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Les informés du matin du 6 janvier 2025

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00:00Et quel plaisir, quel plaisir de retrouver les informés. On reprend les bonnes habitudes en 2025, en direct tous les matins jusqu'à 9h30 sur France Info Radio et sur le canal 27 de la TNT France Info Télé.
00:12Bonjour Renaud Delis, bonne année à vous, et puis la santé aussi, surtout la santé.
00:19Bonjour à nos informés du jour, Myriam Mankawa, présentatrice de l'émission Ça vous regarde à 19h30 sur LCP du mardi vendredi. Bonjour Myriam.
00:26Bonjour Sally, à tous mes voeux, pareillement.
00:28Meilleur vœu, Jean-Jérôme Bertolus à vos côtés, éditorialiste politique à France Info Télé. Bonjour Jean-Jérôme.
00:34Bonjour Sally, et meilleur vœu à tous et à nos auditeurs.
00:36Et à nos auditeurs aussi, et nos téléspectateurs. Renaud Delis, on commence tout de suite parce que les agriculteurs sont toujours en colère en cette nouvelle année.
00:43Et oui, un an après une première mobilisation massive, on s'en souvient, au début de l'année dernière, voici donc que la protestation des agriculteurs redémarre.
00:50François Bayrou a annoncé qu'il entendait recevoir les représentants du monde agricole la semaine prochaine, lundi prochain, le 13 janvier, à la veille d'ailleurs de sa déclaration de Politique Journal à l'Assemblée Nationale.
00:59Mais, pour certaines organisations, cette date est trop tardive.
01:03Et voilà donc l'une d'entre elles, la deuxième organisation syndicale agricole, la Coordination Rurale, appel à une nouvelle mobilisation aujourd'hui.
01:12Alors, sous quelle forme, pour quel motif ? Voici ce qu'on disait ce matin sur l'antenne de France Info.
01:18Sébastien Ayrault, qui est membre du comité directeur de la Coordination Rurale.
01:23Bien sûr, nous allons forcer les barrages.
01:25Monsieur Retailleau n'a pas l'intention de nous laisser aller à Paris.
01:29Alors que nous, on ne veut aller à Paris pour gêner personne.
01:32On veut rencontrer nos politiques.
01:34Simplement d'avoir la garantie que d'ici fin janvier ou fin février, qu'on aligne les normes françaises sur les normes européennes.
01:42La Coordination Rurale qui annonçait donc ce matin son intention de forcer les barrages policiers, alors qu'il est ce n'est pas encore le cas,
01:49mais pour entrer donc dans Paris, mais pas pour embêter les parisiens, on l'a entendu.
01:52Rappelons que ces manifestations sont interdites par la préfecture en l'occurrence.
01:57C'est la raison pour laquelle les barrages policiers visent à empêcher ces manifestants d'entrer dans Paris.
02:04Et puis sur le fond, ils réclament des mesures d'urgence, des décisions d'ici la fin du mois de février,
02:10notamment en matière de simplification administrative, environnementale.
02:13Mais pourquoi est-ce que les engagements pris par le gouvernement mental mettent tellement de temps à être concrétisés ?
02:20Est-ce que c'est d'ailleurs vraiment de la faute du gouvernement, et à fortiori du gouvernement actuel qui vient à peine d'être nommé,
02:25ou finalement aussi peut-être des oppositions, et notamment de celles qui ont voté la motion de censure au mois de décembre,
02:29qui ont conduit justement ces mesures à ne pas entrer en application aussi rapidement ?
02:34Parce qu'il faut le dire, ça fait presque un an maintenant que les agriculteurs sont en colère et qu'ils attendent des réponses des politiques.
02:42Oui, évidemment il y a urgence, c'est d'ailleurs l'un des premiers projets de loi qui sera à l'agenda parlementaire après le budget,
02:50parce que tout dépend du budget, tout simplement.
02:53Et si les agriculteurs n'ont pas déjà les 400 millions de mesures fiscales et sociales qu'ils réclamaient pour les petites retraites,
03:00pour les successions, pour le gazole non routier qui devait continuer à ne plus être taxé,
03:06tout ça c'est dans le budget, et comme les oppositions, à commencer par Marine Le Pen, ont censuré ce budget,
03:12eh bien ils devront encore attendre.
03:14Valérie Pécresse ce matin était assez claire, elle disait à ses agriculteurs de la coordination rurale,
03:20dont on sait très bien la proximité avec le Rassemblement National,
03:23d'aller manifester devant le siège du parti pour leur réclamer des comptes.
03:28Ils ne le font pas, et on comprend pourquoi.
03:31Il y a des enjeux politiques importants derrière ces manifestations de bonne année au gouvernement,
03:36si j'ose dire, ce sont les élections pour les chambres agricoles.
03:40Il y a une surenchère syndicale, très clairement la coordination rurale elle veut apparaître comme le relais de la colère.
03:45C'est surtout pas un partenaire du gouvernement, comme c'est l'habitude pour le premier syndical FNSEA,
03:50et donc elle veut montrer que ce bras de fer c'est une manière d'être le meilleur défenseur de cette colère agricole.
04:00Il y a donc une forme de surenchère syndicale, il y a des raisons de fond aussi, c'est vrai,
04:05mais s'ils veulent avancer, il faut faire en sorte que le gouvernement puisse gouverner et le parlement légiférer.
04:12Et pourtant, Renaud l'a dit, François Bayrou a prévu de recevoir les organisations syndicales la semaine prochaine, le 13 janvier.
04:18Alors pourquoi ne pas attendre ?
04:19Parce qu'ils estiment que c'est trop tard, ils veulent une réunion d'urgence maintenant.
04:25Ils mettent en cause à la fois, comme on l'a entendu sur l'antenne de France Info, François Bayrou,
04:31mais également tous ses prédécesseurs, comme si les hommes politiques, les leaders politiques parisiens, les ministres,
04:38ne savaient pas vraiment les préoccupations du monde agricole.
04:43Et ce que vous avez dit, Myriam Mankawa, est tout à fait juste, il y a une surenchère syndicale, c'est clair,
04:48il y a une porosité sans doute entre ce syndicat agricole et le Rassemblement National,
04:53tel que ça a été dénoncé par Valérie Pécresse, mais il y a quand même un grand, grand, grand malaise agricole.
04:59C'est d'ailleurs pas, comment dire, c'est l'une des raisons pour lesquelles aussi les Français soutiennent les agriculteurs.
05:05D'abord parce que les agriculteurs, ils bossent dans le désert, c'est-à-dire que dans la France rurale,
05:12les services publics ont foutu le camp, si je puis dire, il n'y a plus de médecins,
05:17et donc les agriculteurs, déjà à la base, ils se sentent un peu oubliés.
05:21Puis après, ils sont sur tous les fronts, c'est-à-dire il y a le Mercosur, il y a les prix dans la grande distribution,
05:28il y a les... d'un petit mot, il y a effectivement le différentiel des aides européennes.
05:33Ce matin, le porte-parole de la Coordination rurale disait, on peut arrêter le mouvement en quelques heures
05:38si on a des normes équivalentes en France et dans le reste de l'Union Européenne et dans le reste du monde.
05:43C'est pas complètement faux, il faut savoir, c'est juste un petit mot parce que je trouve que c'est quand même,
05:48c'est à la fois révélateur et scandaleux.
05:51Il faut savoir que la France exporte à peu près 8000 tonnes de pesticides interdits en France,
05:57interdits en Union Européenne, et qu'est-ce qu'ils font ces pesticides ?
06:01Et 8000 tonnes, ça permet de couvrir des millions d'hectares, des pays entiers.
06:06Et où est-ce qu'ils se retrouvent ces pesticides ? Ils se retrouvent dans les produits,
06:09et les produits qu'on consomme, les mandarines, les trucs comme ça, sur nos étals,
06:13parce qu'ils sont effectivement vendus à des pays comme la Tunisie et autres.
06:17Et donc c'est pas normal, effectivement, c'est pas normal pour notre santé,
06:21c'est dénoncé par les écologistes et c'est à raison dénoncé par les agriculteurs.
06:25Donc ce qui est vrai, c'est qu'il y a quand même, au-delà du cadre politique, qui est clair,
06:30il y a quand même un vrai malaise agricole et un vrai scandale agricole en France.
06:38Il faut quand même, à la fois, non pas mettre un terme au contrôle dans les exploitations,
06:45mais disons, harmoniser nos règles et que les agriculteurs ne se battent pas avec une main dans le dos.
06:52Il me semble qu'il y a deux dimensions, effectivement, dans ce dossier.
06:55Il y a un malaise agricole, comme le dit Jean-Jean Bertrucci à l'instant, c'est une vraie crise existentielle.
06:58Il y a une crise existentielle dans cette profession qui n'est pas née cette année, d'ailleurs.
07:01Il y a un lent déclin, il y a une crainte, une vraie crainte de la disparition du monde agricole
07:07et qui s'est aggravée ces dernières années, indéniablement.
07:11Donc il y a une vraie crise existentielle, avec toute la dimension symbolique de cette profession,
07:17de ce métier qui est un véritable sacerdoce au service du pays,
07:21avec toute l'histoire de la France, de la France rurale, modelée en quelque sorte par les paysans.
07:27Et puis, il y a le contexte politique, et là, il ne faut pas se leurrer.
07:32C'est-à-dire que les agriculteurs avaient toute légitimité pour se plaindre du gouvernement Attal, par exemple,
07:40et réclamer un certain nombre de modifications législatives, réglementaires, d'aide aussi à la trésorerie, etc.
07:46Ils avaient toute légitimité aussi pour se plaindre, ensuite, cet été ou cet automne,
07:52du fait que la dissolution ait interrompu justement ce processus,
07:55ait repoussé l'examen du projet d'orientation agricole au Parlement,
07:59et a interrompu justement la mise en oeuvre, déjà lente, des mesures annoncées par le gouvernement.
08:04Mais aujourd'hui, le mouvement qui est lié aujourd'hui à l'appel d'une organisation bien particulière,
08:08la coordination rurale, effectivement proche du rationnement national,
08:11tout le monde le sait et tout le monde se souvient d'ailleurs de la tentative de lynchage,
08:15quasiment, dont avait été victime le chef de l'État l'année dernière,
08:17lors de la visite du Service de l'Agriculture,
08:20des violences dans lesquelles un certain nombre d'individus proches de cette organisation avaient été impliqués.
08:26On sait qu'aujourd'hui, il y a un contexte bien particulier,
08:29et que s'il y a un nouveau retard, ça n'est pour le coup pas de la responsabilité de l'exécutif et du gouvernement actuel,
08:36mais bien des opposants qui, effectivement, ont censuré le gouvernement et ont voté contre le budget.
08:40Donc, c'est vrai qu'il y a un certain nombre d'éléments successifs et différents qui s'additionnent pour justifier,
08:50en tout cas au regard de certains, le mouvement d'aujourd'hui.
08:52Et juste un dernier point, l'enjeu des chambres d'agriculture est très important.
08:55Le vote a lieu dans la deuxième quinzaine de janvier.
08:57Il faut savoir qu'aujourd'hui, sur 94 chambres d'agriculture, je crois que la coordination rurale n'en contrôle que 3.
09:02Et on voit bien que là, il y a une concurrence entre la coordination rurale et puis la FNSEA,
09:07qui est hégémonique et qui a évidemment cet intérêt-là dans le mouvement annoncé aujourd'hui.
09:13Qui n'appelle pas la mobilisation, la FNSEA aujourd'hui.
09:15Et l'enjeu qui est très important, bien sûr, c'est cet enjeu des élections aux chambres professionnelles agricoles,
09:22mais l'autre enjeu pour le gouvernement, c'est qu'il n'y ait pas d'incident.
09:25Et quand on entend le leader de la coordination rurale sur l'antenne de France Info dire
09:30qu'il va, en quelque sorte, s'affronter directement avec les blindés de la gendarmerie,
09:35pourquoi je dis ça ? Parce qu'on sait que dans l'agriculture, on a le sang chaud.
09:40Et puis, vous avez remarqué, ils ont un bonnet jaune.
09:43Et on a connu en France, ces dernières années, les bonnets rouges.
09:46On a connu les gilets jaunes.
09:48On a connu ces espèces de révoltes populaires, populistes, populaires, etc.
09:53Et effectivement, pour le gouvernement, il faut urgentement mettre un été noir sur cette crise.
09:59On suit la mobilisation des agriculteurs dans les Yvelines, dans l'Essonne, à Lyon aussi sur France Info.
10:06On vous donne des nouvelles toute la journée de ce qui se passe sur le terrain.
10:09Dans un instant, on va parler de Nicolas Sarkozy, de nouveau devant la justice.
10:12Mais d'abord, un passage par le fil info, à 9h16, Maureen Suynard.
10:16Le taux du livret A va baisser autour de 2,5%.
10:19Annonce ce matin le ministre de l'Économie.
10:22Il affirme par ailleurs que le gouvernement vise un déficit public entre 5 et 5,5% du PIB cette année.
10:28Éric Lombard reçoit les différents partis politiques à partir de ce matin pour construire un budget 2025.
10:34C'est plus que ce que prévoyait le précédent gouvernement.
10:37Éric Lombard dit aussi viser 50 milliards d'efforts budgétaires cette année.
10:42Aucun TER ne circule au moins jusqu'en milieu d'après-midi en centre-valle de Loire.
10:464 trains non de Bordeaux sont aussi supprimés.
10:49Voici quelques-unes des perturbations aujourd'hui à cause de la tempête Floriane.
10:5220 départements sont désormais en vigilance orange pour vents violents.
10:56Du Maine et Loire aux Ardennes ainsi que la Loire et le Rhône.
10:59L'envie de rire ne disparaîtra jamais.
11:02Les mots utilisés par RIS, le directeur de Charlie Hebdo.
11:05Le journal sort un numéro spécial.
11:07Demain 10 en jour pour jour après les attentats djihadistes qui ont fait 12 morts dont 8 membres de la rédaction.
11:13Et puis l'Olympique de Marseille.
11:15De nouveaux dauphins de la Ligue 1 derrière le Paris Saint-Germain.
11:18Après son écrasante victoire 5 à 1 hier soir contre le Havre en clôture de la 16e journée de Ligue 1.
11:27France Info
11:30Les informés. Renaud Dely, Saliha Brakia.
11:36Les informés continuent sur France Info avec Myriam Ankawa, journaliste présentatrice sur LCP.
11:41Avec Jean-Jérôme Bertholus, éditorialiste politique à France Info TV.
11:45Renaud Dely, Nicolas Sarkozy et de retour devant le tribunal aujourd'hui.
11:49Et oui, pour l'ancien chef de l'État, l'année 2025 commence comme s'était achevé l'année 2024.
11:53Par un nouveau rendez-vous judiciaire.
11:55Quelques semaines après sa condamnation définitive à 3 ans de prison.
11:58Dont un ferme dans l'affaire Bismuth, dite aussi affaire des écoutes.
12:02Un enferme qui devrait lui valoir prochainement le port d'un bracelet électronique.
12:05En attendant aussi la décision de la Cour de cassation prévue dans le courant de cette année.
12:09Après sa condamnation en appel dans l'affaire Bigmalion.
12:12Ça c'est celle du financement de la campagne présidentielle de 2012.
12:15Voici donc que l'ancien président compare au tribunal à partir d'aujourd'hui et jusqu'au 10 avril.
12:20Pour le financement présumé par la Libye du colonel Kadhafi de sa campagne présidentielle de 2007.
12:25Alors c'est un dossier extrêmement volumineux.
12:28Avec une douzaine d'autres prévenus dont trois anciens ministres qui comparaîtront eux aussi.
12:32Un dossier hors normes.
12:34Donc Nicolas Sarkozy est mis en examen, je cite, pour corruption, passif, financement illégal de campagne électorale,
12:38association de malfaiteurs et recel de détournement de fonds publics libyens.
12:41L'ancien chef de l'État clame son innocence.
12:44Il explique qu'il n'a commis aucune faute.
12:47Et il répète d'ailleurs qu'il n'y a rien, selon lui, aucun élément dans ce dossier.
12:51La réponse ce matin sur l'antenne de France Info du journaliste Fabrice Sarfi,
12:55journaliste à Mediapart, qui a révélé cette affaire.
12:59L'enquête a documenté l'existence, notamment grâce à des traces bancaires,
13:05de paiements et de contreparties.
13:07De paiements en partie de la dictature libyenne arrivés dans des poches françaises
13:12et de la part de l'équipe française, du clan Sarkozy,
13:16des faveurs qui ont été consenties au régime de Mohamed Kadhafi.
13:20Des faveurs d'ordres très diverses, à la fois diplomatiques, juridiques et économiques.
13:25S'agit-il pour autant d'un pacte de corruption ?
13:28Pour reprendre la formulation de l'accusation,
13:31des virements suspects ont été identifiés,
13:34notamment 440 000 euros sur le compte de Patrick Gobert, un proche de Nicolas Sarkozy.
13:42Excusez-moi, Thierry Gobert, effectivement un proche de Nicolas Sarkozy.
13:46Zia Takedine, le fameux intermédiaire, aurait décaissé lui 1,2 million en liquide.
13:52Pour autant, il n'y a pas d'ailleurs de montant précis global de la corruption supposée.
13:58Et puis il n'y a pas, selon les juges d'instruction, d'ailleurs de preuves irréfutables.
14:02Alors, est-ce qu'il y a effectivement un pacte de corruption ?
14:05Et jusqu'où peut aller ce procès qui est une affaire d'Etat d'une dimension absolument hors norme ?
14:10Un procès hors norme, effectivement, puisque Nicolas Sarkozy n'est pas tout seul devant la justice aujourd'hui.
14:14Oui, il y a les anciens ministres, 12 prévenus.
14:17Il y a également Claude Guéant, il y a également Brice Hortefeux.
14:20C'est un peu l'heure de vérité, cette affaire pour Nicolas Sarkozy,
14:24qui a toujours clamé son innocence, qui a toujours nié les faits en bloc.
14:28Il n'y a rien.
14:29Parce qu'en fait, en termes d'image, on reprend tous le travail, on commence l'année,
14:33on a l'impression que cet ancien président de la République est cerné par les affaires.
14:38Celle-là, il faut bien prendre la mesure des faits qui lui sont reprochés.
14:41C'est une affaire hors norme.
14:43Dix ans d'enquête, il y a 25 pays étrangers qui ont été sollicités au titre de l'entraide judiciaire.
14:49Il y a six juges d'instruction.
14:51C'est vraiment tentaculaire.
14:52Ça va durer quatre mois.
14:54Et à l'arrivée, soit il est condamné, Nicolas Sarkozy, il faut prendre la mesure de ce que ça voudrait dire.
14:59Ça voudrait dire qu'il y a un pacte de corruption, certes passif, mais avec un État terroriste,
15:04celui de Mohamed Kadhafi, la Libye, donc c'est de cela qu'on parle.
15:07Soit il est relaxé.
15:09Et s'il est relaxé, il me semble qu'elle est tellement symbolique, cette affaire.
15:14On se souvient, en 2007, la campagne et tout de suite les enquêtes de Mediapart qui ont suivi,
15:20avec le document qui a été révélé par Fabrice Harfi.
15:22Eh bien, il apparaîtrait comme la victime d'un acharnement judiciaire aussi hors norme que l'est cette affaire.
15:28C'est ce qu'il dénonce, lui.
15:29Voilà, c'est ce qu'il dénonce.
15:30Moi, évidemment, je ne suis pas spécialiste judiciaire du tout.
15:34Je sais qu'il y a énormément de pièces.
15:37Il y a des éléments qui sont contradictoires.
15:40Il y a des documents qui sont controversés.
15:42Il y a des versions qui ont changé.
15:43Il y a des intermédiaires sulfureuses.
15:45Il y a de taquetines pour ne pas le nommer, qui fait l'objet d'un mandat d'arrêt.
15:49Mais ce qui est intéressant, c'est que c'est une page de la droite qui est en train de se tourner.
15:54Depuis 2012, depuis sa défaite au présidentiel, Nicolas Sarkozy a longtemps été le plus influent
16:02de la famille politique depuis ses bureaux de la rue de Miron-Ménil.
16:04Cette affaire, elle est très importante pour lui, bien évidemment.
16:08Elle est importante pour la droite.
16:10On sent tous que de l'issue, au fond, il y a une émancipation totale et complète
16:16qui peut se faire de la droite vis-à-vis de son ancien chef, dont elle a bien commencé, on le sait.
16:22Et puis le choix de Nicolas Sarkozy, d'Emmanuel Macron notamment,
16:27qui a pu apparaître comme une forme de traîtrise par Les Républicains.
16:30Valérie Pécresse, qui était sur ce plateau il y a quelques minutes pendant le 8.30,
16:32faisait part de sa tristesse face à la situation judiciaire de l'ancien président de la République.
16:37Elle a connu ce soutien plus fort.
16:39Oui, et donc elle déplorait effectivement le bracelet électronique,
16:43cette nouvelle affaire Jean-Jérôme Berthelus, avec un autre chef d'État.
16:48Du coup, Mohammad Kadhafi, qu'est-ce que ça voudrait dire s'il était condamné ?
16:53Qu'un ancien président de la République française accepte de sceller un pacte de corruption avec un ancien président libyen ?
17:02Vous venez un petit peu de le suggérer, ce que ça voudrait dire.
17:04C'est-à-dire qu'effectivement l'agenda judiciaire de Nicolas Sarkozy est très fourni, bien rempli,
17:10mais cette affaire du financement libyen est peut-être hors norme dans cet agenda qui ne cesse pas,
17:15avec effectivement cette année 2015 qui commence comme l'année 2014 s'est terminée,
17:20comme le disait Renaud à l'instant.
17:22Oui, pardon.
17:24Mais pourquoi c'est une affaire hors norme ?
17:30Parce que tous les Français, disons au moins ceux qui ont 30 ans,
17:35se souviennent que Mohammad Kadhafi a planté sa tente à l'Élysée,
17:40juste après l'élection présidentielle de 2007.
17:44C'était un symbole très très fort.
17:46Ça a ému une partie des intellectuels et de la classe politique en 2007,
17:50parce que par exemple David Martinon, le porte-parole de l'Élysée à l'époque,
17:55avait dit non, non, mais on collabore sur l'antiterrorisme avec Kadhafi.
18:00Et il faut bien se souvenir qu'au fond de cette affaire,
18:03il y a aussi l'attentat contre le vol UTA 1989,
18:08où une soixantaine de Français ont perdu la vie,
18:11et où le beau frère de Kadhafi s'est trouvé condamné par la France,
18:17par Comte Humas, et où, semble-t-il, à un moment,
18:20la France aurait tenté un petit peu de le dédouaner.
18:23Donc non seulement, si vous voulez,
18:25des décisions ont été prises vis-à-vis de Kadhafi,
18:28de le réintégrer dans la diplomatie,
18:30alors que ça faisait 30 ans qu'il n'avait pas mis les pieds en France,
18:33et qu'il était un paria de la diplomatie, sans doute à raison,
18:37mais en plus, au fond des tiroirs,
18:40il y a eu quand même des décisions qui pourraient s'avérer très choquantes,
18:44et encore plus choquantes,
18:46si elles étaient fondées par un pacte de corruption.
18:49Et il faut se souvenir aussi que trois ans plus tard,
18:51Nicolas Sarkozy a quasiment pris la tête de la guerre
18:54contre Omar Kadhafi et le régime libyen,
18:56pour faire tomber et finalement faire exécuter en quelque sorte Omar Kadhafi.
19:00C'est pour ça qu'on voit que ce dossier est d'une complexité incroyable,
19:04absolument hors normes,
19:06et que ça relève de l'affaire d'État.
19:09Et on mesure qu'il y a, quand on regarde le dossier,
19:13c'est vrai qu'il y a des virements suspects,
19:15qu'il y a des individus suspects
19:18qui ont visiblement, probablement encaissés
19:21des fonds de provenance libyenne, indéniablement.
19:24On a cité Thierry Gobert tout à l'heure.
19:27Il y a le cas de Claude Guéant et du fameux achat de ce tableau,
19:31qui est en cause notamment.
19:33Il y a ces décaissements de Ziad Takedine,
19:35mais ce qui apparaît, je pense, en grande partie inimaginable,
19:37il ne s'agit pas là de juger de la culpabilité
19:39ou l'innocence de Nicolas Sarkozy, bien sûr,
19:41mais de bien comprendre la dimension stupéfiante de cette affaire,
19:44c'est l'éventuelle conclusion d'un pacte de corruption
19:47en bonne et due forme, en quelque sorte,
19:49entre un candidat à l'élection présidentielle
19:51sur le point d'être élu, c'était le grand favori en 2005-2006,
19:55et à fortiori 2007 de la présidentielle,
19:58et puis l'État bien particulier, l'État terroriste,
20:01comme l'a rappelé Jean-Jérôme Berthelus,
20:03de Omar Kadhafi.
20:05Si vous voulez, si on reprend le parcours judiciaire
20:07assez mouvementé, on va dire assez chargé,
20:09de Nicolas Sarkozy ces derniers mois,
20:11si on compare les trois affaires,
20:13ouvrir une ligne sous un faux nom
20:15pour échanger avec son avocat
20:17en vue d'envisager peut-être
20:19un coup de main à un ami
20:21juge d'instruction en échange d'informations,
20:23la condamnation, elle est définitive,
20:25je parle de l'affaire dite des écoutes,
20:27de l'affaire Aziber,
20:29ça peut sembler crédible, en quelque sorte,
20:31ça peut sembler possible.
20:33Décider, ça c'est l'affaire Big Malion
20:35et Nicolas Sarkozy, sa condamnation n'est pas définitive
20:37puisqu'il attend la vie de la Cour de cassation,
20:39d'exploser les compteurs,
20:41passez-moi l'expression,
20:43parce qu'il est en retard dans les sondages
20:45et qu'il est sur le point de perdre l'élection présidentielle,
20:47et de dire finalement, peu importe
20:49le plafond de dépense, on dépense
20:51et on multiplie les meetings, allons-y, allons-y,
20:53c'est pas totalement non plus
20:55incroyable au regard
20:57de ce qu'on sait parfois de la vie politique
20:59ces dernières décennies.
21:01Et si un pacte de corruption,
21:03c'est-à-dire mettre son destin politique dans la main de
21:05Mohamed Kadhafi au moment où on envisage d'accéder,
21:07on est sur le point d'accédaliser, c'est vrai que ça paraît
21:09absolument stupéfiant, voire d'une candeur
21:11d'ailleurs assez incroyable de la part de Nicolas Sarkozy,
21:13candidat à l'époque, ça voulait dire que
21:15dès le lendemain de son élection, Mohamed Kadhafi
21:17pouvait lui rappeler effectivement si les faits
21:19sont avérés, qu'il lui doit son élection et donc
21:21qu'il le tenait en quelque sorte. Donc on voit bien,
21:23je pense que c'est ce qui fait aussi que cette histoire,
21:25elle n'est pas abordée
21:27et probablement perçue par l'opinion
21:29exactement comme les autres. Elle n'est pas de la même nature
21:31et puis il y a vraiment une dimension absolument
21:33fascinante, voire entre guillemets
21:35incroyable, qui relève davantage
21:37du polar.
21:39Il y a une différence de nature très importante
21:41et ça je crois que les Français l'ont bien compris.
21:43Après, au titre de la défense,
21:45le retour en grâce
21:47internationale, et je mets beaucoup de guillemets,
21:49de Mohamed Kadhafi, c'est pas Nicolas Sarkozy
21:51qui l'a initié. Il y a d'autres
21:53chefs d'État qui ont commencé
21:55justement à le recevoir avant
21:57la fameuse visite
21:59de Kadhafi.
22:01Il a planté sa tente dans d'autres pays
22:03et je tiens à le dire parce que c'est factuellement la réalité.
22:05C'est Nicolas Sarkozy qui a mené cette guerre en Libye
22:07pour le faire tomber.
22:09Toutes les images s'additionnent et sont souvent
22:11contradictoires. Et les juges également
22:13reconnaissent dans le dossier d'instruction
22:15qu'il est très difficile
22:17d'apporter des preuves d'un fameux pacte
22:19de corruption, Renaud l'a dit
22:21notamment. Voilà, la question
22:23des montants n'est pas établie.
22:25C'est l'entourage. Il n'y a pas de virements
22:27qui ont été en tout cas dans le dossier
22:29perçus par Nicolas Sarkozy.
22:31Bon, on va suivre cette affaire évidemment. Merci à
22:33tous les trois. Myriam Mankawa, présentatrice
22:35de l'émission ça vous regarde à 19h30
22:37du mardi au vendredi sur LCP, je le
22:39rappelle. Notez aussi ce soir, lundi
22:41c'est politique, c'est l'émission en partenariat
22:43avec France Info, présentée par
22:45Francis Lautelier. C'est à 19h30
22:47ce soir. Merci à vous.
22:49Jean-Jérôme Bertholus, éditorialiste politique
22:51à France Info TV. Merci à vous
22:53Renaud. Merci, salut. Les informés du soir
22:55arrivent à 20h avec Agathe Lambret
22:57et Jean-Rémi Baudot.

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