Dans son édito du 15/03/2025, Mathieu Bock-Côté revient sur [thématique de l'édito]
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00:00Vous parlez du meurtre de Crépole, c'est une bonne formule,
00:02je parlerai aussi du Raid, je parlerai aussi de la Razia,
00:06il y avait plusieurs manières, je parlerai jamais de l'Aryx,
00:09il ne faut quand même pas l'oublier.
00:10Alors, qu'est-ce qui s'est-il passé?
00:12On a vu cette semaine surgir cette information
00:15qu'on aurait eu, globalement je le résume en un mot,
00:17on aurait eu un rapport, des informations prouvant véritablement
00:21qu'il y avait une dimension de racisme anti-blanc
00:24au moment du Raid de Crépole,
00:26qu'on comprend que cet élément d'information a été laissé de côté
00:30dans un autre fichier pour ne pas être comptabilisé
00:33dans la lecture officielle des événements.
00:35Donc, on a eu d'ailleurs plusieurs sans-indignés depuis au moins un an,
00:38c'est-à-dire d'un côté, il y avait dans le débat public,
00:40on savait qu'il y avait du racisme anti-blanc,
00:43et de l'autre côté, l'État n'avait pas enregistré ce fait,
00:46ce qui provoque une forme de scepticisme.
00:49Et rappelons-nous comment avait tourné l'histoire de Crépole au fil du temps.
00:52D'abord, on a été frappé par l'événement,
00:54mais ensuite, très rapidement, le récit public a basculé.
00:57Ceux qui voulaient, ceux qui notaient qu'il y avait du racisme anti-blanc là-dedans
01:00étaient les vrais coupables à Crépole
01:02parce qu'ils tendaient à ethniciser la société,
01:05ils tendaient à diviser la société,
01:07à retourner les Français les uns contre les autres,
01:09c'est ce qu'on nous disait.
01:10Donc, si vous notiez qu'il y avait du racisme anti-blanc,
01:12vous étiez le vrai problème.
01:14De la même manière, on s'est beaucoup plus inquiétés
01:16de la bande de militants identitaires
01:18qui avait été manifestée après Crépole en disant
01:21« Ah, ça y est, ce sont les ratonnades,
01:22les ratonnades vont commencer contre les gens de Romance sur Isère. »
01:27Donc, les ratonnades vont commencer, mais c'était faux, c'était faux.
01:31C'est-à-dire qu'il y avait une section de militants identitaires
01:32qui n'était pas très allumée, qui avait été défilée.
01:36Et là, on avait le récit médiatique qui disait
01:37« Ah, les fascistes sont là, les fascistes, c'est le vrai problème. »
01:40Et on faisait disparaître Crépole.
01:42Rappelez-vous, un journaliste, son nom m'échappe,
01:44qui nous avait dit que finalement,
01:46est-ce que Thomas ne l'avait pas un peu cherché?
01:48Est-ce qu'il n'avait pas un peu cherché son mauvais sort, Thomas,
01:51qui est mort à Crépole, comme s'il avait donné un coup de ventre
01:54au couteau qui l'avait tué?
01:55C'est quand même pas mal.
01:57Et aujourd'hui, où en sommes-nous?
01:59Et bien, un an plus tard, plusieurs se disent
02:02« Bon, finalement, l'information a peut-être,
02:03je dis bien peut-être, été dissimulée. »
02:05C'est-à-dire que...
02:06Et pourquoi c'est important de le mentionner ici?
02:09Parce que le commun des mortels, à tort ou à raison,
02:11est persuadé qu'on lui dissimule beaucoup de la réalité aujourd'hui.
02:14Parce qu'on se dit, si on sort ce bout de réalité,
02:18par exemple, sur l'insécurité,
02:19ça va être favorable à l'extrême droite,
02:21ça va faire le jeu de l'extrême droite ou du RN.
02:23Si on parle de cet autre bout de la réalité,
02:25alors ça va faire le jeu, on connaît le discours par cœur.
02:28Donc, le commun des mortels a compris depuis un temps
02:30qu'on dissimule de l'information, consciemment ou inconsciemment.
02:34Il sait qu'on cherche à lui dissimuler ce qui se passe en France.
02:36Il a compris qu'un événement dramatique
02:38qui remet en question le récit du vivre ensemble diversitaire
02:41est un événement qu'il faut traiter comme un fait divers
02:44et en parler le moins possible.
02:45Et le vrai problème, ce n'est pas cet événement,
02:48par exemple, un meurtre, un massacre, un viol.
02:50Le vrai problème, c'est d'en parler et d'ainsi faire le jeu
02:53de l'extrême droite, entre guillemets.
02:55C'est ce qui s'est passé avec Lola, rappelez-vous.
02:57Le service public s'était mobilisé pour nous expliquer
02:58que si on parlait du fait que la meurtrière présumée
03:02était sous le QTF, là, il y avait un vrai problème,
03:05parce qu'on décidait de politiser le fait divers.
03:07C'est arrivé avec Philippine et tant d'autres histoires.
03:09Et de ce point de vue, nous sommes encore à ce moment très particulier
03:11où qui rapporte les événements, les faits,
03:14est présenté comme un danger pour la société.
03:17Alors que ceux qui commettent les crimes…