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  • aujourd’hui
Mettez vous d'accord avec Samuel Lafont, Porte parole de Reconquête, Remi Branco, Vice président du département du Lot et auteur de "Loin des villes loin du coeur" (Editions de l'Aube), Marie Eve Malouines, Journaliste politique et Mathias Leboeuf, Journaliste et philosophe font le tour de l'actualité au micro de Valérie Expert

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##METTEZ_VOUS_D_ACCORD-2025-04-30##

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Transcription
00:00Sud Radio, le 10h midi, mettez-vous d'accord, Valérie Expert.
00:05Mettons-nous d'accord aujourd'hui pour commenter l'actualité avec Samuel Laffont, porte-parole de Reconquête.
00:11Bonjour.
00:11Bonjour à Chris.
00:12Rémi Branco, vice-président du département du Lot.
00:16Je rappelle votre livre, Loin des villes, loin du cœur, qui est paru aux éditions de l'Aube.
00:20Marie-Ève Malouine, journaliste politique.
00:23Bonjour, éditorialiste à la revue politique et parlementaire.
00:26On reçoit régulièrement Arnaud Benedetti qui en est le rédacteur en chef.
00:30Et Mathias Leboeuf, journaliste et philosophe.
00:32Bonjour Valérie.
00:32Petite éloge.
00:34De la lenteur, petit traité de la lenteur.
00:35Petit traité de la lenteur.
00:37Nous avons reçu dans la même collection Pascal Bataille pour Petit traité du silence.
00:43Absolument.
00:44Aux éditions Guittré-Daniel.
00:46François Bayrou qui entame des consultations sur la proportionnelle.
00:49Marine Le Pen est reçue en ce moment même à Matignon.
00:52La santé mentale des adolescents avec Gabriel Attal qui publie une tribune ce matin dans le Figaro
00:58avec Marcel Ruffaut.
01:00Il veut un état d'urgence contre les écrans.
01:03Gérald Darmanin qui veut rétablir les frais d'incarcération.
01:06Et puis des aires médicaux.
01:07Beaucoup de sujets avec vous.
01:08Mathias, on va commencer avec vous.
01:10C'est une...
01:12Oui, c'est un petit coup de cœur culturel.
01:14Oui, oui.
01:15Alors culturel et politique à la fois parce que je vais parler d'une exposition sur les banlieues
01:20qui a lieu au palais de la Porte Dorée, dit palais de l'immigration.
01:26Donc c'est déjà quelque chose de signifiant.
01:30Mais alors qui s'appelle Banlieue chérie.
01:32Le titre, je trouve que ce n'est pas ce qu'ils ont fait de mieux pour le coup.
01:36Parce que l'expo est très belle.
01:38C'est une expo qui s'attache à retracer à la fois l'histoire et montrer ce qu'est le territoire,
01:46ce que sont les territoires de banlieue.
01:48Parce qu'il y a des banlieues très différentes.
01:50Et je trouve que cette exposition qui est bien faite, qui rassemble des œuvres, des vidéos,
01:59des plans d'architecture, qui est assez varié, a le mérite de mettre en valeur un territoire.
02:07Vous savez, c'est ce qu'on appelle les quartiers populaires.
02:10Et moi, ça me fait toujours rire parce que j'entends souvent des politiques en appeler au peuple, au peuple, au peuple.
02:16Quand on parle des banlieues, en général, notamment les politiques, c'est souvent pour en parler d'une façon négative.
02:22Et la plupart des gens qui parlent des banlieues sont des gens qui n'y vivent pas.
02:26Alors il se trouve que moi, je viens de banlieue, je vis en banlieue, j'aime vivre en banlieue.
02:30Et quand je parle de banlieue, je ne parle pas de Neuilly ou de Valois, qui sont aussi d'ailleurs des villes de banlieue.
02:36Oui, c'est ce que j'allais vous dire.
02:37Non, non, non. Justement, je vis dans le 93.
02:40On a fait de ces territoires, souvent des territoires qu'on a caricaturés.
02:46Alors je ne dis pas qu'il n'y a pas de problème.
02:47C'est vrai qu'il y a des endroits où il y a un certain nombre de problèmes, notamment peut-être de mixité sociale.
02:54Mais justement, moi qui vis notamment dans le 93, je trouve que les endroits où il y a de la mixité sociale,
03:03de la mixité ethnique et une forme de solidarité sont beaucoup plus grands que ceux où il y a des problèmes.
03:10Mais il y a vraiment de la mixité sociale dans le 93 ?
03:14En tout cas, oui, il y a certaines villes où il y a de la...
03:17Vous savez, le 93, je prends un certain nombre de villes.
03:21Alors ça dépend, les villes, il y a une grande disparité.
03:24Mais il y a une sorte de gentrification et il y a de plus en plus de mixité sociale
03:31parce qu'il y a pas mal de gens qui quittent Paris.
03:34Le foncier et l'immobilier est quand même beaucoup moins cher qu'à Paris.
03:39Et effectivement, on voit que c'est un territoire qui se transforme en permanence
03:43et qui, en tout cas, encore une fois, c'est pour ça que le titre, je le trouve banlieue chérie.
03:49Je trouve que malheureusement, le titre écrase l'exposition.
03:53Mais c'est pas les no-go-zones qu'on a bien voulu nous décrire bien souvent.
04:01Et j'aimerais que les journalistes ou les politiques...
04:05Alors, il y a des politiques qui vont en banlieue, mais la plupart du temps,
04:09ils parlent un peu hâtivement de ces territoires sans forcément bien les connaître.
04:13Oui.
04:14Et moi, je vous encourage à aller voir l'exposition Douano,
04:17qui est également...
04:20Je crois qu'il y a 300 ou 400 photos.
04:23Et il y a aussi cette banlieue...
04:25Oui, c'est cette banlieue, effectivement.
04:26...qui était dans les années 50, absolument.
04:29Des ouvriers.
04:30Et là, cette banlieue-là, elle a quand même disparu.
04:32Ah ben, effectivement, la banlieue est un territoire en mutation permanente.
04:37C'est vrai que la banlieue de Douano, notamment la banlieue ouvrière,
04:41mais quand on regarde les photos de Douano,
04:43il y a pas mal de photos aussi de quasi bidonvilles ou de zones.
04:47Et de ce point de vue-là, la banlieue, c'est quand même amélioré.
04:52Alors, encore une fois, il ne faut pas faire d'angélisme de la banlieue,
04:55dire la banlieue, c'est formidable, la banlieue, c'est un paradis, c'est pas vrai.
04:59Mais voilà, je trouve que l'éclairage de ce territoire,
05:03qui est justement un territoire culturel, qui est un territoire politique,
05:08qui est un territoire social, avec une identité qui est multiple,
05:12je trouve que c'est intéressant de sortir des clichés,
05:15en fait, que ces clichés soient angéliques ou qu'ils soient diaboliques.
05:18– Oui, là vous faites un peu angélique quand même.
05:20– Non, non, vraiment, non, non, j'ai pas d'angélisme de la banlieue,
05:24mais moi je suis très, comment dire, je vois les gens qui vivent là-bas
05:30et qui souvent me parlent en me disant,
05:32bah merci de défendre ces territoires au-delà de ce qu'ils peuvent être caricaturés,
05:38parce que les gens qui vivent, notamment dans le 93,
05:40ont parfois un peu ras-le-bol qu'on parle d'eux comme des sous-Français,
05:45et franchement, sur le pavé, c'est très présent.
05:50– C'est donc au palais de la Porte d'Orée, très beau musée,
05:54banlieue chérie, et puis l'expo douano, elle est au musée Mayol.
05:57Voilà, on va marquer une pause, on se retrouve dans un instant
06:00pour la suite de l'actualité avec vous, à tout de suite.
06:02– Sud Radio, le 10h midi, mettez-vous d'accord, Valérie Expert.
06:08– Mettons-nous d'accord aujourd'hui, autour de Samuel Laffont,
06:11porte-parole de Reconquête, Rémi Branco, vice-président du département du Lot,
06:14votre livre s'intitule « Loin des villes, loin du cœur »,
06:19il est paru aux éditions de l'Aube.
06:21Marie-Ève Malouine, journaliste politique et éditorialiste
06:23à la revue Politique et Parlementaire,
06:25et Mathias Leboeuf, journaliste et philosophe.
06:28François Bayrou, qui entame des consultations sur la proportionnelle,
06:32avec Marine Le Pen, qui en ce moment même est entendue à Matignon.
06:36Santé mentale des ados, avec cette tribune dans le Figaro.
06:39Gabriel Attal, qui propose un état d'urgence contre les écrans,
06:43interdire les réseaux sociaux au moins de 15 ans, comment faire ?
06:47Bref, beaucoup de sujets dans l'actualité, avec vos coups de cœur et vos coups de gueule.
06:51Je pense qu'on va aussi évoquer des sujets qui sont dans l'actualité avec vous, Samuel.
06:56– Oui, moi j'ai un double coup de cœur.
06:58D'abord pour la décision qui a été faite de réduire le budget de l'FD,
07:02pour l'aide publique au développement,
07:03puisque à l'automne dernier, Sarah Knafo, notamment d'autres acteurs,
07:07mais surtout Sarah Knafo, notre député européen Reconquête,
07:10avait alerté sur les nombreuses gammes G, je vous en cite juste quelques-unes.
07:13Donc c'est de l'aide publique au développement,
07:16c'est de l'argent des Français qui est distribué un peu dans le monde entier,
07:18avec une efficacité qui pose question.
07:21Par exemple, vous aviez 40 millions d'euros de prêts
07:23pour la restauration écologique d'un district en Chine.
07:25Vous avez également 151 millions pour institutionnaliser
07:29et mettre à l'échelle la budgétisation sensible au genre en Jordanie.
07:34Et enfin, 51 millions pour renforcer l'égalité de genre
07:37dans l'accès aux opportunités économiques en Albanie.
07:39Bref, derrière tout ça, c'était de l'argent des Français.
07:42Et souvent, ce qu'on ne dit pas dans ces dépenses-là,
07:45c'est quelle est l'efficacité réelle,
07:46puisqu'il y a évidemment une question de l'influence française dans le monde.
07:49On en a beaucoup discuté ici même, même pendant la période des JO.
07:52Mais là, clairement, il a été, à mon avis, décidé, compris et décidé
07:56que ça ne servait à rien et qu'à un moment, il fallait...
07:58Moi, je préfère que cet argent soit dans la poche des Français,
08:00sur leur compte en banque.
08:01Et le deuxième coup de cœur, c'est pour le début des discussions
08:04sur les ZFE, sur la loi de simplification à l'Assemblée nationale.
08:08Alors, on a un gouvernement qui essaie d'avoir une position de repli
08:10en maintenant les ZFE à Paris et à Lyon
08:12pour en faire des citadelles interdites aux gueux,
08:15comme dirait Alexandre Jardin, aux Français
08:16qui ont peu de moyens français modestes.
08:18J'espère que ça va tomber totalement,
08:19qu'il n'y aura plus de ZFE en France
08:21et qu'elles seront annulées,
08:22puisque c'est un scandale anti-Français des classes moyennes,
08:25anti-Français pauvres,
08:27à qui on a dit pendant des années d'acheter des voitures au diesel.
08:29Maintenant, on leur dit que vos voitures au diesel ne valent plus rien,
08:32vous n'avez plus le droit d'entrer dans les villes.
08:33C'est scandaleux.
08:34Honnêtement, quand on voit, je termine là-dessus,
08:37Agnès Pannier-Renacher, qui s'était exprimée là-dessus,
08:39qui expliquait que les Français le plus pauvres n'avaient pas de voiture,
08:41elle voyait qu'elle était totalement déconnectée de la réalité.
08:43On en parle également la dernière fois que je suis venu sur ce plateau,
08:47puisque, évidemment, il y a tous les Français qui habitent
08:49dans nos campagnes,
08:50qui ont besoin de leur voiture pour aller travailler,
08:52et qui ont dit,
08:53« Bon, vous ne pourrez plus aller voir forcément le médecin,
08:54je ne parle même pas des artisans qui ont besoin d'aller dans les villes. »
08:58Et en fait, c'était totalement incompris des technocrates
09:03qui ont choisi ces aides à feu.
09:04Donc moi, je suis bien content qu'il y ait une discussion qui soit lancée,
09:07et j'espère que ce sera totalement abrogé lors du vote.
09:10Alors juste une précision sur l'AFD,
09:1185% du budget de l'AFD provient d'emprunts,
09:14ce n'est pas l'État.
09:15L'État abondait à 15%, je crois.
09:18Il y avait beaucoup de prix, il y avait beaucoup de dons également,
09:20avec un peu de efficacité derrière.
09:21J'ai un point d'accord et un point de désaccord.
09:23Ça va vous attendre, j'ai un point d'accord sur les ZFE.
09:27Quand vous avez votre Twingo au diesel,
09:29que vous devez aller voir votre dermato au hasard à Toulouse
09:31et que vous vivez à Puy-Lévesque,
09:32vous êtes obligés...
09:33Vous avez de la chance déjà si vous avez un rendez-vous, pardon.
09:34C'est-à-dire un an après, vous l'avez,
09:36vous avez attendu un an,
09:37et on vous met la ZFE et vous vous payez plus cher.
09:39Moi, j'ai écouté la maire de Paris,
09:41alors elle est de mon parti politique,
09:45bien sûr qu'il faut faire des ZFE et bien sûr qu'il faut faire aussi des métros et des tramways.
09:48Mais moi, je ne connais pas de métro qui va m'amener depuis mon village jusqu'à Toulouse.
09:52Ça n'existe pas, ni de tramway.
09:54Alors, si on me le promet dans 10 ans,
09:55je veux bien que dans 10 ans, on fasse une ZFE,
09:57puisque j'aurai l'alternative, Puy-Lévesque, Toulouse, en métro, avec la voiture.
10:01Ça n'existe pas.
10:02Donc aujourd'hui, je suis d'accord,
10:03on ne va pas avoir la double peine de devoir faire une heure et demie de bagnole
10:05pour aller chez un médecin spécialiste
10:06et en plus, payer le droit d'entrée ou être limité à la sortie.
10:09Par contre, là où j'ai un point de désaccord, je suis d'accord Valérie,
10:11c'est sur l'AFD.
10:13Quand on fait un prêt, y compris vis-à-vis de la Chine,
10:15on gagne de l'argent.
10:16Ce n'est pas de l'argent qu'on dépense, on en gagne.
10:18Parce que figurez-vous qu'il y a des intérêts.
10:20Donc derrière, ce n'est pas de l'argent mis par la fenêtre.
10:22Au contraire, c'est de l'argent qui est investi
10:24et sur lequel on gagne de l'argent.
10:26Donc il ne faut vraiment tout dire quand on parle de l'AFD
10:28et pas s'en tenir juste à des grosses sommes comme ça
10:30qui ont l'air d'être des gabegistes.
10:32C'est presque l'inverse, j'ai envie de vous dire.
10:39Pour le coup, quand on voit les motivations du prêt,
10:45on se demande quand même, ça paraît un peu curieux.
10:49C'est-à-dire que les motivations qu'a citées Samuel,
10:54on se demande pourquoi c'est du ressort de l'AFD.
10:58Je ne vois pas bien, c'était quoi l'aide aux gens en Albanie ?
11:02En Albanie, oui, en Jordanie également.
11:04Si c'est ça l'influence de la France dans le monde ?
11:08Maria, vous connaissez un peu l'action de l'AFD ?
11:11Dans le détail, non.
11:12Simplement, je pense que sur un sujet comme ça,
11:15il y a toujours des exemples et il ne faut pas en faire la règle.
11:18Il y a toujours des exemples de trucs incohérents,
11:21bizarres, qu'on ne comprend pas.
11:23Et l'AFD, ce n'est pas uniquement le rayonnement de la France.
11:26Le rayonnement de la France, ce n'est pas pour uniquement que la France rayonne.
11:29C'est aussi que ces pays se développent
11:31et ça permet aussi que les gens qui vivent dans ces pays
11:34aient envie d'y rester.
11:36C'est à double détente.
11:38Et sur les ZFE, c'est pareil.
11:41Ce n'est pas parce que ça a été très mal expliqué.
11:44On en avait déjà parlé.
11:46J'ai largement critiqué la méthode de l'interdiction
11:49sans mesure alternative,
11:51sans étude d'impact auparavant
11:52pour savoir qui sont les gens qui ont besoin de leur voiture,
11:55qu'il faut se réjouir qu'on ne le fasse pas.
11:57Parce que la pollution par les diesels,
11:59ça existe.
12:01Et donc, ce n'est pas parce que ça a été malmené
12:03qu'il faut se réjouir, applaudir en disant
12:04« On ne va pas le faire, ça va être génial ».
12:06Non, ce n'est pas génial qu'on ne le fasse pas.
12:08Ce qui est dommage, mais si je peux terminer,
12:10c'est qu'effectivement, on m'a raconté,
12:12je n'ai pas pu le vérifier,
12:14mais que souvent, dans les parkings qui étaient faits
12:15pour les gares, en banlieue,
12:17étaient gratuits.
12:18Et puis, comme il y avait beaucoup de voitures ventouses
12:20qui restaient là des semaines et des semaines,
12:21ils sont devenus payants.
12:22En même temps que les ZFE, c'est dommage.
12:24Parce que les gens qui prenaient leur voiture
12:25pour aller à la gare et arriver à Paris en train,
12:28et bien là, ils sont obligés de payer en plus
12:29pour laisser leur voiture.
12:31Donc, il n'y a pas eu de coordination.
12:32Tout ça est largement critiquable.
12:35Mais arriver à la fin pour dire
12:37« C'est génial, il n'y en aura pas »,
12:39c'est vraiment dommage.
12:40Parce que les maladies qui sont causées
12:41par la pollution des voitures,
12:43les méthodes alternatives,
12:45si on peut prendre des transports en commun,
12:46bien faits, qui vous permettent
12:48d'aller à Toulouse
12:49sans prendre votre voiture, c'est très bien.
12:52Mais de dire « Ce n'est pas le fait,
12:54donc on s'assied dessus
12:55et on continue à avoir des diesels en voiture »,
12:57c'est un non-sens.
12:59Sur les ZFE, pour vous répondre,
13:01le problème, c'est que vous avez des personnes
13:03qui n'ont pas compris une décision
13:05et qui ont dit aux Français
13:06qu'ils n'ont pas les moyens,
13:07qu'ils n'ont pas d'alternative.
13:08Maintenant, ça va changer pour vous.
13:09Et concrètement, il faut se mettre
13:10à la place des gens.
13:11Les premières fois que j'en ai parlé
13:12sur les plateaux,
13:13à la sortie des plateaux directement,
13:14il y avait des techniciens qui me disaient
13:15« Moi, je suis concerné parce que typiquement,
13:17j'ai une voiture qui n'a pas le bon critère. »
13:19Et donc, ces personnes-là, elles ont une vie,
13:20souvent, c'est celles qui ont moins de moyens
13:22et on leur dit « Mais maintenant,
13:23vous allez être encore plus pris à la gorge. »
13:25C'est ça qui est complètement fou.
13:25Et même sur le principe,
13:26on peut quand même se poser la question.
13:28Vous savez que vous avez 80% des Français
13:29qui sont contre les ZFE,
13:30qui veulent les abandonner.
13:31On a une surtransposition française
13:32qui est une habitude malheureusement en France.
13:34Il y a une directive européenne
13:35et nous, on a décidé de faire ça comme ça.
13:36Mais il n'était pas du tout obligatoire
13:37de faire ça comme ça.
13:39Sur l'AFD, on peut parler
13:40de l'influence française dans le monde.
13:41Moi, je vous conseille notamment
13:42la thèse de Pierre-William Frégonaise
13:44qui questionne ce que fait le Quai d'Orsay,
13:49ce que font les différents ministères
13:50depuis des années.
13:51Et on voit qu'on n'est pas,
13:51ou même les livres de Frédéric Martel
13:53qui parlent de ce qu'il faut aux Etats-Unis,
13:54on n'est pas à la page
13:55de ce qu'on peut faire
13:56pour être influent dans le monde.
13:57Quand on voit ce qu'a fait la Corée
13:58en quelques années,
13:59quand on voit ce que fait le Japon,
14:00quand on voit ce que fait d'autres pays,
14:02nous, on se dit...
14:03On a eu les JO qui ont encouragé une image
14:05grâce à ce qui a été organisé sur place.
14:07Mais on a du mal à promouvoir au maximum.
14:09On parle toujours de la francophonie,
14:10mais on a l'impression,
14:10en tout cas c'est la thèse
14:11que défend Pierre-William Frégonaise
14:12dans son livre,
14:13qu'il y a plein de petits trucs
14:14qui sont faits un peu partout,
14:15mais il n'y a pas de stratégie globale.
14:17Et dans l'AFD,
14:18parce que je vous disais,
14:18on peut penser que c'est bien
14:20d'aider d'autres peuples à se développer,
14:22mais on ne peut pas dire
14:22dans une situation
14:23où en fait notre argent
14:25peut distribuer au monde entier.
14:26On a le même diagnostic au départ.
14:28La seule différence,
14:29c'est que vous vous dites
14:29comme ça c'est mal fait,
14:30on arrête et on ne fait rien
14:32et c'est formidable.
14:33Et moi je dis,
14:33il faut réorganiser.
14:35Et c'est ça le sujet.
14:36Et la politique,
14:37ce n'est pas simplement de dire,
14:38on en parlera peut-être
14:39avec les réseaux sociaux
14:41pour les jeunes.
14:42Ce n'est pas de dire,
14:43ce n'est pas bien,
14:43donc on l'interdit,
14:44boum,
14:44et on n'explique rien.
14:45C'est la méthode.
14:46Et la politique,
14:47c'est aussi une méthode.
14:49C'est aussi expliquer,
14:50c'est aussi convaincre
14:51et trouver des solutions
14:52pour atteindre l'objectif.
14:55Mais quand la méthode n'est pas bonne,
14:57il ne faut pas renoncer à l'objectif.
14:58C'est juste ça que je veux dire.
14:59Un mot ?
15:00Oui, sur les ZFE,
15:02moi je trouve très curieux
15:04qu'on prenne cette décision-là
15:05qui paraît être une décision
15:07à contre-entend
15:07parce que quand on regarde
15:08les pays qui sont les pays voisins,
15:10la plupart des pays voisins
15:11et notamment l'Allemagne
15:12abandonnent les ZFE
15:14notamment parce qu'ils ont constaté
15:16que ce n'était pas très productif,
15:18que les résultats n'étaient pas si bons que ça
15:20et que même les résultats
15:21pouvaient être contre-productifs
15:22parce que ça produisait
15:24des poches de pollution
15:25en dehors des ZFE.
15:28Ça, c'est la première chose.
15:29Et puis la deuxième chose,
15:30je crois vraiment
15:31que si on veut faire progresser
15:33la cause écologique
15:35et j'en suis un fervent partisan,
15:38il faut arrêter avec l'écologie punitive.
15:40C'est-à-dire qu'il faut arrêter
15:41de taper sur les doigts des gens
15:42parce qu'ils ne font pas ci,
15:43parce qu'ils ne font pas ça,
15:44parce qu'ils polluent,
15:45parce que...
15:46On n'arrivera jamais
15:48à convaincre
15:49de la nécessité
15:51et de l'intérêt
15:52d'une transition écologique
15:54tant qu'on sera dans le punitif.
15:56Donc à mon avis,
15:57il y a plein d'autres choses
15:58à mettre en place
16:00que ces zones
16:01qui, encore une fois,
16:03sont quasiment
16:03socialement discriminatoires.
16:07On continue,
16:09Rémi Branco,
16:10avec vous,
16:10coup de gueule.
16:11Oui,
16:12coup de gueule
16:12face au gouvernement
16:13des robots.
16:15J'ai l'habitude ici
16:16de venir défendre
16:17mon département
16:17du lot
16:18et nos ruralités
16:19en ne demandant pas la lune,
16:20en disant juste
16:21qu'on souhaite
16:21dans nos ruralités
16:22que la République
16:22passe partout
16:23dans tous les territoires.
16:24Mais là, franchement,
16:25ce n'est plus possible.
16:26Je pense qu'on va péter un câble.
16:27Je vais vous prendre deux exemples.
16:29Il y a quelques mois,
16:29j'étais venu ici
16:30vous parler des écoles rurales
16:31qu'on me laissait de fermer
16:31dans nos villages.
16:33Parfois des classes,
16:34parfois des écoles.
16:35Pour nous,
16:35c'est épouvantable
16:36pour l'avenir de nos territoires.
16:39Décider sans aucune concertation
16:40avec les maires.
16:40Je vous passe sur les détails.
16:41Donc déjà,
16:42première robotisation
16:43de la politique.
16:44Deuxième,
16:45on fait des manifs,
16:45on monte des assos,
16:47on explique
16:47qu'on peut faire autrement.
16:48Des maires proposent
16:49des alternatives
16:49à ces fermetures.
16:51On ne nous écoute
16:51absolument pas.
16:52et c'est une autre fonctionnaire
16:54du département
16:55qui nous reçoit
16:56et qui dit
16:56écoutez,
16:56c'est comme ça,
16:57c'est pas autrement.
16:57Qui nous parle
16:58démographie,
16:58économie.
16:59Nous,
16:59on parle d'investissement,
17:00accompagnement des territoires.
17:01On a l'impression
17:01que c'est un robot
17:02qui nous dit game over
17:03comme dans les jeux vidéo.
17:04Donc il y a un sentiment
17:04d'inutilité,
17:06de condescendance,
17:07de mépris,
17:08d'un mur.
17:08Un robot qu'on a face à nous.
17:10Il y a 15 jours,
17:10j'étais venu vous parler ici
17:11des trains de la colère.
17:12Vous savez,
17:12ces lignes abandonnées,
17:13Cahors,
17:14Paris,
17:14Clermont-Paris,
17:15c'est déjà de l'humiliation
17:17quand on met une heure de plus
17:18que nos grands-parents
17:18pour aller à Paris
17:19depuis Cahors.
17:20Les années 60,
17:21on mettait une heure de moins.
17:22Bon,
17:22aujourd'hui,
17:23on fait une manif,
17:24on affraîte deux trains
17:25depuis Clermont,
17:25depuis Cahors.
17:26Vous avez 400 élus,
17:27chefs d'entreprise,
17:28associations qui montent à Paris,
17:30on manifeste devant la gare
17:30d'Austerlitz,
17:31on demande un rendez-vous,
17:32ministre.
17:33Vous avez oublié son nom,
17:33moi aussi,
17:34mais il aurait pu se faire connaître.
17:35Il refuse le rendez-vous
17:36et il nous met une réunion
17:37avec huit costumes
17:38cravate beige
17:39qui nous disent
17:39circuler,
17:40il n'y a rien à voir.
17:40Et l'humiliation va jusqu'à
17:41l'envoi du communiqué de presse
17:43avant la fin de la réunion
17:44par le ministre.
17:45Vous vous rendez compte ?
17:46Et quand vous avez du mépris
17:47et de l'humiliation à ce niveau,
17:49ça devient de la colère.
17:50Et si la République,
17:50elle ne passe pas dans tous les territoires,
17:52c'est la colère qui va y passer.
17:53Et vous le verrez dans les urnes,
17:54dans quelques mois,
17:54des gens très sérieux,
17:56très propres sur eux
17:56qui mettront des bulletins de la colère
17:57dans quelques mois
17:58si ça continue.
17:58Et donc,
17:59ça n'a rien donné du tout ?
18:00Rien du tout.
18:01On nous a promis de faire des réunions
18:02dans 15 jours,
18:03on réunira les comités,
18:04les trucs.
18:04C'est insupportable.
18:05Et on nous a promis
18:06que des rames
18:06qu'on nous avait promis
18:07pour 2025
18:08arriveraient en 2027
18:09promis cette fois-ci,
18:10les nouvelles rames.
18:11Franchement,
18:12il faut imaginer le niveau
18:13quand on revient,
18:14nous, dans le lot
18:14et que les habitants
18:15posent votre question.
18:16C'est-à-dire,
18:17alors ça a donné quoi ?
18:18Et que nous,
18:18on dit,
18:19on a été reçus
18:20par des hauts fonctionnaires.
18:21Quand vous êtes
18:21le maire de Clermont,
18:22le maire de Limoges,
18:23des présidents de départements,
18:24des parlementaires,
18:26et que vous dites
18:26que c'est un collaborateur
18:27du ministre
18:28qui nous a reçus.
18:29Il faut imaginer
18:29le niveau de mépris.
18:30Et l'excuse,
18:31en plus,
18:31franchement,
18:32l'excuse,
18:32c'est que le ministre
18:33est en déplacement
18:34avec le Premier ministre.
18:35François Bayrou
18:35ne peut pas se déplacer
18:36sans son ministre des Transports
18:37parce que,
18:38je ne sais pas quoi,
18:39alors qu'au même moment,
18:40vous avez 400 élus qui montent.
18:41Ou vous donnez un rendez-vous
18:42à un moment où vous recevrez.
18:44Il faut vous coordonner en amont.
18:45Il savait qu'on faisait ce train,
18:46j'en avais parlé,
18:47je pense,
18:4715 jours avant ici.
18:48Donc,
18:48ce n'est pas compliqué de dire
18:49« Attendez,
18:49décalez votre train,
18:51on le fait le lendemain,
18:52comme ça,
18:52je pourrais être là. »
18:53Il faut imaginer quand même
18:54ce que ça veut dire
18:55parce que vous avez
18:56la presse locale
18:56qui vous dit
18:57« Alors,
18:57ça a donné quoi ? »
18:58Et vous êtes obligés,
18:59vous,
18:59quand vous êtes élus,
19:00de montrer votre impuissance.
19:02Alors évidemment,
19:02vous avez beau jeu
19:03de râler contre le gouvernement
19:04mais vous-même,
19:05vous vous abimez
19:05quand vous faites ça.
19:06Parce que vos électeurs,
19:07vous vous dites
19:07« À quoi vous servez ? »
19:08Ça ne sert à rien.
19:09– Sophie de Monton
19:10nous a raconté
19:11à peu près la même histoire
19:12où elle était allée
19:12avec Loïc Le Floc
19:19de Costard.
19:20Le ministre ne les a pas reçus.
19:23Qui ne sont pas responsables.
19:24Et effectivement,
19:25un sentiment de mépris total.
19:27– Parce que quand on nous dise
19:28« Écoutez, désolé,
19:29il y a une crise,
19:29il y a une industrie de défense
19:31qu'il faut monter,
19:32on décale les investissements
19:33d'un an, deux ans. »
19:34Je veux dire,
19:34ça nous est déjà arrivé.
19:35On a l'habitude quelque part.
19:36Donc on sera contre
19:36mais au moins,
19:37on a une réponse
19:38et on a un dialogue.
19:39Pareil sur les écoles.
19:40Quand on nous dise
19:40« Écoutez, quoi qu'il arrive,
19:41on fait des économies,
19:42il faut supprimer
19:43d'une façon ou d'une autre
19:44quatre postes.
19:45Mais à la rigueur,
19:45quand on nous dise
19:46« Vous avez deux ans
19:47pour, entre collectivités,
19:49sur le territoire,
19:50essayez de voir
19:50comment vous pouvez
19:51nous faire une proposition
19:52qui supprime ces quatre postes. »
19:53On pourrait trouver
19:54des solutions intelligentes
19:54dans les territoires.
19:55Là, ça nous est imposé d'en haut.
19:57Il y a un truc inhumain.
19:59– Mais c'est aussi,
20:00pardon ce que nous a dit
20:00Yves Damécourt cette semaine
20:02à propos des maisons de santé,
20:03l'ARS qui ne les entendait pas.
20:05Ils se sont débrouillés tout seuls.
20:07Ils ont monté,
20:07ils ont trouvé un local.
20:08Ils ont fait venir des médecins.
20:09Ils ont trouvé des logements.
20:11Ils ont fait ça en marge
20:12parce qu'ils n'ont pas de réponse
20:13et qu'on leur dit,
20:14il faut attendre.
20:14On marque une pause,
20:15vous pourrez réagir
20:16sur le sujet tout de suite.
20:17– T'es-vous d'accord ?
20:18Valérie Expert.
20:19– Et nous continuons
20:20à parler donc de...
20:23Peut-être réagir,
20:24vous voulez réagir ?
20:25– Oui, je trouvais ça édifiant.
20:27Et en fait, ce qui m'étonnait...
20:29– Ce gouvernement des robots,
20:30c'est-à-dire qu'aujourd'hui,
20:30on est parti,
20:31on n'a pas de réponse.
20:32On a des ministres
20:32qui restent trois mois.
20:33– Ce qui me paraissait incroyable,
20:35c'est que finalement,
20:36on parle souvent
20:37de l'impuissance du politique
20:39ou des politiques.
20:40Et là, ce que j'entends,
20:42c'est que c'est le politique
20:43qui méprise le politique.
20:45Et la question, c'était
20:46est-ce que c'est ce gouvernement-là
20:48en particulier
20:49ou est-ce que c'est structurel ?
20:50Est-ce que c'est quelque chose
20:51qui transcende justement
20:53le gouvernement Bayrou ?
20:56– Marie-Ève,
20:57oui, vous aviez une réponse.
20:59– Oui, on a des ministres
21:00pour beaucoup
21:02qui n'ont aucune expérience
21:03depuis 2017.
21:06– Oui, mais là,
21:07Philippe Tabarro,
21:08Philippe Tabarro,
21:08le ministre des Transports,
21:10il est sénateur,
21:11il était en…
21:11– Oui, mais il était sénateur,
21:12il n'a jamais été maire,
21:14il me semble.
21:15Et donc, les entourages aussi
21:16sont des entourages
21:17qui se constituent
21:18pour ce gouvernement
21:20qui ne va durer pas très longtemps
21:22parce qu'il faut voir
21:22quand on vient du privé
21:23pour rentrer dans un cabinet,
21:25pendant trois ans après,
21:27on ne peut rien faire.
21:28Donc, on n'a que des hauts fonctionnaires
21:30qui vont d'un ministère
21:31à l'autre
21:32et toutes les infos
21:33ne remontent pas forcément.
21:34– Jusqu'au ministre.
21:35– On a une organisation
21:36très compliquée.
21:37– Mais là, l'info est là
21:37parce qu'il y avait toutes les chaînes d'info
21:39qui étaient là.
21:39Moi, j'ai bossé avec un ministre Le Folle,
21:41on avait des manifs agricoles
21:42dans tous les sens
21:43pendant cinq ans
21:43parce que vous avez
21:44un coup, c'est les viticulteurs,
21:45un coup, c'est le lait,
21:46un coup, c'est le porc.
21:47Vous les recevez.
21:48Si votre ministre de l'agriculture
21:49ne reçoit pas une manifestation
21:50d'éleveurs qui viennent au ministère,
21:52mais nous, le Premier ministre
21:53et le Président de la République,
21:54nous jetez dehors.
21:55– Il y a quand même manque
21:57de…
21:57– Mais là, le fait que le Premier ministre
21:59demande…
21:59– Ça consomme des partis politiques en plus.
22:01Le Premier ministre demande
22:01à son ministre de venir,
22:02le ministre, il ne peut rien faire.
22:03– Et vous imaginez Bayrou
22:04qui prétend venir de la province,
22:07etc., et qui dit à son ministre
22:08de la République,
22:08« Non, non, tu ne vas pas recevoir
22:09les 400 élus qui viennent
22:11de partout en France,
22:11de la diagonale du vide,
22:12tu viens avec moi
22:12parce que j'ai besoin de toi
22:14sur le déplacement. »
22:15– Parce qu'il a une annonce à faire,
22:17si François Bayrou était
22:17un haut fonctionnaire,
22:18bien comme il faut,
22:19je comprendrais,
22:20c'est un prémice technique,
22:21mais lui, il se prévaut
22:21de comprendre les territoires,
22:23de prendre le coup,
22:24d'aller à tout le temps à Pau.
22:25Bon, alors c'est sûr
22:25qu'il va en avion,
22:26il ne prend pas le train,
22:27mais quand même,
22:27il peut comprendre.
22:28Il sauve l'aéroport
22:29sur le frein de nos impôts.
22:31Mais il peut quand même
22:32comprendre ce que vivent
22:33des maires comme lui,
22:34de Limoges, de Clermont-Ferrand,
22:36de Tulle, de Brive, de Cahors.
22:37– Je veux dire,
22:39moi ce qui me dérange,
22:39c'est vraiment qu'on a,
22:40on semble avoir un manque
22:42de vision en termes
22:42d'aménagement du territoire
22:43et que, alors ça a déjà été dénoncé
22:45depuis de longues années
22:46par Christophe Guilloui,
22:47mais on a un système
22:48de métropolisation
22:49avec des décideurs
22:50qui sont tous dans les métropoles,
22:51qui ne fréquentent des gens
22:52que comme eux, souvent,
22:53et qui oublient tout simplement,
22:55qui oublient qu'il y a des Français
22:56qui vivent autrement,
22:58qui vivent, on parlait tout à l'heure,
22:59des banlieues et des périphéries
23:00en général,
23:01qui vivent dans la ruralité,
23:02dans nos campagnes,
23:03et qui n'ont pas
23:04les mêmes modes de vie
23:05et qui aussi ont besoin
23:06d'avoir des transports.
23:07Vous parlez de cette ligne là,
23:08moi je connais aussi la ligne
23:08qui va vers le Havre, par exemple,
23:10où le trajet avait été rallongé
23:12pendant très longtemps.
23:13Et en fait, ça change complètement
23:14la vie de ces gens-là
23:15et ils se sentent,
23:16à juste titre,
23:17méprisés et en plus,
23:18ils n'ont pas de réponse.
23:19Vous parlez du manque de réponse.
23:20Quand vous vous dites,
23:21avant on allait plus vite,
23:23maintenant on est censé aller mieux
23:24et en fait, c'est plus long,
23:26pourquoi ?
23:27Qu'on explique aux gens
23:27et quel est le projet pour la suite ?
23:29Est-ce qu'il y aura plus
23:30de transports en commun ?
23:31Est-ce que s'il y a moins de trains,
23:32il y aura finalement des bus ?
23:32Est-ce qu'on va remettre
23:33de l'argent là-dedans ?
23:34Il y a un manque de clarté
23:37sur le plan,
23:37sur la projection
23:38et malheureusement,
23:39alors quand vous habitez à Paris,
23:41que vous avez le métro,
23:41vous n'avez pas de problème
23:42de vivre comme ça
23:42pendant 100 ans,
23:43ça ne risque pas de changer.
23:44Mais pour ces territoires-là,
23:46c'est compliqué.
23:46Qui a été au commissariat au plan
23:47et qui aurait dû anticiper
23:49ce genre de choses.
23:50Oui, mais l'aménagement du territoire,
23:54c'est quelque chose
23:55qui s'inscrit dans la durée.
23:57Oui, mais il pourrait impulser.
23:58Et non, mais là,
23:59vous savez très bien
24:00la situation du Premier ministre,
24:01c'est d'arriver à avoir
24:02un budget pour l'année prochaine
24:03et donc d'ici là,
24:05il ne va pas lancer
24:06une grande politique
24:07d'aménagement du territoire.
24:08Quoi qu'il en dise,
24:09matériellement,
24:10il n'a pas le temps.
24:11Et c'est vrai que ça a été
24:12négligé auparavant
24:13et on est en train
24:13de payer actuellement
24:14tout ce qui a été négligé
24:16auparavant.
24:17Mais vous voyez le fossé vertigineux,
24:18c'est-à-dire qu'on a inauguré
24:19des lignes LGV.
24:21TGV à Bordeaux, à Strasbourg.
24:22Et à chaque fois,
24:23vous aviez le Président de la République,
24:24le Premier ministre.
24:25Et nous, on vient juste demander
24:27de rouler aussi vite
24:28que dans les années 60.
24:29Et le ministre ne descend même pas.
24:32C'est la ligne 10.
24:33Il va de rue du Bac,
24:35de Sargent-Main-des-Prés
24:36jusqu'à la gare d'Austerlite.
24:37Ça lui prend un quart d'heure
24:38en métro.
24:38Non mais c'est une honte.
24:39Il n'y a même pas besoin
24:40de mettre le pimpon.
24:40C'est une honte.
24:41Parce que c'est source d'angoisse
24:43en plus quand vous devez
24:44prendre ces trains
24:44parce que vous ne savez pas
24:45si vous allez arriver
24:46à destination.
24:47Ils tombent en panne.
24:48Il y a des problèmes régulièrement.
24:50Lundi matin, j'ai eu une heure de retard.
24:51J'ai loupé ma réunion dans le lot.
24:53Parce qu'une heure de retard.
24:54Pourquoi ?
24:54Parce qu'au départ d'Austerlitz,
24:55il y avait un problème de locomotive.
24:56Il a fallu en raccrocher une autre.
24:58Lundi matin, tu sais très bien
24:59que tu as un train,
25:00il faut une locomotive qui marche.
25:01Ce n'est pas la météo,
25:02ce n'est pas une vache
25:02qui s'est mise au bord de la route.
25:04Parce que des fois,
25:04il peut y avoir des intempéries.
25:05Ça arrive.
25:06Mais là, franchement,
25:07il y a un moment,
25:07on a délaissé,
25:08on a désinvesti.
25:10C'est pour les gens.
25:10C'est une honte.
25:11Vous pouvez passer la nuit
25:12sans chauffage dans un train.
25:13On vous apporte, vous savez,
25:14SNCF assistance.
25:15Ça vous empoisonne
25:16puisque ça vous nourrit.
25:17Mais il faut imaginer derrière.
25:19Et alors maintenant,
25:20comme il y a les réseaux sociaux,
25:21par chance pour la SNCF,
25:22on ne capte rarement dans ces trains.
25:24Donc il n'y a pas les vidéos
25:25en direct de ce qui se passe.
25:26Mais on en rigole.
25:28Mais franchement,
25:28c'est l'horreur.
25:29On lance un appel
25:30à Philippe Tabarro
25:32qui vous donne une réponse.
25:34C'est insensé.
25:35Qui viennent dans le lot
25:36et qui descendent la ligne.
25:39Finalement,
25:39ça recoupe complètement
25:41le problème des ZFE.
25:43C'est-à-dire qu'en fait,
25:43il y a des territoires
25:44qui échappent complètement
25:46au scope du politique
25:48sur les modes de vie.
25:50Et de la même façon
25:51que les gens qui vivent en banlieue
25:53sont dégueux
25:53et que s'ils veulent rentrer
25:55dans les centres-villes,
25:56ils vont devoir payer.
25:57Vous, pareil,
25:58vous êtes des provinciaux.
26:00Donc si vous voulez monter à Paris,
26:02démerdez-vous.
26:03Alors, je vous propose
26:04qu'on marque une toute petite pause.
26:05Et puis avec vous,
26:06Marie-Ève Malouine,
26:06on va parler de la loi
26:07de narcotrafic
26:08qui a été définitivement
26:10approuvée hier.
26:11Qu'est-ce que ça va changer ?
26:13Et en quoi est-ce que c'est
26:14peut-être un pas de plus
26:15pour lutter contre ce narcotrafic ?
26:18A tout de suite.
26:19Sud Radio,
26:20le 10h midi,
26:22mettez-vous d'accord.
26:22Valérie Expert.
26:24Avec vous sur Sud Radio
26:25jusqu'à midi
26:26pour commenter l'actualité.
26:27Et l'actualité,
26:28c'est la loi narcotrafic.
26:29Et c'était votre coup de cœur,
26:31Marie-Ève Malouine ?
26:32Oui,
26:32je reviens à la méthode
26:33puisque c'est un sujet
26:34qui m'intéresse.
26:35Et là,
26:35je trouve que sur la loi
26:36narcotrafic
26:37qui est partie au départ
26:38d'un rapport au Sénat
26:40de deux sénateurs,
26:40un LR,
26:41un PS,
26:42on a eu un constat,
26:43un état des lieux
26:44qui a permis
26:44une prise de conscience
26:46du fait que les narcotrafiques
26:47envahissaient la France,
26:49avaient une stratégie
26:51puisqu'ils s'étendent
26:52depuis l'Amérique du Sud
26:55où d'autres groupes
26:55sont revenus d'Europe de l'Est.
26:57On l'a vu en Équateur,
26:59ils ont démontré aussi
27:00qu'ils étaient capables
27:02d'anéantir complètement un pays
27:03parce que l'Équateur
27:04était un des pays
27:04les plus sûrs d'Amérique du Sud
27:06et c'est devenu
27:06l'un des plus violents.
27:08Et donc,
27:08ils s'organisent,
27:09ils arrivent en Europe
27:10et ce rapport a permis
27:11de le faire.
27:12Ça a permis
27:13de faire l'état des lieux
27:14et la prise de conscience
27:16par rapport à des maires
27:18de villes moyennes
27:19qui disaient
27:19« Moi, j'ai des problèmes
27:20de drogue,
27:21vous êtes gentils,
27:22mais chez vous,
27:23ce n'est pas forcément
27:23très grave. »
27:25Et on a compris
27:25qu'il y avait quelque chose
27:27qui se passait
27:27et la loi a finalement
27:29pu être adoptée
27:30mis à part LFI
27:31qui a des tas d'autres
27:33considérations
27:34dont on pourra parler
27:35mais qui n'ont rien à voir
27:36avec le sujet.
27:38Et je trouve
27:39que c'est une bonne méthode
27:40parce qu'avant le texte
27:42qui peut paraître dur
27:43à certains sur le papier,
27:44on a les explications,
27:46on sait pourquoi on le fait.
27:47La seule chose,
27:48c'est sur les messageries cryptées,
27:51où je n'arrive pas
27:51à comprendre
27:52parce que pour moi,
27:53dire qu'on ne peut pas
27:54décrypter les messages,
27:56c'est comme si on avait dit
27:57au moment de l'installation
27:58du téléphone,
27:59on ne peut pas écouter
28:00les gens sur leur ligne
28:00téléphonique
28:01puisque c'est du domaine
28:02du privé.
28:04Qu'est-ce qu'elle prévoit
28:05la loi ?
28:06Ça n'a pas été voté
28:08parce qu'il y avait
28:08une grosse opposition.
28:09Quels sont les points
28:11importants ?
28:11Ça donne des moyens
28:12aux policiers,
28:14ça donne des moyens
28:14supplémentaires
28:15pour investiguer,
28:17ça permet
28:18de mettre
28:20à l'écart
28:21aussi les narcotrafiquants
28:22quand ils sont pris,
28:23d'améliorer
28:24la saisie des biens
28:25et c'est surtout
28:26les techniques
28:27des policiers
28:27qui vont pouvoir
28:28davantage travailler
28:30et investiguer
28:31et obtenir des résultats.
28:33Oui, réaction ?
28:34Tant mieux
28:35parce qu'on a vu
28:36les attaques
28:37contre les prisons
28:38il y a quelques jours.
28:41Apparemment,
28:41il y a des personnes
28:41qui ont été attrapées,
28:42on ne sait pas exactement
28:43qui est derrière
28:43mais visiblement,
28:44ce serait lié
28:46au narcotrafique.
28:47On est quand même
28:47arrivé à un stade
28:48extrêmement inquiétant.
28:50Quand j'en parlais
28:50autour de moi,
28:51on me disait
28:51« Ah oui, c'est arrivé,
28:52mais vous avez mémoire
28:54d'attaques comme ça
28:54coordonnées
28:55contre des prisons
28:56en France ? »
28:56Non, pour en avoir parlé
28:57avec des responsables
28:58policiers,
29:01ils disent que c'est
29:02très grave.
29:02Ce n'était jamais arrivé
29:03à ce niveau-là
29:03et j'ai l'impression
29:04que c'est passé un peu
29:05comme une lettre à la poste
29:06parce qu'on avait
29:07malheureusement l'habitude
29:08d'attaques
29:08contre des commissariats,
29:09contre des violences
29:10contre des policiers
29:11et là, clairement,
29:12des attaques coordonnées
29:13contre des prisons,
29:14des attaques contre
29:14les logements
29:15des agents pénitentiaires,
29:17c'est extrêmement grave.
29:18Donc j'espère,
29:18je ne sais pas si cette loi
29:19en particulier permettra
29:20d'agir en tout cas
29:21à la racine
29:22parce qu'on a clairement
29:23le narcotrafique
29:23qui s'est diffusé en France.
29:24Il n'est certainement pas exclu
29:25que ce soit une réaction
29:27puisque ça partait
29:28dans tous les sens
29:29mais il y avait
29:29une coordination
29:30de l'idée
29:30de faire tout
29:31en même temps.
29:33Ça, ça apparaissait
29:33même si les méthodes
29:34étaient très différentes
29:35et ça pouvait passer
29:37pour une coordination.
29:39Il y a aussi
29:39les plateformes
29:40qui vont être visées
29:42parce qu'on sait maintenant
29:43que la livraison de drogue
29:46se fait grâce à des plateformes
29:48et qui ne peuvent pas faire
29:50comme si elles ne le savaient pas.
29:51Sur votre téléphone portable,
29:52vous pouvez commander
29:52à avoir un gamin
29:54de 13-14 ans
29:55qui vient vous livrer
29:57à domicile.
29:58Donc pour les policiers,
29:59ce n'est pas du tout
29:59la même façon d'enquêter.
30:00On le voit
30:01après quand on attrape
30:03celui qui vient dealer
30:05et en fait,
30:05il a très peu sur lui
30:06et on ne peut pas remonter
30:07sur la filière
30:08parce que ce sont des gens
30:08qui n'hésitent pas
30:09à assassiner des mineurs
30:11et torturer des mineurs
30:13de 15-16 ans.
30:14Et là, sur les attaques,
30:15il y a quand même eu
30:1626 arrestations
30:17dont des gens
30:18de la DZ Mafia
30:18à Marseille
30:19qui est la bande
30:20la plus réputée
30:22dont les chefs oeuvrent
30:23depuis la prison.
30:24La question que je me pose
30:26en lisant la dépêche AFP,
30:28les socialistes ont voté pour
30:30tandis que la majorité
30:31des écologistes
30:31et des copunistes
30:32se sont abstenus.
30:33Comment est-ce qu'on peut
30:34s'abstenir sur un texte
30:35comme celui-là ?
30:35Comment est-ce qu'un homme,
30:38une femme,
30:38normalement constituée,
30:39peut dire
30:39je ne vais pas signer un texte
30:41qui va lutter
30:42contre le narcotrafic ?
30:43Alors, l'une des explications,
30:45c'est le respect du droit,
30:47des droits de la défense
30:48parce que notamment,
30:49on proposait
30:50que les policiers
30:51dans les dossiers
30:53ne donnent pas tous
30:54les moyens
30:55qu'ils utilisent
30:56pour remonter
30:57les trafics
30:59parce que ça donne
30:59des indications
31:00aux trafiquants.
31:02Donc en France,
31:03il y a eu
31:03une levée de bouclier,
31:04certains de dire
31:05qu'il faut respecter
31:06les droits de la défense
31:07et on sait que ça se fait
31:08en Italie
31:09et j'ai vu
31:10une avocate
31:11du côté
31:12des illégaux,
31:15enfin des dealers italiens
31:17qui disaient
31:17ça ne nous empêche pas
31:18de travailler.
31:19Mais on a des principes
31:20comme ça,
31:20comme sur les messageries,
31:21ce n'est pas passé.
31:23Honnêtement,
31:23je n'arrive pas
31:24à comprendre
31:24où est le problème
31:25quand il s'agit
31:26de narcotrafiquants
31:27de pouvoir déverrouiller
31:29leur messagerie.
31:29On va vous dire
31:30oui,
31:30mais si on commence
31:31avec les narcotrafiquants
31:32après ce sera vous...
31:32Mais avec le téléphone,
31:33c'est pareil,
31:33quand vous êtes sur écoute
31:34dans le cadre d'un trafic,
31:35c'est la même chose.
31:36Évidemment,
31:37je suis favorable
31:37à cette loi,
31:38y compris parce qu'on voit
31:39arriver les narcotrafiques
31:40dans nos ruralités.
31:40Vous aussi dans la ruralité,
31:42de plus en plus.
31:42Et que ça fait système
31:43et à mesure qu'on les fait fuir
31:44des grandes villes,
31:45on les retrouve
31:46en base arrière
31:47dans nos ruralités
31:48et ça fait système.
31:49Et il y a des gens
31:50qui en vivent déjà
31:50dans des petites communes rurales.
31:53Mais j'ai presque envie
31:53de vous dire,
31:54par provocation,
31:55mais heureusement
31:55que les VR et les communistes
31:57sont là pour porter
31:58une voix un peu différente
31:58parce qu'elle va passer
31:59cette loi.
32:00Mais heureusement
32:00qu'en France,
32:01on a quand même
32:01des partis
32:02qui vont tirer
32:03la sonnette de l'arme
32:04à dire attention,
32:05liberté,
32:05attention, attention.
32:07Ils s'abstiennent.
32:08Ils ne vont pas
32:08s'opposer à cette loi.
32:10C'est de la posture,
32:10c'est de l'idéologie.
32:12Il faut que ce débat existe
32:12et y compris
32:13pour poser certaines limites
32:15s'il y avait des majorités
32:16qui allaient trop loin
32:16dans l'autre sens.
32:17En l'occurrence,
32:18j'estime qu'on ne va pas
32:18trop loin.
32:19Heureusement qu'on fait
32:20passer cette loi
32:20et quelque part
32:21en s'abstenant,
32:22c'est simplement,
32:23ils ont aussi une histoire
32:24les écolos.
32:24C'est un parti libertaire,
32:26libertarien.
32:27Ils ne vont pas valider...
32:28On parle de narcotrafic,
32:30on ne parle pas
32:30de fumée du cannabis.
32:31Je ne suis pas écolo.
32:32On parle de narcotrafic,
32:33on parle de gens
32:36qui vendent de la drogue
32:38à vos enfants,
32:39qui trafient de l'argent.
32:40Après,
32:40ils peuvent aussi dire
32:41qu'il manque un volet prévention.
32:43Et c'est vrai
32:43parce que cette loi,
32:44c'est une loi d'urgence
32:45pour avoir un volet
32:47de répression,
32:48de fermeture
32:48de certains commerces,
32:49de blanchiment.
32:49Et c'est absolument nécessaire.
32:50Mais qu'est-ce que vous voulez faire
32:51de la prévention
32:51avec les narcotrafiquants ?
32:53On ne parle pas des consommateurs encore.
32:54On ne parle pas de ça.
32:55Il faudrait.
32:56Mais ce que je veux dire,
32:57moi ce qui me fait un peu peur
32:58dans tout ça,
32:58c'est que j'ai l'impression
32:59qu'on a pas mal d'années de retard.
33:01Et que ça va très vite.
33:02Vous parliez d'Équateur.
33:03C'est vrai que
33:04dans nos régions aussi,
33:05ça avance.
33:06Regardez à Madrid
33:07le très haut fonctionnaire
33:08en charge de la répression
33:09des narcotrafiques
33:11qu'on a retrouvé
33:12avec je ne sais plus
33:12quelle somme d'argent
33:13en liquide
33:14chez lui
33:15issue des narcotrafiques.
33:16Il faut imaginer
33:17la gangrène
33:17et le niveau de corruption.
33:20Il y a la face immergée
33:20puis il y a une face émergée
33:22qu'on ne voit pas encore
33:24qui est terrible.
33:25Donc j'ai très peur
33:26qu'on arrive déjà un peu tard.
33:27Mathias ?
33:28Oui, c'est toi
33:29qui a un mérite rassurant
33:31c'est qu'elle montre
33:32que le politique,
33:33les politiques
33:34ont pris conscience
33:35qu'il y avait effectivement
33:36une cartélisation
33:37du trafic de drogue
33:38et qui est une cartélisation
33:41donc très organisée,
33:42structurée.
33:44Ça, on s'en aperçoit
33:45parce qu'en fait,
33:47ce trafic,
33:48il s'est extrêmement développé
33:50dans des villes moyennes
33:51et même dans des petites villes.
33:52Et c'était ça
33:53l'indice de la cartélisation.
33:55Et moi, je crois
33:55qu'on pourra
33:56lutter contre ça
33:58uniquement
33:58si on s'attaque
34:00aux flux financiers,
34:01aux flux économiques
34:02et c'est un peu
34:04ce qu'avait dit
34:04Gérald Darmanin,
34:05c'est que la priorité
34:06était de saisir
34:08justement
34:08les biens
34:10même de façon préventive,
34:12de, comment dire,
34:13de fermer les comptes,
34:15d'empêcher l'économie
34:16de la drogue.
34:18Et tant qu'on
34:19ne s'attaquera pas
34:21à cette économie parallèle
34:22d'une façon radicale,
34:24on pourra faire
34:25toutes les places nettes
34:25qu'on veut
34:26qui, c'est un peu
34:27de la com',
34:28parce que ça ne sert
34:29à rien.
34:30Donc, je crois
34:31que pour le coup,
34:33on a le début
34:34d'un élément
34:35de réponse.
34:36Après, encore faut-il
34:37que ce soit
34:38appliqué
34:39unanimement
34:41dans le respect
34:41des libertés
34:42effectivement fondamentales.
34:44Ça, ça me paraît
34:44aussi extrêmement important
34:47de garantir ça.
34:48Mais pour moi,
34:49la clé, c'est l'économie
34:50et s'attaquer
34:51aux flux économiques.
34:53Juste un mot
34:54sur Antoine Léaumont,
34:55député LFI,
34:57qui dit
34:58« Dealer,
34:59ce n'est pas
34:59un métier de rêve
35:00et il déplore
35:01les risques professionnels
35:02des dealers,
35:03le risque
35:04de se faire
35:05arrêter,
35:07le risque
35:07de se faire
35:08torturer
35:08par les trucs. »
35:09Donc, voilà.
35:10Il y a même...
35:11Mais là,
35:12le drame
35:12d'Antoine Léaumont,
35:13c'est qu'en disant ça,
35:15il s'attaque
35:16en fait
35:16aux habitants
35:16des quartiers populaires.
35:17Parce que si,
35:18demain,
35:19on ne s'en prend pas
35:19au narcotrafic,
35:20c'est les habitants
35:20des quartiers populaires
35:21qui sont les premières victimes.
35:22Qui prend des balles perdues
35:23à Marseille ?
35:24Ce n'est pas des grands bourgeois,
35:25c'est les habitants
35:25des quartiers populaires.
35:26Qui, en Seine-Saint-Denis,
35:27est victime ?
35:27Quelles familles sont gangrénées
35:29par la drogue ?
35:29Quelles familles voient
35:30des enfants partir
35:31et risquer leur vie
35:32tous les jours ?
35:33Et donc,
35:33Antoine Léaumont,
35:34député LFI,
35:35défend la profession de dealer,
35:36mais c'est une insulte
35:37à toutes les familles
35:38des quartiers populaires
35:39qui sont victimes
35:39de ces trafils.
35:40Il y a même des dealers
35:41qui travaillent le 1er mai,
35:42et vous vous rendez compte ?
35:43Ils n'ont pas le droit.
35:45La position de LFI,
35:46en général,
35:48est tout à fait immorale
35:50sur la drogue
35:50puisqu'effectivement,
35:51il y a des jeunes
35:51qui tombent là-dedans,
35:52soit consommateurs
35:53à qui ça peut être la vie,
35:54soit qui y vont
35:55pour les aspects économiques
35:56et l'aspect économique
35:57était effectivement essentiel
35:59puisque tant que des personnes
36:00considéreront
36:02qu'elles peuvent gagner
36:03beaucoup d'argent rapidement
36:04sans être inquiétées,
36:06ils font un simple calcul.
36:06Souvent,
36:07on prend les délinquants
36:08pour des idiots
36:08et ils ne sont pas
36:09nécessairement idiots.
36:10Ils font un calcul en disant
36:11je peux gagner énormément
36:11en très peu de temps
36:12et quelle sera la réponse
36:13pénale en face ?
36:14Si elle est faible,
36:15finalement,
36:16ils sont gagnants.
36:17Si elle arrive trop tard,
36:18si les amendes
36:19sont insuffisantes,
36:21si les biens saisis
36:22à saisir ne sont pas saisis,
36:24ils peuvent se dire
36:24que le calcul est simple.
36:25Et malheureusement,
36:26effectivement,
36:27ça permet à ces gens-là
36:28de développer tout un réseau
36:29en France,
36:31non seulement dans les métropoles,
36:32mais au-delà des métropoles,
36:33dans la ruralité,
36:34dans les villes moyennes
36:34et les petites villes,
36:35ce qui n'était pas le cas
36:36il y a encore quelques années.
36:37Et en plus,
36:38on doit se poser une question
36:39sur la place de l'État
36:41là-dedans
36:41parce que si vous avez
36:42des personnes qui sont,
36:43on voyait des attaques de prison,
36:45qui attaquent,
36:45qui sont capables
36:46d'attaquer nos prisons,
36:47quelles seront les peines
36:47pour ces gens-là ?
36:48Je vous pose toujours la question,
36:49quelles seront les peines ?
36:50Est-ce qu'on leur fera
36:51une petite table sur la main
36:51ou est-ce qu'on considérera
36:52que ces personnes
36:53font d'une certaine manière
36:54une réguerre pour l'État ?
36:55Il y a des peines
36:56qui sont réappliquées.
36:57Quand on s'attaque
36:57à un représentant de l'État,
36:59mais ce qu'il faut voir,
37:00ça s'attaque par exemple
37:01au gel des actifs
37:03des narcotrafiquants.
37:03On parle des narcotrafiquants,
37:05on ne parle pas des dealers.
37:06Les narcotrafiquants
37:07sont capables,
37:08l'an dernier,
37:09il y a deux ans,
37:10on avait saisi un sous-marin.
37:13Ils sont tout à fait capables,
37:14ils viennent d'Amérique du Sud,
37:15quand c'est bouché
37:16au niveau d'un côté,
37:18ils passent de l'autre côté.
37:19Et l'enjeu,
37:20c'est qu'ils arrivent,
37:21ils ne quittent pas les capitales,
37:22ils veulent aller plus loin
37:24et tendre leur marché.
37:25Et ils arrivent dans des ports
37:26où ils font d'un chantage
37:27au docker,
37:29c'est où ils collaborent,
37:30où ils sont morts.
37:31Et donc,
37:32il y en a eu quelques-uns
37:32au Havre
37:33qui n'ont été retrouvés,
37:35assassinés.
37:36Et on voit bien
37:36comment ça se passe
37:37aux Pays-Bas,
37:38qui est le pays
37:39où ça a commencé.
37:40Et là,
37:40ils veulent faire
37:40la même chose en France.
37:41Donc,
37:41la question,
37:43ce n'est pas la question
37:43de la peine,
37:44c'est d'arriver à remonter
37:45les filières,
37:45parce que ceux qui dirigent ça,
37:47ils ne sont ni en France,
37:48ni aux Pays-Bas,
37:49ni en Amérique du Sud,
37:50ils sont dans des paradis fiscaux
37:51et ils dirigent,
37:53ils sont inattirables.
37:54Donc,
37:54effectivement,
37:55il n'y a que
37:56par les actifs financiers
37:57qu'on peut les joindre,
37:58une coopération aussi.
37:59Ça a commencé avec Dubaï
38:01parce que beaucoup sont là-bas.
38:02Mais c'est quelque chose
38:03qui est planétaire.
38:05C'est ça l'enjeu.
38:05C'est ça qu'il faut attaquer
38:09au niveau du pays
38:10parce que ça va jusque
38:11dans des petits villages.
38:12Mais c'est tentaculaire.
38:14C'est indispensable,
38:14mais c'est assez inefficace
38:15parce que pour un dealer
38:17qui va être arrêté
38:17et bien présent,
38:18il y en aura 10
38:19qui seront derrière.
38:20C'est pour ça
38:21qu'on parle de narco-trafiquants
38:23avec ces au-dessus.
38:24On va marquer une pause
38:25et nous continuons
38:26à débattre avec vous
38:28sur Sud Radio.
38:31Sud Radio,
38:32le 10h midi,
38:33mettez-vous d'accord,
38:34Valérie Expert.
38:36De retour avec vous
38:37sur Sud Radio jusqu'à midi.
38:39Parlons de la proportionnelle.
38:40François Bayrou
38:41qui consulte
38:42les avis divers.
38:44Le Premier ministre
38:44va recevoir
38:45tous les chefs de parti.
38:46Ce matin,
38:47il recevait Marine Le Pen.
38:49C'est le groupe
38:50le plus important
38:50à l'Assemblée nationale.
38:53Qu'est-ce que...
38:54La proportionnelle,
38:55c'est un peu
38:55un serpent de mer.
38:56Marie-Marie Malouine,
38:58c'est un peu l'arlésienne,
38:59un peu le baronné.
39:02Est-ce que là,
39:02il y a une volonté politique ?
39:05Il y a une volonté politique
39:06de la part de François Bayrou
39:07puisqu'il a toujours
39:09prôné la proportionnelle
39:10comme le Rassemblement national,
39:12comme les petits partis
39:14qui veulent pouvoir exister
39:15sans avoir besoin
39:16de créer des alliances.
39:18Ce qui a changé,
39:18moi j'ai longtemps été
39:19défavorable,
39:20je suis perplexe maintenant,
39:22c'est que l'Assemblée
39:22qu'on a,
39:23on aurait la même
39:25dans le cadre
39:25d'une proportionnelle.
39:28Mais le problème
39:29de la proportionnelle,
39:31c'est que c'est un scrutin
39:31de listes
39:32et on aura
39:33à ce moment-là
39:34des candidats médiatiques.
39:36Moi, je l'ai vu
39:36sur certaines listes
39:37européennes,
39:38par exemple,
39:39où je me souviens
39:39d'un candidat
39:40qui voulait absolument
39:41être sur la liste
39:42à un poste éligible
39:43et qui avait dit
39:43au parti dont il voulait
39:44l'investiture,
39:45sinon je fais un scandale
39:46médiatique
39:47et ça a marché.
39:48Il y a prescription.
39:48mais ça ne va pas
39:50arranger la déconnexion
39:52puisqu'on va aller chercher
39:53les gens qui sont
39:54dans les médias,
39:55qui sont populaires,
39:56qui sont connus,
39:57etc.
39:57et non pas ceux
39:58qui seront dévoués
40:00à leur terrain
40:01dont ils sont déjà
40:02de plus en plus coupés.
40:03L'autre côté,
40:04c'est que c'est vrai
40:05que la vie politique
40:06a changé,
40:07on n'est plus
40:07dans un droit de gauche
40:08qui se reconnaissait
40:10dans un scrutin
40:11majoritaire
40:12et le scrutin proportionnel
40:14permet de représenter
40:15différentes familles politiques.
40:17Après,
40:18est-ce qu'on le fait
40:19au niveau du département,
40:21de la région,
40:22certains même disent
40:23du pays,
40:25est-ce qu'il y a
40:26une prime majoritaire
40:27pour avoir une majorité
40:28quand même ou pas,
40:29à quel niveau on la met ?
40:30Et ça,
40:30à chaque fois qu'il y a eu
40:31des débats là-dessus,
40:32à la fin,
40:32ça s'est arrêté
40:33parce qu'on n'arrivait pas
40:34à se mettre d'accord.
40:35Mais là,
40:35il y a un intérêt politique
40:36d'une majorité
40:37de groupes à l'Assemblée.
40:39Vous qui faites partie
40:40d'un parti
40:41qui n'est pas représenté ?
40:42À titre personnel,
40:43moi je suis pour la proportionnelle,
40:44c'est un sujet
40:45que je connais bien.
40:47En fait,
40:47c'est un serpent de mer.
40:48Pourquoi ?
40:48Parce qu'on a beaucoup
40:50de politiques
40:51qui ne connaissent pas
40:52le sujet des institutions.
40:53Si vous lisez,
40:54vous pouvez lire
40:54Alain Perfitte
40:55quand on parle bien,
40:56on voit bien
40:56que la proportionnelle
40:57ce n'est pas simplement
40:58quelque chose de statique,
41:00il faut voir
41:00les modes de scrutin
41:01comme quelque chose
41:02de dynamique
41:03qui ont une incidence
41:04sur les systèmes de partis.
41:05C'est-à-dire que
41:06quand on regarde,
41:07je comprends l'argument
41:07de dire que l'Assemblée
41:08actuellement,
41:09issue des législatives
41:10anticipées de 2024,
41:11serait quasiment équivalente
41:12à un système
41:13proportionnel.
41:14Sauf qu'en fait,
41:14c'est faux
41:15puisque les alliances
41:17seraient différentes
41:17et il y a des nouveaux partis
41:19qui peuvent émerger.
41:20Typiquement,
41:20le PS,
41:21tout le monde le sait,
41:21tout le monde le dit,
41:22ne serait pas forcé,
41:23n'aurait pas été forcé
41:23d'être avec Mélenchon.
41:25À droite,
41:25vous aurez d'autres partis.
41:26Et regardez,
41:27il y a différents modes
41:28de proportionnel
41:28et souvent,
41:29on ne fait pas la proportionnelle
41:29parce qu'on dit
41:30c'est compliqué,
41:31on ne s'en mêle pas.
41:31C'est très simple.
41:32Quand est-ce qu'on est
41:33le proportionnel ?
41:33On est le proportionnel
41:34en 1919,
41:35en 1924,
41:36proportionnel sur la 4ème République,
41:37donc 46,
41:3851,
41:39il y a un système
41:39d'apparentement.
41:40Donc tout le mythe
41:41de la 5ème République
41:42qui dit,
41:43regardez la proportionnelle
41:44sur la 4ème République,
41:46c'est faux
41:46puisqu'en fait,
41:47le système qui a été mis en place
41:48dont on parle souvent
41:48sur la 4ème République,
41:49c'est le système
41:50avec apparentement,
41:51je vous fais simple,
41:51mais en gros,
41:52c'était par...
41:52Il y a une proportionnelle
41:54plus près de nous
41:54sous la 5ème,
41:55en 86,
41:56c'est pas la peine
41:57de revenir sur le point.
41:57C'était par département,
41:58juste pour finir,
41:59c'était par département
42:00avec un système
42:00qui permettait aux...
42:02qui empêchait le RPF
42:04notamment d'avoir des élus.
42:06Et en 86,
42:06pour vous donner l'exemple
42:07pour parler de 86,
42:0886,
42:09vous avez le scrutin
42:10à la proportionnelle
42:11par département,
42:13sans système d'apparentement.
42:15Le FN à l'époque
42:16fait quasiment 10%,
42:17donc considéré
42:17comme un petit parti,
42:18mais ça pour être à gauche,
42:19c'est pareil.
42:19Il fait quasiment 10%,
42:20il a 35 députés.
42:22En 88,
42:22donc deux ans après,
42:23il fait quasiment
42:24le même score,
42:25il a un seul député.
42:26Et en fait,
42:26c'est ce qui déplaît aux Français,
42:28les Français sont largement
42:29des soutiens à la proportionnelle,
42:31on a 78% de soutien
42:32pour l'instant,
42:33parce que justement,
42:34ils se rendent compte
42:34qu'il y a un problème
42:34de représentation.
42:35Et je rappelle pour terminer,
42:37le rôle de l'Assemblée,
42:38Benjamin Morel en parle très bien,
42:39c'est de représenter,
42:41de contrôler,
42:41légiférer,
42:42mais représenter,
42:43il compte aussi.
42:44Et on a créé
42:44des majorités
42:45complètement artificielles
42:47parce que Michel Debré
42:48était obsédé,
42:49c'est le rédacteur principal
42:50de la Constitution
42:50de la Vème République,
42:51par un système bipartisan.
42:52Et en fait,
42:53on n'est pas dans un système bipartisan.
42:54Elle est à France,
42:54elle n'est pas comme ça.
42:55La question est-ce qu'ils vont réussir
42:57à se mettre d'accord cette fois-ci ?
42:58Moi, c'est le doute que j'ai.
42:59Je pense qu'ils auront du mal
43:00à se mettre d'accord
43:01parce que chacun réfléchit
43:02en fonction de ses intérêts.
43:03Donc le Rassemblement national
43:04voudra une prime majoritaire
43:05que les autres ne voudront pas
43:06précisément
43:07pour ne pas mettre
43:08le Rassemblement national au pouvoir.
43:09Et que le RN ni le FN
43:10n'a jamais réclamé auparavant,
43:12mais qu'elle réclame maintenant.
43:13C'est bizarre.
43:13Ils changent complètement d'avis.
43:15Les avis vont changer.
43:16Moi, je pense qu'aujourd'hui,
43:17on est quand même devant
43:17un bloc,
43:18enfin trois blocs
43:19complètement étanches
43:20et que de législative
43:22en législative,
43:22on n'arrivera pas à en sortir
43:28de devoir voter pour un bloc
43:30qui est tout sauf uniforme,
43:32qui va de LFI
43:33au Parti socialiste
43:34et aux amis peut-être
43:35de Bernard Cazeneuve.
43:36À un moment,
43:37ce qui a fait du bien
43:37à beaucoup d'électeurs,
43:38je ne parle pas des partis,
43:39des électeurs de gauche,
43:41notamment de ma sensibilité socialiste,
43:42c'était aux Européennes
43:43de pouvoir voter
43:44pour la liste de Raphaël Glucksmann
43:45et du Parti socialiste
43:46sans se dire,
43:47en faisant ça,
43:48je favorise aussi l'arrivée
43:49d'Antoine Léomont
43:50à l'Assemblée nationale.
43:51Parce que je crois que
43:51ça, c'est plus possible aujourd'hui.
43:54Il y a une frustration
43:54de voter toujours contre
43:55et parce que le pire,
43:57c'est le RN,
43:58on va voter pour le Front républicain
43:59et parce que dans le Front républicain,
44:00le pire, c'est Macron,
44:01on va voter pour le NFT.
44:02Et donc, on va voter avec...
44:04Ça, ce genre de calculs
44:06sont insupportables maintenant
44:07pour beaucoup d'électeurs.
44:08Il faut retrouver un vote
44:09en fonction de nos convictions
44:10avec des sensibilités différentes.
44:12Demain, si l'Assemblée nationale
44:13était élue à la proportionnelle,
44:14prenez le résultat des Européennes
44:16appliquées 15 jours après
44:17aux législatives,
44:18ça ne donne pas du tout
44:19la même façon de fonctionner.
44:20Ça ne donne pas à la fois
44:21le même résultat
44:22et le même comportement
44:23des parlementaires,
44:24des députés
44:24face au gouvernement.
44:25Et il y aurait beaucoup plus
44:26d'esprit constructif
44:28vis-à-vis d'un gouvernement,
44:29même en s'opposant,
44:30mais en allant voter loi par loi,
44:32que si demain,
44:33on a le risque
44:33de revenir aux urnes
44:34avec l'épée d'Amoclès
44:36de LFI qui dit
44:37« je mets un candidat contre toi
44:39et tu perds ».
44:39Donc, je pense qu'il faut retrouver
44:40de la sincérité dans ce débat
44:41et la proportionnelle
44:42peut y contribuer.
44:43Je ne dis pas que c'est
44:44la clé de tout,
44:45mais dans l'état
44:46dans lequel est le pays,
44:46de blocage,
44:47c'est une des clés pour en sortir.
44:49Marine Le Pen,
44:49il y a une heure,
44:50déclaré « le scrutin proportionnel
44:51est élément de réparation
44:53de la confiance des Français
44:54envers leurs représentants ».
44:56Je pense que vous disiez
44:57Mathias Le Pen.
44:58Oui, je pense que
44:59je suis assez d'accord
45:00avec ce que vient de dire Rémi.
45:02Je pense que
45:03réintroduire une dose,
45:05alors après,
45:06c'est une question de dose,
45:07c'est proportionnel
45:08à quel degré ?
45:09Est-ce que c'est proportionnel
45:09intégral ou pas intégral ?
45:11Je crois qu'une des clés,
45:13c'est vraiment la question,
45:14mais réintroduire
45:15au moins un peu
45:16de proportionnel,
45:17effectivement,
45:19ça va tarir un peu
45:20le vote contre.
45:21Ça, c'est une chose
45:23extrêmement importante.
45:24Ça ne peut qu'augmenter
45:25la représentation
45:26et on a une crise
45:27de représentation
45:28et effectivement,
45:29moi, je considère
45:30que la première fonction
45:31du Parlement,
45:32c'est de représenter
45:33les Français,
45:34c'est-à-dire
45:34de les représenter
45:35quasiment au sens
45:36sociologique du terme.
45:39Donc ça, c'est...
45:40Voilà.
45:40Après, il y a un argument
45:41que vous avez évoqué
45:43et je crois
45:44qui a été mis en avant
45:45par Édouard Philippe aussi.
45:47il me semble.
45:48Le risque, en revanche,
45:50c'est d'avoir effectivement
45:50des listes
45:51qui sont déconnectées
45:53du terrain
45:53et de favoriser
45:54des listes
45:55de personnalités
45:56qui seront là
45:58parce qu'elles savent
46:00qu'elles pourront
46:00être élues
46:01assez facilement
46:02et que les députés
46:04ne soient plus
46:05corrélés
46:05avec une circonscription
46:08ancrée
46:09dans un territoire.
46:11Alors ça,
46:12ça me paraît
46:12être le grand danger
46:13qui est un danger
46:16un peu paradoxal
46:17de favoriser
46:18des listes
46:18qui seront
46:19des listes hors sol
46:20en fait
46:20et qui pourront
46:23contribuer
46:24à aggraver
46:25paradoxalement
46:26la déconnexion
46:27du politique
46:28avec le territoire.
46:30J'entends l'argument.
46:32Ce qu'il faut savoir,
46:32c'est que si on prend
46:33un petit peu de recul,
46:34qu'est-ce qui se fait
46:35ailleurs en Europe ?
46:36En fait,
46:36on est les seuls
46:37avec les Anglais
46:38à ne pas avoir
46:39un système
46:39qui est avec
46:40la proportionnelle
46:40tous les autres pays européens
46:42ont un système
46:43avec de la proportionnelle
46:44soit avec,
46:45alors en Allemagne
46:46il y a une prime
46:46soit avec un peu,
46:48enfin il y a une partie
46:48de majoritaire,
46:49pardon,
46:49une partie de proportionnelle.
46:51Tous les pays fonctionnent
46:52comme ça
46:52et ça permet quelque chose
46:53d'extrêmement important.
46:54J'utilisais le mot
46:55dynamique à dessin.
46:57Si vous avez
46:57une représentation,
46:58c'est extrêmement important,
46:59une représentation
47:00qui ne correspond plus
47:01à ce que veulent les gens,
47:02eh bien ils peuvent
47:03en changer facilement
47:04sans avoir des parties
47:05comme on avait en France
47:05pendant longtemps
47:06avec notamment à l'époque
47:07c'était l'UMP,
47:08le PS,
47:08je vous rappelle
47:09ce que voulait faire passer
47:10l'UMP à bloquer
47:11les élections
47:12au niveau régional
47:14en augmentant le seuil
47:15pour qu'il n'y ait pas
47:15une représentation
47:16du FN à l'époque.
47:17Si vous voulez pouvoir
47:18changer facilement d'élu,
47:19il faut avoir
47:20la proportionnelle
47:20et je rappelle quand même
47:21que quand aux Pays-Bas
47:22par exemple,
47:23on a beaucoup parlé
47:23de la révolte des agriculteurs,
47:24pourquoi est-ce qu'on en a parlé ?
47:25Parce qu'il y avait une révolte
47:26mais aussi parce que
47:28les parties en place
47:28avaient la possibilité
47:29de perdre des élus.
47:31Quand on a eu
47:31la crise des gilets jaunes
47:32en France
47:32qui disaient leur mal-être
47:33véritablement,
47:35ce cri du cœur,
47:36eh bien malheureusement
47:36pour eux,
47:38les personnes en place
47:39savaient très bien
47:40que le système partisan
47:41actuel les empêchait
47:42d'avoir une représentation
47:43de l'Assemblée nationale.
47:44Juste pour répondre
47:44à ce que vous dites
47:44sur la représentativité,
47:47prenez les élections régionales.
47:49C'est une élection
47:49proportionnelle
47:50au niveau de toute la région.
47:51Une élection régionale
47:52comme en Occitanie
47:53avec Carole Delga,
47:54vous avez par département
47:55des conseillers régionaux.
47:56Ne me dites pas
47:57que Carole Delga
47:58n'est pas proche du terrain
47:59et que ses élus
47:59ne sont pas proches du terrain.
48:00Ils sont connus
48:00et respectés pour ça.
48:02Et quand vous choisissez
48:02de faire une liste,
48:03vous ne prenez pas forcément
48:04uniquement les plus connus.
48:05Vous prenez des élus
48:06qui sont en lien
48:07avec leur territoire.
48:08Parce que si vous ne prenez
48:08pas un élu du Lot,
48:09par exemple dans mon département,
48:10sur votre liste régionale,
48:11si vous ne prenez pas
48:12un élu du Lot
48:12qui est bien connu
48:13des habitants du Lot,
48:14vous savez que vous ne ferez
48:14pas un bon score.
48:15Parce que les habitants
48:16vont se dire
48:16s'ils ne mettent que
48:17des gens de Toulouse,
48:17je ne vais pas voter
48:18pour cette liste.
48:19Donc vous avez intérêt
48:20à avoir une représentativité
48:21territoriale.
48:22Et contrairement aux idées reçues,
48:23pourquoi vous mettriez
48:24plein d'habitants
48:24de Toulouse ou de Montpellier ?
48:26Les habitants à Toulouse
48:26et Montpellier,
48:27ils ne vont pas voter
48:27en fonction du gars
48:28qui représente Toulouse
48:29ou Montpellier.
48:30Ils n'ont pas besoin
48:31de ça, entre guillemets.
48:31Par contre,
48:32vous avez intérêt
48:32à mettre quelqu'un
48:33dans l'Ausère,
48:33vous avez intérêt
48:34à mettre quelqu'un
48:34dans l'Ausère,
48:35parce que là,
48:35ça va regarder de près
48:36qui est candidat.
48:37Et pourquoi Carole Delga,
48:38aujourd'hui,
48:39elle est connue
48:39et reconnue dans son territoire,
48:40c'est parce qu'elle a
48:41ses relais dans son territoire.
48:42Et donc,
48:43sur une proportionnelle,
48:44par exemple à l'échelle régionale,
48:45ça pourrait fonctionner
48:46sur ce modèle.
48:46Si vous avez une liste
48:49où il n'y a aucun représentant
48:50qui sont tous parisiens,
48:51pour aller jusqu'au bout
48:52du raisonnement,
48:53les gens diront rapidement
48:54qu'ils sont tous
48:55au même endroit.
48:56Je veux juste rappeler
48:56qu'il y a deux pays
48:58où on a des gros problèmes
48:59à gérer en ce moment,
49:00je parle d'insécurité,
49:01d'immigration, etc.
49:02Les deux pays d'Europe,
49:03je ne dis pas
49:03que c'est la conséquence seule,
49:05pardon,
49:05c'est l'élément,
49:06la cause seule
49:07qui emmène ça,
49:10mais en Angleterre
49:11et en France,
49:11on a quand même des soucis,
49:12on a l'impression
49:12qu'on n'arrive pas
49:13à s'en sortir.
49:14En Angleterre,
49:14parce qu'on nous a beaucoup
49:15parlé du système anglais,
49:16le système anglais,
49:16c'est un système uninominal
49:17majoritaire à un tour
49:18et en fait,
49:19ce n'est pas du tout
49:20comme la proportionnelle,
49:21il est extrêmement difficile
49:22pour un parti d'émerger,
49:24là on voit Nigel Farage
49:25qui sait d'émerger,
49:26mais en plus,
49:26il est extrêmement difficile
49:27quand vous n'êtes pas d'accord
49:28avec d'autres personnes
49:29dans votre parti d'émerger
49:31si vous n'êtes pas
49:31dans la bonne obédience.
49:33Typiquement,
49:33David Goodhart,
49:34qui est le Christophe
49:35qui lui est anglais,
49:35en parlait,
49:36ils ont essayé d'avoir
49:37à gauche,
49:38au Royaume-Uni,
49:39en Angleterre,
49:40de créer une gauche
49:41qui était donc
49:42anti-libérale
49:43mais contre l'immigration,
49:44un peu comme
49:44ce qui s'est passé au Danemark,
49:45ça n'a pas marché
49:46parce qu'ils n'étaient pas
49:46suffisamment forts,
49:47ils ont été mis sur le côté
49:49par les travaillistes
49:50et à droite,
49:51ils ont essayé de faire
49:52un système qui était
49:53un parti qui était
49:54à la fois contre l'immigration
49:55et contre la sécurité
49:56en général de droite
49:57et en même temps
49:58qui était moins libéral.
49:58Mais ça n'a jamais pris non plus
49:59parce qu'en fait,
50:00ils n'avaient pas la force
50:01pour s'imposer.
50:02Je voulais juste noter
50:03qu'il y avait
50:04un bel opportunisme
50:06de l'extrême droite
50:06au sujet
50:07en faveur
50:08de la proportionnelle
50:09parce qu'il y a
50:10un autre élément
50:11c'est que
50:11l'adoption de la proportionnelle
50:13notamment sur les législatives
50:14affaiblirait considérablement
50:16la logique du front républicain
50:17et bien évidemment
50:19l'extrême droite
50:21est très favorable à ça.
50:23Marine Le Pen
50:24qui a déclaré également
50:25la proportionnelle intégrale
50:26de 86
50:27serait un moindre mal.
50:29C'est ce qu'elle a déclaré
50:31la proportionnelle intégrale
50:32par département
50:33nous apparaît être
50:34un moindre mal
50:35par rapport à un système
50:36majoritaire.
50:37Je ne sais pas pourquoi
50:38il dit intégral d'ailleurs
50:39parce qu'en fait
50:39il n'y a que elle
50:40et François Bérot
50:40qui disent...
50:41Par rapport à un système
50:41majoritaire
50:42qui aujourd'hui...
50:43Ça peut lui être favorable
50:45et je pense qu'on s'orienterait
50:46vers ça
50:46avec un retour du cumul
50:48des mandats
50:48avec la capacité
50:50d'être maire
50:50ou président d'un exécutif
50:52et à ce moment-là
50:52une majorité peut-être.
50:53Et je vous signale
50:54l'excellente tribune
50:55à lire dans le Figaro
50:56d'Henri Guénaud
50:57et Alain Bentolila
50:58Alain Bentolila
50:59ça fait des années
50:59qu'il alerte
51:01et qu'il dit
51:02l'importance de l'école
51:03alors l'école
51:04ne peut pas tout
51:04on met beaucoup de choses
51:05sur le dos de l'école
51:06mais ne serait-ce qu'apprendre
51:08à lire, à écrire
51:08ça s'intitule leur tribune
51:10que peut l'école
51:11face à une société
51:12de plus en plus déshumanisée
51:13c'est extrêmement intelligent
51:16et juste
51:18sur le constat
51:19qui est fait
51:19de gamins
51:20qui ne maîtrisent pas
51:21la langue française
51:22et c'est ce que dit
51:23Alain Bentolila
51:23depuis des années
51:24qui ne maîtrisent pas la langue
51:25et qui ne savent pas
51:26s'exprimer
51:27qui n'ont plus de pensée
51:28donc commenceront
51:29par apprendre à lire
51:29et à écrire
51:30c'est à lire dans le Figaro
51:31et on n'a pas eu le temps
51:32de parler des écrans
51:33mais on en reparlera
51:34ça rejoint aussi
51:35cette réflexion
51:37merci à vous
51:38on se retrouve demain
51:39très bonne journée
51:39merci
51:40merci à vous
51:41merci à vous
51:41merci à vous

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