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Eliot Deval et ses invités décryptent l’actualité internationale dans #LHeureInter tous les jeudis à 16h

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00:00We have taken back.
00:02Et très heureux de vous retrouver sur CNews, bienvenue dans l'heure inter.
00:16Une heure pour décrypter un monde qui n'a jamais été aussi fragmenté.
00:20Et au sommaire de l'émission, d'un côté Donald Trump qui accuse Volodymyr Zelensky de bloquer un accord avec la Russie.
00:27De l'autre, une attaque meurtrière de Moscou sur Kiev cette nuit.
00:31Nous sommes loin de la paix assurée par le président américain au lendemain de son élection.
00:35Alors sommes-nous face à un échec américain avec des négociations qui n'aboutissent pas ?
00:40Et pourquoi Donald Trump n'a jamais critiqué Vladimir Poutine avec la même virulence que le président ukrainien ?
00:46On en parle dans un instant.
00:48C'est peut-être la phrase choc de la semaine, celle de Mahmoud Abbas s'adressant aux terroristes du Hamas.
00:53Le chef de l'autorité palestinienne les a interpellés avec ces mots « libérer les otages, bande de chiens ».
01:00Une déclaration qui s'ajoute aux manifestations de Gazaoui contre le Hamas.
01:04Alors quel est le poids de la parole de Mahmoud Abbas ?
01:07Cette révolte, de quoi est-elle le signe ? Décryptage dans leur inter.
01:12Et puis cette mesure qui devrait peut-être nous inspirer ici en France.
01:16Le royaume de Jordanie a interdit toutes les activités des frères musulmans et a fermé les bureaux de ce mouvement islamiste.
01:23Mouvement déjà interdit dans de nombreux pays islamistes.
01:27Mouvement qui, d'ailleurs, on ne sait pas qui se cache derrière.
01:31Quelle influence en Europe et en France ?
01:33Pourquoi leur interdiction dans les pays arabes ne semble pas nous alerter jusque-là ?
01:38On fera le point dans leur inter avec, pour vous accompagner pendant une heure,
01:41avec Xenia Fedorova, journaliste. Bonjour Xenia.
01:44Bonjour Aline.
01:45Karim Abrik nous accompagne également. Bonjour.
01:47Bonjour.
01:47Journaliste C-News.
01:48Et Harold Iman, spécialiste des questions internationales pour C-News.
01:52Mon cher Harold, bonjour. Vous êtes prêts ?
01:55Le leur inter, c'est parti.
01:56Et pour démarrer, je vous propose cette interrogation.
02:12Sommes-nous face à l'échec des négociations américaines sur le dossier de la guerre entre la Russie et l'Ukraine ?
02:17Alors que Donald Trump dit penser avoir un accord avec Vladimir Poutine ?
02:22Et bien sur le terrain, on l'a vu cette nuit, la paix semble loin.
02:26Une attaque russe a eu lieu sur Kiev.
02:2812 personnes au moins ont été tuées.
02:3163 autres blessées à cette heure.
02:34Volodymyr Zelensky, dans le viseur de Donald Trump, on va y revenir,
02:38a écourcé d'ailleurs sa visite en Afrique du Sud après ces nouvelles attaques.
02:43Et pour commencer, une réaction.
02:44Cette réaction, c'est celle à la déclaration de Donald Trump.
02:48Xenia Fedorova, juste après cette attaque, Donald Trump qui s'est dit, je le cite,
02:53« pas content » aujourd'hui par ses frappes russes.
02:57Il a exhorté Vladimir Poutine à cesser ses opérations pour parvenir à un accord de paix.
03:03Pas nécessaire et très mauvais timing, dit donc Donald Trump,
03:07avant de conclure par « stop ».
03:09Vladimir, stop.
03:11Xenia Fedorova, est-ce que ce n'est pas le signe là d'une impuissance de Donald Trump ?
03:15J'irai même plus loin, d'un échec américain.
03:19Ce n'est pas la première fois que Donald Trump n'était pas content.
03:22Je me souviens, il a fait un tweet qu'il était en colère contre la Russie.
03:27Je me souviens qu'il y a plusieurs situations où il s'est exprimé comme ça.
03:33Mais finalement, je ne pense pas que c'est un échec parce qu'il y a eu suite à ses frappes.
03:40Parce qu'en fait, comme vous le savez, il y a eu une cesse-faux pour la PAC qu'Vladimir Poutine a annoncé.
03:47Après, l'opération continue.
03:49Ce qui peut mener à un échec, c'est en fait le manque de volonté du côté de Vladimir Zelensky
03:56d'accepter les conditions d'un accord éventuel.
04:02Avec la Crimée, bien évidemment, au cœur de ces accords, on va pouvoir y revenir.
04:09Karim Abrik, je vous pose la même question, je me tourne vers vous.
04:12Effectivement, n'est-ce pas un échec de Donald Trump ?
04:14On se souvient, le président américain, au lendemain de son élection présidentielle,
04:18il l'avait promis, il sera l'acteur de la paix entre la Russie et l'Ukraine.
04:23Et on le voit bien, en tout cas sur le terrain, qu'on en est loin de cette paix aujourd'hui.
04:26Oui, absolument. Et certains diront, est-ce qu'on est passé de l'art du deal à l'art du bide ?
04:33Parce que lui, effectivement, il souhaitait qu'il y ait une paix, qu'il y ait un accord,
04:38que ça se fasse rapidement. Et on a l'impression que ça ne bouge pas.
04:42Et au contraire, on a plutôt l'impression qu'en ce moment, la Russie est plutôt en position de force
04:47pour gagner des territoires. Et d'ailleurs, ce qui fuit dans les médias, on verra,
04:51parce que c'est toujours ça, ces fameuses ententes,
04:54il y a énormément de concessions qui devraient être faites de la part de l'Ukraine.
05:00Et c'est tout l'enjeu est là. On a parlé de la Crimée.
05:03Mais au-delà de la Crimée, c'est tous les autres éléments aussi
05:06qui sont demandés à l'Ukraine pour faire la paix.
05:09En fait, quand on regarde le positionnement américain,
05:13qui se colle finalement un peu aux demandes de la Russie,
05:16c'est au fond, c'est quoi ? C'est une sorte de capitulation de l'Ukraine.
05:19C'est de dire, vous allez céder les fameux territoires qui ont été occupés par la Russie en ce moment.
05:27C'est de dire, non, l'Ukraine ne va pas rentrer dans l'OTAN.
05:30C'est de reconnaître finalement peut-être que les Américains,
05:33on verra en ce moment, mais ce qui se dit, c'est que les Américains pourraient peut-être reconnaître
05:37la Crimée comme étant un territoire russe.
05:41Donc, beaucoup de choses.
05:42La Crimée. On va justement s'y intéresser précisément dans un instant.
05:45On va d'ailleurs écouter Volodymyr Zelensky.
05:48Lui, il ne bouge pas la Crimée.
05:50Il veut absolument que la Crimée reste ukrainienne.
05:53On va y revenir.
05:53Mais peut-être, on va faire un point avec vous, Harold Imane, sur la situation.
05:58Karim Abrick disait, aujourd'hui, militairement, la Russie domine la situation.
06:05On en est où, très clairement, aujourd'hui, des différentes frontières et de l'avancée militaire russe ?
06:10Ce qui est frappant, c'est que la ligne de front bouge très peu.
06:14C'est comme la Première Guerre mondiale.
06:16Ça bouge très, très peu.
06:18Donc, vous voyez sur la carte la partie rose.
06:22C'est ça qui a été conquis, puis incorporé dans la Russie depuis 2022.
06:29Incorporé selon le droit russe, mais pas pour le reste du monde.
06:33Et on se bat autour de Kharkiv, et c'est là que les Ukrainiens résistent assez étonnamment.
06:44Et aussi, au sud de Kursk, l'armée ukrainienne était entrée dans le territoire russe,
06:50et ensuite, on a été repoussé entièrement.
06:53Et on a vu, au passage, des Nord-Coréens dans cette zone.
06:56Mais ils ne sont pas entrés dans l'Ukraine proprement dite.
06:59Donc, aujourd'hui, c'est à peu près figé.
07:03Les bombardements sont nombreux.
07:06Et de plus en plus, Kiev, on en a parlé, Nipro et Zaporizhia la semaine dernière,
07:12et Kharkiv aussi.
07:14Donc, c'est assez poussé, ces bombardements.
07:18Côté ukrainien, ils ont beaucoup moins de moyens pour bombarder.
07:22Mais parfois, ils arrivent à tirer sur Belgorod et sur Kursk.
07:27Et, bien sûr, ils ont eu des batailles autour de la Crimée,
07:32que vous voyez en bas de la carte en rouge,
07:35qui, depuis 2014, est passée sous drapeau russe.
07:38Alors, justement, intéressons-nous.
07:40Restons quelques instants sur cette carte.
07:42Nous allons nous intéresser à la Crimée.
07:44On le voit très clairement en rouge.
07:46Crimée annexée par la Russie en 2014, comme indiqué sur cette carte.
07:51Eh bien, cette petite partie-là, Volodymyr Zelensky, il est catégorique.
07:54Il ne veut pas la céder aux Russes dans les prochains accords.
07:58On va en parler.
07:59C'est cette Crimée qui est au cœur des discussions aujourd'hui.
08:01On écoute Volodymyr Zelensky.
08:03La Russie comprend que l'Ukraine est debout, qu'elle défend ses droits
08:08et elle exerce une pression sur notre peuple.
08:11Elle exerce également une pression sur les États-Unis.
08:13C'est une autre raison qui explique l'attaque d'aujourd'hui.
08:15Nous percevons tout cela comme tel.
08:20Nous faisons tout ce que nos partenaires ont proposé,
08:23sauf ce qui est contraire à notre législation et à la Constitution.
08:26Ce qui est compréhensible, car même la lutte pour l'indépendance de notre État,
08:30pour notre souveraineté et notre intégrité territoriale, est une question de survie.
08:34C'est notre événement.
08:37Finalement, Ksenia Fedorova, ce qu'il faut bien comprendre aujourd'hui,
08:40c'est que pour Donald Trump, la Crimée, finalement, elle a été perdue il y a des années, 2014, par l'Ukraine.
08:48C'est le constat de Donald Trump.
08:49Et aujourd'hui, Volodymyr Zelensky dit « je ne lâcherai pas la Crimée ».
08:53Au fond, est-ce qu'il faut comprendre que la Russie non plus ne lâchera pas la Crimée ?
08:57C'est-à-dire, si l'Ukraine ne lâche pas la Crimée, pas d'accord de paix.
09:02Bien sûr. En fait, Crimée, qui était toujours russe et qui était donnée à l'Ukraine par l'Union soviétique,
09:11donc c'était ukrainien pendant, je pense, 22 ans.
09:15Aujourd'hui, c'est Révinion aussi, ça fait déjà 11 ans qu'il est Crimée russe.
09:21Si vous vous souvenez, à l'époque, ça fait beaucoup, beaucoup de bases,
09:25mais finalement, personne n'a vraiment dit quelque chose contre.
09:28Donc, Vladimir Poutine a voyagé en Europe, il a vu des dirigeants européens.
09:35Donc, même si Crimée n'était pas reconnue en tant qu'il est russe,
09:39je pense que tout le monde a très bien compris que la Crimée reste russe.
09:43Ce que dit aujourd'hui Vladimir Zelensky, c'est vraiment pas réaliste.
09:48Et ça me donne l'impression que, en fait, son objectif, c'est vraiment de continuer cette guerre.
09:52Et si on regarde, il y a l'ancien ambassadeur de l'Ukraine, je pense en Allemagne, Melny,
09:58qui a dit que l'Ukraine est capable de mener une guerre jusqu'à 2029.
10:02Donc, il y a un idée de continuer cette guerre dans la tête, je pense, des dirigeants ukrainiens.
10:07Ils sont bien soutenus par les Européens aussi.
10:11Parce qu'après que Donald Trump avait eu un pouvoir, il a dit qu'il va arrêter cette guerre,
10:15la situation a changé pour Zelensky, parce qu'avant, il avait tous les soutiens de Biden
10:21et maintenant, il peut compter qu'il est pour les soutiens de l'Union européenne.
10:25Ou peut-être aussi défendre la souveraineté de son pays.
10:28Je cite Londres qui, à son côté, redit qu'il appartenait à l'Ukraine de décider de son avenir.
10:32Voilà ce qu'a dit Londres.
10:33La présidence française a, elle aussi, affirmé que l'intégrité territoriale de l'Ukraine
10:37était une exigence très forte des Européens.
10:40On n'entend pas la Crimée.
10:41Revenons-en à la Crimée.
10:42Le 29 mai 2017, on se souvient, tout juste élu, accueille Vladimir Poutine à Versailles.
10:50C'est trois ans après l'annexion de la Crimée par la Russie.
10:54À ce moment-là, Emmanuel Macron, mais aussi l'Europe, restent assez discrets, au fond, sur ce dossier.
10:59Je me permets de vous poser la question.
11:00Je sais que vous y étiez à Versailles, ce jour-là, à cette rencontre entre Emmanuel Macron et Vladimir Poutine.
11:06Est-ce que la Crimée avait été au cœur des discussions, déjà, à ce moment-là ?
11:08Je pense que, bien sûr qu'ils ont parlé des Crimées,
11:11mais je pense que pour Emmanuel Macron, c'était pas...
11:15Évidemment qu'il n'était pas prêt de reconnaître le Crimée officiellement russe,
11:21mais je pense qu'il a accepté la situation parce que, regardez, en Crimée, il a eu un référendum.
11:26Donc, c'était le peuple qui s'est décidé d'être partie de la Russie.
11:32Et si on parle un petit peu de cette situation avec l'Ukraine aujourd'hui,
11:37il y a eu des négociations en 2022 à Istanbul,
11:41où l'Ukraine pourrait garder les régions des Donbass,
11:43qui, aujourd'hui, sont sous contrôle russes et sont devenues russes.
11:47Aujourd'hui, c'est même pas une question.
11:49Si on regarde ce que la Russie dit, c'est impossible que la Russie rende ces régions,
11:54qui sont devenues russes, à l'Ukraine.
11:55Donc, c'est pas qu'une question des Crimées, aujourd'hui.
11:58Et la question que je me pose, si Vladimir Zelensky veut entendre encore,
12:02qu'est-ce que ça va donner dans un an, deux ans ?
12:05Elle va perdre encore plus ?
12:07C'est ce qui, effectivement, rend en colère, aujourd'hui, Donald Trump,
12:10car il m'abrique, et notamment, je pense, à la Crimée,
12:13puisque, je le disais tout à l'heure, pour Donald Trump, pour les Américains, c'était acquis.
12:16La Crimée était russe.
12:18Et, finalement, on n'a pas entendu Londres parler de la Crimée,
12:21mais on sent que ce territoire, ça n'a pas été résolu,
12:25et ça revient, aujourd'hui, comme un boomerang dans ces accords, dans ces négociations.
12:29Je suis d'accord.
12:30Non, moi, je ne pense pas que la Crimée, c'était réglé, c'est acquis,
12:34qu'Emmanuel Macron ou les Occidentaux disent que c'est réglé.
12:37Non, pas du tout.
12:37Je pense qu'au contraire, il y a toujours eu un malaise.
12:40On s'est dit, on met ça de côté, on y reviendra éventuellement.
12:44Est-ce que ça a été une forme de lâcheté, peut-être, de la part des Occidentaux,
12:48où ils n'ont pas voulu s'en mêler,
12:50ils ne voulaient pas risquer un conflit, justement, armé ou quoi que ce soit ?
12:54Bon, ça fait partie, parce que ça fait quand même plusieurs années.
12:57Mais je pense que ça n'a pas été réglé.
12:58Et le fait de ne pas reconnaître, en fait, c'est aussi cette idée
13:04de préserver une forme de stabilité aussi dans le monde,
13:07c'est-à-dire de dire, OK, oui, ça s'est passé,
13:09la Russie a annexé la Crimée en 2014,
13:12mais de ne pas reconnaître, c'est aussi d'envoyer le message
13:15que non, peu importe quel pays vous êtes, quelle nation vous êtes,
13:19vous ne pouvez pas arriver quelque part, vous apparaît un territoire
13:24et espérer que, finalement, la communauté,
13:26une partie de la communauté internationale va reconnaître la chose
13:30parce que c'est une menace à l'intégrité territoriale de tous,
13:34tous et chacun.
13:35Donc, vous avez raison de mentionner ce fameux malaise,
13:37ce n'est pas réglé, c'est resté comme ça,
13:40on s'est dit, bien, on ne reconnaît pas,
13:41et puis ça reste la situation.
13:43Mais revenons, je pense, de la part des Américains,
13:45il y a eu une erreur stratégique, je pense, de la part de l'administration Trump,
13:50c'est qu'ils ont lâché probablement trop de l'Est au départ
13:53et le rapport de force pour négocier,
13:56quand vous lâchez un peu tout,
13:58il n'y a pas de possibilité, finalement,
14:00de trouver une espèce d'accord,
14:01de dire, OK, on va négocier sur certaines zones, peut-être.
14:04On parle, par exemple, de la question du Donbass,
14:06on sait qu'il y a une grande présence russe du côté du Donbass, par exemple.
14:10Tout de suite, les Américains ont tout lâché,
14:13donc après le rapport de force,
14:15mais on se retrouve dans la situation telle qu'elle est aujourd'hui.
14:17Et avec un volo de Mierzelenski aussi,
14:19Xenia Federoa, qui est exclue aujourd'hui de cet accord de paix,
14:21en tout cas par les Américains.
14:23Absolument, mais en fait,
14:24personne n'empêche Vladimir Zelenski
14:25de ne pas reconnaître Crimée en tant qu'hérusse.
14:29Mais en fait, bloquer la négociation
14:31à cause des questions de Crimée,
14:33je trouve ça hyper, hyper bizarre.
14:36Après, je me pose la question,
14:37si les États-Unis sont prêts vraiment
14:39de reconnaître Crimée en tant qu'hérusse,
14:41quel signal ça donne à l'Union européenne ?
14:45Et je trouve ça très intéressant.
14:46J'ai regardé, en fait,
14:47les commissions européennes,
14:50ce n'est pas eux qui décident
14:51la politique étrangère des pays européens.
14:54En fait, ce qui peut arriver,
14:55ce qui, si les États-Unis décident
14:57de reconnaître Crimée,
14:59chaque pays,
15:00pas chaque, mais quelques pays
15:01de l'Union européenne
15:02peuvent décider de suivre ce schéma.
15:04Et dans ces cas,
15:05ça sera un mauvais signal
15:07pour les commissions européennes
15:08qui sont complètement dans l'idée
15:10et qu'il faut continuer
15:11de soutenir l'Ukraine
15:12et qui reconnaître Crimée,
15:14ce n'est pas bien.
15:15Peut-être le problème, en fait,
15:17parce qu'on parle de négociations
15:19en ce moment,
15:19on veut trouver une entente
15:21dans le nom de Trump,
15:21mais c'est impatiente,
15:23on comprend,
15:23parce que lui,
15:24il veut une victoire,
15:24il veut sa victoire à lui.
15:26Je vais vous montrer son message.
15:27Oui, il faut trouver
15:28une entente de paix.
15:29Le problème, c'est qu'on a l'impression
15:30que tout ce qui est sur la table
15:31en ce moment,
15:33l'Ukraine, oui, résiste
15:34parce qu'elle n'y trouve pas
15:35du tout son compte.
15:36C'est-à-dire qu'on a l'impression
15:37que l'Ukraine, dans cet accord,
15:39doit tout lâcher.
15:40Et il y a tout cet enjeu
15:42de dire, OK,
15:42quelle est l'intégrité territoriale
15:44qui va rester à l'Ukraine.
15:44Et Volodymyr Zelensky qui dit,
15:46moi, je défends la souveraineté
15:47de mon territoire.
15:48Et lui, ne lâche.
15:49On peut, au fond, l'entendre.
15:51Mais je voulais aussi vous entendre.
15:53Je vous donne la parole tout de suite,
15:55Xenia Fedorova,
15:56mais il me semble important
15:57de lire ce qu'a écrit Donald Trump
16:00concernant toujours ce dossier
16:02sur la Crimée.
16:04Le président ukrainien,
16:04Volodymyr Zelensky,
16:05se vante en première page
16:06du Wall Street Journal.
16:07L'Ukraine ne reconnaîtra pas
16:08légalement l'occupation de la Crimée.
16:11Il n'y a rien à dire à ce sujet.
16:13Cette déclaration, vous voyez,
16:14est très préjudiciable
16:15aux négociations de paix.
16:17Des déclarations incendiaires,
16:18dit Donald Trump,
16:20comme celle de Zelensky,
16:20qui rendent si difficile la tâche.
16:23Nous sommes très proches d'un accord,
16:24mais l'homme qui n'a aucune carte à jouer
16:25doit enfin passer à l'action.
16:27Je me réjouis de pouvoir aider l'Ukraine
16:29et la Russie à sortir
16:29de cette paille totale
16:30qui n'aurait jamais commencé
16:32si j'avais été président.
16:33Quand on voit que Donald Trump est très dur,
16:34finalement, avec Volodymyr Zelensky,
16:37on peut le répéter,
16:38qui a été, c'est son pays,
16:39qui a été envahi par la Russie.
16:42Et ça, cette dureté de Donald Trump
16:45envers Volodymyr Zelensky,
16:47Emmanuel Macron ne la comprend pas.
16:49Écoutez-le.
16:50La seule chose que nous avons à faire,
16:53la seule chose,
16:54je l'ai redit au président Trump
16:55que j'ai eu il y a deux jours,
16:56nuitamment,
16:58la seule chose,
16:59c'est qu'enfin le président Poutine
17:01arrête de mentir.
17:04Quand le président Poutine parle
17:05au négociateur américain,
17:06il leur dit je veux la paix.
17:07Quand il parle à la planète entière,
17:08il dit moi je veux la paix.
17:09Il continue de bombarder l'Ukraine.
17:12Il continue de tuer des vies en Ukraine.
17:15Il n'y a qu'une seule réponse qu'on attend.
17:17Est-ce que le président Poutine est d'accord
17:20pour un cessez-le-feu inconditionnel ?
17:23Les Américains l'ont proposé,
17:25les Européens le soutiennent.
17:26Le président Zelensky a dit oui.
17:29Si le président Poutine dit oui,
17:31les armes se taisent demain,
17:32les vies sont sauvées.
17:34La communauté internationale
17:35n'a qu'une chose à faire.
17:37Et l'énervement américain
17:38ne doit se porter que sur une seule personne.
17:40Le président Poutine,
17:41il doit répondre à la question qu'il leur pose.
17:44Et à ce moment-là,
17:44nous pourrons construire une paix juste,
17:46solide,
17:47durable, robuste.
17:49Au fond,
17:49Zénia Fedorova,
17:50ce que dit Emmanuel Macron,
17:51c'est que Donald Trump
17:52n'a jamais critiqué Vladimir Poutine
17:54avec la même virulence
17:55que le président ukrainien.
17:57Au fond,
17:58n'est-ce pas la Russie aujourd'hui
17:59qui est aussi un obstacle pour cette paix ?
18:02Moi, je pense que le seul obstacle
18:03pour cette paix,
18:04c'est Vladimir Zelensky
18:05et certains dirigeants européens.
18:07Parce que si on regarde
18:08ce qui est passé en 2022,
18:10quand il a eu une négociation
18:11entre la Russie et l'Ukraine,
18:13vous savez qui a interrompu
18:14les négociations ?
18:15C'était Boris Johnson.
18:16Et en fait,
18:17c'est lui qui a demandé à Zelensky
18:19de ne pas signer un accord d'épée.
18:21Selon ce d'accord d'épée,
18:22il pouvait bien garder
18:23l'autonomie de Donbass,
18:25mais ukrainien.
18:27Et en fait,
18:28où on s'est trouvé aujourd'hui,
18:30c'est seulement à cause
18:31de ces dirigeants européens
18:33qui voulaient en guerre.
18:35Emmanuel Macron dit
18:36qu'il faut mettre pression
18:37sur la Russie.
18:38Depuis trois ans,
18:39ils sont en train d'essayer
18:40de mettre la pression sur la Russie.
18:41Je pense que c'était Bruno Le Maire
18:43qui dit qu'il faut détruire
18:45l'économie russe,
18:46le mettre en genoux.
18:47C'était toujours le discours
18:48de Emmanuel Macron.
18:50Mais aujourd'hui,
18:50il faut regarder la réalité.
18:52Ce n'est plus Biden,
18:53c'est Donald Trump.
18:54Donald Trump veut la paix.
18:55Et c'est vraiment important,
18:57les États-Unis,
18:58pour soutenir cette guerre
18:59en Ukraine,
19:00parce que sans l'aide
19:01des Américains,
19:03je ne suis pas sûre
19:04que l'Europe
19:05sera capable
19:06de fournir
19:06assez d'armements
19:07pour que cette guerre continue.
19:10Après,
19:10il ne faut pas oublier
19:11non plus
19:11qu'il y a
19:12une énorme crise
19:14à l'intérieur de l'Ukraine.
19:15Vladimir Zelensky
19:16était élu
19:16pour une idée de paix.
19:18Aujourd'hui,
19:19il continue
19:20avec une idée de guerre.
19:22Et peut-être que
19:22dans ce contexte,
19:23on peut souligner
19:24la réaction
19:25du président polonais,
19:26donc finalement
19:27dans le sillage
19:28des Américains.
19:29On sait les Polonais
19:30d'ailleurs très proches
19:30des Américains,
19:31mais qui demandent,
19:32on va peut-être voir
19:33la réaction
19:34du président
19:35Andrzej Duda.
19:37Il doit s'agir
19:37d'un compromis.
19:38Je veux dire que
19:39de facto,
19:39cette paix devrait,
19:40à mon avis personnel,
19:42se résumer au fait
19:42qu'aucune des deux parties
19:44ne pourra dire
19:44qu'elle a gagné cette guerre
19:45parce que chacune d'entre elles
19:47devra d'une certaine manière
19:48faire un pas en avant.
19:50L'Ukraine devra également
19:51se retirer
19:51dans une certaine mesure
19:52car c'est probablement
19:53ce qui se produira
19:55dans quelle mesure
19:55il m'est difficile
19:56de répondre
19:58à ce stade.
19:59Voilà,
19:59l'appel du président polonais
20:01à l'Ukraine
20:02finalement
20:03d'accepter des compromis
20:04aussi.
20:05Ça,
20:05c'est assez notable
20:06Karim Abrik.
20:07C'est-à-dire que
20:08le discours de Zelensky,
20:10lui,
20:10ne veut rien lâcher
20:11parce qu'il dit déjà
20:12qu'on est dans une situation
20:13qui est assez critique.
20:15Donc,
20:15lui,
20:16il joue l'avenir aussi
20:17de son pays,
20:19l'existence même
20:20de son pays,
20:21de son avenir territorial,
20:23de son droit à exister.
20:25Donc,
20:25c'est dans son discours,
20:26dans son message.
20:27on s'entend
20:29que quand on parle
20:30de discussion,
20:31ça fait mal.
20:32Ça fait mal en ce moment
20:33parce que,
20:34oui,
20:34on se dit
20:34que si chacun
20:35doit lâcher
20:36un peu de lait,
20:37ça veut dire
20:38que l'Ukraine
20:38va devoir céder
20:39sur certaines choses
20:40et ça peut faire mal.
20:42Mais ensuite,
20:42c'est jusqu'où?
20:43C'est qu'à l'heure
20:44où on se parle,
20:45quand on regarde
20:46à tout le moins
20:46l'état des demandes
20:48et de la pression
20:49qui est mise aussi
20:50sur l'Ukraine,
20:50c'est qu'on demande
20:52finalement à peu près tout.
20:54Et ça va autant
20:56sur la question,
20:57même une forme
20:58de neutralisation
20:59militaire de l'Ukraine,
21:01pas vraiment
21:01de sécurité,
21:03pas de garantie
21:03de sécurité,
21:05reconnaître la Crimée
21:06comme étant russe,
21:08toutes les régions,
21:09on a vu sur la carte,
21:11Zaporizhia,
21:12Kersen,
21:12Donetsk,
21:13Louensk,
21:13donc toutes les avancées
21:16de la Russie,
21:16c'est de les reconnaître.
21:17Donc,
21:17il y a comme
21:18une espèce d'impasse
21:19et encore une fois,
21:20l'Europe là-dessus
21:21semble impuissante
21:23tout ce qu'elle peut
21:24donner,
21:24c'est une forme
21:25de garantie,
21:25oui,
21:26de dire,
21:26nous on peut être là
21:27pour la garantie
21:27de sécurité,
21:28on peut continuer
21:29à armer un peu,
21:30mais si les États-Unis
21:31décident qu'ils en ont marre,
21:33qu'ils lâchent l'affaire,
21:35il y a quand même
21:36sur la question
21:36des renseignements,
21:37les renseignements
21:39sur l'aspect militaire,
21:41l'Ukraine ne pourra pas
21:42tenir éternellement
21:44non plus,
21:44au moins ça va être compliqué,
21:46ça va être très compliqué.
21:47Dans une en passe,
21:48on va observer de très près
21:49les prochaines déclarations,
21:50les prochains mouvements
21:51dans les prochaines heures.
21:52Peut-être pour conclure,
21:53un dernier Moksenia Fedorova
21:55pour conclure cette partie
21:56sur l'Ukraine aussi.
21:57Vous avez touché
21:57à une question
21:58qui je trouve très intéressante,
21:59pourquoi Donald Trump
22:02est assez dur
22:03avec Vladimir Zelensky,
22:04je me suis dit,
22:06est-ce que ce n'est pas
22:06parce qu'il connaît
22:08Vladimir Zelensky
22:09depuis longtemps,
22:10il y a eu un moment
22:10où il a demandé
22:11à Vladimir Zelensky
22:12de passer l'information
22:13sur les dossiers
22:15de Hunter Biden,
22:16le fils
22:16du président Biden,
22:19qui à l'époque
22:20travaillait
22:21et a reçu d'argent
22:22d'une entreprise énergétique
22:24à l'Ukraine,
22:25Burisma.
22:27Et en fait,
22:27Zelensky a refusé
22:28de donner cette information.
22:30Après,
22:30on a vu comment
22:31résister à tous
22:32les initiatifs
22:33des États-Unis.
22:35On se souvient
22:36des conversations
22:37à cabinet Oval.
22:38Donc,
22:39je pense qu'il y a
22:39cette impatience
22:40du côté de Donald Trump.
22:41et peut-être
22:42une inimitié
22:45entre les deux hommes,
22:46très certainement,
22:47personnel aussi,
22:48Volodymyr Zelensky
22:48et Donald Trump.
22:49En quelques secondes,
22:50peut-être Harold,
22:51information intéressante
22:52aujourd'hui pour clore
22:53ce dossier,
22:54la Lituanie qui révèle
22:55un plan d'évacuation
22:56de Vilnius
22:56face au risque
22:57d'invasion russe.
22:58Donc,
22:58on voit toujours
22:59cette crainte.
23:00Alors,
23:00voyons la Lituanie
23:01sur la carte.
23:02C'est un membre
23:03de l'OTAN.
23:04C'est un des pays
23:05baltes avec la Lettonie
23:06et l'Estonie au nord.
23:07Et ils ont toujours
23:09historiquement,
23:10depuis qu'ils sont
23:11redevenus indépendants,
23:12eu peur
23:13d'être réenvahis
23:15par la Russie.
23:17Donc,
23:17même vous y allez,
23:19ça leur passe
23:20par la tête
23:21sans arrêt.
23:22Mais il n'y a pas
23:23beaucoup de frontières
23:24entre la Russie,
23:25la Fédération de Russie
23:26et la Lituanie.
23:26Mais il y a le Belarus
23:27qui, en tant qu'allié,
23:29pourrait être
23:30un lieu de transit
23:31de soldats russes.
23:33Voilà comment
23:34ils le voient.
23:34Donc,
23:35le maire de Vilnius
23:36vient d'annoncer
23:36« Ah ben,
23:37si jamais on nous attaque,
23:39eh bien,
23:39nous évacuerons
23:41les 540 000
23:42habitants
23:43de Vilnius
23:45vers les trois zones
23:46que vous voyez,
23:48Alitus,
23:48Kaunas et
23:49Pané Vésis.
23:51Et voilà,
23:53on pourra tenir
23:53un front
23:54sans perte
23:55de vie humaine
23:56excessive.
23:57Bien,
23:58ce n'est pas
24:00universellement
24:00pris au sérieux,
24:02mais c'était
24:03comme une espèce
24:03de ballon d'essai.
24:05on a peur
24:06d'être envahis.
24:07Peut-être un signal
24:08aussi qui nous montre
24:09que la peine
24:10n'est pas encore
24:10dans toutes les têtes.
24:11Je vous propose
24:12de marquer
24:12une très courte pause.
24:13Dans un instant,
24:14nous allons nous intéresser
24:15à cette phrase,
24:17peut-être la phrase
24:18choc de la semaine,
24:19celle de Marmoud Abbas.
24:21A tout de suite
24:21sur CNews.
24:22Et de retour
24:36sur le plateau
24:36de l'heure inter,
24:37bienvenue
24:37si vous nous rejoignez
24:38pour cette deuxième partie
24:39pour vous accompagner,
24:41Xenia Fedorova,
24:42Karim Abriks
24:43et Harold Iman.
24:45C'est peut-être
24:46la phrase
24:46choc de la semaine,
24:48celle de Marmoud Abbas.
24:49Vous savez,
24:50c'est le chef
24:50de l'autorité palestinienne,
24:52dans un discours
24:53prononcé
24:53lors de l'ouverture
24:54du Conseil central
24:55de l'Organisation
24:56de Libération
24:56de la Palestine,
24:58l'OLP.
24:59Marmoud Abbas
24:59a vivement interpellé
25:00les terroristes du Hamas.
25:02Il les a exhortés
25:03à libérer
25:04les otages
25:05détenus à Gaza.
25:06Après ces images
25:07montrant,
25:07on se souvient,
25:08des Palestiniens
25:09manifestés
25:10contre les terroristes
25:11du Hamas
25:12depuis un mois,
25:13ces manifestations,
25:14nous constatons,
25:15il est vrai que les langues
25:16se délient,
25:16côté palestinien.
25:17On va en parler,
25:18mais d'abord,
25:19écoutons Marmoud Abbas.
25:20Le Hamas a fourni
25:23à Israël
25:24des prétextes
25:25pour commettre
25:25ces crimes
25:26dans la bande de Gaza,
25:28le plus flagrant
25:28des prétextes
25:29étant la détention
25:30d'otages.
25:32Pourquoi les ont-ils
25:33pris en otages ?
25:34C'est moi
25:34qui en paye le prix,
25:36notre peuple
25:36en paye le prix,
25:37pas Israël.
25:39Mon frère,
25:40libérez-les.
25:41« Chaque jour,
25:43il y a des centaines
25:44de morts.
25:45Pourquoi ne livrez-vous
25:46pas les otages
25:47américains ?
25:49Bande de chiens,
25:51remettez ce que vous avez
25:52et sortez-nous de là.
25:53Ne donnez pas Israël
25:54une excuse pour continuer.
25:56Ne leur donnez pas
25:57une excuse. »
25:59Libérez les otages,
26:00bande de chiens,
26:01phrase très forte.
26:02Donc,
26:02on va en parler
26:03avec Alexandre Delval
26:04qui nous a rejoint,
26:05géopolitologue.
26:06Merci Alexandre Delval
26:08d'avoir accepté
26:09notre invitation
26:10dans l'heure inter
26:11pour revenir
26:12dans un premier temps
26:13sur cette phrase,
26:14je le disais très fort,
26:15de Mahmoud Abbas.
26:16Pour commencer,
26:17peut-être pour poser
26:18le décor,
26:19qui est Mahmoud Abbas ?
26:20Qu'est-ce qu'il représente
26:21aujourd'hui,
26:22côté palestinien ?
26:24Mahmoud Abbas,
26:25Abou Mazen,
26:26représente
26:27l'autorité palestinienne,
26:29qu'on appelle la paix,
26:30l'autorité palestinienne,
26:31c'est-à-dire
26:32la vraie Palestine
26:33entre guillemets
26:34qui est reconnue
26:35par un certain nombre
26:36de pays
26:36et qui est plus
26:38ou moins reconnue
26:39par l'UNESCO
26:39et l'ONU
26:40comme un État,
26:42pas encore vraiment
26:42un État,
26:43mais il y a un début
26:44de reconnaissance,
26:45tandis qu'à Gaza,
26:46on a une administration
26:47qui n'a jamais été reconnue.
26:49Donc,
26:49il représente en gros
26:50la Palestine officielle,
26:51c'est la tradition
26:52Fatah,
26:52OLP,
26:53autorité palestinienne,
26:55et son leadership
26:56est discuté
26:57depuis pas mal d'années.
26:58Il a désigné récemment
27:00un successeur
27:00et un autre probable.
27:02Il y a un conflit
27:03de succession,
27:04mais il y a presque
27:05un an,
27:05il avait commencé
27:06à parler de succession
27:07parce que les Américains
27:08et d'autres pays
27:09exercent des pressions
27:10pour qu'il accepte.
27:12Je suis désolé,
27:12je suis dans un aéroport,
27:14alors il y a des annonces,
27:15je n'ai pas pu faire autrement.
27:16Et donc,
27:17il est très discuté,
27:19il n'y a pas eu
27:20d'élection depuis très longtemps.
27:21Et pour reprendre
27:22un peu de leadership,
27:23il a compris
27:24ce qu'il fallait faire.
27:25Il fallait essayer
27:26de mettre en porte-à-faux
27:28le Hamas
27:29en l'accusant
27:30indirectement
27:30ou directement
27:31d'être finalement
27:32l'agent du diable sioniste.
27:34En gros,
27:34le Hamas
27:35ferait le jeu
27:36des méchants israéliens,
27:38des sionistes,
27:39de ceux qui bombardent
27:40le peuple palestinien
27:41de Gaza.
27:42Et ce qui est intéressant,
27:43parce que ce n'est pas
27:44le seul qui le dit,
27:45l'ancien bras droit
27:47d'Arafat Dahlan,
27:49Mohamed Dahlan,
27:49que j'avais rencontré,
27:50qui est dans les Émirats,
27:51qui est un Gazaouite
27:52extrêmement connu,
27:53qui était emprisonné
27:54par Israël,
27:55bien qu'ayant été
27:56emprisonné par Israël,
27:57cet autre leader potentiel
27:59Dahlan nous disait
28:01dans un repas
28:02que le Hamas
28:04donnait un prétexte
28:05à chaque fois
28:06pour Israël,
28:07pour bombarder,
28:08et qu'il fallait donner
28:09des gages à Israël
28:10en arrêtant
28:11toute forme
28:11de terrorisme djihadiste.
28:13Et ça enlèverait
28:14tout prétexte à Israël
28:15pour attaquer.
28:16Donc ce n'est pas
28:16la première fois
28:17qu'un leader
28:18de cette mouvance
28:19autorité palestinienne
28:20au LPE,
28:21Arafat,
28:22le dit,
28:23mais ça n'a jamais été
28:24dit aussi clairement.
28:25En parlant de fils de chien,
28:26en gros l'idée
28:27c'est de les diaboliser
28:28parce qu'il est en danger.
28:30Mahmoud Abbas
28:31va être remplacé
28:32un jour ou l'autre
28:32et on sait que
28:34depuis le 7 octobre,
28:35le Hamas a marqué des points,
28:36il a gagné des cœurs.
28:37Ça paraît fou
28:38pour un occidental,
28:39mais si on ne raisonne pas
28:40en occidental,
28:41ces martyrs
28:42qui ont été provoqués
28:43effectivement par le Hamas
28:44ont suscité
28:45des adhésions
28:46et on sait que
28:47dans l'autorité palestinienne,
28:48le Hamas
28:49a raflé la mise.
28:52S'il y avait des élections,
28:52le Hamas,
28:53comme en Jordanie
28:54où les frères musulmans
28:55ont gagné,
28:56les frères musulmans
28:57du Hamas
28:57risqueraient de l'emporter
28:58dans l'autorité palestinienne.
29:00Donc il fallait faire
29:01une opération
29:02de déstabilisation,
29:03de contre-guerre psychologique,
29:04de diabolisation
29:05et c'est dans ce contexte
29:07que M. Mahmoud Abbas
29:08a prononcé ces paroles
29:09qui effectivement
29:10peut être intelligente
29:11et habile
29:12puisque ça fait dire
29:14que le soi-disant héros
29:15contre le sioniste,
29:17le petit Satan israélien,
29:19en fait,
29:20serait un agent d'Israël.
29:21C'est une façon
29:21de déstabiliser le Hamas
29:23avec les arguments
29:24que d'habitude
29:24le Hamas utilise
29:26contre l'autorité palestinienne.
29:28Pour terminer,
29:29parce que pour nos auditeurs,
29:30l'autorité palestinienne
29:31négocie très souvent
29:32avec les forces
29:33de sécurité israéliennes,
29:35elles collaborent très souvent.
29:37On le voit dans le film,
29:38d'ailleurs dans la série
29:39célèbre sur Netflix,
29:41il y a très souvent
29:42des collaborations
29:43entre les deux.
29:44Donc c'est souvent
29:44l'autorité palestinienne
29:46qui est accusée
29:46de collaborer
29:47avec l'ennemi israélien.
29:49Là, c'est une sorte
29:50de retournement
29:50de l'argument
29:51contre le Hamas.
29:52Il y a des voix,
29:53malgré tout,
29:54en Palestine
29:54qui s'élèvent,
29:55Alexandre Delval,
29:56contre les terroristes du Hamas.
29:57On a vu ces images
29:58de centaines de Palestiniens
30:00manifestés
30:01descendent dans la rue
30:02pour dénoncer
30:05les terroristes du Hamas.
30:07Est-ce que la voix
30:08de Mahmoud Abbas,
30:09elle porte aujourd'hui ?
30:10Est-ce qu'elle peut être écoutée ?
30:11Est-ce qu'elle est entendue
30:12en quelques mots ?
30:14Non,
30:14l'argument pourrait être entendue,
30:17mais Mahmoud Abbas
30:18est totalement délégitimé.
30:19Il n'y a aucune élection.
30:21Il est accusé
30:22d'être un homme très corrompu,
30:24ce qui n'est pas faux.
30:24Il a des comptes
30:25où il a épargné
30:27pratiquement plus d'une centaine
30:29de millions d'euros,
30:30un peu comme Arafat,
30:31qui avait plein de comptes cachés,
30:32qui a énormément utilisé
30:34les fonds d'ailleurs
30:34d'aide internationale,
30:36etc.
30:36Il est totalement délégitimé.
30:38Et c'est justement
30:39parce qu'il est totalement délégitimé
30:41qu'il a essayé
30:41de prononcer des phrases
30:43qui retournent l'argument
30:44qui est en général
30:45utilisé contre lui,
30:46qui collabore avec
30:47l'entité sioniste,
30:49etc.
30:49Il a essayé de le retourner
30:50contre le Hamas.
30:51Mais c'est peine perdue.
30:52Le Hamas est devenu
30:53très légitime
30:54dans les cœurs
30:54de nombreux palestiniens,
30:55de l'autorité palestinienne,
30:56pour une raison très simple.
30:58Ils n'ont pas goûté encore
30:59au totalitarisme du Hamas.
31:00Quand vous n'avez pas goûté
31:01au totalitarisme du Hamas
31:03qui, depuis l'âge de trois ans,
31:05vous apprend
31:06la doctrine du martyr,
31:09du suicidaire,
31:11de l'au-delà
31:12que l'on recherche,
31:12la mort qui est meilleure
31:13que la vie,
31:15et quand on n'a pas connu
31:16l'embrigadement totalitaire
31:18qui est pire qu'en Iran
31:19de ce que fait l'autorité
31:21du Hamas
31:22à Gaza,
31:24ça peut paraître sexy.
31:25De loin, ça peut paraître
31:26très noble,
31:27des chevaliers combattants
31:28jusqu'à la mort
31:29contre le diable sioniste.
31:31Mais ceux qui ont goûté,
31:32effectivement,
31:33comme vous le dites,
31:33à la gouvernance du Hamas,
31:36qui est très proche de l'Iran,
31:37mais on ne le dit pas assez souvent,
31:38qui est surtout très proche
31:39du Qatar,
31:40donc des frères musulmans,
31:41ceux qui ont goûté,
31:42ils veulent s'en débarrasser,
31:43mais ils ne peuvent pas trop parler.
31:44Les manifestants dont vous parlez
31:45étaient très peu nombreux
31:46et ils ont extrêmement peur.
31:49Ils peuvent être tués
31:49pour moins que ça.
31:51Ils sont extrêmement courageux,
31:52effectivement.
31:52Alexandre Delval,
31:53je vous propose
31:54de rester avec nous
31:55puisque vous avez parlé
31:56des frères musulmans.
31:57On va les évoquer,
31:58cette organisation interdite,
31:59hier,
32:00dans le royaume de Jourdanie.
32:02Mais peut-être,
32:03un mot,
32:03Xenia Fedorova,
32:05Mahmoud Abbas.
32:05On évoquait également
32:07ces manifestations
32:08à Gaza.
32:10Et puis,
32:11d'autres langues,
32:12ce délit.
32:12L'écrivain israélo-américain,
32:14Ahmed Fouad Al-Khati,
32:16a appelé,
32:17samedi,
32:18à amplifier les voies palestiniennes
32:20anti-Hamas
32:20et propé à Gaza.
32:22Les manifestations anti-Hamas
32:24peuvent devenir
32:25et deviendront
32:26un événement régulier,
32:27a-t-il déclaré.
32:29L'avenir de Gaza
32:29appartient à une population
32:30rajeunie et revitalisée
32:31qui se concentre
32:32sur la construction
32:33de la nation
32:33et la coexistence
32:34et non sur le radicalisme
32:36et la résistance.
32:38On a le sentiment,
32:39malgré tout,
32:39que des langues
32:40se délient,
32:42côté palestinien,
32:43côté gazaouis,
32:44et que les terroristes
32:45du Hamas,
32:46d'un certain côté,
32:46sont affaiblis,
32:47à la fois militairement,
32:49mais aussi,
32:49alors pas au sein,
32:50mais idéologiquement,
32:51ça commence à bouger.
32:54Écoutez,
32:55tout ce que je peux dire,
32:56comme c'est un sujet
32:57très compliqué,
32:58je pense que
32:59les peuples palestiniens
33:01sont épuisés,
33:02je pense qu'ils sont
33:03très fatigués
33:04de tout ce qui arrive,
33:05je pense que
33:06la réponse
33:09d'Israël
33:10était assez
33:11dure et violente,
33:12donc on a les milliers
33:13et les milliers civils
33:14qui sont morts,
33:15et je pense
33:16que bien sûr
33:17qu'il y a
33:18les voix
33:19qui sont
33:20évidemment
33:20contre Hamas
33:21parce que
33:22c'est la cause
33:23en fait,
33:24c'est ce,
33:24comme Alexandre Delval
33:25l'a dit,
33:26c'était la prétexte
33:28pour Israël
33:29de mener
33:29une opération
33:30militaire
33:31sur Palestine.
33:32Donc pour moi,
33:33c'est tout à fait
33:35compréhensible,
33:35après,
33:37après,
33:38je ne peux pas
33:38vous donner
33:39le,
33:39comment dire,
33:40le forecast,
33:41les prognoses,
33:42si on dit ça,
33:43parce que je pense
33:45qu'il y a un vrai
33:50traumatisme
33:51parmi les Palestiniens
33:52et même ceux
33:53qui sont perdus,
33:54les familles,
33:55les enfants,
33:56et je pense
33:57qu'ils vont toujours
33:57voir Israël
33:59comme une menace
34:00parce qu'ils sont
34:01perdus,
34:02leur maman
34:04et leur papa,
34:05je ne sais pas,
34:05les enfants,
34:06donc je pense
34:06que psychologiquement,
34:08ce sera très compliqué
34:09de dire,
34:10voilà,
34:10le vrai menace
34:11c'est le Hamas
34:12parce que les gens
34:13vont toujours réfléchir
34:14que les bombardements
34:15viennent...
34:16Néanmoins,
34:17on le voit bien
34:18depuis le 7 octobre,
34:19les terroristes du Hamas
34:21qui prennent la population
34:22comme des boucliers humains
34:23qui refusent aujourd'hui
34:25effectivement
34:25de libérer les otages,
34:26voilà la réalité
34:27aussi du terrain
34:28et on voit finalement,
34:32je le disais,
34:33Karim Abrik,
34:34que certaines langues
34:35commencent à se délier
34:37et forcément,
34:38même si du point de vue
34:39de la communication,
34:41les terroristes du Hamas
34:41veulent se montrer forts,
34:43on sait qu'aujourd'hui
34:44ils sont particulièrement affaiblis
34:45et peut-être qu'une partie
34:46de la population
34:47va profiter de cet affaiblissement
34:49finalement pour se relever.
34:52Oui,
34:52bien en fait,
34:53on le voit,
34:54c'est-à-dire que le Hamas
34:56a été affaibli
34:57mais il y a quand même
34:58une idéologie
34:59qui est extrêmement forte,
35:00qui est puissante
35:01et dans justement
35:03une forme de désœuvrement
35:05ou quoi que ce soit,
35:06ça peut encourager aussi
35:07certaines vocations,
35:08ça c'est absolument terrible
35:09et on voit que le Hamas,
35:11son logiciel,
35:12son idéologie
35:14terroriste radicale,
35:16eh bien,
35:16elle n'est pas morte,
35:17ça c'est un vrai problème
35:19et quand finalement
35:19dans votre propre charte,
35:21c'est de,
35:22vous voulez la destruction
35:23d'Israël,
35:24eh bien ce n'est pas possible
35:25pour la suite,
35:26c'est-à-dire qu'il faut
35:27trouver effectivement
35:28une autre voie,
35:30le Hamas ne peut pas
35:31être la solution
35:32si on pense à la paix,
35:34à trouver une solution,
35:35on évoque souvent
35:36la question de la solution
35:37à deux États
35:38mais il faut trouver
35:39un autre interlocuteur
35:40et c'est là qu'on voit
35:41que M. Mahmoud Abbas
35:42essaie d'apparaître,
35:43il essaie d'être
35:44l'interlocuteur
35:45mais il n'a pas
35:46de légitimité non plus
35:48aujourd'hui,
35:48il est extrêmement contesté
35:50et le mot autorité,
35:51il n'y a le mot autorité
35:52que dans le nom,
35:53il ne l'incarne pas
35:54donc il apparaît,
35:56effectivement,
35:57il a voulu apparaître
35:58comme ça
35:58mais on voit
35:59qu'au sein
36:00de la population
36:00effectivement des Palestiniens
36:01qui sortent dans la rue
36:02qui ne veulent plus
36:04non plus
36:05cette population-là,
36:07ceux qui descendent
36:07dans la rue
36:07qui ne veulent pas
36:08du Hamas
36:09et qui prennent
36:10des risques
36:10extrêmement élevés
36:12parce que leur vie
36:13est menacée,
36:14d'ailleurs il y a eu
36:14des répercussions,
36:16certains ont été,
36:18ont pu avoir
36:19vraiment des répercussions
36:20même risquent leur vie
36:21pour sortir dans la rue
36:23donc c'est extrêmement
36:24effectivement complexe
36:25mais vous voyez
36:26on parle aussi
36:27beaucoup du pape
36:28en ce moment
36:28ça m'a rappelé
36:29peut-être trois choses
36:31il a dit quelque chose
36:32lors de Pâques
36:33il a dit, vous savez
36:34libérer les otages
36:35c'est quand même
36:37la base
36:38parler de cesser le feu
36:40parler de l'aide humanitaire
36:41et il a dénoncé
36:42l'antisémitisme
36:43je pense que déjà
36:44il y avait quand même
36:46ces messages
36:46qui étaient importants
36:47effectivement
36:48et c'est intéressant
36:49de le rappeler
36:49alors je souhaitais
36:51que nous terminions
36:52avec cette mesure
36:53de la Jordanie
36:54qui beaucoup se disent
36:55devrait nous inspirer
36:56ici en France
36:57puisque le royaume de Jordanie
36:58a interdit
36:59toutes les activités
37:00des frères musulmans
37:01et a fermé
37:02les bureaux
37:02de ce mouvement islamiste
37:03on écoute
37:04le ministre de l'instérieur
37:05Mazen Al-Faraya
37:07et on en parle ensuite
37:08Premièrement
37:11œuvrer à l'application immédiate
37:13des dispositions de la loi
37:14sur la soi-disant
37:15dissolution des frères musulmans
37:17les considérant
37:18comme un groupe illégal
37:19interdire
37:20interdire toutes les activités
37:24des soi-disant
37:25frères musulmans
37:26dissous
37:26et considérer
37:27toute activité
37:28quelle qu'elle soit
37:29comme une violation
37:30de la loi
37:30passible de poursuites judiciaires
37:33Il est interdit
37:39d'adhérer
37:39à la confrérie
37:40dite dissoute
37:42des frères musulmans
37:42et de promouvoir
37:43ses idées
37:44sous peine de devoir
37:45rendre des comptes
37:46à la justice
37:47Et pour en parler
37:52nous sommes toujours
37:53avec Alexandre Delval
37:54géopolitologue
37:55qui est en liaison
37:56avec nous
37:56Alexandre Delval
37:57première observation
37:58ce sont des pays musulmans
38:00aujourd'hui
38:01qui interdisent
38:02les frères musulmans
38:03alors qu'est-ce que cela nous dit
38:04nous ici en France ?
38:07Alors ça l'application
38:08que nos élites sont folles
38:10irresponsables
38:11moi quand je vais
38:12dans des pays arabes
38:12depuis 30 ans
38:13j'entends parler
38:14très mal
38:15des frères musulmans
38:16et depuis quelques années
38:17surtout depuis
38:18l'après-printemps arabe
38:19depuis la réaction
38:20au printemps arabe
38:21en Égypte
38:22ils ont été interdits
38:23ils ont été renversés
38:24en Jordanie
38:25ils ont gagné
38:26les élections
38:26mais ils viennent
38:27d'être interdits
38:28alors vous me direz
38:28c'est pas non plus
38:29très démocratique
38:30mais ça a toujours
38:30été comme ça
38:31dans les pays arabes
38:32mais ce que l'on voit
38:33c'est que les pouvoirs
38:34dans les pays arabes
38:35ont très peur
38:35des frères musulmans
38:36qui ont une subversion
38:37extrêmement fine
38:38organisée
38:39efficace
38:40et d'ailleurs
38:41ils les appellent
38:41moi j'étais en Tunisie
38:42récemment
38:42ils les appellent
38:43les frères du diable
38:44ils veulent même pas dire
38:45frères musulmans
38:45parce que le génie
38:47des frères musulmans
38:48c'est de faire croire
38:48qu'ils sont les frères
38:49des musulmans
38:49donc ils représentent
38:51tous les musulmans
38:51et ça marche
38:52en Europe
38:53à cause de l'ignorance
38:54beaucoup de gens
38:54issus d'immigration
38:55qui n'ont pas une formation
38:56qui n'ont pas été aiguillés
38:58qui sont un peu déracinés
39:00ils croient que
39:01les frères musulmans
39:01c'est leur frère
39:02c'est le grand frère
39:03du musulman
39:04qui va défendre
39:04la cause des musulmans
39:05et paradoxalement
39:06c'est en Europe
39:07en Allemagne
39:08en Suisse
39:08où les frères musulmans
39:13le père de Tariq Ramadan
39:15Saïd Ramadan
39:16a essaimé en Allemagne
39:17et en Suisse
39:18où il avait fait sa thèse
39:19on a voulu souvent
39:20l'expulser
39:21il a toujours été défendu
39:22les autorités suisses
39:24n'ont jamais réussi
39:25à l'expulser
39:26les frères musulmans
39:27comme le miligurus turc
39:29le parti maire
39:29qui a formé Erdogan
39:31ont toujours trouvé
39:32refuge en Europe
39:33lorsque ces partis islamistes
39:35étaient interdits
39:35en Turquie
39:36ou dans les pays arabes
39:37c'est une véritable folie
39:38nos dirigeants sont fous
39:39ils ont accueilli
39:40des gens
39:40qui ont pour but
39:42de victimiser
39:43et de paranoiser
39:45les musulmans
39:45parce que
39:45si vous voulez
39:47le carburant
39:47des frères musulmans
39:48c'est de faire croire
39:49que tous les mécréants
39:50complotent contre les musulmans
39:51et qu'il y a des mauvais musulmans
39:52qui sont des traîtres
39:53qui sont complices
39:54de ceux qui font
39:55de l'islamophobie
39:56l'idée c'est de resserrer
39:57les communautés
39:58par la paranoïsation
39:59la stratégie de la paranoïsation
40:00et ensuite
40:01de faire une communauté
40:02qui va avoir envie
40:04de lutter
40:05contre le mécréant
40:07pour étendre
40:07le règne de la charia
40:08Alexandre Delval
40:10c'est vrai qu'on parle
40:12des frères musulmans
40:13comme étant une organisation
40:14avec un courant
40:16aux tentacules
40:17grandissantes
40:18ils sont souvent
40:19ciblés en Europe
40:20vous en avez parlé
40:21mais avec ce sentiment
40:22malgré tout
40:23qu'ils agissent dans l'ombre
40:24c'est quoi
40:24aujourd'hui
40:25le visage
40:26des frères musulmans
40:27en Europe
40:27et en France
40:28le visage
40:30des frères musulmans
40:30en Europe
40:31et en France
40:31déjà c'est formidable
40:32et c'est là
40:33qu'ils sont très forts
40:33déjà c'est de nier
40:34qu'ils sont frères musulmans
40:35un bon frère musulman
40:37vous dit
40:37je ne suis pas
40:38de l'organisation
40:39des frères musulmans
40:40nous sommes tous
40:41des frères en islam
40:42je suis juste un frère
40:43et toi tu es mon frère
40:44et ils sont très habiles
40:46ils ne reconnaissent jamais
40:47pratiquement jamais
40:48qu'ils sont membres
40:49de l'organisation
40:50ce sont qu'un tout petit noyau
40:51un noyau est membre
40:53mais la plupart
40:54ne se disent pas
40:54frères musulmans
40:55ils sont membres
40:56du conseil français
40:57du culte musulman
40:57Sarko a créé le CFCM
40:59avec et pour
41:00les frères musulmans
41:01j'en avais parlé
41:02avec lui
41:02et avec Rachid Kassi
41:03on avait essayé
41:04de le convaincre
41:05que c'était de la folie
41:06de jouer avec eux
41:06vous savez ce qu'il nous avait répondu
41:08Sarkozy et son conseiller Lefebvre
41:09non les frères musulmans
41:10comme ils sont réactionnaires
41:12ils vont voter à droite
41:13quelle folie
41:14de jouer avec le feu
41:16comme ça
41:16et dans tous les pays européens
41:18il n'y a pas que l'islamo-gauchisme
41:19moi je le dis souvent
41:20il n'y a pas que les gauchistes
41:21ou les islamo-gauchistes
41:22aussi à droite
41:23il y a aussi l'islamo-droitisme
41:24tout le monde a joué avec ça
41:26en se disant
41:27on va avoir leur voix
41:28ils vont calmer des quartiers
41:29ils vont peut-être
41:30mettre dans le rang
41:31certains voyous
41:33et en fait
41:33ça ne s'est pas passé comme ça
41:35plus on leur donne
41:36plus ils obtiennent
41:37et plus ils l'aiment
41:38Merci beaucoup Alexandre Delval
41:40géopolitologue
41:40merci pour votre éclairage
41:42alors il est vrai
41:42qu'on s'interroge
41:43Gsenia Fedorova
41:44aujourd'hui
41:45on a le sentiment
41:45que le monde occidental
41:46en tout cas l'Europe
41:47et la France
41:47n'a pas pris
41:48l'ampleur de la menace
41:50exemple
41:51j'ai été interpellé
41:52par un rapport sénatorial
41:54en juillet dernier
41:55qui parle
41:56des ingérences étrangères
41:58ici en France
41:59alors il y a la Russie
42:00qui est identifiée
42:01bien évidemment
42:02il y a la Chine
42:03la Turquie
42:03ou encore l'Azerbaïdjan
42:04on ne parle pas
42:05de secourant
42:06des frères musulmans
42:07on a vraiment le sentiment
42:08que l'ampleur du danger
42:10n'a pas été prise
42:10par nos gouvernants
42:12vous savez moi
42:13je voulais juste faire un poids
42:14sur le fait
42:15que la Russie
42:16qui est un pays
42:17multiconfessionnel
42:18avec une grande communauté
42:19musulman
42:20les frères musulmans
42:21sont quand même
42:22interdits
42:22depuis 2003
42:23et la raison
42:25pourquoi
42:25ce mouvement est interdit
42:27c'est parce que
42:27c'est une idéologie
42:29extrémiste
42:29c'est pour les connexions
42:31avec les terroristes
42:33parce que c'est une menace
42:34de sécurité nationale
42:35donc il y a des pays
42:36en Europe
42:37qui sont interdits
42:38moi je considère
42:39que la Russie
42:39fait partie de l'Europe
42:40et c'est vraiment
42:43ça m'étant
42:44que ce n'est pas
42:45les cas en France
42:45énormément de pays
42:46qui ont interdit
42:48les frères musulmans
42:49vous parliez de la Russie
42:51effectivement
42:51et beaucoup de pays musulmans
42:52d'ailleurs
42:53ça devrait nous interpeller
42:54oui
42:54l'Egypte bien sûr
42:56le régime
42:59du président
43:01Sisi
43:02est le résultat
43:03d'un gouvernement
43:04très court
43:05du Hamas
43:06qui a été
43:07enfin pardon
43:08des frères musulmans
43:10qui ont été
43:10l'absurde révélateur
43:11puisqu'il y a un lien
43:12sans aucun doute
43:13oui
43:13et puis
43:14bien sûr
43:15et aussi
43:17vous avez
43:17l'Arabie Saoudite
43:18qui ne permet pas
43:19vous avez
43:20la Jordanie maintenant
43:22vous avez
43:22la Libye
43:24bon
43:25le Soudan
43:26qui les a interdits
43:26et puis au Maghreb
43:27où ils sont faibles
43:28on les a
43:29laissés exister
43:30et à un moment donné
43:32au Maroc
43:33il y avait
43:34un gouvernement
43:35qui était
43:36vaguement
43:37vaguement
43:37frères musulmans
43:39mais
43:39ils ont été
43:40très très très
43:42tenus en laisse
43:43par
43:43par le pouvoir
43:45royal
43:46et on peut noter
43:47que le ministre
43:48de l'Intérieur
43:48va rendre public
43:49dans les prochains jours
43:50un rapport justement
43:51au Karim Abrik
43:51peut-être pour conclure
43:52en un mot
43:52sur les frères musulmans
43:53peut-être
43:54qu'effectivement
43:55la France
43:56va se décider
43:56à les interdire
43:57mais visiblement
43:58ça semble très difficile
43:59oui tout à fait
44:00mais vous savez
44:01c'est le propre
44:02j'allais dire
44:02de certaines organisations
44:04c'est d'utiliser
44:06l'état de droit
44:07pour miner
44:07l'état de droit
44:08pour abuser
44:09finalement
44:10des droits
44:11de la société
44:12française
44:13de la société
44:14qui nous constitue
44:16et c'est ça
44:16qui est extrêmement troublant
44:17parce qu'on doit protéger
44:19on veut protéger
44:20la liberté d'expression
44:21la liberté d'association
44:22mais on voit
44:23que certains
44:24viennent vraiment
44:26chercher au coeur
44:27même des institutions
44:28il va y avoir de l'antrisme
44:29par exemple
44:29dans les écoles
44:30et autres
44:30il faut être extrêmement vigilant
44:31on sait à quel point
44:32cette menace islamiste
44:34est présente en France
44:35et à quel point
44:36il faut lutter
44:37et nous suivrons
44:38les mesures éventuelles
44:39prises par nos autorités
44:40bien évidemment
44:40de très près
44:41sur CNews
44:42un grand merci
44:42à tous les trois
44:43d'avoir décrypté
44:44analysé avec brio
44:45l'actualité internationale
44:46l'actualité qui se poursuit
44:47tout de suite
44:48sur CNews
44:49à très vite
44:49chers amis

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