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00:00Merci Séverine d'être avec nous, bonjour.
00:02Bonjour Brigitte et bonjour à votre invité Bruno.
00:06Pour ma part je voulais témoigner, alors vous parliez en introduction
00:11d'abus sexuels et essentiellement dans l'introduction, pardon, sur le plan de l'Afghanie.
00:17Pour ma part je voulais faire un petit témoignage. J'ai été abusée quand j'étais enfant,
00:23pas par la famille, par des voisins
00:26qui me regardaient à l'époque sur une courte période malgré tout, enfin ça a duré un bon mois.
00:33J'avais des voisins de confiance puisque mes parents me confiaient chez eux en fait.
00:37Bien sûr, quand vous dites des voisins, ça veut dire plusieurs personnes ?
00:41Oui, il y a eu plusieurs personnes, alors ça s'est pas déroulé,
00:46je n'aurai jamais l'explication, c'est un pur hasard je pense, mais ça s'est déroulé à la même période.
00:53Mais quand je dis des voisins, ils n'étaient pas enceintes en fait, ça se passait un coup chez l'un, un coup chez l'autre parce que
00:59on était, alors à l'époque, pour faire la petite histoire,
01:03j'avais un petit frère qui était gravement malade,
01:06souffrant, et entre la vie et la mort, qui avait un an, et donc mes parents,
01:11pour aller le voir à l'hôpital, et moi étant jeune, j'avais 7 ans,
01:14eh bien j'étais égarvée par un coup le voisin d'à côté, un coup le voisin d'au-dessus, parce qu'on était en appartement.
01:20Et voilà, et donc ça se passait avec les deux, et pas les deux en même temps, dans la même pièce, au même endroit.
01:25Non, non, je comprends, je comprends bien, et c'est terrible parce que c'est quelque chose qu'on entend parfois, quand un enfant est très très très malade,
01:32c'est l'autre qui trinque, c'est pas, enfin je veux dire, c'est pas la faute de vos parents, ils ne pouvaient pas deviner,
01:39mais en même temps, non seulement vous vous sentez un petit peu
01:44rejeté, parce que vos parents s'occupent forcément beaucoup plus de votre petit frère,
01:49et en même temps, on vous abuse, ça fait, c'est compliqué.
01:54Oui, oui, tout à fait, et puis voilà, la perversité dans tout ça, alors je l'ai compris, évidemment, enfin une fois adulte, et encore même plus tard,
02:02parce que je n'ai parlé à personne du tout pendant des années, des années,
02:06voilà, la perversité, c'est que, bon, les personnes, en l'occurrence qui, eux, étaient adultes, des hommes, enfin les deux étaient adultes,
02:14l'un était très jeune,
02:16de mémoire, il devait avoir 25 ans, quoi, et l'autre, par contre, bien plus âgé, plus de 50 ans passés,
02:23et les deux, bon, forcément me disaient de ne pas en parler, que c'était secret, que c'était notre secret à nous, enfin, etc.
02:30Voilà, donc j'ai probablement trouvé
02:32réconfort, affection de leur part, et
02:36Mais quand vous n'en parlez pas
02:39à vos parents, c'est par peur de les embêter, par honte,
02:44par peur des représailles de la part de vos
02:48de vos prédateurs, qu'est-ce que vous diriez ?
02:51Je pense qu'il y avait à la fois de la honte,
02:55et surtout des représailles, parce que il fallait vraiment le...
02:59Je me souviens d'un, alors l'autre, je me souviens beaucoup moins, mais celui qui était plus jeune, par contre,
03:04je me souviens quand même qu'il me disait, surtout, qu'il ne fallait absolument pas en parler, que c'était notre secret à nous,
03:09et que je ne pouvais rien dire du tout, du tout, donc
03:13Voilà, j'ai souvenir de ça, donc je ne disais rien.
03:16Après, est-ce que je ne disais rien aussi pour pas embellir mes parents, parce que jusqu'à l'époque, je pense qu'ils en avaient assez
03:23avec mon petit frère, et moi qui étais aussi très inquiète pour lui, donc je voulais peut-être pas en rajouter une couche, j'en sais rien.
03:30Après, toujours est-il que toute ma vie, après, je n'en sais rien.
03:34Vous savez, Séverine, je pose la question à Bruno Clavier, qui va le dire mieux que moi, mais quand on est enfant et
03:40qu'on subit des choses comme ça, d'adultes, on ne sait pas très bien, on ne comprend pas très bien, et du coup, on est un petit peu...
03:46Les enfants, en général, ne parlent pas, la majorité des enfants ne parleront pas de ce qui leur est arrivé.
03:54Donc ça,
03:56c'est la première chose, et puis, je voulais juste savoir, vous vous souvenez de la chronologie qui vous a abusé en premier ?
04:05Non.
04:06Vous voyez, parce qu'il y a quelque chose qui est important, ça veut dire qu'en général, quand c'est comme ça, les enfants, ils vont être abusés
04:12une première fois, puis après, ils se sentent donc extrêmement coupables, et en même temps,
04:17ils sont prêts à le refaire, quand il y a quelqu'un d'autre qui est
04:22mal tourné à un autre endroit.
04:25C'est pour ça que j'ai appelé ça le formatage. Vous ne savez pas si c'est le jeune d'abord ou le vieux d'abord, par exemple.
04:31Je pense, alors je ne pourrais pas le certifier à 100%, mais
04:35je pense que malgré tout, c'était quand même la personne la plus âgée qui a commencé.
04:40C'est ce que j'imaginais, quoi.
04:42Et en plus, les enfants se sentent toujours coupables quand ça va mal. Quoi qu'il arrive, les enfants pensent que c'est leur faute, donc...
04:50Voilà, c'est ce que j'allais dire, effectivement. Alors, à l'époque, je n'ai pas de souvenirs de ce sentiment de culpabilité,
04:56mais même si je n'étais pas bien, par contre, le sentiment de culpabilité, l'inculpabilité, en tout cas, je l'ai eu pendant
05:01trois temps derrière.
05:04Ensuite, oui, parce que l'enfant se sent responsable de tout.
05:09Oui, tout à fait, j'ai vraiment culpabilisé très longtemps.
05:12C'est sa survie, de toute façon, d'une certaine manière.
05:16Je veux dire, c'est sa survie dans le sens, Séverine, qu'en se donnant sa responsabilité, c'est-à-dire sa culpabilité,
05:24c'est acceptable. Sinon, c'est inacceptable. On ne fait plus confiance, on ne peut plus faire confiance aux humains.
05:29Oui, oui, très certainement.
05:32Et puis après, la culpabilité qui m'a rongée, c'était la survie, j'entends bien,
05:37puis le fait d'avoir eu deux hommes, enfin, deux hommes aussi, différents,
05:42à un point où je me posais la question pendant des années,
05:45et même parfois aujourd'hui, alors je ne vais pas dire que ça me lente et ça ne me perturbe plus du tout maintenant,
05:50mais au point de me poser la question de savoir si c'est pas moi qui ai provoqué.
05:54Oui, c'est pour ça que je vous ai parlé exprès du formatage, parce que,
06:00si vous voulez, les enfants, quand c'est comme ça, c'est pour ça que, quand on travaille là-dessus avec des personnes adultes, on va s'apercevoir
06:05qu'il y a très souvent trois ou quatre abus, ce qui est assez étonnant.
06:10Ils sont un abus rarement seul, c'est ce que je dis moi dans mes formations.
06:14Et ça vient du quoi ? Ça vient que l'enfant est abusé une première fois,
06:18et ensuite, il aurait tendance à se mettre dans une position de répétition, mais non pas parce qu'il aime ça,
06:25mais pour le résoudre. C'est là où c'est assez compliqué, c'est sa façon de dénoncer et de
06:31le remettre en scène, comme s'il voulait le montrer, vous voyez, ce qui fait que vous avez des
06:35petites filles comme ça, qui sont abusées une première fois, puis qui vont aller carrément, peut-être chercher,
06:41provoquer, et évidemment, elles vont tomber sur un autre prédateur, mais c'est elles-mêmes qui sont presque capables d'aller le provoquer,
06:48mais non pas par perversion, mais comme pour dénoncer, d'une façon
06:52bizarre, avec les enfants, c'est comme ça, c'est spécial les enfants, et je pense justement que c'est ça la question, c'est que vous avez été d'abord
07:02formaté, c'est-à-dire, et ensuite, c'est presque en pilote automatique, l'enfant ne sait plus trop ce qu'il fait, quoi.
07:07Vous allez trouver comme ça, par exemple, des compulsions de masturbation.
07:11Une fois que l'enfant est abusé, il n'arrête pas toute la journée de se masturber, alors on ne comprend pas, quoi.
07:16D'accord, moi, ça n'a pas été mon cas du tout, mais au contraire, encore aujourd'hui, c'est compliqué de m'accepter, de me toucher...
07:22Et bon, j'ai travaillé, aujourd'hui, j'ai bien avancé, voilà, j'ai quand même fait un long chemin, et puis
07:29j'ai compris que j'étais en aucun cas responsable, mais aujourd'hui, je
07:35témoigne, et avec grand plaisir, et notamment, j'en ai parlé, alors bien après, avec beaucoup, beaucoup de
07:42courage, on va dire, pour ma part,
07:43mais j'en ai parlé à toute ma famille pour que vraiment ça n'arrive plus, et dire stop, quoi, à un moment donné, il faut le
07:49communiquer.
07:50Et vous savez ce que sont devenus vos agresseurs ?
07:54Alors, il y en a un, qui était âgé, qui est décédé, il y a très longtemps, très très très longtemps, donc lui, il est décédé,
07:59et l'autre, il est toujours en vie.
08:02Alors, pour la petite histoire, la thérapie les plus chères qui m'a pris des années, parce que, comme j'ai culpabilisé,
08:08je ne voulais pas admettre que c'était de sa faute et pas de la mienne,
08:11donc il m'a fallu beaucoup, beaucoup de séances,
08:15que j'accepte, et que je fasse les démarches, et donc j'ai fini par lui écrire,
08:19parce que je sais où il est, je sais où il habite, voilà, donc
08:22je lui ai écrit, en lui demandant juste qu'il s'excuse, que je ne voulais pas l'enjustice spécialement, etc.,
08:30et je ne demandais pas d'argent, en fait, c'était sûr, tout ça, je voulais être reconnue.
08:35Bon, déjà, rien que ce travail-là, pour moi, ça a été quand même une grande étape, et honnêtement, sur le plan physique,
08:41j'ai senti vraiment une réelle différence par rapport à ça, et alors, je n'ai jamais eu l'occasion de le rencontrer, parce que
08:47s'il n'a pas accepté, je voulais le voir, et qu'on,
08:51enfin, juste, voilà, qu'il me reconnaisse, même si j'étais dans, probablement,
08:56le pique de ma part, mais bon, et
08:59et puis, quelques années après, encore, comme il n'avait pas accepté,
09:02et que je sentais que j'avais besoin d'autre chose, j'ai fini par déposer plein.
09:06Donc, voilà, alors après, il y a eu un
09:10non-lieu, parce que c'était, il y a eu prescription, c'est ça, voilà, donc, même ce qui était, alors, il y a eu la prescription,
09:17je ne suis pas certaine, mais j'ai cru comprendre qu'elle démarrait à 18 ans et pour 30 ans derrière, donc, je n'avais pas 48 ans, mais
09:24en tout cas, il y a eu prescription. Toujours est-il que j'ai quand même été entendue par la gendarmerie, lui, avec, sa famille,
09:30parce que je l'ai su, en fait, j'ai eu échangé avec son épouse, qui, à un moment donné,
09:35qui m'a, au départ, très mal pris, évidemment,
09:39qui m'a
09:41reproché de lui avoir bousillé sa vie, donc,
09:44mais, bon, je lui ai répondu qu'elle avait bousillé la mienne avec, et que, depuis, je me sens bien mieux, voilà.
09:51Comme ça, il y a eu un signalement, et il sera un peu plus surveillé, parce qu'il faut se méfier,
09:57il n'y a rien qui dit d'autant qu'il n'est pas venu pour du tout reconnaître et s'excuser, c'est bien que c'est quelqu'un qui a peut-être fait
10:02d'autres choses dans sa vie,
10:04avec d'autres enfants, ou d'autres personnes, c'est-à-dire que c'est quelqu'un de potentiellement dangereux.
10:09Oui, le tout premier courrier, que j'ai envoyé en recommandé, il m'a réécu aussi vite, enfin, lui, il devient un avocat,
10:16il est passé tout de suite par un avocat,
10:18donc, bon, ce n'est pas nous propager, je ne sais pas exactement,
10:23mais, pour moi, il y a eu une réparation.
10:26Oui, oui, je comprends, mais je crois que c'est important ce que vous venez de dire, pour ceux qui nous écoutent,
10:31on ne porte pas forcément plainte pour soi, mais pour la société, je crois,
10:36c'est ce que vous avez fait de bien, Séverine, parce que
10:42on ne sait jamais.
10:44Vous avez certains prédateurs,
10:46le squarnec, quand il y en a 300, vous voyez qu'un prédateur peut en faire quand même beaucoup de victimes dans une vie,
10:52donc, si on peut l'arrêter avant, c'est bien.
10:56Autant que sa femme était assistante internet, c'est ce qui m'a mis, après, qui m'a déclenché,
11:01mais, quand j'ai su, effectivement, j'ai quand même pris du temps, parce que j'ai culpabilisé, même après, en sachant, le vivant,
11:07que c'était moi qui provoquais, donc,
11:09puis, après, j'ai eu quand même des séances avec un thérapeute vraiment très pro, du coup,
11:16qui m'a fait bien comprendre, et j'ai réalisé, le jour où ma nièce avait 7 ans,
11:20là, vous, moi, c'est arrivé, qu'en revenant ma nièce d'être là, dans une soirée, je me suis dit, mais elle y est pour rien, c'est petite, elle est toute ille en ce moment.
11:26Donc, voilà, c'est là où j'ai eu un flash, pour ma part, donc,
11:31il faut surtout en parler, et puis,
11:34de ne pas rester avec ce secret, même si c'est pesant.
11:36Mais, en tout cas, vous êtes une chouette personne, bravo, Séverine.
11:39Merci beaucoup.
11:40Non, c'est nous, merci de votre témoignage, c'est important, comme je le disais dans l'introduction.