SANTÉ FUTURE du 14 avril 2025, La santé a de l'avenir
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00:00Bonjour à toutes et à tous, bienvenue dans Santé Futur.
00:19Toujours depuis le Paris Santé Campus, votre rendez-vous dédié à l'innovation et à l'avenir de la santé.
00:26Aujourd'hui, on parle d'un enjeu déterminant pour le secteur médical, l'intelligence artificielle entre promesses et réalité.
00:34Comment y a transforme-t-elle déjà les pratiques médicales ? Peut-elle réellement répondre aux pénuries de personnel ?
00:41Ou risque-t-elle d'aggraver les inégalités d'accès aux soins ?
00:44Comment garantir un équilibre entre l'innovation et la préservation de l'essence humaine de la médecine ?
00:50C'est ce que nous verrons en compagnie de nos invités, Guy Frija, radiologue, ancien président de la Société Européenne de Radiologie,
00:58Jean Charlet, chercheur à la PHP et à l'Inserm, au Linux,
01:02et Camille Tieno, cofondateur et directeur général de GED, aux startups françaises qui utilisent l'IA générative
01:09pour améliorer le suivi des symptômes de patients atteints de cancer.
01:14La startup propose aussi des recommandations aux médecins.
01:18Bonjour à tous les trois et bienvenue dans Santé Futur.
01:21Dans son édito, Hervé Bonneau s'indigne quant au manque de réflexion sur les conséquences humaines et éthiques de l'IA.
01:28Il s'interroge aussi sur son impact réel quant à la relation médecin-patient.
01:33Et dans la pépite santé, le chasseur de têtes de dirigeants dans l'industrie de la santé, David Mercier,
01:39reçoit Romain Cazavant, CEO de Bord4Care, une nouvelle startup qui développe un outil d'aide à la décision
01:46pour identifier les meilleurs traitements personnalisés, là aussi pour les patients atteints de cancer.
01:54C'est parti pour une nouvelle émotion.
01:55Et on commence avec ton édito, Hervé.
02:02Tu nous dis que l'IA ne remplacera pas les médecins, mais risque plutôt de transformer leurs études,
02:07leurs pratiques et l'avenir de la santé.
02:09Oui, ça me paraît certain. L'IA, c'est formidable, ça va tout modifier et l'enthousiasme est général.
02:15C'est même un peu génial et vertigineux à la fois.
02:18Je trouvais que les promesses sont partout.
02:20Ça va améliorer le parcours de soins, l'accès aux datas, optimiser le diagnostic, le suivi, la recherche, prévenir les épidémies.
02:28Enfin, je ne sais pas ce qui est oublié dans cette histoire.
02:31Le problème, c'est qu'effectivement, ça va améliorer notre vie.
02:33Mais ça va changer beaucoup de choses et peut-être très vite.
02:37Alors, est-ce que tout est déjà bien pensé ?
02:39C'est un peu la question que je me pose.
02:40Et là, quand je lis certaines revues, c'est un peu les ravis de la crèche.
02:43Tout est formidable, tout va être beau.
02:45Et le terme IA ne te plaît pas ?
02:47Ça ne me plaît pas, c'est un petit problème d'ordre rhétorique.
02:51C'est-à-dire qu'intelligence artificielle, pour moi, c'est un oxymore.
02:54Vous connaissez ces figures de style très utilisées dans la littérature.
02:58Elles se hâtent avec lenteur, disait La Fontaine pour parler du lièvre et de la tortue.
03:02Le silence artourdissant de Camus ou François Mitterrand qui a gagné à cause d'un slogan, la force tranquille.
03:09Et IA, pour moi, il y a un truc qui ne va pas.
03:11Est-ce qu'on ne nous cacherait pas quelque chose ?
03:13Pourquoi ? Parce que l'intelligence est par essence éminemment complexe et profonde.
03:17Et je ne vais pas vous faire tous les processus qui définissent l'intelligence.
03:22Toutes les neurosciences démontrent l'impact de l'intelligence logico-mathématique, corporelle, artistique, émotionnelle, tout ce que vous voulez.
03:30Et en même temps, artificielle, ce n'est pas forcément un adjectif très positif.
03:36Quand je vous dis des fleurs artificielles, des sentiments artificiels, en fait, ça veut dire que c'est assez factice, assez faux.
03:43Alors pourquoi est-ce qu'on accole intelligence, qui est évidemment complexe et profond, à artificielle, alors qu'on aurait pu trouver un synonyme un peu moins factice ?
03:52Voilà. Alors peut-être que c'est pour ne pas nous inquiéter et que, comme disaient nos amis du terroir, jamais le tracteur ne remplacera l'agriculteur.
04:02Ce qui est un peu ce qu'on est en train de nous vendre en médecine.
04:05Mais pourtant, cette révolution va toucher beaucoup de secteurs.
04:09Et Hervé, tu as des exemples concrets de sujets dans la santé déjà profondément impactés par les gens ?
04:15Il y en a deux qui me paraissent assez évidents. Je viens de lire une étude sur l'enseignement.
04:20Et c'était général, ça parlait des élèves, des étudiants, pas que en médecine.
04:24Et globalement, il disait que les étudiants qui actuellement utilisent trop l'IA pour faire leurs études ne sont pas les meilleurs étudiants qu'on constate à la sortie.
04:32Et c'est vrai qu'on peut se dire, en médecine spécialement, quand on passe l'internat, on se souvient, il faut avoir bien mémorisé par cœur des tonnes de trucs.
04:40Il faut avoir un esprit d'analyse et une logique médicale, c'est ça qu'on nous enseigne.
04:47Mais si on utilise trop l'IA, est-ce que la pensée critique ne va pas diminuer ?
04:52Est-ce qu'on va moins apprendre par cœur certaines connaissances qui, hélas, sont nécessaires au quotidien ?
04:58Et personnellement, j'ai déjà vu des internes assez récemment qui regardent toutes les cinq minutes dans leur smartphone pour vérifier quel est l'algorithme de décision, de la prise en charge, de je ne sais quoi.
05:06Parce qu'ils vérifient, ils disent, pourquoi est-ce que je l'apprends par cœur ? Puisque l'IA peut le faire à ma place.
05:11Donc c'est évidemment un peu troublant, même si je ne suis pas que négatif, l'IA va aider les meilleurs étudiants à trouver des informations, trouver des idées, optimiser leurs présentations, rédiger des analyses, etc.
05:26Ça va être très bien.
05:27Et par ailleurs, l'IA n'est pas déjà largement enseignée aux facs de médecine ?
05:31Eh bien, le largement, non, justement. Non, elle ne peut pas d'ailleurs.
05:34Parce que ça arrive, et c'est bien le problème, en fait.
05:38Les facs de médecine ont du mal à suivre.
05:40Question toute simple, qui serait chargé de l'enseignement, de l'IA ?
05:44Les PUPH sont des gens que je respecte absolument.
05:47Ils sont procès-faire d'une université, d'une spécialité médicale qu'ils maîtrisent.
05:51Mais en plus, ça va tellement vite.
05:53Est-ce qu'il ne faudrait pas faire intervenir des ingénieurs de santé ? Je ne sais pas.
05:56Dans le cadre, mais pour enseigner quoi ?
05:59Pour enseigner que telle opération, on la faisait comme ça avant-hier.
06:02Aujourd'hui, c'est comme ça, que demain, ça sera encore autrement.
06:04Ça va vraiment vite.
06:06Et donc, non, l'enseignement ne suit pas.
06:08Il y a un DU, l'intelligence artificielle appliquée à la médecine, qui a ouvert.
06:12Mais ce n'est pas tous les étudiants qui le suivent.
06:14Et pourtant, ils devraient.
06:17Est-ce qu'il y a d'autres conséquences pour les étudiants en médecine ?
06:19Oui, parce que quand on passe l'internat, c'est pour choisir une spécialité.
06:22On choisit ce qu'on a aussi.
06:24Mais enfin, ça, c'est une réflexion personnelle.
06:26Et donc, comment choisir un métier où c'est une telle évolution que je ne sais pas quel métier je vais faire ?
06:34Je te donne des exemples simples.
06:37L'IA et la chirurgie.
06:39Moi, aujourd'hui, j'ai une image de la chirurgie.
06:42Le chirurgien arrive et il fait tout.
06:44Il y a des universités à Berkeley, en Californie, où c'est le robot qui suture les plaies en plusieurs plans.
06:52Ça laisse du temps au chirurgien pour faire autre chose.
06:54C'est quand même quelque chose qui échappe aux médecins.
06:57Le robot Da Vinci, qui est bien connu, il fait déjà de façon semi-automatique tout un tas d'opérations, notamment des ligatures assez invasives.
07:05Et ça va s'accélérer, soyons sûrs.
07:09À Strasbourg, en France, en chirurgie digestive, l'IA est un assistant chirurgien.
07:16En fait, l'IA apprend tellement vite qu'en regardant 50 opérations de la vésicule biliaire, elle sait le faire.
07:21Au bout de 120, elle est capable de remplacer le chirurgien en lançant des alertes sur les gestes qu'il fait.
07:26Et demain, c'est dans un an, deux ans, trois ans, je ne sais pas.
07:29Est-ce que l'IA ne va pas remplacer le chirurgien ?
07:33En tout cas, qui va être l'assistant de qui ?
07:36Est-ce que le chirurgien va être l'assistant de l'IA ou l'IA, l'assistant du chirurgien ?
07:39C'est un peu le truc qui se profile.
07:42Après, nous avons un radiologue qui pourra nous donner son avis.
07:45Mais la radiologie, l'échographie, est-ce que l'IA n'est pas en train de bouleverser en lisant beaucoup plus vite qu'un radiologue des clichés
07:52et en les comparant à des milliers de bases de données qui existent ?
07:56C'est une vraie question.
07:57Et comment est-ce que le radiologue va demain apprivoiser l'IA pour se libérer du temps, sans doute pour mieux parler avec ses patients ?
08:05Ce qui est une réflexion personnelle.
08:07J'ai des copains radiologues qui ont, à mon avis, choisi cette spécialité pour ne pas trop parler avec les patients.
08:12Mais il va falloir qu'ils reviennent à leurs premiers amours.
08:14C'est les patients dont on s'occupe, ce n'est pas des clichés.
08:18La radiothérapie, c'est pareil.
08:20Le dernier congrès européen de radiothérapie avait comme thème
08:24« Le parcours de soins en radiothérapie sera-t-il entièrement assuré par les robots en 2040 ? »
08:29C'est intéressant que ce soit le thème de la conférence inaugurale de ce congrès.
08:33Ça en dit long sur l'angoisse qu'il y a derrière et sur le fait très pragmatique qu'effectivement,
08:38il y a de plus en plus de patients et de moins en moins de médecins.
08:42Donc si on n'utilise pas l'IA pour la radiothérapie, peut-être qu'on ne met pas toutes les chances de notre côté.
08:47Voilà.
08:48Donc pour l'instant, la seule certitude que j'ai, c'est que les médecins qui n'utiliseront pas l'IA
08:54seront remplacés par les médecins qui savent utiliser l'IA.
08:57Et que vous ont raisonnablement pensé que les machines sont tellement intelligentes qu'elles vont remplacer les médecins ?
09:03Alors ça, c'est un pitch pour un film de science-fiction.
09:06Effectivement, est-ce que demain, les médecins seront remplacés par des robots ?
09:09Il y a déjà eu des trucs parallèles, un peu iRobot avec Will Smith, c'est un peu ça.
09:15C'est sûr que ça va tout changer.
09:16Les médecins vont devoir revenir sur d'autres préoccupations, peut-être les cas difficiles,
09:23améliorer les robots, rendre l'ensemble plus cohérent, plus flexible.
09:25Mais il y a une vraie crainte.
09:29Et je lisais pour conclure le dernier bouquin de Raphaël Hanthoven,
09:34qui est notre philosophe vedette en France.
09:38Donc son dernier récès s'appelle « L'esprit artificiel ».
09:41Alors lui, il a une réponse, est-ce qu'il faut avoir peur des robots et de l'intelligence artificielle ?
09:45Non.
09:45Jamais l'IA ne remplacera l'homme.
09:47C'est ce qu'il dit.
09:48Et il dit « Parce que jamais l'IA ne pourra philosopher, jamais elle ne pourra se substituer la profondeur de la pensée humaine,
09:55et jamais elle ne saura pleurer de bonheur. »
09:58Et il conclut son bouquin en disant « Le jour où la machine saura pleurer, je deviendrai inquiet. »
10:03Donc la question que je vous pose, chers amis invités, face à l'IA, devons-nous rire ou pleurer ?
10:08D'une phrase, une petite réaction, Charles ?
10:11Je suis plutôt en accord avec Hervé.
10:14Par contre, gardons le syntagme.
10:16Il est vieux, il est historique.
10:18Et puis réorganisons-le.
10:20On sait bien qu'un intelligence artificielle, effectivement, c'est un autre filmur un peu étrange.
10:24Et travaillons à faire une paire médecins-machines qui travaillent ensemble.
10:29On pourrait rediscuter aussi de la formation, mais travaillons à ce que ces couples machines et médecins travaillent ensemble.
10:35Et puis, aux dernières nouvelles, en tout cas dans la loi française, c'est le médecin qui est responsable de ce qui se passe et pas la machine.
10:41Et j'espère que ça continuera.
10:43Moi, je partage tout à fait ce que vous avez dit.
10:45Vous avez posé beaucoup de questions pour lesquelles on n'a pas forcément beaucoup de réponses, notamment en matière d'éducation.
10:52On pourra revenir là-dessus, si vous voulez.
10:54Mais aujourd'hui, on ne sait pas quoi enseigner en termes de l'IA.
10:59Je ne pense pas qu'il faille enseigner aux étudiants de médecine les méthodes de l'IA.
11:03Il faut leur enseigner comment se servir de l'IA, les limites de l'IA, comment est-ce qu'on manage l'IA, je crois.
11:10On peut revenir là-dessus, si vous voulez.
11:13Moi, je suis persuadé que les progrès de l'IA sont tellement phénoménaux qu'on ne va pas être capable de les arrêter.
11:19Donc, il faut que nous, en tant qu'humains, on s'adapte à l'IA.
11:23Mais c'est illusoire de dire qu'on va être capable de stopper les progrès de l'IA pour prendre à la place quelque chose de plus humain.
11:31Donc, c'est à nous de nous adapter pour répondre à cette contrainte.
11:34Merci beaucoup.
11:34Vous avez bien répondu.
11:35C'était concis.
11:36Merci beaucoup, Hervé.
11:38Merci à vous.
11:38Bon débat.
11:39On se retrouve le mois prochain.
11:40Et on passe au débat.
11:41L'IA transforme déjà la médecine.
11:48Mais quels enjeux soulève-t-elle pour l'accès aux soins et la relation soignant-soignée face à l'innovation ?
11:55Comment préserver l'essence humaine de la médecine ?
11:58C'est le thème de ce débat.
12:00Pour commencer, une question pour vous, Guy.
12:03Et puis, tout le monde pourra réagir.
12:04Avant toute chose, et très concrètement, dans quelle mesure l'IA transforme-t-elle déjà la pratique médicale ?
12:11Écoutez, de façon très profonde, puisque, je vais vous donner un exemple concret.
12:18L'hôpital Erasmus à Rotterdam, qui est parmi les hôpitaux européens les plus réputés,
12:24ils viennent d'acheter un système pour l'interprétation des clichés de thorax.
12:29Ils en font 100 000 par an.
12:31Si vous vous rendez compte, 100 000 par an, on n'a pas la main d'œuvre pour faire le travail.
12:37Et donc, ils ont mis en route ce processus de lecture des clichés de thorax par intelligence artificielle,
12:44dans l'objectif, bien sûr, de détecter tout ce qui est anormal,
12:49mais dans un pays où il y a beaucoup de fumeurs, par exemple, de détecter des cancers du poumon à stade précoce.
12:54Voilà un exemple concret.
12:55Un autre exemple, il y a de très nombreux hôpitaux en Europe et en France également,
13:01où il n'y a pas de radiologue 24 heures sur 24.
13:06Et c'est très important d'interpréter les clichés de squelettes,
13:10parce que les gens viennent aux urgences en général, parce qu'ils se font un bobo, ils ont mal,
13:14est-ce qu'il y a une fracture ou pas ?
13:16Et ces systèmes, déjà, sont utilisés dans de nombreux hôpitaux.
13:20Donc voilà deux exemples concrets.
13:22Charles ?
13:23Alors moi, je ne suis pas au niveau des systèmes qui fonctionnent.
13:29D'un point de vue réflexion de base, on sait que c'est les systèmes qui vont traiter l'imagerie,
13:34qui vont rapidement mieux marcher que les autres et qui déjà marchent mieux que les autres.
13:38Alors que les systèmes où on traite les données cliniques, il y a d'autres soucis un peu plus compliqués.
13:45On nous a mis dans les journaux un système d'IA qui avait passé l'examen médical aux Etats-Unis,
13:51mais sauf qu'on lui avait donné les données et que l'examen clinique avait déjà rendu les données.
13:56Alors l'examen clinique, c'est peut-être la chose la plus importante que doit prendre un médecin.
14:01Donc il y a des choses comme ça qui vont peut-être t'attendre un peu pour que ça marche bien.
14:06Par ailleurs, nous par contre, les outils d'IA, on les utilise tout le temps.
14:11C'est-à-dire, on met en place des entrepôts de données de santé,
14:15ce que tous les CHU sont en train de mettre en place en France et probablement en Europe.
14:18Et dans ces entrepôts de données de santé, on a besoin d'outils pour traiter les données,
14:23pour permettre les essais cliniques.
14:25Et ces outils, nous, on utilise des LLM, on utilise des tas d'outils d'IA.
14:29Mais en tant qu'ingénieur d'IA, pour mettre à disposition des médecins leurs données
14:34de la meilleure façon et dans le meilleur format qui soit le plus utilisable.
14:39Camille, du point de vue de l'entrepreneur, pardon.
14:41Alors du point de vue de l'entrepreneur, maintenant on a parlé de l'IA dans la partie diagnostique,
14:46on a parlé d'IA dans la partie recherche, et c'est vraiment les deux domaines de l'intelligence artificielle
14:51où c'est le plus poussé actuellement.
14:53Mais il y a d'autres domaines qui apparaissent où l'IA fait de plus en plus de progrès.
14:58Alors que ce soit dans le soin, ça c'est particulièrement vrai en radiothérapie,
15:02où l'IA permet de cibler les tumeurs de manière très précise lorsqu'on fait des sessions de radiothérapie.
15:09Donc on n'est plus dans le diagnostic, on est dans le soin.
15:12Et c'est aussi de plus en plus vrai dans la stratégie thérapeutique.
15:16C'est-à-dire que les modèles d'IA prédictifs permettent de donner énormément d'informations
15:22sur des scénarios d'évolution potentielle de maladies pour des patients en fonction de beaucoup de points de santé.
15:29et cette information permet aux médecins de mettre en place des stratégies thérapeutiques
15:36qui soient plus pertinentes et de faire ce qu'on appelle en oncologie de la médecine personnalisée,
15:40c'est-à-dire des traitements qui correspondent vraiment à une personne donnée
15:45par rapport à l'ensemble des personnes qui pourraient avoir a priori les mêmes symptômes.
15:49Donc ce qu'on observe, c'est que ça a commencé par le diagnostic, beaucoup en recherche,
15:53mais ça s'étend au-delà de ça pour le soin, pour la stratégie thérapeutique.
15:58Je voudrais donner un chiffre sur les 1000 systèmes d'intelligence artificielle
16:04qui ont été certifiés par la FDA, qui est l'organisme de certification nord-américaine.
16:101000, il y en a 80% qui sont consacrés à l'imagerie.
16:15Deuxième point, un bénéfice considérable de l'intelligence artificielle,
16:20c'est dans les pays sous-développés.
16:22Et vous allez voir qu'on va pouvoir importer ce bénéfice chez nous.
16:25Le dépistage de la tuberculose, aujourd'hui, repose sur la pratique d'un cliché de thorax
16:34interprété par un système d'intelligence artificielle à distance.
16:38Et ensuite, bien sûr, revu.
16:40Donc déjà, si vous voulez, l'intelligence artificielle permet à la technologie, à l'imagerie,
16:47d'aller auprès des patients.
16:48Un deuxième exemple, les ultrasons, les examens échographiques,
16:52qui sont fondamentaux pour suivre la grossesse et la délivrance.
16:56Et vous savez que dans ces pays-là, la mortalité périnatale est extrêmement élevée, effroyable.
17:03Et bien aujourd'hui, on a des systèmes d'ultrasons qui permettent de faire l'examen automatiquement
17:08et d'envoyer les données pour que celles-ci soient interprétées à distance.
17:12Alors, cette possibilité pour l'intelligence artificielle d'aller auprès du malade,
17:18je crois qu'il faudrait qu'on soit un peu inventif pour essayer de régler des problèmes
17:25d'accès aux soins en France, par exemple.
17:27Oui, mais parce que néanmoins, certains disent que l'IA pourrait exacerber les inégalités
17:31d'accès aux soins.
17:33Là, c'est le contraire.
17:34De coups technologiques.
17:36Je sais, mais est-ce que c'est une inquiétude que vous partagez sur cet aspect-là ?
17:40Non, je pense que c'est le contraire. Au contraire, si vous voulez, l'IA va permettre
17:44aux techniques d'aller auprès du malade, alors qu'aujourd'hui, si vous habitez
17:49dans certaines provinces en France, il faut faire 50 kilomètres pour avoir un examen radiologique
17:54et il faut attendre...
17:55Oui, mais ça va présenter un coût. Tous les hôpitaux ne pourront pas en bénéficier.
17:59Vous savez, installer un appareil portable de rayons X et un appareil d'ultrasons,
18:04et aujourd'hui, on fait des appareils d'ultrasons portables également qui ne coûtent pas trop cher,
18:09à mon avis, c'est plus un problème, si vous voulez, de maturation au niveau des professions
18:15et des pouvoirs publics pour se dire, tiens, c'est vrai, on pourrait être complètement innovant là
18:20et essayer de trouver des systèmes pour combler cette difficulté d'accès aux soins.
18:25Il faut des systèmes... Effectivement, le coût est supportable s'il est pris en charge
18:29par la sécurité sociale. C'est-à-dire, si le dispositif qu'on met en place est considéré
18:33comme un dispositif médical, avec le nerf de la guerre remboursé par la sécurité sociale,
18:39même si c'est à 60-70%, on n'aura pas trop d'inégalités d'accès.
18:45En même temps, on est dans des périodes où les inégalités d'accès sont déjà là et sans l'IA.
18:49Donc on a d'autres problèmes.
18:51Après, la réalité, c'est que les coûts de calcul, les coûts d'inférence pour faire tourner les modèles
18:56sont en chute libre. Et donc, des choses qui étaient vraies il y a deux ans,
19:00où il fallait des centaines de millions de dollars pour avoir des modèles à peu près performants,
19:04ça se transforme de plus en plus en centaines de milliers de dollars, voire en milliers de dollars.
19:08Donc il y a des effets d'échelle qui sont très importants et qui vont bénéficier à tous
19:13du point de vue des coûts.
19:15Mais aujourd'hui, les logiciels d'IA pour faire de l'interprétation à distance,
19:20c'est quelques milliers d'euros par an. Ce n'est pas du tout...
19:23Il y a des centaines de milliers. Donc il y a un imaginaire, en fait.
19:26C'est rien du tout. Vous comprenez ? Dans le cadre du budget d'un hôpital, c'est rien du tout.
19:29Qui était vrai il y a quelques années. C'est juste que ça... Voilà, ça baisse.
19:34Et autre problématique, à quel point, selon vous, l'IA peut-elle réellement répondre
19:38aux pénuries de personnel médical dans certains secteurs ?
19:42J'ai peur que ce ne soit pas à court terme, quand même.
19:44Enfin, peut-être sur certains systèmes de dépistage, quoi.
19:48Mais sinon, justement, permettre que les médecins soignent mieux avec des systèmes d'IA,
19:53ça veut dire qu'ils comprennent comment marche le système.
19:55On parlait de formation. Alors le gouvernement met en place doucement
19:59ce qu'on appelle les formations à la santé numérique.
20:02Pas que l'IA, tout ce qui tourne autour des systèmes informatiques.
20:05Et là, il y a quand même pas mal de travail.
20:08Et il faut quand même que le couple médecin-machine,
20:12comme je parlais tout à l'heure, puisse fonctionner réellement
20:15au bénéfice du médecin, du patient, pour qu'on avance, quoi.
20:21La qualité des données représente un vrai enjeu pour le développement de l'IA.
20:26Quel défi ça pose dans le domaine médical ?
20:29Ça pose plusieurs défis.
20:32Un défi qui est important, c'est de s'assurer que les qualités ne sont pas biaisées.
20:37Il y a une étude importante qui avait montré
20:39qu'une intelligence artificielle qui était capable de détecter des mélanomes
20:43à partir de lésions cutanées fonctionnait très bien pour les populations blanches.
20:48En revanche, elle ne fonctionnait absolument pas pour les populations noires
20:50parce que les modèles sous-jacents n'avaient pas été entraînés
20:52sur des populations noires.
20:55Donc il faut s'assurer que les modèles sous-jacents
20:58soient le moins biaisés possible
21:00pour qu'in fine, on arrive à quelque chose qui puisse convenir
21:04au plus grand nombre et pas uniquement à une élite en particulier.
21:09Là, vous soulevez un point fondamental qui est la qualité.
21:13Parce que c'est bien de mettre des logiciels d'IA,
21:16mais il faut être sûr, si vous voulez, que la qualité de l'usage est constante.
21:22Et quand la technologie évolue, ce qui est le cas aujourd'hui,
21:27en imagerie, elle évolue pas tous les jours, mais presque,
21:30eh bien, il a été montré que les systèmes d'IA dérivent,
21:34c'est-à-dire qu'ils deviennent moins bons.
21:35Et c'est fondamental de dépister cette dérive.
21:38Alors, on peut pas le faire comme ça.
21:41Eh, est-ce que tu dérives ?
21:42Non, c'est plus compliqué.
21:45Et ça veut dire qu'il faut penser à développer des systèmes
21:48de management de la qualité.
21:50Et pour ça, je pense qu'on n'est pas très avancés.
21:55Plus avancés aux États-Unis qu'en Europe,
21:58et en France en particulier.
21:59Et donc, il va falloir...
22:01Donc, voilà, une des conséquences de l'IA,
22:03ça va amener à créer de nouveaux métiers.
22:06Le système de management de la qualité,
22:08enfin, à mon avis, il est fondamental,
22:09parce qu'on ne peut pas mettre comme ça un système...
22:12Et puis, c'est comme les médicaments, si vous voulez.
22:14Les médicaments, c'est la pharmacovigilance.
22:16Et là, il faudrait de l'intelligence artificielle,
22:19vigilance un petit peu, quoi.
22:20Et ça, c'est un des points qui me paraît fondamental.
22:23Préserver la qualité.
22:24Et je rajouterais qu'il n'y a pas que des problèmes de qualité.
22:26Il y a aussi l'IA prétend réutiliser des données
22:30parce qu'il y avait des données partout qu'on n'utilisait pas.
22:37Mais il faut faire très attention à ce que l'IA
22:39utilise des données qui, souvent, n'ont pas été faites,
22:42ce pour quoi elle les utilise.
22:43Par exemple, ça, c'est un peu technique,
22:45mais les gens qui sont dans les hôpitaux,
22:47ils sont codés avec le PMSI,
22:49c'est-à-dire qu'on leur a décrit une maladie,
22:52on décrit pourquoi il a été dans l'hôpital,
22:54et c'est ce qu'on appelle le code PMSI.
22:56Et on donne une maladie qui décrit le patient,
22:59et ça remplit la grande base de données du LASNDS
23:02et avec lequel on se t'enorgueillit
23:06de pouvoir faire des stats sur les 70 millions de Français.
23:10Mais par exemple, on sait que le codage PMSI des patients
23:12est un codage médico-économique
23:14et qu'il est beaucoup biaisé par rapport à la médecine elle-même.
23:18Donc, voilà, là, on a des données de qualité,
23:20mais qui ont été faites pour le médico-économique
23:22et qu'il faut utiliser en faisant très attention
23:25pour le pur médical.
23:27Donc, là aussi, c'est les biais possibles des données de l'IA.
23:31Ce point me paraît très important que vous venez de soulever.
23:34Et c'est, en fait, si vous voulez,
23:37le problème de l'agrégation des données.
23:38En cancérologie, quand vous prenez un patient,
23:43vous avez des données qui viennent de partout.
23:45Vous avez de la protéomique, de la génomique,
23:47de la biologie de base, de la radiologie, de l'anapath,
23:52et des données du suivi des patients qui sont fondamentales.
23:55Et tout ça, ça crée un écosystème très complexe.
24:00Mais il faut considérer toutes ces données
24:01si vous voulez choisir le meilleur traitement possible.
24:04On sait aujourd'hui la complexité en matière de cancérologie.
24:07ou si vous voulez savoir si tel patient est éligible
24:10pour un essai thérapeutique.
24:12Et donc, ce problème de l'agrégation des données,
24:14il est fondamental.
24:16Et il n'y a que l'IA qui peut le faire.
24:18Et je crois beaucoup, moi, en radiologie,
24:21on est confronté à ce type de questions.
24:24Parce que quand on fait des réunions de concertation
24:26pluridisciplinaire en cancérologie,
24:28nous, on arrive avec les images.
24:29Mais il n'y en a pas qui arrivent de son côté.
24:31Le radiothérapeute, le chirurgien.
24:34Mais on n'a pas, si vous voulez,
24:35de, je dirais, le ciment qui fait l'unité de tout ça.
24:38Et cette question d'agrégation des données
24:41me paraît personnellement fondamentale.
24:42Alors, nous, en tant que startup,
24:43c'est vraiment un sujet absolument fondamental.
24:46C'est ce qu'on a des contraintes d'interopérabilité.
24:48Donc, de faire en sorte que les différents systèmes
24:50de santé puissent se parler
24:52pour qu'on puisse échanger ces données.
24:53et ça, en théorie,
24:56les industriels sont censés pousser pour le faire.
25:00En pratique, ils ne le font absolument pas
25:02parce qu'ils sont débordés.
25:03Ils ont d'autres sujets avec leurs expertise.
25:06Oui, mais ça, on peut le faire à leur place.
25:08On sait le faire.
25:08On peut le faire à leur place parce que ça coûte très cher.
25:10Et ça coûte pas cher.
25:13À une époque, ils ne le faisaient pas par stratégie.
25:16Oui, à une époque, ils ne le faisaient pas.
25:17Et maintenant, OK, tout le monde s'est dit,
25:18OK, il faut faire de l'interop.
25:20Pas de problème.
25:20Et on connaît les normes d'interopérabilité.
25:23Et c'est vrai que souvent, ça peut être les chercheurs
25:25qui aident à les faire,
25:26même quand les industriels ne veulent pas les faire.
25:28Mais là, sur ce côté-là, l'IA,
25:30elle crée et le problème et la solution.
25:32Sur les normes d'interop, on avance vraiment très bien.
25:36Et vous pensez qu'il y a des freins culturels
25:39ou organisationnels qui existent
25:42lorsqu'il s'agit de collaborer
25:44entre ingénieurs, médecins, régulateurs ?
25:48Alors, il y a une étude systémique,
25:49donc une étude qui avait analysé
25:51plein de données de différentes études
25:52pour voir quelles étaient les barrières
25:53à l'utilisation de l'intelligence artificielle
25:55du côté des médecins.
25:58Et ce qui ressortait, c'était trois choses.
26:01La première, c'était la perception
26:03qu'utilisaient des outils d'IA
26:05à aller leur rajouter de la charge de travail,
26:07ce qui était surtout vrai au début.
26:09qui est de moins en moins vrai
26:10parce qu'on comprend bien les bénéfices.
26:12Mais il n'empêche qu'ils avaient déjà
26:14dix outils à utiliser.
26:15Il fallait en rajouter un onzième,
26:16un douzième, un treizième.
26:17Et ce n'est pas toujours évident
26:19pour un médecin.
26:20Le deuxième sujet qui était ressorti
26:22de cette étude,
26:24c'était que certains médecins
26:25doutaient dans la valeur réelle
26:28de ces outils.
26:30Et là aussi, il y a de plus en plus
26:32de progrès puisqu'on est capable
26:33de démontrer que les IA
26:35sont de plus performantes.
26:36Et ensuite, le dernier sujet,
26:39toujours mon dada,
26:40mais l'interopérabilité faisait
26:42que ça n'était pas forcément évident
26:43d'utiliser ces outils
26:45pour les médecins.
26:47Guy, vous voyez des freins culturels, vous ?
26:50Où il y a des modèles inspirants ?
26:52Dans le milieu radiologique,
26:53moi, je n'en vois pas.
26:55C'est plutôt le contraire.
26:56Oui, d'ailleurs, la radiologie
26:57est souvent citée comme un domaine
26:58où il y a un excès déjà.
26:58Oui, les radiologiques sont plutôt proactifs.
27:01Alors maintenant, il faut savoir
27:02là où ça sert.
27:05Par exemple, dans la prise en charge
27:06de l'AVC, si vous voulez,
27:09le groupe Gessinger aux États-Unis,
27:13qui est un groupe de cliniques
27:14très important,
27:16ils utilisent l'IA
27:17pour la prise en charge de l'AVC
27:18et ils ont montré
27:20qu'ils réduisent
27:21le délai de prise en charge
27:24de presque 50%.
27:26Donc, vous voyez,
27:27vous savez, ça,
27:29il y a forcément un bénéfice
27:30pour le malade
27:30parce qu'on sait très bien
27:31que plus la prise en charge
27:34est précoce,
27:34c'est meilleur le traitement de l'AVC.
27:37Donc, voilà un domaine
27:37où il n'y a pas photo.
27:39Un autre domaine,
27:40je vous ai parlé
27:41de la radio standard
27:42des clichés de thorax
27:43qui sont interprétés
27:45pratiquement nulle part.
27:48Aujourd'hui,
27:49vous avez des systèmes
27:50qui vont pouvoir le faire.
27:52Alors, ça n'entraîne pas
27:54de travail supplémentaire
27:55pour les radiologues,
27:56au contraire,
27:57et ça contribue
27:58à améliorer
27:59la qualité des soins.
28:00Donc, vous voyez,
28:01on les a.
28:04L'usage, il explose.
28:05Il y a deux sondages
28:06qui sont parus
28:07dans les deux derniers mois.
28:08Un sur l'usage
28:09des médecins aux États-Unis.
28:10Les trois quarts utilisent
28:12des LLM
28:12type OpenAI
28:14pour les aider
28:15dans leur pratique médicale.
28:17Et l'autre,
28:17c'était du côté
28:18des patients.
28:19Et ça disait
28:20que 30% des patients,
28:23les patients les plus jeunes
28:24de moins de 30 ans,
28:26utilisaient des LLM
28:27pour aller chercher
28:27des informations de santé
28:29qui les concernaient,
28:31eux,
28:31au moins une fois par mois.
28:32Au moins une fois par mois.
28:33Donc, c'est vraiment significatif.
28:36Et ce qui est très important
28:37parce que la jeune génération,
28:40pardon,
28:41la jeune génération,
28:42elle ne vit pas sans IA.
28:45Pour elle,
28:45ça fait partie de son,
28:47je dirais,
28:48de son écosystème.
28:50Et les systèmes de santé
28:51qui ne font pas d'IA,
28:53ils vont finir
28:54par paraître suspectes.
28:56Donc, il y a une étude
28:57qui a été faite aux États-Unis
28:59et qui vient de sortir récemment.
29:01Un hôpital sur deux
29:02est équipé d'IA
29:04et avec une tendance
29:07à l'augmentation
29:08des moyens mis sur l'IA
29:09dans les deux,
29:11trois prochaines années.
29:12Donc, c'est réglé.
29:15Moi, je serais un peu inquiet
29:17sur l'utilisation des LLM
29:18par les patients.
29:21On sait qu'il ne faut pas
29:22utiliser un LLM
29:23pour de la recherche d'informations.
29:24Il invente des publications
29:25qui n'existent pas.
29:26Il faut quand même faire
29:27très, très attention au LLM.
29:28L'IA, elle fait du symbolique,
29:30elle fait du numérique
29:31et sur la partie numérique,
29:32les LLM,
29:33ils sont incroyables
29:34parce qu'ils ont l'air intelligents
29:35pour le coup.
29:36Mais non,
29:37ils ne le sont pas du tout
29:38et on ne peut pas
29:40leur faire confiance comme ça.
29:41On leur fait confiance
29:42en tant qu'outil
29:43qu'on utilise nous.
29:45Il y a des gens
29:45qui sont devenus spécialistes
29:46des promptes LLM
29:48pour leur poser
29:49les bonnes questions,
29:49pour les orienter.
29:51Mais moi,
29:52je suis assez inquiet
29:53sur l'utilisation
29:55du LLM
29:56comme ça
29:56sans que les gens
29:57aient bien compris.
29:58Autre problème,
29:59utiliser un LLM,
30:00c'est enrichir
30:02les gens
30:02qui font le LLM,
30:03l'enrichir de données.
30:05Et là aussi,
30:05on peut se poser
30:06pas mal de questions.
30:07Là, on abordera
30:09les questions
30:09des RGPD,
30:10d'éthique.
30:11Plus éthique, oui.
30:11Nourrir les LLM,
30:13c'est...
30:13Il faut savoir
30:13qui on nourrit,
30:15comment ça va avancer.
30:16Je pourrais parler
30:16d'autres projets.
30:17Alors effectivement,
30:18le médecin libéraux
30:19en France,
30:20ils sont moins dans l'IA
30:21que peut-être
30:22aux États-Unis.
30:23Les médecins hospitaliers
30:25qui sont en interaction
30:25en permanence
30:26avec des projets d'IA
30:27sont plus
30:29partie prenante
30:31pour utiliser
30:31les systèmes d'IA.
30:33Mais je pense
30:33qu'en France,
30:34ça n'avance pas beaucoup
30:35côté médecin libéraux
30:36parce que c'est compliqué,
30:38parce qu'on vient à peine
30:39de les équiper.
30:40Ils sont déjà occupés
30:42à remplir le DMP,
30:45enfin maintenant,
30:45notre espace santé.
30:47et on peut demander
30:48aux gens dans la salle
30:49qui a rempli
30:51son espace santé
30:52et qui s'est connecté
30:53à son espace santé
30:53et ça ne se bouscule pas.
30:55Donc il y a un problème
30:56d'installation d'usage.
30:58Oui,
30:59je voudrais dire là-dessus
31:00que l'intelligence artificielle
31:02elle aide aussi beaucoup
31:03parce que
31:04ce qui se développe actuellement
31:05c'est ce qu'on appelle
31:06les IA ambiantes.
31:08Donc ils vont écouter
31:09les consultations
31:09justement pour
31:10remplir
31:12ces dossiers
31:14médicaux partagés.
31:15et ça c'est quelque chose
31:17qui explose aux Etats-Unis
31:19et qui maintenant en France,
31:21alors notamment parce que
31:22Doctolib a lancé sa version
31:24de l'IA ambiante
31:24il y a quelques semaines
31:25et aussi en train
31:26de se développer
31:27très très fortement.
31:29Oui, ça va marcher
31:29mais il faut faire attention.
31:30J'ai un copain psychiatre
31:32qui se sert de Doctolib.
31:34Il a encore du boulot,
31:35il m'a dit.
31:35Ça ne marche pas
31:36comme il voudrait que ça marche.
31:37Mais je suis d'accord
31:38que ça va marcher.
31:39C'est-à-dire
31:39faire rédiger
31:41les comptes rendus
31:41d'hospitalisation
31:42ou faire les comptes rendus
31:45de RCP
31:45c'est finalement
31:46une espèce d'activité administrative
31:48que l'IA commence à faire
31:50et va faire bien
31:50voire très bien
31:52à un moment.
31:53Camille, pour parler concret,
31:54votre startup
31:55utilise l'IA génératif
31:57pour améliorer le suivi
31:58des symptômes
31:59des patients
31:59à temps de cancer.
32:00Exactement.
32:01Quelles sont
32:01les principales difficultés
32:03liées à l'intégration
32:04de l'IA
32:05dans le processus
32:06de prise de décision
32:06thérapeutique ?
32:07Alors nous,
32:08on s'est posé
32:08beaucoup de questions
32:09et justement
32:11l'une des questions
32:11qu'on s'est posée
32:12c'est est-ce qu'on ne pose
32:13que des questions
32:14fermées aux patients
32:15qui permettent
32:16quelque part
32:17de guider
32:17où est-ce qu'on veut
32:19emmener l'IA derrière
32:20ou est-ce qu'on les autorise
32:21à aussi proposer
32:24des inputs libres,
32:26des champs de texte libre
32:27ou des champs audio libre.
32:29Pour l'instant,
32:29on a choisi
32:30le chemin de la prudence,
32:32c'est-à-dire
32:33n'avoir que des questions
32:34fermées,
32:35ça permet en fait
32:35de beaucoup plus
32:36facilement guider
32:37et quel va être
32:38le résultat
32:38qui est produit
32:39par l'intelligence artificielle
32:40mais je pense
32:42qu'il ne faut pas
32:43qu'on se leurre,
32:44on va forcément
32:45aller à terme
32:46vers des systèmes
32:47plus ouverts
32:48qui vont inclure
32:49des éléments
32:50qui sont ramenés
32:51par les patients
32:51qui ne sont pas
32:52uniquement des questions
32:53oui, non,
32:541, 2, 3
32:54mais je pense
32:55que ceci,
32:57je n'en ai pas parlé
32:57et il va falloir
32:59qu'on soit effectivement
32:59capable de les prendre en compte.
33:02Je voulais venir
33:03sur les LLM,
33:04ce que vous avez dit,
33:06je partage
33:07ce que vous avez dit
33:08mais en même temps
33:08je suis en désaccord.
33:10Je partage ce que vous avez dit
33:11si effectivement
33:12on considère
33:13les intelligences artificielles
33:14générales,
33:15généralistes,
33:16il y a plein de limites
33:17je ne vais pas revenir là-dessus.
33:18Mais par contre
33:19quand on développe
33:21des systèmes
33:21appliqués
33:22à des sujets précis
33:24dont on maîtrise
33:26si vous voulez
33:27le champ de connaissance
33:28c'est formidable.
33:29Je prends un exemple
33:30les dangers
33:32des rayons X
33:32dans les services
33:34de radiologie
33:34nous on est habitués
33:35en permanence
33:36les patients
33:37nous demandent
33:38ah docteur
33:39mon fils a passé
33:41un scanner
33:41il y a des risques
33:43ou pas
33:43ma femme était enceinte
33:47elle a eu
33:47une radio de l'abdomen
33:49est-ce qu'il y a des risques
33:50ou pas ?
33:51Et en fait
33:52si vous voulez
33:52on se rend compte
33:53qu'il y a une préoccupation
33:54dans la population
33:55par rapport au risque
33:56des rayons X
33:56et que les radiologues
33:58n'ont pas le temps
33:59d'expliquer
34:00qu'il n'y en a pas
34:00en fait
34:01si vous voulez
34:01et je pense
34:02on va développer
34:05donc des systèmes
34:06d'intelligence artificielle
34:08conversationnelle
34:09focalisés
34:09sur des sujets
34:10assez techniques
34:11dont le champ de connaissance
34:12est bien borné
34:13et là
34:13je crois qu'il n'y a pas
34:15de critique à faire
34:16vous voyez
34:16parce qu'il n'y a pas de risque
34:17c'est un champ de connaissance
34:18qui est connu
34:19Alors
34:20je ne vais pas être en désaccord
34:23on a tellement de problèmes
34:24avec l'ELM
34:25et l'éthique
34:26qu'une grande partie des CHU
34:29viennent de démarrer
34:30un projet
34:30qui s'appelle Partage
34:31qui est financé
34:32en tant que commun numérique
34:33par le plan 2030
34:34dans lequel
34:35on va demander
34:36à des internes
34:38de générer
34:3910 000 faux compte-rendus
34:41qui puissent être partagés
34:43par tout le monde
34:44et qu'ensuite
34:45chacun des CHU
34:46va prendre
34:46ces 10 000 faux compte-rendus
34:47et aura une base de départ
34:49et va le tuner
34:50avec ces millions
34:51de compte-rendus
34:52contenus
34:53dans chacun des CHU
34:54à la fin
34:55chacun aura une base
34:56LLM
34:57pas si grosse que ça
34:58mais hyper spécialisée
35:00parce que ce sera
35:00on n'a pas de LLM
35:02qui ne sont nourris
35:02que de compte-rendus
35:03d'hospitalisation
35:04on a des LLN
35:05qui ont d'abord été nourris
35:06sur internet
35:07donc là on aura des LLM
35:08peut-être un peu plus petits
35:10donc intérêt
35:11un peu moins consommateur d'énergie
35:12et totalement spécifique
35:14à la santé
35:15et chacun des EDS
35:17aura le sien
35:17et ne pourra pas
35:19le sortir par ailleurs
35:20parce que
35:21les hallucinations du LLM
35:23sont toujours possibles
35:24mais voilà
35:24pour répondre que les LLM
35:26peuvent
35:26on travaille à faire des LLM
35:28mieux protégés
35:29plus spécifiques
35:31moins consommateurs
35:32donc ça c'est intéressant
35:33Messieurs
35:34malheureusement
35:35le temps passe
35:35il ne nous reste plus
35:36beaucoup de temps
35:36et j'aimerais qu'on aborde
35:38un volet plus éthique
35:40presque philosophique
35:41l'utilisation de l'IA
35:43peut-elle compromettre
35:44l'autonomie des médecins
35:46à terme selon vous ?
35:49Moi je ne crois pas
35:50je ne crois pas
35:51c'est un peu
35:52si vous voulez
35:53comme un smartphone
35:54quoi
35:54on s'en sert aujourd'hui
35:55moi je me souviens
35:58quand j'étais président
35:59de la société européenne
36:00de radio
36:00mon smartphone
36:01je réglais 90%
36:02de mes problèmes
36:03en temps réel
36:04très temps
36:05mais voilà
36:05et ça va être la même chose
36:07avec l'IA
36:08l'IA ça doit devenir
36:09quelque chose
36:10si vous voulez
36:10d'intuitif
36:11dans l'utilisation
36:13ça va devenir
36:16une forme d'addiction
36:18d'asservissement
36:19si vous voulez
36:19mais dans le bon sens
36:20du terme
36:20aujourd'hui
36:22on ne peut plus
36:23se passer d'un smartphone
36:24et je pense que
36:25dans 5 ans
36:26on ne pourra pas
36:26se passer d'intelligence
36:27artificielle
36:28ça fera partie
36:28de la vie
36:28de tous les jours
36:29Oui moi je pense
36:30que évidemment
36:31quand on voit
36:32que l'IA en radiologie
36:34est plus performante
36:35dans 99,99%
36:37des cas
36:37qu'un médecin
36:38ça pose la question
36:38de
36:39ça ça n'existe pas
36:40on s'y dirige
36:42ça pose la question
36:44de
36:44est-ce que le médecin
36:45doit continuer
36:46finalement à apprendre
36:47à lui-même
36:48analyser
36:48des images
36:50je pense que
36:52il va falloir
36:53faire évoluer
36:54la formation
36:55des médecins
36:56pour être capable
36:57d'utiliser les IA
36:59à la fois comme médecin
36:59mais aussi pour être capable
37:00d'utiliser des outils
37:02pour contrôler
37:03ces IA
37:04et donc
37:05détecter
37:06d'une manière
37:07ou d'une autre
37:07les problèmes
37:08mais on ne pourra pas
37:09leur demander
37:09d'avoir le même temps
37:10alloué qu'ils avaient
37:11jusqu'à présent
37:12on va devenir
37:13comme les aiguilleurs
37:14du ciel
37:14on va gérer
37:16des données
37:16et après
37:17il va falloir savoir
37:18choisir la bonne piste
37:19pour le bon endroit
37:20ça va être la même chose
37:21en médecine
37:21le médecin
37:23devra avoir
37:23plutôt développé
37:25sa capacité
37:26d'analyse des données
37:27de leur intégration
37:28et de choix
37:29de la meilleure
37:31la meilleure décision possible
37:34je suis moins rassuré
37:35non non
37:37c'est parce qu'effectivement
37:38on a eu des discussions
37:39dans les comités d'éthique
37:40il y a cette inquiétude
37:44que le médecin
37:45qui serait de moins en moins
37:47enclin
37:47à devoir réfléchir
37:48à des problèmes
37:49va plus savoir
37:52un moment
37:53prendre le pas
37:54sur l'IA
37:54pour dire
37:55ben non
37:55elle a fait
37:55elle a pris
37:56une mauvaise décision
37:57c'en est une autre
37:57qu'il faudrait prendre
37:58si on ne fait pas attention
38:00dans les formations
38:01des médecins
38:02ou dans l'organisation
38:03du couple médecin-machine
38:04si à un moment
38:06les médecins sont moins compétents
38:07que l'IA
38:08sur des tâches de réflexion
38:09ils ne vont plus être capables
38:12de contredire l'IA
38:13et là
38:14le chef
38:15ce n'est plus le médecin
38:16c'est l'IA
38:16ça ce n'est pas quelque chose
38:17que vous redoutez
38:18non non
38:19c'est ce que redoutent
38:20les comités d'éthique
38:21moi je ne redoute pas ça
38:22et puis les comités d'éthique
38:23c'est les comités d'éthique
38:24mais les autres
38:25qui font de la médecine
38:26ils traitent des patients
38:28tous les jours
38:28et je pense
38:29qu'ils vont être aidés
38:31et puis ça
38:32ça démarre du postulat
38:35que les humains
38:36forcément
38:37peuvent être meilleurs
38:39que l'IA
38:39mais moi je pense
38:40que ce n'est pas le cas
38:41donc certes
38:43il y aura peut-être
38:43un cas où dans
38:44quelques cas de figure
38:45l'humain sera meilleur
38:46que l'IA
38:47mais si dans l'immense majorité
38:48des cas c'est le contraire
38:49est-ce qu'on a besoin
38:51de soutenir le cas
38:52où l'humain est meilleur
38:53que l'IA
38:53c'est une vraie question
38:54et donc l'humain
38:55ne sera plus le pilote
38:57de la décision
38:57potentiellement
38:59je vais vous faire
39:01si j'ai une minute
39:02pour faire un petit
39:02oui oui j'allais dire
39:03on va terminer
39:04sur cette
39:04la parole de l'oiseau
39:07de mauvais augure
39:08l'être humain
39:08je pourrais sortir
39:10l'article d'amis
39:12qui ont testé
39:12des systèmes d'IA
39:13dans des box d'oncologie
39:15et à un moment
39:16dans les procédures
39:17ils ont mis
39:18le système d'IA
39:20dans un box
39:21et pas dans l'autre
39:22et à ce moment là
39:24qui a été le meilleur
39:25pour faire les choix
39:26c'était le box
39:28dans lequel
39:28il n'y avait pas
39:29le système d'IA
39:30mais parce que le médecin
39:30savait qu'il y avait
39:31un système d'IA
39:32à côté
39:32et qu'il fallait
39:33qu'il soit meilleur
39:33donc ça c'est les êtres humains
39:36c'est bien
39:37mais ça veut dire
39:38ça veut dire
39:39alors il ne faut pas
39:40que critiquer les médecins
39:41c'est-à-dire aussi
39:41qu'ils aient du temps
39:43pour faire ce qu'ils ont à faire
39:44pour prendre un certain
39:45nombre de décisions
39:45et qu'effectivement
39:46peut-être que l'IA
39:47peut aider à gagner
39:48une partie de ce temps-là
39:49oui
39:49merci beaucoup messieurs
39:51c'est la fin de ce débat
39:53merci à tous les trois
39:54d'avoir partagé
39:56votre expertise
39:57Guy Fréja
39:58radiologue
39:59ancien président
39:59de la société européenne
40:00de radiologie
40:01Jean Charlet
40:03chercheur à l'APHP
40:04et à l'Inserm
40:05et Camille Tiennot
40:06cofondateur
40:07et CEO de GED
40:08on passe
40:10à la pépite santé
40:11et on termine cette émission
40:16avec la pépite santé
40:18salut David
40:19salut Alix
40:20David aujourd'hui
40:21tu reçois Romain Casavant
40:23CEO de Bord4Care
40:25bonjour Romain
40:26et bienvenue
40:26bonjour Alix
40:26question simple Romain
40:28en quoi Bord4Care
40:30se distingue ?
40:32alors Bord4Care
40:32c'est avant tout
40:33de l'informatique
40:34pour les médecins
40:35voilà je pense que
40:36le distinguo maximum
40:37de Bord4Care
40:38c'est que cet outil
40:40ce logiciel
40:40est pensé exclusivement
40:42pour les médecins
40:43et c'est globalement
40:44ce qu'on n'a jamais fait
40:45dans l'informatique de santé
40:46tu peux
40:49vous pouvez préciser
40:51le principe en fait
40:54de ce
40:54de cet outil
40:56ouais c'est un outil
40:57qui est un outil
40:58d'aide à la décision
40:59en fait
40:59pour une prise de décision
41:01en oncologie
41:01et donc l'idée
41:03c'est de développer
41:04un tableau de bord
41:05pour lequel on va pouvoir
41:06prendre une décision
41:07thérapeutique
41:08qui est en correspondance
41:09avec l'état du patient
41:10et les caractéristiques
41:11du patient
41:12et tout l'enjeu
41:13c'est qu'aujourd'hui
41:14il y a 3-4 logiciels
41:15pour pouvoir agréger
41:17toutes ces données
41:17au même endroit
41:18et nous ce qu'on développe
41:19c'est quand même
41:19un tableau de bord
41:20dans un avion
41:21et que le pilote
41:23va pouvoir prendre
41:23sa décision tout seul
41:24donc c'est exactement
41:25l'objectif
41:26avec des aspects visuels
41:28très importants
41:29et de surcroît
41:30ce qui vient
41:33d'une autre expérience
41:34c'est d'intégrer
41:34du design
41:35et en fait je suis allé chercher
41:36une boîte de design
41:37de jeux vidéo
41:38pour intégrer
41:39ces éléments là
41:40dans l'outil
41:41de telle sorte
41:42que ce soit immersif
41:43que ce soit logique
41:44et que le médecin
41:45n'ait jamais envie
41:46d'en sortir en fait
41:47voilà
41:48alors j'ai une première question
41:49pour vous Romain
41:51vous venez du monde
41:52corporate
41:53vous étiez
41:55CFO
41:55d'une énorme société
41:58qui s'appelle
42:00Siemens
42:00en France
42:01et on vous retrouve
42:04aujourd'hui
42:04dans le monde
42:05des start-up
42:06et d'ailleurs
42:06avec un premier succès
42:07avec Medexprime
42:09puisque ça a été
42:10l'un des énormes succès
42:12dans la santé numérique
42:14une société
42:14que vous avez revendu
42:16il y a quelques mois maintenant
42:18et là vous repartez
42:19sur un nouveau
42:20une nouvelle société
42:22comment on fait
42:25pour passer
42:25d'un monde
42:26ultra corporate
42:28et en plus
42:28de la finance
42:29dans un monde
42:30beaucoup plus agile
42:32et souple
42:33comme les start-up
42:34alors c'est intéressant
42:36parce que ça
42:36ça résonne
42:37sur qui on est
42:38en fait
42:38et
42:39bah accessoirement
42:41mon père faisait du commerce
42:42et mon père a monté une boîte
42:44et s'est planté
42:44et du coup moi j'ai fait de la finance
42:46et je suis allé dans le monde
42:48rassurant
42:48des grandes entreprises
42:49mais il y avait une dissociation
42:51entre
42:51qui j'étais
42:52en vrai
42:53bon bien sûr
42:54je savais compter
42:55c'est la moindre des choses
42:56pour la finance
42:57qui j'étais
42:58ce sur quoi je me projetais
43:00et typiquement
43:00c'est pour ça
43:01que j'ai travaillé
43:01dans des grandes boîtes
43:02j'ai appris énormément
43:03j'ai appris
43:04le SAP
43:05j'ai appris la structuration
43:06j'ai appris les process
43:07mais moi j'étais pas fait
43:09pour ce monde là
43:10il m'a fallu du temps
43:11pour m'en rendre compte
43:12et le jour où j'ai basculé
43:13j'ai basculé dans le monde
43:14des startups
43:15ça a tout changé
43:16et là je me suis vraiment réalisé
43:17et en fait
43:18il y a 15 ans de ça
43:19j'ai eu la chance
43:20de diriger une filiale
43:21de Siemens
43:22effectivement
43:22qui s'appelait Siemens Health Services
43:24où je me suis retrouvé
43:26tout seul
43:27à gérer un naufrage
43:28et donc on a redressé
43:30cette société
43:30et le flash a été
43:32à ce moment là
43:32en se disant
43:33mais c'est exactement ça
43:34que je dois faire
43:34et en fait
43:35ça s'est tellement imposé à moi
43:37que quelques années plus tard
43:38évidemment j'avais continué
43:40sur ma lancée
43:41parce qu'on est un peu têtu
43:42etc etc
43:43quelques années plus tard
43:45je me suis dit
43:45il faut que je fasse ça
43:46et depuis que je fais ça
43:47mais quel bonheur
43:47et du coup
43:48en fait
43:49on se rend compte
43:50qu'il y a des profils
43:51divers et variés
43:52en termes de CEO
43:54dans l'univers
43:55des startups de la santé
43:56quel est votre secret de sauce
43:58pour pouvoir réussir
44:01et vous imposer
44:01sur ce marché
44:03très exigeant
44:03alors David
44:04on va être franc
44:05je pense que
44:05quand tu regardes les stats
44:0735% des CEOs
44:09sont hyperactifs
44:10et l'hyperactivité
44:12ça va pas très bien
44:13avec les grands groupes
44:13sur lesquels
44:14c'est surreprésenté
44:17par rapport à la population normale
44:19et donc il n'y a pas
44:19complètement de hasard
44:21c'est à dire
44:21qu'on ne tient pas vraiment en place
44:22on a énormément d'idées
44:24on a envie d'aller de l'avant
44:25et on est un peu frustré
44:26dans les grandes sociétés
44:27et c'est ça
44:27le matching
44:28qui ne va pas bien
44:29du coup
44:30je pense que la secret sauce
44:31c'est
44:32on l'a en soi
44:32ou on ne l'a pas
44:34il faut quand même
44:34aimer prendre des coups
44:36il faut quand même
44:36être extrêmement résilient
44:38tu en as aussi beaucoup
44:39qui font des trails
44:40ou des sports
44:41d'endurance
44:42c'est pas un hasard
44:43c'est à dire que
44:44l'histoire d'une start-up
44:46c'est
44:46je vais faire 80 bornes
44:48mais je ne sais jamais
44:49l'histoire
44:50je sais que je vais faire 80 bornes
44:52je sais que je vais partir
44:53du point
44:53jusqu'au point B
44:54et je ne sais jamais
44:55comment je vais y arriver
44:56en vrai
44:56par contre je m'entraîne
44:57je m'entraîne
44:58vous faites donc le lien
44:59avec le sport
45:00est-ce que
45:01vous vous êtes un sportif
45:03accompli également
45:05alors je ne sais pas
45:05si je suis accompli
45:06mais j'ai fait un Ironman
45:08je fais de l'ultra trail
45:09voilà
45:10et c'est exactement ça David
45:14mon plan d'entraînement
45:15c'est des valeurs
45:16qu'on peut transposer
45:17dans les qualités
45:19d'un CEO à succès
45:20c'est 100% la même chose
45:21c'est 100% la même chose
45:23on veut quelque chose
45:26ça c'est la vision
45:27la vision de sa société
45:29c'est je veux développer
45:31le meilleur tableau de bord
45:32au monde pour les oncologues
45:34bim ok
45:35comment j'y vais
45:36il y a des méthodes
45:37il y a des points de passage
45:38mais in fine
45:40on ne connait pas
45:41exactement la route
45:41et il faut être
45:42il faut accepter
45:43cette part de risque
45:43il faut accepter le fait
45:44que oui on va traverser
45:46sur un chemin
45:47où à gauche on se plante
45:48à droite on se plante
45:50sa femme vous engueule
45:52parce qu'on gagne
45:53moins d'argent qu'avant
45:54que dans l'industrie
45:54c'est une réalité
45:55sa femme ou son mari
45:57peu importe la position
45:58d'ailleurs
45:58et quelle qu'elle soit
46:00parce que
46:01les gens courage
46:02fondamentalement
46:03merci vraiment
46:04les femmes
46:05à se lancer
46:05dans ces activités
46:06aussi
46:07il n'y a vraiment
46:07pas de sujet là dessus
46:08mais l'enjeu
46:09c'est ça
46:10c'est de se dire
46:10ok j'ai une ambition
46:12j'ai une vision
46:13je ne connais pas
46:14exactement le chemin
46:15par contre il y a des méthodes
46:16il y a des techniques
46:18et il y a de l'entraînement
46:19et on sait qu'on va en chier
46:21ça c'est comme dans tous les marathons
46:22ou dans tous les sports longs
46:24on va en chier
46:25mais c'est pas grave
46:26parce qu'on connait
46:27et on aime plutôt ça d'ailleurs
46:28la douleur
46:29à un moment donné
46:30on s'y habitue
46:30ah oui on s'habitue
46:32à la douleur
46:32un peu
46:33c'était Anthony Bourbon
46:35aussi qui parlait
46:36de ce sujet là
46:38je sais pas si vous avez
46:38entendu parler
46:40de ce sujet
46:41mais il disait
46:42effectivement que
46:43en fait
46:44plus
46:44on était habitué
46:47à avoir mal
46:48et plus
46:49la douleur
46:51était
46:51rentrée
46:52dans un
46:53dans un
46:54dans un
46:55dans un
46:55dans un système
46:56où en réalité
46:57c'était plus du tout
46:58de la souffrance
46:59ce qui est intéressant
47:00et je crois
47:01il faut pas aller chercher
47:02ce point là
47:03la douleur
47:04en tant que telle
47:04mais on sait
47:05que ça va faire partie
47:06du voyage
47:06ça va faire partie
47:08du voyage
47:09non non mais ça va faire
47:10partie du voyage
47:11tu peux devenir toxique
47:12voilà exactement
47:13c'est exactement ça
47:13c'est exactement
47:14et jusqu'où on peut repousser
47:16en fait
47:16c'est comme le surentraînement
47:17etc
47:17jusqu'où on peut repousser
47:19et à l'art
47:20je vais refaire l'analogie
47:21avec la start-up
47:23quand t'as une équipe
47:24de 40 personnes
47:25ce qui était le cas
47:25chez Medexprime
47:26en gros
47:29j'ai à peu près
47:30une idée par semaine
47:31donc je reviens
47:33vers mon comité de direction
47:34avec une idée par semaine
47:35comment tu fais adhérer
47:37tout le monde
47:37comment tout le monde
47:38va au même rythme
47:39il y a une règle
47:40intangible
47:41dans les activités humaines
47:43c'est
47:43la vitesse d'une équipe
47:45c'est celle de son maillon faible
47:46donc si tu oublies quelqu'un
47:47plus rien n'avance
47:49donc l'enjeu
47:51quant à ces profils là
47:52d'entrepreneurs
47:53c'est de s'accorder
47:54avec les autres
47:55trouver des gens
47:57qui vont t'aider
47:58à calmer
48:00tes ambitions
48:01à les structurer
48:03et à les projeter
48:04dans le temps
48:05ça c'est indispensable
48:07alors justement
48:07on parle de
48:08de l'accompagnement
48:10des entrepreneurs
48:11parce que
48:12seul on ne peut pas
48:13réussir
48:13il y a des coachs
48:15il y a des mentors
48:16il y a aussi
48:17des équipes
48:17comment vous avez fait
48:19pour structurer votre équipe
48:20notamment chez Medexprime
48:22mais comment vous allez le faire
48:23dans votre nouvelle structure
48:26chez Board4Care
48:27alors
48:27ça c'est une passion
48:29donc je vais essayer
48:30de développer
48:31mais d'abord
48:33multiculturel
48:34inclusif
48:38au sens
48:38générationnel
48:40ça c'est le discours
48:40corporel
48:41non non non
48:41c'est une réalité
48:42c'est une réalité
48:43c'est une réalité
48:43quand tu vois des start-up
48:45avec que des gens
48:46qui ont 25 ans
48:46école d'ingénieur
48:47etc
48:48je dis attention
48:49de la même façon
48:51de la même façon
48:51une start-up
48:52avec que des vieux briscards
48:54je peux dire aussi
48:55attention
48:55que des hommes
48:57attention
48:57que des femmes
48:58je ne sais pas
48:59mais alors
48:59pour poser la réflexion
49:00cette diversité
49:01elle apporte quoi
49:01concrètement
49:02et bien en fait
49:02c'est de la diversité
49:04créer la richesse
49:06à mon sens
49:06intellectuelle
49:07c'est à dire
49:07qu'en fait
49:08les idées
49:09l'intelligence collective
49:11est nettement supérieure
49:12parce qu'on a
49:13plusieurs points de vue
49:14on a plusieurs sensibilités
49:16je vois chez Medexprime
49:17on avait 7 nationalités
49:19très rapidement
49:20c'est très différent
49:21Amérique du Sud
49:22Afrique du Nord
49:23Europe de l'Est
49:24etc
49:25etc
49:25c'était hyper riche
49:27parce que quand on avait
49:28une discussion
49:29on avait des perceptions
49:29qui étaient différentes
49:30et du coup
49:31une intelligence collective
49:32on ne pouvait pas aller
49:34non plus
49:34à réfléchir forcément
49:36à 40
49:36mais quand on réfléchissait
49:37sur des sujets
49:38à 5-6
49:39c'était hyper riche
49:40alors c'est très intéressant
49:41je finis
49:42je finis
49:42et je donne un tout petit tips
49:45sur
49:45nous on avait fait le pari
49:48de l'égalité hommes-femmes
49:49à 100%
49:50et quand on est une boîte d'ingénieurs
49:52c'est pas toujours facile
49:53facile au début
49:54donc j'ai un peu initié au début
49:56je suis en fait
49:56je suis objectivement
49:57allé chercher
49:582-3 ingénieurs femmes
50:00pour commencer
50:00ça a été génial
50:02parce qu'après
50:02on avait des candidatures
50:04spontanées
50:04d'un niveau qualitatif
50:06supérieur à n'importe quelle
50:08offre d'emploi
50:09donc ça a montré aussi
50:11que dans ces boîtes tech
50:13quand on ouvre la porte
50:14et qu'on met ça comme principe
50:16l'égalité
50:17et ben en fait
50:18ça suscite des vocations
50:20et je peux vous affirmer
50:22qu'au niveau
50:22vraiment profil
50:24avec des
50:24pareil
50:25des sensibilités
50:26des vécus différents
50:27des
50:28des thésards
50:29etc
50:29etc
50:29c'était extrêmement enrichissant
50:31alors au final
50:32est-ce que ça serait pas
50:33ça la secrète sauce
50:34là c'est peut-être ça
50:35ouais
50:35et aller chercher des gens
50:37qui vont te challenger
50:38qui sont meilleurs que toi
50:40oui mais ça c'est le discours
50:42non non
50:42c'est une réalité
50:43on entend partout
50:44c'est vrai que c'est
50:44très start-up
50:45sur les cutines
50:45on voit bien
50:46t'en as combien ?
50:48vous en avez combien
50:49pardon David ?
50:51dans les boîtes
50:51de vrais
50:52qui challenge
50:53des vrais
50:54mais opérationnels
50:55à qui on donne
50:56le pouvoir
50:57alors le discours
50:57c'est un discours
50:58formaté
50:59qu'on entend partout
50:59le discours corporel
51:00sur l'inclusion
51:02la diversité
51:02on l'entend partout
51:03ce discours de
51:04il faut se faire accompagner
51:07recruter les meilleurs
51:08on l'entend également partout
51:10mais dans la réalité
51:11lorsqu'on mandate
51:13pour recruter
51:14des leaders
51:16bah en fait
51:16on me dit
51:17recrute moi
51:18quelqu'un qui est
51:19plug and play
51:20j'appuie sur un bouton
51:21et il démarre
51:22en réalité
51:23et donc
51:23tous ces sujets
51:24d'inclusion
51:25de diversité
51:26mais aussi
51:27de
51:29j'ai besoin
51:31d'être challengé
51:32c'est pas vraiment
51:33des critères
51:34qu'on me demande
51:36et donc la réalité
51:37elle est souvent
51:38un peu différente
51:39de ce discours
51:40un peu formaté
51:41ouais il est formaté
51:43moi j'ai pas tendance
51:45à formater
51:46trop mon discours
51:47j'ai expliqué
51:48je pense que
51:49je l'ai démontré
51:50par le passé
51:51mais oui effectivement
51:53tout le monde
51:53essaie de s'inspirer
51:54de ça
51:54et dans la réalité
51:55c'est pas systématique
51:56pour le coup
51:57il faut le mettre en place
51:57il faut le vivre
51:58il faut vivre le challenge
51:59il faut accepter
52:00d'être challengé
52:01par quelqu'un
52:01qui sur le plan
52:03de la responsabilité
52:04typiquement
52:04en fait ce qu'il y a
52:05derrière
52:06c'est que
52:07task and responsibilities
52:09ça ça vient effectivement
52:11des groupes corporates
52:12comment tu mets en place
52:13une organisation
52:14qui permet justement
52:16aux gens
52:16d'avoir un vrai rôle
52:18qui va te challenger
52:19parce qu'ils vont être
52:21responsables
52:21de quelque chose
52:23spécifiquement
52:24pas sous ta responsabilité
52:26ils vont être eux-mêmes
52:27responsables
52:28à un moment donné
52:28et là tu te mets
52:29même si t'es CEO
52:30même si t'es actionnaire
52:32principal
52:32même si
52:33même si
52:33même si
52:34tu te mets dans une situation
52:36d'égal à égal
52:36avec cette personne là
52:37et je pense que
52:39le type s'il est là
52:40accepter ça
52:42si vous aviez
52:42un conseil
52:44à donner
52:45à des leaders
52:47aujourd'hui
52:47qui travaillent
52:48dans des
52:49big corporate
52:50et qui
52:50souhaiteraient
52:52se lancer
52:52dans la création
52:53de start-up
52:54de la santé
52:54vous leur donneriez
52:57quel conseil
52:58j'adore cette question
53:00parce que c'est ma bataille
53:00du quotidien
53:01on a
53:02je crois
53:03en termes d'innovation
53:04on est très bon
53:05on a très bons ingénieurs
53:06on développe
53:07sur le plan R&D
53:08c'est de très belles boîtes
53:09et puis à un moment donné
53:10le go to market
53:11c'est quoi
53:12on ne sait pas
53:13et donc l'idée
53:14c'est ça
53:15c'est comment
53:15on va aller chercher
53:16ces gens à succès
53:19dans l'industrie
53:19dans des boîtes corporelles
53:22qu'on lançait
53:22des produits
53:23etc.
53:24au niveau français
53:25européen
53:25et comment on va les attirer
53:26dans le monde
53:27de la start-up
53:27il y a évidemment
53:29une question d'argent
53:30on ne va pas se leurrer
53:32merci de le poser
53:33sur la table
53:33parce qu'entre 40 et 50 ans
53:36on a des enfants
53:37qui grandissent
53:38qui vont faire des études
53:39voilà
53:40même si on est deux
53:42à bosser
53:43il y a une dimension financière
53:46qui est ultra importante
53:47et qu'il faut arriver
53:48à régler
53:49peut-être que c'est
53:51les fonds
53:51qui vont régler ça
53:52et y penser
53:53voilà
53:54mais il y a cette dimension
53:55financière
53:55parce que tout le monde
53:56ne peut pas se permettre
53:57d'arrêter d'être payé
53:58du jour au lendemain
53:59même si on a le chômage
54:00ça ne dure qu'un temps
54:01etc.
54:02tout le monde ne peut pas
54:03se permettre
54:03et avant
54:04je peux le dire
54:04j'ai arrêté
54:05comment vous avez fait
54:06moi j'avais investi
54:08dans une boîte
54:08ça m'a donné des sous
54:09et je me suis lancé
54:11donc moi c'est avec
54:12les économies
54:13vous avez d'abord
54:14investi dans une société
54:15ça vous a rapporté
54:16des millions
54:17et ensuite
54:18ça m'a rapporté
54:22de quoi vivre 3 ans
54:23en divisant par 2
54:24mon niveau de vie
54:25d'accord
54:25voilà
54:26c'est juste pas compliqué
54:27et donc oui
54:27c'est ça l'enjeu
54:28l'enjeu c'est de se dire
54:29ok j'ai entre 2 et 3 ans
54:31devant moi
54:32pour lancer cette activité
54:33et ça va être ça
54:34on ne va pas arrêter
54:35on ne va pas gagner
54:36suffisamment
54:36par contre
54:376 ans plus tard
54:38on est quand même
54:39actionnaire d'une société
54:40qui est potentiellement
54:41revendable
54:42et on a financièrement
54:44à peu près retrouvé
54:45on ne voit jamais
54:45ce qu'on a dans l'industrie
54:46mais c'est normal
54:47et par contre
54:48on s'éclate au quotidien
54:49comme jamais
54:50donc ça serait quoi
54:51le conseil
54:51qu'on pourrait donner
54:52à ces leaders de corporate ?
54:54si on n'arrive pas
54:55à résoudre
54:56la quadrature
54:57de l'argent
54:58ça va quand même
54:58être très compliqué
54:59sauf s'ils en ressentent
55:00naturellement l'envie
55:01pour le coup
55:02mais imaginons
55:04qu'on arrive
55:04à les financer
55:05pendant un ou deux ans
55:07ok
55:07c'est la clé
55:08là c'est la clé
55:10là c'est la clé
55:11et pour le coup
55:12il y en a qui sont faits
55:13pour rester dans le corporate
55:15et d'autres qui sont faits
55:16pour en sortir
55:16et c'est cela
55:17qu'il faut aller chercher
55:18et là
55:19la fusion
55:21entre les talents scientifiques
55:22et les talents
55:23de go to market
55:24elle est juste géniale
55:25un mot sur le financement
55:26c'est extrêmement difficile
55:28aujourd'hui
55:28de lancer
55:29une start-up de la santé
55:30et d'avoir des fonds
55:32qui suivent
55:33actuellement
55:34parce que les fonds
55:34ils veulent principalement suivre
55:36aujourd'hui des start-up
55:37qui font déjà
55:38entre 5 et 10 millions d'euros
55:40de chiffre d'affaires
55:41avec 15% d'EBITDA
55:43qu'est-ce que le financier
55:45en pense ?
55:48je crois que déjà
55:49on est dans un monde darwinien
55:51donc on ne va pas se le cacher
55:52et finalement
55:53est-ce que c'est si dramatique
55:55que ça
55:56parce que
55:58est-ce que ces sociétés
55:59avaient un modèle
56:00un business model
56:01valable
56:02en fait
56:03et ça questionne
56:04il y a une société
56:06récemment
56:07qui s'appelle Redium
56:08qui a levé
56:0816 millions d'euros
56:10from scratch
56:11en l'occurrence
56:13je connais Paul Héran
56:15j'ai vu ce qu'il faisait
56:16depuis 2-3 ans
56:17c'est assez génial
56:19il a développé
56:20un foundation model
56:21pour l'imagerie
56:22pour la radiologie
56:22donc vraiment
56:24l'assistant virtuel
56:25typiquement
56:26pour l'imagerie
56:28pour la radiologie
56:29il a levé
56:2916 millions d'euros
56:30donc quand on dit
56:31c'est impossible
56:32c'est pas vrai
56:32en partant de Scrum
56:33c'est pas impossible
56:34en fait ça oblige
56:36l'entrepreneur
56:38à se poser
56:39la question
56:39de à qui
56:40je vais
56:41vendre ce produit
56:43pas
56:43quel est le plus bel
56:44outil
56:45que je vais créer
56:46au monde
56:46à qui
56:47je vais vendre
56:48ce produit
56:48et comment je vais le vendre
56:50et donc c'est pas impossible
56:51d'aller
56:51j'ai une toute dernière question
56:53pour vous Romain
56:54le patient est souvent exclu
56:56dans les
56:57dans les développements
57:00tech
57:01des startups de la santé
57:02très court
57:04un dernier mot
57:05sur ce sujet
57:05il faut l'intégrer
57:06dans sa réflexion
57:07c'est vrai qu'en Europe
57:08ça passe quand même
57:09par le médecin
57:09mais c'est le couple
57:10médecin patient
57:11c'est comment le médecin
57:12va pouvoir partager
57:13aux patients
57:13cette information
57:14si on l'intègre pas
57:15dans la réflexion
57:16et dans l'outil
57:17finalement on passe
57:18à côté de ça
57:18je suis entièrement d'accord
57:19merci beaucoup Romain
57:21merci David
57:22merci Romain
57:22CEO de Board for Care
57:24et merci à toi
57:25David
57:25David Mercier
57:26c'était la pépite santé
57:28merci au Paris Santé Campus
57:30de nous accueillir
57:31quant à moi
57:32je vous dis rendez-vous
57:32le mois prochain
57:33pour une nouvelle édition
57:35de Santé Futur
57:36sur Be Smart for Change
57:37Sous-titrage Société Radio-Canada
57:42Sous-titrage Société Radio-Canada
57:44Sous-titrage Société Radio-Canada