IA et territoires : les mythes à déconstruire pour réinventer la France

Sud Radio

Avec Christophe Négrier, Country Manager Oracle France et Véronique Torner, présidente de Numeum.  ———————————————————————  ▶️ Suivez le direct : https://www.dailymotion.com/video/x8jqxru  Retrouvez Le Numérique pour tous avec Vanessa Pérez tous les dimanches à 14h30 sur #SudRadio. --- Abonnez-vous pour plus de contenus : http:// ow.ly/7FZy50G1rry  ———————————————————————  ▶️ Suivez le direct : https://www.dailymotion.com/video/x8jqxru  Retrouvez nos podcasts et articles : https://www.sudradio.fr/  ———————————————————————  Nous suivre sur les réseaux sociaux  ▪️ Facebook : https://www.facebook.com/SudRadioOfficiel  ▪️ Instagram : https://www.instagram.com/sudradioofficiel/  ▪️ Twitter : https://twitter.com/SudRadio  ▪️ TikTok : https://www.tiktok.com/@sudradio?lang=fr  ———————————————————————  ☀️ Et pour plus de vidéos du Numérique pour tous : https://www.youtube.com/playlist?list=PLaXVMKmPLMDR4AnvSdAZjJkIhzXsyJ9fd  ##LE_NUMERIQUE_POUR_TOUS-2025-03-23##

Transcript

00:00Sud Radio, le numérique pour tous, Vanessa Pérez.

00:04Bonjour et bienvenue dans le numérique pour tous, l'émission dédiée au numérique,

00:07à l'innovation et à la tech responsable.

00:09Et aujourd'hui nous allons désamorcer les mythes sur l'intelligence artificielle

00:12pour essayer de voir comment cette rupture technologique

00:15peut contribuer à réinventer l'avenir industriel de la France et de ses territoires.

00:19Nous vous ferons découvrir les conclusions d'un tour de France

00:22mené à travers les régions du nord au sud et d'est en ouest

00:25où l'on tente de mieux comprendre son adoption.

00:28Intelligence artificielle et territoire, c'est tout de suite et c'est sur Sud Radio.

00:32Sud Radio, le numérique pour tous, Vanessa Pérez.

00:35Et pour commencer cette émission, nous avons le plaisir d'accueillir Christophe Negrier.

00:39Bonjour Christophe.

00:40Bonjour Vanessa.

00:41Vous êtes donc country manager et vice-président EMEA South Technologies,

00:45leader chez Oracle France.

00:47C'est bien, c'est bien ça la définition ?

00:48Oui, directeur général, ça marche, c'est plus court, c'est France Tech.

00:50Ben voilà, faisons plus simple, faisons plus simple.

00:52Alors juste on rappelle, vos solutions permettent aux plus grandes entreprises

00:55internationales de fonctionner grâce à ce qui s'appelle l'infrastructure

00:58et le stockage des données dans ce que l'on appelle le cloud.

01:01Oui.

01:02Ça va aussi ça ?

01:03Ça va, impeccable.

01:04Vous voulez qu'on le refasse ?

01:05Non, c'est impeccable.

01:06Très bien.

01:07Alors avant de commencer, Christophe, on a tous eu écho de ce sommet international

01:10sur l'intelligence artificielle qui s'est maintenant déroulée

01:12il y a un peu plus d'un mois à Paris.

01:14Pour vous, ça a été une belle opération de communication

01:16pour mettre la France en avant dans un contexte où les véritables héros,

01:19c'est-à-dire ceux qui produisent, sont la Chine et les Etats-Unis

01:22ou alors là aussi c'est un mythe à désamorcer ?

01:24Alors là, pour le coup, je ne suis pas d'accord.

01:26Pour moi, c'est bien plus qu'une opération de communication.

01:29Pour y avoir été, déjà c'est un moment dans lequel il y avait une incroyable énergie.

01:33Je crois que c'est vraiment le point de départ d'une trajectoire,

01:36d'une prise de conscience française mais aussi européenne

01:40de l'importance de travailler ensemble, de créer une logique d'écosystème

01:44avec à la fois les industriels, le monde académique,

01:49avec tous les participants pour vraiment tirer parti de cette révolution industrielle

01:53et peut-être le deuxième point sur lequel je ne suis pas non plus d'accord,

01:56c'est qu'aujourd'hui, la France, c'était à Paris,

01:59on est aussi des champions et vous regardez aujourd'hui

02:04notre capacité à former des profils qui vont devenir les pontes

02:10de l'intelligence artificielle partout dans le monde.

02:12C'est une réalité et il n'y a pas que les Etats-Unis ou la Chine.

02:15Alors comme on est là pour parler vrai et désamorcer certains mythes,

02:18on va dire, on a vu circuler récemment une information

02:22qui disait que l'intelligence artificielle, une requête sur Chadipiti ou autre,

02:26c'était un litre d'eau. Donc un faux ou un toxe ?

02:29Je ne sais pas si c'est un litre d'eau. Par contre, ce que je peux dire,

02:32et on voit les discussions au sommet et à côté,

02:35quand on parle d'intelligence artificielle générative,

02:38il y a une question d'infrastructures.

02:40Ces infrastructures sont coûteuses pour l'environnement.

02:43C'est-à-dire que c'est très important de bien comprendre

02:45qu'à chaque fois qu'on clique sur un bouton,

02:47il y a quelque chose qui se passe derrière et derrière,

02:49c'est de l'électricité, c'est du refroidissement, c'est de l'eau.

02:51Et donc, bien sûr, la technologie s'améliore de plus en plus,

02:55mais comprendre et surtout contrôler ses usages, c'est quelque chose qui est clé.

03:00Alors, comme on est là pour désamorcer des idées reçues,

03:03et vous avez un petit peu anticipé ma troisième question,

03:05cette déferlante de l'IA en termes d'utilisation d'énergie,

03:09est-ce que quand vous accompagnez vos clients, vous les sensibilisez,

03:11ou alors le mur risque d'arriver d'ici deux ou trois ans ?

03:15Je crois que la responsabilité environnementale,

03:18c'est déjà une question qui est centrale chez nos clients.

03:21On le voit, ce n'est plus la 94e page du rapport annuel,

03:24c'est devenu une question de direction générale

03:26sur laquelle toutes les entreprises et les pouvoirs publics ont aussi une stratégie.

03:30Évidemment, l'intelligence artificielle heurte ça

03:32parce que beaucoup de demandes d'infrastructures,

03:34mais en même temps, on voit aussi qu'on a des infrastructures

03:37qui sont de plus en plus performantes.

03:39On a aussi un écosystème, par rapport à ce que je disais tout à l'heure en introduction,

03:43qui est de plus en plus ouvert et qui permet de mettre à disposition

03:46des lieux qui consomment le moins d'énergie possible,

03:52qui permettent de rendre l'utilisation de ces technologies

03:56la plus responsable possible.

03:57Mais ce n'est pas sans impact.

03:59Dire le contraire, c'est un mensonge.

04:01Les collectivités sont obligées de prendre ce chemin.

04:07Est-ce que certaines d'entre elles vont devoir arbitrer

04:09parce que c'est cher de se rééquiper, de changer son infrastructure ?

04:13Comment, là aussi, soit vous les accompagnez, soit elles doivent arbitrer ?

04:16Trois choses.

04:18Déjà, d'une part, la plupart des collectivités ou même des entreprises

04:22vont aller consommer ces services chez des tiers.

04:25Ce n'est pas chacun qui va créer des infrastructures

04:28parce qu'il y a une question de masse critique, une question d'utilisation.

04:31Ça, c'est le premier point.

04:32Le second point, c'est qu'on est encore dans une phase, pour moi,

04:34où la technologie, même si on consomme plus d'un côté,

04:37on permet de consommer moins d'un autre côté.

04:39Je vous donne un exemple.

04:40On a un grand acteur du rail en France.

04:42En utilisant une technologie cloud, c'était la nôtre,

04:47le cas présent, pour son application,

04:49une de ses applications les plus importantes,

04:51avant de la mettre dans le cloud,

04:53elle consommait par an 100 tonnes équivalent carbone.

04:56Après, 3,3 tonnes.

04:59On a fait une mesure, Bureau Vendetta, c'est quelque chose de sérieux.

05:02Quand je dis ça, ce n'est pas que ce qui était fait avant n'était pas bien.

05:05C'est qu'en se transformant d'un côté,

05:07on se libère des marges de manœuvre d'un autre côté

05:09pour pouvoir leverger au maximum ces nouvelles opportunités.

05:14Christophe, la souveraineté, on en parle beaucoup.

05:17Est-ce qu'elle ne prend pas un sens un petit peu différent

05:19aujourd'hui dans le contexte géopolitique que l'on connaît ?

05:22Je pense que le contexte géopolitique, c'est un accélérateur,

05:25un catalyseur de ce qui devrait être fait,

05:27ce qui est fait, partiellement fait.

05:29Aujourd'hui, chaque entreprise ou chaque administration,

05:32chaque Etat doit être capable de créer une carte

05:36de son écosystème et à qui chacun va travailler pour quel cas d'usage,

05:40pour quel type de données, pour quel niveau de sécurité.

05:43Pour moi, il n'est pas nécessaire d'opposer les bons flics aux mauvais flics.

05:47Le sujet, il n'est pas là.

05:48C'est de dire avec qui je vais travailler, pour quel cas d'usage,

05:51à quel moment, en fonction de mes besoins.

05:54On ne fait plus confiance à une seule personne.

05:56D'ailleurs, il n'y a personne aujourd'hui qui est en capacité

05:58d'avoir une réponse technique unique, qui répond à tous les cas.

06:00C'est faux.

06:01Il y a des acteurs européens, il y a des acteurs installés en Europe.

06:04Il y a besoin de tout le monde pour tirer parti pleinement

06:07de cette révolution industrielle.

06:09Christophe, avec la multiplication de consommation de data,

06:12donc la multiplication de datacenters qui vont les stocker.

06:15On nous dit que ces datacenters sont verts,

06:18mais la construction de ces datacenters,

06:21elle va contribuer à alourdir le bilan carbone.

06:26Comment, là aussi, arbitrer entre l'usage et la construction ?

06:31Je ne connais pas de datacenters qui n'ont pas de coût carbone.

06:36Oui, même s'ils fonctionnent avec de l'énergie verte,

06:39même s'ils sont construits de manière plus responsable,

06:41évidemment, ça a un coût.

06:43Il faut le dire.

06:44Chaque fois qu'on appuie sur un bouton, ça a un coût carbone.

06:47On en revient, pour moi, il y a une question qui est vraiment centrale.

06:51C'est l'usage et le cycle de vie, à la fois des applications

06:54et des données dans les entreprises et administrations.

06:56Combien de temps je dois garder ? Pourquoi je dois garder ?

06:58Certes, les intelligences artificielles génératives ont besoin de données

07:01pour être de plus en plus intelligentes,

07:03mais on doit, collectivement, avec l'ensemble des acteurs,

07:07aussi renforcer l'éducation, la prise de conscience

07:11et dire les choses telles qu'elles sont.

07:13C'est la même chose avec son téléphone.

07:15À chaque fois qu'on fait quelque chose avec son téléphone,

07:17qu'on achète un nouveau téléphone, ça a un coût.

07:20Et donc, ce coût, il faut être certain

07:22que la valeur qu'on va tirer de ce que l'on fait est là.

07:25Christophe, on encourage de plus en plus,

07:27que ce soit des acteurs individuels ou industriels,

07:31à mettre les données dans le cloud.

07:33Sauf qu'une fois que les entreprises sont engagées,

07:36elles subissent des augmentations de coûts et de prix à l'heure insue.

07:41Est-ce que c'est quelque chose qu'on peut éviter

07:44pour ne pas impacter la compétitivité de ces entreprises ?

07:47Je ne sais pas si c'est à l'heure insue.

07:49En général, c'est marqué dans les contrats.

07:51Ce n'est pas forcément la Ferris en police 5 qui est en bas du contrat.

07:54Mais plutôt que ça, là-dessus, je suis un peu têtu.

07:58Je crois que faire confiance à de multiples acteurs de cloud, c'est clé.

08:03Faire confiance à des acteurs de cloud avec des profils différents, c'est clé.

08:07Faire confiance aussi à des acteurs

08:09sur lesquels on va créer une compétition qui est saine.

08:12Sur lesquels on va avoir aussi une capacité de retour en arrière.

08:15Sur lesquels on va savoir où nos données sont traitées.

08:17Sur lesquels on va savoir où nos données sont stockées.

08:19Sur lesquels on va savoir où nos données vont.

08:21Ce sont des sujets qui sont extrêmement importants.

08:24Et qui évitent ce type de péripéties.

08:29Où on est obligé d'acheter une loupe pour regarder la police.

08:32Tout en bas, avec le côté de la Petit Pâtisserie.

08:34C'est donc la loupe la solution. On va le noter.

08:36Christophe, on est en mesure, avec cette frénésie sur l'intelligence artificielle

08:40et l'intelligence artificielle générative,

08:42de commencer à mesurer le retour sur investissement des entreprises qui s'y engagent ?

08:47Je crois qu'aujourd'hui on est vraiment en train d'effleurer la surface

08:52de ce qu'on va être capable de réaliser.

08:55Je pense que, je le disais tout à l'heure, j'ai employé le mot de révolution industrielle.

08:58Je pense que c'est vraiment le cas.

08:59Aussi bien dans l'industrie, dans les services.

09:02Et il faut être encore une fois assez direct.

09:04Toute révolution industrielle a des impacts sur notre société.

09:09Sur notre façon de travailler.

09:11Sur les emplois disponibles.

09:14Il y a un enjeu de formation, de faire évoluer les compétences.

09:18Un enjeu éducatif qui est central pour moi aujourd'hui,

09:23dans les années qui vont venir.

09:25Parce que ce que l'on fait, ce n'est pas une question de retour à l'investissement financier.

09:28Là, on a affaire à quelque chose de très différent.

09:31Vous venez de toucher ce qui est essentiel, l'humain.

09:33La formation et les compétences, vous avez un coup d'avance chez Oracle.

09:36Déjà, est-ce que vous pourriez nous partager concrètement

09:39ce qui pourrait inspirer des entrepreneurs d'entreprises de taille plus petite ?

09:42Je pense que, déjà, d'avoir un discours de vérité avec ses salariés,

09:47sur lequel il faut dire les choses telles qu'elles sont.

09:49Avec les bons côtés et les côtés sur lesquels apportent leur lot de challenges.

09:53Et c'est ce qu'on essaye de faire chez Oracle.

09:55Ces enjeux de formation, pour nous, industriels, de la donnée, du cloud,

10:00on est un acteur central sur ces enjeux d'intelligence artificielle générative

10:04au niveau des infrastructures.

10:06C'est un énorme pivot aussi des compétences de nos salariés.

10:10Donc, on n'est pas, quelque part, privilégié par rapport à d'autres.

10:13On a des plans de formation, chaque trimestre, pour l'ensemble des populations,

10:17qu'elles soient techniques, qu'elles soient commerciales, qu'elles soient supports.

10:20On voit aujourd'hui l'impact que ça peut avoir sur nos propres façons de faire,

10:25comment on développe nos solutions aujourd'hui,

10:27comment on sécurise notre cloud.

10:29Les enjeux d'intelligence artificielle générative,

10:31elles sont là, à nos côtés.

10:33Alors, aujourd'hui, pas pour nous remplacer,

10:35pour nous augmenter, pour nous rendre plus efficaces,

10:38pour nous rendre plus sécurisés, plus intelligents,

10:40et nous libérer du temps pour faire d'autres choses.

10:42Pour nous augmenter de manière éthique.

10:44Merci beaucoup, Christophe Négrier.

10:45Je rappelle que vous êtes directeur général d'Oracle France.

10:48Restez avec nous, on marque une courte pause

10:50avant de découvrir les coulisses du Tour de France de l'intelligence artificielle

10:54et mieux comprendre comment nos territoires appréhendent cette révolution technologique.

10:58Le numérique pour tous spécial IA et territoire,

11:01ça continue dans quelques instants et c'est sur Sud Radio.

11:03Sud Radio, le numérique pour tous, Vanessa Pérez.

11:06Et pour continuer cette émission spéciale,

11:08l'intelligence artificielle et territoire,

11:10nous avons le plaisir d'accueillir Véronique Torner,

11:12présidente de Numéum.

11:14Véronique, bonjour, on est ravis de vous avoir en plateau

11:16parce que beaucoup de vos pépites viennent régulièrement nous voir.

11:18Vous n'étiez pas encore venue, donc voilà, c'est chose faite aujourd'hui.

11:21Numéum, en quelques mots ?

11:22Alors déjà, bonjour Vanessa et merci pour cette invitation.

11:25Numéum, en quelques mots, on est le syndicat patronal

11:28et l'organisation des professionnels du numérique en France

11:30et on rassemble 2500 entreprises en France.

11:35On compte à peu près 30 000 acteurs du numérique en France.

11:38Donc avec 2500, nous on pèse 85% du chiffre d'affaires du secteur.

11:42Donc on est très représentatif de l'écosystème numérique français.

11:46Alors comme vous avez été également très impliqué dans ce sommet

11:49sur l'intelligence artificielle qui s'est déroulé il y a un mois,

11:51je le disais en introduction,

11:53quel est votre retour d'expérience de votre côté ?

11:55Ah, ça a été une très belle expérience ce sommet.

11:58On ne peut pas le résumer finalement aux quelques jours du sommet.

12:02Il y a eu une aventure qui a bien démarré en amont

12:05avec ce Tour de France de l'IA qu'on a engagé avec le MEDEF

12:09et puis qui continue encore aujourd'hui avec des annonces,

12:12avec des actions très concrètes.

12:14Donc c'est une très très belle aventure,

12:15c'est une très belle opportunité pour la France

12:17et je pense que pour l'ensemble des entrepreneurs

12:20et pas uniquement les acteurs du numérique,

12:22ça a été un moment d'enthousiasme et d'une grande fierté

12:25qu'on ait pu accueillir ce sommet international ici en France.

12:29Alors très concrètement, ce sommet a été précédé de votre côté

12:32par un Tour de France qu'on vous le disait,

12:34organisé en collaboration avec le MEDEF.

12:37Quel est là justement ce que vous avez pu observer

12:39dans les territoires sur l'adoption de l'IA,

12:41l'appréhension de l'IA ?

12:42Ça c'est intéressant d'avoir votre vision terrain.

12:45Alors c'était important de le faire ce Tour de France de l'IA,

12:47d'abord parce que le sommet se passait à Paris.

12:50C'est un sommet international,

12:51donc c'était normal qu'il se passe à Paris.

12:53Il était très très concentré en fait en région Île-de-France.

12:57C'était important pour nous d'aller dans les territoires

12:59parce que les territoires c'est une grande priorité

13:01et pour le MEDEF et pour nous Numéom.

13:0390% des décisions se passent dans nos territoires.

13:07Au sein de Numéom, 50% de nos adhérents sont dans les territoires.

13:10Donc c'était vraiment important d'aller faire ce Tour.

13:13Pourquoi cette urgence aussi ?

13:15Parce qu'aujourd'hui la France a plein d'atouts sur l'IA,

13:22mais quand même on a un taux assez faible d'adoption d'IA

13:27auprès des acteurs économiques.

13:29Concrètement Véronique, j'aimerais savoir,

13:30en Occitanie, en région PACA, en région Nord,

13:32est-ce qu'on appréhende l'IA différemment ?

13:35Alors il y a les mêmes questions, d'accord.

13:38Les grandes questions c'est quoi ?

13:39On va perdre nos emplois ?

13:41Non, les grandes questions là aujourd'hui,

13:43je pense qu'on a gagné en maturité,

13:45je pense qu'on n'est plus sur le sujet

13:46en fait ça va détruire des emplois,

13:48mais plutôt en fait ça va nous augmenter.

13:50Moi j'aime bien parler d'intelligence augmentée

13:52et pour les chefs d'entreprise,

13:54il y a une prise de conscience,

13:56ce n'est pas le sujet du directeur informatique,

13:58c'est bien le sujet de la direction générale

14:00et de tous les métiers au sein de l'entreprise.

14:03Je pense que l'intelligence artificielle,

14:05ça concerne toutes les entreprises,

14:07petites, moyennes, grandes,

14:09tous les secteurs d'activité,

14:10tous les territoires

14:11et toutes les compétences au sein de l'entreprise.

14:14Vous avez le sentiment qu'il y a un retard à l'adoption ?

14:16Alors il y a un retard à l'adoption,

14:17c'est ce que je voulais vous dire,

14:19il y a un sondage qui a été fait au niveau européen

14:22et sur les 27 pays européens,

14:24la France est avant-dernier de la classe

14:26avec un taux d'adoption aujourd'hui qui est à 10%

14:28là où le meilleur de la classe qui est le Danemark

14:30est à 28%.

14:32Et l'Europe s'était fixée comme objectif,

14:34ils ont organisé une trajectoire

14:37sur l'intelligence artificielle,

14:39un objectif dans la boussole numérique,

14:41c'est l'objectif qu'il y a 2030

14:43qu'on soit à 75% de taux d'usage dans les entreprises.

14:45Donc on en est encore loin.

14:47Alors quand je vous dis ça, vous pourriez dire

14:49c'est pas très positif.

14:50C'est pas très positif, je le fais bien.

14:53Mais en fait, je pense que ce sommet,

14:56ça a été justement l'occasion

14:58d'une prise de conscience énorme

15:00et de la possibilité de faire un rebond.

15:02Toutes les entreprises qu'on a rencontrées

15:04dans ce Tour de France

15:05ont pris conscience des différents cas d'usage

15:07qui étaient à leur portée,

15:09des bénéfices que pouvait apporter aussi

15:11cette intelligence artificielle

15:12en termes de productivité, de compétitivité

15:14mais également de transformation.

15:16Ça ouvre des accès à des modèles économiques différents

15:19comme a pu le faire l'Internet à une époque

15:21avec les plateformes.

15:22Là, l'intelligence artificielle,

15:23ça ouvre un champ des possibles qui est incroyable.

15:25Parce que c'est le comment.

15:26Les patrons s'interrogent sur comment.

15:28Moi aussi, je veux participer à cette révolution,

15:30cette rupture technologique

15:31mais je ne sais pas par où commencer.

15:33Donc si on parle de cas d'usage très concrètement

15:35pour justement illustrer ce que vous êtes en train de dire.

15:38Alors je vous en ai...

15:39Volontiers.

15:40Je vous en ai quelques-uns en fait.

15:42Par exemple, en Normandie, la société Le Galet

15:44qui est dans la quincaillerie professionnelle.

15:47Et donc là, elle utilise en fait l'intelligence artificielle

15:50pour l'optimisation de ses stocks.

15:52Et ça lui permet d'une amélioration de sa fiabilité,

15:55de ses prévisions,

15:56l'optimisation de la logistique

15:57avec 15 000 colis envoyés par jour.

15:59Donc là, on est vraiment sur une entreprise,

16:02une petite entreprise.

16:03Mais je vais peut-être vous donner un autre exemple.

16:05Par exemple, sur les aéroports de Marseille-Provence

16:09où là, c'est la gestion des infrastructures.

16:12C'est une meilleure anticipation des besoins d'infrastructures,

16:15réduction des coûts d'investissement

16:16liés à l'extension des parkings.

16:18Et l'IA a permis d'analyser 15 ans de données.

16:21Et donc ça, par exemple, sont des exemples très concrets.

16:24Donc on a pu voir sur ce Tour de France

16:25à la fois des cas d'usage sur des toutes petites entreprises,

16:28des ETI et des grands groupes.

16:30Et à chaque fois, la possibilité en fait

16:32d'améliorer en fait sa productivité

16:34et parfois même en fait désouvertir de nouveaux modèles.

16:38Par exemple Schneider Electric

16:39qui grâce à l'intelligence artificielle aujourd'hui

16:41à des nouveaux modèles économiques

16:44autour de l'énergie, la décarbonation.

16:47Et donc ça veut dire quoi ?

16:48Que le patron, le directeur des services informatiques

16:50doit un petit peu revoir son modèle économique

16:53dans les mois ou dans les années qui suivent

16:54et là se renseigner, faire des appels d'offres ?

16:56Comment vous les accompagnez justement

16:58sur cette entrée dans cette nouvelle voie ?

17:01Alors c'est vrai qu'en fait,

17:02quand on a fait ce Tour de France,

17:04c'est vrai qu'on a vu en fait

17:06qu'il y avait une attente assez forte

17:10des directions en fait des entreprises,

17:13des DRH, des directeurs commerciaux,

17:17évidemment des DSI.

17:18Et c'est vrai qu'aujourd'hui,

17:19il y a une inquiétude,

17:20c'est comment appréhender en fait ce sujet.

17:22Donc on doit les accompagner en fait,

17:24les acteurs économiques dans cette adoption

17:26sur différentes thématiques.

17:27Déjà, identifier avec eux les bons cas d'usage

17:30parce qu'un cas d'usage n'est pas forcément

17:32transportable d'une entreprise à une autre.

17:34Donc ça, il y a tout un travail de conseil

17:38sur les cas d'usage.

17:39Identifier les bonnes solutions,

17:41des solutions qui peuvent être sur-étagères,

17:43mais souvent en fait,

17:45on intègre toute une chaîne

17:47avec différents agents d'intelligence artificielle

17:50qui permettent réellement de, je dirais,

17:53d'optimiser des processus complexes.

17:55Et puis après, il y a évidemment le déploiement

17:57de ces cas d'usage à échelle dans des entreprises.

18:00Donc il y a besoin d'être accompagné.

18:01Et ça, c'est vrai que ce sont nos entreprises

18:03chez Numéum qui sont en capacité

18:05d'accompagner les acteurs

18:07dans le développement d'intelligence artificielle.

18:09Mais là, on voit Véronique, en vous écoutant,

18:11que cette transition numérique,

18:12c'est une nouvelle transition numérique.

18:14À l'heure où on parle de réindustrialisation,

18:16comment les deux peuvent coexister intelligemment ?

18:18Parce que les patrons, on va dire,

18:21sont confrontés à de nouveaux défis tous les jours.

18:23Un défi vient en supplanter un autre.

18:25Comment on fait pour agréger tout ça ?

18:26Alors, de toute façon, l'industrie du futur,

18:29elle est numérique et elle est aussi responsable.

18:32C'est un mot qui est important.

18:33On en a parlé juste avant.

18:35Je suis très attachée aux numériques responsables.

18:38Je crois que c'est une voie que doit développer l'Europe,

18:41ce numérique responsable.

18:42Et donc, sur l'industrie,

18:44l'intelligence artificielle,

18:46c'est un levier fantastique de réindustrialisation

18:48en France, dans nos territoires.

18:50Ça va permettre d'optimiser les processus.

18:53Ça va permettre de décarboner.

18:56Donc, en fait, c'est le numérique en XXL.

19:00Véronique, on parle de ces superpuissances

19:02américaines, chinoises et maintenant saoudiennes

19:04dans l'intelligence artificielle.

19:05Vous, votre combat chez Numéum,

19:07on peut encore espérer faire de l'Europe un champion

19:11qui a son rôle et sa part de voix dans ce débat ?

19:14Alors, évidemment que moi, j'ai pleine confiance

19:17pour que l'Europe puisse trouver sa place

19:19aujourd'hui dans cet échiquier international

19:22de l'intelligence artificielle.

19:23Énormément d'atouts, énormément de talents,

19:26énormément d'entreprises aujourd'hui

19:30qui ont de l'expertise sur l'intelligence artificielle.

19:33Maintenant, pour qu'on puisse réellement

19:36trouver notre place et qu'on soit parmi les champions,

19:39il faut qu'on développe une politique industrielle

19:42européenne. L'Europe revient au premier plan.

19:45On ne peut pas raisonner qu'à l'échelle de la France.

19:47Donc, il faut avoir un raisonnement qui soit

19:49européen et développer une politique industrielle.

19:51Aujourd'hui, l'Europe, ce que nous avons fait

19:53ces dernières années, c'est plutôt une politique

19:55sur la réglementation, définir le cadre d'un marché.

19:59C'est important de définir un cadre de marché

20:01qui permettait aux 27 de pouvoir jouer avec

20:04les mêmes règles. Mais maintenant, il faut passer

20:06à l'étape suivante et il faut accélérer.

20:08Il faut avoir une politique industrielle

20:10avec des investissements sur les compétences.

20:12Et puis, il faut jouer collectif et donc

20:16faire émerger des champions qui sont européens.

20:18Et pas uniquement se dire que chaque pays

20:20doit faire émerger ses propres champions.

20:22On n'a pas le sentiment que cette volonté,

20:24ce désir systématique de régulation

20:26qui est la patte de l'Europe, pour respecter

20:28certaines valeurs, commence un peu à avoir

20:30limite à nous freiner et à ne plus nous permettre

20:32d'être dans une course un peu frénétique

20:34comme celle qui est en train de se dessiner ?

20:36Clairement, en fait. Nous, on a identifié

20:38que pour les entreprises du numérique,

20:40il y avait eu 70 textes réglementaires

20:42pour nos entreprises. Donc, c'est énorme.

20:45C'est indigeste. Donc, aujourd'hui, en effet,

20:48il y a trop de réglementations. Et d'ailleurs,

20:50l'Europe en a pris conscience. Avec le rapport Draghi

20:52et puis avec la géopolitique actuelle,

20:54il y a une prise de compréhension très forte.

20:56On est d'ailleurs dans une trajectoire de simplification.

20:58Tout l'enjeu, c'est de le faire

21:00très, très, très rapidement.

21:02Il y a une vision du numérique en France,

21:04puisque vous fédérez justement les principaux acteurs.

21:06Y a-t-il une vision ? Vous allez me dire

21:08oui, sûrement. Mais quelle est cette vision ?

21:10Alors, oui, il y a une vision, déjà politique

21:12et qui n'est pas nouvelle, puisque

21:14dès 2018, il y a eu

21:16le rapport Villani, puis ensuite,

21:18on a eu le rapport Anne Bouvreau-Philippe Aguillon.

21:20Il y a le sommet. Donc, il y a une vraie

21:22volonté politique, une vraie vision

21:24politique en France.

21:26Il faut qu'aujourd'hui,

21:28elle soit, comme je l'ai dit précédemment,

21:30orchestrée avec une vision

21:32qui soit européenne. Et puis, au niveau

21:34des entreprises,

21:36aujourd'hui, on a un écosystème qui est très, très riche.

21:38Je vous ai dit, il y a à peu près 30 000 entreprises du numérique.

21:40On est une quarantaine d'associations

21:42du numérique en France.

21:44Donc, c'est très positif, parce qu'on est

21:46très foisonnant, très dynamique, mais à la fois,

21:48on est très dispersé. Et donc, un des enjeux

21:50que nous portons chez Numeub, mais avec

21:52l'ensemble des associations

21:54françaises, c'est de se rassembler

21:56pour former une équipe de France du numérique

21:58qui soit puissante et impactante.

22:00Véronique, pour conclure, vos trois priorités

22:02pour 2025, pour développer cette IA

22:04responsable, comme vous le dites, et accompagner les PME ?

22:06Alors, c'est continuer

22:08à accompagner les entreprises

22:10dans l'adoption de l'IA, parce qu'aujourd'hui,

22:12on est en retard, donc il faut

22:14accélérer. Ça, c'est la première chose.

22:16Donc, on va continuer à faire des tours de France

22:18de l'IA. Là, il y a la CCI qui va

22:20engager de nouveau un tour de France.

22:22Certainement, avec le MEDEF, on va poursuivre

22:24nos initiatives. Ça, c'est le premier point.

22:26Deuxième point, c'est faire émerger

22:28quand même des champions français

22:30et européens. Et donc, ça, on travaille

22:32avec nos homologues européens

22:34pour faire émerger

22:36cette filière européenne.

22:38Et puis, le troisième point, c'est

22:40l'IA responsable. Il faut une IA qui soit

22:42inclusive, une IA de confiance

22:44et qui soit respectueuse

22:46des enjeux environnementaux et qui place

22:48l'humain au cœur de tout.

22:50Merci beaucoup Véronique Turner. Je rappelle que vous êtes présidente

22:52de Numéum. Le numérique pour tous, c'est fini

22:54pour aujourd'hui. Je rappelle que vous pouvez retrouver

22:56toutes nos émissions en podcast sur l'application

22:58Sud Radio et sur vos réseaux sociaux

23:00préférés. On ne vous dira jamais assez.

23:02Merci pour votre fidélité. Il est temps pour moi

23:04de vous souhaiter une excellente fin de week-end

23:06et de vous dire à la semaine prochaine.

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