé de m'éliminer
09:20en faisant des choses
09:22comme sauter dans un escalier.
09:24Pour autrefois,
09:25on croyait qu'on allait faire descendre
09:26un enfant en faisant ça.
09:28Elle m'a donné quand même
09:29beaucoup d'amour, ma maman.
09:30Mais quand je suis née,
09:32suite à ça,
09:33elle a développé sa bipolarité.
09:36Et donc, j'ai vécu aux côtés d'elle
09:38avec une bipolarité
09:39qui est arrivée trois fois dans sa vie.
09:41À ma naissance,
09:42à mes 12 ans
09:43et beaucoup plus tard
09:45quand j'avais...
09:48C'était dans les années 2000.
09:50Je n'en ai jamais voulu,
09:52mais j'en ai voulu à cette maladie,
09:53ça c'est sûr.
09:55Et grâce à vous, Michel,
09:57en lisant vos livres,
09:58j'ai compris
09:59et j'ai mis en pratique
10:01la méditation du pardon
10:02avec un objet que j'ai choisi
10:05qui s'est fissuré
10:07et que j'ai compris
10:08que cette fissure,
10:09ça ne serait à jamais ma cicatrice,
10:11mais que je pouvais
10:12la combler
10:13et y mettre du papier d'or dessus
10:15et puis la regarder comme un outil.
10:17Oui, la technique du kintsugi, oui.
10:19Voilà.
10:20Et j'ai lu ça,
10:22ça m'a parlé,
10:23mais alors tout de suite,
10:24tout de suite,
10:24je l'ai fait.
10:26Et en fait,
10:27j'ai tout de suite pardonné à ma maman
10:28et j'ai même pardonné
10:29au père de mes enfants
10:31de m'avoir énormément trahi
10:33pendant des années,
10:34des années.
10:35J'ai eu en même temps
10:36le syndrome du sauveur
10:37pour le père de mes enfants,
10:38donc tout ça,
10:38ça a été un peu...
10:39Mais en tout cas,
10:42vous avez avancé
10:43dans la compréhension,
10:45mais il y a quand même
10:46une question
10:46que j'ai envie de poser à Michel
10:48et je laisserai le temps
10:51de la petite pub
10:53pour que vous puissiez
10:54donner une réponse
10:55parce que, bon,
10:56moi je veux bien,
10:56ok,
10:57les femmes aujourd'hui
10:58ont du mal
11:00à trouver leur place,
11:00etc.,
11:01mais c'est quand même
11:01plus simple
11:02d'être une femme aujourd'hui
11:03peut-être qu'il y a
11:04un siècle
11:05puisqu'elles ont le choix
11:08d'être la femme
11:09qu'elles ont envie d'être
11:10donc tout ça
11:11est quand même
11:11très surprenant
11:12et bien on va avoir
11:14une réponse
11:14tout de suite
11:15après cette petite pause.
11:16Merci en tout cas Myriam.