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La social-démocratie, c’est la gauche qui a préféré la réforme à la révolution, le compromis à la confrontation, le pluralisme démocratique à la dictature du parti unique.

Retrouvez "En toute subjectivité" avec Dominique Reynié sur https://www.radiofrance.fr/franceinter/podcasts/dominique-reynie-en-toute-subjectivite

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00:00« Alice, en toute subjectivité, il est 7h21, Dominique Régnier, vous nous parlez donc
00:09ce matin de la social-démocratie.
00:12»
00:13La social-démocratie, Nicolas, c'est la gauche qui a préféré la réforme et la
00:16révolution, le compromis et la confrontation, le pluralisme démocratique à la dictature
00:20du parti unique.
00:21Ça a marché, puisque cette gauche a su accéder au pouvoir par les urnes, le conserver et
00:27y revenir, en Suède, en Finlande, au Danemark ou en Allemagne.
00:31Aujourd'hui, la gauche social-démocrate est menacée par de nouveaux enjeux, plus
00:36favorables à une droite populiste, la sécurité, les frontières, l'immigration.
00:39Confronté au risque de se laisser enfermer dans une opposition sans fin, le parti social-démocrate
00:45danois, par exemple, a su évoluer, revoir son programme jusqu'à intégrer une politique
00:50migratoire restrictive que la droite avait mise en place avec des populistes.
00:54C'est ce qui a permis à ces social-démocrates danois, non seulement de revenir au pouvoir,
00:59mais de dominer largement les populistes danois.
01:02En Allemagne, quelques jours après avoir subi une cinglante défaite électorale, Scholz
01:07a déjà réagi par un nouveau discours ouvrant la possibilité de nouvelles alliances.
01:11En France, le parti socialiste, figure principale d'une gauche de gouvernement, est dans l'opposition
01:17depuis 2017, électoralement dominé par le RN, mais manifestement incapable d'opérer
01:24un quelconque virage programmatique.
01:26C'est un obstacle idéologique ?
01:28En partie, je crois Nicolas, ou en apparence, on voit mieux la différence entre la gauche
01:33social-démocrate européenne et le parti socialiste français, grâce à la situation
01:38présente en France.
01:40Nous sommes à la recherche d'une majorité parlementaire, tous les partis sont minoritaires.
01:44C'est l'occasion pour le PS de réfléchir à de nouvelles alliances, à de nouveaux
01:48programmes.
01:49Mais tout se passe comme s'il jugeait préférable de se dispenser de cet effort, de se concentrer
01:54et de se contenter d'une alliance avec Alephi, c'est-à-dire d'admettre que Jean-Luc Mélenchon
01:57est le candidat de la gauche à la présidentielle.
01:59En Europe, pour obtenir le pouvoir, les partis doivent convaincre des partenaires et s'entendre
02:05sur un programme, qu'ils font évoluer.
02:07En France, il faut atteindre la présidence de la République, un seul élu suffit, normalement
02:12tout le reste suit.
02:13Les coalitions n'ont pas d'importance, après la victoire du champion, les ralliements
02:17se feront.
02:18Le programme, c'est le candidat.
02:19L'élection présidentielle dispense le PS de réfléchir à ses convictions, à un programme,
02:24à de nouveaux alliés qu'il faudrait convaincre.
02:26Le PS, qui ne se voit pas gagner, juge qu'il n'a plus qu'à se rallier à Jean-Luc Mélenchon.
02:31L'élection présidentielle ressemble à un fantastique raccourci vers le pouvoir.
02:36Elle est en fait ce qui empêche un parti de gouvernement d'y revenir.

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