Avec Charline Goutal, entrepreneuse, CEO Naïa, The Human Hack et Arbia Smiti, entrepreneuse, CEO Rosaly.
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00:00Sud Radio, le numérique pour tous, Vanessa Pérez.
00:04Bonjour et bienvenue dans le numérique pour tous, l'émission dédiée au numérique,
00:07à l'innovation et à la tech responsable et aujourd'hui on va parler de succès mais
00:12aussi d'échec car oui l'échec c'est la signature de ceux qui osent, de ceux qui essayent,
00:17qui tombent et au final qui se relèvent et finissent par réussir.
00:20Grâce à nos deux invités qui vous le verrez reviennent de très très loin, vous découvrirez
00:25comment transformer les épreuves en opportunités, comment garder le cap malgré les vents
00:29contraires et comment surtout protéger sa santé mentale.
00:33Le numérique pour tous spécial échec et succès dans la tech, c'est tout de suite
00:36et c'est sur Sud Radio.
00:37Sud Radio, le numérique pour tous, Vanessa Pérez.
00:41Et pour commencer cette émission j'ai le plaisir d'accueillir une entrepreneuse qui
00:45s'est battue corps et âme pour réussir à faire sa place et qui surtout revient de
00:49très très loin malgré son jeune âge, Charline Goutal, bonjour.
00:52Charline, vous dirigez aujourd'hui l'entreprise The Human Act et vous allez nous en parler
00:57dans quelques instants.
00:58Alors vous avez démarré votre aventure entrepreneuriale en 2012 avec une idée audacieuse, lancer
01:03une marque de lingerie féminine fabriquée en France.
01:06J'aimerais savoir comment a commencé cette aventure et qu'est-ce qui vous a motivé
01:11justement à disrupter un petit peu ce marché ?
01:12Alors deux choses, la première c'était vraiment une image de la femme qui était
01:17hyper sexualisée sur le marché de la lingerie et que dans lequel je ne me reconnaissais
01:21pas forcément et j'avais envie d'insuffler vraiment un vent de légèreté en fait, d'audace,
01:27de fun dans ce marché-là et puis le deuxième c'est que quand je me suis lancée en 2012-2013,
01:33la lingerie ne se vendait pas encore véritablement sur internet, c'était un peu un canal poubelle.
01:36Donc on faisait du déstockage de lingerie sur internet mais il n'y avait pas les marques
01:40installées comme aujourd'hui, ça paraît faux, mais qui vendaient de façon qualitative
01:44via le digital.
01:46Et donc j'étais une des premières marques qu'on appelle digitales natives à vendre
01:52de la lingerie purement en ligne.
01:53Donc là vous faites évoluer la marque et j'ai envie de dire, c'est le drame ?
01:57Oui alors ça a duré dix ans quand même et on a pu se développer outre le canal du
02:03digital mais on a développé des pop-up stores, donc c'est des magasins éphémères en fait
02:08sur quelques mois.
02:09Ensuite on a développé le multi-marques, donc on a été dans des boutiques multi-marques,
02:15on a vendu aussi dans des centres commerciaux prestigieux en Asie, en Chine notamment et
02:22aux Etats-Unis.
02:23Ensuite on a été aussi aux Galles Lafayette, BHV, voilà, etc.
02:26Et on a ouvert finalement nos deux boutiques, notamment un flagship Rue Vieille du Temple
02:32à Paris.
02:33Et en fait là on a pris une...
02:35Là on est en quelle année ?
02:37On est en...
02:38On est en 2017.
02:39D'accord.
02:40Et 2017-2018, et là a commencé les grèves SNCF, donc il y a commencé à y avoir pas
02:47mal de choses, pas mal de manifestations à Paris.
02:50Ensuite on a eu les Gilets Jaunes qui ont duré un certain temps, qui ont clairement
02:56abîmé le retail français, donc beaucoup moins de trafic dans les boutiques et ça
03:01quel que soit le marché en fait.
03:03Et ensuite le Covid qui là m'a tué en fait tout simplement et ça a été très compliqué
03:11de faire face à une conjoncture.
03:13En fait c'était vague après vague et quand on est une petite boîte on n'est pas en capacité
03:18de supporter autant de mouvements.
03:21Et là qu'est-ce qui se passe ? Parce que c'est un petit peu votre bébé, toutes ces
03:23entreprises, c'est vague, les unes après les autres vous dites je vais continuer coûte
03:28que coûte, alors vous avez une confiance qui s'érode, ça devient difficile et ça
03:32vous affaiblit psychologiquement.
03:33Alors ce qu'il faut savoir c'est que j'avais un associé qui est parti une semaine après
03:39mon accouchement, qui était en 2019, donc déjà ça a commencé un peu là j'ai envie
03:42de dire, le drame entre guillemets, parce que je me suis retrouvée avec un petit bébé,
03:46un mari entrepreneur et à devoir tout gérer toute seule, tout ça en ayant mal au ventre,
03:52donc ce n'était pas évident et ensuite j'avais quand même 15 actionnaires à gérer, j'ai
03:57fait trois levées de fonds donc ça demande quand même énormément d'énergie, j'avais
04:01une quarantaine de collaborateurs avec deux boutiques à gérer donc ça s'est fait petit
04:05à petit, j'ai tenu, tenu, tenu et puis au bout d'un moment c'est la santé qui claque
04:08en fait.
04:09Et là on commence à rentrer dans des moments de panique, on a du mal à s'occuper de son
04:14enfant, on ne voit plus son mari, tout part un peu dans tous les sens et c'est difficile
04:20de garder le cap et à un moment donné ça ne se fait pas du jour au lendemain, franchement
04:25c'est insidieux, on essaie de trouver plein de solutions en permanence sauf qu'en fait
04:30ça fait déjà dix ans que tous les jours on trouve des solutions et au bout d'un moment
04:34on est juste épuisé, mais épuisé et quand le sort s'acharne avec tous ces mouvements
04:40qui se sont passés, plus mon associé, franchement on est épuisé, on tombe quoi.
04:45On doute là à ce moment là ?
04:46Quand on est entrepreneur on doute tous les jours, c'est le propre de l'entreprenariat,
04:51après la capacité à outrepasser le doute et à rester optimiste, c'est ça qui fait
04:55qu'on arrive à continuer en tant qu'entrepreneur.
04:57Alors très concrètement, vous touchez un petit peu le fond, c'est comme ça qu'on
05:01appelle les choses ?
05:02Ah oui, on touche le fond.
05:03On va le dire aussi.
05:04Comment on fait pour trouver les ressources pour remonter ? Est-ce qu'on se dit il y a
05:07toujours de la lumière au bout du chemin ou alors on est accompagné ? C'est quoi
05:11ce qui se passe dans votre tête à ce moment là alors que vous avez quand même un bébé
05:13et vous avez un mari, mais cette léthargie intellectuelle et psychologique qui est ce
05:19qu'on appelle le burn-out, comment vous arrivez à le surpasser ?
05:21C'est très dur, franchement il y a plusieurs phases, la première phase c'est une phase
05:27où on se sent tomber, quand il y a tout le process de liquidation finalement, quand on
05:32dépose le dossier avec son avocat de cessation de paiement, on se retrouve au tribunal, on
05:37passe devant onze magistrats qui jugent si la décision allait faire ou pas, et franchement
05:43quand je suis rentrée au tribunal de commerce, que j'ai vu les magistrats en robe noire,
05:47etc.
05:48Je me suis dit mais c'est pas possible, je ne suis pas une criminelle, qu'est-ce que
05:51j'ai fait ? J'ai juste vécu ma passion et fait tout ce que j'ai pu pour y arriver et
05:56je n'ai pas réussi, j'ai fait des erreurs, c'est une accumulation de plein de choses,
06:00mais je ne mérite pas ça.
06:01Je l'ai vécu vraiment comme un gros échette, comme une grosse claque, et je me rappelle
06:06être sortie du tribunal en ayant la sensation de porter une casquette où il y avait marqué
06:11« Loser ». Vraiment où tout le monde, j'avais l'impression que je me baladais dans la rue
06:14et tout le monde me jugeait, me regardait, c'était un peu celle qu'on montrait du
06:18doigt.
06:19Puis en fait c'est faux, ça c'est faux, je n'ai tué personne, je suis restée droite
06:23dans mes bottes tout au long, j'ai été hyper honnête, ça s'est très bien passé
06:26avec mes actionnaires, avec mes collaborateurs, et finalement j'ai rebondi très très vite
06:31puisque j'ai été chassée très rapidement, et en plus la marque a été rachetée par
06:35un groupe américain.
06:36Vous avez rebondi toute seule ou cette force vous l'avez trouvée en vous ? Vous avez
06:41été accompagnée, comment on fait pour basculer justement et retrouver un cours positif des
06:44choses dans sa tête ?
06:45Ce qui n'était pas évident c'est qu'on était en plein Covid, donc je me suis retrouvée
06:49effectivement quand même très très seule, mon mari à mes côtés évidemment qui a
06:53été un énorme soutien, ma famille, mes amis, mais finalement je ne pouvais pas les
06:57voir aussi physiquement, donc j'étais très isolée, et en fait on se rend compte quand
07:02on a planté sa boîte qu'il y a plein de gens qui ne sont plus dispo après le Covid,
07:08mais d'autres entrepreneurs avec qui on avait l'habitude de déjeuner, de dîner, de prendre
07:11des cafés pour échanger des tips, plein de choses business, et en fait ils ne sont plus
07:17dispo.
07:1890% ne sont plus dispo, on ne représente plus un intérêt pour eux, et c'est vrai
07:23que c'est assez étrange, parce que ce n'est pas dit franchement, mais juste les gens n'ont
07:28plus de temps pour nous, on n'a plus d'intérêt.
07:30Vous n'existez que par rapport à ce que vous leur apportez en fait.
07:32Voilà, exactement, et c'est vrai que là j'ai pas mal d'échantillons, ça m'a fait
07:34une claque parce que je pensais que c'était quand même plus authentique dans le monde
07:37des entrepreneurs, et en fait ça ne l'est pas véritablement, évidemment il y a des
07:40exceptions, et ça m'a rapprochée avec certains entrepreneurs, mais c'est vrai que dans l'écosystème
07:45au global, je réapparais en ce moment parce que je relance une boîte.
07:49Alors justement, cette combativité depuis 2024, vous l'avez remise au service d'une
07:53entreprise qui s'appelle The Human Hack, quel est le concept justement de cette nouvelle
07:58aventure ?
07:59Alors l'idée de The Human Hack, c'est vraiment le bilan de toute mon expérience vécue et
08:04traversée.
08:05Ce qu'il faut savoir, c'est qu'après j'ai été trois ans en salariat après avoir liquidé
08:08ma société au sein d'un grand groupe, au comité de direction, et ensuite j'ai repris
08:12mes études en neurosciences et naturopathie, et fort de tout ça, j'ai décidé de rallier
08:18deux mondes, de créer un pont entre la santé et le business, parce que c'est vraiment ce
08:22qui m'a manqué moi, et je me suis rendue compte que j'avais perdu mon équilibre, ma
08:26santé, et qu'on ne pouvait pas être dans la performance tant qu'on n'était pas en
08:30santé.
08:31Non pas malade, mais pas en pleine santé, ça c'est une grande différence.
08:33Être en santé, ce n'est pas ne pas être malade juste, c'est être au maximum de ses
08:36capacités cognitives notamment et physiologiques, et ça, ça m'a permis au travers de mes études
08:41de creuser ce sujet-là et de donner une nouvelle définition, une nouvelle perspective au mot
08:46performance.
08:47Finalement, qu'est-ce que c'est la performance ? C'est être au maximum de ses capacités
08:50tout en restant dans son écologie, en ne puisant pas éternellement dans ses réserves
08:54et un jour, boum, la lumière s'éteint, c'est terminé, on tombe et après il faut des années
08:57pour se reconstruire, chose que j'ai vécue évidemment, et du coup, en allant accompagner
09:02les dirigeants de façon holistique pour qu'ils se rendent compte de l'impact de leur santé,
09:06comment fonctionne leur physiologie, leur cerveau, et comment leur prise de décision
09:10est impactée par leur hygiène de vie, ça donne du sens.
09:14Moi aujourd'hui, à travers The Human Hack, j'ai un média, donc un podcast, vous l'avez
09:19mentionné, The Human Hack, on l'a sur YouTube et toutes les plateformes d'écoute, et aussi
09:24j'accompagne les dirigeants au travers d'un coaching qui est totalement global au point
09:29de vue business pur et aussi santé holistique, je fais des conférences en entreprise et
09:35je suis en train de travailler sur l'ouverture d'un incubateur pour les entreprises biomimétiques.
09:39Alors Charline, comme tout le monde n'est pas dirigeant, mais tout le monde a des projets,
09:43tout le monde a une entreprise avec un grand E, qu'on soit maman, bénévole, ou entrepreneur
09:48ou dirigeant, c'est quoi le conseil en une minute que vous souhaiteriez leur partager
09:52par rapport à votre expérience ? Il y a trois clés qui sont hyper importantes, qui paraissent
09:56hyper basiques et du coup on ne s'y intéresse pas, c'est 1, la qualité de notre sommeil et la
10:00durée de notre sommeil, 2, c'est notre nutrition, vraiment l'alimentation c'est notre premier
10:04médicament, c'est Hippocrate qui disait ça, et 3, c'est l'activité sportive. Si déjà on arrive
10:10à intégrer dans notre routine une chose qui est très très difficile aujourd'hui, mais si on arrive
10:14à intégrer dans notre routine ces trois éléments clés là et qu'on le fait en conscience et accompagné
10:19parce que tous les sports sont pas bons, tout ce qu'on entend sur la nutrition, il y a beaucoup
10:23de choses à démêler, finalement on arrive déjà à 80% de notre performance. Merci Charline Goutal,
10:29je rappelle que vous êtes à l'initiative de la société The Human Hack. Restez avec nous,
10:34on marque une courte pause avant de découvrir le parcours d'une entrepreneuse dont la mission
10:38est d'optimiser votre pouvoir d'achat. Le numérique pour tous spécial entrepreneur
10:42résilient, ça continue dans quelques instants et c'est sur Sud Radio.
10:44Sud Radio, le numérique pour tous, Vanessa Perez.
10:48Et pour continuer cette émission, j'ai le plaisir d'accueillir Arbia Smitty. Bonjour Arbia,
10:53vous êtes également entrepreneuse et vous avez fondé l'entreprise Rosalie. Alors,
10:58même question que Charline, d'où est venue l'idée du concept de Rosalie ?
11:01Alors moi c'était justement au moment des Gilets Jaunes, fin 2019, en écoutant les
11:06finements difficiles, chose que je connais très très bien et en regardant vraiment
11:10quelles sont les solutions réelles qu'on peut apporter pour améliorer la santé financière
11:15des gens et changer avec un impact très très fort social leur vie. Et je suis tombée sur
11:20justement un modèle américain qui cartonnait aux Etats-Unis, en Angleterre et dans pas mal de pays,
11:25qui s'appelle le salaire à la demande. Comment donner aux gens accès à leur salaire gagné quand
11:30ils le souhaitent. On n'est plus vraiment sur la paie en fait sur 30 jours, donc apporter une vraie
11:34flexibilité pour remplacer les découvertes bancaires, les prêts à la consommation. Et
11:38donc j'ai eu l'idée d'être pionnière et d'importer justement ce concept,
11:42l'adapter sur le marché européen et justement lancer Rosalie en 2020.
11:46Alors vous allez nous expliquer très concrètement comment ça fonctionne parce que ça concerne
11:50beaucoup d'auditeurs, mais avant j'aimerais parler à la femme derrière l'entrepreneuse.
11:54Votre famille est originaire de Tunisie, vous avez connu comme vous le disiez en introduction
11:58des difficultés financières des milieux populaires avec les comptes à vide à partir du 10 du mois.
12:02Cette aventure entrepreneuriale c'est un combat, c'est une revanche personnelle ?
12:06Oui parce qu'en fait ça me touche l'impact social, vivre en fait en voyant mes parents
12:11toujours la tête dans les factures. Je pense que voilà beaucoup de gens en fait ont vécu ça et
12:15en regardant du coup des statistiques comme tout ingénieur ou entrepreneur, on se rend compte en
12:19fait que la France n'est absolument pas loin de la culture de dette à laquelle en fait on penserait
12:23quand on sait qu'un Français sur deux en fait recourt systématiquement aux découvertes
12:27bancaires chaque mois. Quand on sait que les Français payent aujourd'hui 7 milliards d'AGO
12:31chaque année, quand ils payent aussi 20 milliards de taux d'intérêt sur des microcrédits. Donc en
12:35fait c'est juste une méconnaissance et un manque d'éducation financière qu'on sent. Mais
12:40malheureusement la majorité des Français il leur reste moins de 100 euros en fait à partir du 10
12:43du mois. Et donc la promesse que vous faites justement avec Rosalie c'est de ne plus être à
12:47découvert ? C'est vraiment les sortir petit à petit justement de ce cercle d'endettement,
12:51leur apportant des alternatives plus saines, plus éthiques et en les aidant, les éduquant
12:57financièrement justement à mieux gérer leur argent. Alors très concrètement parce que la finance ça
13:01peut faire peur, comment fonctionne l'application ? On va sur l'application Rosalie et là quand
13:05on est pris en charge et quelle est votre promesse ? Bien sûr on télécharge une simple
13:08application qui s'appelle Rosalie sur Apple Store, Google Store et on voit automatiquement
13:12en fait notre salaire gagné s'afficher. C'est ça notre innovation technologique. Il y a 2000,
13:163000 ou 4000 ? Vous voyez sur l'écran de l'application 2000, 3000 ou 4000 ou un peu
13:19moins parfois ? Non c'est vraiment au jour du jour. C'est-à-dire le 3 du mois je vois l'équivalent
13:23de 3 jours de travail que j'ai bossé depuis le début du mois. Le 10 du mois je vois 10 jours de
13:27travail en aide d'impôt. C'est ça qui est dingue en fait. On n'est plus sur vraiment un salaire,
13:31sur une viche de paye qu'on n'arrive même pas à décortiquer à la fin du mois. Et je peux
13:34choisir n'importe quel montant entre 0 et ce montant-là. Je clique sur un bouton et je l'ai
13:38en deux secondes sur mon compte bancaire. Donc vraiment c'est de l'accès au cash, gratuit,
13:42instantané, accessible de manière simple, 24 sur 24, 7 jours sur 7, parce que je l'ai
13:47travaillé, parce que cet argent l'employeur me le doit. Parce que quand je travaille le 3 du mois,
13:51j'ai déjà travaillé 3 jours, pourquoi je dois attendre le 30 du mois pour l'avoir ? Et parce
13:56que j'ai une facture en fait urgente à payer, pourquoi je dois m'endetter auprès de la banque
14:00en attendant en fait mon salaire à la fin du mois pour rembourser cette dette et en plus payer 100
14:05euros de plus de frais d'agio qui piétinent sur mon pouvoir d'achat du mois d'après ? C'est ça
14:09qu'on change en fait aujourd'hui. C'est vous donner votre salaire à gagner tous les jours.
14:13Et alors si j'ai besoin d'une avance sur salaire par exemple, comment je fais ?
14:16Alors il faut savoir que la compte sur salaire est une obligation illégale en France. Ça c'est
14:19dinguissime. C'est-à-dire que toutes les entreprises sont obligées d'accepter les
14:23demandes d'un compte sur salaire de leur salarié. Sauf que malheureusement aujourd'hui c'est un
14:26process manuel. C'est-à-dire je dois toquer la porte de mon RH, de mon employeur pour demander
14:30un compte. Ce qui est très gênant, très long et une fois par mois seulement donc ça répond pas
14:34à nos urgences. Là où justement sur mon smartphone MonApp, je peux le faire même à deux heures du
14:39matin de mon propre canapé à tout moment de manière très confidentielle, anonyme et décomplexée
14:44surtout. Et ça c'est vraiment très très important. Et donc c'est ça en fait l'expérience qui est
14:49totalement différente. Et gratuite. Et gratuite bien sûr. Alors Rosalie c'est un succès. C'est un
14:56succès que vous portez depuis plusieurs années. Mais avant ça vous êtes ce qu'on appelle une
15:00sériale entrepreneuse. Vous avez d'autres entreprises à votre actif. Et tout n'a pas
15:03été florissant. Racontez-nous un petit peu ce parcours avant d'en arriver justement à ce succès.
15:07Oui jamais en fait. En réalité c'est toujours beaucoup de haut et de bas. Et 90% de bas
15:14clairement. Mais voilà on highlight ou on regarde en fait en tout cas que ce qui marche. Mais on
15:21oublie en fait que... Et on doit en avoir effectivement ce qui marche en France. Exactement. Alors que tous les jours vraiment on vit des échecs. Tous les jours on vit des doutes assez énormes.
15:27Il faut toujours rebondir. Il faut aussi voilà se remettre en question presque tous les jours. Et ça
15:33c'est pas facile bien sûr. Alors justement sur cette première entreprise ça a été difficile et ça n'a
15:36pas été un succès. Là aussi Charline parlait tout à l'heure de cette fatigue qui s'installe petit à
15:41petit. Du doute, du découragement jusqu'à effectivement l'effondrement total. Est-ce que
15:45c'est aussi le parcours que vous avez vécu ou vous l'avez appréhendé un peu différemment ?
15:48Si si. C'est vraiment... Je pense que tout entrepreneur passe par la même chose. Ma
15:52première aventure c'était 7 ans quand même de combats continus. Et j'ai réussi en fait à
16:00la céder à un grand groupe à la fin. Donc c'était quand même une belle sortie, une
16:07belle aventure entrepreneuriale qui m'a justement tellement appris pour justement relancer une
16:12nouvelle de manière beaucoup plus rapide en apprenant justement sur mes échecs ou mes
16:17erreurs surtout de la première fois. Parce que c'est ça en fait. C'est un apprentissage continu en
16:22partant des échecs. Et si du coup on ne fait pas d'erreurs, on n'apprend jamais. C'est ça qui est
16:26dingue. Et on continue à en faire. Parce que ce n'est pas parce qu'on est sérieux l'entrepreneur,
16:30on a beaucoup d'expérience. J'ai 15 ans d'entreprenariat, qu'on n'en fait pas. On continue
16:34à en faire tous les jours. C'est juste que du coup, on en fait et on refait d'autres erreurs.
16:38Donc c'est ça qui fait qu'on avance et qu'on apprend. Alors vous n'avez pas d'associé. Vous
16:43êtes solo founder comme on dit. Il n'y a pas une solitude de temps en temps quand vous avez besoin
16:49d'un conseil ou d'échanger ou de challenger une idée. Ou vers qui vous tournez ? Bien sûr. Alors
16:54j'étais solo founder sur ma première aventure. La deuxième, j'ai associé mon CTO un an après
16:58justement pour chercher un peu. Votre directeur technique. Exactement, pardon. Mon directeur
17:03technique. Mais oui, la solitude, elle est là tous les jours. Clairement, il faut en fait prendre
17:08minimum une centaine de décisions par jour tout seul. Se poser la question tout seul. Très très
17:13rapidement trancher aussi tout seul. Parfois, on n'a pas quelqu'un en face pour faire des ping-pong
17:19ou justement de challenger ses idées. Ce qui est très très très dur. Et quand on passe par des
17:25moments de doute, malheureusement, on vit ces doutes là aussi tout seul. Et ça, c'est très très
17:29dur. Et parfois aussi, même les moments de joie et de victoire, on n'a pas quelqu'un avec qui les
17:35partager. Ça, c'est très très difficile. Et c'est pour ça que c'est très très important de bien
17:39s'entourer. Surtout quand on est solo founder, on va plutôt aller chercher à recruter une équipe
17:45très très rapidement, solide, bien s'entourer des bonnes personnes. On va s'entourer aussi des
17:50bons actionnaires, des bons investisseurs, des bons conseils d'administration, de bons business
17:56angels, de bons partenaires, parfois aussi de bons clients. C'est très très important parce qu'on
18:03va puiser justement l'énergie d'eux. On va justement les appeler à tout moment. On va aussi
18:07faire justement ce ping-pong de prise de décision avec les bonnes personnes parce qu'elles ont
18:13expertise en tout cas dans les sujets où je n'ai pas. On ne peut pas être complet, on ne peut pas
18:18être parfait. Alors il y a quelque chose d'admirable, c'est que vous avez une réelle mission sociale
18:22avec Rosalie qui répond aux enjeux de chacun des citoyens, de chacun des Français. Et
18:28paradoxalement, vous dénoncez quelque part la lumière et les ponts que soit les institutions,
18:33soit les industries créent avec vous alors que vous avez vraiment une raison d'être qui est
18:37profondément ancrée. Ça aussi, vous trouvez qu'il y a un paradoxe dans la société ? Ah oui, malheureusement
18:43c'est ça. Rosalie, c'est une entreprise à mission, labellisée Bicorp. Et malgré qu'on parle
18:48beaucoup du S, du RSE, du social tous les jours en action, malheureusement on est très très loin.
18:54Et les ponts sont presque inexistants entre start-up grand groupe, entre start-up
18:59politique, alors que les start-up et les entrepreneurs sont là pour apporter des
19:03solutions concrètes en fait à tout ce qu'on entend aujourd'hui dans les médias et tout ce
19:08que justement on entend comme problématique parce que c'est ça notre raison d'être. Et pourquoi
19:12justement c'est une hypocrisie ? Parce que pourquoi on vous met pas dans la lumière parce que ça n'est
19:17pas rentable ? Parce que ça n'est pas clivant ? C'est quoi le sujet ? Non, je pense en fait d'abord c'est
19:21culturel, parce que quand on regarde par exemple les pays anglo-saxons où vraiment la démarche est
19:26totalement différente, où culturellement en fait les grands groupes vont plutôt miser sur les
19:31innovations dès le départ et ne pas hésiter à tester, quitte à justement les enlever très très
19:36rapidement parce que ça ne marche pas. En France culturellement c'est très différent, les cycles
19:40sont très très très très très longs pour rentrer vraiment ou mettre un pied dans la porte en
19:45quelque sorte avec une grande entreprise parce qu'elles ont l'habitude de travailler avec les
19:48mêmes prestataires parce qu'on se rassure quand on travaille pendant 10 ans, 15 ans avec les mêmes et
19:53on a peur du changement, on a peur parfois de l'innovation etc. Et ça c'est très très très
19:58difficile. Mais par contre quand vous rentrez, vous restez. Il y a des inconvénients et il y a des
20:03avantages. Mais malheureusement pour une start-up du coup on ne peut pas survivre en fait à des
20:08années pour rentrer. On peut mourir en fait avant même d'entrer. Arbia, une minute pour conclure
20:14vraiment comme Charline sur vraiment les conseils. Alors tout le monde n'est pas entrepreneur mais
20:17tout le monde a des défis à accomplir, que ce soit sur une petite entreprise dans sa région
20:23ou une ambition plus importante. C'est quoi vos trois conseils clés ? Alors on vous sent très très
20:27fort, tout le monde n'est pas aussi fort que vous, mais quels seraient les trois conseils que vous
20:31aimeriez partager ? Alors déjà pour ceux qui veulent entreprendre c'est toujours sauter, ne réfléchissez
20:35pas parce que dès qu'on réfléchit parfois en fait on va avoir mille questions, on va douter,
20:40on va pas le faire. Donc il faut sauter et le faire. Deuxièmement bien sûr s'entourer des
20:45bonnes personnes, donc recruter bien. Et ça c'est très important parce que c'est la première erreur
20:48qu'on fait en tant qu'entrepreneur, c'est mal recruter. Donc bien recruter, bien s'entourer,
20:53bien choisir aussi ses actionnaires parce que si un mauvais actionnaire, un mauvais business
20:58angel ou investisseur peut aussi mettre en fait votre entreprise en danger. Et ensuite aussi
21:04manager de manière vraiment confiante, avec de la confiance donnée en fait de l'autonomie,
21:11de la liberté et de la responsabilisation en fait à ses équipes. Et ça c'est très important
21:16aujourd'hui quand on cherche beaucoup de flexibilité et de liberté. Vraiment pour que tout le monde
21:21soit amené sur le même projet et que tout le monde en fait s'emborde en quelque sorte dans
21:27la même aventure avec vous. Parce que c'est pas que votre bébé, il faut que ça soit aussi le bébé
21:31de toute l'équipe. Merci beaucoup Arbia Smiti et merci Charline Goutal pour cette leçon de vie
21:35aujourd'hui dans le numérique pour tous. C'est fini pour aujourd'hui, je rappelle que vous pouvez
21:40retrouver toutes nos émissions en podcast sur l'application Sud Radio et sur vos réseaux
21:44sociaux préférés. Il est temps pour moi de vous souhaiter une excellente fin de week-end et de
21:48vous dire à la semaine prochaine.