Passer au playerPasser au contenu principalPasser au pied de page
  • aujourd’hui
Par un ciel saturé de cendres, Jérusalem suffoque. Alors que plusieurs incendies dévastateurs ravagent les alentours de la Ville Sainte, une panique généralisée s’est emparée des habitants, abandonnés à leur sort par une gestion de crise une fois de plus prise de court.

Depuis deux jours, les flammes dévorent la région de Jérusalem, attisées par des vents violents et une chaleur accablante. Les localités de Neve Shalom, Mesilat Zion, Mitzpe Harel ou encore Ramat Beit Shemesh ont été encerclées par le feu. Des familles entières ont été évacuées dans la précipitation, sans plan clair, sans abris coordonnés, et avec pour seule consigne : fuyez. L’autoroute 1, axe vital entre Tel Aviv et Jérusalem, a été coupée. Des conducteurs, pris au piège, ont été contraints d’abandonner leurs véhicules et de courir pour leur vie.

Sur le terrain, 120 unités de pompiers, épaulées par 11 avions et 3 hélicoptères, se battent sans relâche contre un monstre de feu. Mais face à l’ampleur du désastre, leur courage ne suffit pas à masquer l’impréparation du gouvernement. Où étaient les plans d’urgence ? Où était la prévention, les campagnes de débroussaillage, les équipements modernes promis depuis des années ? Où était la voix de l’État, au moment où ses citoyens regardaient les flammes lécher leurs maisons ?

Les autorités, visiblement débordées, n’ont eu d’autre choix que de faire appel à l’aide internationale. La Grèce, l’Italie, Chypre et la Croatie ont rapidement envoyé des renforts. Une solidarité salutaire, mais qui pose une question gênante : comment une puissance régionale comme Israël en est-elle venue à dépendre d’autres nations pour contenir un scénario pourtant prévisible ?

Le ministère de la Sécurité publique évoque désormais une origine potentiellement criminelle, voire terroriste. Si cela devait être confirmé, ce serait un échec sécuritaire majeur. Mais en l’absence de preuves tangibles, ce glissement rhétorique semble surtout viser à détourner l’attention d’un autre incendie : celui de la colère publique.

La presse étrangère s’étonne : comment Jérusalem, ville si souvent au centre des tensions mondiales, peut-elle brûler ainsi sans qu’on ait su prévenir ? Des cérémonies de la fête de l’Indépendance ont été annulées. Ce devait être un jour de fierté. Ce fut un jour de cendres.

Il est temps que les autorités israéliennes cessent de traiter chaque catastrophe comme une surprise. Car les feux ne tombent pas du ciel. Ils s’annoncent, ils s’anticipent. Et ceux qui les laissent grandir portent une part de leur flamme.

Catégorie

🗞
News

Recommandations