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Sonia Mabrouk reçoit les acteurs de l'info du jour, nos experts et nos journalistes dans #MidiNews

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00:00:00Bonjour à tous et bienvenue à vous pour Midi News.
00:00:04Au programme, les négociateurs américains sont arrivés en Russie et des proches conseillers de Donald Trump et de Vladimir Poutine se seraient déjà appelés hier.
00:00:13Donald Trump, vous le savez, qui presse la Russie de répondre à l'accord de Trèves en Ukraine.
00:00:18Et pendant ce temps, la question est la suivante.
00:00:21Où sommes-nous ? Eh bien, pas à la table des négociations hélas.
00:00:24Sur ce sujet, Marine Le Pen dénonce, vous le savez, la télédiplomatie d'un président français qui, dit-elle, veut la guerre et elle estime qu'il s'est fâché avec tout le monde.
00:00:34On fera réagir nos invités.
00:00:36Faut-il hiérarchiser les menaces qui nous font face ? Menaces russes, menaces de l'islamisme ?
00:00:41Pour Marine Le Pen, notre invitée ce matin lors de la grande interview, eh bien la menace existentielle est et reste le fondamentalisme islamiste.
00:00:49Pour le président Macron, vous le savez, la France lutte de la même manière contre les deux menaces.
00:00:53Là encore, le débat sera intéressant.
00:00:56Et puis les affiches de la France insoumise, ciblant notamment Cyril Hanouna, font énormément réagir, vous le savez.
00:01:02Des affiches jouant sur un imaginaire de propagande antisémite.
00:01:06On écoutera notamment ce matin les réactions de Jean-Luc Mélenchon et d'Éric Coquerel.
00:01:11Mais tout d'abord, place au journal. Il est midi. Bonjour à vous, cher Somaïa Labidi.
00:01:15Bonjour Sonia, bonjour à tous.
00:01:17À la une de l'actualité face à la nouvelle donne géopolitique, Emmanuel Macron est à la manœuvre.
00:01:23Réunion entre le chef de l'État François Bayrou et sept membres de son gouvernement.
00:01:27Réunion cruciale pour évoquer les moyens alloués à la défense.
00:01:31Et selon Jean-Luc Mélenchon, l'heure est grave, la situation est plus dangereuse que jamais.
00:01:36Il ajoute qu'il ne faut pas sous-estimer la menace de guerre qui peut arriver en France.
00:01:41En ce moment même, la situation est plus dangereuse que jamais
00:01:44parce qu'on a commencé un processus de paix et que dans les derniers mètres d'un processus de paix,
00:01:51ou en tout cas, quand on est entré dans un processus de cessez-le-feu,
00:01:55il y a toujours les exagérés de chaque camp qui veulent mettre à profit cette ultime période
00:02:00pour grignoter les kilomètres carrés qu'il faut reprendre avant que s'arrête la ligne de front.
00:02:07Nous, les Européens, nous sommes certainement les plus inconséquents de tous les protagonistes de cette histoire.
00:02:13Et pendant ce temps, vous le disiez dans votre sommaire, Sonia,
00:02:16les négociateurs américains sont arrivés en Russie.
00:02:19Objectif, présenter la proposition de cesser le feu de 30 jours acceptés par l'Ukraine.
00:02:24Un déplacement au lendemain d'un échange téléphonique entre des conseillers de Donald Trump
00:02:28et ceux de son homologue Vladimir Poutine.
00:02:31On passe à présent à cette affiche polémique.
00:02:34Une affiche de LFI ciblant Cyril Hanounaï qui a été retirée après des accusations d'antisémitisme.
00:02:40Une caricature dénoncée par le chef de file des socialistes à l'Assemblée, Boris Vallaud.
00:02:45J'ai été extrêmement choqué par cette affiche, je le dis sans hommage.
00:02:51Il y a beaucoup de choses qui vous opposent désormais, le fond et la forme.
00:02:55Oui, vous savez, j'aimerais parler des Français, j'aimerais parler du Parti socialiste,
00:02:58mais je ne peux pas passer mon temps à commenter les turpitudes des autres.
00:03:03Et puis, Gabrielle Attal est arrivée hier en Israël pour un long déplacement de 5 jours.
00:03:09L'ancien Premier ministre s'est rendu ce matin à Kfar Azzar, l'un des qui bout de sang deuillé.
00:03:14Puis sur le site du festival de musique Supernova, objectif de ce déplacement,
00:03:18échanger avec les familles de victimes.
00:03:21Voilà ce qu'on pouvait dire de l'actualité à midi, Sonia.
00:03:24Merci Somaya, je vous dis à tout à l'heure pour le rappel des titres pour l'heure.
00:03:28Je salue la présence de nos invités, Jonathan Cixous autour de la table.
00:03:31Merci d'être là, bonjour à vous. Sabrina Medjaber, ça faisait longtemps.
00:03:34Merci d'être là, ça faisait longtemps ici même.
00:03:37Vous m'avez manqué, tout comme Paul Melun, bonjour.
00:03:40Bonjour Sonia.
00:03:41Et André Valigny, évidemment. Merci de votre présence.
00:03:43Beaucoup de sujets, dont ce qui se passe en ce moment même avec les négociations
00:03:47et peut-être cette idée d'un accord ou d'un cessez-le-feu qui fait son chemin.
00:03:52Marine Le Pen, qui était notre invitée ce matin lors de la grande interview sur CNews et Europe 1,
00:03:57a beaucoup réagi à ce sujet.
00:03:59Vous l'écouterez en longueur tout à l'heure et vous allez réagir.
00:04:01Je voudrais malgré tout démarrer par ces affiches.
00:04:04J'en ai parlé dans les titres ciblants, notamment Cyril Hanouna,
00:04:07qui font énormément, vous le savez, réagir.
00:04:09Des affiches jouant sur un imaginaire de propagande antisémite.
00:04:12Écoutons la présidente du groupe RN à l'Assemblée, Marine Le Pen.
00:04:16Elle dénonce ces affiches, mais elle s'étonne, ou en tout cas,
00:04:20fin de s'étonner sur le fait que l'extrême-gauche se permet tout aujourd'hui.
00:04:24Vous nous direz d'abord si c'est le cas et si oui, pourquoi.
00:04:27Pourquoi cette mensuétude à l'égard de la France insoumise ? Écoutons-la.
00:04:32J'ai été scandalisé, je pense, comme l'ensemble des Français.
00:04:36Et derrière, il y a une deuxième question, c'est d'où provient l'impunité de l'extrême-gauche,
00:04:43qui en réalité peut tout se permettre.
00:04:46Ils se permettent de dire des horreurs, ils se permettent de pointer du doigt
00:04:50nos compatriotes qui soutiennent Israël.
00:04:56Ils se permettent des photos qui sont évidemment des références aux caricatures antisémites.
00:05:04Jusqu'où vont-ils aller et jusqu'où nos dirigeants vont-ils les laisser aller ?
00:05:12L'extrême-gauche avance ses pions et fait reculer les limites de l'inacceptable,
00:05:19les limites de l'inadmissible.
00:05:23Qu'en pensez-vous, Jonathan Sexuel ? Est-ce qu'il y a un deux poids, deux mesures,
00:05:29même un dix poids, dix mesures par rapport à l'extrême-gauche aujourd'hui dans notre pays ?
00:05:33Oui, Gilles-William Golnadel a trouvé une expression qui est parfaite, c'est le privilège rouge.
00:05:38Et on voit bien qu'ils en profitent autant qu'ils le peuvent avec deux méthodes, si je puis dire.
00:05:43D'un côté, vous avez les propos qu'on entend de Jean-Luc Mélenchon et d'autres
00:05:49qui sont plutôt sur la fourberie, sur des choses insidieuses.
00:05:54Et puis, vous avez les provocations clairement affichées avec cette affiche.
00:05:58Et je pense aussi aux propos de Rimas, qui y va régulièrement sur cette musique.
00:06:04Ce n'est pas nouveau chez LFI. Le problème avec LFI, c'est qu'ils appuient sur des codes,
00:06:09sur un imaginaire collectif qui peut passer sous les radars, malheureusement,
00:06:13parce que c'est totalement assimilé.
00:06:15LFI, donc là, il y a cette affiche qui est vraiment le juifsus.
00:06:19C'est exactement cette propagande néo-nazie, voire nazi tout court.
00:06:24Mais souvenez-vous, lors des manifs contre la réforme des retraites il y a deux ans,
00:06:28ils avaient organisé des manifs au flambeau.
00:06:30L'imaginaire collectif des manifs au flambeau, ce sont les SA, ce sont les manifs SS.
00:06:37Et il y a encore eu une manif au flambeau pour la Palestine, organisée avec LFI,
00:06:42il y a un mois, en février d'ailleurs.
00:06:44Et tout ça passe sous les radars.
00:06:47Mais alors imaginons un instant qu'un autre parti serait immédiatement banni,
00:06:53Sabrina, ostracisé, et d'ailleurs à raison.
00:06:58Si on avait imaginé par exemple une affiche matraquée d'Edoui Plenel, par exemple,
00:07:04sur un journal, comment dire, faisant l'émulation de gens de droite,
00:07:12évidemment ça aurait suscité, imaginez-vous bien, une tempête médiatique, et à juste titre.
00:07:18Un parti politique, parce que là on ne se sent pas dans les caricatures d'éventuels journaux.
00:07:22Et à juste titre.
00:07:23Donc évidemment qu'il y a un deux points de mesure.
00:07:26Pourquoi ? Parce que la gauche a fait une captation, une OPA sur des milieux,
00:07:32les milieux académiques, l'école, et également la justice.
00:07:36Il faut savoir par exemple, quand on lit des auteurs comme Marc Horel ou Grammatica,
00:07:40qui oeuvrent en fonction du délinquant et qui estiment que le délinquant devient délinquant
00:07:46parce que la société l'a perverti, parce que la société française est ontologiquement coupable
00:07:51de pervertir ces petits enfants de la République, et à cela on ajoute le syndicat de la magistrature
00:07:58qui porte une idéologie très claire et très assumée, et bien on ne s'étonne pas du deux points de mesure.
00:08:03Et Jonathan en parlait par exemple de la lenteur de la décision de la justice
00:08:08concernant notamment les plaintes dirigées à l'encontre de Mme Rima Hassan,
00:08:12et comme d'autres d'ailleurs.
00:08:13Donc oui, il y a une idéologie, une prégnance idéologique dans certains milieux académiques,
00:08:18à l'université, on l'a vu récemment à Sciences Po, à la justice avec ce que je viens d'évoquer.
00:08:23Donc oui, évidemment que tout cela s'explique depuis 40 ans.
00:08:26Et pour être totalement objective, Boris Vallaud de Parti Socialiste a clairement dénoncé,
00:08:31vraiment ses propos sont clairs, donc c'est une partie de la gauche.
00:08:35Vous voudriez qu'on écoute ce matin les réponses, vous allez réagir,
00:08:38de Jean-Luc Mélenchon et d'Éric Coquerel notamment.
00:08:43Moi ce que je dis à mes camarades, vérifiez.
00:08:45Il va falloir vérifier tout le temps la religion des gens qui ont caricature.
00:08:48Et surtout que nous n'avons pas le droit de ces caricatures,
00:08:51parce que des caricatures sur M. Hanouna, il y en a qui sont mille fois pires dans le journal Charlie,
00:08:56mais eux ne sont pas la cible des réseaux d'extrême droite.
00:08:59Nous ne sommes pas antisémites, et le fait que vous relayiez la propagande des réseaux d'extrême droite
00:09:04parce que c'est eux qui ont commencé, leur rend un service dont je suis certain d'ailleurs
00:09:09que vous ne vous rendez pas compte de l'intensité.
00:09:12Ils sont heureux là, ils pavoisent parce qu'ils obtiennent qu'une fois de plus nous soyons mis en cause.
00:09:16Évidemment que nous n'avons pas récupéré, comme vous dites, des références antisémites et autres,
00:09:22ça c'est le groupe Bolloré qui l'est, nous avons mis une affiche sur Hanouna,
00:09:25il y aura d'autres affiches pour dénoncer la manière dont ils cotisent,
00:09:29notamment le groupe Bolloré et des personnalités,
00:09:32aux politiques d'extrême droite et aux politiques racistes pour rappeler.
00:09:35Et c'est important parce que l'objectif de cette polémique c'est de faire en sorte que,
00:09:39au lieu de parler de l'objet, c'est-à-dire la manifestation du 22 mars contre tous les racismes
00:09:43et contre l'extrême droite, on parle de cette polémique et une fois de plus,
00:09:46on laisserait penser, parce que c'est une manière de discréditer, que nous serions antisémites.
00:09:50Donc je vous invite à ne pas tomber dans le panneau du groupe Bolloré.
00:09:54Là ce n'est pas les rames qui sont...
00:09:56Alors là c'est quand même fort, parce que renvoyer l'antisémitisme au groupe...
00:10:01Même quand ils font une affiche antisémite, c'est de votre faute.
00:10:03Oui c'est ça.
00:10:04Faut faire gaffe.
00:10:05Je ne sais pas...
00:10:06Non mais il y a...
00:10:07Allez-y, allez-y, Paul Melun, d'abord André Valigny, pardonnez-moi,
00:10:11après on fera un lien parce que c'est la même France insoumise par l'intermédiaire de Raphaël Arnault
00:10:15qui quand même a ouvert la porte hier à l'Assemblée nationale de l'idéologie frérisse.
00:10:19Il y a un lien évident aujourd'hui.
00:10:21Et de racisme qui nourrit l'antisémitisme.
00:10:23Madame la députée, Anna de Mansoury qui est d'autres intérêts.
00:10:25Oui, oui, tout à fait.
00:10:26Non, moi j'ai été atterré, non seulement évidemment, mais ça a été dit là, je ne vais pas y revenir,
00:10:29par l'affiche et son caractère antisémite, c'est une évidence,
00:10:32mais j'ai été aussi heurté par l'ignominie, ajoutée à l'ignominie de l'affiche
00:10:37dans la défense de Jean-Luc Mélenchon sur France Inter.
00:10:39C'est-à-dire que là pour une fois il était pour le droit à la caricature,
00:10:42là il est allé nous chercher et exhumer.
00:10:44Et en plus il a été très lâche parce qu'il dit, regardez, on l'autorise à Charlie Hebdo et moi je n'ai pas le droit.
00:10:48Donc en fait, il oublie juste de dire quand même qu'à Charlie Hebdo il s'est passé quelque chose de terrifiant,
00:10:52qu'à l'époque lui-même avait prononcé un discours qui était assez beau,
00:10:55assez émouvant vis-à-vis de Charles qu'il connaissait.
00:10:57Et là, je crois qu'il a la mémoire un peu courte, voilà que maintenant il amalgame,
00:11:01et vous l'avez très bien dit Sonia de tout à l'heure dans la question,
00:11:03c'est-à-dire qu'il amalgame un parti politique et l'action d'un parti politique
00:11:07qui va placarder le visage d'une personnalité publique pour sonner la lalie contre cette personnalité
00:11:14à la fatwa, à la violence verbale, peut-être un jour physique,
00:11:17et un journal de presse qui va caricaturer les religions.
00:11:21Ça n'a absolument rien à voir, d'autant qu'il y a deux choses qui sont de nature à nous indigner,
00:11:25à mon sens, dans cette affiche.
00:11:27La première, c'est son caractère antisémite, ça a été dit.
00:11:29Et la deuxième, c'est le fait d'afficher comme dans les westerns, vous savez,
00:11:32comme dans les saloons, wanted, de mettre les visages des gens,
00:11:35du reste les Insoumis l'ont déjà fait par le passé avec Nathalie Saint-Cricq,
00:11:38avec Ruth Elkrief, et d'afficher les gens dans la rue en leur disant
00:11:42« Bon, nous on vous dit que ces gens-là sont abominables, faites comme bon vous semblera,
00:11:46on vous laisse faire, on se dédouane après. »
00:11:48Mais on les affiche et on lance l'attaque en fait, on lance la fatwa contre ces gens-là.
00:11:53Donc ce sont des méthodes terrifiantes et je me réjouis qu'une partie de la gauche
00:11:57ait encore un peu de dignité.
00:11:59Je pense à Boris Vallaud, je pense à Jérôme Guedj, je pense à Carole Delga,
00:12:02j'ai vu aussi beaucoup d'internautes qui ont dit que ça n'était pas normal.
00:12:06Mais je ne sais pas si par exemple Olivier Faure a réagi, je ne sais pas.
00:12:10Non, ni François, non.
00:12:11Je n'ai pas encore vu sa réaction, peut-être a-t-il réagi ailleurs que sur les réseaux sociaux,
00:12:14mais sur les réseaux sociaux je n'ai rien vu d'Olivier Faure.
00:12:16Alors s'il a réagi dans sa cuisine, on ne peut pas le savoir.
00:12:18Peut-être que dans sa cuisine, dans sa salle de bain.
00:12:20Mais nous allons vérifier, nous allons vérifier.
00:12:22Je suis bien sûr horrifié par cette affiche et par le discours de Jean-Luc Mélenchon
00:12:29essayant de justifier cette affiche, mais je voudrais vous, comment dire,
00:12:33non pas vous rassurer mais vous rassérener en évoquant les sondages
00:12:37qui montrent que la France insoumise ne cesse de dégringoler dans les sondages,
00:12:40que Jean-Luc Mélenchon ne cesse de dégringoler dans les sondages.
00:12:43Donc moi j'ai l'impression, j'espère en tout cas, que tous ces excès,
00:12:47tous ces dérapages, et plus que ces dérapages, ces choses ignominieuses comme tu l'as dit,
00:12:51finissent par convaincre les gens de gauche, une grande majorité des gens de gauche,
00:12:56que la France insoumise c'est fini.
00:12:58Et j'ai entendu Anne Hidalgo hier et Martine Aubry avant-hier dire l'une et l'autre
00:13:04que la France insoumise non, ce n'est plus possible.
00:13:06Et moi ce que je trouve, ça précipite ou ça accélère la désintégration politique quand même, en réalité.
00:13:13Souvenez-vous, il n'y a pas si longtemps, Jean-Luc Mélenchon avait ciblé également
00:13:17une journaliste, une consœur, Ruth Elkrief.
00:13:20Et tous, je pense que nous avons tous réagi, et d'ailleurs presque unanimement,
00:13:24la classe politique et médiatique.
00:13:26Moi je ne dis pas qu'il n'y a pas deux poids deux mesures par rapport à Cyril Hanouna,
00:13:29chacun jugera que normalement, on devrait tous réagir de la même manière,
00:13:34même quand on pose une question à un politique, il faut sur ce plan-là,
00:13:37le pousser dans ses retranchements.
00:13:40Il n'y a pas eu vraiment d'interview contradictoire ce matin ?
00:13:42En tous les cas, quand Jean-Luc Mélenchon s'en est pris odieusement à Ruth Elkrief,
00:13:47nous nous sommes tous dressés.
00:13:49C'est normal.
00:13:50Oui, c'est normal.
00:13:51C'est-à-dire que ça devrait être...
00:13:53Mais je trouve, vous avez raison de nous rassurer, mais ça dit quand même beaucoup.
00:13:56Ça dit quand même beaucoup de désintégration politique.
00:13:59Et de toute façon, on peut ne pas aimer des animateurs, des journalistes, des chaînes, des groupes,
00:14:03tout ce que vous voulez.
00:14:04Bon voilà, c'est le débat public, c'est le débat politique.
00:14:06Il appelle à manifester contre quoi ?
00:14:09Et d'ailleurs, le garde des Sceaux l'a dit hier, lui-même qui a été ministre de l'Intérieur,
00:14:12il a dit que c'est une cible qui est mise sur le dos.
00:14:14Mais c'est une cible qui est mise sur Pascal Praud, parce qu'il y a une affiche aussi horrible
00:14:18sur Pascal Praud, sur M. Hanouna.
00:14:21Ça veut dire que demain, dans la rue, Pascal Praud comme Cyril Hanouna
00:14:24peuvent se faire agresser, attaquer physiquement par des militants d'extrême droite.
00:14:28Bien sûr, c'est très dangereux.
00:14:30Parlez d'invitation.
00:14:31Et là, c'est très intéressant.
00:14:33Vous, à la place de la présidente de l'Assemblée nationale, qu'auriez-vous fait ?
00:14:37C'est donc un colloque.
00:14:38On a dit qui était invité.
00:14:40On va résumer en disant que c'est vraiment l'idéologie frérisse,
00:14:43comme l'a expliqué hier dans Midi News, Florence Bergeau-Blackler,
00:14:47qui avait donc table ouverte.
00:14:48Des députés UDR, c'est le parti d'Éric Chautier, ont tenté de pénétrer dans la salle
00:14:54et finalement de participer, en tous les cas, de voir ce qui se passe
00:14:58autour de ce colloque à l'initiative de Raphaël Arnault.
00:15:01Regardez ce qui s'est passé.
00:15:02Ils se sont fait insulter et menacer.
00:15:28Il a prédit qu'il avait été agressé par des...
00:15:43On est au cœur du poumon, ce qu'il en reste, démocratique,
00:15:48mais quand même, de notre pays, à l'Assemblée nationale.
00:15:50Ce que je voudrais souligner concernant cette vidéo, c'est d'une part le courage
00:15:55de cette jeune députée, Anna de Mansoury, qui s'était déjà illustrée
00:15:59par l'hommage qu'elle avait rendu à Philippine et qui avait été attaquée
00:16:03par ces groupuscules d'extrême gauche.
00:16:06C'est une députée qui rappelle souvent à l'ordre Éric Piolle sur le narcotrafic.
00:16:11Parce qu'elle est de l'ISER, elle est députée de l'ISER.
00:16:13Absolument, elle est députée de l'ISER.
00:16:15Et c'est la Benjamine de l'Assemblée.
00:16:16C'est la Benjamine de l'Assemblée nationale, absolument.
00:16:19Et là, elle n'a pas hésité une seconde à aller voir ce qui se passait
00:16:22parce qu'elle a trouvé ça, et à juste titre, absolument scandaleux.
00:16:25Et d'entendre déjà le niveau de l'argumentaire de M. Raphaël Arnault,
00:16:29raciste, fasciste, raciste, fasciste, je trouve ça quand même assez rudimentaire
00:16:32en termes d'argumentaire politique français.
00:16:34Il y a quand même des nuances, raciste et fasciste.
00:16:36Il a l'esprit de nuance.
00:16:39Il y a un vocabulaire qui est diversifié.
00:16:43Dire ça devant Mme Anna de Mansoury, dont on connaît les origines,
00:16:47puisqu'on sait qu'elle est franco-marocaine, c'est non seulement une insulte
00:16:51absolument abjecte, évidemment, de racisme.
00:16:54Mais j'imagine bien que dans l'esprit de M. Raphaël Arnault,
00:16:58comme elle est d'origine marocaine, elle ne correspond pas, si vous voulez,
00:17:02au beau stéréotype social de la bonne jeune fille d'origine immigrée
00:17:07à domestiquer parce qu'Anna de Mansoury, elle assume sa singularité,
00:17:11elle assume ses positions politiques, elle assume son individualité,
00:17:14ce qui déplait à la logique clanique et sectaire de la France insoumise.
00:17:18Autre sujet, vous savez que depuis quelques jours, il y a de très nombreux débats,
00:17:24dont un débat pour savoir d'abord s'il faut hiérarchiser les menaces
00:17:27qui nous font face et si oui, quelle est la menace la plus prégnante,
00:17:30la menace existentielle, celle qui nous est directement adressée
00:17:35et qui fait des morts aussi sur notre sol.
00:17:37Pour Marine Le Pen, poser ainsi la question, on va s'en dire,
00:17:40c'est le fondamentalisme islamiste.
00:17:42Pour Emmanuel Macron, il l'a dit à Strasbourg lors de la journée d'hommage
00:17:46aux victimes du terrorisme, non, la France lutte contre ces deux menaces.
00:17:50Écoutons Marine Le Pen et vous allez nous dire si vous hiérarchisez ces menaces
00:17:55ou s'il y en a une véritablement malheureusement, d'ailleurs qui écrase tout.
00:18:00Bien sûr que les Tchétchènes sont pour certains des fondamentalistes islamistes,
00:18:05mais dans ces cas-là, il ne faut pas les accueillir en France,
00:18:07il ne faut pas leur accorder de titre de séjour.
00:18:10Là où M. Darmanin se trompe, c'est qu'il compare une nation et une idéologie totalitaire.
00:18:15Moi, je lutte contre le fondamentalisme islamiste, quelle que soit sa nationalité.
00:18:19Donc qu'il soit américain, russe, algérien ou autre,
00:18:24le fondamentalisme islamiste est un danger absolument majeur pour nous.
00:18:28Donc M. Darmanin, encore une fois, soit ne connaît pas son dossier,
00:18:32soit cherche à créer des polémiques là où normalement on ne devrait pas y en avoir.
00:18:38Alors, pour être précise, et après on va aller sur les menaces,
00:18:41réécoutons ce qu'a dit hier le garde des Sceaux Gérald Darmanin
00:18:44parce qu'il a ciblé Marine Le Pen.
00:18:46Et à la question de la hiérarchie des menaces, il a dit
00:18:48oui, oui, mais la menace russe est liée à la menace islamiste.
00:18:52Et voici son argument.
00:18:55C'est parfois la même chose, la menace russe et la menace terroriste.
00:18:59Islamiste ?
00:19:00Oui, bien sûr.
00:19:01Ceux qui assassinent Samuel Paty, c'est qui ?
00:19:03C'est les citoyens russes, Tchétchène.
00:19:05Quand j'étais mis à l'intérieur, la Russie,
00:19:07c'est des centaines de citoyens russes qu'elle ne veut pas reprendre.
00:19:11Je constate d'ailleurs que Mme Le Pen et M. Bardella n'attaquent jamais la Russie
00:19:13pour dire qu'ils ne reprennent pas leurs citoyens russes, Tchétchène, Ingouche.
00:19:17Ceux qui passent à l'acte en France, c'est aujourd'hui des Tchétchènes,
00:19:20des citoyens russes.
00:19:21C'est eux que nous surveillons en premier, d'ailleurs,
00:19:23d'après les services de la DGSI.
00:19:25C'est eux qui sont capables de faire des attentats d'ampleur.
00:19:27On en a déjoué en 2022 à Strasbourg.
00:19:29Et c'est eux qui ont assassiné Samuel Paty et Dominique Bernard.
00:19:32Comment vous réagissez ?
00:19:33J'avais suivi votre interview hier.
00:19:36Ça m'a un peu fait bondir, je vous avoue,
00:19:38parce qu'en écoutant les propos du garde des Sceaux,
00:19:41effectivement, il y a des terroristes d'origine tchétchène.
00:19:44La différence, c'est que, je ne vais pas vous rappeler
00:19:47jusqu'où Vladimir Poutine va aller chercher les terroristes tchétchènes.
00:19:50Et nous, en France, on a des associations...
00:19:52Un autre mot que les toilettes, voilà.
00:19:54Un autre mot que les toilettes.
00:19:55Pas jusqu'aux chiottes, il avait dit.
00:19:56Exactement, jusque dans les chiottes.
00:19:58Et nous, en France, on a des associations qui ont bloqué l'envoi,
00:20:01le renvoi en Tchétchénie des assassins de Samuel Paty ou Dominique Bernard.
00:20:06Voilà la différence fondamentale que je fais.
00:20:09Et force est de constater que Mme Le Pen a raison
00:20:12quand elle dit qu'« il n'y a pas de nationalité au terrorisme islamiste ».
00:20:16Mais pour autant, il y a quand même un élément,
00:20:18selon moi, où Gérald Armanin n'a pas tort,
00:20:20c'est sur le lien et l'effet d'entraînement mutuel
00:20:22entre, d'ailleurs, on ne pourrait pas dire que les Russes,
00:20:24mais tous les ennemis de la France ou tous les ennemis de l'Europe.
00:20:27On peut aussi penser aux rôles parfois troubles
00:20:29que jouent Erdogan et les Turcs, un certain nombre d'autres pays,
00:20:32et les islamistes.
00:20:33C'est-à-dire que dans l'esprit de Vladimir Poutine,
00:20:36dans ce contexte-là,
00:20:37tout ce qui peut être utilisé pour déstabiliser le vieux continent et la France
00:20:41peut être utilisé,
00:20:42quitte à utiliser des cyberattaques
00:20:44pour alimenter les divisions dans notre pays
00:20:46sur fond de terrorisme islamiste,
00:20:48quitte à utiliser des proxys,
00:20:50quitte à utiliser avec les milices Wagner
00:20:52un certain nombre de pays dans lesquels il y a eu des guerres,
00:20:55dans lesquels les Français ont été impliqués
00:20:57pour alimenter le sentiment anti-français
00:20:59contre nos soldats et contre nos intérêts,
00:21:01quitte à avoir un accord terrifiant.
00:21:03Mais l'assassin terroriste de Samuel Paty
00:21:05n'a pas été accusé.
00:21:06Bien sûr, mais c'est pour ça qu'il a dit, vous avez vu,
00:21:08il a dit parfois, il a dit
00:21:09le terrorisme islamiste et la Russie peuvent parfois être liés.
00:21:12Et il a cité l'exemple des Tchétchènes.
00:21:13Bien sûr que ce n'est pas toujours lié.
00:21:14Mais pour revenir juste d'un mot sur le sujet
00:21:16de la hiérarchisation des menaces,
00:21:18moi je pense qu'il vaut mieux, en tout cas,
00:21:20traiter ces menaces à équidistance
00:21:21parce qu'elles ne sont pas toutes à même échéance.
00:21:23Il y a des menaces de très court terme et du coin de la rue,
00:21:25c'est-à-dire que le coup de couteau du terroriste islamiste,
00:21:27évidemment c'est la menace du coin de la rue,
00:21:29c'est la menace de tous les jours,
00:21:30c'est la menace la plus proche.
00:21:31Mais les menaces, je dirais, géopolitiques
00:21:34qui sévissent dans ce monde
00:21:35et les nouvelles alliances qui se forment
00:21:37entre la Russie et la Chine, par exemple, d'un côté
00:21:39et le lâchage de Trump en race campagne de l'Europe,
00:21:41c'est quand même des menaces aussi à moyen et à long terme
00:21:43pour l'Europe et pour la France.
00:21:44Vous êtes d'accord ?
00:21:45Même plan, même...
00:21:46Non, justement, il n'a pas dit même plan.
00:21:48Non, non, même traitement, si je puis dire.
00:21:50Je suis d'accord avec Paul.
00:21:51Les deux menaces existent.
00:21:52La menace islamiste...
00:21:53Personne n'a nié l'existence, quand même.
00:21:55Non, la menace islamiste, elle est tous les jours.
00:21:58Tout à l'heure, en sortant des studios,
00:21:59on peut se faire attaquer par un terroriste islamiste
00:22:02qui nous donne un coup de couteau.
00:22:03Mais la menace géopolitique...
00:22:04Avec une préserve.
00:22:05Comment ?
00:22:06Oui, oui, bien sûr.
00:22:07Mais enfin, oui.
00:22:08Malheureusement, comme nos concitoyens...
00:22:10Mais la menace géopolitique, la menace géostratégique,
00:22:13la menace russe, vous parlez clairement,
00:22:15existe aussi.
00:22:16Elles ne sont pas de même nature.
00:22:17Voilà.
00:22:18Et elles ne sont pas non plus de la même temporalité.
00:22:20Oui, mais pardonnez-moi,
00:22:21je vous pose alors la question directement.
00:22:23Et vous ne pouvez avoir qu'une réponse.
00:22:24Quelle est la menace existentielle pour notre pays ?
00:22:28Pour vous, pour les citoyens, pour la France ?
00:22:30C'était ça, la question.
00:22:31Est-ce qu'une menace d'existence de la France ?
00:22:34C'est ce que Emmanuel...
00:22:35Quelle est la menace existentielle ?
00:22:38La menace existentielle, elle est protéiforme.
00:22:41La menace existe.
00:22:42Et on voit, la menace peut tuer.
00:22:44Paul l'a rappelé au coin de la rue.
00:22:46Mais la menace, il y a aussi...
00:22:47Et ça, les études le montrent aussi.
00:22:49On en parle peu.
00:22:50Mais il y a aussi ce sentiment d'insécurité culturelle
00:22:53dans bien des coins du pays.
00:22:55La menace existentielle,
00:22:57elle n'est pas forcément sanguinaire, voyez-vous.
00:22:59Et c'est pour ça qu'il y a une menace
00:23:01et peut-être une erreur sémantique.
00:23:03On va continuer à en parler.
00:23:05On va marquer une petite pause.
00:23:07Une symétrie déjà entre les menaces endogènes
00:23:09et les menaces exogènes.
00:23:10Les menaces endogènes existentielles,
00:23:12ce sont effectivement le communautarisme,
00:23:15la submersion migratoire, le narcotrafic,
00:23:18les 1514 quartiers prioritaires de la ville
00:23:20qui posent problème au quotidien,
00:23:22la coutoisisation, malheureusement, de la violence,
00:23:25la juvénilisation de la violence.
00:23:27Ça, ce sont des menaces existentielles.
00:23:29L'augmentation du nombre de violences faites aux femmes,
00:23:32notamment, c'est une menace existentielle.
00:23:34Quant au terrorisme islamiste,
00:23:36le terrorisme islamiste, il est transnational.
00:23:38Il a parlé des Tchétchènes.
00:23:39Je rappelle que c'était la CIMAD, le PCF et le MRAP
00:23:43qui ont manifesté pour que cette famille reste sur le territoire
00:23:47alors que les Russes avaient octroyé le laissé-passer consulaire.
00:23:50Et je rappelle également que les Russes ont été attaqués,
00:23:53il me semble bien, par l'État islamique Al-Khorasan en plein Moscou.
00:23:57Il y a la peur que le terrorisme islamique, il est transnational.
00:24:00Puisque vous parlez de Russie, regardez cette image.
00:24:03Vladimir Poutine s'exprime probablement incessamment sous peu,
00:24:07en tout cas ce jeudi.
00:24:09Lit-on sur la proposition de Trèves en Ukraine de Donald Trump.
00:24:13Vous voyez là les images,
00:24:15c'est parce qu'il va y avoir une conférence de presse à Moscou
00:24:18avec le président biélorusse.
00:24:19Évidemment, nous y sommes avec un traducteur.
00:24:22La moindre prise de parole a une importance cruciale,
00:24:25évidemment, en ces heures-ci.
00:24:27Une pause et on se retrouve.
00:24:32Merci d'être avec nous au Medi-News.
00:24:34Nous surveillons évidemment toute éventuelle prise de parole de Vladimir Poutine.
00:24:38Vous allez voir à l'image la conférence qui se prépare
00:24:42entre Poutine et le président biélorusse.
00:24:47On reparlera aux sujets.
00:24:49Évidemment, les sujets internationaux sont beaucoup liés à la situation intérieure.
00:24:53Nous sommes concentrés sur ça.
00:24:55Mais il y a des sujets, je ne veux pas qu'ils passent à la trappe,
00:24:58les ZFE.
00:24:59Si je vous dis juste ZFE avant le rappel titre de Somaïa,
00:25:02qu'est-ce qu'on a fait ?
00:25:05Chers amis, vous connaissez l'acronyme.
00:25:08Vous allez me dire injuste, absurde.
00:25:11Apartheid, a dit Marine Le Pen.
00:25:13Vous allez réagir à ça.
00:25:15Somaïa Labilis, c'était à vous, le rappel des titres.
00:25:17Et vous le disiez, Sonia, avant l'allocution de Vladimir Poutine,
00:25:20avertissement ferme de Moscou.
00:25:22La Russie considérera, comme je cite, un conflit armé direct,
00:25:25le déploiement de soldats de la paix européenne en Ukraine.
00:25:28Déclaration de la porte-parole de la diplomatie russe
00:25:31au moment même où des émissaires américains viennent d'arriver
00:25:34pour présenter l'accord de trêve de 30 jours accepté par Kiev.
00:25:38Gabriel Attal lui est arrivé hier en Israël
00:25:41pour un long déplacement de 5 jours.
00:25:43L'ancien Premier ministre s'est rendu ce matin à Kfar Aza,
00:25:46l'un des qui bout de sang deuillé,
00:25:48puis sur le site du festival de musique Supernova.
00:25:51Objectif de ce déplacement, échanger avec les familles de victimes.
00:25:55Et puis, report du sauvetage des 2 astronautes
00:25:58coincés depuis 9 mois à bord de l'ISS.
00:26:01Le lancement était prévu hier depuis Cap Canaveral en Floride,
00:26:04mais a été annulé 45 minutes avant le départ
00:26:07en raison d'un problème technique.
00:26:10Merci Somaya. Qu'est-ce qu'une ZFE à part une zone à faible émission ?
00:26:14Pour Marine Le Pen, vous allez l'écouter ce matin.
00:26:17Ce sont des zones où l'on exclut les pauvres,
00:26:20ceux qui n'ont pas les moyens de rouler en électrique.
00:26:23Elle parle même d'apartheid social.
00:26:25Êtes-vous d'accord ? Écoutons-la tout d'abord.
00:26:28Les fameuses zones, les ZFE, zones à faible émission,
00:26:32qui sont pour certains des zones véritablement d'exclusion aujourd'hui.
00:26:36Il est vrai que le RN en a parlé assez rapidement.
00:26:39Comment vous appréhendez aujourd'hui de telles zones ?
00:26:42C'est l'apartheid.
00:26:45C'est une forme d'apartheid social.
00:26:48Les pauvres restent en dehors des villes.
00:26:51Ceux qui ont les moyens de s'acheter une voiture électrique pourront y entrer.
00:26:54C'est un scandale absolu.
00:26:57C'est une rupture de tout ce qu'est la France.
00:27:01C'est d'une injustice totale.
00:27:04C'est d'une stupidité absolue.
00:27:07Il faut supprimer ces ZFE.
00:27:10Le RN était tout à fait en pointe sur ce sujet.
00:27:14Depuis la création de ces ZFE,
00:27:20on a même fait un petit autocollant critère libre.
00:27:25Nous allons continuer ce combat à tous les échelons,
00:27:29au niveau de l'UE et au niveau national.
00:27:33Je le disais, de nombreux maires s'élèvent contre cela.
00:27:36André Valigny ?
00:27:39Je suis élu d'un canton en Isère qui est à 25 km de Grenoble.
00:27:42Il y a beaucoup de gens dans mon canton,
00:27:45qui vont à Grenoble tous les jours pour leur travail.
00:27:48Ils vont le samedi pour faire leurs courses.
00:27:51J'ai été amené à me prononcer au conseil départemental
00:27:54sur la ZFE de Grenoble.
00:27:57Je me suis exprimé contre la ZFE.
00:28:00La ZFE est dirigée contre les classes populaires,
00:28:03qui ont des voitures qui polluent.
00:28:06Il faut arranger cela.
00:28:09Mais faire tomber brutalement cette mesure de ZFE,
00:28:12ça revient à interdire l'accès au centre-ville aux classes populaires.
00:28:15Marine Le Pen emploie le terme d'apartheid.
00:28:18Je le trouve un peu trop fort,
00:28:21bien que ce soit scandaleux, injuste.
00:28:24Cela révèle aussi quelque chose
00:28:27que Alexandre Jardin me semble-t-il a formulé récemment.
00:28:30C'est la guerre contre les gueux.
00:28:33C'est vraiment les gueux, les ploucs.
00:28:36C'est cette fameuse phrase de Benjamin Griveaux.
00:28:39Il déclope en diesel.
00:28:42C'est exactement ce combat d'esprit pseudo-progressiste,
00:28:45bien-pensant,
00:28:48contre cette France périphérique.
00:28:51Est-ce que c'est une bombe sociale aujourd'hui ?
00:28:54Il y a des étincelles partout.
00:28:57Regardez comment ont commencé les gilets jaunes,
00:29:00avec une taxe sur le carburant et la limitation à 80 km heure.
00:29:03Quand on tape les gens au portefeuille,
00:29:06et André a raison, quand vous arrivez de loin,
00:29:09par rapport à une grande métropole,
00:29:12que vous en avez besoin de votre voiture pour travailler,
00:29:15vous n'avez pas forcément les moyens de payer,
00:29:18comme Mme Hidalgo, par exemple, à Paris,
00:29:21où les SUV ne sont pas toujours très riches.
00:29:24Vous pouvez avoir un vieux SUV diesel quand vous habitez la campagne.
00:29:27Quand vous payez 150 euros la journée pour votre diesel,
00:29:30je ne sais pas combien il faut gagner par mois pour pouvoir se stationner dans Paris.
00:29:33D'autant que vous avez ces voitures qui passent automatiquement.
00:29:36On sait faire de la surveillance de masse,
00:29:39du contrôle, on se croirait à Singapour en pleine Covid.
00:29:42Toutes les voitures sont flashées,
00:29:45on vous attrape, vous n'avez même pas le droit.
00:29:48On peut être nostalgique des pervanches,
00:29:51il pouvait y avoir de la tolérance,
00:29:54les amendes étaient beaucoup plus faibles.
00:29:57Je sais qu'à Bordeaux, vous aviez les pervanches,
00:30:00on mettait la main sur le capot si la voiture était chaude.
00:30:03Là, vous avez le truc qui passe,
00:30:06à 9h02, vous n'avez pas payé vos stationnements,
00:30:09vous avez droit à 150 euros d'amende.
00:30:12On va recevoir dans la boîte aux lettres,
00:30:15c'est une amende de 68 euros ?
00:30:18Toujours des amendes, bien sûr.
00:30:21Je rejoins ce qui a été dit,
00:30:24c'est une réelle relégation spatiale et sociale
00:30:27qui oppose ce qui est très cher à Christophe Guillouis,
00:30:30la périphéria et la métropolia,
00:30:33ou même ce qu'appelle François Ruffin,
00:30:36la France des bourgs contre la France des tours.
00:30:39C'est évidemment une idéologie excluante
00:30:42parce qu'elle ne permet pas aux personnes
00:30:45qui n'ont pas la possibilité d'avoir le bon véhicule
00:30:48de ne pas pouvoir circuler.
00:30:51C'est une atteinte à la liberté de circulation
00:30:54et une profonde injustice économique.
00:30:57Comme le rappelait Paul, tout le monde n'a pas les moyens
00:31:00aujourd'hui de s'acheter une voiture électrique.
00:31:03Pour qu'une telle loi arrive dans le débat,
00:31:06le fait que le député ne soit plus maire,
00:31:09c'est un fait.
00:31:12Vous avez raison.
00:31:15La plupart des décisions viennent des grandes mégalopoles.
00:31:18Je suis convaincue qu'il y a ça aussi.
00:31:21Les députés sont élus dans des circonscriptions.
00:31:24Aujourd'hui, ce sont des plaies mobiles.
00:31:27À l'Assemblée, ils n'ont plus le contact.
00:31:30Pas tous.
00:31:33Les nouveaux qui arrivent et qui n'ont pas ce lien-là,
00:31:36c'est un problème.
00:31:39En 2017, dans la vague macroniste,
00:31:42ça s'est atténué.
00:31:45Il y a des vagues de parachutistes professionnels
00:31:48qui arrivent dans une circonscription
00:31:51dans laquelle ils ne peuvent pas citer trois mirages.
00:31:54La décision publique en France est tellement centralisée.
00:31:57Beaucoup de décisions viennent de Paris.
00:32:00On n'a pas conscience qu'il existe un monde par-delà le périphérique.
00:32:03Sur le tableau de bord,
00:32:06il y a toutes les alarmes et les signaux sociaux qui s'allument.
00:32:09On ne peut pas faire ça.
00:32:12C'est l'une des mesures d'une doctrine,
00:32:15d'une idéologie extrémiste en soi, pseudo-écologiste.
00:32:18On voit quelles sont les communes,
00:32:21les villes qui veulent imposer cela.
00:32:24Pourquoi on ne fait pas des consultations comme en Suisse ?
00:32:27C'est très gênant de consulter le peuple.
00:32:30Anne Hidalgo a fait une consultation
00:32:33à Paris, sauf qu'elle a circonscrit le vote
00:32:36à la ville même de Paris.
00:32:39On se serait cru qu'il y avait des scores
00:32:42en Russie avant la perestroïka.
00:32:45Près de Lyon, une large majorité d'habitants
00:32:48d'une commune, la Pape,
00:32:51ont été consultés et ont voté contre
00:32:54l'interdiction d'exciter pour ces zones affaiblies.
00:32:57On n'a pas tenu compte.
00:33:00Si on fait des votes qui englobent la banlieue,
00:33:03c'est sûr que ça va changer le vote.
00:33:06On aurait fait un vote sur les ZFE ou sur les 4x4 à Paris
00:33:09au borne de toute l'île de France,
00:33:12probablement que le vote aurait été très différent.
00:33:15Parce que les électeurs de Mme Pécresse
00:33:18ne sont pas les mêmes que ceux d'Anne Hidalgo.
00:33:21Quand on fait le vote entre le 11e et le 12e arrondissement,
00:33:25vous voyez ce que je veux dire.
00:33:28On peut être adepte du vélo-cargo ou de la trottinette électrique.
00:33:31Le vélo-cargo ?
00:33:34C'est les vélos dans lesquels on met les enfants,
00:33:37les légumes bio.
00:33:40On ne peut pas confondre les enfants
00:33:43avec les poireaux ou les carottes.
00:33:46C'est le réarmement démographique.
00:33:49On en est loin.
00:33:53Puisque Marine Le Pen était l'invitée de la grande interview,
00:33:56on l'a fait réagir sur le volet judiciaire.
00:33:59C'est le 31 mars.
00:34:02Avant, c'était un peu technique.
00:34:05Je ne suis pas allée sur ce sujet.
00:34:08Il y a la QPC au Conseil constitutionnel.
00:34:11Un élu maorais a saisi le Conseil constitutionnel.
00:34:14Il a eu une peine d'inéligibilité.
00:34:17Il estime que c'est injuste.
00:34:20Le Conseil constitutionnel va se prononcer
00:34:23sur l'exécution provisoire.
00:34:26Ça pourrait faire jurisprudence ou avoir des conséquences politiques.
00:34:29Les magistrats ne sont pas obligés
00:34:32de suivre la décision du Conseil.
00:34:35Je pense que le sort judiciaire de Marine Le Pen
00:34:38va se jouer davantage devant le Conseil constitutionnel
00:34:41lorsqu'il va examiner cette QPC.
00:34:44Je ne vais pas donner toute la coulisse.
00:34:47Je pense que la décision des magistrats est déjà prise.
00:34:50C'est possible.
00:34:53Écoutons-la.
00:34:56Il est évident que dans l'affaire qui nous concerne,
00:34:59je suis interdite de me présenter avec exécution provisoire.
00:35:02C'est-à-dire avec l'impossibilité
00:35:05que mon appel puisse avoir une influence
00:35:08sur la décision qui a été prise.
00:35:11Ce serait incontestablement une décision profondément antidémocratique
00:35:14puisqu'elle priverait le peuple français
00:35:17de potentiellement se choisir son futur président de la République
00:35:20et en l'espèce président de la République.
00:35:23Je suis très inquiète
00:35:26de voir ce qui se passe en Roumanie.
00:35:29Très inquiète.
00:35:32En Roumanie, rappelons-le,
00:35:35le candidat favori à l'extrême droite
00:35:38a été annulé.
00:35:41On a vu par exemple Éric Zemmour et d'autres
00:35:44qui ont réagi en affirmant que c'était un coup d'État des juges.
00:35:47Marine Le Pen, est-ce qu'à ce niveau-là
00:35:50d'hold-up démocratique, on pourrait arriver à cela en France ?
00:35:53Le Conseil constitutionnel nous a habitués
00:35:56à quelques mesures de la loi immigration
00:35:59qui avait été votée par la représentation nationale.
00:36:02Mais là, c'est quand même un niveau au-dessus.
00:36:05C'est-à-dire qu'il y a une marge de manœuvre encore.
00:36:08Attendez, c'est possible ou pas pour vous ?
00:36:11Techniquement, c'est possible.
00:36:14Juridiquement, oui. Politiquement, c'est difficile.
00:36:17Justement, c'est l'avocat qui parle.
00:36:20Au-delà du cas de Marine Le Pen,
00:36:23je trouve que l'exécution provisoire
00:36:26c'est une négation du droit d'appel.
00:36:29Soit on a le droit de faire appel et il n'y a pas d'exécution provisoire,
00:36:32soit on abolit la notion d'appel.
00:36:35Seulement dans deux cas. En cas de récidive possible,
00:36:38Marine Le Pen ne va pas récidiver avec le détournement des fonds européens.
00:36:41Et en cas de fuite à l'étranger, elle ne va pas s'enfuir à l'étranger.
00:36:44Détournement, pardonnez-moi, et pas à titre personnel.
00:36:47Il n'y a pas d'enrichissement.
00:36:50L'exécution provisoire, c'est profondément choquant pour le juriste que je suis
00:36:53parce que le droit d'appel, c'est un droit démocratique.
00:36:56Vous imaginez que ça puisse être vraiment utilisé là ?
00:36:59Vous pensez que non ?
00:37:03Peine d'inéligibilité, sans exécution provisoire.
00:37:06Oui, sans doute, mais pas d'exécution provisoire.
00:37:09Mais vous savez, il y a une troisième voie qui pourrait aussi la contraindre
00:37:12à ne pas se présenter parce qu'en fonction de l'agenda ensuite,
00:37:15même s'il n'y a pas d'exécution provisoire, elle va quand même faire appel.
00:37:18Elle m'a expliqué là encore, en dehors de l'Australie,
00:37:21qu'il était possible que l'agenda ne lui permette pas
00:37:24d'avoir le temps de se déclarer candidate et de pouvoir faire campagne.
00:37:27Mais quand elle fait appel, elle est présumée innocente, elle n'est pas condamnée.
00:37:31Si c'est dans la durée de l'appel, oui, ça va.
00:37:34Oui, l'appel c'est souvent long, après elle ira en cassation.
00:37:37Je pense qu'elle pourra se présenter en 2027 avec la longueur
00:37:40des procédures judiciaires de l'appel.
00:37:43Les juges nous ont prouvé qu'ils pouvaient travailler très vite avec l'affaire Fillon, par exemple.
00:37:46Et longuement avec d'autres d'ailleurs.
00:37:49Je crois que le pourvoi en cassation, ça va prendre bien plus de temps que l'échéance 2025.
00:37:52En Roumanie par exemple, quelles que soient les idées de ce monsieur
00:37:55que beaucoup ne partagent pas de ce candidat, c'est le favori.
00:37:59Sur la Roumanie, j'ai regardé un peu les choses,
00:38:02tout est louche dans sa candidature.
00:38:05L'argent dont il s'est servi,
00:38:08on a trouvé des lingots d'or
00:38:11chez son principal bras droit,
00:38:14on a trouvé des millions d'euros en liquide.
00:38:17Dans ce cas, il faut un procès, pas une exclusion.
00:38:20La Cour constitutionnelle a déclaré inéligible
00:38:23à cause de toutes ces malversations,
00:38:26de toutes ces manipulations sur TikTok dirigées par la Russie.
00:38:29TikTok ?
00:38:32Oui TikTok.
00:38:35C'est un terrain de manipulation.
00:38:38Demain, pardonnez-moi,
00:38:41qui est très populaire sur TikTok ?
00:38:44Jordan Bardella ?
00:38:47La Russie ?
00:38:50Est-ce qu'il n'y a pas une forme d'ingérence ?
00:38:53C'est une nouvelle mise à l'épreuve
00:38:56de nos démocraties.
00:38:59Il y a des puissances étrangères,
00:39:02parfois même des personnes influentes,
00:39:05des milliardaires comme Musk
00:39:08qui essaient d'influer par les réseaux sociaux
00:39:11et de donner leurs idées par leurs algorithmes.
00:39:14Nous, vieille démocratie, ne sommes pas préparés à cela.
00:39:17Toutes ces ingérences vont avoir des conséquences
00:39:20et vont faire fluctuer les voies.
00:39:23Comment se protège-t-on en termes de cybersécurité ?
00:39:26Comment aide-t-on les gens à l'esprit critique ?
00:39:29Comment aide-t-on nos jeunes à l'esprit critique ?
00:39:32On ne ferme pas des chaînes de télévision
00:39:35parce qu'on ne les aime pas,
00:39:38même si je conçois qu'on puisse donner des amendes
00:39:41s'il y a eu la ligne rouge-blanche.
00:39:44Mais pas de fermeture.
00:39:47Il y a quelque chose d'assez surprenant.
00:39:50Ce qui se passe en Roumanie,
00:39:53le personnage est farfelu sur la forme,
00:39:56mais il a été élu.
00:39:59C'est absolument démocratique.
00:40:02Chaque fois que je dis ça,
00:40:05on me dit que Hitler a été élu.
00:40:08On va clore le débat.
00:40:11La pierre d'achoppement, c'est Hitler.
00:40:14Ce n'est même pas un argument
00:40:17que je voudrais absolument exposer.
00:40:20En revanche, ce sont les réactions
00:40:23de M. Thierry Breton, par exemple.
00:40:26De toute cette technocrature européenne
00:40:29qui avait menacé d'annuler les élections
00:40:32en Roumanie et en Allemagne.
00:40:35Je n'ai jamais dit ça.
00:40:38Souvenez-vous des propos d'Ursula von der Leyen
00:40:41où elle menaçait les Italiens
00:40:44de bien voter sinon l'Union...
00:40:47Ils sont très précautionneux
00:40:50sur la xénocratie étrangère
00:40:53lorsqu'elle concerne la Russie,
00:40:56mais très peu attentifs
00:40:59sur la catharsharity
00:41:02qui infiltre toutes nos institutions en Europe
00:41:05et qui fagocite nos démocraties
00:41:08contre nous.
00:41:11C'est vrai qu'on peut parler
00:41:14des ingérences russes ou musquistes
00:41:17sur les réseaux, mais parlons aussi
00:41:20sur TikTok de toutes ces jeunes femmes
00:41:23qui expliquent comment être une bonne musulmane
00:41:26et qui sont de vraies compagnes de route
00:41:29d'être musulmanes.
00:41:32On va revoir l'image.
00:41:35C'est assez impressionnant
00:41:38parce qu'il y a deux gardes
00:41:41qui n'ont pas bougé du tout.
00:41:44Depuis qu'on a commencé l'émission,
00:41:47on est confortablement assis,
00:41:50eux sont debout.
00:41:53On va surtout être attentifs
00:41:56à ce que dira Vladimir Poutine.
00:41:59Donald Trump serait-il si,
00:42:02si cet accord de cessez-le-feu de trêve
00:42:05aboutit, est-ce que vous diriez
00:42:08que Donald Trump est l'artisan d'une forme de paix ?
00:42:11Le moteur, c'est certain.
00:42:14Mais quoi la différence entre moteur et artisan ?
00:42:17Il est à l'initiative.
00:42:20Après, on a vu que les Ukrainiens
00:42:23sont allés parler directement aux Saoudiens
00:42:26sans les Américains.
00:42:30Restez branchés sur ces news,
00:42:33vous aurez la réponse dans quelques minutes.
00:42:59On salue la présence aux côtés de Paul Melin,
00:43:02d'André Vallini, de Sabrina Medjéber et de Jonathan Cixous.
00:43:05Monsieur Alain Madelin, merci d'être là.
00:43:08Ancien ministre de l'économie,
00:43:11des finances et de la souveraineté.
00:43:14C'est important.
00:43:17Je viens de vérifier l'intitulé.
00:43:20Alain Madelin,
00:43:23ministre de l'économie,
00:43:26des finances et de la souveraineté.
00:43:29C'était avant l'Elysée.
00:43:32Je vous assure.
00:43:35C'est l'actuelle dénomination du ministère de l'économie.
00:43:38Dans mon temps, c'était le ministère de l'économie et des finances.
00:43:41Il faut qu'ils actualisent la page.
00:43:44Merci d'être là.
00:43:47On va parler de souveraineté, de défense,
00:43:50de réarmement et de ce qui a été dit ce matin.
00:43:53On va mettre cela par Marine Le Pen.
00:43:56Alors que nous attendons la prise de parole de Vladimir Poutine.
00:43:59Marine Le Pen dénonce, vous le savez,
00:44:02la télédiplomatie d'Emmanuel Macron.
00:44:05Elle estime que le président français s'est fâché avec tout le monde.
00:44:08En réalité, c'est la raison pour laquelle
00:44:11nous n'avons pas de strapentin à la table de négociation.
00:44:14Aujourd'hui, la France est éjectée de tout.
00:44:17Emmanuel Macron s'est fâché avec le monde entier.
00:44:20Il a réussi à se fâcher avec des pays
00:44:23qui sont fâchés ensemble depuis des décennies.
00:44:26Il a réussi à se fâcher avec les deux.
00:44:29Il a réussi à se fâcher avec la Russie et les États-Unis en même temps.
00:44:32Il arrive à se fâcher avec l'Algérie et le Maroc en même temps.
00:44:35Ce n'est pas évident.
00:44:38On n'a plus de voix, on n'existe plus.
00:44:41Il est contraint à l'agitation.
00:44:44Ces choses-là nous dépassent.
00:44:47On discute de choses sur lesquelles nous n'avons plus d'influence.
00:44:50Qu'en pensez-vous ?
00:44:53Est-ce que c'est votre avis ?
00:44:56Non, c'est ridicule.
00:44:59Pourquoi ?
00:45:02Je n'ai pas envie de polémiquer.
00:45:05Macron fait son boulot aujourd'hui
00:45:08pour essayer de maintenir une unité européenne.
00:45:11Ce n'est pas dire que Macron est éjecté.
00:45:14Donc l'Europe est effacée ?
00:45:17Je ne dis pas qu'elle est effacée.
00:45:20Elle a été écartée d'une part par M. Poutine
00:45:23qui ne veut pas que l'Europe donne des garanties de paix
00:45:26à un éventuel accord.
00:45:29Elle a été écartée par M. Trump
00:45:32qui depuis le début ne cesse de dire que c'est extraordinaire
00:45:35que l'Europe a été créée pour voler les États-Unis.
00:45:38On croit rêver.
00:45:42On va susciter le débat.
00:45:45Est-ce que c'est l'Europe qui a été écartée
00:45:48par les deux puissances ?
00:45:51Ou est-ce qu'elle s'est auto-écartée ?
00:45:54On a transféré notre souveraineté
00:45:57et même un transfert de puissance.
00:46:00Ce n'est pas vraiment d'aujourd'hui.
00:46:03Mais sur le dossier ukrainien,
00:46:06l'Union européenne a fait bloc.
00:46:10On a montré une certaine solidarité envers l'Ukraine
00:46:13par-delà les sensibilités politiques
00:46:16et les appartenances des différents États membres.
00:46:19Je suis d'accord avec ce que vous disiez.
00:46:22C'est toute l'Europe qui est mise sur la touche.
00:46:25Ce n'est pas une affaire personnelle contre M. Macron
00:46:28qui garde le contact avec Washington
00:46:31et avec le Maroc.
00:46:34Il y a la brouille avec l'Algérie.
00:46:37On peut déplorer que l'Europe ne soit pas dans les négociations.
00:46:40Mais les premiers responsables du fait que l'Europe
00:46:43ne soit pas dans les négociations,
00:46:46c'est accessoirement Poutine et Trump
00:46:49qui ont décidé de se partager l'Ukraine.
00:46:52Ce n'est pas comme ça qu'on gère un État souverain
00:46:55qui est l'Ukraine.
00:46:58Les Ukrainiens ont participé à ces négociations
00:47:01et accepté eux-mêmes.
00:47:04Il y a eu des négociations entre les Ukrainiens et les Américains.
00:47:07Ça se passe dans le sud global.
00:47:10Entre les Ukrainiens et les Américains,
00:47:13nous regardons et nous faisons un communiqué
00:47:16pour dire que la balle est dans le camp russe.
00:47:19Comment expliquer une telle absence, un tel effacement ?
00:47:22Demander à M. Trump pourquoi ?
00:47:25Ce n'est pas à moi qu'il faut le demander.
00:47:28C'est un choix politique de gommer l'Europe
00:47:31et d'avoir une sorte de Yalta
00:47:34qui dépêche l'Europe et l'Ukraine.
00:47:37Les propos sont extrêmement clairs sur ce point.
00:47:40La façon dont M. Zelensky,
00:47:43même si on a un peu rattrapé les choses,
00:47:46la façon dont il a été traité,
00:47:49est inimaginable
00:47:52au regard des sacrifices du peuple ukrainien
00:47:55au fait qu'il se soit battu pour la démocratie
00:47:58et au regard de l'extraordinaire facture du sang
00:48:01qui a été celle de l'Ukraine.
00:48:04Ce sont des dizaines de milliers d'enfants
00:48:07enlevés à leur famille, déportés.
00:48:10Est-ce qu'on peut passer cela ?
00:48:13M. Zelensky a été accusé
00:48:16d'être une sorte de dictateur en Ukraine.
00:48:19Franchement, comparé à Poutine,
00:48:22ceci est absolument ridicule.
00:48:25Il a été accusé de tous les mots
00:48:28et même d'avoir osé prononcer
00:48:31ce que n'osent pas dire M. Trump
00:48:34et ses amis et ses ministres,
00:48:37que Poutine est peut-être un agresseur.
00:48:40On n'ose même pas prononcer aux Etats-Unis
00:48:43le mot que Poutine est un agresseur.
00:48:46Mais dans quel univers orwellien sommes-nous en train de vivre ?
00:48:49Je vous poserai la question dans quelques instants.
00:48:52Peut-être dans l'univers
00:48:55où certains préfèrent une paix imparfaite
00:48:58à une guerre interminable.
00:49:01Vous nous direz ce que vous en pensez
00:49:04juste après le journal présenté par Somaya Lavizzi.
00:49:07Emmanuel Macron est à la manoeuvre.
00:49:10On réunit entre le chef de l'Etat, François Bayrou
00:49:13et 7 membres de son gouvernement
00:49:16pour évoquer les moyens alloués à la défense.
00:49:19L'actualité également, il y a quelques heures,
00:49:22de la conférence de presse de Vladimir Poutine
00:49:25avertissement ferme de Moscou.
00:49:28La Russie considérera comme un conflit armé direct
00:49:31le déploiement de soldats de la paix européen en Ukraine.
00:49:34Déclaration il y a quelques minutes
00:49:37de la porte-parole de la diplomatie russe.
00:49:40Pour nous, le déploiement d'unités des forces armées
00:49:43d'autres Etats en Ukraine sous n'importe quel drapeau,
00:49:47ou de certaines opérations de maintien de la paix
00:49:50qui sont proposées par ceux qui ont supprimé les mots
00:49:53maintien de la paix et paix de leur lexique.
00:49:56Toutes ces phrases rabâchées, c'est évident, c'est connu,
00:49:59c'est compréhensible, c'est douloureux,
00:50:02car tout cela signifiera l'implication de ces pays
00:50:05dans un conflit armé direct avec notre pays
00:50:08auquel nous répondrons par tous les moyens disponibles.
00:50:11Pendant ce temps, la Russie revendique la reprise
00:50:14de l'Ukraine et de l'Azerbaïdjan dans la région de Kursk,
00:50:17ce qui constituerait un véritable revers pour l'Ukraine
00:50:20et aussitôt célébrée par le vissage du drapeau russe
00:50:23par ce soldat que vous découvrez à l'image.
00:50:26Voilà ce qu'on pouvait dire de l'actualité à 13h.
00:50:29Merci Somaya.
00:50:32Et à tout à l'heure, la question que je me suis permis
00:50:35de vous poser à tous et à vous, à la main de l'un,
00:50:38est-ce qu'il vaut mieux une paix imparfaite, coûteuse,
00:50:41mais aussi symbolisée par le débat politique et public
00:50:44que nous avons en ce moment ?
00:50:47Il suffit, j'ai reçu Henri Guaino, que vous connaissez bien,
00:50:50Charles Millon, que vous connaissez bien également,
00:50:53qui ne réagissait pas à chaque fois que je le dis, je ne sais pas,
00:50:56et qui affirme qu'il suffit de critiquer
00:50:59la diplomatie telle qu'elle est portée par Emmanuel Macron
00:51:02pour se voir caricaturé
00:51:05et voir appartenir au camp des défaitis
00:51:08et des muniquois, etc.
00:51:11Qu'est-ce que vous en pensez ?
00:51:14Non, la paix imparfaite,
00:51:17plutôt qu'une guerre interminable, pourquoi pas ?
00:51:20La question est de savoir qu'est-ce que l'on entend
00:51:23par paix imparfaite.
00:51:26Allez, les Ukrainiens ne souhaitent pas cela,
00:51:29mais allons-y.
00:51:32On laisse à M. Poutine la Crimée
00:51:35et les territoires d'une ambasse.
00:51:38En échange de quoi ?
00:51:41En échange bien évidemment d'une Ukraine démocratique
00:51:44qui pourrait vivre dans le reste,
00:51:47sans compter d'autres éléments de la facture,
00:51:50la facture des destructions, le retour des enfants,
00:51:53je laisse ça pour l'instant.
00:51:56Mais il faut bien évidemment que pour le reste de l'Ukraine,
00:51:59il y ait une garantie.
00:52:03Les Ukrainiens sont payés pour savoir
00:52:06que des garanties qu'on leur a données
00:52:09et qui n'ont pas été respectées ont conduit au malheur actuel.
00:52:12En 1994,
00:52:15les Ukrainiens avaient 1 600 missiles nucléaires
00:52:18qu'ils ont démantelés
00:52:21en échange d'une garantie de paix
00:52:24signée aussi par la Russie et par l'Amérique.
00:52:27A-t-on fait respect ?
00:52:31A-t-on fait respecter cette garantie ?
00:52:34Non pas.
00:52:37A l'heure des accords de Minsk,
00:52:40on leur avait donné aussi une garantie
00:52:43que la guerre s'arrêterait,
00:52:46que les Russes sortiraient du pays du Donbass,
00:52:49que les frontières reviendraient aux Ukrainiens
00:52:52en échange d'élections.
00:52:55Les Ukrainiens ont dit oui à des élections,
00:52:58mais les Russes sont restés.
00:53:01Ils ont même abattu un avion civil.
00:53:04Ils sont restés.
00:53:07Ils n'ont pas laissé le contrôle des frontières.
00:53:10On sait bien que s'il devait y avoir une paix,
00:53:13il faut qu'il y ait des garanties crédibles.
00:53:16Quelle est la meilleure garantie ?
00:53:19C'est bien évidemment une garantie européenne.
00:53:22Que disent les Russes ?
00:53:25Jamais. Pas l'Europe.
00:53:28Éventuellement les Biélorusses.
00:53:31Mais pas l'Europe.
00:53:34Est-ce qu'il y a une autre garantie possible ?
00:53:37Non, il n'y en a pas d'autre.
00:53:40Donc une paix sans garantie,
00:53:43ce n'est pas une paix juste.
00:53:46Vous êtes favorable à ce que des soldats,
00:53:49y compris français, aillent...
00:53:52Il n'y a pas de risque d'escalade,
00:53:55sauf si M. Poutine attaque les forces qui sont là,
00:53:58ce qui serait, reconnaissez-le,
00:54:01à ce moment-là une attaque contre l'Europe.
00:54:04Comment peut-on signer un traité de paix
00:54:07avec quelqu'un qui pourrait demain
00:54:10attaquer des forces européennes qui seraient en Ukraine ?
00:54:13C'est qu'on ne fait pas confiance à M. Poutine
00:54:16si on signe un tel traité.
00:54:19Pour garantir ce qu'il resterait de l'Ukraine,
00:54:22amputés sont les mieux placés
00:54:25pour garantir qu'il puisse y avoir une démocratie
00:54:28dans le reste de l'Ukraine.
00:54:31Mais en réalité, ce que M. Poutine ne supporte pas,
00:54:34c'est que l'Ukraine existe.
00:54:37Il l'a dit, répété, ce qu'il veut,
00:54:40ce n'est pas seulement le Donbass, c'est toute l'Ukraine.
00:54:43Deux, ce qu'il ne supporterait surtout pas,
00:54:46c'est la démocratie.
00:54:49Il a décidé de l'attaquer par tous les moyens.
00:54:52Est-ce qu'il a divisé l'impérialisme ?
00:54:55Il serait demain à nos portes.
00:54:58M. Poutine n'a sûrement pas l'intention
00:55:01d'amener des chars à Paris.
00:55:04A Vilnius, ce n'est pas la même chose.
00:55:07La Russie l'a déjà fait dans un autre contexte.
00:55:10J'y étais à ce moment-là.
00:55:13A ce moment-là, que ferait l'Europe ?
00:55:16Ce que veut faire M. Poutine,
00:55:19c'est casser le lien transatlantique.
00:55:22Grâce à M. Trump, c'est fait.
00:55:25Ensuite, il veut casser la solidarité de l'Europe elle-même.
00:55:28C'est en train partiellement de se faire.
00:55:31S'il y avait une attaque à Vilnius,
00:55:34que feraient les Européens ?
00:55:37Il y a de grandes chances qu'ils se diviseraient
00:55:41Il est en train de réussir.
00:55:44C'est un pays de l'OTAN.
00:55:47Pays de l'OTAN ou pas, c'est un autre sujet.
00:55:50Est-ce que vous pensez que les Américains
00:55:53auraient mis en oeuvre la force nucléaire ?
00:55:56Est-ce que vous pensez que M. Macron
00:55:59mettrait en oeuvre la force nucléaire ? Non.
00:56:02La seule réponse, c'est les attaques.
00:56:05Il salue le président biélorusse.
00:56:09C'est un accord de trêve de cesser le feu.
00:56:12C'est très hypothétique pour l'instant.
00:56:15On va écouter les prises de parole
00:56:18avec la traduction qui va avec, évidemment.
00:56:21Je suis très content de vous voir.
00:56:24Ça me fait plaisir que votre première visite
00:56:27après votre élection en tant que président
00:56:30ait été rendue à la Russie.
00:56:33On le comprend très bien d'ailleurs
00:56:36car nous avons des relations tout à fait particulières.
00:56:39Nous sommes des alliés, des pays frères
00:56:42dans le sens littéral de ce terme.
00:56:45Nous en parlons tout le temps.
00:56:48Mais vu que votre visite est officielle,
00:56:51je voudrais le souligner encore une fois.
00:56:54Nous avons des liens historiques,
00:56:57des liens des pays frères.
00:57:00Il y a, je pense,
00:57:03beaucoup de gens
00:57:06qui vivent dans les deux pays.
00:57:09Nous avons des relations
00:57:12qui pourraient devenir exemple
00:57:15dans beaucoup de pays
00:57:18pour l'économie, pour la sécurité,
00:57:21pour notre coopération
00:57:24sur la scène internationale.
00:57:27Tout d'abord à l'ONU,
00:57:30dans les pays de coopération
00:57:33de l'Asie et de la région pacifique,
00:57:36de la coopération avec les pays de BRICS.
00:57:39Donc dans le domaine de l'économie,
00:57:42nos relations se développent de la meilleure façon
00:57:45depuis tous les problèmes actuels.
00:57:48Le chiffre d'affaires
00:57:51a augmenté
00:57:54et a atteint de records
00:57:57de plus de 51 milliards de dollars
00:58:00simplement vers la Russie
00:58:03et environ aussi 50 milliards.
00:58:06Tout de même, ce sont des records
00:58:09des deux côtés.
00:58:12Le travail continue
00:58:15dans le régime normal
00:58:18et nous ouvrons également
00:58:21de nouveaux domaines de coopération.
00:58:24Nous avons commencé à développer
00:58:27notre coopération dans le domaine
00:58:30de la construction aérospatiale.
00:58:33Il y a des usines à Minsk
00:58:36qui ont été ouvertes récemment.
00:58:39Donc nous développons
00:58:42également des relations
00:58:45dans le domaine de la culture,
00:58:48de l'éducation, du sport.
00:58:51Si je ne me trompe pas,
00:58:54il y aura une journée de la culture russe
00:58:57en Biélorussie. La journée du cinéma russe
00:59:00sera célébrée en Biélorussie.
00:59:03Nos artistes participent toujours
00:59:06à vos événements.
00:59:09Par exemple, le marché slave,
00:59:12c'est un événement très populaire.
00:59:15Plus de 80 sujets de la Fédération russie
00:59:18soutiennent des relations au niveau régional
00:59:21avec leurs partenaires dans les régions
00:59:24de la Biélorussie. Donc pratiquement
00:59:27dans tous les domaines, nous avons
00:59:30beaucoup de coopération. Dans le cadre
00:59:33de cette visite, nous avons planifié
00:59:36beaucoup d'événements. Nous avons préparé
00:59:39des déclarations communes,
00:59:42des documents qui aideront
00:59:45les secteurs d'économie concrets.
00:59:48Nous travaillons et nous vous attendons
00:59:51à votre visite le 9 mai prochain.
00:59:54Il y aura également organisé un forum
00:59:57dédié à la fin de la Seconde Guerre mondiale.
01:00:00Nous attendons beaucoup d'autres collègues
01:00:03des autres pays. Nous sommes très heureux
01:00:06de vous voir. Je vous félicite encore une fois
01:00:09avec votre réélection au poste
01:00:12du président de la Biélorussie.
01:00:15Je vous souhaite du succès
01:00:18et du bonheur
01:00:21au peuple biélorusse. Je suis sûre
01:00:24que notre rencontre aura de bons résultats.
01:00:27Merci beaucoup, Vladimir Vladimirovitch.
01:00:30J'ai réfléchi pendant longtemps.
01:00:33Bien, vous le disiez, on pouvait s'y attendre.
01:00:36Et d'ailleurs, le président russe va attendre
01:00:39que la situation aille plus loin
01:00:42entre ses émissaires et les émissaires américains
01:00:45avant de donner une réponse.
01:00:48Revenons sur le débat dont nous parlions.
01:00:51Il suffit pour certains d'émettre une réserve
01:00:54ou alors de souhaiter la paix pour les qualifier
01:00:57de défaitistes ou de muniquois.
01:01:00Écoutons, parce qu'elle était notre invitée
01:01:03ce matin, Marine Le Pen, à ce sujet.
01:01:07Nous avons perdu la raison.
01:01:10La classe politique aujourd'hui
01:01:13agit de manière binaire, réfléchit de manière binaire.
01:01:16Il n'y a plus de hauteur sur les événements.
01:01:19Il n'y a plus de recul sur les événements.
01:01:22Il n'y a plus de profondeur de la réflexion.
01:01:25Il faut être pour ou contre.
01:01:28Et si vous êtes pour, vous êtes dans le bon camp.
01:01:31Et si vous êtes contre, vous êtes dans le mauvais.
01:01:34Il n'y a pas de ligne de front.
01:01:37Je ne suis pas pour que la Russie attaque l'Ukraine.
01:01:40C'est ridicule.
01:01:43Pourquoi on vous le reproche encore aujourd'hui ?
01:01:46Parce que c'est facile.
01:01:49Le niveau des débats politiques, je le trouve très mauvais.
01:01:52Jonathan Assexuel a raison ou a la tort ?
01:01:55Nous sommes nombreux à passer notre temps ici même
01:01:58à le déplorer.
01:02:01Il y a un terrible appauvrissement du débat public, du débat politique.
01:02:04On le voit partout, que ce soit à l'Assemblée nationale,
01:02:07sur les plateaux de télé, avoir des idées nuancées
01:02:10et quelque chose qui est devenu quasiment incompréhensible
01:02:13pour bon nombre de personnes qui, effectivement,
01:02:16veulent voir le monde d'une façon totalement binaire.
01:02:19Les mots que Marine Le Pen a employés me semblent justes.
01:02:22Et c'est vrai que sur cette question qui est tellement
01:02:25difficile, M. Madeleine l'a esquissée
01:02:29et il faut-il le rappeler, il y a un million de morts
01:02:32depuis trois ans, un million de morts des deux camps.
01:02:35Il est temps de faire quelque chose pour stopper tout cela.
01:02:38C'est facile à dire, c'est même pas si évident à dire,
01:02:41dirais-je, et on voit qu'avec cette crispation
01:02:44on est pour, on est contre, on ne résout finalement rien
01:02:47et ce sont ceux qui veulent gagner
01:02:50qui finiront par gagner.
01:02:53Est-ce que depuis trois ans, depuis cette terrible guerre
01:02:56avec ce lourd tribut, est-ce que, parce que vous parlez
01:02:59de l'Europe à la Madeleine, est-ce que l'Europe, l'Union européenne,
01:03:02certains pays de cette Union ont tenté quelque chose
01:03:05en faveur de la paix ? Oui. Quoi donc ?
01:03:08La paix, quand vous avez un agresseur comme Poutine,
01:03:11elle ne peut venir, à mes yeux, pour une paix juste,
01:03:14que d'un recul de Poutine.
01:03:17Marine Le Pen, il y a un instant, disait
01:03:20« Oui, mais on ne sait pas très bien... »
01:03:23Oui, mais en même temps, elle était obligée de dire
01:03:26« Pour l'Ukraine, parce que l'Ukraine a été envahie. »
01:03:29Et si vous regardez ça en terrible réaliste,
01:03:32on s'en fout un peu, il n'y a plus de valeur,
01:03:35il n'y a plus rien qui a tort, qui a raison.
01:03:38Maintenant, allez, il faut qu'on trouve rapidement un compromis.
01:03:41On peut faire ça, mais moi je ne le ferai pas.
01:03:44Mais il faut bien parler avec ses ennemis, ses adversaires.
01:03:47Oui, bien sûr, mais si on voulait parler avec ses ennemis,
01:03:50alors, je ne sais pas, il y a un agresseur,
01:03:53et il y a un agresseur.
01:03:56Est-ce qu'on est pour ou contre ?
01:03:59Il a déporté des enfants, mais il y a peut-être du bien dans...
01:04:02Non, il y a quand même un certain nombre de valeurs.
01:04:05Alors qu'à l'arrivée, il y a un certain réalisme géopolitique,
01:04:08c'est une évidence, je ne nie pas cela,
01:04:11je ne suis pas complètement stupide,
01:04:14mais ce que je dis, c'est que si vous regardez un peu
01:04:17la réalité des choses, la Russie est dans un épuisement,
01:04:20c'est mon opinion, je pourrais le démontrer,
01:04:23dans un épuisement économique.
01:04:26Elle est même dans une certaine forme d'épuisement militaire
01:04:29et c'est le moment que l'on choisit pour dire
01:04:32voilà, on va faire la paix.
01:04:35On a vu ça, M. Trump, il a eu...
01:04:38Alors, on n'aurait jamais négocié la paix dans ce cas-là ?
01:04:41Non, mais je veux dire, à un moment donné,
01:04:44l'Afghanistan, on était en train de gagner en Afghanistan,
01:04:47de faire reculer le terrorisme,
01:04:50ça faisait plus d'un an que les Américains
01:04:53n'avaient pas eu un seul mort.
01:04:56C'est le moment où M. Trump a été négocié,
01:04:59Al-Jaida, avec l'Allemagne,
01:05:02avec l'Allemagne, avec l'Allemagne,
01:05:05avec l'Allemagne, avec l'Allemagne,
01:05:08avec l'Allemagne, avec l'Allemagne,
01:05:11avec l'Allemagne, a été négocié, Al Jaida,
01:05:14avec directement les talibans,
01:05:17avec directement les talibans,
01:05:20en boycottant le gouvernement légitime
01:05:23le gouvernement légitime
01:05:26il a signé des accords qui un an plus tard
01:05:29se sont révélés dans une déroute
01:05:32parce que la paix avait été mal préparée.
01:05:35Je ne voudrais pas que M. Trump repasse
01:05:38Mais quand les Américains sont intervenus en Irak, ça a donné quoi ?
01:05:45La France, elle n'y est pas allée.
01:05:48Oui, justement.
01:05:50Qu'est-ce qu'on a dit à ce moment-là ?
01:05:52Sur le discours notamment de M. Dupin, regardez, les défaitistes, les capitulars...
01:05:58Si vous voulez me faire parler de l'erreur monumentale qui a été faite en Irak,
01:06:04du fait que les Américains ont accepté d'être une armée d'occupation,
01:06:08alors qu'il y avait un gouvernement légitime qui pouvait prendre la relève,
01:06:16le nombre d'erreurs est incalculable.
01:06:18Donc les Américains ont été très mauvais.
01:06:20Mais ils ont été mauvais en Afghanistan,
01:06:22et je ne dis pas qu'ils puissent être mauvais à l'arrivée en Ukraine.
01:06:26Oui, les Américains peuvent être mauvais, c'est plutôt la tradition.
01:06:29Oui, alors nous, avant nous était bon pendant des années.
01:06:31Aujourd'hui, et nous, avant nous était bon pendant des années.
01:06:34On nous dit réarmement alors que notre endettement est stratosphérique.
01:06:38La question peut paraître, mais elle est importante.
01:06:40Je pense, qui va payer aujourd'hui ?
01:06:42Moi, je me pose toujours la question.
01:06:43Ceux qui ont acté que les dépenses militaires pendant des années
01:06:46ont été des variables d'ajustement,
01:06:48ceux-là même viennent nous dire aujourd'hui,
01:06:50mais vous ne vous rendez pas compte,
01:06:51il faut absolument investir dans ces dépenses,
01:06:53les dépenses sociales sont stratosphériques, etc.
01:06:57Est-ce que cela vous surprend ?
01:06:59C'est exactement la question que j'allais poser à M. Madelin.
01:07:02On sait que la loi de programmation militaire prévoit un budget
01:07:05à hauteur de 2,5 % du PIB, certainement 3 à 3,5 % d'ici 2030.
01:07:11J'écoutais M. Madelin-Bauer dire qu'une économie de guerre
01:07:14s'échelonnait à peu près à 8 % du PIB.
01:07:17Comment allons-nous faire avec une dette de plus de 300 milliards d'euros,
01:07:20une dette publique, j'entends, de plus de 300 milliards d'euros,
01:07:23les dépenses sociales qui sont estimées à 25,7 % du PIB, selon l'INSEE ?
01:07:28Pour le coup, c'est ça qui m'intéresse, M. le ministre.
01:07:32Comment allons-nous budgéter ce fameux effort militaire
01:07:38et les déploiements budgétaires qui y seront conséquents ?
01:07:42Deux questions.
01:07:44Je vais aussi m'intéresser à comment.
01:07:47L'effort est important, mais nous avons eu des périodes
01:07:52où la France n'était pas beaucoup moins en mauvais état qu'aujourd'hui,
01:07:58même peut-être certains diront qu'elle était au meilleur état,
01:08:02avec beaucoup moins de dépenses par rapport au PIB.
01:08:05Donc comme ma thèse générale, c'est de dire qu'on est dans une impasse,
01:08:10l'étatisme, c'est fini, il faut prendre un nouveau cap,
01:08:13et prendre un nouveau cap, c'est faire des réformes extrêmement ambitieuses,
01:08:16il faut faire des économies.
01:08:19Bien, il y a nos problèmes de défense.
01:08:21Mais que les a-t-on fait ?
01:08:25Mais que les a-t-on fait ? Vous parlez à un ministre,
01:08:28qui est toujours à chercher à faire des économies,
01:08:30qui m'amène parfois à donner l'exemple.
01:08:32Donc la question n'est pas ça. Je sais qu'on peut faire des économies.
01:08:35Et donc je dis qu'il faut faire des économies,
01:08:38et on doit faire des économies drastiques dans les prochaines années.
01:08:41Il y a un problème militaire qui se pose,
01:08:44donc il faudra faire deux fois plus d'économies.
01:08:47Je vous dis que c'est possible.
01:08:49Attendez, juste une deuxième question.
01:08:52Les Français qui nous regardent, en tout cas les téléspectateurs,
01:08:55et tous les Français se disent, donc ceux-là-même,
01:08:58ceux-là-même, qui nous ont dit pendant des années,
01:09:01qui nous ont conduit dans ces situations, nous disent aujourd'hui,
01:09:04attention, la main sur le cœur, réarmement, pas de nuances possibles,
01:09:07sinon vous êtes défaitistes, ne trouvez-vous pas, M. Madelin,
01:09:10quand même, ça confine parfois à l'absurde ?
01:09:13Non, mais je ne vous dis pas que c'est absurde,
01:09:16je vous dis qu'en tout cas, c'est la situation.
01:09:18On a une facture, on a moyen de la payer par des dettes supplémentaires
01:09:21ou par des impôts supplémentaires ou par des économies supplémentaires.
01:09:25L'efficacité de la dette, vous ne savez pas à quel point
01:09:28que l'État est mal géré.
01:09:31Vous ne savez pas à quel point il y a des trésors,
01:09:35des trésors de productivité.
01:09:38Oui, pour ceux qui l'observent de près.
01:09:41En tout cas, disons qu'il y a un énorme trésor caché,
01:09:44c'est pas les riches, c'est pas les trucs, etc., un énorme trajet,
01:09:47un énorme trésor caché en France.
01:09:50Ce sont les gains de productivité que l'on peut faire dans l'État.
01:09:53C'est l'inefficacité de la dépense publique.
01:09:56Donc je dis que c'est une réserve et qui permettrait...
01:09:59C'est un trésor, donc c'est notre trésor de guerre aujourd'hui.
01:10:02Oui, d'une certaine façon.
01:10:05Non, c'est l'économie de guerre.
01:10:08La deuxième question, je voulais surtout aborder la deuxième question,
01:10:11je vous dis comment.
01:10:14Et puis il faut éviter que ce soit une guerre trop dure.
01:10:17Est-ce qu'on demande à l'Europe
01:10:20de payer la facture
01:10:23et que du coup,
01:10:26certains en profitent pour faire
01:10:29une sorte de sceau fédéral supplémentaire
01:10:32dans l'Europe,
01:10:35ou est-ce qu'on demande que ce soit une coalition d'États
01:10:38qui s'emparent de la question de la défense
01:10:41et qui, d'une certaine façon, selon des moyens différents,
01:10:44paie la facture ?
01:10:47Vous avez la réponse. Nous, on veut l'Europe des nations
01:10:50et pas la défense européenne.
01:10:53Ma réponse, c'est que je veux éviter un sceau fédéral supplémentaire,
01:10:56mais tout le monde ne le veut pas,
01:10:59et c'est une ligne de clivage intéressante.
01:11:02On va marquer une pause et ça, c'est le vrai débat.
01:11:05En réalité, c'est ce que je voulais dire.
01:11:08Merci d'être avec nous,
01:11:11avec nos invités.
01:11:14Nous allons continuer dans quelques instants
01:11:17à parler de ce que craignent beaucoup,
01:11:20peut-être que vous en faites partie,
01:11:23le fédéralisme, ce sceau fédéral,
01:11:26ce bon fédéral européen,
01:11:29l'efficacité de l'État,
01:11:32les réformes de l'État pour financer
01:11:35ce qu'on appelle l'économie de guerre.
01:11:38C'est juste après le rappel des titres.
01:11:41Au cœur de l'actualité,
01:11:44Vladimir Poutine devrait probablement s'exprimer
01:11:47sur l'accord de trêve dans la journée.
01:11:50En attendant, le chef du Kremlin reçoit actuellement
01:11:53son homologue biélorusse, Alexandre Loukachenko.
01:11:56Une conférence de presse devrait suivre cet entretien.
01:11:59Une séquence que vous pourrez suivre en direct sur notre antenne.
01:12:02Déclaration de la porte-parole de la diplomatie russe
01:12:05au moment même où des émissaires américains
01:12:08viennent d'arriver pour présenter l'accord de trêve
01:12:11de 30 jours accepté par Kiev.
01:12:14Gabriel Attal est arrivé hier en Israël
01:12:17pour un long déplacement de 5 jours.
01:12:20L'ancien Premier ministre s'est rendu ce matin
01:12:23à Kfar Aza, l'un des kibbouts endeuillés,
01:12:26puis sur le site du festival de musée
01:12:29Supernova, objectif de ce déplacement,
01:12:32échanger avec les familles des victimes.
01:12:35Merci Somaya.
01:12:38Avant d'arriver au cœur de notre débat,
01:12:41ce dont nous parlions juste avant la pause,
01:12:44j'ai eu beaucoup de messages,
01:12:47des anciens ministres qui me disent
01:12:50que la nation ukrainienne est formidable,
01:12:53qu'il faut la vanter, les mérites, les frontières ukrainiennes,
01:12:56mais les mêmes qui parlent de ça ne parlent pas
01:12:59de nations françaises, même si le Président
01:13:02a parlé récemment de patriotisme,
01:13:05et ne sont pas là pour défendre les frontières françaises,
01:13:08mais ne parlent que des frontières européennes.
01:13:11Qu'est-ce que vous répondez ?
01:13:14Je réponds qu'il faut faire les deux, bien évidemment.
01:13:17Vous ne pouvez pas marcher sur une seule jambe.
01:13:20En ce moment, on ne marche pas du tout,
01:13:23j'essaie d'unir les deux sur tous les sujets.
01:13:26On ne peut pas marcher à cloche-pied.
01:13:29Comment on fait ?
01:13:32C'est intéressant ce que vous nous disiez,
01:13:35ça a beaucoup interpellé le trésor de guerre
01:13:38sur le pactole des économies sur la réforme de l'État.
01:13:41Est-ce qu'on pourrait avec cela financer
01:13:44cette économie de guerre, ce réarmement
01:13:47dont nous avons tant besoin ?
01:13:51On parle de quelques points de PIB,
01:13:54et nous n'étions pas si malheureux
01:13:57avec 10 points de PIB en moins de dépenses publiques.
01:14:00Je regarde certains pays,
01:14:03la Chine est un pays ultra-capitaliste
01:14:06par rapport à la France.
01:14:09Si je fais de la dépense publique la frontière,
01:14:12vous avez la frontière des choix privés,
01:14:15vous avez la frontière des choix privés,
01:14:18où ce sont les consommateurs et les entrepreneurs
01:14:21qui décident, et puis j'ai la frontière,
01:14:24j'ai la sphère des choix publics,
01:14:27où c'est les hommes publics qui décident.
01:14:30La frontière, ce sont un des choix individuels
01:14:33et l'autre des choix collectifs.
01:14:36Pour moi, c'est la frontière de la liberté.
01:14:39Elle est intéressante,
01:14:42mais c'est la frontière de la liberté.
01:14:45On peut déplacer la frontière de la liberté
01:14:48en faveur des choix publics
01:14:51et donc moins en moins de liberté.
01:14:54Par rapport à d'autres pays, même voisins,
01:14:57on a un écart de 10 points, ce qui est considérable.
01:15:00Cette frontière-là, pour moi, est essentielle.
01:15:03Aujourd'hui, il faut bien évidemment faire le chemin inverse.
01:15:06D'autant que vous connaissez ma thèse,
01:15:09il y a un nouveau monde qui frappe à notre porte.
01:15:12Je ne sais pas la rapidité des changements
01:15:15qui vont intervenir dans les 10 ans qui viennent.
01:15:18Ce sera le plus formidable changement de toute l'histoire de l'humanité.
01:15:21Et ce monde-là, c'est un monde qui appelle la liberté.
01:15:24Est-ce que celui qui s'est fait appeler le nouveau monde
01:15:27est légitime politique ?
01:15:30Attention, il ne s'agit pas de légitimité démocratique.
01:15:33Mais est-ce qu'il a l'assise aujourd'hui pour mener une telle réforme ?
01:15:36Je ne comprends pas la question. Qui a l'assise ?
01:15:39Le Président, le Premier ministre et tous ceux qui les entourent.
01:15:42Ah non, bien sûr.
01:15:45C'est-à-dire que vous allez...
01:15:48Vieux slogan que dans les pays de l'Est,
01:15:51avant la chute du mur de Berlin, au temps de la péristroïque,
01:15:54le sommet ne peut plus, la base ne veut plus.
01:15:57D'accord. Donc le pouvoir n'a plus de pouvoir.
01:16:00Nous y sommes, bien sûr.
01:16:03Je vous en donne une deuxième citation.
01:16:06Elle est de Toynbee, le grand historien des civilisations.
01:16:09Dans des périodes de mutation,
01:16:12où les élites savent conduire la mutation,
01:16:15où le peuple change d'élite.
01:16:18Et puis si vous voulez une troisième, Gramsci.
01:16:21Un nouveau monde apparaît,
01:16:24un vieux monde se meurt,
01:16:27et dans ce clair obscur naissent les monstres.
01:16:30Ah, j'ai dit les trois citations qui permettent de caractériser la situation.
01:16:33C'est l'Etat.
01:16:36L'Etat est né depuis plus longtemps.
01:16:39Mais j'aurais tendance à dire qu'il y a des monstres politiques qui apparaissent.
01:16:42Très bien.
01:16:45La question de qui va payer, j'ai résumé,
01:16:48mais elle est essentielle.
01:16:51Emmanuel Macron parle désormais de patriotisme,
01:16:54de nation.
01:16:57Au passage, ce sont des mots qui souffrent il y a encore quelque temps.
01:17:00Ils sont convoqués pour un esprit de mobilisation, de remobilisation.
01:17:03Oui, mais les Ukrainiens nous ont quand même donné une formidable leçon de patriotisme.
01:17:06Parce que là, on a vu ce qu'un pays patriote était capable de faire.
01:17:09On nous disait qu'en trois jours, ils le perdraient.
01:17:12Et par leur patriotisme, ils ont tenu.
01:17:15Par leur patriotisme et notre effort de livraison.
01:17:18Et par l'effort de guerre, les livraisons d'armes.
01:17:21C'est ce que Zelensky a dit du premier jour.
01:17:24Il a dit, je n'ai pas besoin d'un taxi, j'ai besoin d'argent et d'armes.
01:17:27C'est la question de la dépense publique.
01:17:30C'est vrai qu'on voit l'effort de guerre et l'investissement pour le réarmement.
01:17:33On le voit comme quelque chose qui va être coûteux.
01:17:36Mais on ne voit pas aussi les recettes qui vont pouvoir être dégagées.
01:17:39Dans combien de temps ?
01:17:42Sur notre industrie.
01:17:45Mais l'économie, ce n'est pas à M. Madelin que je vais la prendre.
01:17:48Ça se gère aussi à long terme.
01:17:51Le fait qu'on mette en place des choses aujourd'hui qui, à long terme,
01:17:54ne sont pas des entreprises de l'industrie,
01:17:57ou des usines de Kleenex en usine de char.
01:18:00Ce qu'on a fait pendant le Covid, on a transformé.
01:18:03Vous aviez Louis Vuitton qui faisait des masques en papier.
01:18:06Je blague, mais on est capable d'innovation.
01:18:09Et en plus de ça, on a déjà en France,
01:18:12si j'écoute M. Lecornu, le seul pays en Europe capable de tout faire.
01:18:15Vous m'avez pris le bon exemple.
01:18:18Vous n'allez pas nous dire que nous sommes en guerre.
01:18:21La bonne phrase n'est pas celle-là, à mon avis.
01:18:24Nous, on demande à être en paix,
01:18:27mais il y a des gens qui nous ont déclaré la guerre.
01:18:30Ce n'est pas tout à fait la même chose.
01:18:33Y compris la guerre commerciale ?
01:18:36La guerre commerciale, c'est Trump qui nous l'a déclarée.
01:18:39Mais je pensais à l'Est.
01:18:42La guerre contre nos démocraties vient plutôt de l'Est.
01:18:45Et de l'ensemble d'un monde de tyrannosaures et autres qui n'aiment pas la démocratie.
01:18:48Mais qui ne nous a pas déclaré la guerre ?
01:18:51A l'Est, on nous déclare la guerre.
01:18:54Les Etats-Unis nous déclarent la guerre commerciale.
01:18:57Dans le Sud, on nous déclare une forme de guerre migratoire.
01:19:00Avec qui on s'entend en ce moment ?
01:19:03C'est un gros problème.
01:19:06Il ne s'agit pas simplement de faire un réarmement militaire.
01:19:09La grande question qui est pour nous, c'est le réarmement moral.
01:19:12C'est celle-là.
01:19:15Le ministre des Affaires étrangères est en tournée en France.
01:19:18Quel rapport avec le réarmement moral ?
01:19:21Il veut réarmer les esprits.
01:19:24Je ne sais pas.
01:19:27Vous êtes rassuré ?
01:19:30Je l'écoute d'abord.
01:19:33Véritablement, il était à Nantes.
01:19:36Il appelle un réarmement des esprits moral.
01:19:39C'est bien.
01:19:42Qu'est-ce que ça veut dire ?
01:19:45C'est l'appel à un certain nombre de valeurs.
01:19:48C'est une réflexion sur la démocratie qui est fatiguée, usée.
01:19:51On pourrait lister tous les problèmes que rencontre la démocratie.
01:19:54Qu'est-ce que c'est que l'état de droit ?
01:19:57Est-ce qu'il y a simplement la valeur du nombre,
01:20:00c'est-à-dire les gens qui votent,
01:20:03ou est-ce qu'au-dessus de la démocratie,
01:20:06il y a un certain nombre de valeurs qui sont intangibles,
01:20:09qui sont intangibles ?
01:20:12C'est dommage, quand on a donné la parole au peuple
01:20:15et qu'il s'était agi de décider sur Maastricht,
01:20:18on a vu qu'on s'est assis sur tous les peuples.
01:20:21En 2005, il y a eu un référendum.
01:20:24Les Français ont dit non.
01:20:27Trois ans plus tard, avec le traité de Lisbonne,
01:20:30on leur a dit oui.
01:20:33Vous me permettez d'avoir un avis contrarien ?
01:20:36Je n'ai pas réalisé ce que représentait ce non
01:20:39en fracture dans la société française.
01:20:42Je le dis honnêtement.
01:20:45Je ne l'ai pas compris.
01:20:48Je ne l'ai pas compris pour une raison politique
01:20:51mais qui n'était pas raisonnable.
01:20:54Ma raison politique était la suivante.
01:20:57Il y a un oui, mais le non n'est pas un nom alternatif.
01:21:00Il y avait des gens qui votaient parce que l'Europe
01:21:03qu'on allait construire était fédérale,
01:21:06d'autres parce qu'elle ne l'était pas assez.
01:21:09Il y avait plein de noms à l'intérieur du nom.
01:21:12Il n'y avait pas une alternative.
01:21:15Je me suis dit que ce nom n'existe pas
01:21:18puisque ce n'est pas un nom constructif,
01:21:21c'est un nom destructif.
01:21:24Après coup, je me rends compte à quel point
01:21:27il y avait une sorte de fédération,
01:21:30une sorte de fédération collective.
01:21:33On avait voté non, donc il fallait dire non.
01:21:36Je vous rappelle mon point de vue.
01:21:39Il n'est pas complètement négligeable.
01:21:42On ne pouvait rien bâtir sur ce nom.
01:21:45Les Français n'ont pas compris l'enjeu.
01:21:48C'était trop compliqué pour eux.
01:21:51Plein de Français se sont documentés,
01:21:54ont lu, ont travaillé, ont téléchargé.
01:21:57Il y avait un nom de gauche qui voulait aller plus loin.
01:22:00Il y avait un nom de gauche chauvinementiste
01:22:03qui ne voulait pas aller aussi loin.
01:22:06Il y avait un nom de droite qui trouvait
01:22:09que ça allait trop loin.
01:22:12C'était très composite comme nom.
01:22:15C'est le drame des référendums.
01:22:18Sur un certain nombre de sujets,
01:22:21j'allais dire d'identité nationale.
01:22:24Même un séparatisme.
01:22:27Je n'imagine pas que la règle de 51,
01:22:30le Brexit si vous voulez, 51-49,
01:22:33ce soit une bonne méthode.
01:22:36Il faudrait au moins une majorité qualifiée.
01:22:39Est-ce que vous vous sentez représenté
01:22:42et je n'ai aucune acrimonie à son égard
01:22:45par rapport à madame Ursula von der Leyen
01:22:48quand elle parle et elle prend la parole
01:22:51parce qu'elle était une mauvaise ministre allemande
01:22:54de la défense, exfiltrée parce qu'elle était
01:22:57une mauvaise ministre et qu'on l'a exfiltrée
01:23:00à la tête de l'Europe ? Je ne devrais pas dire ça.
01:23:03Elle s'est rattrapée depuis parce qu'elle a quand même
01:23:06un peu de poids et un peu de valeur.
01:23:09En tout cas, ça, ce n'est pas sa fonction.
01:23:12Pourquoi personne ne le lui dit ?
01:23:15Ça lui a été rappelé par certains.
01:23:18Pour l'anecdote sur ce qu'avait dit Manuel Valls
01:23:21à l'époque du référendum de 2005 pour montrer
01:23:24la complexité du sujet, Manuel Valls avait dit
01:23:27« J'étais pour le non, mais devant la montée du non,
01:23:30je vais voter oui. » Vous vous rappelez de ça ?
01:23:33Après, on s'étonne qu'il y ait des fiances
01:23:36au sein de la population française.
01:23:39Mais là, si vous posez la question,
01:23:42est-ce qu'il faut aller vers plus de fédéralisme ?
01:23:45Fédéralisme, c'est un mot qui fait peur,
01:23:48donc il faut l'éviter.
01:23:51Il faut aller vers plus d'intégration européenne.
01:23:54Plus de compétences partagées, plus de solidarité.
01:23:57Mais bien sûr, à terme oui,
01:24:00avec les nations qui le souhaiteront.
01:24:06Je suis assez étonnée lorsqu'on parle de l'Europe
01:24:09et de ce comparatif avec Maastricht.
01:24:12En 2005, en 2025, il y a eu des mutations sociales,
01:24:15économiques, anthropologiques profondes en Europe.
01:24:18Je veux bien qu'on parle de souveraineté,
01:24:21mais à la fois, l'Europe a dilué nos souverainetés.
01:24:24Je veux bien qu'on parle de frontières,
01:24:27de balisement des frontières, mais l'Europe a complètement
01:24:30anéanti les frontières par ses fameux traités sur la liberté
01:24:33de circulation des personnes, des capitaux et des services.
01:24:36Je veux bien qu'on parle d'identité nationale,
01:24:39qu'elle prend le pouvoir et qu'elle rend des décisions,
01:24:42non pas en fonction des peuples européens,
01:24:45mais en fonction des traités. Je veux bien qu'on parle
01:24:48d'identité nationale et de souveraineté française,
01:24:51sachant que dans notre hiérarchie des normes,
01:24:54les traités internationaux et les directives européennes
01:24:57prennent le pas, prennent le dessus sur nos lois.
01:25:00Le problème, il est là. En réalité, c'est quelle Europe
01:25:03voulons-nous, quelle France voulons-nous,
01:25:06le Danemark a réussi quelques push-out,
01:25:09il a réussi à obtenir certaines dérogations
01:25:12à certains traités, notamment sur la sécurité,
01:25:15la justice et la liberté. Pourquoi est-ce qu'en France,
01:25:18aujourd'hui, on n'est pas capable de faire ce qu'a fait le Danemark ?
01:25:21On n'a pas ratifié la CODH.
01:25:24Pourquoi est-ce que nous, nous ne sommes pas capable ?
01:25:27Il faudra donc réviser la question.
01:25:30Il y a un débat passionnant, mais invitez-moi un jour.
01:25:33En deux mots, la défense, in fine, en tout cas pour la France,
01:25:36qui a l'arme nucléaire, elle ne peut pas être partagée.
01:25:39Donc la défense ne peut être qu'une alliance d'États
01:25:42et pas une compétence européenne, de mon point de vue.
01:25:45En revanche, sur tout le reste, vous avez une excroissance
01:25:48des compétences européennes totalement exagérées.
01:25:51Il est évident que lorsque l'Europe s'occupe
01:25:54de calibrer les petits poids ou de désigner
01:25:57les petites armes nucléaires,
01:26:00on est dans un excès.
01:26:03Je rappelle quand même juste un point,
01:26:06c'est que l'Europe était en train de se faire.
01:26:09Vous avez un truc merveilleux, un truc très intelligent,
01:26:12c'est un arrêt de la Cour de justice,
01:26:15qui s'appelle Cassis de Dijon.
01:26:18Ce qui est bon pour les Allemands est bon pour les Français.
01:26:21C'est la reconnaissance mutuelle des normes.
01:26:24Au lieu de poursuivre dans cette direction,
01:26:27on a décidé de dire non, on va s'en occuper de tout ça.
01:26:30C'est nous qui allons faire les normes.
01:26:33Et ça a été le marché unique.
01:26:36Et ensuite, tout ce qui a été pu faire par Jacques Delors.
01:26:39Donc on en a fait trop.
01:26:42Nous avons une piste qui pourrait indiquer
01:26:45quelle serait la position russe.
01:26:48Et ce n'est pas forcément une bonne nouvelle
01:26:51si l'on en croit ce conseiller de Vladimir Poutine.
01:26:54Un cessez-le-feu temporaire ne serait pas propice
01:26:57à un règlement durable du conflit.
01:27:00Quand l'Etat, un accord de trêve,
01:27:03un accord de cessez-le-feu, n'est pas vu...
01:27:06Mais le règlement durable, ça ne passe pas de force
01:27:09pour garantir la paix et le cessez-le-feu en Ukraine.
01:27:12Démilitarisation de l'Ukraine, élection en Ukraine,
01:27:15élection en Ukraine, élection en Ukraine,
01:27:18élection en Ukraine, élection en Ukraine,
01:27:21démilitarisation de l'Ukraine, élection en Ukraine
01:27:24pour virer de l'esprit et mettre un copain, etc.
01:27:27Mais vous allez retrouver l'éternel catalogue.
01:27:30Je ne sais pas comment le compromis va se faire à l'arrivée.
01:27:33S'il y a un compromis.
01:27:36Si Vladimir Poutine partage ce que dit ce conseiller-là
01:27:39et que c'est avéré dans les heures qui viennent,
01:27:42c'est très inquiétant.
01:27:45Juste un mot.
01:27:48Ce sont des décisions politiques d'hommes politiques européens.
01:27:51Les traités ne se font pas comme ça.
01:27:54Ils se font avec des politiques.
01:27:57Tout ça a été délibéré, tout ça a été voté.
01:28:00Tout ça a été voté et délibéré démocratiquement.
01:28:03Y compris la Convention européenne des droits de l'homme de 1950.
01:28:06Mais oui, les chiffres ont été votés.
01:28:09Mais tout a été voté.
01:28:12Il ne fait que commencer.
01:28:16C'est un transfert de souveraineté.
01:28:19La souveraineté de ce plateau est passionnante.