Passer au playerPasser au contenu principalPasser au pied de page
  • aujourd’hui
Le maire de Grenoble, Éric Piolle était l’invité de BFM Story de ce lundi 28 avril. Il a été interrogé entre autres sur les économies que cherchent à faire le gouvernement ou encore sur le meurtre dans une mosquée dans le Gard.

Catégorie

📺
TV
Transcription
00:00Bonsoir, avant de parler de l'actualité politique et autres,
00:03vous vouliez réagir à ce qui se passe en ce moment chez nos amis espagnols et portugais ?
00:07Oui, d'abord pour dire qu'effectivement notre monde est maintenant interconnecté,
00:10donc vous avez dit que nous vendions l'électricité à l'Espagne et au Portugal,
00:13mais on en achète aussi beaucoup.
00:15Rappelez-vous que quand il y a 18 mois, la moitié de nos centrales seulement fonctionnaient,
00:21nous étions importateurs massifs depuis l'Espagne, depuis l'Allemagne,
00:25depuis en fait tous les pays, vous avez une carte en direct de ces échanges
00:29d'électricité et donc nous importons aussi beaucoup.
00:32Donc nous sommes dépendants nous aussi de cela.
00:35Je pense également que des crises comme celle-là, on n'en connaît pas encore la raison,
00:39mais la Californie en vit, et les États-Unis en vivent déjà régulièrement
00:42sur des shutdowns sélectifs parce qu'ils ont privatisé leur marché de l'énergie
00:47et donc parfois il y en a un qui tombe.
00:49Et que quand nous sommes en train d'électrifier massivement,
00:53à la fois on a une stratégie d'électrification qui est la bonne stratégie.
00:57Est-ce qu'on a raison de tout électrifier, même nos déplacements ?
01:00C'est-à-dire que quand ça s'arrête, la vie s'arrête.
01:02C'est la bonne stratégie, mais il faut pouvoir fonctionner sans.
01:07Et là, nous avons une question de robustesse.
01:10Robustesse qui ne peut pas marcher quand, par exemple, vous êtes dans le cloud.
01:13Là, on n'a pas accès logiciel. Pourquoi ?
01:15Parce qu'ils ne sont pas sur l'ordinateur local.
01:18Ils sont déportés.
01:19Et évidemment, nous allons aussi être exposés de plus en plus à cela,
01:22à la fois pour des attaques potentiellement terroristes, géopolitiques d'État
01:26ou de trafiquants, de prédateurs.
01:31Mais également, nous allons être exposés aussi parce que l'intelligence artificielle
01:35va bouffer littéralement notre électricité.
01:40Il y a plus d'un quart des contrats l'année dernière dans le monde
01:43de nouvelles énergies renouvelables qui étaient passées avec les GAFAM
01:48parce qu'ils ont besoin d'électricité, d'électricité, d'électricité.
01:51Et donc, ils mangent tout.
01:53J'étais récemment avec un des entrepreneurs de l'intelligence artificielle
01:57qui disait que, bon, il y a eu, je crois, une déclaration de Samatman aussi.
02:02Dire bonjour à l'IA, ça va représenter une consommation électrique.
02:05Ça veut dire que les écologistes ont eu tort, à un moment donné,
02:08de demander la suppression du nucléaire sans nucléaire.
02:11Non, alors, nous ne demandons pas la suppression du nucléaire.
02:14Nous sommes opposés au développement du nouveau nucléaire.
02:19Bon, il faut dire qu'il ne marche pas.
02:20Ça fait maintenant 19 ans que Flamanville est en route.
02:24Ils ont pris plus de 10 ans de retard.
02:25X6 sur le budget, c'était 3 milliards, ça l'est 20.
02:28Et nous, nous disons...
02:29Vous dites qu'il faut sortir du nucléaire.
02:31Nous disons qu'au fur et à mesure du développement d'énergie renouvelable,
02:33nous allons devoir débrancher pour limiter les risques.
02:36Mais ce que nous disons, c'est qu'il faut développer les énergies renouvelables
02:39et réduire la consommation.
02:42Ça, c'est la loi française.
02:43Je rappelle que nous avons voté en France une loi qui dit
02:45en 2050, nous devrons diviser par deux notre consommation.
02:49Là, ce n'est pas une question de production, mais notre consommation.
02:52Et aujourd'hui, nous ne faisons pas grand-chose pour réduire cette consommation.
02:55Si nous ne baissons pas notre consommation,
02:56nous serons de plus en plus exposés à ce genre de problème.
02:58Ce n'est pas le problème des écologistes.
02:59C'est-à-dire que vous votez des normes, des règles, des objectifs
03:03et qui ne sont jamais atteignables.
03:05Je vois par exemple ce qui se passe avec les zones
03:08qui sont censées exclure les voitures polluantes.
03:11On s'aperçoit que ce sont des millions d'automobilistes
03:13qui ne sont pas les plus aisés,
03:14qui vont être privés de déplacement dans les centres-villes.
03:17Donc, on est en train de faire marche arrière.
03:18Et c'est la même chose sur beaucoup de sujets.
03:21Non. Vous dites là vraiment quelque chose qui est totalement faux.
03:23Excusez-moi de vous corriger.
03:24En quoi c'est faux ?
03:25Parce que nous n'avons jamais été au pouvoir.
03:26Donc, vous ne pouvez pas dire que la loi qui dit
03:28que la France va diviser par deux sa consommation d'énergie,
03:32elle est faite sur la base de la pression des écologistes.
03:34Ça ne marche pas.
03:35Nous aurions un pouvoir.
03:36Vous nous prêtez un pouvoir que malheureusement, nous n'avons pas.
03:38Pression écologiste au Parlement européen,
03:40pression écologiste dans des gouvernements.
03:42Nicolas Hulot a été le premier ministre de l'Environnement de Emmanuel Macron.
03:46Excusez-moi, mais si la loi française a voté
03:49la division par deux de la consommation électrique,
03:51c'est parce que c'est la seule solution
03:53pour atteindre les objectifs du GIEC.
03:55Donc, ça n'est pas les écologistes qui le demandent.
03:57Juste, c'est la science qui nous dit
03:59que nous n'avons pas d'autre choix que cela.
04:00Après, vous pouvez dire que c'est la faute des écologistes
04:02qui a le dérèglement climatique.
04:04Mais que répondez-vous à ceux qui disent
04:05que toutes ces normes, ces règles vont trop vite
04:08et que ça pénalise, notamment les Français les plus modestes ?
04:12Ce n'est pas vrai.
04:13Ce n'est pas vrai ?
04:14Non, ce n'est pas vrai.
04:15Nous avons matière à le faire correctement.
04:18C'est vrai si on le fait comme la taxe des gilets jaunes
04:20qui a généré le mouvement des gilets jaunes.
04:21Ils avaient bien raison.
04:23C'est-à-dire que là, on venait leur faire peser une taxe
04:25sur eux qui n'avaient pas le choix d'utiliser leur voiture
04:27dans le monde périurbain et dans le monde rural
04:29en disant, tiens, on vous prend 10 milliards,
04:31mais on ne vous les rend pas pour vous aider à changer.
04:33Non, ils vont alimenter les baisses pour les plus riches.
04:37C'est la même chose, les ZFE ?
04:38Sur les ZFE, vous pouvez le faire à Grenoble.
04:40Nous avons, si vous êtes petit rouleur,
04:42moins de 5 000 kilomètres, vous pouvez rouler.
04:44Si vous êtes porteur d'un handicap, vous pouvez rouler.
04:47Si vous voulez changer, et nous accompagnons cela,
04:513 000 euros pour changer vers les transports en commun
04:54ou l'eau pour partage, l'artisan est accompagné également.
04:59Donc, il faut rien de dérogation à chaque fois ?
05:01Oui, parce qu'il faut organiser une transition.
05:03Si on ne se fixe pas d'objectif, effectivement, on n'avance pas.
05:06Je rappelle que c'est 40 000 morts par an, la pollution de l'air.
05:09Je rappelle que c'est mort.
05:10Ce n'est pas vous et moi qui partons en vacances
05:12et qui avons des appartements bien ventilés.
05:15C'est d'abord, là, il y a une inégalité sociale de santé.
05:20Et cette inégalité sociale de santé,
05:21on la retrouve sur l'espérance de vie des ouvriers,
05:24de ceux qui vivent près des lieux de pollution,
05:27de ceux qui vivent près des axes routiers.
05:29Donc, au contraire, les mesures écologistes
05:31réduisent les inégalités sociales.
05:34Le gouvernement a l'intention de supprimer
05:37ou de fusionner un tiers des agences d'État.
05:40– Je regardais la liste qui circule dans les médias.
05:43La plupart des agences concernent l'écologie.
05:45Alors, on parle de l'ADEME qui a un budget de 4 milliards d'euros.
05:49On parle de l'agence du bio, l'agence de la biodiversité.
05:52Est-ce qu'on va faire des économies sur le dos
05:54des écologistes et de l'environnement ?
05:57– Sur le dos des écologistes, ce n'est pas sur le dos des écologistes.
05:59La question, c'est sur le dos de qui, effectivement ?
06:01Ça peut être sur le dos de l'environnement,
06:03ça peut être sur le dos de la biodiversité, du climat,
06:06donc sur le dos des plus fragiles, des plus vulnérables,
06:09ceux qui n'ont pas les moyens de s'adapter à cela.
06:11– Donc vous dites quoi au gouvernement ?
06:12– Il ne faut pas supprimer ces agences ?
06:14– La question des agences, c'est autre chose.
06:15Oui, effectivement, il ne faut pas supprimer ces agences,
06:17mais ce n'est pas une question budgétaire.
06:19Si l'ADEME dépense 4 milliards aujourd'hui,
06:22c'est 4 milliards qui étaient dépensés avant
06:23directement par le ministère de l'écologie.
06:24– Est-ce qu'on peut réduire les effectifs ?
06:26Le nombre de personnes qui y travaillent
06:27pour essayer de faire des économies, ça a du sens ?
06:29– C'est absurde, c'est absurde.
06:30Si vous regardez l'évolution du nombre de fonctionnaires en France,
06:33en fait, ils ne pullulent pas dans ces agences.
06:37– Il y a 180 000 personnes qui travaillent dans ces agences.
06:39– Et le gouvernement dit ça ferait 3 milliards d'euros d'économie
06:42si on fait des effets.
06:43– Oui, regardez l'évolution des effectifs.
06:44– Regardez l'évolution des effectifs, par exemple, sur l'OFB,
06:49l'ONF a vu ces effectifs passer de 15 000 personnes à 9 000 personnes.
06:53– Mais ce n'est pas doublon avec les ministères ?
06:54On a un ministère de l'Environnement
06:56et à côté, on a des agences qui s'occupent de la même chose.
06:58– Mais ils ne s'occupent pas de la même chose.
06:59– Ah bon ?
07:00– Donc ils sont tous utiles ?
07:02Chaque employé est utile ?
07:02– Je ne dis pas qu'ils sont tous utiles,
07:04je ne sais pas en détail chaque lase que vous citez.
07:07Oui, l'ADEME est utile, oui, l'agence du bio est utile,
07:11oui, l'OFB est utile.
07:12– Où fait-on des économies alors, Éric Piolle ?
07:15– Ah ben, la question, il y a deux questions.
07:17Où est-ce qu'on fait des économies, d'une part,
07:19et d'autre part, où on va chercher des recettes ?
07:22– On est l'impôt le pays le plus imposé du monde.
07:25– Ça, ça dépend du périmètre.
07:26Si vous sortez les retraites et la santé
07:28de vos prélèvements obligatoires,
07:29en disant que tout ça, c'est privé,
07:31évidemment, vous réduisez votre taux de prélèvement.
07:34– Donc on peut faire encore payer un peu plus d'impôts français ?
07:37– En fait, la question, c'est qui paye ?
07:40Nous étions ce week-end en congrès,
07:42nous avons lancé les écologistes à l'Assemblée,
07:45et on réussit à faire voter, là aussi par l'Assemblée.
07:47Vous noterez que nous sommes, allez, moins de 5% de l'Assemblée.
07:51Donc s'il y a eu un vote, ce n'est pas le vote des écologistes,
07:54c'est bien le vote des législateurs français,
07:57de l'ensemble des législateurs français.
07:59Nous avons fait voter, là, nos députés ont réussi à faire voter,
08:02la taxe Zuckmann, à savoir les patrimoines
08:05de plus de 100 millions d'euros,
08:06ils sont taxés au minimum à 2% chaque année.
08:09Ça, ça ramène 20 milliards.
08:10– Oui, mais ça ne suffira pas à combler notre déficit.
08:13– Ah non, mais il n'y a personne, en fait, aujourd'hui,
08:15qui propose d'avoir un déficit zéro.
08:19Ce qui est d'ailleurs absolument sidérant.
08:20– Non, mais déjà, on peut revenir dans les clous.
08:22On ne l'est pas, on est d'ailleurs mauvais élève européen, maintenant.
08:24– Oui, en fait, c'est là aussi, depuis que je suis adulte,
08:27les écologistes n'ont jamais été au pouvoir.
08:29– Si, avec François Hollande, quand même.
08:31– Non, ils étaient dans la majorité parlementaire.
08:34– Vous étiez dans la majorité parlementaire.
08:35– Bien sûr, mais on a eu trois ministres.
08:37Vous êtes vraiment de mauvaise foi, là.
08:39– Non, vous étiez dans la majorité parlementaire.
08:40– Oui, d'accord, mais je crois qu'on avait dix députés sur 500.
08:45S'il y a dix députés, c'est eux qui font la loi,
08:47ils sont extrêmement forts, ils sont effectivement extrêmement forts.
08:49– Comment expliquez-vous, justement ?
08:50– Excusez-moi, je reviens là-dessus.
08:52Mais si on ne taxe pas, aujourd'hui, les plus riches,
08:56les écarts de patrimoine en France se sont accrus très fortement,
08:58effectivement, nous n'avons plus de recettes
09:02pour accompagner la transition qui, elle,
09:04cette transition environnementale et sociale,
09:06protège les plus vulnérables.
09:07– Donc, on ne fait pas d'économie à vous écouter.
09:09– Depuis que je suis adulte, il faut plus d'impôts.
09:11– Depuis que je suis adulte, monsieur, il y a 2 500 milliards,
09:15la dette française a augmenté depuis 2 500 milliards.
09:17Nous n'avons pas été au pouvoir, 100 milliards par an.
09:19– Mais si vous étiez au pouvoir, vous dépenserez encore plus, alors ?
09:21– Non, en fait, je dis juste qu'il faut aligner les recettes et les dépenses.
09:26– Donc, il faut continuer à dépenser et prélever pour alimenter les dépenses ?
09:29– Là, on peut faire des choix, effectivement, sur les dépenses,
09:32mais il faut, on s'est privé de recettes, de défiscalisation.
09:37– Les prévenances obligatoires n'ont jamais été aussi hauts.
09:39– Oui, mais en fait, ça, ça dépend du périmètre.
09:41– Ah bon ?
09:41– Oui, les 80 milliards de dividendes, ils n'ont jamais été aussi hauts aussi.
09:46– Mais ils sont taxés, les dividendes ?
09:47– Non.
09:48– Non, ils sont faiblement taxés, on a fait une flat taxe.
09:51– Vous, vous voudriez donc taxer les Français les plus riches
09:53et les entreprises les plus riches.
09:55– Mais où est-ce que vous faites les économies par ailleurs ?
09:57Parce que ça ne nous dit pas où vous allez économiser l'argent.
10:00– Après, regardons déjà ce qu'amènent les recettes.
10:02Le rapport Pisani-Mafouz indiquait qu'il fallait investir 10 milliards
10:06dans la transition environnementale.
10:10Je donne un exemple, le bassin Grenoble-Bois.
10:12Le bassin Grenoble-Bois nous en fait une étude pour, tiens,
10:14c'est des scientifiques de l'Inserm et des chercheurs de l'université
10:18qui ont fait une étude.
10:19Si nous atteignons les seuils de qualité de l'air
10:21de l'Organisation mondiale de la santé en 2030,
10:23ils ont calculé que nous économisions 8 milliards et demi d'ici 2045.
10:288 milliards et demi.
10:28Seulement sur le territoire grenobois.
10:30700 000 habitants, c'est 1% de la France.
10:328 milliards et demi.
10:33Aujourd'hui, on se dit non, on ne fait pas de prévention.
10:35En fait, on ne réduit pas.
10:36Donc on a une augmentation des maladies chroniques,
10:39une augmentation des problèmes liés à la dépendance.
10:43Et en fait, on se dit non, mais ce n'est pas grave.
10:45On continue à ne pas faire cela.
10:47– Et vous ne finiez pas à l'inverse que le gouvernement sacrifie
10:48l'écologie dans le budget à venir ?
10:50Il a déjà sabré assez sévèrement avec MaPrimeRénov'
10:53avec l'électrification des véhicules le moins subventionnés.
10:54– Ils viennent d'annoncer le 3 milliards de gel de crédit
10:56sur des fonds environnementaux.
10:57Donc ils sacrifient effectivement l'environnement.
10:59Je pense que c'est une erreur stratégique.
11:02La politique, c'est évidemment gérer le quotidien
11:05et l'articuler avec le long terme.
11:07Donc il y a des moments où, effectivement,
11:09des dépenses d'aujourd'hui sont des économies de demain.
11:12Et en fait, les propositions que font les écologistes,
11:16c'est essentiellement ça.
11:17Investissant aujourd'hui, ça nous fait des économies,
11:19donc des baisses de dépenses demain.
11:20– Le ministre de l'Aménagement du Territoire,
11:23François Rebsamen, regrette la suppression de la taxe d'habitation.
11:27Il vaudrait créer une contribution modeste.
11:30C'est ainsi qu'il la parle pour les locataires dans les villes,
11:34puisque aujourd'hui, les locataires ne contribuent plus directement
11:36à la collectivité, à la bonne marge de la collectivité locale.
11:40Vous êtes d'accord avec ça en tant que maire ?
11:41– François Rebsamen, il était maire de Dijon,
11:43il n'y a pas si longtemps.
11:44Donc, je travaillais avec lui à France Urbaine,
11:47je suis vice-président de France Urbaine,
11:48lui était en charge de notre commission des finances,
11:50donc il connaît bien le sujet.
11:52Le débat, c'est quoi ?
11:53C'est qu'Emmanuel Macron avait promis,
11:56dans sa campagne de 2017, ça a bien marché puisqu'il a été élu,
11:59la suppression de la taxe d'habitation.
12:00Cette taxe d'habitation a rapporté environ 20 milliards.
12:04Sur ces 20 milliards, 10 ont été donnés, un peu moins,
12:068 ont été donnés aux 20% des Français les plus riches.
12:09Donc, la moitié aux 20% les plus riches,
12:11la moitié aux 80% les moins fortunés.
12:15Donc, effectivement, ce mouvement était une erreur
12:18puisqu'il a privé les collectivités locales.
12:20– Donc, il faut recréer la taxe d'habitation ?
12:22– Je ne sais pas si maintenant qu'on l'a supprimée,
12:24il faut la recréer.
12:25La deuxième question qui se pose,
12:26c'est quel est le lien d'un habitant à son territoire
12:28et comment les communes ou les intercommunalités
12:32ou les départements ou les régions
12:33ont en fait un retour sur les stratégies qu'ils mettent en œuvre.
12:37– Donc, vos arguments sont les mêmes que François Rebsamen ?
12:40Vous souhaitez la contribution ?
12:41– On a travaillé ensemble jusqu'à il y a quelques semaines.
12:43– Vous n'avez plus prudent,
12:44mais vous dites qu'il ne faut peut-être pas forcément revenir sur ces impôts.
12:46– Ce que je dis, effectivement,
12:47c'est que filer 10 milliards aux 20% des Français les plus riches,
12:51ça nous a semblé absurde.
12:53Et avoir des baisses de budget dans les communes
12:55qui sont le dernier endroit où on fait de la cohésion sociale en France,
12:58notre société, elle ne va quand même pas très bien.
13:00On est un peu fracturés tous.
13:01Nous, nous agissons sur l'émancipation,
13:04sur la culture, sur l'éducation populaire,
13:05sur le sport, sur l'action sociale,
13:07sur l'aménagement de l'espace public,
13:09l'évolution du logement, de l'alimentation.
13:12Effectivement, je pense que c'est un bon choix de préserver,
13:14c'est ce que nous avions dit également à M. Barnier
13:16quand il était Premier ministre et à M. Bayrou,
13:18de préserver les collectivités locales
13:20parce que c'est aussi 75% de l'investissement public en France.
13:24Donc, ça veut dire que ça a aussi un impact pour les entreprises,
13:27les entreprises locales.
13:29– Je voudrais vous interroger également sur le meurtre de ce fidèle
13:31dans une mosquée du Gard.
13:32Le meurtrier présumé a été arrêté en Italie.
13:34D'après son avocat italien,
13:36il explique qu'il voulait tuer la première personne qu'il croisait,
13:39que ce n'est pas un acte islamophobe.
13:40On verra ce que dit l'enquête et l'instruction.
13:43Ce matin, Xavier Bertrand reprochait à Bruno Rotaillot,
13:45la mise de l'intérieur et des cultes,
13:46de ne pas avoir réagi tout de suite.
13:48Il fallait y aller aussitôt, dit Xavier Bertrand.
13:50Finalement, Bruno Rotaillot a attendu deux jours
13:53avant de se déplacer dans le Gard.
13:54C'est un reproche que vous lui faites également ?
13:56– Tout à fait.
13:57Je suis porte-parole des écologistes depuis ce week-end
13:59et avec ma co-porte-parole, Aminata Niakate,
14:02nous avons fait effectivement hier un communiqué de presse
14:04où à la fois nous exprimions évidemment notre solidarité
14:07pour les proches de la victime,
14:10pour la communauté de cette mosquée,
14:12pour l'ensemble des musulmans en France qui se sentent visés,
14:1533 mosquées incendiées en 10 ans.
14:17Et nous disions là que c'est une attaque envers la France
14:20et que dans cette attaque envers la France,
14:23le ministre de l'Intérieur, il est en campagne pour les Républicains,
14:26il fait à la fois ministre de l'Intérieur,
14:28candidat à la présidentielle, candidat pour la tête des Républicains
14:31et qu'il a attendu 48 heures et que oui, c'est honteux
14:34alors que jeudi, il se précipitait sur cette atroce fait d'hiver Nantais
14:38pour en faire ses choux gras.
14:39– Donc il y a deux fois deux mesures ?
14:41– Oui, c'est honteux et oui, on retrouve les travers,
14:43l'obsession de M. Rotaillot pour l'immigration
14:47et son obsession qui est une obsession raciste,
14:50en fait se traduit aussi dans ces gestes symboliques.
14:54– Pourquoi une obsession raciste ?
14:56Parce qu'on peut vouloir faire de nouvelles règles sur le voile
14:59ou avoir des propos durs mais sans être raciste.
15:02– Oui, je pense qu'à force de cibler toujours les immigrés
15:05et les immigrés ou les immigrés supposés,
15:08parce que c'est aussi les immigrés supposés
15:10qui sont aussi autant français que tout le monde ici,
15:14bon voilà, qu'on soit français de première, deuxième génération,
15:18troisième, qu'on soit parfois descendant de français ou des colonies,
15:23je rappelle finalement une histoire coloniale,
15:24nous sommes toutes et tous français pareils.
15:28Voilà, nous sommes toutes et tous français pareils.
15:29Lui, il a une obsession, c'est l'islam et l'immigration
15:32et il assimile à cela évidemment tous les gens qui ne sont pas blancs.
15:37Donc oui, je pense qu'il y a là un problème.
15:39– Donc le ministre de l'Intérieur est raciste ?
15:41– Je pense qu'aujourd'hui, je vais vous laisser ce commentaire,
15:45je pense qu'aujourd'hui…
15:45– Non mais j'essaie de comprendre dans vos propos.
15:47– Oui, je pense qu'il véhicule aujourd'hui des codes qu'il choisit
15:51et ces codes ciblent l'islam et ciblent les immigrés
15:55et donc au sens large évidemment,
15:57puisqu'on ne voit pas sur la tête de quelqu'un
15:58s'il est français ou étranger,
16:00donc évidemment les personnes de couleur en France.
16:03– Merci Eric Piolle d'être venu sur le plateau de BFM Story.
16:06– Merci.

Recommandations