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Transcription
00:00Aller, il est l'heure de votre signature, Europe 1 dans un instant, la revue de presse.
00:04Bonjour Olivier Delagarde !
00:05Eh bien bonjour !
00:06À la une ce matin...
00:07Un rodéo qui finit mal, la guerre des cathos, et des voitures qui envoient des messages aux piétons.
00:12Tout de suite Olivier, mais d'abord on retrouve Charlotte Dornelas.
00:15Bonjour Charlotte !
00:15Bonjour Jacques, bonjour à tous !
00:17Hier nous avons appris que la Jordanie interdisait les frères musulmans,
00:21mais comment décrypter cette information ?
00:23C'est l'aboutissement d'une opposition de longue date, qui dure depuis des années,
00:27et de batailles politiques en affrontement juridique.
00:30Les frères musulmans avaient déjà été interdits par la cour de cassation en Jordanie en 2020.
00:36Mais à l'époque, le pouvoir politique avait largement fermé les yeux sur la poursuite des activités de l'organisation,
00:42conscient de son assise populaire.
00:44ONG, organisations, syndicats, associations,
00:47les domaines d'intervention de la confrérie en Jordanie sont nombreux et appréciés.
00:51Aux dernières élections, en septembre dernier,
00:54la branche politique des frères musulmans a emporté le plus grand nombre de sièges au Parlement.
00:59Mais c'est à la mi-avril que le ton a changé.
01:01Les renseignements jordaniens ont annoncé l'arrestation de 16 personnes,
01:05accusées d'être membres des frères musulmans,
01:07alors qu'ils confectionnaient ou détenaient des armes.
01:11Le ministre de l'Intérieur a donc annoncé l'interdiction des frères musulmans
01:14de leurs idées, de leurs actions,
01:16et de l'existence même de leurs bureaux,
01:18en argant de la sécurité nationale.
01:20L'organisation a nié sa connaissance de la chose,
01:23donc de la détention d'armes,
01:25l'expliquant par des actes individuels
01:27destinés à appuyer, je cite,
01:29la résistance palestinienne.
01:31Mais qu'importe, désormais,
01:32et ce n'est pas le premier pays musulman à le faire,
01:34les frères musulmans sont officiellement interdits
01:37sur décision politique.
01:39Il arrive que l'idée soit évoquée en France.
01:41Est-ce possible de l'imaginer ici ?
01:43On pourrait interdire les frères musulmans
01:45et traquer ceux qui s'y réfèrent,
01:46mais en effet, nous n'avons pas le même genre d'organisation reconnue,
01:50dotée de bureaux et de députés en France.
01:53Il n'y a pas, chez nous, de frères musulmans revendiqués.
01:56D'ailleurs, les personnes ciblées ici le sont toujours
01:58parce qu'elles seraient proches, dans la mouvance,
02:01dans le giron, adeptes,
02:03mais c'est souvent plus une stratégie d'entrisme qui est dénoncée,
02:06une volonté d'islamiser les mœurs et les consciences,
02:09bien plus qu'une appartenance très claire
02:10à une organisation identifiée.
02:12Cela dit, le patron du renseignement territorial
02:15est capable de chiffrer le nombre de fidèles
02:17qui se rendent dans les lieux de culte fréristes
02:20et le ministre de l'Intérieur promet de déclassifier
02:22un rapport objectivant leur présence,
02:25leur entrisme, leur méthode et leur implantation
02:28que l'on nous décrit déjà comme bien réel en France.
02:32C'est pourquoi certains,
02:33et Marine Le Pen le répète souvent,
02:35veulent tout simplement les interdire.
02:36D'autres pays l'ont fait, c'est factuel,
02:38donc pourquoi pas ?
02:39Mais il faudrait surtout que la France sache exactement
02:42ce qu'elle souhaite interdire ou refuser d'abord.
02:45C'est-à-dire, nous savons que c'est l'islamisme que nous refusons, non ?
02:48Dans sa version terroriste, c'est une évidence.
02:50Pour le reste, nous peinons parfois à définir nous-mêmes
02:53ce que nous refusons ou ce qu'est exactement l'islamisme.
02:56La preuve a été donnée autour du contrat du lycée musulman Averroès.
03:00Le préfet avait soulevé des propos ou textes,
03:02je cite,
03:03« contraires aux valeurs de la République »,
03:05liés à la mouvance frériste,
03:06qui mettaient les élèves en danger.
03:08Le tribunal administratif a dit le contraire hier.
03:10Preuve que nous manquons d'une définition claire,
03:13apparemment,
03:13que n'offre pas l'invocation des valeurs de la République.
03:17Rien de bien étonnant, remarquez,
03:18tout le monde se réclame de la République en France
03:20et tout le monde accuse son voisin politique de la trahir.
03:23La définition commune, apparemment, nous manque.
03:26Mais plus largement,
03:27notre débat public est régulièrement occupé
03:29par des débats autour du port du voile,
03:31de la nourriture halal dans les écoles,
03:33de la complémentarité des sexes,
03:34des jours fériés religieux.
03:36Or, rien de tout cela n'est particulièrement frériste
03:38ou islamiste.
03:40Le militantisme peut-être,
03:41l'esprit de conquête de l'espace public sans doute,
03:44mais la popularité des mesures sûrement moins.
03:47Leur application est largement populaire
03:49dans les milieux de culture islamique.
03:52Alors, les choix politiques ont des conséquences.
03:54C'est une autre question qui s'impose à nous
03:56par le biais de l'immigration notamment,
03:58mais loin des questions sécuritaires en réalité.
04:00C'est sur quoi se fondra demain
04:02le substrat culturel commun à tous les Français ?
04:06Question à laquelle peu de gens
04:07semblent vouloir répondre clairement.
04:09C'est signé Charlotte Dornelas.
04:11Merci beaucoup Charlotte.
04:12Très bonne journée à vous.
04:13A vous aussi.
04:13Merci.
04:14Merci.
04:15Merci.

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