Tous les jours, les informés débattent de l'actualité, jeudi 1er mai autour d'Hadrien Bect et Paul Barcelonne.
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00:00Et bienvenue dans les informés, votre émission de décryptage de l'actualité comme chaque jour,
00:07y compris donc en ce 1er mai. Avec vous Paul Barcelone aujourd'hui, bonjour Paul.
00:12Bonjour Adrien, bonjour à tous.
00:13Et nos deux informés, bonjour Rachel Garaval-Carsel.
00:17Bonjour.
00:17Vous êtes journaliste politique.
00:20C'est tout.
00:21C'est tout. Et bonjour Elie Avergel, journaliste au service politique de France Info.
00:26Je le disais, nous sommes le 1er mai, Paul. Donc évidemment, nous allons aborder comme premier sujet cette journée à la fois sociale et politique.
00:34Absolument, avec plus de 260 défilés partout en France aujourd'hui.
00:39Et cette mobilisation en ordre dispersé, notamment pour la gauche.
00:42On va en reparler. Les trois candidats au poste de premier secrétaire du Parti Socialiste, dont Olivier Faure,
00:48mais aussi l'écologiste Marine Tondelier, le député François Ruffin seront à Dunkerque,
00:53aux côtés notamment des salariés d'ArcelorMittal.
00:57Jean-Luc Mélenchon, lui, le leader de la France Insoumise,
00:59qui a appelé, vous le savez, à une mobilisation massive pour ce 1er mai,
01:03contre la guerre sociale, pour la paix,
01:06sera à Paris à partir de 14h pour la manifestation prévue entre la place d'Italie et la place de la Nation,
01:12aux côtés des syndicats, notamment de Sophie Binet, la patronne de la CGT,
01:17qui était votre invité, Adrien, c'était il y a quelques instants sur France Info.
01:21– Les partis politiques seront en fin de cortège, comme à chaque 1er mai.
01:27Le 1er mai, c'est la fête des travailleuses et des travailleurs,
01:30et donc c'est les organisations syndicales qui organisent les cortèges,
01:34qui définissent les mots d'ordre.
01:35– Vous voulez toujours conserver l'indépendance ?
01:37– Bien sûr, évidemment que l'indépendance syndicale, elle est centrale.
01:41Les organisations syndicales sont là pour défendre les travailleurs et les travailleuses,
01:45et ne se laisseront instrumentaliser par aucun objectif partisan.
01:48– Mais si la journée du 1er mai est très politique,
01:51c'est aussi en raison de la traditionnelle mobilisation du Rassemblement National,
01:54meeting commun de Marine Le Pen et Jordan Bardella,
01:57cet après-midi à Narbonne, un mois après la condamnation.
02:01C'est aussi la première fois qu'ils s'affichent ensemble,
02:03la présidente du groupe RN à l'Assemblée,
02:06et le président du parti Rassemblement National,
02:08depuis le fameux rassemblement de la place Vauban à Paris.
02:10La première fois aussi, depuis que Jordan Bardella a dit,
02:14c'était le week-end dernier, qu'il serait candidat si Marine Le Pen était empêchée,
02:18avec donc, finalement, comme à gauche,
02:20la volonté de profiter de ce rendez-vous de cette journée du 1er mai,
02:23pour envoyer un message, le message d'une démonstration de force.
02:27– Bon, c'est bien parce qu'on a tout l'éventail politique,
02:30tout le panel à voir avec nos deux informés.
02:34Je commence avec vous, Rachel Garaval-Karcel.
02:37Pour ce qui est de la gauche, donc on le voit,
02:39y compris d'ailleurs chez les syndicats,
02:42bon, ben là, l'unité, on la cherche encore.
02:45– Non, après, bon, c'est vrai que c'est un mauvais signal
02:48qu'il n'y ait pas de cortège unitaire.
02:50Après, ce n'est pas non plus la règle qu'il y ait un cortège unitaire.
02:53– Absolument, c'est ce que rappelait Sophie Binet à juste titre.
02:55– C'est vrai que c'est plus facile pour avoir,
02:59pour faire, comment dire, levier,
03:01comme pendant la bataille sur la réforme des retraites il y a deux ans,
03:04mais ce n'est pas le plus fréquent historiquement.
03:07À gauche, là aussi, pas vraiment de surprise.
03:09On voit quand même bien que sont en train de se constituer,
03:13peut-être, là-dessus, le congrès du Parti Socialiste sera quand même assez clé.
03:18Deux pôles, disons pour le moment,
03:20un pôle insoumis, un pôle non insoumis.
03:24Le communiqué de presse hier, signé par tous les partis de gauche,
03:28sauf la France insoumise, pour aller donc à Dunkerque,
03:30soutenir les salariés d'ArcelorMittal est quand même assez notable.
03:35Marine Tondelier, la chef des écologistes, a beau répéter sur tous les tons
03:39qu'elle ne veut pas choisir entre les socialistes et les insoumis,
03:42ça fait partie quand même des choses où elle choisit plutôt les socialistes.
03:45– Elia Bergel.
03:46– Oui, effectivement, il y a deux choses à observer aujourd'hui,
03:48c'est qui manifeste, où et avec qui, effectivement, là on voit bien,
03:54Rachel le disait bien, et vous aussi, Jean-Luc Mélenchon qui sera seul à Paris,
03:59Sophie Binet de la CGT qui disait qu'il sera à l'arrière du cortège,
04:03et puis le reste de la gauche à Dunkerque,
04:06que les trois candidats au congrès du Parti socialiste,
04:09Olivier Faure, Boris Vallaud, Nicolas Maillard, Rossignol,
04:11évidemment, soit Dunkerque, et aussi Marine Tondelier,
04:13il y a François Ruffin, donc ça dessine peut-être,
04:16alors on est à deux ans de la présidentielle,
04:17mais ça dessine sans doute ce que sera la gauche
04:21au moment du coup d'envoi de cette présidentielle 2027,
04:25avec d'un côté Jean-Luc Mélenchon, c'est quasiment acté,
04:28et de l'autre, la gauche de Ruffin a un candidat PS, social-démocrate,
04:37peut-être Raphaël Glucksmann, on ne sait pas,
04:39en tout cas pour l'instant il n'y a pas de tête d'affiche
04:40pour incarner cette alternative, cet autre bloc de gauche
04:43qui ne sera pas Jean-Luc Mélenchon.
04:44Un mot peut-être Rachel, le lien Jean-Luc Mélenchon,
04:47parce qu'on peut, en écoutant votre carte que vous nous faites,
04:51le lien Jean-Luc Mélenchon CGT, il existe ?
04:54Comment ça fonctionne ?
04:55On a l'impression, quand on entend Sophie Binet,
04:57on a l'impression que ce lien n'est pas toujours si évident,
04:59en même temps, on peut penser qu'il peut exister,
05:03enfin comment on peut le lire ?
05:05Bon, avant, les relations, elles sont un petit peu meilleures
05:07depuis que Sophie Binet était à la tête de la CGT
05:10par rapport à Martinez, avant que les relations étaient vraiment exécrables.
05:16Il y a toujours une tentation des partis de gauche
05:18d'essayer d'être presque en avant des syndicats,
05:24parce que même si les syndicats ne sont pas en très grande santé,
05:26ils sont quand même toujours en meilleure santé que les partis
05:28où il n'y a quand même vraiment pas grand monde.
05:31On voit bien à quel point, et c'est tout particulièrement vrai à la France insoumise,
05:34où il y a quand même du monde, mais ils essayent toujours régulièrement
05:38d'organiser eux-mêmes leurs propres manifestations.
05:40C'est quand même assez rarement des grands succès,
05:43parce que ce n'est pas vraiment une compétence des partis,
05:46c'est plus une compétence des syndicats.
05:47À chaque fois que les insoumis ont essayé d'organiser des manifestations,
05:50ça n'a pas forcément bien réussi.
05:52Ça n'a pas forcément été des grands succès,
05:54pas forcément été des grands échecs non plus,
05:57mais en tout cas, on sent qu'ils essayent toujours d'apparaître
06:00comme plus qu'un parti politique,
06:02mais quelque chose qui intervient un peu plus globalement dans la société,
06:07donc forcément, là, ça rentre en concurrence avec les syndicats.
06:10– Non, juste d'un mot sur Jean-Luc Mélenchon,
06:12je crois qu'Élie le disait tout à l'heure,
06:14mais on voit bien que cette photo politique d'aujourd'hui
06:17montre la division qui règne et le côté effaire poussoir qu'il a Jean-Luc Mélenchon.
06:23Il doit être tout seul quelque part aujourd'hui à Paris.
06:26– Et en queue de cortège, en plus, il s'ajoute Sophie Binet.
06:27– Et en queue de cortège, il s'amusait Sophie Binet,
06:29alors que les autres seront à Dunkerque,
06:31ce qui montre quand même la difficulté pour lui d'incarner le personnage de rassembleur.
06:36Mais aussi, plus largement, sa difficulté à exister
06:40et à fédérer autour de lui en dehors d'une campagne présidentielle.
06:44On connaît sa qualité de tribun,
06:46être capable de mener campagne tambour battant, etc.
06:49En dehors d'une campagne, c'est quand même extrêmement compliqué pour lui.
06:52Et cette journée du 1er mai, je crois,
06:54le montre aussi et montre une forme d'isolement
06:58dans le sillage de la manifestation contre l'islamophobie encore le week-end dernier.
07:01– Alors, on va parler aussi, à l'autre bout de l'échiquier politique,
07:05du Rassemblement National.
07:07Alors, on se souvient, à l'époque de Jean-Marie Le Pen,
07:09c'était la fête de Jeanne d'Arc.
07:12– Le fameux Jeanne au secours.
07:13– Voilà, le fameux Jeanne au secours,
07:14alors que Jean-Marie Le Pen était en train d'être exclu du FN.
07:18Donc, place des pyramides à Paris, ça c'est terminé.
07:20Maintenant, c'est un meeting politique.
07:22Perpignan l'année dernière, Narbonne cette année,
07:25Elia Bergel, est-ce que, alors qu'on est un mois
07:29après la condamnation de Marine Le Pen à 5 ans d'inéligibilité,
07:33est-ce que, voilà, ça peut permettre à Marine Le Pen
07:36de, voilà, peut-être de prendre un nouveau départ, je ne sais pas ?
07:40– Il y a clairement deux enjeux dans cette mobilisation.
07:43On est à un mois de cette condamnation.
07:45Il y a eu cette manifestation, cet appel à la mobilisation
07:48relativement ratée du Rassemblement National,
07:51Place Vauban à Paris.
07:52– Des invalides.
07:52– Des invalides, exactement.
07:54Ils attendaient environ 8 000 personnes.
07:58Peut-être 2 000, 3 000.
08:00Là, à Narbonne, l'objectif, c'est de faire carton plein,
08:02de montrer des images d'affluence, de militants.
08:06Ça déborde à l'extérieur, d'ailleurs, c'est ce qui est prévu,
08:07des écrans géants pour retransmettre cette journée.
08:11Donc, déjà, effacer un petit peu ces premières images
08:14de la Place Vauban clairsemée et surtout mettre en scène le duo,
08:18la bonne entente, Jordan Bardella-Marine Le Pen,
08:20puisque désormais, on sait que si Marine Le Pen,
08:22elle est empêchée par la justice, par son procès en appel
08:25à l'été 2026, de se présenter, ça sera Jordan Bardella.
08:28Donc, il faut que les deux se montrent, j'allais dire,
08:31copains comme cochons, pour pas qu'il puisse y avoir
08:34la moindre interprétation.
08:38Il n'était pas là, il a dit ça, il a eu ses regards, etc.
08:41Il faut donner l'image d'un parti parfaitement soudé
08:43pour que, le cas échéant, Jordan Bardella puisse prendre la suite.
08:45Quand même, moi, j'ai vu cette semaine, cette interview de Marine Le Pen,
08:49ou plutôt de Jordan Bardella, le week-end dernier,
08:51où il dit qu'en fait, il est prêt à prendre la suite,
08:55et Marine Le Pen, qui, quelques jours après, dit
08:57« si je passe sous un camion ».
08:59Ça peut paraître quand même,
09:01enfin, Rachel Garaval-Garcel,
09:02elle n'est pas prête à lâcher complètement la main,
09:05Marine Le Pen, de toute évidence.
09:07Non, effectivement, je pense que l'enjeu de Narbonne,
09:10ce n'est pas tant un enjeu de mobilisation,
09:12parce qu'autant la place Vauban, c'est un rassemblement organisé à la va-vite,
09:17et c'est difficile de ramener des milliers de personnes en trop aux quatre jours.
09:20En plus, à Paris, quand on est le rassemblement national.
09:22Et ce n'est pas l'ADN du RN.
09:23Et ce n'est pas l'ADN du RN, mais la Narbonne, c'est un peu plus organisé.
09:27Non, l'enjeu, effectivement, c'est d'écouter les discours,
09:29parce que je trouve quand même qu'en un mois,
09:31et c'est passé seulement un mois depuis la condamnation,
09:34on est passé d'un moment où jamais de la vie,
09:38Marine Le Pen, ça sera toujours notre candidate,
09:40à quand même, c'est peut-être plus si clair que ça.
09:44Je trouve que le discours, il a quand même assez rapidement changé.
09:47Il faudra voir cet après-midi si on est plus proche
09:51de ce qui s'est dit il y a un mois, place Vauban,
09:54ou plus proche, effectivement, de l'interview de Jordan Bardella de la semaine dernière.
09:57Vous nous direz ce que vous en pensez,
09:59de ce que vient de dire Rachel Paul Barcelone,
10:02dans une minute, juste après votre fil info à 9h16, Étienne Cholaise.
10:05Des semaines de tensions se terminent sur un accord entre Etats-Unis et Ukraine.
10:10Les Américains ont créé un fonds d'investissement pour reconstruire le pays.
10:14En échange, ils peuvent exploiter les ressources naturelles ukrainiennes,
10:17comme du gaz ou des minerais.
10:19Une annonce cette nuit et quelques heures plus tard,
10:22ces drones russes ont fait deux morts dans le sud de l'Ukraine, à Odessa.
10:26La fête des travailleurs.
10:27Aujourd'hui, plus de 200 rassemblements sont prévus en France.
10:30Un rendez-vous marqué par les emplois supprimés ou menacés,
10:34comme chez ArcelorMittal ou Genuifer,
10:36mais aussi par ces professions qui veulent ouvrir au 1er mai,
10:40comme les fleuristes ou les boulangers.
10:42Certaines plages de Guadeloupe recouvertes de sargasses.
10:45Ce sont des algues invasives.
10:47Quand elles pourrissent, ça sent mauvais et ça dégage des gaz toxiques.
10:51La préfecture de l'île des Caraïbes annonce plusieurs chantiers de ramassage.
10:54La doyenne de l'humanité est morte.
10:56Elle s'appelait Inakanabaro Lucas.
10:58Elle avait 116 ans.
11:00C'était une nonne brésilienne.
11:02La nouvelle doyenne s'appelle Ethel Caterham.
11:05Elle est anglaise et elle a 115 ans.
11:07Et toujours avec Rachel Gara, Valcarcel, journaliste politique,
11:21et Elie Abergel, journaliste politique.
11:23À France Info, on se posait la question,
11:26et Rachel posait cette question,
11:28Paul Barcelone,
11:29est-ce que finalement le fait que Marine Le Pen soit la candidate évidente,
11:33est-ce que c'est aussi clair que ça pouvait l'être avant son procès ?
11:38Je vous écoute.
11:39Alors je pense que non, ça n'est plus...
11:41Et même que c'est pardon que ça l'était au moment de la place du rassemblement, place Vauban.
11:44Et probablement que le temps va aussi faire son œuvre.
11:49Et que Jordan Bardella a, dans un premier temps, eu du mal à s'installer dans le costume,
11:54à relever le gant et prendre la relève.
11:56Et que le type d'exercice que l'on va voir aujourd'hui avec ce meeting commun,
12:00mais aussi cette séance de dédicace de Jordan Bardella avant,
12:03qui continue d'essayer de se forger un capital politique,
12:06une notoriété, de continuer d'avancer.
12:09On sait qu'il prépare un deuxième livre aussi.
12:12Donc il y a la volonté de commencer à prendre ses distances,
12:15commencer à s'installer dans le fauteuil.
12:16La seule question qui se pose, c'est de savoir s'ils sont interchangeables.
12:20Et quand on regarde les sondages aujourd'hui,
12:22on voit qu'en fait le socle qui est fidèle,
12:25le socle d'électeur qui est fidèle à Marine Le Pen depuis des années,
12:28qui est fidèle au rassemblement national,
12:29ce socle aujourd'hui ne bouge pas,
12:31que ce soit pour Marine Le Pen ou pour Jordan Bardella,
12:33quelles que soient les options en vue de la présidentielle de 2027.
12:36Est-ce que finalement ces sondages, Rachel ou Elie,
12:40ne sont pas quelque part un peu dangereux aussi pour Marine Le Pen d'une certaine façon ?
12:44Effectivement, parce que ça met sur la table l'idée,
12:48comme disait Paul, que peut y avoir blanc bonnet ou bonnet blanc.
12:53Finalement, on ne constate pas une énorme décote
12:55quand c'est Jordan Bardella qui est testé,
12:57voire pas de décote du tout.
12:59Là, la question qui se pose,
13:00ou plutôt le dilemme pour le RN,
13:02c'est de dire si on dit dès maintenant,
13:04« Oui, notre plan B, c'est Jordan Bardella, c'est Jordan Bardella »,
13:06ça a affaibli un petit peu Marine Le Pen.
13:08Et en même temps, si on dit « C'est Marine Le Pen ou rien »,
13:09si jamais elle est empêchée,
13:11déjà, ça a affaibli Jordan Bardella.
13:13Et surtout, si Marine Le Pen est vraiment empêchée,
13:14ça fait qu'il n'y a pas de préparation.
13:16Et on l'a bien vu, législative,
13:18l'impréparation, ça avait été un peu le talon d'Achi du Rassemblement national.
13:21Un dernier mot sur le sujet, Rachel Gara.
13:22Je me demande si, quand on teste Jordan Bardella,
13:25les gens répondent vraiment autre chose que Marine Le Pen,
13:28si je puis dire.
13:30Est-ce qu'il est perçu autrement réellement par l'opinion publique ?
13:33On sait, nous qui suivons de près la politique,
13:35que ce n'est pas exactement la même ligne.
13:38Et puis, qu'est-ce que ça donnera en campagne électorale ?
13:40Il y a un an, pendant les Européennes,
13:42Jordan Bardella, il a fait quand même un peu campagne en pilote automatique.
13:45Il était 10 points, 15 points devant tout le monde.
13:48Pendant les débats, il a fait le gros dos et ça a fonctionné.
13:51Et quand il y avait vraiment un enjeu pendant les législatives,
13:53on a vu que même avant l'entre-deux-tours,
13:55ce n'était quand même pas si génial.
13:58Et puis surtout, il y a quand même un grand enjeu.
14:00Est-ce que les Français, est-ce que l'électorat du Rassemblement national
14:02sera d'accord pour élire un président de 31 ans ?
14:05C'est aussi effectivement une vraie question
14:07qui se pose d'ailleurs pour d'autres possibles prétendants.
14:11Nous abordons à présent, nous y voilà,
14:13aux autres possibles prétendants.
14:16Paul Barcelone, cette fois, on est plutôt du côté de la droite et du centre-droit.
14:19Edouard Philippe, Gérald Darmanin, Bruno Retailleau,
14:23il y a de l'amitié, il n'y a pas que ça.
14:25Les amis d'hier seront peut-être les rivaux de demain.
14:28Adrien, la course à la présidentielle,
14:29mais on en parlait, a déjà démarré pour 2027.
14:33Les appétits s'aiguisent.
14:34Edouard Philippe, lui, le maire du Havre,
14:36ancien Premier ministre, est officiellement déclaré.
14:38Bruno Retailleau, le ministre de l'Intérieur,
14:41sur sa vague de popularité depuis qu'il est installé.
14:44Des places Beauvau, lancées aussi dans la course à la tête de son parti Les Républicains.
14:48Mais en coulisses, selon nos informations,
14:50des proches du maire du Havre réfléchissent à un ticket.
14:53L'un, Edouard Philippe à l'Elysée,
14:55l'autre, Bruno Retailleau à Matignon.
14:57Tout cela pour 2027,
14:59avec d'abord l'avantage, mais on va en reparler,
15:01de neutraliser un adversaire potentiel,
15:03de renforcer la discrète, pour le moment, candidature du maire du Havre,
15:06et puis de réconcilier une droite libérale plutôt modérée
15:09avec une droite conservatrice incarnée par Bruno Retailleau.
15:13De quoi mettre, quand même, un petit peu sur la touche,
15:15Gérald Darmanin, le ministre de la Justice,
15:18qui affirme haut et fort ces derniers temps
15:20son envie d'être candidat à la présidentielle
15:23et estimait, hier matin, chez nos confrères de France Inter,
15:26écoutez qu'Edouard Philippe n'y allait pas suffisamment fort.
15:29J'attends de savoir ce que propose massivement Edouard,
15:33pour reprendre son propos,
15:34parce que je pense qu'il faut des changements radicaux
15:35qu'ils ne sont pas des changements extrêmes,
15:37mais qu'ils sont des changements radicaux.
15:38J'ai dit que je travaillais à un projet
15:40qui relève, en effet, d'un récit pour la France
15:43et de projets forts pour la France.
15:44Ça s'appelle être candidat ?
15:45Ça s'appelle s'intéresser à son pays,
15:47porter des idées.
15:48Si Edouard Philippe les reprend
15:49et qu'il souhaite que je travaille avec lui,
15:51je serai très heureux de le faire.
15:52J'ai l'impression qu'aujourd'hui,
15:53on entend que des musiques d'ascenseur.
15:55Moi, ce qui m'intéresse, c'est de faire le tube de l'année.
15:56Je pense qu'Edouard Philippe et la musique d'ascenseur apprécieront.
15:59Gérald Darmanin et Edouard Philippe,
16:01ils ont déjeuné ensemble hier
16:02à entendre le ministre de la Justice.
16:05C'est la preuve qu'ils sont amis.
16:06Comment disiez-vous, Adrien,
16:07avec des amis comme ça, pas besoin d'ennemis ?
16:10Je ne sais pas.
16:10En tout cas, peut-être que je m'avance un petit peu.
16:13Elia Bergel, on peut quand même déjà
16:14se poser une première question.
16:16Gérald Darmanin, c'est quand même un ami
16:18assez historique d'Edouard Philippe,
16:20depuis 2017 et même avant.
16:22Il le soutient depuis longtemps.
16:26Et voilà, c'est un peu flottant.
16:29C'est un peu mi-chèvre, mi-chou.
16:31C'est nébuleux.
16:32Pour rappeler que mi-mars, il y a encore quelques semaines,
16:35Gérald Darmanin, il était invité au meeting
16:37au congrès d'horizon à Lille.
16:40Il avait affiché son soutien.
16:42Cher Edouard, il l'avait dit.
16:44Il a même imaginé un slogan de campagne commune.
16:47Gérald Darmanin, Edouard Philippe,
16:49les travailleurs d'abord.
16:50Donc, on a du mal à comprendre.
16:52C'est un pas en avant.
16:53En même temps, là, ce qu'il a dit
16:54chez le collègue de France Inter,
16:57effectivement, c'est
16:57est-ce qu'il pousse Edouard Philippe
16:59à se lancer plus
17:00ou est-ce qu'il prend ses distances
17:01avec Edouard Philippe ?
17:02Ce sont quand même des mots,
17:03précisions-le peut-être pour nos auditeurs,
17:04qui sont quand même assez,
17:06pas violents, mais en tout cas,
17:07qui sont assez affirmés.
17:08C'est une prise de distance.
17:10Rachel Garaval-Carsel.
17:11C'est d'autant plus affirmé
17:12qu'effectivement, ces dernières années,
17:14Gérald Darmanin, il apparaissait presque
17:15comme un allié d'Edouard Philippe
17:17chez Renaissance,
17:18le parti du président de la République.
17:21J'ai un peu l'impression
17:22que Gérald Darmanin,
17:24d'un côté, Gérald Darmanin,
17:25il essaye de faire un peu
17:26monter les enchères,
17:27c'est-à-dire que mon soutien,
17:29il n'est pas évident non plus.
17:31Est-ce que Gérald Darmanin,
17:32il est jeune,
17:33c'est sûr qu'il pense à la présidentielle,
17:35mais il est malin aussi
17:37et je pense qu'il a bien conscience
17:38qu'une troisième victoire consécutive
17:41du camp de l'actuel président de la République,
17:43je ne dis pas que c'est impossible,
17:44mais c'est difficile.
17:45Par ailleurs,
17:48je crois que de l'autre côté,
17:49Edouard Philippe,
17:50il fait face aussi à un petit problème,
17:52mais c'est un problème
17:54que tous les candidats putatifs ont,
17:58c'est-à-dire qu'il faut pouvoir,
18:00loin de la présidentielle,
18:01exister suffisamment
18:02pour ne pas se faire oublier,
18:04mais pas être trop présent
18:04pour ne pas trop lasser.
18:06Donc effectivement,
18:07il nous annonce un programme
18:08pour après les municipales,
18:09donc dans un an,
18:10ce n'est pas si simple
18:11de tenir un an comme ça.
18:12et j'ajoute,
18:14et c'est peut-être aussi
18:14ce qui explique peut-être
18:15une prise de distance
18:16de Gérald Darmanin,
18:17c'est que les sondages
18:18ne sont vraiment pas très bons
18:19et pour les macronistes
18:22au sens large en général
18:24et pour Edouard Philippe,
18:25il y a quelques sondages présidentiels
18:26dont il faut se méfier
18:27à deux ans d'échéance,
18:28mais qui donnent au moins
18:29une part de température
18:30d'aujourd'hui,
18:31qui montrent des candidats
18:32du bloc sortant
18:34autour de 20%,
18:36voire en dessous de 20%.
18:37C'est une zone de danger.
18:39C'est vraiment très mauvais.
18:40Salomé, à la merci
18:41d'une éventuelle union
18:42de la gauche,
18:42même partielle.
18:43Alors, dans ce contexte-là,
18:45donc avec ce jeu
18:46entre guillemets
18:47de Gérald Darmanin,
18:48arrive Bruno Retailleau,
18:49Paul Barcelone.
18:50Avec sa cote de popularité,
18:52grandissante,
18:53depuis son arrivée
18:54Place Beauvau,
18:55sorti de l'anonymat,
18:56il était président
18:56du groupe des sénateurs
18:58Les Républicains,
18:59pas grand monde le connaissait,
19:00et en devenant
19:01ministre de l'Intérieur,
19:03il a explosé
19:04aux yeux du grand public,
19:05il s'est fait un nom,
19:06il devient populaire,
19:08il devient crédible
19:08pour 2027,
19:09et il est désormais,
19:10je le disais,
19:11lancé dans la campagne
19:12pour la présidence
19:13du parti Les Républicains,
19:14ce qui lui vaut d'ailleurs
19:15un affrontement
19:16avec Laurent Wauquiez,
19:17l'ancien président
19:18de la région Auvergne-Rhône-Alpes,
19:20qui est désormais
19:20le président des députés
19:21de la droite républicaine.
19:23Mais sincèrement,
19:23c'est sérieux,
19:24cette hypothèse
19:25d'un ticket
19:25avec Édouard Philippe ?
19:26Oui, parce que
19:27ce serait une manière
19:29de réunir les tribus,
19:31comme disent
19:31les lieutenants
19:32d'Édouard Philippe.
19:32Je m'explique,
19:33c'est allier
19:34une forme de droite libérale,
19:36modérée,
19:37centre-droite,
19:38ce qu'il reste
19:39un petit peu
19:39de la droite macroniste,
19:41si vous me passez l'expression,
19:42incarnée par Édouard Philippe,
19:43ancien Premier ministre,
19:44et puis une droite
19:45plus conservatrice,
19:46notamment d'un point
19:47de vue sociétal,
19:48qu'elle a complètement
19:48incarnée par Bruno Retailleau.
19:50Il y a un enjeu
19:51quand même
19:51pour Édouard Philippe,
19:53c'est aussi
19:54d'être capable
19:55de tenir dans la durée.
19:56Ça fait longtemps
19:57qu'il a quitté
19:57le poste de Premier ministre.
19:58Certes,
19:59il s'est forgé
19:59une stature
20:00avec son passage
20:02à Matignon,
20:03la crise du Covid,
20:04reconnaître qu'il ne savait pas tout,
20:05qu'il ne maîtrisait pas tout.
20:06Enfin,
20:07il faut tenir jusqu'en 2027.
20:08Il a promis
20:09un programme massif.
20:10Pour le moment,
20:11on ne le voit pas
20:11vraiment venir.
20:12Il y a besoin
20:12de feuilletonner.
20:14Donc,
20:14ça vient aussi de là,
20:15cette histoire de tickets,
20:16ces rumeurs d'alliances
20:17avec un coup
20:18avec Gérald Darmanin,
20:19le coup d'après
20:19avec Bruno Retailleau.
20:21C'est aussi une manière
20:22d'entretenir la flamme,
20:23si j'ose dire.
20:23Vous parliez, Rachel,
20:24de ces sondages
20:25assez inquiétants,
20:27entre guillemets,
20:27en tout cas peut-être
20:28préoccupants.
20:29Est-ce que Edouard Philippe
20:29se dit que la solution
20:30c'est peut-être de faire l'UMP,
20:31de refaire l'UMP ?
20:32On rappelle qu'il l'a dirigé
20:34au tout début
20:35de la création de l'UMP.
20:36Oui,
20:36c'est vrai que
20:37ça va faire 5 ans déjà
20:39qu'il a quitté Matignon,
20:40Edouard Philippe,
20:41fin juin.
20:41Il est parti
20:42avec une cote de popularité
20:43extrêmement haut.
20:44Et en fait,
20:44ce qu'on voit depuis 5 ans,
20:45c'est qu'il n'est plus
20:47en tête des personnalités
20:48préférées
20:48parce qu'à intervalles réguliers,
20:50il a baissé
20:51parce qu'il n'est plus
20:57ça, c'est vrai que
20:58c'est un grand espoir
21:00de ses proches
21:01chez Horizon.
21:01C'est-à-dire que
21:02vraiment,
21:04ils ont grand espoir
21:05que Bruno Retailleau
21:06gagne la présidence de LR.
21:08Ce qui pense que
21:08avec Laurent Wauquiez,
21:10ce sera impossible
21:10de travailler à quoi que ce soit
21:11alors qu'il pense,
21:13je ne sais pas si c'est à tort
21:14ou à raison,
21:15qu'avec Bruno Retailleau,
21:16ce sera peut-être possible
21:17de former un ticket
21:18ce qui là donnera
21:19quand même un ticket
21:20assez puissant.
21:21Un dernier mot,
21:22il y a Bergelle.
21:23Oui,
21:24sur l'hypothèse
21:25Retailleau ou Wauquiez,
21:27évidemment,
21:27on va savoir assez rapidement
21:30qui en sera.
21:3315 jours,
21:33je crois,
21:34c'est à peu près ça.
21:3517-18 mai.
21:3617-18 mai.
21:37Mais sur Retailleau,
21:37je m'interroge peut-être
21:38parce qu'on vient de sortir
21:39d'une séquence polémique
21:41avec la mort d'Abou Bakar Sissé,
21:44Bruno Retailleau
21:44qui a été extrêmement attaqué
21:45sur l'opposition
21:47notamment de gauche
21:48qui lui reproche
21:49d'avoir tardé à réagir.
21:51d'avoir tardé à réagir.
21:51Je me demande
21:51quelle trace
21:52ça, ça peut laisser
21:53parce qu'on a vu
21:54qu'au final,
21:54il ne devait pas y avoir
21:55de minutes de silence
21:55à l'Assemblée.
21:56Finalement,
21:56il y en a eu une.
21:59Les répliques
21:59de cette secousse
22:01et le dégât
22:02que ça peut faire
22:02à plus long terme
22:03sur le capital
22:04de Bruno Retailleau.
22:05On aura l'occasion
22:06d'en parler évidemment
22:07dans les informés.
22:08Merci à vous,
22:09Elia Bergel,
22:09journaliste au service politique
22:11de France Info.
22:12Rachel Garraval-Carsel,
22:13journaliste politique.
22:14Merci et merci,
22:15bien sûr,
22:16Paul Barcelone.
22:17Les informés reviennent
22:18sans faute ce soir
22:18sur France Info.