Passer au playerPasser au contenu principalPasser au pied de page
  • avant-hier
Avec Wandrille de Guerpel, journaliste à L'Incorrect


Retrouvez Bercoff dans tous ses états avec André Bercoff du lundi au vendredi de 12h à 14h sur #SudRadio.


Abonnez-vous pour plus de contenus : http://ow.ly/7FZy50G1rry

———————————————————————

▶️ Suivez le direct : https://www.dailymotion.com/video/x75...
🎧 Retrouvez nos podcasts et articles : https://www.sudradio.fr/

———————————————————————

🔴 Nous suivre sur les réseaux sociaux 🔴

▪️ Facebook : https://www.facebook.com/profile.php?...
▪️ Instagram : / sudradioofficiel
▪️ Twitter : / sudradio
▪️ TikTok : https://www.tiktok.com/@sudradio?lang=fr
———————————————————————

☀️ Et pour plus de vidéos de Bercoff dans tous ses états : • 😤 Bercoff dans tous ses états

##LE_FAIT_DU_JOUR-2025-04-14##

Catégorie

🗞
News
Transcription
00:00Pénitenciers, effectivement. Alors certains disent oui, mais il n'y a pas assez de pénitenciers, donc il n'y a pas assez de portes.
00:07Que doit-on faire ? Et le magazine L'Incorrect vient de sortir Tall Story.
00:12Tall Story, les détenus, surveillants au moignet, ils racontent...
00:17Bonjour André de Guerpel.
00:18Bonjour André Bercoff, merci de recevoir.
00:20Vous êtes journaliste à L'Incorrect.
00:23Alors, que dit cette enquête ? Je rappelle ça, quelques chiffres justes.
00:28Juste, 81 599 détenus pour 62 363 places, pardon, répartis dans 186 établissements pénitentiaires, selon les derniers chiffres du ministère de la Justice.
00:43La France se positionne en leader européen de la surpopulation carcérale.
00:47Et oui, près de 82 000 pour 62 000 places, grosso modo.
00:51Alors, on parle, mais depuis longtemps, d'accélérer la création de places de prison.
00:56Il faut simplement rappeler ce que faisait Gérard Darmanin à l'époque.
01:02Ça ne prend pas pour construire des prisons, cela ne prend pas moins de 7 ans aujourd'hui,
01:08notamment à cause du cahier des charges trop gourmand.
01:10Ça fait des années qu'on en parle, et combien de temps encore ?
01:14Et Gérard Darmanin a ajouté, une place de prison coûte aujourd'hui aux contribuables 350 000 euros.
01:20On doit pouvoir descendre le coût significativement à 200 000 en rive de croisière, dit toujours le ministre de la Justice.
01:27Nous allons construire autant de place que prévu, mais à moins cher et plus vite.
01:30Alors, où en est-on ? Vous avez fait donc une enquête.
01:33Comment s'est passées vos enquêtes ?
01:34Comment ça s'est passé ?
01:36En fait, l'idée, c'était d'avoir un vrai état des lieux des prisons en France.
01:40D'abord, parce qu'en fait, on en parle tout le temps dans l'actualité.
01:43On a toujours des polémiques sur Colantes, notamment, avec ces courses de karting qui sont organisées dans les prisons,
01:50avec l'évasion de Mohamed Amra qui s'est évadée au péage d'Incarville.
01:54Avec les tablettes, les massages, etc.
01:56Il y a énormément de polémiques et personne ne sait vraiment comment ça se passe.
02:00Alors, nous, à l'Incorrect, on a voulu faire quelque chose d'assez différent,
02:03c'est-à-dire de donner la parole aux détenus, aux anciens détenus, aux surveillants pénitentiaires, aux SPIP aussi.
02:08Donc, les SPIP, c'est ceux qui...
02:09Je montre le numéro de l'Incorrect, oui.
02:11Magnifique.
02:12Les SPIP, ce sont ceux qui s'occupent de la réinsertion pour les détenus, mais aussi aux aumôniers.
02:17Et à tout cet environnement carcéral, on a voulu leur donner la parole.
02:20Et en fait, le constat est assez alarmant.
02:24D'abord, vous l'avez rappelé, on a une surpopulation énorme, 130% à peu près de surpopulation carcérale,
02:28qui est notamment liée aussi au fait qu'il y ait énormément de détenus étrangers dans nos prisons françaises.
02:34C'est 24,5% qui sont étrangers dans nos prisons.
02:39Donc, voilà.
02:40Oui, on dit... Corrigez-moi si je me trompe, Vendry de Guerpel.
02:43On dit qu'il y a 24,5%, vous l'avez dit, de la pollution carcérale sont étrangers,
02:48alors que les étrangers ne représenteraient que 11% dans la population globale.
02:52Exactement. Et si on rentre dans les détails, il y a par exemple 4229 détenus algériens.
02:56Vous savez, un prisonnier coûte environ 130 euros par jour de détention.
03:02Alors, si on fait une multiplication, on arrive à 200 millions d'euros par an.
03:06Voilà ce que nous coûtent les détenus algériens.
03:09Mais voilà, donc l'idée, c'était de comprendre pourquoi est-ce que dans les prisons françaises,
03:13tous les maux de la société sont...
03:16C'est vraiment un miroir grossissant de la société de tous les maux.
03:19On parle notamment du trafic de drogue, de stupes,
03:22et la possibilité pour les détenus de continuer à gérer leur trafic de stupéfiants.
03:25Et c'est vrai ça. Est-ce que les détenus continuent à gérer leur incontinence ?
03:30Bien sûr, et je vais vous dire une chose, on va arrêter de se mentir en permanence,
03:34100% des détenus ont accès à un téléphone portable.
03:37100% ?
03:38C'est peut-être pas eux qui ont le téléphone,
03:40mais dans toutes les cellules, on a des téléphones portables.
03:44Et en fait, on se rend compte que la prison n'est plus devenue un lieu où on purge sa peine,
03:50mais un lieu où on va être en retrait un peu de ses activités lucratives
03:54pour pouvoir après recontinuer une fois sorti.
03:58Et tous les détenus ne sont pas des trafiquants de drogue ?
04:00Non, pas que.
04:01Mais la plupart du temps, et c'est dans toutes les prisons,
04:04à chaque fois que je parlais avec un détenu, ils me disaient
04:06en fait, c'est permanent. Le trafic de drogue, il est permanent,
04:09que ce soit à l'extérieur de la prison, mais aussi à l'intérieur de la prison.
04:12On parle notamment, comment est-ce qu'on se fait livrer de la nourriture,
04:16des drogues, etc., au sein de la prison.
04:19Et bien en fait, c'est 250 euros pour se faire livrer en drone.
04:22Une livraison en drone, c'est 250 euros.
04:24On paye...
04:25Ah oui, c'est par drone, ça.
04:26Par drone, oui.
04:26Par drone, bon, il y a des prisons où ça ne marche pas,
04:28parce qu'il y a des brouilleurs, etc.
04:30Mais la plupart du temps, c'est 250 euros par drone.
04:33Amazon a du souci à se faire.
04:34Le drone arrive, et puis il y a un repêcheur
04:36qui est chargé de récupérer, avec un bout de tissu
04:39et une fourchette tordue,
04:41de récupérer le colis, et après le dispatch.
04:43Et ça, ça ouvre
04:45un commerce qui est incroyable
04:47au sein de la prison.
04:49Il y a cet exemple de comment est-ce qu'on fait rentrer des choses.
04:51Il y a aussi les jeunes qui balancent
04:53des colis
04:55depuis l'extérieur.
04:58On part dessus le mur de la prison, c'est ça ?
05:00Exactement.
05:00Et ça marche encore, ça ?
05:02Oui, ça marche encore.
05:03Bon, la plupart des petits jeunes,
05:05ils ont 16, 17 ans.
05:06Ceux qui font ça, ils font ça pour de l'argent.
05:08Et ils ratent beaucoup le mur des prisons,
05:10parce qu'ils sont stressés,
05:11ils n'ont pas envie de se faire attraper par la police.
05:13Mais ça continue à marcher,
05:14et puis on peut se faire livrer n'importe quoi en prison.
05:16On peut se faire livrer des kebabs,
05:18comme si c'était Uber Eats.
05:19On peut se faire livrer de la drogue,
05:20comme on disait.
05:21Et puis les surlampines financières,
05:23ils m'ont dit que la drogue,
05:24elle est vraiment partout.
05:25Il suffit d'aller dans les coursifs des prisons.
05:27ils nous disaient que c'était vraiment la Colombie.
05:30On a des nuages de fumée, presque.
05:31Et donc, pour eux,
05:32c'était très difficile de travailler.
05:34Le surlamp pénitentiaire,
05:35il faut savoir qu'ils sont 1 pour 50 ou 100 détenus.
05:39Un surveillant pour 50 ou 100 détenus.
05:42Et donc, en fait,
05:42ils ne peuvent pas faire leur travail correctement.
05:44C'est des grands oublis de la République.
05:45Moi, c'est vraiment ce que j'en ai retiré de ces témoignages.
05:48Des grands oublis de la République.
05:50Ils sont là, ils ne sont pas armés,
05:51ils ont juste un sifflet pour se défendre.
05:53Ils ne sont pas du tout armés.
05:54Ils ne sont pas du tout armés.
05:54Ils ont juste un sifflet.
05:55Même pas de bombes lacrymogènes.
05:57Je crois qu'il y a des bombes lacrymogènes
05:58qui commencent à arriver,
05:59des tasers qui commencent à arriver.
06:01Mais la plupart ne sont pas armés.
06:03Et donc, quand ils arrivent,
06:04ils prennent leur service le matin ou le midi.
06:06Ils doivent faire le tour de toutes les cellules
06:07pour voir si tous les détenus sont encore en vie.
06:10Et en fait, le temps de faire le tour
06:12de toutes les cellules,
06:13eux, ils n'ont pas le temps
06:14d'aller vérifier dans les cellules
06:15s'il y a des téléphones portables,
06:17de faire des fouilles de cellules.
06:18Et donc ça, c'est vraiment impressionnant.
06:20Et vous avez vu combien de prisons ?
06:22Enfin, vous n'êtes pas resté que sur Paris.
06:25Ah non, non, non.
06:26Moi, les gens que j'avais au téléphone
06:28et que j'ai rencontrés,
06:29c'était soit des gens
06:30qui étaient dans le sud de la France,
06:32qui ont été à Rouen,
06:33qui ont été dans les maisons d'arrêt,
06:34mais aussi dans les centres de détention.
06:35Parce qu'il y a plusieurs types d'établissements,
06:36comme vous le savez, cher André.
06:38Il y a les centres de détention
06:39qui sont pour les longues peines,
06:41pour ceux qui sont condamnés en longue peine.
06:42Il y a les maisons d'arrêt
06:43pour ceux qui attendent, effectivement,
06:46d'être jugés
06:47ou qui sont en courte peine.
06:48Et c'est eux qui sont principalement
06:50en surpopulation,
06:51150% de surpopulation carcérale
06:53dans les maisons d'arrêt.
06:55Et puis après, il y en a d'autres
06:56qui sont plus petites,
06:58les prisons pour femmes, etc.
07:00Mais ce qui est intéressant aussi,
07:02c'est que les prisons,
07:02elles ne sont pas toutes
07:03dans les provinces ou à la campagne.
07:07Il y en a beaucoup
07:07qui sont dans les centres-villes.
07:08La prison de la santé,
07:09on est le meilleur exemple à Paris.
07:11Il y a aussi à Rouen,
07:12où c'est en plein milieu de la ville.
07:14Et donc, on a aussi interviewé
07:16les passants, les riverains,
07:18ceux qui habitent à côté des prisons,
07:21qui nous racontaient
07:22qu'il y avait des feux d'artifice,
07:23mais presque tous les soirs,
07:24dès qu'il y avait un anniversaire.
07:25Depuis l'intérieur de la prison.
07:26Depuis l'intérieur de la prison.
07:28Il y a une dame qui me racontait,
07:31moi je sais à chaque fois
07:31qu'il y a un but lors des matchs,
07:34quand il y a le Maroc ou l'Algérie
07:35qui joue.
07:36Et donc, on a appelé d'ailleurs
07:38le petit papier tapage du Newf.
07:40Voilà, mais...
07:42Donc voilà, c'est tout cet écosystème
07:44qu'on a voulu...
07:45En fait, on a voulu prendre la mesure
07:46de tout cet écosystème
07:47et en faire un dossier
07:49qui, je le crois,
07:51est presque exaucif.
07:53Et justement,
07:53alors, et la violence
07:54que vous ont dit
07:55que ce soit des anciennes
07:57ou de la violence
07:58qui régnerait
07:59à l'intérieur des prisons,
08:01en tout cas des prisons
08:02que vous avez...
08:03sur lesquelles vous avez enquêtées ?
08:04La violence,
08:05elle est omniprésente,
08:06cher André.
08:06D'abord parce que
08:07si on ne rentre pas dans le système,
08:09eh ben, on se fait,
08:10en fait,
08:11on est complètement cornerisé
08:13donc en fait,
08:13la vie est très dure au quotidien.
08:15Il y a un ancien détenu
08:16qui me racontait
08:17qu'il avait été arrêté
08:18pour un motif,
08:19pour des motifs d'agression,
08:21etc.,
08:21et qui était un militant politique.
08:23Lui, il a dû être
08:24tout de suite à l'isolement
08:25parce qu'il y avait
08:26quatre contrats
08:27sur Snapchat
08:28qui tournaient
08:29au sein des prisons.
08:30Quatre contrats sur lui,
08:31vous l'avez dit.
08:31Quatre contrats sur lui
08:32pour le tuer.
08:33Pour pouvoir le tuer.
08:35Ah, 2500 euros.
08:36Donc en fait,
08:36sa tête avait été mise à prix
08:37au sein de la prison.
08:39Donc lui,
08:39il a dû passer sa peine
08:41à l'isolement,
08:41donc seul.
08:43Voilà.
08:43Et c'est-à-dire,
08:44il y a des gens
08:45qui étaient prêts à tuer
08:46pour 1500 euros,
08:47vous dites ?
08:47Exactement, oui.
08:48En fait,
08:48après, c'est dans l'actualité,
08:49il y en a partout.
08:50On connaît la DZ Mafia
08:51avec les petits jeunes
08:52de Marseille
08:53qui sont prêts à tuer
08:54pour 1500 euros.
08:55Mais ça,
08:56il y a aussi ça
08:56dans les prisons françaises.
08:58Mais donc lui,
08:59il me racontait un peu
09:00son parcours.
09:00Ce qui était assez hallucinant,
09:02c'est que
09:02quand on arrive en prison,
09:04en maison d'arrêt,
09:05on passe d'abord
09:05par un quartier des arrivants.
09:07Le quartier des arrivants,
09:08en fait,
09:08on y est pendant deux semaines
09:09à peu près.
09:10Et c'est là
09:10où les surveillants
09:11peuvent mesurer un peu
09:12le profil du détenu
09:14et peuvent savoir
09:15un peu
09:16avec qui ils vont pouvoir
09:17les mettre en cellule
09:18pour plus tard.
09:19Et donc lui,
09:20il arrive au quartier des arrivants,
09:21il a un nom
09:22à la consonance orientale.
09:23Et donc,
09:23ils l'ont mis
09:23avec un jeune tatar musulman
09:25qui, en fait,
09:27en réalité,
09:27était complètement radicalisé.
09:30Bon,
09:30il faisait ses prières
09:31dans la cellule
09:31tout le temps, etc.
09:32Il écrivait des prêches
09:33islamistes
09:34sur les murs
09:34et il voulait convertir
09:36absolument le détenu
09:37avec qui j'avais discuté.
09:38Et donc,
09:39il a pu changer
09:40après de cellule
09:41en écrivant un courrier
09:42à ses parents
09:43parce que, vous savez,
09:43les courriers sont tous relus
09:45par les surveillants pénitentiaires.
09:47Donc,
09:47il avait pu être changé de cellule
09:48et puis après,
09:49il avait été avec un trafiquant
09:50de drogue lyonnais
09:51qui avait été arrêté
09:52avec de la kalachnikov
09:53et de la drogue.
09:54Et là,
09:55pour le coup,
09:55la cohabitation
09:56s'est mieux passée.
09:58Et oui,
09:58la violence,
09:59elle est partout.
10:00Ceux qui sont principalement
10:01visés,
10:02évidemment,
10:03il y a les...
10:04ceux qui sont arrêtés
10:05pour viol et agression sexuelle.
10:07Eux,
10:07ce sont vraiment
10:08les boucs émissaires
10:09des prisons
10:10et puis,
10:10les surveillants pénitentiaires
10:12qui,
10:12à chaque fois qu'ils ouvrent
10:14une cellule,
10:15ne savent pas sur quoi
10:15ils vont tomber
10:16parce qu'il y a des draps partout,
10:17il y a de la nourriture partout
10:18parce que les détenus
10:20peuvent continuer.
10:22Et donc,
10:22il y a des draps,
10:23ils ne savent pas si...
10:23Là,
10:24il y a un surveillant pénitentiaire
10:25qui m'a raconté
10:25qu'un de ses collègues
10:26avait été aspergé
10:27d'eau bouillante.
10:28Oui,
10:29parce qu'il risque
10:29d'avoir eu des agressions.
10:31Exactement,
10:31et en fait,
10:31ça c'est quasi quotidien.
10:32Et lui,
10:33celui qui était en Normandie,
10:34le soeur pénitentiaire de Normandie,
10:36me racontait,
10:37en fait,
10:37moi,
10:37j'ai été passé à tabac
10:38dans une cellule
10:39avec un détenu
10:40parce que le détenu
10:42ne voulait pas manger,
10:43en tout cas,
10:43on devait le livrer
10:44directement dans la cellule.
10:46Il avait été passé à tabac,
10:47il avait été complètement lâché
10:48par l'administration pénitentiaire
10:51et par la direction
10:51parce qu'en fait,
10:52c'est le pas de vague
10:53qui prime.
10:55On achète la paix sociale,
10:56donc ça donne lieu aussi à ça,
10:59à des gens qui...
10:59Oui,
11:00on ouvre les choses
11:01parce qu'on a peur
11:02et peu que...
11:03Et en fait,
11:03la paix sociale,
11:04concrètement,
11:05comment elle se mesure ?
11:06Elle se mesure aussi
11:07par des séquences pénitentiaires
11:09qui sont obligées
11:10de rentrer un peu
11:11dans le trafic des détenus.
11:13Il me racontait
11:14qu'il y avait beaucoup
11:15d'agents
11:17qui faisaient des petits commerces
11:19avec les détenus
11:20et qui s'étaient fait attraper
11:22et donc forcément,
11:23ils avaient été mis à pied.
11:24Même quelques...
11:24Voilà,
11:25dans la corruption.
11:25Pour rien,
11:26mais juste de la corruption
11:28pour rien du tout.
11:29Lui,
11:30en l'occurrence,
11:30il ramenait de l'alcool
11:31le soir
11:31après ses heures de service
11:33aux détenus.
11:34Oui,
11:35c'est quand même...
11:36J'encourage vraiment
11:37à lire
11:38ce dossier
11:40de l'incorrect
11:41parce qu'effectivement,
11:43on parle des prisons,
11:44d'augmenter
11:44les places de prison.
11:47On va juste...
11:48On en a...
11:49On va en parler
11:49quelques minutes encore
11:50avec vous,
11:52Mardin et Gabin,
11:52après cette petite...
11:53Après une toute petite pause
11:55et on va voir
11:56qu'est-ce qu'on peut faire,
11:57qu'est-ce que disent en tout cas
11:59les gens qui sont effectivement
12:01dans l'action et dans le réel.
12:02Sud Radio.
12:05Sud Radio.
12:05Parlons vrai.
12:06Parlons vrai.
12:06Sud Radio.
12:07Parlons vrai.
12:09Sud Radio Bercoff
12:11dans tous ses états
12:12midi 14h.
12:13André Bercoff.
12:14Et avec Vendry de Gerpel,
12:15journaliste au magazine
12:16L'incorrect,
12:17on essaie de décrypter
12:18justement ce qui se passe
12:20dans les prisons d'aujourd'hui,
12:21dans les prisons françaises
12:22d'aujourd'hui
12:23et ce qui va se passer demain
12:25parce que,
12:26bon,
12:26on va construire,
12:27dit-on,
12:28ça fait des années
12:29qu'on le dit,
12:29voire des décennies,
12:3015 000 places supplémentaires,
12:32mais au fond,
12:33on dit aussi,
12:34alors de temps en temps,
12:35ça revient,
12:36mais c'est pas possible,
12:37comment il y a des salons de massage
12:40ou presque,
12:41on vient masser,
12:42il y a,
12:43la prison devrait être
12:44quelque chose quand même
12:45de sanction
12:46et quelque part,
12:48alors sans exagérer,
12:49parce qu'il y en a qui disent
12:50ça à l'hôtel,
12:51il ne faut quand même pas exagérer
12:52et dire n'importe quoi,
12:53mais enfin,
12:54il y a,
12:54vous l'avez montré,
12:55par rapport au drone,
12:56par rapport au trafic,
12:57par rapport à tout cela,
12:59par rapport à la violence,
13:00il y a quand même
13:01quelque chose
13:02qui ne tourne pas rond,
13:03c'est le moins
13:03que l'on puisse dire
13:04et beaucoup se plaignent
13:07que ce soit effectivement
13:08les surveillants,
13:10que ce soit les agents
13:11pénicentiaires,
13:12que ce soit les anciens détenus
13:13et au fond,
13:15ce que vous avez retiré
13:16de cela,
13:17à vendredi de Guerpel,
13:18dans cette enquête,
13:19c'est quoi ?
13:20c'est que la marmite boue,
13:22sans dire qu'elle est prête
13:23à exploser,
13:24mais elle boue vraiment
13:25et comment on s'en sort ?
13:26Que vous disent les gens
13:29qui sont sur le terrain
13:30et pas les théoriciens
13:31de plateau ?
13:32Moi,
13:33je vais vous faire un peu
13:33la métaphore
13:34qu'on m'a sortie
13:35quand je suis allé
13:36discuter avec un agent pénitentiaire
13:39qui me disait,
13:39en fait,
13:39une prison,
13:40ça marche comme une cité.
13:41En réalité,
13:42c'est qu'il y a une concentration
13:43de problèmes,
13:44de mots,
13:45etc.,
13:45qu'on peut voir
13:46dans la société
13:46et autour de ça,
13:48on a des policiers
13:49ou en l'occurrence
13:50des agents pénitentiaires
13:51qui sont complètement débordés,
13:53qui n'arrivent pas
13:54à faire en sorte
13:55que ça s'arrête,
13:57que tous les trafics
13:58et la violence s'arrêtent
13:59et donc,
14:00en fait,
14:00c'est un peu comme une cité.
14:02Maintenant,
14:02ce qui est assez dingue
14:03aussi dans les prisons,
14:04c'est qu'on a la possibilité
14:06quand on est un détenu
14:07d'avoir énormément d'activités.
14:09Il y a dans une prison,
14:11la prison de Réau,
14:12il me semble,
14:13il y a eu des cours
14:14d'équitation.
14:15Ça,
14:16ces cours d'équitation,
14:16je ne suis pas sûr
14:17que ça permette
14:17de faire amener le calme
14:19dans une prison.
14:21On a la possibilité,
14:23vous l'aviez évoqué,
14:24des massages.
14:24Bon,
14:25alors,
14:25ce n'est pas non plus
14:25le club maître
14:26parce que ça reste
14:28assez rare.
14:30Mais tout de même,
14:30il y a quand même
14:31un climat
14:31qui,
14:33de fait,
14:34comme il est laxiste,
14:35on se sent un peu
14:36tout permis
14:37dans une prison.
14:38Surtout quand
14:38on est
14:39un jeune garçon
14:41qui a été arrêté
14:42plusieurs fois
14:43pour des faits
14:45soit de trafic
14:46de stup,
14:47soit de vol.
14:47Pour rappeler que
14:4796% des dénus
14:49sont des hommes.
14:50Oui, bien sûr.
14:5096%, bien sûr.
14:51Complètement,
14:52complètement.
14:52Que des hommes,
14:53il y a 24,5%
14:55de la part d'étrangers.
14:56Donc,
14:56c'est des gens
14:57qui sont un peu
14:58de tout permis
14:59et quand on a été arrêté
15:00et qu'on doit purger
15:01sa peine
15:01et qu'on est
15:02dans une bonne volonté
15:03de vouloir se réinsérer
15:04après dans la société.
15:05Oui, il y en a.
15:06Il y en a,
15:06il faut le dire.
15:07Mais c'est super dur.
15:09C'est super dur,
15:09déjà,
15:10parce que l'administration
15:11ne peut pas tout faire
15:12pour vous aider
15:13parce que pour travailler,
15:15pour trouver un logement,
15:15etc.,
15:16c'est très très dur.
15:17C'est aussi,
15:18enfin,
15:18c'est fait pour ça,
15:19c'est l'isement social,
15:20la prison.
15:21Donc,
15:21quand on respecte les règles,
15:23etc.,
15:24c'est encore autre chose
15:24et ce n'est pas facile.
15:25Ce n'est pas évident
15:26et il y a très peu de place
15:27dans les prisons
15:28pour travailler.
15:29Et donc,
15:29tout ce système
15:30qui est un peu chancelant
15:31permet aussi
15:33tous ces débordements
15:34qu'on connaît
15:35et cette situation
15:35qui est,
15:36à mon sens,
15:37catastrophique
15:37et quand on voit
15:38Gérald Darmanin
15:38qui propose d'ouvrir
15:40plus de places de prison
15:41mais de le faire
15:41dans des espèces de,
15:42ce n'est pas des mobilhomes,
15:43c'est comme ce qu'il y a
15:45sur les chantiers
15:46où vous voyez
15:46les petites maisons
15:47en préfabriquées.
15:50En préfabriquées.
15:52Moi,
15:52je suis assez sceptique
15:53quand j'entends
15:53cette réponse politique.
15:55Bon,
15:55après,
15:56je comprends
15:57qu'il y ait
15:57une surproposition carcérale
15:58mais voilà.
16:00Donc,
16:00tout ça,
16:01je pense que
16:01c'est un système
16:02qui doit être revu
16:03depuis le début,
16:04depuis l'origine
16:05et d'essayer de comprendre
16:07pourquoi ça ne marche pas
16:08et...
16:09Sans aller jusqu'aux solutions
16:11à la Salvador,
16:12à la Naï-Boukele.
16:13Je pense qu'on n'est pas...
16:14On n'est pas ça quand même.
16:16On n'est pas une civilisation
16:16qui voit tout à fait
16:19la même chose,
16:20enfin,
16:21qui a tout à fait
16:21la même opinion
16:22que Boukele,
16:23oui, bien sûr.
16:23En tout cas,
16:24il y a vraiment
16:24et il y a du pain
16:25sur la planche
16:26pour moi qu'on puisse dire.
16:28Merci Vendry de Guerbel.
16:29Merci André Bercoff.
16:30Je rappelle
16:30l'incorrect
16:31tall story.
16:32A bientôt.
16:33Sud Radio André Bercoff.

Recommandations