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00:00Et bienvenue dans Les Informés, bonjour Renaud, avec nous autour de la table ce matin pour
00:07décrypter l'actualité, Sophie Dravinel, chroniqueuse politique Public Sénat, bonjour
00:12Sophie, Gilles Bernstein à côté de vous, éditorialiste politique à France Info TV,
00:17vous allez bien ?
00:18Toujours, merveilleusement bien !
00:20Quand on est ici !
00:21C'est super parce qu'on va commencer tout de suite Renaud, Renaud Volodymyrzelensky,
00:25le Président ukrainien est attendu à Paris ce soir.
00:27Emmanuel Macron qui va effectivement recevoir son homologue ukrainien à l'Elysée ce soir
00:31pour préparer le sommet de demain, le sommet européen des pays de la coalition dits des
00:36volontaires prêts à apporter des garanties de sécurité à l'Ukraine, où il n'y a
00:40pas que des pays européens, il y a aussi des membres de l'OTAN qui ne sont pas membres
00:44de l'Union Européenne, le tout dans un contexte bien précis puisqu'on a appris hier que sous
00:48l'égide de Donald Trump et des Etats-Unis, un accord entre l'Ukraine et la Russie se
00:54dessine sous un certain nombre de conditions posées par Moscou pour la cessation, en tout
00:59cas pour un cessez-le-feu, pour ce qui est des combats sur la mer noire.
01:02Dans ce contexte-là, avec la pression des Etats-Unis, ces discussions qui se font hors
01:10la présence de l'Europe, évidemment à quoi va servir le sommet de demain ? Et puis quelles
01:15sont les cartes dont dispose encore le Président ukrainien Zelensky ?
01:20Voici la réponse ce matin de Patrick Martin-Genier, qui est enseignant à Sciences Po, spécialiste
01:25des questions européennes.
01:26C'était sur France Info, au micro de Jérôme Chapuis.
01:29Je crois qu'il n'a pas beaucoup de cartes entre ses mains malheureusement, parce que
01:32tout se passe entre les Etats-Unis et la Russie, plus précisément entre Donald Trump
01:37et Vladimir Poutine, il est écarté du jeu.
01:40Quant à l'Europe, elle n'est absolument pas concertée.
01:42La seule chose qui pourrait être demandée à l'Europe, c'est de continuer les sanctions
01:45économiques.
01:46Je ne suis pas certain que le Président Macron soit en situation d'entraîner tout le monde
01:49derrière.
01:50Et d'un mot, ces sanctions européennes, dès lors que les Américains sont prêts à
01:53rouvrir le jeu agricole des Russes, elles pèseraient quoi ? Pas grand-chose ?
01:57Pas grand-chose, parce que le système de paiement international échappe en grande
02:00partie quand même à l'Union Européenne.
02:02On va leur demander non seulement de lever les sanctions financières, mais aussi de
02:05permettre l'accès des bateaux pavillons russes, bâtants pavillons russes, d'accéder
02:09dans les ports européens.
02:10Et ça, c'est une vraie difficulté.
02:11Je pense qu'il y aura des pressions américaines sur l'Union Européenne.
02:14Et comment l'Union Européenne pourra-t-elle résister à ces pressions ? Peut-elle encore
02:18faire entendre sa voix dans ce cadre de discussion, pesée, et pesée évidemment pour offrir
02:23des garanties de sécurité à l'Ukraine et au Président Zelensky qui sera l'hôte
02:28ce soir à l'Elysée d'Emmanuel Macron ?
02:30Et du coup, on a envie de se demander, à quoi ça sert ? À quoi va servir la venue
02:33de Volodymyr Zelensky aujourd'hui ? Entretien avec le Président de la République ? Et
02:37à quoi va servir le sommet demain ?
02:38C'est vrai que Zelensky n'a plus beaucoup de cartes aux mains.
02:42Et donc, l'Europe est en situation difficile.
02:44Ce qui se dessine, c'est un cessez-le-feu à court ou moyen terme.
02:48On sent que c'est compliqué entre « Poutine ne veut pas tout accepter » mais enfin bon,
02:51on sent que l'idée selon laquelle la guerre continuerait pour que l'Ukraine récupère
02:56les territoires perdus a l'air un peu passée de mode, si je puis dire.
03:00Donc, ce qui se dessine, c'est que si ce cessez-le-feu a lieu, Zelensky sera obligé
03:05de l'accepter.
03:06Parce que s'il ne l'accepte pas, les Américains se retireront et nous, Européens, n'avons
03:11pas les moyens de suppléer, de remplacer sur la ligne de front les moyens que donnent
03:16les Américains.
03:17Donc, Zelensky pourra faire la guerre, mais il la fera tout seul ou avec les Américains,
03:21ce qui ne suffit pas.
03:22Donc, ce à quoi peuvent servir les Européens, c'est effectivement à essayer de maintenir
03:27la ligne d'un éventuel cessez-le-feu.
03:29Emmanuel Macron l'a dit, tous les Européens l'ont dit.
03:32Une fois que la ligne sera définie, ils ne font pas confiance à Vladimir Poutine pour
03:37la respecter.
03:38Parce qu'en Géorgie, parce que déjà en Ukraine, parce qu'il ne l'a jamais respectée
03:42nulle part.
03:43Et donc, comme Donald Trump dit, oui il la respectera parce que c'est un gentil garçon,
03:48ce que les Américains ne croient pas, il faudra trouver les moyens de faire respecter
03:52ce cessez-le-feu.
03:53Et pour ça, il y a cette histoire, il y aura-t-il ou pas des forces européennes d'interposition
03:57sur le terrain, non pas pour faire la guerre, mais comme des espèces de casques bleus
04:01européens pour essayer de garantir une ligne de cessez-le-feu.
04:04Mais avant d'arriver à un cessez-le-feu qu'on attend tous, il y a quand même la
04:09question de ce deal en mer Noire.
04:11Ils vont en parler ce soir avec Volodymyr Zelensky et c'est l'Union européenne qui
04:15est concernée aussi ?
04:16Absolument, l'Union européenne est concernée, mais ce que l'on observe dans cette situation
04:20un peu compliquée, c'est quand même que la Russie de Vladimir Poutine conserve la
04:24main parce que sur la mer Noire, ils ont quand même, ok il y a un accord, mais il y a un
04:28accord en contrepartie d'une levée des sanctions contre la Russie.
04:32Ce qui signifierait que finalement Vladimir Poutine gagnerait tout parce qu'il gagnerait
04:36de l'argent avec la levée de ces sanctions.
04:38Et donc pour l'instant, effectivement, c'est compliqué, c'est compliqué aussi.
04:42Les Européens peuvent être d'accord avec ça ?
04:44Alors les Européens, non, ils ne sont pas d'accord, mais ils ne sont pas d'accord
04:46non plus sur les montants à apporter à l'Ukraine pour soutenir la défense de la
04:53paix ou une ligne militaire, comme vous le disiez avec Kayakalás qui est la chef de
04:57la diplomatie européenne, qui apporte, qui voudrait que l'Union européenne apporte
05:02des montants extrêmement importants militaires à l'Ukraine parce qu'elle représente
05:07cette partie de l'Europe qui est directement menacée, comme tous les pays baltes, par
05:12évidemment l'offensive russe qui, selon elle et selon beaucoup en Europe, ne risque
05:18pas de s'arrêter là et que les pays, la France, l'Italie en particulier, ne sont
05:23pas forcément d'accord sur ces montants-là et donc la réunion de demain en parlera aussi
05:27largement.
05:28Il faut distinguer le récit de Donald Trump, le récit américain, de ce qui se passe concrètement
05:33et des avancées, étape par étape, extrêmement fragiles parce que, d'ailleurs, hier on
05:38l'a vu, comme à chaque fois, c'est Donald Trump qui annonce d'abord, c'est Washington,
05:42la Maison-Blanche, de façon un peu triomphale que ça y est, il y a un deal, pour reprendre
05:47un terme qui lui est familier, sauf qu'ensuite on voit que Moscou est beaucoup plus prudent,
05:53que Vladimir Poutine pose un certain nombre d'exigences qui ont trait à la levée des
05:57sanctions ou à la réintroduction de la Russie dans le système de transactions internationales,
06:01etc.
06:03Donc cet accord, très partiel, qui concerne les combats en mer Noire, est encore loin
06:06d'entrer en vigueur.
06:07De surcroît les conditions posées par Moscou et par Vladimir Poutine, il semblerait que
06:13Donald Trump soit d'un caractère, on va dire, assez indulgent à l'endroit de Moscou depuis
06:17plusieurs semaines, on l'a constaté, mais elles ne dépendent pas que de Washington.
06:21Washington ne peut pas décider seul la levée, par exemple, de l'intégralité de ces sanctions
06:25ou la réintroduction de la Russie dans le système de transactions internationales sans
06:27que l'Union Européenne ait son mot à dire.
06:29L'Europe a encore des moyens de pression et on est encore loin d'un alignement sur
06:34les conditions posées par Moscou et c'est pour ça, il me semble-t-il, qu'Emmanuel
06:38Macron essaye de jouer ce rôle, en quelque sorte, de se porter un peu à l'avant-garde
06:41en affichant ce soutien de plus en plus fervent à Volodymyr Zelensky, le président ukrainien
06:48qui disait la semaine dernière qu'il se parlait quasiment une fois par jour, tous
06:51les jours au téléphone.
06:52C'est évidemment pour essayer de compenser le lâchage en pointillés des Etats-Unis
06:57et pour essayer d'entraîner, et c'est ça le plus difficile, l'Europe a conforté
07:01son unité et on voit bien, c'est vrai que ça n'est pas le cas sur un certain nombre
07:04de points.
07:05Je stresse d'ailleurs que la semaine dernière, l'incapacité des pays membres de l'Union
07:09Européenne à se mettre d'accord sur une aide d'urgence de 5 milliards d'euros pour
07:14fournir des obus à l'Ukraine, aide d'urgence qui est réclamée et implorée quasiment
07:17par Volodymyr Zelensky.
07:18Et qui ne sera sans doute même pas au menu des discussions de demain.
07:21Et qui pour l'instant n'est pas conclu en tout cas.
07:22Mais alors cette division, c'est une bonne nouvelle pour Vladimir Poutine ?
07:26Ah ben c'est certain.
07:27De toute façon Vladimir Poutine n'a de cesse que d'essayer de diviser l'Union Européenne.
07:32D'abord de diviser l'Occident entre l'Europe et Trump, ça manifestement c'est assez réussi
07:36de ce point de vue-là.
07:37On ne peut pas lui reprocher.
07:38Et puis de diviser l'Europe.
07:41On sait qu'il y a une division Est-Ouest avec des Etats-Bas qui forcément ont vécu
07:46sous le joug du communisme et qui par ailleurs sont proches géographiquement de la ligne
07:50de front, qui sont plus suspicieux vis-à-vis de Vladimir Poutine que des pays.
07:54Le premier ministre espagnol, Pedro Sanchez, l'a dit assez naïvement.
08:01Il a dit que pour nous, chez nous en Espagne, la perception du danger russe n'est pas
08:04la même qu'en Lituanie.
08:05Alors il est gentil.
08:06Sur une carte, on s'en était rendu compte.
08:09Mais ça dit tout effectivement des divisions européennes.
08:12Les Etats de l'Ouest et particulièrement les Etats du Sud qui sont, on le sait, plus
08:16en prise avec des difficultés budgétaires que les Etats du Nord, ont d'autres priorités.
08:21Je voulais juste dire un petit mot sur les sanctions.
08:23Les sanctions, c'est aussi lié à l'effort militaire.
08:25Parce que si les Européens ne veulent pas lever les sanctions, c'est parce qu'ils ne
08:29veulent pas.
08:30On sait que, quoi qu'il en dise, Vladimir Poutine est quand même en difficulté économique.
08:33L'économie va mal.
08:34L'effort de guerre est de plus en plus compliqué à financer.
08:37Ils ne veulent pas lui donner de l'argent pour financer.
08:38Ils ne veulent pas lui donner les sanctions parce que justement, ils disent que c'est
08:41ce qu'ils souhaitent pour reconstituer son appareil militaire.
08:45Ils ne veulent pas qu'il se serve de cet argent pour reconstituer son appareil militaire,
08:49pour menacer l'Europe.
08:50Donc, à 30, Kayak Alas, dont parlait Sophie, a dit que les agences de renseignements nationales
08:56font état de la volonté, qu'ils auraient le renseignement selon lequel Vladimir Poutine
09:01veut tester la volonté et la sécurité de l'Europe dans les cinq ans à venir.
09:06Juste rapidement sur le rôle d'Emmanuel Macron aujourd'hui, il est en première ligne,
09:11il l'a dit, Ronald Lely.
09:12Il est en première ligne, en duo avec Haystarmer, le Britannique, mais surtout, il est un chef
09:15de guerre et ça l'arrange énormément sur la scène nationale et internationale.
09:20Effectivement, s'il est en difficulté chez nous, tout de suite lorsqu'il se présente
09:24en chef de guerre, quand je dis chez nous, c'est sur le territoire intérieur français,
09:28eh bien, il apparaît comme l'homme fort, l'homme fort avec le Britannique, y compris
09:33face aux Allemands, en tout cas à la tête de l'Europe, et ça, ça le sauve politiquement.
09:38Merci beaucoup.
09:399h15 sur France Info, les infos sont à l'écran, le fil info de Marine Clete.
09:43Les grands-parents maternels, un oncle et une tante d'Emile seront donc entendus.
09:49Jusqu'à demain matin pour homicide volontaire et recelle de cadavres.
09:53Leur garde à vue, les premières, après deux ans d'enquête, ont été prolongées.
09:58Le petit garçon est mort en 2023 au Vernez, dans les Alpes-de-Haute-Provence.
10:01C'est la première fois qu'un dirigeant du Front devenu Rassemblement National est invité
10:06en Israël.
10:07Jordan Bardella entame deux jours de visite.
10:09Il participe aujourd'hui à une conférence pour la lutte contre l'antisémitisme.
10:13Les réquisitions attendues au procès de Gérard Depardieu aujourd'hui.
10:16L'audience est plus longue que prévue pour s'adapter aux conditions de santé fragiles
10:20de l'homme de 76 ans.
10:22Il comparaît pour avoir agressé sexuellement deux femmes sur un tournage en 2021.
10:2755 EHPAD, des copes de sanctions graves.
10:29Trois ans après les révélations de violences dans plusieurs établissements, notamment
10:33de la chaîne Orpea, 11 établissements ont dû fermer leurs portes.
10:37Discussion ce soir entre le président français Emmanuel Macron et son homologue ukrainien
10:41Volodymyr Zelensky.
10:42Ils vont préparer la réunion prévue demain avec les alliés de Kiev, une trentaine d'États
10:47de l'Union et de l'OTAN.
10:48Et puis les basketteuses de Villeneuve-D'Ascq disputent la finale de la prestigieuse EuroCup
10:53ce soir match allé face aux Espagnols du Baxi-Ferrol.
10:57Les informés continuent avec Sophie Dravinel, avec Gilles Bornstein et Renaud Delis.
11:14Des politiques se sont mobilisés pour Boilem-Sensan hier.
11:17Un rassemblement en faveur de la libération de l'écrivain franco-algérien Boilem-Sensan.
11:21Un rassemblement qui s'est tenu à quelques pas de l'Assemblée nationale alors qu'aujourd'hui
11:25la détention arbitraire de Boilem-Sensan a atteint son 130e jour.
11:29Rappelons que l'écrivain est arrêté mi-novembre dès son arrivée à l'aéroport d'Alger,
11:34qu'il a été ensuite accusé par le régime d'atteinte à l'unité nationale.
11:38Un procès a été expédié sans qu'il puisse même avoir accès à ses avocats et ses avocats
11:42au dossier.
11:43Bref, sans aucun respect des droits de la défense.
11:46Une peine de 10 ans d'emprisonnement a été requise à son endroit et on attend la décision
11:51des juges algériens demain.
11:53C'est dans ce contexte que s'est donc tenu hier ce rassemblement à quelques pas de l'Assemblée
11:59nationale, où on a retrouvé des élus de toutes étiquettes ou presque.
12:04Je vous propose d'écouter par ordre d'apparition le ministre de l'Intérieur, Brudon Retailleau,
12:08le patron, le président du groupe des députés LR, Laurent Wauquiez, qui est aussi son rival
12:13pour la présidence du parti, et puis l'eurodéputé Raphaël Glucksmann.
12:18Je souhaite et je veux, nous voulons tous, que Boilem soit libéré.
12:22Sa seule faute, aujourd'hui, c'est d'être un esprit libre.
12:27Ça va laisser des traces durables dans notre relation avec l'Algérie qui piétine la France
12:33et qui a fait de Boilem Sansal une figure martyr, parce qu'on a bien compris que la
12:38violence de ce qui lui était infligé était une façon de vouloir humilier la France.
12:41Sa détention est un crime impardonnable et nous, au Parlement européen, nous sommes
12:46mobilisés pour exiger sa libération immédiate.
12:49Chaque nuit que Boilem Sansal passe en prison est une honte pour le régime algérien.
12:54Alors est-ce que cette mobilisation peut servir à obtenir la libération de Boilem Sansal ?
12:58Est-ce que la France peut l'obtenir dans le contexte de crise des relations diplomatiques
13:02entre la France et l'Algérie qu'on connaît ? Est-ce que, d'ailleurs, l'écrivain est
13:05en quelque sorte un otage du régime algérien ? Et puis, si ce rassemblement était rassemblé
13:13des élus de toutes étiquettes, de droite, de gauche, mais aussi d'extrême droite,
13:15c'est-à-dire avec la présence du RN, il n'y avait pas non plus d'unanimité puisque
13:19les Insoumis, par exemple, étaient absents de ce rassemblement.
13:22Pourquoi une franche de la gauche semble avoir du mal à défendre Boilem Sansal ?
13:26Gilles, sur l'objectif de ce rassemblement ?
13:28Je ne sais pas si c'est la mobilisation qui pourrait obtenir, contribuer à la libération
13:33de Boilem Sansal, mais le réchauffement des relations entre le président Macron et le
13:37président Dante Boune, peut-être on sent, on a senti un relatif optimisme dans la classe
13:42politique après vraiment des jours de grand pessimisme.
13:46On sait que cette interview du président Théboune, qui en gros a voulu écarter Bruno
13:50Retailleau en disant « moi je joue, je ne sais pas… »
13:52Il dit « mon interlocuteur c'est Emmanuel Macron et les autres… »
13:54« Mon interlocuteur c'est Emmanuel Macron, mais quand même il a dit « et nous faisons
13:59confiance à nos ministres des affaires étrangères ». Donc que Jean-Noël Barraud et son homologue
14:03s'en occupent, que les flics, c'est-à-dire Bruno Retailleau et son homologue algérien
14:08passent un peu la main, et tout tira bien.
14:11Donc on a senti une volonté des deux présidents d'arrêter l'espèce de montée en puissance
14:17de la brouille.
14:18Ce qui se dit, c'est qu'il pourrait y avoir une solution qui essaye de sauver la
14:24face de tout le monde, c'est-à-dire que Théboune soit effectivement condamné par
14:27la justice algérienne.
14:28Boilem Sansal.
14:29Théboune c'est moins probable.
14:30C'est moins probable.
14:31Pas tout de suite en tout cas.
14:33Quelle vigilance ce Renaud Delis.
14:35Soit condamné par la justice algérienne, c'est le rôle de la justice, et qu'il
14:38soit gracié éventuellement par le président Théboune, c'est une rumeur qui court.
14:46Mais on parlait de la mobilisation, je crois, je ne sais pas si ça arrivera, mais je crois
14:50davantage à ces arrangements diplomatiques qu'à la mobilisation comme vecteur de force
14:55pour faire libérer Boilem Sansal.
15:00Ce que vous dites c'est intéressant sur le réchauffement des relations entre les
15:04présidents, parce qu'hier c'était encore le ministre de l'Intérieur qui s'exprimait,
15:09la question qu'on peut se poser, Laurent Wauquiez, Raphaël Glucksmann, la question
15:12qu'on peut se poser c'est est-ce que cette mobilisation, est-ce que quand Bruno Rotailleau
15:15dit « il faut que Boilem Sansal soit libéré, la France exige que Boilem Sansal soit libéré
15:19», c'est ça la question qu'on pose.
15:22À la fois c'est contre-productif, mais en même temps ça arrive à un moment où
15:27l'affaire est en train de trouver une issue.
15:31Il le dit depuis le début quand même Bruno Rotailleau.
15:32Il le dit depuis le début, mais enfin je veux dire, pardon, la grande mobilisation
15:35on n'en a pas vu une aussi large et aussi puissante que celle d'hier et qui a eu lieu
15:39parce qu'on sent que justement il y a une issue.
15:42Et ce qui est intéressant dans ce dossier c'est de voir à quel point, comme le disait
15:45très justement Renaud Delis, il y a eu une part, pas seulement les insoumis mais aussi
15:50d'autres à gauche qui ont été au départ un peu réticents à l'idée parce que ça
15:57attrait aux relations entre la France et l'Algérie extrêmement compliquées, associées
16:01aussi aux relations entre la France et le Maroc, sur la situation du territoire disputé
16:05du Sahara occidental et que là-dessus il y a des intérêts politiques et nationaux
16:10divergents ou binationaux et que du coup ça complique le jeu politique et que finalement
16:16Boilem Sansal il était entre guillemets à la main d'une partie de l'échiquier politique
16:22français et que ça s'est largement élargi, ça s'est élargi aussi au moment où effectivement
16:27les choses commencent à arriver, on commence à arriver vers une solution.
16:31Est-ce que ce genre de mobilisation, l'attitude du ministre de l'Intérieur Benoît Taillot
16:36et d'autres peut être contre-productive, pour reprendre la question que vous posiez,
16:39en fait on se pose la question à chaque prise d'otage, c'est-à-dire qu'à chaque fois
16:43qu'il y a une prise d'otage par exemple de certains de nos confrères, on a connu ça
16:47en Afghanistan, en Irak, ailleurs, vous avez des mobilisations comme celle d'hier d'ailleurs
16:52qui visent à essayer d'entraîner l'opinion, à maintenir une forme de mobilisation de
16:57l'opinion autour du sort d'un de nos compatriotes, Boilem Sansal, et puis vous avez dans le
17:03même temps, et c'est indispensable, c'est inévitable, une discussion avec le preneur
17:08d'otages, avec les preneurs d'otages, c'est ce que fait la diplomatie et c'est ce que
17:11fait Emmanuel Macron avec le président Tebboune qui a pris en otage l'écrivain franco-algérien
17:15Boilem Sansal.
17:16À la différence, c'est que là on parle d'un État qui a recours à sa justice.
17:19Non mais c'est un État qui détient de façon totalement arbitraire, c'est une prise d'otage,
17:23il n'y a pas de justice, le procès en question...
17:27C'est pas ce que disaient les Algériens, c'est pour ça.
17:29Oui, mais c'est pas ce que disent les juristes non plus, enfin les vrais, c'est une parodie
17:32de justice.
17:33Il n'avait même pas recours à son avocat, lesquels n'ont pas eu recours au dossier,
17:37quant à l'accusation, c'est un déni d'opinion dont est accusé Boilem Sansal, il est détenu
17:44de façon arbitraire uniquement parce qu'il ne pense pas comme le régime, donc c'est
17:47une prise d'otage.
17:48Donc il faut en fait faire les deux, d'un côté mobiliser effectivement et entretenir
17:52une forme d'émotion et de soutien, je pense que c'est utile et pour le principal intérêt
17:55c'est Boilem Sansal et au-delà, et puis c'est indispensable, et d'où le rôle d'Emmanuel
18:00Macron, discuter avec le premier ordre d'otage, en l'occurrence avec le président Théboune.
18:03Un dernier point, certes c'était un rassemblement communique sur le plan politique, mais il
18:08y avait toujours des absents, qui n'ont pas changé d'avis d'ailleurs.
18:10Les insoumis n'étaient pas là, ils n'avaient pas voté au mois de janvier une résolution
18:13du Parlement européen réclamant la libération de Boilem Sansal, certains s'étaient abstenus
18:18comme Manon Aubry, d'autres avaient carrément voté contre comme Rimer Hassan.
18:20Avec des propos désagréables à l'égard de Boilem Sansal.
18:23Et tout à l'heure votre invité Aurélie Trouvé a expliqué qu'évidemment la détention
18:28de Boilem Sansal était insupportable à ses yeux, elle réclame sa libération, mais d'une
18:34part les insoumis n'étaient pas hier à ce rassemblement prétextant, c'est ce qu'a
18:38expliqué la députée insoumise Aurélie Trouvé, la présence du RN, qui n'était pas à l'origine
18:41de ce rassemblement.
18:42Donc la présence du RN, elle a dit que c'était un principe intangible.
18:45Quand ils sont là, ils n'y vont pas.
18:47C'est un principe un peu moins intangible quand le RN vote les motions de censure des
18:50insoumis, déposées par les insoumis, y compris pour faire tomber le gouvernement Barnier.
18:54Là, ça gênait moins visiblement Aurélie Trouvé.
18:56Et puis juste un dernier point, elle n'a pas répondu lorsque vous lui avez posé la
19:00question.
19:01Il va y avoir une résolution déposée à l'Assemblée nationale pour réclamer aussi
19:03la libération de Boilem Sansal, elle l'a dit, on va discuter au sein du groupe pour
19:08savoir si on va la voter ou pas.
19:10Elle dit j'attends de voir ce qu'il y a dedans.
19:11Ce qu'il y a dedans, je peux vous le dire, il va y avoir la demande de la libération
19:16d'un écrivain détenu de façon arbitraire pour ses opinions.
19:19Je ne vois pas tellement quelles sont les réticences, autre que, en fait, on le sait,
19:22Boilem Sansal ne pense pas comme les insoumis et donc un certain nombre d'insoumis ne défendent
19:27pas Boilem Sansal parce qu'il combat sans relâche l'islamisme, parce qu'il défend
19:32la laïcité et puis parce qu'il récuse la stratégie du pouvoir algérien de cultiver,
19:40d'exploiter la rente mémorielle de la colonisation pour attiser un ressentiment contre la France
19:44et pour affermir ce pouvoir.
19:46Ces positions-là, qui sont parfaitement légitimes et qui peuvent être parfaitement contestées,
19:50elles n'ont rien à voir avec l'exigence de la libération de quelqu'un qui est détenu pour ses opinions.
19:54Juste sur la position LFI, vous faisiez référence au texte européen pour lequel soit ils se sont abstenus,
20:03soit ils ont voté contre.
20:04Eux, ils disent on n'a pas voté pour ce texte parce qu'il y avait certes la libération de Boilem Sansal,
20:09mais il y avait aussi une rupture d'accord entre l'Union Européenne et l'Algérie.
20:13Et nous, ce n'est pas notre rôle de gérer ça en fait, on est contre ça,
20:16on ne veut pas détériorer les relations avec l'Algérie.
20:19Bien sûr, trouvons toujours un prétexte.
20:20Non mais bien sûr trouvons un prétexte, mais de fait ce dossier aussi est devenu de plus en plus
20:27« moisi » parce qu'il y avait des objets politiques qui n'appartenaient pas seulement à la libération de Boilem Sansal.
20:34C'est devenu évidemment une espèce de bras de fer entre la France et l'Algérie,
20:38bien au-delà de ce que j'essayais de dire maladroitement auparavant,
20:41du seul cas de Boilem Sansal qui n'est pas seulement otage de l'État algérien,
20:44mais qui est otage d'une opposition particulière, spécifique entre la France et l'Algérie.
20:49Et moi je regrette que Cécile Collère et Jacques Paris,
20:51qui sont otages d'un autre État qui est celui de l'État iranien, la République Islamique d'Iran,
20:55ne fassent pas l'objet.
20:58Une même mobilisation du ministre de l'Intérieur ?
21:01Ça n'a rien à voir, on ne peut pas mélanger les deux, on est d'accord parce qu'il est un symbole.
21:06Mais enfin ces personnes qui croupissent dans leurs geôles depuis 1049 jours,
21:10dans des conditions absolument épouvantables, surtout vu l'âge de Jacques Paris,
21:14j'aimerais que la France aussi se lève pour réclamer plus fort leur libération.
21:17Message envoyé notamment à Bruno Retailleau.
21:19Merci beaucoup à tous les trois.
21:21Sophie Dravinel, chroniqueuse politique à Public Sénat,
21:24merci à vous Gilles Bernstein, éditorialiste politique à France Info Télé,
21:27merci à vous Bruno, on se retrouve demain ?
21:29A demain !
21:31J'ai eu un doute dans ses yeux !
21:33Toujours !
21:35Les informés du soir, venez là !
21:37J'ai besoin de vous, c'est à partir de 20h les informés du soir !
21:39Avec Agathe Lambret et Jean-Rémi Baudot !