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Le directeur général Fondapol, Dominique Reynié révèle un État dépassé par la violence de la société : «Nous sommes au bout de ce que peut faire un État libéral démocratique».

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Transcription
00:00Bien sûr, c'est pas... Il faut, si vous voulez, lorsque la violence se diffuse à ce point-là, lorsqu'il y a objectivement, je crois que c'est pas contestable, un délitement des figures qui sont chargées d'instituer l'ordre, il n'y a pas que la police, il n'y a pas que l'État, il y a toute une série de figures qui font l'ordre social et l'ordre public.
00:25Il y a la famille, il y a l'école, il y a le respect des autorités, ça fait un peu vieillot et ringard de dire ça, je ne dis pas en ce sens-là, mais il est certain qu'il faut que les individus que nous sommes soient arrêtés dans un élan de colère qui peut devenir un élan de violence, il faut qu'ils soient arrêtés par une forme d'impossibilité interne, d'interdit, le sentiment que ça ne se fait pas ou j'ai peur quand même de me faire attraper.
00:49Ceci a en quelque sorte assez largement disparu et le problème c'est que face à une telle société, l'État ne pourrait reprendre la main qu'en changeant la nature de son régime.
01:02Ah oui, donc le régime autoritaire ?
01:05Bien sûr, c'est-à-dire qu'il n'y a pas...
01:06Vous pouvez changer l'État du droit ?
01:08Changer le régime, c'est-à-dire que...
01:11C'est un régime autoritaire.
01:11Comme au Salvador, quoi.
01:12Enfin, je ne sais pas, dans le détail, je ne sais pas, mais je ne vois pas...
01:16Pour que les gens comprennent...
01:17Pour un exemple, il faut avoir un peu de trèfle.
01:18Non, non, je parle...
01:21Enfin, moi je trouve que c'est un énoncé important et compliqué un peu à articuler, mais c'est un énoncé important.
01:25C'est-à-dire que nous sommes au bout de ce que peut faire un État libéral, démocratique,
01:31et que sa propre population est capable d'accepter.
01:34Par exemple, les portiques, ça va, mais si on commence à multiplier les contrôles,
01:39les mêmes personnes sont opposées à cela.
01:42Il y a des manifestations, vous le savez, 200-300 personnes qui viennent empêcher l'expulsion d'un OQTF qui doit partir.
01:48Et donc là, c'est une espèce de...
01:50La société ne soutient plus maintenant.
01:52Ça, c'est la dernière étape.
01:53Moi, j'avais toujours dit depuis quelques années, au moins la société tient.
01:56L'État se défait, la société tient.
01:59Je crois qu'aujourd'hui, on doit constater, et c'est redoutable,
02:02la société commence à ne plus tenir.
02:05Et il y a même, tout à l'heure, vous le disiez dans le rappel des titres du journal,
02:10et d'ailleurs, vous le commentiez vous-même, Laurence Ferrari,
02:12il y a des acteurs politiques ou alentours qui demandent la constitution de ce qu'on appelait,
02:18excusez-moi de le dire, c'est la deuxième fois que je fais cette référence,
02:20la première fois, c'était autour du clan Traoré, à propos du clan Traoré.
02:25On voit se constituer des corps francs, finalement,
02:28qui peuvent se constituer, comme ceux qui ont fait chuter Weimar.
02:32Je suis désolé de ces comparaisons, mais ça ne veut pas dire que c'est la même chose.
02:35Ça veut dire que nous sommes arrivés au terme de ce qu'est capable de faire un État régulé
02:39par un système démocratique et un droit libéral.
02:42D'accord, ok.

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