Tous les matins, les informés débattent de l'actualité, autour de Paul Barcelonne et Hadrien Bect ce vendredi 2 mai
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00:00Et vous êtes les bienvenus dans les informés, votre demi-heure de décryptage de l'actualité comme chaque matin sur France Info à la télé et à la radio.
00:10Et comme depuis hier avec vous Paul Barcelone, et avec nos deux informés, bonjour Julie-Marie Lecomte, chef du service politique de France Info.
00:19Bonjour Louis Osalter, journaliste politico Figaro.
00:23Paul Barcelone, nous revenons sur une des images marquantes du 1er mai, c'est bien sûr la mobilisation des salariés d'ArcelorMittal.
00:32C'est probablement Adrien le dossier emblématique effectivement de cette journée du 1er mai hier.
00:39ArcelorMittal, géant de la sidérurgie et de l'acier qui va supprimer plus de 600 postes en France, notamment à Dunkerque.
00:45Symbole d'une saignée sociale, s'étrangle Marine Le Pen qui estime que notre patrie est devenue un désert productif.
00:53De son côté, la gauche en partie unie et en partie seulement, on va en reparler, a défilé hier justement à Dunkerque.
00:59Aux côtés des salariés, il y avait l'insoumis François Ruffin, l'écologiste Marine Tondelier, trois candidats au poste de premier secrétaire du Parti Socialiste.
01:07Tous demandent à l'image aussi de Jean-Luc Mélenchon la nationalisation d'ArcelorMittal pour sauver les emplois.
01:13Et fustige l'incapacité de l'État à agir dans ce dossier, exactement comme Lucie Casté qui était votre invitée sur ce plateau.
01:21Adrien, il y a quelques instants sur France Info.
01:24En 10 ans, ArcelorMittal a touché 400 millions d'euros d'aides publiques.
01:27On a laissé l'outil de production se délabrer totalement.
01:31Et on se retrouve aujourd'hui à dire qu'il existe d'autres solutions que la nationalisation.
01:34Je veux bien avoir ce débat sur la nationalisation ou non.
01:36Mais ce qu'il faut, c'est avoir une politique industrielle de planification de long terme
01:40qui permettent notamment de faire bifurquer l'outil industriel vers du verdissement.
01:45Alors que peut faire l'État dans ce dossier ?
01:46Eh bien, surtout pas nationaliser, répondait Marc Ferracci, le ministre de l'Industrie,
01:50invité de nos confrères et collègues de BFM TV hier soir.
01:54La nationalisation aujourd'hui, ça n'est pas la bonne réponse.
01:57Pourquoi ? Parce qu'on nationalise quand il y a un enjeu stratégique,
02:00mais aussi quand il n'y a pas de solution industrielle.
02:03Mais il y a des solutions industrielles.
02:04C'est d'investir et c'est d'innover.
02:05L'enjeu aujourd'hui, c'est de faire en sorte qu'Arcelor investisse sur le site de Dunkerque
02:10et sur les autres sites, notamment dans la décarbonation.
02:13Bon, par ailleurs, j'ajoute que Marc Ferracci a estimé hier soir
02:16que l'heure de se rendre sur place n'était pas venue.
02:20Il ira à Dunkerque quand il aura des annonces solides à faire.
02:24Alors que peut faire l'État dans ce dossier ?
02:25Est-il condamné à l'impuissance dans le contexte aussi de la guerre commerciale
02:28entre les États-Unis et la Chine ?
02:30L'État chinois qui subventionne l'acier qui s'apprête à inonder le marché européen.
02:36L'Europe peut-elle quelque chose contre cette concurrence déloyale ?
02:39Pour l'exécutif, le dossier ArcelorMittal-Adrien est sinon inflammable,
02:44un révélateur de sa capacité ou pas à agir.
02:46Effectivement, Julie-Marie Lecomte, on a une forme de fleurissement d'idées
02:50concernant ces sites d'ArcelorMittal.
02:52Nationalisation, prise de contrôle par l'État,
02:55demander à ArcelorMittal de rendre les aides.
02:58Est-ce que finalement, ces idées viennent des syndicats,
03:01elles viennent de la gauche aussi ?
03:03Est-ce que l'État peut vraiment répondre sur ces aspects-là ?
03:05Est-ce que le gouvernement peut dire oui, on va nationaliser ?
03:07Il a l'obligation de répondre, politiquement.
03:10Parce qu'effectivement, Paul le disait, il n'y a rien de pire
03:12dans une situation comme celle-ci,
03:14de donner le sentiment que le pouvoir politique subit
03:20les décisions d'acteurs économiques.
03:24c'est le meilleur moyen d'éloigner les citoyens.
03:29En revanche, pour avoir échangé avec plusieurs conseillers du gouvernement hier,
03:35très clairement, ces questions-là, elles sont aujourd'hui considérées
03:38d'une certaine manière comme des solutions un peu de facilité,
03:40des prêtes à penser.
03:41Marc Ferracci lui dit, moi je suis en train de construire des solutions.
03:50Alors, le seul bémol que j'apporterai, c'est que très clairement,
03:52dans les échanges que j'ai pu avoir,
03:54ce qu'on comprend, c'est que ce qui est important pour le gouvernement français,
03:57c'est de sauver l'acier français,
04:00parce qu'il y a un enjeu stratégique de souveraineté.
04:03En revanche, dans le sous-texte, on sent l'exécutif sans doute moins attaché
04:10à sauver les postes, en particulier,
04:13dans la mesure où il y a des logiques d'entreprise,
04:17auxquelles le gouvernement actuel adhère,
04:22et parfois, pour sauver des sites,
04:24il faut rationaliser et supprimer les postes.
04:26Parce que là, effectivement, vous avez raison,
04:28on l'a entendu sur France Info,
04:29l'inquiétude aussi des salariés,
04:30c'est pas seulement 600 suppressions de postes,
04:32c'est voir la fermeture, et notamment à Dunkerque,
04:34de sites complets.
04:35Ce qui préoccupe, pour résumer les choses,
04:38peut-être de façon un peu, enfin, à gros trait,
04:41ce qui préoccupe véritablement le gouvernement,
04:45ce sont les sites, le maintien des moyens de production.
04:49Alors, pourtant, Louis Zalter,
04:51quand Julie-Marie Lecomte dit, voilà, on en parlera,
04:54mais pas forcément répondre avec,
04:57ou de la prise de contrôle, ou de la nationalisation,
04:59la gauche et les syndicats mettent en avant deux exemples,
05:02la Grande-Bretagne, British Steel,
05:04dont le gouvernement, le Parlement britannique,
05:07cité par le gouvernement, a voté l'obligation
05:09de poursuite d'activité sous peine de pénalité,
05:13et le cas italien, avec la prise de contrôle
05:15d'un site d'Arcelor.
05:16On n'est pas face à des gouvernements communistes,
05:18en plus.
05:18Non, non, non, mais il peut y avoir,
05:20il peut y avoir un interventionnisme étatique.
05:21Le problème, c'est que sur le long terme,
05:22on voit bien que, quels que soient les gouvernements,
05:25et d'ailleurs, le cas d'Arcelor-Mittaire,
05:26est très symptomatique de la descente aux enfers
05:29de nombreux secteurs industriels français et européens,
05:32quels que soient les gouvernements,
05:33depuis l'OPA de Mittal sur Arcelor en 2006.
05:35À l'époque, déjà, il y avait eu des prosmes
05:37qu'il n'y aurait pas de délocalisation,
05:38qu'il n'y aurait pas de perte au siège d'emploi.
05:40En réalité, tout ça nous a menés à Florange en 2012.
05:43Rappelez-vous de François Hollande,
05:44qui promettait sur une camionnette à Florange
05:46de préserver les emplois, de garder les emplois.
05:49Et là-bas, or, les hauts fourneaux
05:51ont fermé juste après son élection.
05:53En fait, on est dans une succession d'épisodes,
05:56on est dans cette descente aux enfers
05:57qui concerne le secteur de l'acier,
05:59mais pour moi, il est symptomatique
06:00de plein d'autres choses.
06:01Qu'est-ce qui se passe sur le secteur de l'acier mondial ?
06:03La Chine est devenue un acteur central de ce marché.
06:06Elle est en surproduction.
06:07Elle cherche à écouler ses stocks d'acier.
06:09Elle le fait à bas coût sur d'autres marchés,
06:11dont le marché européen.
06:12En face, et notamment parce qu'ils n'ont pas été
06:14protégés suffisamment en amont,
06:15les aciéristes français et européens
06:16et les sites de production qui sont situés chez nous
06:19ne peuvent pas lutter à armes égales
06:21avec ces coûts-là.
06:22Et d'ailleurs, on voit que les services,
06:24certains postes qui sont concernés
06:25à Dunkerque et ailleurs,
06:26en fait, ils vont être délocalisés en Inde,
06:28tout simplement, parce qu'il y a une guerre
06:30de compétitivité qui est internationale.
06:34Donc, c'est un petit peu la suite de cette histoire.
06:36Et ce qui se passe sur l'acier,
06:37qui est pourtant effectivement un élément stratégique.
06:40Alors, on parle de réarmement,
06:41il serait important de préserver un acier français,
06:44alors que la France a encore perdu trois places
06:45dans le classement des producteurs nationaux d'acier
06:48sur le marché mondial.
06:50Ça risque d'arriver, par exemple,
06:51par l'industrie automobile.
06:52Il y a plein d'automobiles chinoises électriques
06:54qui ne trouveront pas preneurs
06:55sur le marché intérieur chinois
06:57que la Chine va essayer d'aller exporter
06:59à bas coût dans d'autres pays.
07:02Exactement.
07:03Donc, dans beaucoup de secteurs,
07:04les mêmes causes risquent de produire,
07:05les mêmes effets.
07:06Vous ajoutez à cela la guerre commerciale,
07:08les taxes de Trump
07:08et donc le fait que la Chine
07:09va chercher d'autres débouchés
07:11et vous aurez à nouveau des Floranges,
07:13des Dunkerque qui vont se multiplier
07:15s'il n'y a pas un changement radical
07:17de logiciel économique de la France,
07:18mais aussi de l'Union européenne.
07:19Parce que la Chine, c'est un des secteurs
07:21sur lesquels elle a été naïf,
07:22elle l'est moins maintenant.
07:22Alors, Paul Barcelone,
07:23Louis Halter rappelait effectivement
07:26François Hollande sur sa camionnette.
07:28On se rappelle aussi,
07:292013, Arnaud Montebourg
07:30qui apporte des croissants
07:31devant Bercy
07:32aux salariés de Florange.
07:34La manière aussi
07:35dont le gouvernement
07:36va prendre ce dossier,
07:39aller sur place ou pas,
07:40Marc Ferracci qui dit
07:41« je ne vais pas sur place »
07:42tout de suite,
07:43ça va compter aussi ?
07:44Parce qu'il y a le traumatisme,
07:46alors vous rappeliez effectivement
07:47l'épisode Florange,
07:48mais on pourrait rappeler
07:49d'autres sagas industrielles comme ça,
07:51Whirlpool par exemple,
07:52qui avait été emblématique
07:53des entreprises qui ferment
07:55et qui délocalisent des emplois
07:57pendant la campagne présidentielle
07:58de 2017,
07:59ce Mano Amano,
08:00Emmanuel Macron,
08:01Marine Le Pen.
08:02Il y a le côté procès en impuissance,
08:04on en a parlé,
08:05avec effectivement la question
08:06de savoir si Marc Ferracci,
08:07le ministre de l'Industrie,
08:09se rend sur place ou pas,
08:10quand et pour dire quoi.
08:11Le procès en impuissance,
08:13je le lis aussi au fait
08:14que l'État n'est pas actionnaire
08:16d'ArcelorMittal
08:16et donc naturellement
08:17et forcément,
08:19automatiquement,
08:20sa marge de manœuvre
08:20est réduite.
08:21Et puis juste un mot,
08:22mais Louis le disait bien,
08:23ce dossier,
08:24il est emblématique
08:25d'une forme d'identité culturelle
08:27ou industrielle française,
08:29puisqu'on parle de souveraineté,
08:31d'appareil productif
08:32et Emmanuel Macron en a fait
08:34une des lignes de conduite,
08:36un des fils rouges
08:36de son pouvoir
08:38depuis son arrivée à l'Élysée
08:39en 2017.
08:40Donc, il y a évidemment
08:41l'écueil de l'échec
08:42aussi pour l'exécutif
08:43à l'aube d'un mois de mai
08:45qui sera forcément
08:46très compliqué,
08:47notamment pour François Bayrou,
08:48les dossiers politiques
08:49et polémiques
08:50s'empilent,
08:51bêta rame,
08:51le budget
08:52et j'en passe à l'avenir.
08:53Il peut être tenu responsable,
08:55François Bayrou,
08:55de ce qui se passe
08:56avec Louis-Alter,
08:57je crois que vous faites
08:58plus ou moins un nom de la tête.
08:59Ce n'est pas lui
09:00qui a le plus entonné
09:01le refrain sur la réindustrialisation,
09:04même s'il l'a beaucoup encouragé.
09:06C'est Emmanuel Macron
09:07qui s'identifie à ça.
09:08Rappelez-vous ces allocutions
09:09pendant le Covid
09:09où il disait
09:10que c'est une folie
09:11de confier à d'autres
09:12des éléments
09:13qui sont stratégiques pour nous.
09:14Or, l'acier en est un
09:15comme les masques
09:16en était un
09:16pendant le Covid.
09:18Et il a là-dessus,
09:19Antony,
09:19un refrain sur la réindustrialisation
09:21française et européenne,
09:23des plans de relance.
09:24Sauf qu'en fait,
09:25pour l'instant,
09:25on voit que ça cale.
09:26L'an dernier,
09:27il y a eu 19 fermetures d'usines
09:28de plus que d'ouvertures.
09:30Et les chiffres
09:31qui donnent les perspectives
09:32sur 2025
09:32ne sont pas bons.
09:34Ça risque de s'aggraver
09:35en termes de fermeture d'usines.
09:37Donc, pour l'instant,
09:37le couplet sur la réindustrialisation
09:39ne se traduit pas
09:40dans la réalité,
09:41ni dans la réalité française,
09:42ni dans la réalité européenne.
09:43Je rappelle qu'il y a quelques semaines,
09:45le commissaire européen français,
09:47Stéphane Séjourné,
09:47présentait un plan acier
09:49avec notamment une dimension
09:50sur l'acier bas carbone
09:51parce que l'Europe
09:52voulait s'inscrire
09:53dans cette dimension-là.
09:54Or, ça n'a pas marché
09:55parce que les Chinois,
09:56les Indiens,
09:56les Américains
09:56s'en fichent en fait
09:57de l'acier bas carbone.
09:58C'est un peu d'avance,
09:59cher Louis Osalter,
10:00puisqu'on va en parler
10:01justement des solutions.
10:02Sont-elles au niveau européen ?
10:04Faut-il passer peut-être
10:04par du protectionnisme ?
10:06On va en parler
10:06juste après votre fil info
10:07à 9h16,
10:08Étienne Cholaise.
10:10Le B-Fortus
10:11est efficace
10:11contre la bronchiolite,
10:13une étude menée
10:13dans cinq pays,
10:14dont la France.
10:15Le confirme ce matin.
10:16Elle est publiée
10:16dans la revue médicale
10:18The Lancet.
10:18C'est un genre de vaccin
10:20pour immuniser les bébés
10:22administrés très largement
10:23en France.
10:24Il permet de réduire
10:25de 83%
10:27le risque
10:27d'hospitalisation
10:28des nourrissons.
10:30Israël annonce
10:31des frappes en Syrie.
10:32Elles ont visé
10:33les environs
10:33du palais présidentiel
10:34à Damas,
10:35la capitale
10:36d'après l'armée israélienne.
10:37L'État hébreu
10:38avait prévenu
10:38en cas de conflit
10:39avec les Druzes,
10:40il y aura des représailles.
10:42C'est une minorité religieuse
10:43présente en Syrie
10:44et proche d'Israël.
10:46Depuis le début
10:46de la semaine,
10:47des affrontements
10:47entre cette minorité
10:49et des membres
10:49du nouveau pouvoir syrien
10:51ont fait au moins
10:52100 morts
10:53d'après une ONG syrienne.
10:55Un match à enjeu
10:56ce soir en Ligue 1
10:57Nice-Reims
10:58à 20h45
10:59pour la première rencontre
11:00de la 32e journée.
11:02En cas de victoire,
11:03les footballeurs niçois
11:04peuvent monter
11:05sur le podium.
11:06Les Rémois,
11:06eux,
11:0713e,
11:07luttent toujours
11:08pour le maintien.
11:12France Info
11:13Les informés
11:15Paul Barcelone
11:17Adrien Beck
11:19Et toujours avec lui
11:20aux haltères,
11:20journaliste politique
11:21au Figaro
11:21et Julie Marie Lecomte,
11:22chef du service politique
11:24de France Info.
11:25Julie,
11:26Louis l'évoquait
11:27juste avant
11:28le fil info,
11:29la solution,
11:30à quelle échelle,
11:31que faire ?
11:32Est-ce que c'est
11:33la décarbonation
11:33qui a été évoquée,
11:34je crois,
11:35hier soir encore
11:35par le ministre
11:36de l'Industrie,
11:37Marc Ferracci,
11:37qui dit oui,
11:38on va avoir des investissements
11:39de la part d'ArcelorMittal
11:40sur la décarbonation
11:41ou est-ce que aussi,
11:42c'est faire la même chose
11:43mais faire du protectionnisme ?
11:45Oui, vous dites ça,
11:46protectionnisme,
11:47comme si...
11:48Des taxes, peut-être ?
11:48Comme si c'était mal,
11:49je crois même
11:52qu'on en fait déjà
11:53d'ailleurs.
11:54La notion de protectionnisme,
11:55c'est l'idée
11:56de se protéger.
11:58Aujourd'hui,
11:58on est dans une gare
11:59économique internationale
12:01de haute intensité.
12:05Effectivement,
12:06l'acier chinois
12:07ultra compétitif
12:10déferle sur le marché européen
12:12qui jusqu'ici
12:13n'a pas su
12:13se protéger.
12:16Et c'est ce qu'est en train
12:17d'essayer de faire l'Europe,
12:19c'est le plan acier,
12:20sauf que le plan acier
12:20c'est 2026.
12:21Donc là,
12:21un des enjeux,
12:22c'est d'accélérer
12:24au maximum.
12:25C'est pour ça que
12:26la priorité de Marc Ferracci,
12:27c'est de voir
12:28Stéphane séjourner.
12:29Au passage,
12:30ces deux-là
12:31sont pour l'un
12:32un ancien conseiller officiel,
12:34l'autre un ancien conseiller
12:36officieux
12:37d'Emmanuel Macron.
12:38Les deux sont
12:38très très proches
12:39du président
12:40de la République.
12:42Donc volonté
12:43d'accélérer.
12:45Et là encore,
12:45effectivement,
12:46quand on doit
12:46négocier en même temps
12:48son image
12:51auprès de l'opinion
12:51publique française,
12:53c'est compliqué.
12:54Parce que oui,
12:54l'Europe,
12:55ça va,
12:56c'est un peu lourd,
12:57les mécanismes
12:57sont un peu lourds.
12:59Voilà,
12:59donc il faut
13:00réussir
13:01à faire admettre
13:03à l'opinion publique
13:04française
13:05qu'effectivement,
13:06ça se joue
13:07au niveau
13:08européen.
13:11Donc accélérer,
13:12ça prendra du temps,
13:13disait Marc Ferracci.
13:14Qu'on ne verra
13:15pas sur une camionnette
13:17devant le site
13:18de Dunkerque
13:18en train de promettre
13:19que les 634 emplois
13:21ou en tout cas
13:22les 295 dans le Nord
13:24ne seront pas supprimés.
13:25Un dernier mot là-dessus,
13:26Louis Alter.
13:26Julien a tout à fait raison
13:27sur le mot protectionniste
13:29qui a été diabolisé
13:29pendant des années.
13:31Il faut le regarder.
13:31C'est très à la mode.
13:32Voilà, c'est ça.
13:33Alors en France,
13:34il est plutôt accepté
13:35quand il s'agit
13:36effectivement de protéger
13:37des marchés.
13:37À l'échelon européen,
13:38c'est plus compliqué.
13:39Il y a encore une idéologie
13:40très portée par les pays
13:40comme l'Allemagne
13:41qui est mercantiliste
13:42et qui consiste
13:43à faire du commerce
13:44l'alpha et l'oméga
13:44de l'existence
13:45de l'Union européenne.
13:46On n'est plus
13:46dans ce monde-là.
13:47Je crois que maintenant,
13:48on l'a suffisamment compris
13:49avec,
13:49ne serait-ce que
13:50par les conflits armés
13:51sur le flanc Est
13:53ou la guerre commerciale
13:54s'assister sur notre flanc Ouest
13:55avec les États-Unis.
13:56On n'est plus
13:57dans le même monde.
13:59Et quand vous parlez
13:59des solutions sur
14:00assez bas carbone
14:01et protectionnisme,
14:02en fait,
14:02les deux vont ensemble.
14:03Si vous faites
14:03de l'acier bas carbone,
14:04il sera forcément plus cher
14:05et il faut forcément
14:06protéger le marché européen
14:07par rapport à ceux
14:07qui n'en font pas.
14:08Donc une forme
14:08de priorité européenne
14:09pour laquelle
14:10on a pu plaider
14:11Emmanuel Macron.
14:12Nous passons
14:13à notre deuxième sujet.
14:15Paul Barcelone,
14:16cet appel à la mobilisation,
14:18pas à l'insurrection,
14:19attention,
14:19à la mobilisation
14:20de Marine Le Pen.
14:21À l'occasion du traditionnel
14:221er mai aussi
14:23pour le Rassemblement national
14:24à Narbonne,
14:25hier ou sur scène,
14:27Marine Le Pen
14:27est restée finalement
14:28fidèle à elle-même
14:29et on va en reparler.
14:30Son message est clair.
14:31C'est toujours elle la patronne.
14:32Elle est toujours candidate
14:33pour 2027,
14:35reprenant quelques accents
14:36trumpistes
14:37au moment où
14:37un mois après sa condamnation,
14:40elle appelle ses électeurs
14:41à se lever
14:41sur le refrain
14:42« On vous a volé
14:44les législatives,
14:45on va vous voler
14:45la présidentielle »,
14:47d'où donc cet appel
14:47à la mobilisation.
14:49« Pas à l'insurrection »,
14:50appel à la mobilisation
14:51pour constituer des listes
14:53mais surtout
14:53voter aux élections municipales.
14:56Il y a quand même
14:56une chose
14:57qu'ils semblent ignorer,
14:58c'est qu'une élection
14:59nous sépare de 2027.
15:01Dans un an,
15:02en 2026,
15:03ce sont les élections municipales.
15:05Ce sont elles
15:06qui vous donneront
15:07l'occasion
15:08de vous lever
15:09contre leur entreprise
15:10de confiscation
15:11de la démocratie
15:11pour la reprendre
15:12en main
15:13au plus près
15:14de chez vous.
15:15Se lever
15:15contre l'entreprise
15:16de confiscation
15:17de la démocratie,
15:18Marine Le Pen,
15:19qui fait donc
15:19de ses municipales
15:20un rendez-vous clé.
15:22En cas de succès,
15:22elle se dit
15:23que son empêchement
15:24sera rendu
15:25encore plus inconcevable
15:26et illégitime.
15:28Et on profite
15:28au passage
15:29pour laisser quand même
15:29Jordan Bardella
15:30sur la touche,
15:31pas question de lui donner
15:32des idées d'héritier.
15:34Il est plutôt renvoyé
15:35à son rôle
15:35de superintendant,
15:37structurer le parti,
15:38trouver des candidats.
15:39J'ai écouté le meeting
15:40hier,
15:41pas une seule fois.
15:42Jordan Bardella
15:43ne prononce
15:44le mot de présidentiel
15:44comme s'il était
15:45redevenu tabou au RN.
15:47C'est assez incroyable
15:48parce que ce mot,
15:49il l'a prononcé
15:49quand même
15:50le week-end dernier
15:51chez nos collègues
15:53du Parisien
15:54Aujourd'hui en France.
15:55Marine Le Pen,
15:56là, cette fois,
15:56semble dire
15:57« Bon, ben voilà,
15:58c'est moi la candidate,
15:59Julie-Marie Lecompte. »
16:01Marine Le Pen,
16:02elle a fait
16:03tout son discours hier
16:04pour dire
16:06« Je serai votre candidate
16:09à la présidentielle. »
16:12Sa formule m'échappe
16:14mais elle dit
16:16très clairement
16:17qu'elle n'envisage
16:18absolument rien d'autre
16:19que tous ses efforts
16:20restent tournés
16:21vers cette échéance
16:23présidentielle.
16:24Un peu plus de dans la semaine,
16:24elle avait dit
16:24« Sauf si je passe
16:25sous un camion. »
16:26C'était sa manière
16:27de répondre
16:28à Jordan Bardella
16:29qui dit dans
16:31« Le Parisien,
16:31vous l'évoquez,
16:32moi je suis prêt
16:32à y aller. »
16:33Et elle,
16:33elle lui dit
16:33« Excuse-moi,
16:34il faudrait que je passe
16:35sous un camion
16:35pour que ça se produise. »
16:39Et là,
16:39on est dans cette
16:41continuité-là
16:43avec une Marine Le Pen
16:44assez habile
16:45qui joue
16:46sur deux tableaux
16:47et Paul le disait,
16:48c'est-à-dire qu'à la fois
16:49elle maintient
16:50son électorat
16:51sous tension
16:52avec cette sémantique
16:53quasi-trumpiste
16:55en effet
16:56« Levez-vous,
16:57on vous a volé
16:58l'élection »
16:58et hop,
16:59on revient
16:59dans le chemin
17:00de la pratique
17:02républicaine
17:03puisqu'elle dirige
17:04les efforts
17:04dans un premier temps
17:05sur les municipales.
17:07Manière aussi
17:08de dire
17:08« Écoutez,
17:09la présidentielle,
17:10on verra après
17:11mon deuxième procès. »
17:13D'ailleurs,
17:13les deux vont être
17:13très très rapprochés.
17:15Les municipales
17:16au printemps,
17:17à priori,
17:19le deuxième procès
17:20dans la foulée.
17:22Et effectivement,
17:23ça a une vertu.
17:24Si le Rassemblement
17:25national fait
17:26de bons scores
17:27voire de très bons scores
17:29aux municipales,
17:30Marine Le Pen
17:31sera renforcée
17:33dans son argumentaire
17:35qui consiste à dire
17:36« Comment peut-on
17:37empêcher
17:37la chef de file
17:39d'un parti
17:40qui vient de faire
17:41ce score-là
17:41de se présenter
17:42et d'entrer en compétition
17:44pour l'Elysée ? »
17:44Louis Osalter,
17:45on peut aussi
17:46quand même se poser
17:47la question
17:47de la relation
17:48entre Marine Le Pen
17:49et Jordan Bardella
17:49parce qu'on sait
17:51qu'il y a toujours
17:52un côté tandem
17:53ils se mettent d'accord
17:56sur la manière
17:56de communiquer.
17:58Est-ce que là,
17:59en l'espèce,
17:59c'est le cas
18:00ou est-ce que
18:00ça s'est fait
18:01un peu de façon sauvage ?
18:02La version officielle,
18:03c'est qu'ils sont
18:03évidemment toujours alignés,
18:04qu'ils se coordonnent
18:05et qu'ils se parlent
18:06tout le temps.
18:07En réalité,
18:08il est très difficile
18:08de caractériser cette relation.
18:10C'est un peu une botte noire
18:10parce que quand ils se parlent,
18:12c'est toujours en direct.
18:13Et puis quand ils ne se parlent pas,
18:14par définition,
18:15on ne le sait pas.
18:15Ils ne mettent personne au courant.
18:17Mais donc on peut penser
18:18qu'à certains moments
18:19où ils disent
18:23les plus proches de Marine Le Pen
18:25n'ont pas accès
18:25à cette relation.
18:27D'abord parce qu'eux,
18:27ils ont souvent des relations
18:28compliquées avec Jordan Bardella.
18:30Ce qui montre bien
18:30qu'à l'intérieur de ce parti,
18:31il y a quand même
18:32des clans qui se forment.
18:32Il y a un clan Marine Le Pen
18:33et des lieutenants
18:34qui suivront Marine Le Pen
18:35à la présidentielle
18:36et qui ne suivront pas forcément
18:37une campagne de Jordan Bardella
18:38et qui d'ailleurs probablement
18:39en seront écartés
18:40parce que les rancœurs
18:41vont dans les deux sens.
18:42Et il y a un clan Jordan Bardella,
18:44il y a une petite équipe
18:44qui se constitue autour de lui,
18:46même si aujourd'hui,
18:46la figure de pro reste Marine Le Pen.
18:48Et c'est exactement
18:49ce qu'elle a voulu rappeler
18:50hier à Narbonne
18:51à l'occasion du 1er mai.
18:53C'est je suis toujours là,
18:54je suis toujours votre chef,
18:55je suis toujours votre chef de file.
18:57Et effectivement,
18:58c'était une manière
18:58de répondre à cette incursion médiatique
19:00de Jordan Bardella
19:01qui est dans une immense difficulté
19:04parce qu'on voit bien
19:05qu'il cherche à se créer
19:06son propre calendrier,
19:07son propre agenda au cas où.
19:09Il a deux costumes
19:09à essayer d'enfiler.
19:10Celui de Premier ministre,
19:11ce qu'il a essayé de faire
19:12à la dernière campagne législative,
19:13ça n'avait pas fonctionné.
19:14Mais officiellement,
19:15il est toujours le candidat du RN
19:16pour Matignon,
19:17si Marine Le Pen
19:18devient présidente
19:18ou s'il y a de nouvelles élections
19:20législatives anticipées.
19:21Mais on voit bien aussi
19:22qu'il essaie d'anticiper
19:22un costume de présidentiable.
19:24Sauf que c'est très risqué
19:25de faire ça au RN.
19:25Et oui, c'est très risqué
19:26et maintenir cette ambiguïté
19:27parce qu'on appelle
19:28des souvenirs à certains peut-être.
19:29Depuis la condamnation
19:30de Marine Le Pen,
19:30vous avez des zigzags
19:32assez bizarres
19:32où Jordan Bardella dit
19:33je suis prêt si c'est pas elle.
19:35Marine Le Pen qui répond
19:35oui mais c'est uniquement
19:36si je passe sous un camion
19:38et qui fait sa sortie hier
19:39en se réinstallant en fait,
19:41en réinstallant sa stature présidentielle.
19:42Il faut tenir deux ans
19:44comme ça,
19:44en tout cas un an et demi
19:45au minimum
19:46si tant est qu'il y ait bien
19:47une décision en appel
19:48à l'été de 2026.
19:50Donc répéter des mois
19:52durant ces séquences
19:54un petit peu bizarres
19:54et ambiguës,
19:55ça serait compliqué
19:56pour l'instant d'année.
19:56Après ce qui était intéressant
19:57hier à Narbonne,
19:59c'est ce que racontent
20:00les reporters
20:01qui étaient sur place.
20:02Parce que indépendamment
20:03de ces querelles internes
20:06au sein de l'état-major
20:06du Rassemblement national,
20:08la ferveur militante
20:11en revanche,
20:12elle reste absolument intacte.
20:14La salle était pleine,
20:15il y avait du monde dehors,
20:17Marine Le Pen
20:17s'est offert un bain de foule,
20:19Jordan Bardella
20:20a dédicaté ses livres.
20:22Donc aujourd'hui,
20:24ces divisions
20:26au sein de la direction,
20:28ces relations compliquées
20:29peut-être entre Marine Le Pen
20:30et Jordan Bardella
20:31qui est le plan A
20:32et qui est le plan B,
20:35c'est une question
20:37que ne se posent pas
20:39visiblement les militants.
20:40Paul Barcelone,
20:41on peut aussi s'interroger
20:41sur les accents,
20:44la rhétorique de Marine Le Pen
20:46malgré tout.
20:46Je trouve qu'elle ne dit pas
20:48que ce n'est pas du Trump
20:50au sens
20:50qu'il faut aller marcher
20:51sur le capitale.
20:52Il y a ce « ils » aussi,
20:53ce « ils veulent ».
20:54Ça, c'est le système.
20:55C'est le côté,
20:56c'est le refrain.
20:57Finalement,
20:58elle est un peu fidèle
20:58à elle-même
20:58quand elle dit
20:59« je suis seule,
21:01seule contre le système,
21:02seule contre le reste du monde ».
21:04Ça, c'est son refrain.
21:04Je croyais que c'était fini.
21:05C'est l'heure actuelle des derniers temps.
21:06Oui, mais elle le ressuscite pas mal.
21:07Finalement,
21:07elle se re-leupénise,
21:09Marine Le Pen,
21:10hier avec ce discours
21:11à Narbonne.
21:13Donc oui,
21:14l'accent trumpiste
21:15ou trumpien,
21:16ce n'est pas
21:16aller marcher
21:17sur le Capitole,
21:18ce n'est pas aller défier
21:19les institutions.
21:21C'est, comme Julie le disait,
21:22en restant dans le champ républicain.
21:24C'est « saisissez-vous
21:25du bulletin de vote,
21:26allez voter au municipal,
21:27montrez-leur
21:28que mon empêchement
21:29et mon incapacité
21:30à me présenter
21:30à l'élection présidentielle
21:31en 2027
21:32est illégitime.
21:33Et puis au passage,
21:35on continue l'ancrage local,
21:37constituer des listes partout
21:38et que les tentacules du RN,
21:41que le rat de marée continue
21:43et que le RN continue
21:44de s'installer dans le pays. »
21:45Merci à vous,
21:46Paul Barcelone.
21:46Merci de nous avoir accompagnés
21:47cette fin de semaine.
21:49Merci Julie-Marie Lecomte,
21:50chef du service politique
21:51de France Info.
21:52Et merci à vous,
21:53Louis Osalter,
21:54journaliste politique
21:55au Figaro,
21:55dont je vous demande la une.
21:56Tiens, vous l'avez ?
21:57Oui, tout à fait.
21:58L'accord miné avec Trump
21:58qui redonne espoir à l'Ukraine.
22:00Merci en tout cas
22:01d'avoir été avec nous.
22:03Les informés sur France Info
22:05reviennent bien sûr
22:06sans foot ce soir.