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Eliot Deval et ses invités décryptent l’actualité internationale dans #LHeureInter tous les jeudis à 16h

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00:00Il est 16h sur CNews, merci d'être avec nous pour l'heure inter, c'est votre nouveau rendez-vous
00:05chaque jeudi après-midi sur CNews, une heure pour traverser les frontières afin de mieux comprendre
00:10le monde qui nous entoure. Je vous présente les invités dans un instant mais avant cela on fait
00:16le point sur l'information avec vous Mickaël Dos Santos. Cher Mickaël, bonjour. Et à la une
00:20aujourd'hui, l'influenceur algérien doit l'aime, condamné à cinq mois de prison avec sursis par
00:25le tribunal correctionnel de Montpellier. Dans une vidéo publiée sur son TikTok, l'homme de 59 ans
00:30avait appelé à donner une sévère correction à un opposant au régime algérien expulsé le 9 janvier
00:36dernier. Il avait été renvoyé immédiatement par l'Algérie, son OQTF avait ensuite été annulé par
00:41la justice française. Je vous propose d'écouter son avocat qui a décidé de faire appel de la
00:46décision. Écoutez. C'est vrai que cette peine elle est aussi tout à fait mesurée, minorée par
00:51rapport justement à cette montagne qui avait été construite petit à petit par les différents
00:57intervenants de ce dossier et donc on voit là que, et bien effectivement, il y a une minoration
01:01finalement de l'écho que ça a pu donner avec une décision qui d'ailleurs vient même en deçà des
01:07réquisitions qui avaient été portées par madame le procureur de la République. Nous n'avions jamais
01:11craint de comparaître devant le tribunal correctionnel en contestation de l'infraction qui
01:15était reprochée. De la même manière nous ne craignons pas du tout de nous présenter devant
01:19la cour d'appel donc nous vous indiquons que nous formons immédiatement un appel contre la
01:23décision qui a été rendue par le tribunal correctionnel de Montpellier. Et pendant ce temps-là,
01:26Alger qui continue de refuser ses ressources tissants sous le coup d'une OQTF. Une affaire
01:32qui rappelle, vous allez le voir, celle de l'influenceur qu'on vient de voir, Doualem. Hier,
01:35un homme de 28 ans a été expulsé puis renvoyé immédiatement par Alger. Un profil dangereux,
01:41condamné en France à de multiples reprises pour troubles à l'ordre public, violence sur mineurs
01:46et sur conjoints ou encore pour menace de mort. Actualité judiciaire, ce soir à 20h, Gérald
01:51Darmanin va dévoiler le nom de la prison de haute sécurité qui va accueillir les 100 plus grands
01:56narcotrafiquants. Quatre centres pénitentiaires sont en lice, Vendin le Vieil dans le Pas-de-Calais,
02:02Saint-Mort dans l'Indre, Alençon, Condé-sur-Sarthe ou encore Arles. Celui qui sera choisi sera
02:08opérationnel à partir du 31 juillet prochain. Ça ne concerne pas nos chroniqueuses de l'heure
02:13interne mais l'absentéisme au travail n'en finit plus de grimper, Mickaël. Oui, selon la dernière
02:18étude vous allez le voir menée par AXA France, le nombre de salariés du privé absent a augmenté de
02:2341% entre 2019 et 2024. Ce chiffre grimpe même jusqu'à 50% chez les cadres. Bien sûr, vous avez
02:31raison, Eliott, ces chiffres ne s'appliquent pas ni à ces news, ni aux chroniqueuses, ni à vous
02:36d'ailleurs qui êtes tous présents malgré le beau temps dehors et malgré, Eliott, la défaite du PSG.
02:42Je suis désolé pour vous. Écoutez, ce n'est pas grave, il y a un match, vous savez, qu'on appelle un match
02:46retour. Ne vous inquiétez pas pour ça. L'heure interne, c'est maintenant.
03:04A la une de l'heure interne, tous les regards sont tournés vers Bruxelles. Sommet extraordinaire
03:09autour de l'Ukraine et la volonté de réarmer l'Europe. Certains applaudissent, d'autres alertent.
03:13À coup de discours belliciste, sommes-nous en train de préparer le terrain pour une paix durable ou la
03:19guerre ? On en parle dans un instant. A la une également, Emmanuel Macron se met en première
03:23ligne face à Moscou. Le président français fait de la Russie une menace pour notre pays et pour
03:27l'Europe. Ces mots sont-ils de nature à rejoindre la table des négociations entre les Etats-Unis et
03:32la Russie ? Emmanuel Macron joue-t-il sur les peurs ? Élément de réponse dans cette émission. Enfin,
03:37on entend tout sur Donald Trump depuis l'altercation avec Volodymyr Zelensky. Mafieux,
03:41dangereux, jusqu'à imaginer le président américain téléguidé par le Kremlin. Que faire des Etats-Unis
03:47et qui veut faire des Etats-Unis un adversaire ? Voilà le programme de l'heure interne. J'ai le
03:54plaisir de retrouver Karima Brick, chère Kamerima, bonjour. Rachel Khan est avec nous. Rachel,
04:00bonjour. Xenia Fedorova. Xenia, bonjour. Merci à toutes les trois d'être présentes. Ça fait un
04:05mois que l'émission a commencé et quand on parle d'un ordre mondial bouleversé, on doit aussi se
04:12dire qu'il est précaire. Pourquoi précaire ? Parce qu'il y a une semaine, jour pour jour, on était
04:17sur ce même plateau en train d'anticiper la réunion entre Volodymyr Zelensky et Donald Trump en se
04:24disant « tant mieux, ça y est, c'est-à-dire que le processus de paix est en train de s'accélérer,
04:28patatra ». Aujourd'hui, à Bruxelles, réunion extraordinaire, on tente de réarmer l'Europe. Et
04:35donc, qui veut la paix aujourd'hui ? C'est notre grande question et ce sera les lumières de Rachel.
04:48Je le disais donc, Rachel Khan, réunion extraordinaire des dirigeants européens à
04:54Bruxelles actuellement. Je vous propose d'écouter Volodymyr Zelensky puisque l'Ukraine est au cœur
05:00de cette réunion extraordinaire, qui remercie l'Europe lors de ce sommet. Et puis ensuite,
05:05on va se poser la question centrale. Qui veut la paix ? Qui veut la guerre ?
05:08Nous sommes très reconnaissants de ne pas être seuls et ce ne sont pas que des mots. Nous le
05:14ressentons. C'est très important. Vous avez envoyé un signal fort au peuple ukrainien,
05:20aux combattants ukrainiens, aux civils, à toutes nos familles et c'est formidable de ne pas être
05:25seuls. Nous le ressentons et nous le savons. Merci beaucoup pour tout.
05:28Rachel Khan, la question qui est centrale, c'est de savoir si cet après-midi, c'est un sommet
05:37extraordinaire pour réarmer l'Europe dans un but d'une paix durable ou pour la guerre. Rachel.
05:43Oui, c'est la question qui est centrale. Je vais essayer de vous éclairer comme je le peux,
05:49en réalité, compte tenu d'un contexte de ce bouleversement qui est très incertain. En réalité,
05:56c'est vrai que c'est assez surprenant cette histoire puisque ça fait des mois que le président de la
06:00République nous parle de cesser le feu à peu près sur tous les continents. Il a martelé cesser le
06:04feu par rapport à Israël. Il a martelé cesser le feu un peu partout et que là, on n'est plus du
06:08tout dans cette logique et notamment par rapport à son allocution d'hier soir et parce qu'en réalité,
06:16nous avons différentes menaces sur notre territoire français, notamment la menace islamiste. Mais en
06:21l'occurrence, aujourd'hui, ce qui s'est passé hier, on a eu les propos du président, effectivement du
06:27président de la République, qui préparait le terrain au niveau national et européen face à
06:33une situation de guerre, mais aussi les propos du premier ministre Bayrou, qui a longuement,
06:39à l'Assemblée nationale, nous a parlé du préambule de la charte des Nations Unies. Et en fait, pour
06:45répondre à votre question, dans le droit international et à l'ONU, il y a ce qu'on appelle les opérations
06:51de maintien de la paix ou la préparation de la paix qui, en réalité, sont des opérations de guerre.
06:56Donc en fait, on utilise des mots pour des stratégies aussi inversées. Les casques bleus, par
07:01exemple, l'arrivée des casques bleus sur un territoire, ce sont des opérations, en réalité,
07:06militaires dans un objectif de paix. Et c'est en ça qu'il faut décrypter, en fait, ce sommet. Après,
07:12au niveau de l'Europe, on y reviendra, le président de la République veut asseoir sa stature de
07:18leadership au niveau européen en tant que membre, une nouvelle fois, du Conseil de sécurité. Donc
07:23il y a un pouvoir de sanction sur d'autres pays. Mais ce n'est pas son statut européen qui lui permet
07:27d'être au Conseil de sécurité de l'ONU, c'est son statut de chef des armées français. C'est la
07:34France qui lui permet d'avoir ce siège-là. Je suis bien d'accord avec vous, mais il joue aussi
07:38sur les deux pour préparer cette situation qu'il veut de maintien de la paix, mais qui, en réalité,
07:44est sur l'objectif d'un réarmement et de prendre un leadership, notamment par rapport à des
07:49positions qui sont différentes en Europe. La Pologne étant beaucoup plus va-t'en-guerre,
07:56si je peux m'exprimer ainsi, alors que l'Allemagne... Le menacer aussi. Evidemment,
08:01et compte tenu de son histoire, et l'Allemagne et l'Italie un peu en dessous. Et donc c'est vrai,
08:07je pense aux téléspectateurs qui nous regardent, qui doivent être déboussolés, puisque, encore une
08:11fois, la semaine dernière, on se disait que les négociations sont en train de s'accélérer pour
08:15parler, pour un cessez-le-feu sur le sol ukrainien. L'Europe, d'ailleurs, avait été mise au banc de
08:21ces négociations, puisque ça se jouait depuis Riad entre la Russie et les Etats-Unis. Et dix
08:28jours plus tard, on voit donc cette réunion extraordinaire, et je vous pose la même
08:33question, Karima et Xenia. Est-ce qu'aujourd'hui, Emmanuel Macron est le chef d'une Europe qui veut
08:39la paix, ou d'une chef d'une Europe qui prépare la guerre ? Xenia Fedorova. À mon avis, ce n'est
08:46absolument pas un sommet pour la paix. Parce que c'est un sommet, et on va parler du discours
08:53d'Emmanuel Macron d'hier, mais c'était assez clair que pour Emmanuel Macron, pour la France,
08:58et pour la majorité des pays européens, il faut absolument continuer à armer l'Ukraine et
09:05continuer ces conflits. Donc je pense que c'est clair qu'ils sont là pour montrer que l'Ukraine
09:15n'est pas seule. Mais ça m'étonne un peu, parce qu'en fait, à mon avis, sans les Etats-Unis,
09:21ça sera hyper compliqué pour les pays européens de soutenir l'Ukraine pour continuer cette guerre.
09:28Et je vous explique pourquoi. Parce que par exemple, les missiles britanniques Storm Shadow,
09:33ils sont devenus inutiles sans l'intelligence des Etats-Unis. À ce moment, comme on sait,
09:39les Etats-Unis sont arrêtés à partager l'information avec l'OTAN. Donc c'est une très
09:46grande question. Qu'est-ce qui s'adresse à ce sommet ? Absolument, émotionnellement parlant,
09:51et pour la communication, ils sont tous autour, pas tous, mais la majorité est autour de Zelensky,
09:57mais sans les Etats-Unis, ça sera hyper compliqué. Donc c'est très intéressant de
10:01qu'on le questionne. Karima Brick. Moi, j'ai l'impression qu'on est toujours dans cette
10:05logique où on ne connaît pas les buts de guerre. C'est-à-dire que ça fait trois ans où il y a une
10:10sorte de guerre un peu qui se fait par procuration. On ne veut pas être trop belligérant. Évidemment,
10:15il n'y a personne qui veut aller dans une troisième guerre mondiale, aller sur le terrain,
10:19combattre. On veut évidemment que l'Ukraine soit protégée, mais ça a évolué. C'est-à-dire qu'il
10:27y a trois ans, Volodymyr Zelensky disait qu'on allait récupérer tous les territoires possibles,
10:33et même jusqu'à la Crimée. Il était décidé, motivé, et il était soutenu par les Etats-Unis,
10:39par l'Europe. Lui, c'était son but, mais je vous dirais que les pays européens,
10:43personne n'osait vraiment parler et dire « OK, mais nous, jusqu'où on va ? ». Je trouve qu'il
10:48y a toujours ce flou, et aujourd'hui, c'est un peu la même chose. On veut soutenir l'Ukraine,
10:52mais personne ne dit qu'est-ce que ça veut dire aujourd'hui. Est-ce que c'est de tenter
10:56de récupérer les 20 % de territoires qui sont occupés maintenant par la Russie,
11:00plus la Crimée ? Il n'y a personne qui le dit, ça ne se dit pas comme ça. Essayer d'aller chercher
11:06une partie du territoire, de dire qu'il va y avoir des négociations éventuellement. On commence
11:09avec un cessez-le-feu, ensuite on va négocier, et peut-être que sur le 20 % du territoire qui est
11:14occupé aujourd'hui, on peut essayer de récupérer une partie, justement en armant davantage l'Ukraine
11:20pour qu'elle puisse récupérer un peu de territoire. Je pense qu'on est là-dedans. Bref,
11:24c'est mouvant, on ne le sait pas exactement, et c'est pour ça aussi que la population s'interroge
11:29et se dit qu'on n'est pas partis pour la paix. Je pense qu'on s'entend tous à dire oui,
11:33on soutient l'Ukraine. Il y a une menace existentielle au sens qu'on sait qu'il y a
11:38d'autres pays. Je ne vous dis pas qu'il n'y aura pas des chars qui vont arriver demain à l'étoile.
11:42Certains remettent en question cette menace existentielle, et pas des russophiles ou des
11:49agents comme je peux l'entendre dans certains médias du Kremlin. Je pense par exemple à
11:53François Fillon qui, dans les colonnes de Valeurs Actuelles, disait qu'il y a une hiérarchie des
11:57menaces, et aujourd'hui il y a une menace qui est bien plus importante sur le sol européen,
12:03c'est la menace de l'islam radical. La Russie, qui après trois ans de guerre piétine en Ukraine,
12:10est une menace infiniment moindre que celle de l'islam radical, cette idéologie pernicieuse
12:17qui prospère désormais sur une grande partie de notre territoire. Donc comme vous dites,
12:21on est tous d'accord sur l'aspect menace existentielle qui touche l'Europe.
12:26Je parlais sur le territoire européen, vous trouvez que la Russie est une menace existentielle
12:30pour la France, par exemple, qui est un territoire européen?
12:33Effectivement. Demain matin, non, je ne crois pas que la Russie va attaquer et va être à la place
12:39de l'étoile demain matin, non, pas du tout. Cela dit, je peux comprendre par exemple les
12:43Pays-Baltes qui s'inquiètent, je peux comprendre la Pologne, c'est un état d'esprit aussi de
12:49solidarité, mais je suis d'accord aussi que je pense que ce serait plus audible pour la
12:53population française si on admettait qu'il y a des menaces véritablement sur le sol également,
12:59et ça, on en parle plus ou moins. Alors, on empiète un peu sur la deuxième question qu'on
13:04voulait se poser, c'est-à-dire est-ce que la Russie est une menace pour l'Europe et pour la
13:07France? On y reviendra dans un instant, mais je veux qu'on reste sur ce sommet européen.
13:11À l'heure où vous aviez les dirigeants les plus influents qui appelaient à la paix,
13:16au cessez-le-feu après trois ans de guerre, vous avez un million de blessés et de morts dans ce
13:21conflit après trois ans, et qu'aujourd'hui, peut-être que les téléspectateurs se disent
13:26mais attendez, je ne comprends pas ce qui est en train de se passer. Lorsque vous investissez
13:29800 milliards pour réarmer l'Europe, est-ce que c'est dans un but de faire la paix ou de
13:34préparer potentiellement une guerre? J'ai écouté attentivement ce que vous avez dit, Karima, et je
13:40pense que vous avez tout à fait raison qu'il est l'objectif en fait aujourd'hui, parce que quand
13:44ce conflit a commencé, le discours officiel c'était ok, on va mettre la Russie à sa place,
13:50on va arrêter la Russie, on va mettre l'économie de la Russie en genoux. Aujourd'hui, ils parlent
13:54qu'il faut éviter la capitulation de l'Ukraine. Vous voyez, le discours a déjà changé beaucoup,
14:01et ça c'était... les situations ont changé. Évidemment aussi à cause ou grâce aux États-Unis,
14:07à Trump qui a dit qu'il faut absolument qu'on trouve une façon d'arrêter cette guerre et
14:12signer le d'accord des paix. Donc pour moi c'est évident, mais ce que je voulais dire aussi,
14:19c'est le casque bleu que vous avez mentionné, Rachel, en fait ça marche seulement quand tous
14:26les pays sont d'accord. Et en fait si la Russie n'est pas d'accord, la Russie n'est pas d'accord,
14:31et je pense que c'était ce matin que le ministre des Affaires étrangères, Sergei Lavrov, a dit
14:36que la présence du casque bleu des pays européens de l'OTAN, ça va être perçu par la Russie comme
14:44la présence de l'OTAN sur la saule d'Ukraine. Et ça, ça peut déclencher un conflit beaucoup plus vaste.
14:51Non mais l'enjeu aujourd'hui, c'est qu'on est sur un logiciel en droit international et en relation
15:00internationale qui est ancien. La problématique de ce sommet européen aujourd'hui, c'est que
15:05avant on était contre l'URSS, il y avait les deux blocs, etc. Le monde libre, le monde soviétique,
15:14le communisme, l'impérialisme américain ou autre. Aujourd'hui en fait, la problématique de l'Union
15:20européenne, c'est que moi j'ai le sentiment qu'on est contre les Russes, mais on est aussi contre les
15:27Etats-Unis et que finalement ce conseil de sécurité, vous vous rendez compte, ce conseil de
15:32sécurité où on a la Russie, les Etats-Unis, la Grande-Bretagne, la France et la Chine, où
15:37finalement personne n'est sur la même ligne. C'est pour ça que je faisais référence à
15:43cette charte des Nations Unies, qui est une charte ancienne où le droit international et les clés du
15:47droit international par rapport au monde actuel n'est plus mis en cohérence avec nos anciens.
15:52C'est intéressant qu'on parlie de la Chine puisque dans cette émission, nous serons en direct avec une journaliste qui
15:56travaille pour la télé chinoise et ça sera intéressant d'avoir son avis. Quel est le regard de Pékin
16:02sur ce qui est en train de se passer à Bruxelles cet après-midi et même sur le conflit ukrainien ?
16:06En un mois avant la petite publicité.
16:09Juste très vite sur l'ONU, c'était, par exemple, si on parle des
16:14situations en Serbie, quand l'OTAN a bombardé les Serbies, c'était contre les décisions de l'ONU. Donc l'ONU c'est très bien mais ce n'est pas
16:21nécessairement que ça marche. Je suis au courant.
16:23La publicité, on revient dans un instant. On ira
16:27à Bruxelles également, rejoindre notre envoyée spéciale, Donia Tengour pour qu'elle nous explique un peu les enjeux de cette réunion
16:34extraordinaire. Je vais vous présenter aussi des sondages. Sondage très important, peut-être en décalage avec la voix du président de la République.
16:40Faut-il envoyer des troupes militaires françaises en Ukraine ? Sondage CSA pour CNews, Europe 1 et le JDD.
16:4765% des Français répondent non.
16:4935% seulement des Français répondent oui à cette question. La pub, on se revient dans un instant et on posera la question qui est peut-être
16:56centrale, à savoir est-ce que la Russie est une menace pour la France ?
17:01C'est ce qu'a dit Emmanuel Macron, que la Russie était une menace pour la France et pour l'Europe. A tout de suite.
17:08Quasiment 16h25 sur CNews, on poursuit l'heure inter avec nos éditorialistes Karim Abric,
17:14Xenia Fedorova et Rachel Khan. C'est intéressant d'avoir sur ce plateau ce qu'il n'y a pas depuis trois ans,
17:19c'est-à-dire parfois des avis divergents venus d'Amérique du Nord,
17:24la voix occidentale française avec Rachel et africaine, vous avez raison Rachel, et puis également le regard d'une journaliste
17:32russe. Et donc on pourrait avoir ces avis qui parfois sont divergents, mais au moins s'entendre, débattre, parler dans le contexte
17:40actuel. On va revenir dans un instant sur la menace russe qui plane, selon le président de la République Française,
17:47sur la France, mais également sur l'Europe, mais je voudrais qu'on revienne quand même un instant sur ce conseil extraordinaire
17:53à Bruxelles. On va écouter
17:57rapidement Ursula von der Leyen et Antonio Costa, alors je pense encore une fois aux téléspectateurs, qui découvrent donc le président du conseil
18:05européen, parce que là aussi,
18:06certains disent mais attendez pourquoi c'est le président du conseil européen, pourquoi c'est Ursula von der Leyen qui sont en première ligne sur des
18:13questions de défense qui touchent évidemment la souveraineté des nations.
18:21Aujourd'hui est un jour très important pour le conseil afin de renforcer sa sécurité européenne.
18:27Comme vous le savez, il y a un mois nous avons eu une grande réunion, mais aujourd'hui nous sommes ici pour prendre des décisions.
18:35C'est un moment décisif pour l'Europe et l'Ukraine, en tant que membre de notre famille européenne, vit également un moment décisif.
18:47L'Europe est confrontée à un danger clair et présent et doit donc être capable de se protéger,
18:53de se défendre, tout comme nous devons donner à l'Ukraine les moyens de se protéger et d'oeuvrer en faveur d'une paix juste et durable.
19:00Voilà pour la déclaration d'Ursula von der Leyen, notre envoyée spéciale, Donia Tengour, merci d'être avec nous, vous êtes à Bruxelles avec cette réunion qui se poursuit.
19:12Donia, quels sont les enjeux, que s'est-il passé ces dernières heures ?
19:18Alors effectivement, Elliot, le sommet extraordinaire se poursuit ici à Bruxelles au conseil européen, les 27 chefs d'état doivent s'accorder autour du sort de l'Ukraine,
19:27mais aussi sur la défense européenne, adoptée plutôt dans l'après-midi vers 13h, le président Emmanuel Macron s'est entretenu en tête à tête avec le président ukrainien.
19:39L'objectif est clair, cher Elliot, ne pas relâcher la pression sur la Russie, mais la donne a changé, vous le savez bien, avec l'Amérique de Donald Trump,
19:48qui se montre de moins en moins conciliante sur le dossier ukrainien.
19:52Alors ce qu'on attend ici, ce sont des annonces sur la politique européenne de défense et de sécurité à adopter,
20:00reste à savoir si cet appel à l'unité d'Emmanuel Macron fera l'unanimité parmi ses homologues européens, cher Elliot.
20:08Merci Donia, vous nous alertez bien évidemment, si ça bouge du côté de Bruxelles, je prends Donia au mot, elle a dit ne pas relâcher la pression sur Moscou ou sur la Russie,
20:20c'est quand même très intéressant, quand vous voulez négocier un processus de paix et que vous ne voulez pas lâcher la pression sur votre interlocuteur,
20:28ça risque un peu de mettre en difficulté ces négociations, est-ce que d'ailleurs ce qui se passe aujourd'hui, on en vient à notre premier sujet,
20:36est de nature à renouer le lien pour diplomatique, pour trouver une finalité, une paix à la fin ?
20:44Non, je trouve que ce qui a été prononcé, notamment je pense que c'était à dessein par le président de la République, c'était comment mettre la pression,
20:52en tout cas informer les citoyens français, mais aussi faire entendre sa voix à Moscou et à Vladimir Poutine dans un but de renforcement politique,
21:10et de faire comprendre que le président Macron ne cédera pas à cette menace russe, mais dans la guerre de toute façon, ou dans les opérations de maintien de la paix,
21:21il y a aussi cette histoire de dissuasion, donc on utilise tous les moyens, d'ailleurs aujourd'hui les guerres sont hybrides,
21:27donc tous les champs de la guerre sont possibles, que ce soit des guerres à bas bruit ou des guerres sur le terrain.
21:32Découle de cette réunion extraordinaire une menace présentée par Emmanuel Macron, c'est la menace russe, et on vient vraiment au cœur de notre sujet aujourd'hui,
21:39comment la journaliste russe que vous êtes a vécu cette allocution du président de la République, on voit cela avec l'œil de Xenia.
21:57Et avant d'avoir votre regard, Xenia Fedorova, je voudrais qu'on écoute le président de la République hier, à l'occusion de moins de 15 minutes,
22:05vu par plus de 15 millions de français hier, j'ai essayé de regarder un peu dans la presse internationale pour voir si cette allocution avait fait la une des médias aux Etats-Unis en Europe,
22:17pas véritablement, ça a eu un fort impact national en France, mais très peu outre-Atlantique, dites-moi si je me trompe, la une du New York Times, etc.
22:26Oui mais c'est pas en une, le rendez-vous dans le bureau de Val, l'altercation entre Donald Trump et Volodymyr Zelensky, c'était partout.
22:33Je vais pas vous dire au Canada, bon c'est pas la même influence évidemment que les Etats-Unis, hier j'étais sur une émission canadienne, et on est revenu tout de suite sur l'allocation,
22:43parce qu'il y a quand même cet écho européen, c'est sûr que du côté des Etats-Unis, j'ai regardé la presse, on a beaucoup parlé du grand discours de Donald Trump,
22:52c'est ce qui les intéresse, c'est toujours le « America first » aussi, c'est là que ça nous revient, mais je regardais dans le New York Times en fait ce qu'il disait,
22:59c'était quand même intéressant, il parle d'un Président Trump qui est en train de changer rapidement l'ordre international, il parle de conflits d'animosité.
23:07J'entends, mais regardez, entre ce week-end, où la presse du monde entier est revenue sur ce clash historique entre Donald Trump et Volodymyr Zelensky dans le bureau de Val,
23:17et l'allocution hier du Président de la République, on n'est pas sur la même portée médiatique.
23:23Je vous propose d'écouter Emmanuel Macron, et ensuite vous allez tout nous dire, Xenia.
23:27Cette agressivité ne semble pas connaître de frontières, et la Russie dans le même temps continue de se réarmer, dépensant plus de 40% de son budget à cette fin.
23:40D'ici 2030, elle prévoit d'encore accroître son armée, d'avoir 300 000 soldats supplémentaires, 3 000 chars, 300 avions de chasse de plus.
23:50Qui peut donc croire, dans ce contexte, que la Russie d'aujourd'hui s'arrêtera à l'Ukraine ?
23:57La Russie est devenue, au moment où je vous parle et pour les années à venir, une menace pour la France et pour l'Europe.
24:04Je le regrette très profondément, et je suis convaincu qu'à long terme, la paix se fera sur notre continent avec une Russie redevenue apaisée et pacifique.
24:16Mais la situation que je vous décris est celle-là, et nous devons faire avec.
24:20Face à ce monde de danger, rester spectateur serait une folie.
24:24Il s'agit, sans plus tarder, de prendre des décisions pour l'Ukraine, pour la sécurité des Français, pour la sécurité des Européens.
24:33Xenia Fédorova, lorsque vous avez entendu le discours du président de la République, quel a été votre regard, votre perception des choses ?
24:42Écoutez, je pense que c'était assez extraordinaire comment le président de la République, hier, a nommé la Russie la menace principale pour les années à venir.
24:55Je parlais avec quelques collègues à Moscou, et il m'a posé la question « mais qu'est-ce qui devient Macron ? ».
25:01Il n'a aucune logique. Il est en train de prononcer « guerre contre la Russie ».
25:07Je pense que ça a beaucoup choqué les Russes, les gens ordinaires.
25:13Mais pour les politiciens, je pense que ce n'est pas une surprise, parce que le discours d'Emmanuel Macron, déjà avant, était assez hostile vis-à-vis la Russie.
25:23C'est la décision d'Emmanuel Macron d'arrêter les contacts diplomatiques avec Vladimir Poutine, comme vous le savez.
25:30Et moi, je vous propose d'écouter la réponse des représentants des Kremlin.
25:35Le porte-parole du Kremlin, Dmitry Peskov, qui, à quelques heures après l'allocution du président de la République, réagit à la déclaration d'Emmanuel Macron. On l'écoute.
25:46Le discours du président français Emmanuel Macron est vraiment extrêmement conflictuel.
25:52Il peut difficilement être perçu comme un discours d'un chef d'État qui pense à la paix.
25:56Au contraire, d'après ce qui a été dit, on peut conclure que la France pense plutôt à la guerre, à la poursuite de la guerre.
26:02Macron dit que la Russie est presque devenue un ennemi, un adversaire de la France.
26:08Mais il n'y a rien dans son discours sur la façon dont l'infrastructure de l'OTAN s'est constamment rapprochée des frontières russes.
26:14Monsieur le président n'a rien dit à ce sujet, et monsieur le président n'a pas mentionné les inquiétudes et les craintes légitimes de la Russie à cet égard.
26:22Et dans la continuité, la diplomatie russe, qui a estimé ce jeudi qu'un cessez-le-feu provisoire en Ukraine, suggéré notamment par Paris et Kiev, serait, je cite,
26:31absolument inacceptable, car le conflit finirait par reprendre.
26:35Si j'en réduis cette dépêche, c'est qu'aujourd'hui la Russie ne veut pas négocier cette paix avec la France, mais avec les Etats-Unis.
26:51La Russie n'a jamais interdit de parler à tous les côtés.
26:56Je pense que ce que Peskov a dit ici, ce que le cessez-le-feu, c'est-à-dire que gagner le temps pour réarmer encore l'Ukraine, comme c'était le cas avec le daccord de Minsk,
27:06et ce n'est pas moi qui l'ai dit, c'est votre ancien président François Hollande qui a confirmé ça, et c'était aussi Angela Merkel qui a confirmé ça dans son interview à Deutsche Zeit,
27:17que le daccord de Minsk n'était qu'une façon de gagner le temps pour réarmer l'Ukraine.
27:21Donc je pense que c'est légitime pour les côtés russes de se méfier des d'accords qui ne sont pas respectés et de ne pas signer quelque chose qui ne donne pas une garantie long terme,
27:33c'est-à-dire une paix durable. Je pense que c'est hyper important.
27:37Je ne sais pas si on peut continuer avec le même thème, mais j'ai préparé un petit extrait d'une interview de Vladimir Poutine.
27:46Ah, la déclaration de Vladimir Poutine.
27:48C'était aussi en réponse à un journaliste américain, Tucker Clarkson.
27:51On va découvrir la déclaration de Vladimir Poutine.
27:53Il est contraire au bon sens de s'impliquer dans une sorte de guerre mondiale, et une guerre mondiale amènera toute l'humanité au bord de la destruction.
28:01Voilà ce qu'il avait dit le 9 février 2024, donc il y a un mois, au journaliste Tucker Clarkson.
28:06C'était en question est-ce que la Russie va envahir l'Europe, et en fait la réponse de Vladimir Poutine, et la position de la Russie n'a pas changé,
28:13il n'y a aucun intérêt de commencer une guerre contre l'Europe, et de mettre le monde dans une situation qui peut amener à une guerre mondiale, peut-être nucléaire.
28:27Karima Brik.
28:29Oui, mais en ce moment, on regarde quand même la Russie, et là, c'est visé expansionniste, et on l'a vu avec l'Ukraine.
28:37Il y a eu 2014, 2022, ça fait trois ans, et pour la Russie, faire la paix, c'est d'annexer finalement les territoires.
28:46En ce moment, j'ai une question pour vous, parce que vous parlez de l'OTAN, que la Russie veut aussi des garanties, en disant qu'il y a beaucoup de pays qui sont rapprochés,
28:54qui sont entrés dans l'OTAN au cours des dernières années. La Russie a-t-elle vraiment peur de la Lettonie? La Russie a peur des pays baltes?
29:04Est-ce que la Russie a tenté de prendre Kiev? Oui ou non?
29:12Karima, merci pour votre question. Je vais vous répondre. Alors, déjà, ce conflit a commencé, pas en 2022, mais en 2014, comme on a discuté avec vous, quand il y a eu un coup d'État.
29:23Je reviens, on est en 2025. Est-ce qu'ils ont tenté de prendre Kiev depuis que vous parlez avec la Russie?
29:31Si vous ne me donnez pas la possibilité de répondre, donnez-moi une minute, je vais répondre.
29:37Merci, c'est gentil. Ce conflit a commencé quand, avec les États-Unis, il y a eu un changement de pouvoir.
29:45Le président légitime, qui s'appelait Yanukovych, qui a été, comment dire, versé. Après, il y a eu des bombardements de Donbass, cette région russophone qui ne voulait pas accepter ce pouvoir.
29:59Et après, évidemment, après huit ans de ces bombardements, il y a eu 2022. Et tout ça vient à cause de, ce matin, je pense que c'était hier pour les États-Unis,
30:15Marc Rubio a confirmé que cette guerre des États-Unis est une guerre par procuration des États-Unis, l'Europe contre la Russie.
30:27L'objectif était toujours d'affaiblir la Russie. Et l'objectif de la Russie, ce n'est pas une expansion pour prendre Kiev, Pologne, Lituanie, puis Balte, et finalement Paris.
30:38C'est pour trouver un moyen de sécurité, une façon de sécurité pour la Russie. C'est garantir la neutralité de l'Ukraine. Et c'est tout.
30:49C'est tout, je ne sais pas. L'histoire a montré que je ne suis pas sûre que c'est tout. J'entends votre point. Je suis d'accord que l'Ukraine, on ne peut pas dire que tout est parfait,
30:59puis que tout le monde, comme on dit, d'un côté, c'est toujours les gentils ou les méchants. Ce n'est pas ça la question. On parle maintenant d'un conflit, ça fait trois ans.
31:08Et moi, je vous dis qu'il y a des pays autour, quand il y a cette menace...
31:11Vous savez pourquoi c'est trois ans? C'est parce que l'Union européenne et les États-Unis ne voulaient pas arrêter ce conflit.
31:19Est-ce que l'alternative voulait arrêter avant?
31:21Je ne me réjouis pas. Au contraire, je souhaite que ça se termine et qu'il y ait la paix durable. Et c'est vrai qu'aujourd'hui, avec ce qu'on entend, avec le fameux sommet,
31:29on a l'impression qu'on veut plutôt partir en guerre plutôt que vraiment d'aller vers la paix. Donc ça, c'est vrai que ça peut inquiéter.
31:36Si tu veux la paix, prépare la guerre. Voilà le message en somme. Mais par rapport à la Russie, certes, il y a la problématique de l'attaque sur le territoire européen,
31:49mais il y a différentes problématiques aussi. Moi, les Wagner en Afrique, c'est une réelle problématique, avec des viols, des pillages de la terre, etc.
32:01La réception au Kremlin du Hamas, c'est une problématique. Les relations entre la Russie avec l'Iran, c'est une problématique.
32:10Donc il y a l'enjeu premier degré de cette histoire européenne, mais derrière, il y a un maillage de problématiques.
32:18La publicité, on revient dans un instant. On sera avec une journaliste qui nous parlera depuis Pékin.
32:28Et on la salue parce qu'elle écoute attentivement notre débat. On est curieux de savoir, Shanrui Zhang, comment depuis la Chine, on voit ce qui est en train de se passer en Europe avec ce sommet extraordinaire.
32:41Donc à tout de suite, on revient dans un instant et on aura votre témoignage dans l'heure inter.
32:4616h45 sur CNews et on poursuit l'heure inter, toujours avec Karima Briggs, Zenia Federova, Rachel Khan.
32:54On est en direct depuis Pékin avec une journaliste chinoise, Shanrui Zhang. Merci d'être en direct avec nous.
33:02C'est très intéressant parce que dans un instant, on va pouvoir peut-être avoir le regard de Pékin sur la guerre en Ukraine.
33:09Et puis sur cette réunion extraordinaire à Bruxelles autour de Volodymyr Zelensky.
33:15D'ailleurs, le président de la République, Emmanuel Macron, a réagi sur Twitter. Je vous propose de découvrir sa déclaration.
33:21Ensemble à Bruxelles pour une paix solide et durable, pour la sécurité de l'Europe.
33:27Avec cette photo puisqu'il y a eu une rencontre bilatérale entre Volodymyr Zelensky et Emmanuel Macron avant ce sommet extraordinaire.
33:38Première question, Shanrui Zhang, merci d'être en direct avec nous.
33:42Comment est perçue cette situation, ce sommet extraordinaire à Bruxelles, le discours hier du président de la République ?
33:50Est-ce que la presse chinoise en parle ?
33:53Effectivement, la presse chinoise en parle.
33:55Et d'ailleurs, le département en chinois de China Media Group, qui est le plus grand groupe médiatique de Chine,
34:01a publié un extrait du discours du président français Emmanuel Macron tout à l'heure.
34:06Juste après l'énonciation.
34:08Et j'ai remarqué qu'il y a certains propos du président Macron qui rejoignent en effet la position de la Chine sur le conflit en Ukraine.
34:16Donc là, ils sont au nombre de trois.
34:18D'abord, Macron a parlé d'œuvrer à la sécurité, à la prospérité et à la stabilité de l'Europe.
34:24La Chine a dit la même chose, mais non seulement pour l'Europe, mais aussi pour l'ensemble du monde.
34:28Et deuxième point, Macron a parlé sur la paix en Ukraine.
34:32Il a souligné que la voie vers la paix ne peut pas passer en effet aujourd'hui par l'abandon de l'Ukraine.
34:38Et il rejette donc l'idée d'un accord fragile de cesser le feu entre la Russie et l'Ukraine.
34:42Et sur ce point de vue, le ministre chinois des Affaires étrangères, M. Wang Yi, a exprimé son opinion.
34:48Une opinion qui est similaire.
34:50Selon lui, toute confrontation se termine inéluctablement autour de la table de négociation.
34:55Et la Chine salue les efforts en faveur de la paix.
34:58Et il a également déclaré qu'il espérait voir toutes les parties concernées rejoindre le processus de négociation en temps voulu.
35:05Et aussi, troisième point, c'est renforcer l'autonomie de l'Europe en matière de défense et de sécurité.
35:10Et là-dessus, en effet, on se rappelle que Macron a dit et qu'il a affirmé que l'avenir de l'Europe
35:15ne doit pas être décidé par Washington ni par Moscou.
35:18Et donc, la Chine sur cela, elle plaide depuis longtemps un ordre international multipolaire, plus juste
35:24et considère l'Europe comme un pôle important aujourd'hui sur la scène mondiale.
35:28Shanrui Zhang, on dit parfois que dans ces trois années de conflits, il y a eu un bouleversement de l'ordre du monde
35:37avec une Russie qui se tournait désormais non pas vers l'Europe et l'Occident, mais vers la Chine.
35:44Comment la Chine voit ces dernières semaines un retour des discussions entre les États-Unis et la Russie ?
35:53Alors, ce qui est intéressant, c'est que la Chine, d'abord, il faut comprendre qu'elle n'est ni l'auteur de cette crise
35:58ni le partenaire de cette crise.
36:00Et là, en fait, ce qui s'est passé, c'est que depuis trois ans, les politiques chinoises diplomatiques,
36:04c'est comme un fleuve, c'est qu'il peut y avoir des méandres, il peut y avoir quelques petits changements,
36:10mais en fait, le sens, c'est le même.
36:12L'idée, c'est quoi ? Il y a cette stabilité de principe, tant la paix, tant résoudre les problèmes
36:19dans ce côté et dans un cadre multilatéral, et aussi à la réconciliation et les négociations politiques en tant que tiers.
36:25Donc là, indépendamment de l'évolution de l'environnement extérieur, la Chine reste toujours attachée à son opposition
36:31aux sanctions unilatérales et à l'intervention militaire.
36:34Et là, quand on parle de ce point de vue-là, sur cette position de la Chine, il faut bien comprendre
36:40que la Chine, elle respecte la souveraineté et les préoccupations en matière de sécurité.
36:45C'est-à-dire que la Chine s'attache non seulement au respect, bien sûr, de la souveraineté de l'Ukraine,
36:50mais elle comprend également les préoccupations de sécurité de la Russie face à l'élargissement de l'OTAN.
36:55Et donc, elle souligne que les préoccupations légitimes en matière de sécurité de tous les pays
37:01doivent aujourd'hui être respectées et aussi traitées de manière équivalente, traitées de manière appropriée.
37:07Et bien sûr, aussi aux oppositions de sanctions unilatérales et bien sûr aussi à la publication des documents
37:13de position en 12 points depuis la Chine, en effet, pour suggérer toutes les possibilités de venir en cours,
37:20de venir en aide à cette situation aujourd'hui.
37:24Mais apparemment, aujourd'hui, on voit que la situation s'améliore.
37:27Mais la question se pose, c'est que quel est le rôle des États-Unis ?
37:30Aujourd'hui, on voit bien que le rôle des États-Unis, c'est plutôt de créer une instabilité en Europe
37:34au profit de qui ? Au profit de lui-même, des États-Unis.
37:38Donc, en particulier en Ukraine, par exemple, après le début du conflit,
37:42le prix du gaz naturel liquéfié exporté par les États-Unis vers l'Europe a augmenté de combien ?
37:47De 238 %, faisant exploser les profits de l'entreprise américaine.
37:52C'est toujours intéressant de voir le regard, évidemment, depuis Pékin.
37:57Vous parlez des États-Unis qui tentent de déstabiliser l'Europe.
38:01Certains vous diraient qu'aujourd'hui, Donald Trump met sa promesse à exécution,
38:06c'est-à-dire de vouloir un cessez-le-feu et une paix le plus rapidement possible
38:11entre la Russie et l'Ukraine.
38:14Une toute dernière question, parce qu'on parle de la guerre en Ukraine,
38:17mais on peut parler aussi de cette guerre commerciale
38:19qui est au cœur de ce qu'on appelle l'événement politique de l'année depuis la Chine.
38:24Et cette réunion parlementaire à Pékin, une fois par an,
38:27cette grande assemblée, cette guerre commerciale,
38:30est-ce qu'elle inquiète les Chinois aujourd'hui ?
38:35Vous avez parlé de cette guerre commerciale et aussi de l'intervention américaine
38:38depuis ces derniers jours.
38:40Selon moi, ce changement n'est pas basé sur une revendication de la paix des États-Unis,
38:44mais plutôt, on voit bien que c'est sur la nécessité de détourner la responsabilité
38:48de l'incapacité de gérer son propre économie américaine.
38:51Donc là-dessus, on voit bien que les États-Unis, en 2024,
38:54le taux de l'inflation des États-Unis était toujours très élevé,
38:57et aussi des inquiétudes des citoyens face à la récession économique.
39:01C'est parce que les États-Unis, d'un certain point de vue,
39:03ont du mal à gérer ses propres affaires internes, y compris aussi pour son économie.
39:08D'ailleurs, ce bâton de droit de douane ne vise pas uniquement la Chine,
39:14ça peut également viser l'Europe dans un prochain avenir.
39:17Donc c'est pour ça que ce qui serait intéressant,
39:20c'est à la fois de regarder ce qui se passe avec les États-Unis
39:23et aussi ce qui se passe en Chine avec les deux sessions qui sont en cours en ce moment.
39:27Donc il s'agit de l'Assemblée populaire nationale
39:29et aussi la conférence consultative politique du peuple chinois,
39:33qui a été déjà ouverte depuis le 4 mars, pour une durée de combien de temps ?
39:38De une semaine.
39:39Et là, en fait, ce qui est intéressant, c'est que vous allez pouvoir,
39:44pendant toute cette période, comprendre les deux différents domaines,
39:49l'économie de la Chine et aussi ses politiques incitatives.
39:52Par exemple, dans l'innovation, dans l'intelligence artificielle,
39:55pour booster davantage la consommation,
39:58et bien sûr, tous les champs de coopération avec la France et dans le côté pharmaceutique.
40:03Donc, de ce point de vue-là, on peut dire qu'elle est en train de jeter,
40:06d'une certaine manière, davantage d'énergie et surtout davantage de possibilités de consommation dans le monde.
40:12Chen Ruizhang, je me permets de vous couper parce qu'on va essayer de poursuivre le débat.
40:21C'était intéressant d'avoir votre regard sur, évidemment, et je vous remercie d'être en direct.
40:26Par exemple, il est 16h50 chez nous à Paris, à Pékin, il est quelle heure ?
40:30Là, il est 23h52.
40:32Eh bien, vous imaginez, vous étiez quasiment à minuit, vous avez décidé de rester avec nous pour nous apporter ce regard depuis la Chine, depuis Pékin.
40:43Je rappelle que vous travaillez pour la chaîne de télévision internationale chinoise francophone,
40:46qui est une des branches de la chaîne.
40:48Certains disent « République », d'autres « chaîne gouvernementale ».
40:51Merci de nous apporter cette précision, Chen Ruizhang.
40:56Parlons des États-Unis, justement, parce qu'on a tout entendu du côté de la Maison-Blanche depuis ce clash historique
41:05avec Volodymyr Zelensky, mafieux, dangereux.
41:09On s'est même posé la question cette semaine, j'ai vu.
41:11Est-ce que c'est un agent du KGB, Donald Trump ?
41:13Ce sera le nouveau monde de Karima.
41:16Qu'est-ce que j'ai dit ?
41:17J'ai dit « original ».
41:18« Original », pourquoi pas.
41:19Le nouveau monde de Karima, c'est maintenant.
41:29Alors, Karima Brick, entre la guerre en Ukraine et la guerre commerciale,
41:32les États-Unis de Donald Trump, alliés, partenaires ou adversaires ?
41:36Là aussi, c'est la grande question, Karima.
41:38Non, je ne pense pas qu'on ait ennemi aujourd'hui.
41:40En fait, je ne pense pas que Donald Trump ait ennemi avec la France.
41:43On joue à tout le moins publiquement.
41:45On se dit qu'on est encore des alliés.
41:48Emmanuel Macron l'espère aussi.
41:50Je pense que dans la réalité, c'est plus compliqué.
41:52Je pense que pour Donald Trump, les Européens, la France,
41:56sont des alliés dans la mesure où on va dans le sens de ses intérêts.
42:00Donald Trump, c'est transactionnel.
42:02C'est vraiment un président qui gère les États-Unis comme un business, vous savez.
42:08Donc, si ça lui rapporte, si ça convient, si ça va dans ses plans,
42:12vous êtes son allié.
42:13Sinon, je pense qu'il peut se comporter comme un ami qui peut partir,
42:17un ami qui peut trahir.
42:19Donc, à ce moment-là, est-ce qu'on appelle ça encore des amis ?
42:21Bref, c'est compliqué.
42:23Je pense que diplomatiquement, on veut jouer la carte que nous sommes des alliés.
42:26Mais il faut que ça aille dans le sens de ses intérêts.
42:28Et on voit aussi à quel point c'est divisé.
42:30Parce que les Européens, si vous regardez la France,
42:33si vous regardez le positionnement de l'Italie, par exemple,
42:36Georgia Mélanie avec ses liens,
42:38si vous regardez la Hongrie,
42:40vous voyez que ça peut varier, évidemment, d'un pays à l'autre.
42:44Xenia Fedorova, comment Donald Trump est perçu par la population russe aujourd'hui ?
42:52Est-ce qu'il y a un intérêt lorsqu'il y a ces négociations
42:58qui pourraient se nouer entre Donald Trump et Vladimir Poutine ?
43:03J'ai entendu cette semaine dans la presse française se poser la question.
43:06Est-ce que ce ne serait pas un agent du Kremlin ?
43:08Écoutez, ce n'est pas la première fois que Donald Trump est accusé d'être pro-russe.
43:14Vous vous souvenez du fameux Russiagate ?
43:17C'était en fait une attaque énorme des côtés des démocrates.
43:21Et finalement, ça n'a jamais été prouvé.
43:24Donc je pense que Donald Trump, en Russie,
43:27il n'est pas vu comme quelqu'un qui joue pour la Russie.
43:31En fait, il joue pour les États-Unis, évidemment, parce que c'est America first.
43:36Mais ce qu'on voit aujourd'hui avec Donald Trump,
43:38oui, les Russes sont plutôt très intéressés par ce qui se passe.
43:42Par exemple, cet essai de forcer Zelensky d'aller vers la paix, vers l'accord de paix,
43:51même arrêter le fournissement d'armements.
43:57Je pense que c'était Kit Kellogg qui a dit ça aujourd'hui déjà.
44:01Ça s'est tout fait pour qu'il puisse pousser l'Ukraine à enseigner la paix.
44:06Tout ça, parmi les Russes, je pense que c'est plutôt bien.
44:11Après, on ne fait pas trop confiance à Donald Trump, ni à notre président américain,
44:16parce que finalement, Donald Trump aussi a imposé les sanctions contre la Russie.
44:20Donc il n'est pas vu comme un héros de la Russie.
44:22Mais en tous les cas, des côtés pragmatiques et logiques,
44:25on voit qu'aujourd'hui, grâce à lui, on parle de paix.
44:29Donald Trump, d'ailleurs, qui va probablement, je cite un ministre américain,
44:34reporter la plupart des droits de douane pour le Canada et le Mexique.
44:37On parlait de la guerre commerciale avec la Chine, mais il n'y a pas que la Chine.
44:41Emmanuel Macron avait parlé de cette guerre commerciale,
44:43notamment avec l'Union européenne, le risque d'une guerre commerciale.
44:46Il pourrait y avoir un report des droits de douane pour le Canada et le Mexique.
44:49Information qui vient de tomber.
44:51Harold Eman, il nous reste une minute trente avant la fin de l'émission.
44:54Je voulais qu'on voit avec vous l'OTAN, parce que c'est vrai que c'est la clé.
44:57L'OTAN sans les États-Unis, qu'est-ce que ça représente ?
45:01Parce que le cœur de cette réunion extraordinaire à Bruxelles, c'est de se dire
45:05l'Europe doit se réarmer.
45:07Donc sans l'OTAN et les États-Unis qui sont au cœur, qu'est-ce que c'est ?
45:10Alors déjà, les chiffres, les États-Unis sont quand même les deux tiers du budget militaire
45:14de tous les pays de l'OTAN.
45:16Les États-Unis tournent autour de 860 milliards de dollars
45:21et l'Allemagne, elle, est à 72 milliards, c'est le numéro 2.
45:26Ensuite, le Royaume-Uni et la France à 47.
45:28Donc vous voyez que c'est gigantesque comparé aux autres, c'est les deux tiers.
45:31Maintenant, les Européens, ils ont quand même beaucoup contribué à la guerre en Ukraine,
45:37précisément, à peu près la moitié pour l'armement brut.
45:41Mais les pays européens ont peur de plusieurs coups de force
45:45et c'est là qu'il serait intéressant, on va regarder sur la carte,
45:47comment ils voient la chose.
45:48En vert, c'est l'OTAN et vous avez en rouge, Russie plus son allié, le Belarus.
45:55Et vous avez cette inquiétude chez les membres de l'OTAN, c'est les points rouges.
46:00Il y aurait un coup de force en Estonie, en Lettonie, en Lituanie ou en Moldavie.
46:06Le président de la République en a parlé hier spécifiquement de ces pays-là.
46:09Bon, ça, c'est la peur.
46:12Cependant, vous voyez qu'il y a des troupes américaines un peu partout.
46:16Ça tourne autour de 80 000, ils entrent, ils sortent.
46:20Mais bon, le cœur du système de la présence américaine à l'OTAN, c'est en Allemagne.
46:25Et ensuite, vous avez l'Angleterre et vous en avez beaucoup en Lituanie, soudainement.
46:31Donc voilà, tout cela montre que les États-Unis ne vont pas tout retirer.
46:36Tout cela n'est pas forcément de l'OTAN.
46:39C'est une présence américaine, ils ont leur raison à eux.
46:41Et ils ont autant de soldats à l'autre bout du monde, au Japon et en Corée du Sud.
46:46Donc pour eux, c'est très relatif, se retirer de l'OTAN.
46:49On aimerait qu'on puisse débattre, justement, de cette présence américaine sur le sol européen.
46:55Mais malheureusement, c'est déjà la fin de l'émission.
46:57On a déjà hâte à la semaine prochaine.
46:59Rendez-vous, bien sûr, jeudi prochain, à la même heure, de 16h à 17h, l'heure interne.
47:04En attendant, c'est Laurence Ferrari pour Punchline, bien sûr, avec cette grande question.
47:09Faut-il ouvrir notre dissuasion nucléaire ?
47:12A tout de suite, restez avec nous, bien sûr, sur CNews.

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