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00:00Europe 1, 16h, 18h, On marche sur la tête, Eliott Deval.
00:05Un peu plus de 16h sur Europe 1, merci d'être avec nous pour On marche sur la tête, 16h, 18h en direct sur Europe 1,
00:122h où vous donnez le tempo, c'est vous qui prenez les commandes de l'émission 01, 80, 20, 39, 21.
00:19Appelez-nous pour réagir à cette actualité malheureusement dramatique à Nantes
00:23où un élève a poignardé plusieurs de ses camarades dans le lycée Notre-Dame de Toutes-Aides à Nantes.
00:30Le bilan est lourd, très lourd puisqu'une élève est morte.
00:33Le suspect a blessé trois autres personnes.
00:36Dans le studio d'Europe 1, nous sommes avec Charlotte Dornelas.
00:39Chère Charlotte, bonjour !
00:41On est avec Olivier d'Artigolle, avec Gauthier Lebrette qu'on est heureux de retrouver.
00:45Bonjour à tous les deux.
00:47On aurait aimé avoir une actualité plus joyeuse, plus heureuse,
00:50mais on est rattrapé par ce triste constat que la France est touchée,
00:56frappée quasiment tous les jours par cette insécurité grandissante.
01:00Jean-Christophe Couvier est présent dans le studio d'Europe 1.
01:03Vous êtes secrétaire nationale police unité.
01:05Cher Jean-Christophe, bonjour !
01:07Bonjour !
01:08Fabien Lecoeuvre, bien sûr, est là.
01:10Bonjour Lyon !
01:10Mais je me tourne tout de suite vers Jean-Baptiste Marty.
01:13Vous êtes journaliste au service police justice d'Europe 1.
01:17Il est 16h05.
01:19Les faits se sont déroulés aux alentours de 12h30 dans ce collège lycée à Nantes.
01:25Que sait-on à 16h05 ?
01:28Ce qu'on sait, c'est que vers 12h30, vous l'avez dit,
01:30un jeune armé de deux couteaux dont un couteau de chasse entre dans ce lycée de Notre-Dame.
01:35Il se dirige au deuxième étage.
01:36Il entre dans une classe et poignard d'une lycéenne de seconde.
01:40Ensuite, il se dirige à l'étage du dessous.
01:42Il entre dans une seconde classe et poignard de trois autres élèves.
01:45Il est finalement maîtrisé par le responsable informatique de cet établissement.
01:50La police secours arrive ensuite.
01:53Le maîtrise, l'interpelle.
01:54La première victime, donc, du deuxième étage, qui est d'abord placée dans le coma, décède une heure plus tard.
01:59Les trois autres blessés ont, parmi un, un a son pronostic vital engagé.
02:04Les deux autres sont blessés mais n'ont pas leur pronostic vital engagé.
02:08Ce que l'on sait pour l'instant du profil, c'est qu'il s'appelle Justin P.
02:13Il est né en 2009, il a 15 ans.
02:16C'est un élève de seconde qui n'est pas connu des services de police.
02:19Et ce que l'on sait, et ce qui va être intéressant dans cette affaire,
02:22c'est qu'il a envoyé un mail, un peu de revendication, un sort de testament ce matin à son lycée.
02:28Un manifeste critique du système mondial actuel.
02:32Voilà pour les informations du service police-justice d'Europe 1.
02:35Je le dis aux auditeurs, bien évidemment, réagissez au 01-80-20-39-21.
02:40On a besoin d'entendre votre avis, votre regard et prendre un peu de hauteur,
02:45savoir si ce qui s'est passé est un fait divers ou bien un fait de société.
02:50Et peut-être à cette question, vous avez une réponse, Jean-Christophe Couvie,
02:54vous êtes responsable syndicale police-unité.
02:56Vous venez régulièrement dans les studios d'Europe 1 pour alerter sur la violence des jeunes,
03:03sur cette violence qui explose, et sur le fait que l'école n'est absolument plus sacralisée.
03:09Et d'ailleurs, les établissements, les responsables d'établissements, les professeurs sont parfois démunis.
03:15Oui, nous on le constate, effectivement, avec mes collègues tous les jours,
03:19on voit qu'il y a cette désinhibition, j'allais dire, de la violence des mineurs.
03:25Alors là, c'est un acte isolé, mais en même temps, qui a l'air d'être prémédité aussi,
03:28puisqu'il avait envoyé un mail, donc ça interroge aussi sur la personnalité de ce gamin.
03:33Ça reste un gamin, 15 ans.
03:34Et du coup, ce qui interroge, en fait, c'est la proportion des mineurs dans les faits de société, en fait.
03:43C'est-à-dire qu'ils représentent 6% de la population.
03:45Et d'après les chiffres qu'on a, ils représenteraient donc 37% des violences à l'arme blanche,
03:51donc ce qui est surreprésenté,
03:52et 35% de la délinquance de voix publique.
03:56Donc en fait, on a un problème dans cette société, avec nos enfants.
04:00On ne sait pas, et on a l'impression des fois que les enfants ont pris le pouvoir sur les parents,
04:04comme si les parents étaient sidérés, n'arrivaient plus justement à donner des limites aux enfants.
04:10Et en même temps, on a aussi un problème avec la justice qui n'arrive pas à endiguer cette violence.
04:17Et encore une fois, il faut écouter aussi les pédopsychiatres qui nous disent,
04:21et même nous, on le voit sur le terrain,
04:22si d'entrée, on ne les maîtrise pas, ces jeunes,
04:25si d'entrée, ils ne se confrontent pas justement au mur des réalités,
04:28en les punissant,
04:30effectivement, à un moment donné, des mineurs délinquants
04:32deviendront des majeurs délinquants.
04:34C'est comme ça, c'est écrit, et donc il faut arriver à endiguer ce phénomène.
04:38On va rester évidemment très prudent avec Jean-Baptiste Marty du service police-justice d'Europe 1.
04:45Vous allez régulièrement nous apporter les toutes dernières informations concernant ce drame.
04:51Vous avez dit quelque chose d'intéressant,
04:53Jean-Christophe Couvier, vous avez dit, il a 15 ans, c'est un gamin.
04:56Certes, mais quand on voit, et vous l'avez précisé,
04:59l'explosion de cette délinquance ou cette criminalité chez les jeunes,
05:02et un débat s'est installé dans notre société,
05:05un débat public, un débat politique,
05:07à savoir est-ce qu'un jour ou l'autre,
05:08un criminel, un délinquant de 15 à 16 ans,
05:13on le considère encore comme mineur,
05:15ont fait lever cette fameuse excuse de minorité, Jean-Christophe ?
05:19Mais en fait, c'est un débat sociétal qu'effectivement nos hommes politiques doivent avoir,
05:22mais pas qu'eux, il y a aussi les corps intermédiaires,
05:23il y a aussi les professeurs qui sont souvent les premiers aussi sur...
05:26Bien sûr, et on pense à eux évidemment cet après-midi.
05:28C'est vrai que quelque part, quand vous envoyez vos enfants,
05:31moi j'ai deux filles, qui vont faire des études,
05:33normalement, vous vous dites, elles sont protégées,
05:36elles sont dans un lycée ou un collège,
05:37et que le soir, vous arrivez et que la chambre elle est vide,
05:40parce que vous avez vos yeux pour pleurer,
05:42effectivement, ça interpelle aussi sur le niveau de cette société,
05:45qu'est-ce qu'on doit faire.
05:46Alors, on ne peut pas vivre non plus dans une société bunkérisée.
05:50Effectivement, il faudrait un moment donné...
05:52Pardonnez-moi, on entre un peu dans cette société bunkérisée.
05:53Est-ce qu'on va glisser à l'américaine ?
05:55Moi, je parle souvent sur ces news du confinement sécuritaire.
05:57C'est-à-dire qu'aujourd'hui, vous avez des Français
06:00qui évidemment souffrent de cette insécurité,
06:05et qui considèrent qu'il ne faut plus sortir à partir de 22h.
06:09Des parents qui disent à leurs enfants,
06:11c'est terminé, tu ne sors plus tout seul.
06:12Des écoles qui vont mettre des caméras vidéo surveillance un peu partout.
06:17On parle de portiques de sécurité.
06:19On parle désormais de surveiller et de fouiller tous les sacs à l'entrée des écoles.
06:24Donc, face à cette grande délinquance,
06:27face à cette criminalité,
06:28cet ensauvagement de la société,
06:31vous avez finalement des Français qui...
06:33Moi, je les comprends,
06:35sauf qu'en fait, la réponse de la société,
06:37enfin, de nos édiles,
06:39c'est de dire, on ne va plus se protéger.
06:40Mais en même temps, est-ce qu'il ne faut pas s'attaquer au mal ?
06:43Parce qu'en fait, c'est nous les victimes, quelque part.
06:45C'est-à-dire qu'on se surprotège,
06:46parce qu'effectivement, on veut vivre en tranquillité,
06:49mais quelque part, c'est nous les victimes aussi.
06:51Donc, en fait, il faut vraiment s'attaquer à la racine du problème,
06:53et qui est encore une fois l'éducation,
06:55qui est encore une fois savoir si des gamins,
06:57ils ne sont pas, on ne fait pas des sociopathes,
06:59c'est-à-dire qu'ils vivent en dehors des règles de la société,
07:02que personne ne les rattrape,
07:02et que personne ne leur donne des règles d'encadrement.
07:05Et quand on a des gamins qui glissent,
07:07alors là, ce n'est peut-être pas le cas,
07:08il faut voir aussi, encore une fois, rentrer dans le détail.
07:10C'est pour ça que je préfère être très prudent pour l'instant,
07:12sur le drame maintenant,
07:13mais on peut aussi parler de l'état de la société,
07:16et de cette insécurité grande.
07:19On a des gamins qui glissent, et on les connaît,
07:20et ceux-là, je pense qu'il faut aussi les rattraper très tôt.
07:22Et on a des structures militaires,
07:24moi j'ai des collègues qui nous disent,
07:27il y a aussi des légionnaires, etc.,
07:28qui pourraient aussi prendre ces gamins,
07:30et leur apprendre un petit peu ce que c'est que le respect,
07:32ce que c'est que d'être droit dans leur botte.
07:3501, 80, 20, 39, 21,
07:37si vous souhaitez réagir,
07:39et puis plus généralement parler de cette insécurité,
07:42cette impuissance de l'État à enrayer ce phénomène.
07:45Gauthier Le Bret, je suis très heureux de vous retrouver,
07:48je pense évidemment cet après-midi à tous les professeurs,
07:51à tous les enseignants,
07:53vous le rappelez assez souvent,
07:55vous avez une épouse qui est maîtresse d'école,
07:58et régulièrement,
08:01vous rappelez les difficultés qu'elle peut avoir dans son quotidien,
08:04le manque de moyens, le manque de bras,
08:06et puis aussi ce rapport avec les enfants qui peut être à très bas âge.
08:10L'exposition,
08:11parce que là on est encore une fois avec des très jeunes, des mineurs,
08:14donc c'est toujours pareil,
08:15c'est toujours la violence des mineurs qu'on n'arrive pas à endiguer,
08:18on n'a pas encore les raisons du passage à l'acte,
08:22on entend la piste de la relation qui n'aurait pas vu le jour,
08:27et donc de la frustration que ce jeune aurait eue,
08:30et ensuite il passe à l'acte et il tue une jeune fille,
08:33donc on pense déjà à la famille de cette jeune fille,
08:35vous envoyez votre enfant à l'école,
08:37en pensant qu'il est en sécurité,
08:38dans le cadre scolaire,
08:39pris en charge par les professeurs,
08:41par tout le personnel que vous pouvez trouver de l'éducation nationale,
08:46et votre fille,
08:47vous la voyez partir le matin,
08:48et vous ne la voyez pas rentrer le soir.
08:49Donc il y a un véritable problème,
08:52j'ai vu déjà qu'Éric Ciotti,
08:53député UDR,
08:55proposait de mettre des portiques de sécurité,
08:56de fouiller les sacs des élèves qui rentrent,
09:01puisque cet élève, on l'a laissé rentrer,
09:03il n'y a pas eu de signalement particulier,
09:05alors il y a un mail maintenant,
09:06qui fait surface,
09:07où on peut voir qu'il va sans doute passer à l'acte,
09:11dans les heures qui suivent,
09:12mais comment faire ?
09:13On a tout dans cette histoire,
09:14on a le couteau,
09:15qui est désormais une arme qu'on retrouve en permanence dans l'actualité.
09:19Je dis souvent que le couteau est devenu chez certains le prolongement de la main,
09:23et c'est terrifiant de se dire ça en France aujourd'hui.
09:26Quand ce n'est pas la machette,
09:27souvenez-vous il y a quelques mois dans les rues de Paris,
09:30un jeune à la sortie du foot est tué à coup de machette,
09:33là encore par un mineur,
09:35donc il y a quelque chose qu'on n'arrive pas à endiguer,
09:37la violence des mineurs,
09:38la prolifération du couteau,
09:40parce que c'est une arme qu'on peut trouver absolument partout,
09:42et les mineurs sont exposés évidemment à ces armes,
09:45et maintenant on est sur aussi les souffrances psychiatriques de ces jeunes,
09:50comme on a expliqué qu'il y a une récurrence des souffrances psychiatriques chez les plus jeunes.
09:56C'est très compliqué en fait cette actualité,
09:58parce que les solutions ne sont pas faciles.
10:00Les solutions ne sont absolument pas faciles à trouver.
10:02Évidemment, 16h15 sur Europe 1,
10:04je rappelle l'information de l'après-midi,
10:06information malheureusement dramatique,
10:08un lycéen a été tué,
10:10trois autres ont été blessés à coup de couteau par un élève.
10:12Ce jeudi en début d'après-midi,
10:15dans le collège lycée Notre-Dame de Toutes-Aides à Nantes,
10:20Charlotte Dornelas,
10:21vous travaillez énormément sur la question de la délinquance,
10:24de la criminalité chez les jeunes.
10:26Vous avez publié de nombreux articles dans le JDD,
10:31vous parliez aussi du terrorisme cette année,
10:33avec des suspects qui sont de plus en plus jeunes.
10:36Encore une fois, on va être très prudent sur Nantes.
10:39Je sais que le PNAT est en observation,
10:42quand je dis PNAT, c'est le parquet national antiterroriste,
10:44il ne s'est pas encore saisi de l'affaire,
10:47mais on est face à une société,
10:49une délinquance juvénile,
10:50avec des cas qui nous sidèrent désormais,
10:53parce qu'on se dit, à un âge aussi bas,
10:55comment atteindre un tel niveau de violence ?
10:58C'est-à-dire que ça prend surtout plusieurs formes.
11:00Vous avez évoqué la question du terrorisme,
11:02qui est particulière,
11:04mais qui en effet a de quoi inquiéter,
11:05puisque les services de renseignement
11:07s'inquiètent d'un rajeunissement considérable
11:10de ceux qui passent à l'acte sur le terrain terroriste.
11:13Il y a la question de la délinquance quotidienne,
11:15où en effet il y a également un rajeunissement.
11:17Et là je pense que c'est, comment dire,
11:19quasiment le plus urgent à appréhender,
11:23parce que, comme son nom l'indique,
11:24la délinquance quotidienne est celle qui pourrit
11:26le quotidien des victimes, évidemment, de ces délinquants.
11:29Et là, en effet, il y a une question à poser de l'adaptation.
11:32Il ne s'agit pas de considérer que tout à coup,
11:33les gamins de 14 ans en ont 25.
11:36Ce n'est pas du tout le sujet,
11:37et ce n'est certainement pas la réponse,
11:39parce qu'il ne faut pas oublier une chose,
11:40et là on discute entre adultes,
11:41et c'est le principe du débat,
11:44notamment médiatique et également politique,
11:47c'est que les enfants sont aussi le résultat
11:49de ce qu'en ont fait les adultes.
11:51Ce n'est pas très agréable,
11:52mais il faut quand même qu'on en ait tous conscience.
11:54Donc des enfants qui, de plus en plus jeunes,
11:57sont capables d'actes de plus en plus graves,
11:59c'est aussi une défaite des choix
12:02que nous, adultes, avons posées.
12:04C'est pour ça d'ailleurs que ces choix doivent être réexaminés,
12:07et qu'ils doivent être posés différemment,
12:09notamment dans la sanction.
12:10Mais ça ne veut pas dire considérer les jeunes
12:12comme des moins jeunes,
12:14ou comme des enfants qui n'en sont plus.
12:16Ils en sont, mais la répression fait partie de l'éducation,
12:18et c'est pour ça qu'il faut l'examiner.
12:20Mais là, je pense qu'on a un cas qui est un peu particulier.
12:22La seule chose qu'on ait, c'est en effet ce qu'il a envoyé,
12:24ce que j'étais en train de lire.
12:26Là, on a affaire à un cas très particulier.
12:29Il y a un manifeste qui est quand même de l'ordre plus du politique,
12:33de la révolte, de l'analyse du système.
12:35Il est assez étonnant.
12:36Je ne sais pas quel âge il a, à 14-15 ans.
12:38Le suspect a 15 ans.
12:39Il a 15 ans, l'inventure, en 2009.
12:4115 ans.
12:42Si c'est vraiment lui qui a écrit ça,
12:44on a affaire à un profil assez particulier.
12:46Avec Dieu merci, on ne croise pas tous les matins non plus.
12:49Elisabeth Borne, la ministre de l'Éducation nationale,
12:51a réagi sur les réseaux sociaux.
12:53Elle rappelle cette agression au couteau.
12:56a eu lieu ce midi au sein de l'établissement scolaire privé de Nantes.
12:59Elle se rend sur place avec Bruno Rotaillot.
13:01Bruno Rotaillot qui prendra la parole à Nantes dans 45 minutes
13:04pour exprimer toute sa solidarité aux victimes
13:07et son soutien à la communauté éducative.
13:10Olivier d'Artigot, je me tourne vers vous.
13:12Depuis midi 30, je scrute évidemment toutes les chaînes d'information.
13:16J'ai entendu des responsables syndicaux de professeurs très en colère
13:21en disant ce qui est arrivé cet après-midi ne nous surprend pas.
13:24Parce que depuis des années, on alerte sur cette violence.
13:28On alerte également sur l'impuissance qu'ont les autorités
13:31à juguler et à freiner cette délinquance,
13:37cette criminalité chez les jeunes.
13:39Et aujourd'hui, c'est un drame qui se rajoute
13:42à une longue liste de faits absolument dramatiques dans l'école.
13:45D'abord, le procureur de la République tiendra une conférence de presse à 19h.
13:51Je fais écho à ce que disait Gauthier Lebré tout à l'heure,
13:55dans le sens où, face à une telle actualité,
13:58il y a bien sûr différents biais, différents facteurs.
14:03On les reconvoque systématiquement et ils sont douloureux.
14:06Le premier, bien évidemment, vous en parliez,
14:08que l'école n'est absolument plus un sanctuaire.
14:10que l'école qui devrait protéger, éduquer, développer les capacités humaines
14:16devient un espace.
14:18Et nous sommes malheureusement en France,
14:20avec le professeur Bernard Epati,
14:22bien au fait de ce sujet-là,
14:24que l'école peut se conjuguer avec l'horreur absolue.
14:29Ça commence à faire ce continuum de choses épouvantables.
14:33L'école commence à installer en effet un climat,
14:35qui est un climat très dur pour les enseignants
14:37et pour l'ensemble de la communauté pédagogique,
14:40qui ne se réduit pas uniquement au personnel enseignant,
14:43mais l'ensemble des acteurs qui interviennent dans l'espace éducatif.
14:50Comme l'a dit Gauthier, l'Arme Blanche,
14:53qui commence à être associée à cette génération,
14:58quand l'actualité est convoquée pour le pire,
15:00et je pense à Crépol et à d'autres moments.
15:02Et puis, un sentiment d'impuissance,
15:06ou en tout cas, d'absence de résultat,
15:09dans les politiques publiques,
15:11qu'elles soient en amont, en prévention,
15:13ou en aval, en sanctions, comme l'a dit Charlotte,
15:16pour apporter des réponses à la hauteur du défi.
15:19Donc, bien évidemment,
15:20on pense à la famille de cette jeune lycéenne,
15:23ou trois autres blessés,
15:24dont certains sont dans une situation d'urgence absolue.
15:27Bon, on verra la manière dont l'exécutif réagit,
15:31dont la justice fait son travail.
15:33Et bien évidemment,
15:34c'est toujours difficile de faire des émissions
15:37dans le dur d'une actualité de cette nature-là,
15:44parce qu'on ne veut pas non plus en dire trop,
15:46mais on ne veut pas non plus en dire trop peu
15:48pour apparaître en deçà d'une émotion
15:50que tout le monde doit ressentir.
15:51Et c'est pour ça que depuis le début de l'émission,
15:55depuis 16h, je vous dis,
15:56on va rester très prudent et sur le mobile,
15:59et sur le profil, et sur les faits,
16:02puisque ces faits arrivent au compte-gouttes.
16:04On ne sait pas tout ce qui s'est passé,
16:06mais en revanche, ça participe d'un climat.
16:09Et vous avez parlé de Dominique Bernard,
16:11de Samuel Paty,
16:12mais on aurait pu s'imaginer.
16:14C'est-à-dire que les drames s'enchaînent tellement
16:16que parfois on les oublie.
16:17Et j'entendais un responsable syndical
16:19cet après-midi parler d'Agnès Lassalle.
16:22Et beaucoup l'ont oubliée,
16:23Agnès Lassalle, enseignante d'Espagnol.
16:26Exactement de 53 ans.
16:27Qui avait été poignardée à mort
16:29par un de ses élèves le 22 février 2023
16:32au lycée Saint-Thomas d'Aquin
16:33à Saint-Jean-de-Luz dans les Pyrénées-Atlantiques.
16:36Ce drame qui avait profondément choqué la France,
16:37relançant le débat sur la violence en milieu scolaire.
16:40Et je rappelle pour les auditeurs
16:42qu'elle dansait avec son mari.
16:44Et son mari avait dansé seul.
16:46Beaucoup se souviennent de cette image
16:47au moment des obsèques,
16:49pour rendre hommage à sa femme.
16:50On est en direct avec un premier auditeur.
16:54Et vraiment, je le disais,
16:55c'est important d'entendre votre avis.
16:58Vous êtes peut-être parent,
16:59vous êtes peut-être professeur,
17:01vous travaillez en milieu scolaire.
17:03Et c'est important de savoir
17:04quelles sont vos difficultés au quotidien ?
17:0701, 80, 20, 39, 21.
17:10On est en direct avec Lorenzo.
17:13Cher Lorenzo, bonjour.
17:14Vous souhaitiez réagir après ce drame à Nantes ?
17:17Et je le disais, cher Lorenzo,
17:19soyons très prudents sur ce qui s'est passé à Nantes,
17:21parce qu'on ne sait pas tout pour l'instant.
17:23Oui, bonjour.
17:25Je vous remercie tout d'abord de me prendre au téléphone.
17:27Moi, j'ai entendu ça à la radio à l'instant.
17:31Je ne m'avais pas appris par les réseaux,
17:32donc je suis un peu choqué, je pense,
17:35comme tout le monde aujourd'hui,
17:36d'apprendre ce type d'acte.
17:38Et comme vous dites,
17:40on va être prudents puisqu'on ne sait pas tout.
17:43Et je trouve que c'est un problème aussi,
17:44parce qu'aujourd'hui, je pense que beaucoup de personnes
17:47se posent la question, justement,
17:50malheureusement, de l'origine de la personne
17:55qui a commis cet acte.
17:56Et je trouve ça très malheureux,
17:57parce que ça peut être n'importe qui.
17:59Mais voilà, je trouve qu'aujourd'hui,
18:03avoir ce type de problématique
18:05et se poser la question,
18:06qu'on puisse mettre en place des portes-liques
18:08aux entrées des écoles,
18:09donc mettre les enfants dans des conditions
18:11où ils craignent justement cette insécurité,
18:14je trouve ça...
18:15Mais vraiment,
18:17on n'y pensait pas du tout il y a 15 ans.
18:19Vraiment, c'est vraiment le type de choses
18:20qu'on ne pensait pas il y a 15 ans possible.
18:22Évidemment, et c'est important aussi
18:25de vous donner la parole,
18:26parce que cette incompréhension,
18:27souvent, on traite de ces sujets
18:30de criminalité, de délinquance,
18:31ces drames,
18:32et malheureusement,
18:33on a la sensation d'une histoire sans fin.
18:36Et Jean-Christophe Couvie,
18:37moi je pense évidemment aux policiers
18:39qui ont dû intervenir aussi cet après-midi.
18:42D'ailleurs, est-ce qu'on sait un peu
18:44comment ça se passe dans ces cas-là ?
18:46La manière dont ils interviennent,
18:48comment ils sécurisent les lieux,
18:49un établissement scolaire ?
18:51Je pense aux éditeurs,
18:53aux parents, encore une fois,
18:54qui doivent être traumatisés,
18:55que ce soit les parents
18:56de cet établissement à Nantes,
18:57mais tous qui, demain,
18:58peuvent se dire
18:59« Mais si mon enfant est dans une école
19:01où il se passe ce qu'il s'est passé
19:03cet après-midi à Nantes,
19:04qu'est-ce que peuvent faire
19:06les forces de l'ordre ? »
19:06En fait, quand on appelle,
19:08on fait le 17,
19:10c'est la police secours qui arrive,
19:11un équipage qui débarque,
19:12et effectivement, tout de suite,
19:13il y a des requérants,
19:14comme on appelle,
19:15qui disent « Voilà, ça se passe ici,
19:17c'est dans tel étage, etc. »
19:19et vous arrivez
19:19et vous découvrez la scène.
19:21Alors, heureusement,
19:22encore une fois,
19:22il y a eu une personne
19:23de l'établissement
19:24qui a eu un geste héroïque aussi,
19:26qui a réussi à maîtriser,
19:27d'après les premiers éléments
19:29que j'ai,
19:29grâce à une chaise,
19:30qui a réussi à maîtriser
19:31cet assaillant,
19:33ce gamin,
19:34et qui a pu le maîtriser
19:35en attendant,
19:36justement,
19:36les forces de l'ordre.
19:37Et quand les collègues arrivent,
19:39ils n'ont plus qu'à le maîtriser,
19:40j'allais dire,
19:41et après,
19:41c'est les premiers éléments,
19:42les premiers contacts,
19:43et on voit des scènes d'horreur
19:44avec sûrement du sang
19:45un peu partout.
19:46Et surtout,
19:47la première chose,
19:48c'est isoler cet individu
19:50et puis recueillir
19:52les premiers éléments.
19:53Et les premiers éléments,
19:54a priori,
19:54le gamin avait l'air de dire
19:55« tirez-moi une balle à la tête,
19:57je veux mourir ».
19:57Donc, on se dit...
19:58Avec un profil peut-être dépressif.
20:00Un peu dépressif.
20:01Il nous reste quelques secondes
20:02avant une première pause.
20:04Vous êtes très nombreux
20:04à vouloir réagir
20:06en direct sur Europe 1,
20:0701,
20:0880,
20:0820,
20:0939,
20:0921,
20:10et priorité absolue,
20:11bien évidemment,
20:12au témoignage,
20:13priorité aussi
20:14aux dernières informations
20:17avec le service
20:17police-justice d'Europe 1,
20:19Jean-Baptiste Marty.
20:19Oui,
20:20et preuve que l'affaire
20:21est très sensible.
20:22Le procureur de Nantes
20:23annonce à l'instant
20:24que la conférence de presse
20:25est reportée
20:26à un moment ultérieur
20:27sans donner de nouvelles dates.
20:28Donc,
20:29ça montre que,
20:29voilà,
20:30l'enquête va être
20:31plus difficile
20:31que ce qu'elle devait être.
20:33Et que,
20:34visiblement,
20:35le procureur n'a pas,
20:36pour l'instant,
20:36tous les éléments
20:38pour apporter
20:40une réponse,
20:41un premier éclairage
20:42et à la population,
20:44bien sûr,
20:45et au Nantais
20:45et à la population
20:46parce que c'est toujours
20:47dans ces cas-là
20:48un drame national,
20:49bien sûr.
20:50On continue d'en parler
20:51dans un instant,
20:52on marche sur la tête,
20:53on est ensemble
20:53jusqu'à 18h01,
20:5680,
20:5620,
20:5739,
20:5721,
20:58si vous souhaitez réagir.
21:00On sera en direct
21:00avec François,
21:02ancien professeur,
21:03qui a beaucoup de choses
21:04à dire dans un instant.
21:05A tout de suite.
21:0616h,
21:0618h,
21:07Eliott Deval
21:08sur Europe 1.

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