Sonia Mabrouk reçoit les acteurs de l'info du jour, nos experts et nos journalistes dans #MidiNews
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00:00:00Bonjour à tous et bienvenue pour Midi News.
00:00:03On peut onir les idées d'un homme, rejeter tout ce qu'il incarne et représente,
00:00:07et pour autant, ne pas danser ou fêter sa mort.
00:00:11Les images de Liès à Lyon, Marseille et Paris, place de la République,
00:00:15ont provoqué l'indignation en particulier de nombreux responsables politiques,
00:00:19dont Bruno Rotaillot et Sébastien Lecornu, vous l'entendrez.
00:00:23Alors que nous sommes en train de rendre hommage aux victimes des attentats de Charlie Hebdo,
00:00:28la menace terroriste est très forte, menace intérieure et extérieure.
00:00:32Extérieure, ça veut dire une menace avec une projection de groupes djihadistes sur notre sol,
00:00:36via des actions très organisées, c'est ce qu'a déclaré le ministre des Armées sur notre antenne,
00:00:41et on en parlera avec nos invités et le spécialiste Claude Moniquet.
00:00:45Et tandis que l'ingérence réelle ou supposée d'Elon Musk a été dénoncée par de nombreux dirigeants européens,
00:00:50dont Emmanuel Macron qui a parlé d'internationale réactionnaire,
00:00:53d'autres ingérences comme celle d'un autre milliardaire comme George Soros,
00:00:57qui a financé, je vous le rappelle, un grand nombre d'ONG en Europe en faveur des migrants,
00:01:01n'a pas été dénoncée de la même manière ni avec la même véhémence.
00:01:04Alors pourquoi ce deux poids, deux mesures ? Débat à suivre.
00:01:07Je vous présenterai nos invités, mais pour leur place au journal, bonjour à vous, chère Somaya.
00:01:11Bonjour Sonia, bonjour à tous.
00:01:13A la une, beaucoup de gens qui l'aiment le pleurent ici-bas.
00:01:16Vous allez découvrir à l'écran la première déclaration de Marine Le Pen
00:01:20depuis l'annonce du décès de son père hier à l'âge de 96 ans.
00:01:23Réaction il y a quelques minutes de la chef de file du RN à l'Assemblée sur le réseau social X.
00:01:29Et justement, les obsèques de Jean-Marie Le Pen auront lieu ce samedi à la Trinité-sur-Mer,
00:01:34non loin de sa maison familiale dans le Morbihan.
00:01:37Une information révélée ce matin par Louis Alliot, maire RN de Perpignan.
00:01:40Plus de précisions sur cette cérémonie avec Mathilde Ibanez.
00:01:45La famille a d'ores et déjà annoncé que les funérailles se passeront
00:01:48dans la plus stricte intimité.
00:01:50Les sœurs de Marine Le Pen, accompagnées de leurs conjointes, leurs enfants,
00:01:53sont venues hier dans la journée pour venir se recueillir.
00:01:57Une visite discrète, aucune prise de parole n'a été faite ici devant la maison médicalisée
00:02:04où Jean-Marie Le Pen était déjà admise depuis plusieurs semaines.
00:02:08Quant à Marine Le Pen, nous ne savons pas si elle est venue hier soir.
00:02:11Ce que l'on sait, c'est qu'elle a pris la nouvelle dans l'avion.
00:02:15Un retour de déplacement politique à Mayotte par le biais de l'un de ses attachés de presse.
00:02:21Les funérailles se passeront ce samedi à la Trinité-sur-Mer dans le Morbihan,
00:02:26petit village où Jean-Marie Le Pen est née.
00:02:30Vous allez à présent découvrir les images de l'ultime journée de commémoration
00:02:34des attentats de janvier 2015 avec une cérémonie en l'honneur de Clarissa Jean-Philippe,
00:02:39la policière municipale tuée il y a dix ans jour pour jour
00:02:42par le terroriste Ahmedi Koulibaly à Montrouge, dans les Hauts-de-Seine.
00:02:46Et puis, direction les Etats-Unis.
00:02:48Pour terminer, où de terribles incendies ravagent actuellement la Californie,
00:02:52Ramzi Malouki, correspondant CNews à Los Angeles,
00:02:55nous a enregistré un plateau pour nous raconter la nuit d'enfer qu'il a passée sur place.
00:03:00La nuit va être longue, effectivement.
00:03:02Vous voyez, je veux dire, je n'ai pas besoin de vous décrire l'ambiance.
00:03:06C'est un enfer ici. Je suis en fait à l'est de Los Angeles.
00:03:09C'est un autre foyer d'incendie qui s'appelle le Heat and Fire,
00:03:12à côté d'un énorme canyon.
00:03:14Et ce que vous voyez derrière moi, en fait, ce sont des bourrasques de vent.
00:03:17Et ce sont ces bourrasques de vent qui peuvent atteindre jusqu'à 140 km heure,
00:03:21qui font l'effet dangereux.
00:03:23Car juste derrière cette ville, derrière moi, il y a des flammes.
00:03:27Et ces flammes peuvent traverser la rue, arriver jusqu'à moi et aux maisons
00:03:30qui se trouvent juste derrière la caméra, ici.
00:03:32Tout le quartier a été évacué, vous le disiez,
00:03:35il y a presque 40 000 personnes, 30 000 personnes,
00:03:38dans le quartier de Pasadena-Paliza.
00:03:41Vous voyez là, les bourrasques de vent.
00:03:43C'est ce genre de bourrasques de vent qui va entraîner d'autres foyers d'incendie.
00:03:49La maire de Los Angeles a réquisitionné tous les pompiers,
00:03:53même ceux qui étaient en congé, pour pouvoir aider, en fait,
00:03:56tous ceux qui sont là. Il y a des milliers de pompiers à l'oeuvre
00:03:59pour essayer, pour tenter de circonstruire ces incendies.
00:04:03Mais cela risque d'être très long, d'autant plus que les vents ne vont pas s'arrêter,
00:04:08ils vont continuer toute la nuit jusqu'aux alentours de 10h de matin,
00:04:11heure de Los Angeles, et on craint le pire.
00:04:14Vous le voyez derrière moi, ces fumées qui arrivent ici
00:04:17et qui pourraient relancer d'ailleurs.
00:04:19Je vous montre ça, c'est une braise qui pourrait arriver
00:04:22s'il y a la moindre bourrasque de vent de mon côté.
00:04:25Et là, les pompiers vous demandent de partir de cet endroit
00:04:31car ça devient très très dangereux, on ne peut même plus respirer d'ailleurs.
00:04:35Voilà ce qu'on pouvait dire de l'actualité à midi, Sonia.
00:04:38Merci Somaya, évidemment, impressionnant.
00:04:40On remercie Ramzi Malouki, impressionnant à la fois l'incendie et les rafales de vent.
00:04:45On reviendra sur cette situation dans nos prochaines éditions.
00:04:48Mais tout d'abord, je vais saluer nos invités autour de la table.
00:04:50Philippe Bilger, merci d'être là et bonjour à vous.
00:04:53Olivier d'Artigone, merci de votre présence.
00:04:55Bonjour, je salue l'arrivée évidemment d'Elisabeth Lévy.
00:04:58Bonjour, Sonia.
00:05:00Kévin Bossuet avec nous.
00:05:01Bonjour, Sonia.
00:05:02Notre journaliste politique Yoann Izayi nous accompagne.
00:05:04Bonjour à vous.
00:05:05Je le disais en titre, on peut onir mais complètement les idées d'un homme,
00:05:09rejeter tout ce qu'il incarne, chacun est libre et tout ce qu'il représente,
00:05:12sans pour autant danser le jour de sa mort.
00:05:15Les images de l'IS à Lyon, Marseille et Paris, places de la République
00:05:18ont provoqué l'indignation de nombreux responsables politiques,
00:05:21y compris au sein du gouvernement.
00:05:23Vous avez vu passer la réaction sur X du ministre de l'Intérieur.
00:05:26On écoutera tout à l'heure celle du ministre des Armées sur notre antenne
00:05:29ce matin lors de la grande interview.
00:05:31Et puis on va revenir sur cette soirée.
00:05:33Vous allez voir l'extrême-gauche en réalité.
00:05:35D'ailleurs l'extrême-gauche qui vote aujourd'hui pour des gens qui attisent la haine antisémite.
00:05:40On fêtait la mort de Jean-Marie Le Pen.
00:05:42Pensons juste à ce paradoxe ultime.
00:05:46Et regardez ces images.
00:05:50Ils étaient des milliers à s'être rassemblés, places de la République,
00:05:54pour célébrer le décès de Jean-Marie Le Pen.
00:05:58Un homme politique décrié de par ses positions et ses actions passées.
00:06:02Nombreux Français ont tenu à marquer le coup.
00:06:05Champagne, confettis et même slogans.
00:06:13Dont certains visent directement Marine Le Pen.
00:06:20D'autres sont pro-algériens.
00:06:23Une exaltation qui s'est aussi entendue à Marseille.
00:06:31Où de nombreux Français se sont réunis en musique sur le Vieux-Port.
00:06:38Bien, vous les avez beaucoup vus ces images.
00:06:40Des jeunes voire très jeunes gens.
00:06:41Et c'est vrai que je soulignais un apparent paradoxe
00:06:43mais qui ne l'est pas pour ces individus dans cette liesse collective et champagne à la main.
00:06:49C'est-à-dire qu'ils votent aujourd'hui, la plupart d'entre eux,
00:06:51j'imagine pour des gens qui nourrissent une haine antisémite.
00:06:55Et ils s'émeuvent. Mais là, raison.
00:06:57Ils n'ont pas connu l'histoire.
00:06:58Mais quand Jean-Marie Le Pen parlait du détail de l'histoire, du point de détail.
00:07:03Oui, Mediapart, qui est toujours nuancée, parle des hommages de la honte.
00:07:09Moi, c'est plutôt l'inverse.
00:07:11Je n'en reviens pas depuis hier.
00:07:14Tout de même, peut-être suis-je naïf
00:07:17et que j'attends encore quelque chose de notre société.
00:07:20Mais ça me semble moins ce qui s'est passé depuis hier soir,
00:07:24une honte politique, qu'un délitement humain.
00:07:29Je veux dire, durant longtemps,
00:07:31il y avait une sorte de retenue de réserve devant ceux,
00:07:35quelles que soient leurs opinions politiques, devant ceux qui ne sont plus.
00:07:40Et je dirais, c'est une marque de plus dans l'habilissement de notre société
00:07:46et il était moins...
00:07:48Pardon, Sonia, je risquerais d'être trop long.
00:07:51Là, je suis en quelque sorte débordée par ma propre indignation.
00:07:56Je n'imaginais pas ça possible, même à l'égard d'un Le Pen.
00:08:00La pierre angulaire d'une civilisation, c'est de respecter les morts.
00:08:03Ecoutez, franchement, il y a des morts.
00:08:06Moi, je pense que je ne suis pas sûr que j'aurais pleuré
00:08:08si je n'avais pas été trop stupide le jour de la mort de Staline.
00:08:12Attention, j'aurais probablement même fait la fête, je vous le dis.
00:08:16Voilà, je vous le dis tout de suite.
00:08:18Mais évidemment, il ne s'agit pas de Staline.
00:08:21Jean-Marie Le Pen n'a pas tué, je crois, 2 millions de gens.
00:08:24Il n'en a pas fait en Bastille.
00:08:25D'ailleurs, il a assez peu exercé le pouvoir, il faut quand même bien le dire.
00:08:28Ce qui me frappe plus, je partage l'indignation de Philippe,
00:08:31mais il y a tellement de sujets pour s'indigner
00:08:34que je préfère en laisser passer, être économe de mon indignation.
00:08:39En revanche, je suis sidéré par la bêtise.
00:08:42C'est-à-dire, comme vous l'avez dit, ces gens-là ne voient pas aujourd'hui
00:08:45les gens qui cassent la figure aux gamins juifs ou ceux qui les encouragent.
00:08:50D'ailleurs, j'en profite parce que j'ai l'esprit de l'escalier
00:08:53pour dire à propos du point de détail dont on a beaucoup parlé,
00:08:56que c'était tout à fait dégoûtant, condamnable, tout ce que vous voulez,
00:08:59mais que ça n'a fait partir aucun juif de France.
00:09:01Aucun juif n'a quitté la France à cause du point de détail.
00:09:04Aussi blessante, aussi dégoûtante a été cette déclaration.
00:09:08Je ferme cette parenthèse et je suis frappé par la sottise.
00:09:11C'est-à-dire que ces gens-là, 40 ans après, alors qu'on peut voir autour de soi,
00:09:15on pourrait lire, on pourrait regarder les programmes,
00:09:18on pourrait continuer à s'acheter une bonne conscience et à jouer les résistants.
00:09:23Moi, j'y vois surtout un abaissement terrible du niveau intellectuel.
00:09:28Ces gens sont stupides. C'est tout ce qu'il y a à dire.
00:09:31On peut avoir été bercé par l'anti-Jean-Marie Le Penisme de manière primaire
00:09:36et ne pas cracher sur un cadavre.
00:09:38Écoutons ce qu'a dit ce matin, sur CNE, le ministre des Armées, Sébastien Lecornu.
00:09:43Le combat politique, c'est pour les vivants.
00:09:45Il faut poursuivre le combat politique avec les vivants, mais il faut respecter les morts.
00:09:49C'est une affaire de dignité, je crois.
00:09:51C'est quelque chose de même civilisationnel, et Bruno Retailleau a raison de le dire.
00:09:54Évidemment, Jean-Marie Le Pen a été, vous ne l'avez peut-être pas connu personnellement,
00:09:58un adversaire politique.
00:10:00Non, j'étais jeune en 2002. C'est un adversaire politique.
00:10:02Mais une fois de plus, je pense que dans le champ civilisationnel,
00:10:05en tout cas dans le rapport personnel que j'entretiens,
00:10:07et avec les morts, et à la mort,
00:10:09il y a une forme de respect qu'il faut avoir.
00:10:12Les scènes de Liès, je crois, disent quelque chose d'assez dégradant
00:10:16sur le rapport que les vivants doivent entretenir avec les morts.
00:10:19Mais une fois de plus, on a ces opinions politiques,
00:10:21et le combat politique continue avec les vivants.
00:10:24Ça me semble simple et de bon sens.
00:10:26Je trouve que c'est la réaction la plus digne, la plus complète,
00:10:29la plus profonde sur ce sujet-là.
00:10:33Il fait référence à l'aspect politique, évidemment, au combat, à Anusaï,
00:10:37et à l'aspect civilisationnel, puisqu'on a l'impression
00:10:39que ces jeunes dansent autour d'un bûcher
00:10:41où on brûle je ne sais quel sorcier ou sorcière.
00:10:44Je trouve que c'est beaucoup de hauteur prise.
00:10:46C'est un raisonnement de bon sens
00:10:48que toute personne normalement constituée devrait avoir.
00:10:50Seulement, les militants d'extrême-gauche
00:10:52ne sont pas normalement constitués.
00:10:54Ils ont un pois chiche à la place du cerveau.
00:10:56Non, mais pardon.
00:10:58Je ne voudrais pas dire non.
00:11:00Je vous laisse libre vos propositions.
00:11:02Ceux qui étaient sur la place de la République...
00:11:04Si, pardon, excusez-moi.
00:11:06Ils manifestent contre Jean-Marie Le Pen
00:11:08qu'ils considèrent être antisémite.
00:11:10Je dis, moi, que Jean-Luc Mélenchon a dit bien pire que Jean-Marie Le Pen.
00:11:14Ils manifestent sur la place...
00:11:16Je ne suis pas sûr parce qu'il n'est plus malin.
00:11:18Il n'a pas été condamné.
00:11:20Il n'a pas été condamné, j'entends bien.
00:11:22Donnez-moi une expression, Yoann.
00:11:26On va prendre des membres de la France insoumise.
00:11:28C'est une tentation tentative...
00:11:30Laissez-moi terminer.
00:11:32Prenons l'exemple de David Giraud,
00:11:34qui en Tunisie est allé dire
00:11:36que le bébé retrouvé dans le four
00:11:38qui avait été placé là par le Hamas
00:11:40avait été en réalité placé là
00:11:42par les membres de TSAHAL.
00:11:44Cette déclaration négationniste
00:11:46aurait dû valoir à David Giraud
00:11:48le fait d'être diabolisé à vie
00:11:50comme l'a été Jean-Marie Le Pen.
00:11:52Il ne l'a pas été simplement parce qu'il est d'extrême-gauche.
00:11:54La réalité est celle-ci.
00:11:56Les militants d'extrême-gauche,
00:11:58lorsque les dirigeants du Hamas et du Hezbollah
00:12:00ont été tués,
00:12:02eux étaient véritablement le diable.
00:12:04Je ne les ai pas vus fêter la mort
00:12:06des dirigeants du Hamas et du Hezbollah.
00:12:08Nous ne faisons pas d'hierarchie,
00:12:10dans l'intolérable.
00:12:12Je suis en désaccord avec une dimension.
00:12:14C'est le débat.
00:12:16Jean-Marie Le Pen a dit des choses condamnables.
00:12:18Il a été condamné pour cela.
00:12:20Je ne minimise pas ce qu'a dit Jean-Marie Le Pen.
00:12:22Jean-Luc Mélenchon a dit la même chose
00:12:24J'ai bien compris ce que vous dites et ce que vous ne dites pas.
00:12:26Je suis très attentif.
00:12:28Depuis hier, il y a, si ce n'est une tentative de réhabilitation,
00:12:30tout au moins,
00:12:32d'une forme de relativisme
00:12:34concernant des propos négationnistes
00:12:36et révisionnistes de Jean-Marie Le Pen,
00:12:38pour lesquels elle a été condamnée à juste titre,
00:12:40avec cette formule
00:12:42« Oui mais ».
00:12:44Oui mais les Insoumis,
00:12:46oui mais la nouvelle forme d'antisémitisme.
00:12:48Je suis totalement d'accord avec ce qu'a dit Elisabeth tout à l'heure,
00:12:50sur le nouvel antisémitisme.
00:12:52Je suis d'accord avec ce qu'a dit Jean-Marie Le Pen.
00:12:54C'était peut-être la fin de cette séquence-là.
00:12:56Et un nouveau antisémitisme
00:12:58aujourd'hui déborde.
00:13:00Et c'est celui-ci qui nous attaque.
00:13:02Et en plus, c'est les 10 ans de Charlie.
00:13:04Mais je suis en opposition complète
00:13:06sur le fait qu'on puisse dire,
00:13:08parce que c'était un vieux léron politique,
00:13:10que tout cela est derrière nous.
00:13:12Il ne s'est jamais amendé.
00:13:14Jusqu'au crépuscule de sa vie,
00:13:16il a eu bien des moments médiatiques où il aurait pu dire
00:13:18« Bon, j'ai blessé énormément de personnes.
00:13:20Moi, je viens d'une histoire familiale
00:13:22où ce qu'il a dit est profondément
00:13:24inacceptable. »
00:13:26Vous étiez avec moi hier, dans l'heure des pros,
00:13:28sur le plateau de Pascal Praud. Vous m'avez entendu condamner tout cela.
00:13:30J'ai dit que ce qu'avait dit Jean-Marie Le Pen
00:13:32était inacceptable, qu'il avait blessé
00:13:34des milliers, peut-être des millions de nos compatriotes,
00:13:36que c'était condamnable et que c'était
00:13:38un personnage effectivement...
00:13:40Moi, ce que je ne ressens pas, c'est qu'on passe de l'un
00:13:42à l'autre, à la nouvelle forme d'antisémitisme.
00:13:44Parce qu'on diabolise l'un et pas l'autre.
00:13:46Vous condamnez ces propos qui sont
00:13:48intolérables, inadmissibles,
00:13:50qui sont évidents et qui ont été condamnés
00:13:52par la justice. Vous savez ce que me rappellent
00:13:54ces images ? Vous avez parlé tout à l'heure de
00:13:56Staline. Moi, j'avais l'impression qu'on était dans
00:13:58un autre pays. C'était la chute de
00:14:00Bachar al-Assad ou d'un autre
00:14:02dictateur et qu'on flottait en fait
00:14:04du tas de salariés du CAC.
00:14:06Vous rejoignez mon analyse
00:14:08sur le niveau.
00:14:10Le tour de force de
00:14:12David Giraud, Johan,
00:14:14c'est le « il est pervers ».
00:14:16C'est la phrase que vous avez citée.
00:14:18À tort ou à raison,
00:14:20on peut encore la relier un
00:14:22petit peu à un point de vue politique.
00:14:24Non, Johan a raison. C'est une phrase
00:14:26qui relève de moi.
00:14:28C'est négationniste.
00:14:30Non mais, alors, juste une chose.
00:14:32Je suis d'accord avec vous, Sonia.
00:14:34Jean-Marie Le Pen n'a tué personne. J'aurais compris
00:14:36si ces gens étaient sortis
00:14:38pour fêter en effet la mort
00:14:40d'un dictateur.
00:14:42Concernant le débat qui vient
00:14:44d'avoir lieu sur le plateau, moi je ne fais pas
00:14:46de hiérarchie dans l'antisémitisme
00:14:48et l'antisémitisme de Jean-Marie Le Pen
00:14:50est aussi grave que l'antisémitisme de l'extrême-gauche.
00:14:52Certes, le point de détail n'a fait fuir
00:14:54aucun juif, mais le point de détail
00:14:56a alimenté un discours négationniste
00:14:58et a alimenté le discours des
00:15:00Faurissons et des Rénoirs. Et moi
00:15:02qui enseigne l'histoire, je peux vous dire que parfois
00:15:04j'ai des propos négationnistes qui viennent
00:15:06dans ma salle de classe, qui sont légitimés
00:15:08par telle ou telle figure,
00:15:10notamment sur Internet. Enfin,
00:15:12j'aimerais aussi insister sur la bêtise.
00:15:14Moi, lorsque Jean-Marie Le Pen a été
00:15:16au second tour en 2002, j'étais
00:15:18au lycée et j'ai été estomaqué
00:15:20de voir tous ces gens descendre
00:15:22dans la rue pour défendre la démocratie
00:15:24et en fait pour remettre en cause
00:15:26un résultat démocratique. A l'époque, je n'aurais pas
00:15:28voté pour Jean-Marie Le Pen, mais à un moment,
00:15:30il faut être un petit peu cohérent. Là, c'est la même chose.
00:15:32On ne peut pas, si vous voulez, passer son
00:15:34temps à sombrer dans une forme
00:15:36d'antisémitisme et de
00:15:38l'autre côté, finalement, condamner
00:15:40Jean-Marie Le Pen pour des propos antisémites.
00:15:42Et si ces gens se réclament des droits
00:15:44de l'homme, si les droits de l'homme, c'est d'aller fêter
00:15:46la mort d'un individu, je ne suis pas sûr
00:15:48qu'on soit là-dedans.
00:15:50Il y a les droits de l'âme.
00:15:52On est d'accord.
00:15:54Je voudrais quand même répondre sur la hiérarchie
00:15:56des antisémitismes.
00:15:58Alors, il n'y a pas d'hiérarchie morale. Très bien.
00:16:00Ce n'est pas bien de détester les Juifs.
00:16:02Mais je vais vous parler pour une fois
00:16:04en tant que Juif. Personnellement, je me
00:16:06fiche éperdument de ceux qui n'aiment pas les Juifs
00:16:08et qui gardent un mauvais sentiment pour eux
00:16:10ou qui font des déclarations débiles de fin de banquet.
00:16:12Je m'en fiche.
00:16:14Ils ne m'empêchent pas de vivre. Ils ne me donnent pas peur
00:16:16pour mes neveux et nièces
00:16:18qui sont dans des écoles juives.
00:16:20Ils ne cassent pas la gueule à des Juifs.
00:16:22Ce que je veux dire, c'est que vous pouvez ne pas hiérarchiser moralement.
00:16:24Je suis d'accord.
00:16:26Je hiérarchise totalement politiquement.
00:16:28Il y a un antisémitisme
00:16:30qui met en danger
00:16:32l'avenir des Juifs dans ce pays.
00:16:34Est-ce que l'extrême droite l'a fait ? Non.
00:16:36Parce qu'en plus, il faut rappeler une chose,
00:16:38que le point de détail, ce que je me rappelle
00:16:40de cette affaire,
00:16:42je ne suis pas sûre qu'on peut l'utiliser comme ça,
00:16:44ce dont je me souviens
00:16:46au sujet de cette affaire,
00:16:48c'est que toute la France
00:16:50a été indignée, y compris
00:16:52dans le camp de Jean-Marie Le Pen.
00:16:54Il y a eu beaucoup de protestations.
00:16:56C'est ça dont je me rappelle.
00:16:58Je ne me rappelle pas que toute la France
00:17:00se soit mobilisée contre l'antisémitisme
00:17:02islamo-gauchiste.
00:17:04La première réaction, c'est celle de Jean-Marie Le Pen
00:17:06lors du décès de Jacques Chirac
00:17:08qui a été un adversaire.
00:17:10Alors là, puisque c'était vraiment...
00:17:12Après avoir connu cette période,
00:17:14certains l'ont connue absolue.
00:17:16C'était des adversaires farouches.
00:17:18Jean-Marie Le Pen qui avait dit
00:17:20« mort, même l'ennemi a droit au respect ».
00:17:22Je crois qu'il a tout résumé.
00:17:24Et puis moi, j'ai trouvé le communiqué de l'Élysée
00:17:26parfaitement choisi, sobre.
00:17:28Je ne sais pas si ça a été votre cas.
00:17:30C'est l'histoire qui jugera.
00:17:32François Bayrou a été bien.
00:17:34Il a été beaucoup critiqué.
00:17:36Il y a une forme d'hommage dans ce qu'a dit François Bayrou.
00:17:38L'Élysée reste beaucoup plus neutre.
00:17:40Il y a une vraie différence entre les deux.
00:17:42François Bayrou, il y a une forme d'hommage.
00:17:44L'hommage à l'adversaire.
00:17:46L'hommage à la compatibilité d'adversaires.
00:17:48L'hommage à l'adversaire.
00:17:50À partir du moment où on n'a jamais interdit
00:17:52le Rassemblement national
00:17:54et le Front national,
00:17:56il faut croire, soit nos juges
00:17:58et tous les gens qui auraient pu l'attaquer
00:18:00sont des imbéciles.
00:18:02Et je ne le crois pas.
00:18:04Ça veut dire qu'il a fait
00:18:06des déclarations qui, elles, ont été condamnées.
00:18:08Mais qu'il n'y avait pas, dans les statuts
00:18:10du parti, de quoi l'interdire.
00:18:12Il faut quand même être honnête.
00:18:14Je rappelle aussi qu'à la mort de Bernard Tapie
00:18:16à la suite d'une longue maladie,
00:18:18Jean-Marie Le Pen a eu aussi
00:18:20des propos extrêmement
00:18:22sobres et a salué la combattivité
00:18:24pour Bernard Tapie,
00:18:26à la fois politique et personnel.
00:18:28Alors la réaction de Marine Le Pen,
00:18:30on va la voir, elle n'a rien de politique.
00:18:32Contrairement à celle de Marion Maréchal.
00:18:34Elle est même dénuée de tout au ripot politique,
00:18:36si je puis dire.
00:18:38Un âge vénérable avait pris le guerrier
00:18:40mais nous avait rendu notre père.
00:18:42La mort est venue nous le reprendre.
00:18:44Beaucoup de gens qui l'aiment l'attendent là-haut.
00:18:46Beaucoup de gens qui l'aiment le pleurent là-bas.
00:18:48Bon vent, bonne mer, papa.
00:18:50Bon, je pense qu'il n'y a pas grand-chose à dire.
00:18:52C'est aussi le message.
00:18:54C'est très joli.
00:18:56Ça permet de dire une chose.
00:18:58Tout le monde,
00:19:00pas tout le monde, la presse de gauche,
00:19:02France Inter, etc., ils ont beaucoup ricané
00:19:04quand Marine Le Pen a rompu avec son père.
00:19:06Et je ne sais pas, Johan, vous n'étiez peut-être pas déjà...
00:19:08Non, vous êtes trop jeune.
00:19:10En 2015 ?
00:19:12Je ne sais pas si vous en avez parlé.
00:19:14Moi j'ai été frappée pour avoir pu
00:19:16en parler avec elle.
00:19:18C'est extrêmement douloureux de désavouer
00:19:20son père publiquement.
00:19:22Vous avez certainement plus la connaissance.
00:19:24C'était nécessaire.
00:19:26Oui, mais ça ne pouvait pas être du flan.
00:19:28C'est ça qu'on voulait dire.
00:19:30On a sous-estimé la douleur
00:19:32de la chose.
00:19:34On a trop plaisant.
00:19:36On y reviendra tout à l'heure avec Arnaud Benedetti
00:19:38qui va nous rejoindre.
00:19:40Pour l'heure, je voudrais vous parler
00:19:42des hommages.
00:19:44Hier, cette actualité est arrivée
00:19:46lors des cérémonies d'hommage
00:19:48des attentats de Charlie Hebdo.
00:19:50La dernière provocation de Jean-Marie Le Pen
00:19:52n'était pas Charlie.
00:19:54Jean-Marie Le Pen ?
00:19:56Oui, il l'avait dit.
00:19:58Il avait dit que Charlie n'était pas Jean-Marie Le Pen.
00:20:00C'est ce que j'allais dire.
00:20:02Il avait même dit
00:20:04que je ne suis pas Charlie,
00:20:06je suis Charles Martel.
00:20:08Je suis Charlie Martel.
00:20:10Lors de ces cérémonies hier,
00:20:12nous avons appris la mort de Jean-Marie Le Pen.
00:20:14Il y a eu des hommages pour Charlie Hebdo,
00:20:16pour l'hypercachère Montrouge.
00:20:18Tout à l'heure, c'était pour la policière
00:20:20Clarissa Jean-Philippe.
00:20:22Je voudrais qu'on insiste maintenant
00:20:24sur la menace terroriste.
00:20:26Bruno Rotailleau a beaucoup parlé
00:20:28de la menace intérieure.
00:20:30Il y a quelque chose que nous ne voyons pas assez.
00:20:32Tous les services de renseignement
00:20:34alertent depuis des semaines
00:20:36sur la menace extérieure.
00:20:38La menace exogène, c'est une projection
00:20:40des groupes djihadistes sur notre sol
00:20:42avec des actions très organisées.
00:20:44Je ne fais pas de hiérarchie,
00:20:46mais vous faites une différence
00:20:48entre un couteau pris et une attaque
00:20:50qui est vraiment organisée
00:20:52et qui peut faire
00:20:54beaucoup de morts et de dégâts.
00:20:56Écoutons le ministre des Armées ce matin.
00:20:58Ce qu'il faut bien comprendre,
00:21:00c'est qu'aujourd'hui, on a une mouvance djihadiste
00:21:02qui est en train de muter
00:21:04et dont les canaux numériques sont en train de la réorganiser.
00:21:06On a une plaque africaine sur le Sahel
00:21:08avec différents groupes.
00:21:10Tous ne sont pas liés à l'État islamique.
00:21:12Il y a aussi des branches d'Al-Qaïda.
00:21:14Une plaque sur l'Afrique de l'Est,
00:21:16sur le Moyen-Orient,
00:21:18parce que c'est tout l'enjeu de ce qui se passe en Irak,
00:21:20mais aussi en Syrie,
00:21:22liée évidemment aux prisons et à la bataille assyrienne,
00:21:24et de manière beaucoup plus significative
00:21:26et de manière, je le crois,
00:21:28beaucoup plus préoccupante,
00:21:30des réseaux russophones
00:21:32qui partent globalement de l'Iran,
00:21:34toute la branche du Haut Khorassan,
00:21:36et qui va d'ailleurs jusqu'aux Philippines.
00:21:38Et cette branche-là russophone,
00:21:40on l'a vu avec l'attentat d'ailleurs même à Moscou,
00:21:42rappelez-vous, du Khokus City Hall,
00:21:44on l'a vu avec l'attentat à Téhéran,
00:21:46il y a maintenant de cela quasiment un an,
00:21:48on a une branche de l'État islamique
00:21:50qui est en train de se réorganiser,
00:21:52qui est beaucoup plus déconcentrée qu'avant.
00:21:54Avant il y avait quelque chose de très central avec Daesh,
00:21:56lorsque notamment le califat existait en Syrie et en Irak,
00:21:58et désormais on voit des cellules se réorganiser
00:22:00d'ici en Turquie,
00:22:02d'ici d'ailleurs en Iran,
00:22:04et qui objectivement sont particulièrement préoccupantes.
00:22:06Restez avec nous, on marque une pause et on en parle,
00:22:08c'est très important,
00:22:10et Claude Moniquet, spécialiste de ces questions de terrorisme,
00:22:12sera avec nous par Skype en direct.
00:22:14A tout de suite.
00:22:16Le direct,
00:22:18la suite avec dans quelques instants notre débat
00:22:20sur la menace de l'État islamique
00:22:22qui revient, nous serons en direct avec Claude Moniquet,
00:22:24soyez avec nous, c'est une menace
00:22:26qui nous malheureusement concerne au premier chef,
00:22:28à l'instant la réaction, autre sujet,
00:22:30de la porte-parole du gouvernement Sophie Primat
00:22:32sur la mort de Jean-Marie Le Pen,
00:22:34ce qui s'est passé, ces images de l'IS que vous avez vues,
00:22:36elle a déclaré,
00:22:38reprenant ce qu'avait dit Jean-Marie Le Pen sur
00:22:40Jacques Chirac, mort, même l'ennemi
00:22:42a droit au respect. Le rappel d'Édith,
00:22:44avec vous, chère Somaya.
00:22:46À la une de l'actualité, les images de l'ultime
00:22:48journée de commémoration des attentats
00:22:50de janvier 2015, avec une cérémonie
00:22:52en l'honneur de Clarissa Jean-Philippe,
00:22:54la policière municipale tuée
00:22:56il y a dix ans, jour pour jour,
00:22:58par le terroriste Hamedi Koulibaly à Montrouge,
00:23:00dans les Hauts-de-Seine.
00:23:02Alerte rouge, l'épidémie de grippe touche
00:23:04toutes les régions de France et la multiplication
00:23:06des cas couplés au Covid met l'hôpital
00:23:08sous tension. Conséquence,
00:23:10le plan blanc a été déclenché dans au moins une vingtaine
00:23:12d'établissements hospitaliers.
00:23:14Et puis, certains voyageurs
00:23:16devront désormais s'acquitter de 12 euros
00:23:18et être en possession d'une autorisation électronique
00:23:20de voyage pour entrer au Royaume-Uni.
00:23:22Une mesure qui entre en vigueur aujourd'hui
00:23:24et qui concerne une cinquantaine de pays
00:23:26non soumis au visa, comme les États-Unis,
00:23:28le Canada ou encore l'Australie.
00:23:30Et à partir du 2 avril, ce sont les ressortissants
00:23:32d'une trentaine de pays européens
00:23:34qui devront se soumettre à cette nouvelle règle.
00:23:38Merci Somaya. À tout à l'heure pour le rappel
00:23:40des titres. Je vous le disais, alors que nous sommes
00:23:42en train de rendre hommage aux victimes
00:23:44des attentats de Charlie Hebdo, de l'Hyper Cacher
00:23:46et de Montrouge, voilà qu'on revient.
00:23:48Et alors, était-elle vraiment partie, cette menace
00:23:50extérieure, exogène,
00:23:52comme l'appellent les services de renseignement, c'est-à-dire
00:23:54une projection de groupes djihadistes
00:23:56d'attentats sur notre sol, sur le sol
00:23:58européen et plus singulièrement
00:24:00en France. L'alerte est sonnée, elle a été
00:24:02ce matin par le ministre des Armées.
00:24:04Nous sommes en direct avec vous, cher Claude Moniquet.
00:24:06Bonjour, spécialiste des questions de
00:24:08terrorisme. Je posais la question, est-ce qu'elle a
00:24:10à un moment faibli, cette
00:24:12menace extérieure ? Semble-t-il
00:24:14qu'elle est encore plus forte aujourd'hui ? Qu'est-ce que
00:24:16cela vous inspire ?
00:24:18Bonjour Sonia. Non, elle n'a
00:24:20jamais faibli la menace. Le niveau général
00:24:22de la menace est resté assez
00:24:24stable. Ce qui avait changé, c'est que
00:24:26après la terrible séquence
00:24:282015-2017
00:24:30dont on commémore aujourd'hui le début
00:24:32ces jours-ci avec
00:24:34le 10e anniversaire de l'attentat contre Charlie,
00:24:36avec la perte de territorialité,
00:24:38l'État islamique avait vu
00:24:40diminuer, voire même
00:24:42anéantir ses capacités de
00:24:44projection à l'extérieur. Et donc, on avait
00:24:46été confrontés à des attentats
00:24:48individuels ou des tentatives
00:24:50d'attentats dont la majorité ont été
00:24:52déjouées, mais qui prouvaient que la menace
00:24:54restait d'un niveau assez stable.
00:24:56Ce qu'on voit depuis deux ou trois
00:24:58ans, deux ans surtout, c'est le retour
00:25:00effectivement d'une menace extérieure.
00:25:02On a vu depuis
00:25:04l'hiver
00:25:062023-2024
00:25:08des arrestations en Allemagne,
00:25:10en Autriche, en Suède, au Danemark,
00:25:12aux Pays-Bas, en Belgique, en France
00:25:14de gens dont certains étaient liés
00:25:16à l'État islamique au Khorassan,
00:25:18qui est l'aile la plus dangereuse
00:25:20pour l'Europe aujourd'hui de l'État islamique
00:25:22et qui tentait des attentats
00:25:24projetés ou qui tentait des attentats
00:25:26en réseau. Et ça, effectivement,
00:25:28c'est un retour d'une menace structurée
00:25:30et non plus individuelle
00:25:32qui est extrêmement inquiétant.
00:25:34Claude Moniquet, c'est extrêmement décourageant aussi
00:25:36avec l'action de nos armées
00:25:38au Sahel pour faire reculer
00:25:40les groupes djihadistes, mais aussi évidemment
00:25:42aux
00:25:44Proches et au Moyen-Orient, c'est-à-dire que
00:25:46finalement, cette lutte n'a rien donné
00:25:48puisque la menace est encore plus forte et prégnante
00:25:50aujourd'hui ?
00:25:52Non, je ne dirais pas ça.
00:25:54Notre lutte
00:25:56a été efficace puisqu'on a évité, entre autres
00:25:58en France, des dizaines d'attentats
00:26:00ces dernières années. Mais il ne suffit pas
00:26:02de répondre, il ne suffit pas de combattre le terrorisme.
00:26:04Il faut être conscient que le terrorisme
00:26:06n'est pas simplement une forme de criminalité.
00:26:08C'est le résultat d'une idéologie
00:26:10et d'une crise.
00:26:12L'idéologie, c'est l'islamisme radical
00:26:14et la crise, c'est celle qui traverse
00:26:16tout le monde arabe et tout le monde musulman.
00:26:18Il y a une crise entre les modernistes
00:26:20qui veulent moderniser l'islam
00:26:22et les
00:26:24archaïques, les passéistes, qui veulent
00:26:26moderniser la modernité. Il y a une crise
00:26:28entre les chiites et les sunnites.
00:26:30Il y a d'autres
00:26:32formes de crises, entre autres
00:26:34qui opposent une partie de la jeunesse
00:26:36du monde arabe qui ne trouve pas de voix,
00:26:38qui ne trouve pas de manière
00:26:40de se développer de manière harmonieuse
00:26:42et qui se révoltent contre
00:26:44ses dirigeants et contre ceux qui les soutiennent.
00:26:46C'est-à-dire contre nous, l'Occident.
00:26:48C'est de tout ça qu'il faut tenir compte.
00:26:50Et cela, à la fois l'idéologie et cette
00:26:52multiplicité de crises au Moyen-Orient
00:26:54et dans le monde arabe, ça ne va pas
00:26:56disparaître avec un coup de baguette magique.
00:26:58Cela va durer encore des années, probablement
00:27:00même, je suis désolé de le dire,
00:27:02des dizaines d'années. Cela veut dire
00:27:04qu'il faut être conscient de cette crise,
00:27:06qu'il faut tout faire pour s'en protéger
00:27:08et qu'il faut essayer d'aider
00:27:10les pays qui en sont le foyer
00:27:12à trouver des solutions
00:27:14pour régler ces problèmes.
00:27:16C'est le sujet aussi le plus
00:27:18important. Restez avec nous Claude Moniquet,
00:27:20on va susciter le débat autour de la table
00:27:22et revenir vers vous parce que, évidemment,
00:27:24quand on voit arriver au pouvoir en Syrie
00:27:26après la dictature de Bachar Al-Assad,
00:27:28le nouvel homme fort,
00:27:30El Jolani, qui a été un ancien de Daesh,
00:27:32qui a combattu en Syrie et en Irak,
00:27:34et qu'on voit la diplomatie
00:27:36européenne, française et allemande
00:27:38aller lui serrer la main, enfin pardon,
00:27:40pas quand on est une femme,
00:27:42je ne dirais pas faire des genuflexions,
00:27:44mais on se dit, est-ce qu'on est naïf,
00:27:46est-ce qu'on est cynique, ou est-ce qu'on est les deux
00:27:48pour vous, Philippe Bilger ?
00:27:50Je suis très intéressé
00:27:52par ce qu'a dit Claude Moniquet
00:27:54et qui rejoint souvent
00:27:56vos préoccupations, Sonia,
00:27:58lorsqu'il dit, il y a la lutte
00:28:00contre la criminalité,
00:28:02celle-là, finalement, techniquement,
00:28:04on trouve peu à peu les moyens
00:28:06de la combattre de manière
00:28:08efficace, mais derrière,
00:28:10il y a l'idéologie, et cette idéologie,
00:28:12j'aimerais savoir
00:28:14comment on peut la vaincre.
00:28:16Est-ce qu'il faut lui
00:28:18substituer une autre
00:28:20forme d'idéologie,
00:28:22mais sur un mode honorable ?
00:28:24Est-ce qu'il est possible
00:28:26de combattre une idéologie
00:28:28dont la finalité ultime est de
00:28:30passer par tous les moyens,
00:28:32même les pires, pour s'imposer ?
00:28:34J'avoue que je serais
00:28:36très curieux d'entendre tout à l'heure
00:28:38le point de vue de Claude Moniquet.
00:28:40Et tout de suite, même, Claude Moniquet,
00:28:42il est vrai qu'on a dit que même lorsque les armes
00:28:44partent, elles ne peuvent pas faire taire à tout jamais,
00:28:46justement, ces groupes djihadistes
00:28:48incormant le poison de l'idéologie.
00:28:50Alors, est-ce que là, et pardon d'une question
00:28:52un peu défaitiste, mais est-ce que la bataille
00:28:54n'est pas vaine ?
00:28:56Non, je ne pense pas. On ne tue pas une idée,
00:28:58on ne tue pas une idéologie. On peut diminuer
00:29:00son influence, on peut la miner,
00:29:02mais on ne la tue pas, elle ne disparaît jamais.
00:29:04Simplement, elle va, à un moment donné,
00:29:06atteindre un niveau auquel elle ne sera plus dangereuse,
00:29:08peut-être, et dans un temps
00:29:10certain. On a vaincu le communisme,
00:29:12je veux dire, on a vaincu le communisme,
00:29:14pas du tout par la guerre, on n'a pas eu de guerre avec les
00:29:16non-soviétiques, on a vaincu le communisme parce que
00:29:18le communisme s'est d'une part effondré de lui-même
00:29:20à cause de son incompétence
00:29:22et de sa
00:29:24stupidité économique totale qui faisait
00:29:26que les gens vivaient mal, et on en
00:29:28eut ras-le-bol, on en eut marre, pardon.
00:29:30Et puis, on l'a vaincu aussi
00:29:32par un combat idéologique, en montrant
00:29:34les bons côtés de notre société,
00:29:36et en nous rendant attirants, et c'est ce qu'il faut
00:29:38faire. Il faut convaincre ces jeunes
00:29:40dans le monde arabe, et
00:29:42il faut convaincre surtout leurs dirigeants de leur donner
00:29:44une place dans la société, un avenir.
00:29:46Mais il faut les convaincre qu'il existe un avenir
00:29:48en dehors de la violence.
00:29:50Mais bien sûr, Claude Moniquet, on vous entend,
00:29:52mais vous savez très bien aujourd'hui que le discours qui porte
00:29:54dans tout ce sud global, c'est de dire que
00:29:56la France est alliée, par exemple,
00:29:58avec Israël, dans l'oppression
00:30:00des palestiniens,
00:30:02que la guerre contre le terrorisme n'est
00:30:04qu'une guerre masquée pour
00:30:06opprimer les musulmans. Alors, vous avez
00:30:08raison, évidemment, de dire qu'il faut porter d'autres valeurs,
00:30:10mais justement, Elisabeth Levy, c'est ce qu'on posait
00:30:12comme question hier, pour les
00:30:14hommages et les cérémonies par rapport
00:30:16aux attentats. Où est le
00:30:18contre-discours par rapport au poison
00:30:20de l'idéologie ? Parce que discours, ça suffit pas.
00:30:22En réalité, je pense que, même
00:30:24s'il y a ces inquiétudes, le terrorisme,
00:30:26c'est probablement notre
00:30:28seul véritable, non pas victoire
00:30:30définitive, mais enfin c'est le front
00:30:32sur lequel est la justice antiterroriste.
00:30:34Il faut quand même le souligner.
00:30:36La justice antiterroriste fait son
00:30:38boulot. Le parquet antiterroriste fait son
00:30:40boulot. Sur le plan de la violence,
00:30:42je pense qu'on fait
00:30:44autant qu'on peut. En revanche,
00:30:46comme l'avait dit, je sais plus qui avait
00:30:48employé cette métaphore, on s'occupe beaucoup des arbres
00:30:50djihadistes, on s'occupe
00:30:52beaucoup moins de la forêt où elles poussent.
00:30:54Or, le problème n'est pas seulement, avant
00:30:56le contre-discours, d'abord, il n'y a pas
00:30:58qu'un discours, il faut aussi être ferme
00:31:00et dire, voilà ce que nous acceptons,
00:31:02voilà ce que nous refusons,
00:31:04on aura tout à l'heure le débat sur le voile à l'université,
00:31:06c'est un bon exemple, il faut que la France,
00:31:08la société française, dise,
00:31:10ça je suis d'accord, ça je suis pas d'accord.
00:31:12Les discours, c'est clair
00:31:14que ça ne suffit pas. Il faut qu'il y ait
00:31:16de la condamnation sociale, etc.
00:31:18Ça c'est clair.
00:31:20Comment ?
00:31:22Moi je ne vois pas comment vous faites
00:31:24adhérer des gens, vous ne pouvez pas
00:31:26mener le combat idéologique dans le même
00:31:28temporalité que...
00:31:30Mais encore, faut-il le mener ? Or,
00:31:32avant le discours, qu'est-ce qu'il y a ? Il y a le
00:31:34diagnostic.
00:31:36Non Sonia,
00:31:38à chaque fois que je dis ici que nous avons
00:31:40un problème avec l'installation
00:31:42d'une certaine version de
00:31:44l'islam en France, on me dit
00:31:46oui mais c'est de toutes petites minorités. Non !
00:31:48Le djihadisme islamo-djihadisme
00:31:50d'atmosphère n'est pas aujourd'hui le fait
00:31:52d'une minorité. Si on ne parle pas
00:31:54de ce fait, ou d'une très
00:31:56grosse minorité, disons, pour être vraiment
00:31:58je dirais, les enquêtes laissent penser
00:32:0040% d'imprégnation.
00:32:02Plus dans la jeunesse. Ça veut dire quoi ?
00:32:04Ça veut dire que c'est sur ce terrain-là
00:32:06qu'on doit mener le combat. Pardon, je vois
00:32:08que... Olivier Vertigueulle, excusez-moi.
00:32:10Il y a deux dimensions. D'abord, le contre-récit,
00:32:12il était beaucoup plus fort
00:32:14il y a 10 ans, au moment
00:32:16des attentats, qu'aujourd'hui.
00:32:18Vous avez raison. Quand Elisabeth Badinter dit
00:32:20c'est la peur qui a gagné,
00:32:22l'offensive, elle a été menée par les islamistes
00:32:24sur les 10 dernières années. Et leurs alliés.
00:32:26Et notre incapacité à
00:32:28produire un...
00:32:30ce que vous appelez un contre-récit, ce que moi j'appelle
00:32:32un imaginaire politique qui permet de transcender
00:32:34qui permet d'amener du souffle dans un projet
00:32:36de société, il est en cale sèche aujourd'hui.
00:32:38Et sur la dimension
00:32:40internationale, j'aimerais...
00:32:42Tout à l'heure, Sonia Mabouk a dit
00:32:44est-ce qu'on ne fait pas preuve de naïveté ? J'aimerais pas qu'on fasse
00:32:46preuve de la même naïveté qu'on a eu
00:32:48pour l'Irak ou l'Afghanistan, où la
00:32:50chute de certains régimes
00:32:52ont nourri
00:32:54des groupes islamistes. Aujourd'hui,
00:32:56la volonté du nouveau pouvoir syrien
00:32:58d'aller vers une islamisation rapide
00:33:00à la société syrienne est déjà là.
00:33:02On a des signaux très forts.
00:33:04Et je pense, on parle rarement
00:33:06d'eux à la situation faite aux combattants
00:33:08kurdes syriens
00:33:10qui sont la première
00:33:12force exposée face
00:33:14au terrorisme.
00:33:16La grosse différence, c'est qu'on n'a rien fait pour ça.
00:33:18On n'est pas responsable
00:33:20de la chute de Bachar Al-Assad.
00:33:22On était certainement responsable.
00:33:24On n'est pas responsable pour
00:33:26Bachar Al-Assad. Mais les Etats-Unis
00:33:28sont responsables de Daesh par rapport
00:33:30à l'Irak. Et en Libye, on a une responsabilité
00:33:32qui a quand même déstabilisé
00:33:34une partie de l'Afrique.
00:33:36On n'a pas rien à voir.
00:33:38Dans le cadre de la Syrie,
00:33:40c'est pas nous qui avons décidé.
00:33:42Dans le cadre de l'Afghanistan ou de l'Irak,
00:33:44notamment, le coup de pied de la fourmilière,
00:33:46c'est les Américains qui vont donner.
00:33:48Dans le cadre de la Syrie...
00:33:50Que je pose à Claude Moniquet.
00:33:52Maintenant, nous sommes face à ce pouvoir.
00:33:54On ne peut pas faire
00:33:56comme si cet homme fort...
00:33:58On dit qu'on va juger
00:34:00à l'épreuve des faits.
00:34:02Enfin, il a des faits passés, Claude Moniquet.
00:34:04Expliquez-nous.
00:34:06De l'Iran, de l'Ayatollah Khomeini,
00:34:08en passant par l'Afghanistan
00:34:10des talibans, en passant par la Turquie
00:34:12d'Erdogan,
00:34:14est-ce qu'on est naïf ou est-ce que finalement,
00:34:16le calcul, c'est de dire que s'il y a des islamistes,
00:34:18il vaut mieux qu'ils restent dans le monde arabe ?
00:34:20Non, je pense que c'est un mélange.
00:34:22D'abord, effectivement,
00:34:24il y a ce que les anglo-saxons appellent
00:34:26le containment. On préfère effectivement
00:34:28que les problèmes restent à l'extérieur
00:34:30et dans les pays d'origine que chez nous.
00:34:32C'était un peu le sens d'ailleurs de notre intervention
00:34:34en Afrique au Sahel
00:34:36après 2012-2013.
00:34:38Mais effectivement, il y a beaucoup de naïveté.
00:34:40Il y a une espèce...
00:34:42D'abord, il y a une incompréhension totale
00:34:44des problèmes.
00:34:46Nos dirigeants politiques,
00:34:48nos élites politiques manquent
00:34:50pour être gentils,
00:34:52de culture historique et de culture stratégique
00:34:54et ne comprennent pas des problèmes.
00:34:56Ils ne comprennent pas, par exemple, l'islam et son évolution
00:34:58aujourd'hui. Son évolution, disons, depuis
00:35:00quelques dizaines d'années.
00:35:02Deuxièmement, il y a cette idée
00:35:04un peu bison-ours
00:35:06que fondamentalement, la liberté,
00:35:08c'est mieux que le manque de liberté
00:35:10et que le bien, c'est mieux que le mal.
00:35:12Tout le monde est d'accord là-dessus, à part que ça ne veut rien dire.
00:35:14Quand vous êtes un jeune
00:35:16en Arabie Saoudite ou un jeune en Syrie
00:35:18ou en Libye qui n'a aucun avenir,
00:35:20vous êtes une proie idéale pour les extrémistes
00:35:22et pour les recruteurs
00:35:24qui pourront vous projeter après n'importe où.
00:35:26Il faut arriver,
00:35:28mais ça va être un peu difficile,
00:35:30à trouver des gens qui conseillent
00:35:32nos dirigeants et des dirigeants
00:35:34qui écoutent leurs conseillers.
00:35:36Il semblerait que notre président actuel,
00:35:38comme d'autres avant lui d'ailleurs,
00:35:40ait un certain mal à écouter
00:35:42les donneurs de conseils, qui par ailleurs
00:35:44ne sont pas toujours très bien avisés, on l'a vu
00:35:46il y a quelques années.
00:35:48C'est un problème complexe,
00:35:50mais essentiellement qui repose sur le fait
00:35:52que nous ne prenons pas la juste mesure du problème
00:35:54et nous ne comprenons pas que c'est un problème global
00:35:56qui à la fois se pose dans le monde
00:35:58arabo-musulman, mais se pose aussi chez nous
00:36:00parce que l'islam en France,
00:36:02entre l'islam d'il y a 40 ans et l'islam d'aujourd'hui,
00:36:04ça n'a plus rien à voir.
00:36:06Pour cela, il faut évidemment, comme vous le faites vous,
00:36:08suivre ces mouvements et connaître ce sujet.
00:36:10Je vous remercie de livrer votre expertise sur ces news
00:36:12et en particulier dans Midi News.
00:36:14Claude Moniquet, oui.
00:36:16Sur l'Afghanistan, c'est quand même le bon exemple.
00:36:18Je me souviens qu'en 2021, lorsque les talibans
00:36:20ont pris le pouvoir, on nous a dit
00:36:22qu'il y avait une vision,
00:36:24les talibans ont changé.
00:36:26Regardez un petit peu la situation des femmes
00:36:28aujourd'hui, elles ont été évincées du marché de l'emploi,
00:36:30elles ont été évincées des écoles,
00:36:32des universités.
00:36:34Elles ne peuvent plus parler en dehors de chez elles.
00:36:36Elles ne peuvent plus prononcer des mots en public.
00:36:38Est-ce qu'un seul afghan s'est battu
00:36:40pour que les talibans n'arrivent pas au pouvoir ?
00:36:42Vous ne pouvez pas dire un seul afghan, bien sûr que si.
00:36:44Vous ne vous rappelez pas la chute de Kaboul.
00:36:46Il y a quand même des réfugiés afghans
00:36:48qui sont contre.
00:36:50Je n'ai pas dit qu'ils étaient pour.
00:36:52Ce que vous ne voulez pas comprendre,
00:36:54c'est que nous ne sommes pas
00:36:56les déus ex machina de la planète.
00:36:58Là, je suis d'accord avec vous.
00:37:00C'est tout. Malheureusement,
00:37:02on discute de la Syrie comme si on avait le choix.
00:37:04Moi, j'ai posé la question ce matin.
00:37:06Les afghans se sont battus, oui, certains, oui.
00:37:08Non, ils n'ont pas pris les armes.
00:37:10Je n'exagère pas.
00:37:14Je n'exagère pas.
00:37:16Est-ce que quelqu'un a pris les armes ?
00:37:18Je vous donne l'exemple
00:37:20d'un pays que je connais, la Tunisie.
00:37:22Quand les islamistes sont arrivés au pouvoir,
00:37:24la société civile, comme on l'appelle,
00:37:26qui existe vraiment dans ce pays,
00:37:28avec des femmes et des hommes,
00:37:30se sont battus sur le plan politique
00:37:32pour qu'il y ait une alternance.
00:37:34Les talibans sont arrivés au pouvoir par les armes.
00:37:36Je dis simplement que les démocrates afghans
00:37:38certainement ne se sont pas battus.
00:37:40C'est tout.
00:37:42De manière générale, ce n'est pas essentialisé.
00:37:44Mais on peut d'autant plus dire ça que je le dis.
00:37:46Vous n'allez pas me dire ce que je veux dire.
00:37:48On peut d'autant plus s'opposer à vous
00:37:50que de dire que je pense qu'il y a des résistants.
00:37:52Je ne réponds pas que vous n'avez pas le droit de vous opposer.
00:37:54La question que vous avez posée est intéressante.
00:37:56Sur qui fait aujourd'hui, en réalité,
00:37:58ce nouvel ordre mondial ?
00:38:00La France.
00:38:02La question, Yoann,
00:38:04je l'ai posée ce matin au ministre des Armées.
00:38:06L'influence, que ce soit en Afrique ou ailleurs,
00:38:08il ne l'est pas du tout.
00:38:10On est encore là et ça ne se compte pas seulement
00:38:12avec les bases militaires, l'influence.
00:38:14L'influence qu'on a dans la zone du Sahel,
00:38:16manifestement, est plus que limitée,
00:38:18pour ne pas dire inexistante.
00:38:20L'influence au Sahel, aujourd'hui,
00:38:22est davantage russe, c'est-à-dire de personnes
00:38:24qui ne nous veulent pas nécessairement du bien,
00:38:26et chinoise. De ce point de vue-là,
00:38:28la politique d'Emmanuel Macron,
00:38:30la politique étrangère d'Emmanuel Macron
00:38:32dans cette zone du Sahel,
00:38:34c'est évidemment un échec.
00:38:36Je voulais simplement dire un mot concernant
00:38:38ce qui me semble être une des menaces
00:38:40importantes pour notre pays,
00:38:42c'est qu'une partie non négligeable
00:38:44de la jeunesse musulmane de France
00:38:46est particulièrement perméable aux idées
00:38:48islamistes. D'ailleurs,
00:38:50les frères musulmans, notamment, l'ont bien compris
00:38:52et tentent d'embrigader
00:38:54cette jeunesse pour
00:38:56se battre, en quelque sorte, contre la France.
00:38:58Parce qu'une partie importante,
00:39:00encore une fois, de cette jeunesse est persuadée
00:39:02que la France mène une guerre
00:39:04aux musulmans. Elle est persuadée parce que
00:39:06la France a quand même, en grande partie,
00:39:08soutenu Israël dans sa guerre
00:39:10contre le Hamas dans la bombe de Gaza,
00:39:12mais aussi parce qu'ils ont
00:39:14en tête, et ils sont bien aidés en cela par les frères musulmans,
00:39:16mais aussi par la France insoumise,
00:39:18ils ont en tête que la laïcité
00:39:20à la française est quelque chose
00:39:22qui est fait pour nuire aux musulmans.
00:39:24Et nous sommes obligés de constater quand même
00:39:26que nous n'avons pas trouvé le récit national
00:39:28depuis maintenant très longtemps pour
00:39:30déclarer ces idées islamistes.
00:39:32Simplement, dans la
00:39:34lignée du commandant Massoud,
00:39:36il y a beaucoup de
00:39:38résistants encore aujourd'hui dans la vallée du Panjshir
00:39:40qui tentent aussi, alors avec
00:39:42courage. On s'est opposés
00:39:44de manière un peu pavlovienne, c'est-à-dire vous dites tout,
00:39:46donc je ne veux pas qu'on essentialise.
00:39:48Il y a des individualités
00:39:50qui se battent. Mais vous,
00:39:52vous parlez d'un mouvement, il n'y a pas eu de levée
00:39:54massive et collective.
00:39:56Dans le monde musulman, ce qu'on a vu, c'est que très souvent,
00:39:58la démocratie,
00:40:00oublions l'Afghanistan qui est encore un autre cas,
00:40:02que très souvent, malheureusement, dans le monde musulman,
00:40:04la démocratie, ou ce qui ressemble le plus
00:40:06à la démocratie, aboutit
00:40:08à des
00:40:10régimes islamistes.
00:40:12Et ça, c'est un problème,
00:40:14mais je ne suis pas sûre que nous ayons la main.
00:40:16Mais sur le discours juge, je termine là-dessus,
00:40:18il y a peut-être une chose sur laquelle on peut se battre,
00:40:20qui est très français, qui est même
00:40:22exclusivement français quasiment,
00:40:24c'est le droit au blasphème.
00:40:26La seule chose que nous pouvons expliquer
00:40:28aujourd'hui, si vous voulez, pour faire comprendre
00:40:30ce que nous voulons, ce que nous ne voulons pas,
00:40:32c'est que dans notre pays, on a le droit de se moquer de Dieu.
00:40:34Oui, mais c'est...
00:40:36Enfin, c'est peut-être pas...
00:40:38Non, je voulais dire, sûrement,
00:40:40mais même pour admettre
00:40:42la plénitude de ce
00:40:44droit au blasphème, il y a beaucoup
00:40:46de gens qui doivent résister
00:40:48à leur propre fort interne.
00:40:50Philippe, est-ce qu'on peut dire qu'on est totalement
00:40:52Charlie, jamais d'ajouter de huimer,
00:40:54et dire, par ailleurs, que parfois,
00:40:56et je ne parle pas de caricature,
00:40:58on peut respecter une forme de présence,
00:41:00certains croient une présence dans le ciel,
00:41:02d'autres ailleurs, et qu'il y a une forme de
00:41:04sacré quelque part, et que toutes les sept-unes
00:41:06ne sont pas bonnes à déboulonner ?
00:41:08Ça, on peut le dire.
00:41:10Sans passer pour des bouffeurs, de curés, d'imam,
00:41:12vous avez ce que vous voulez.
00:41:14Il faut être totalement
00:41:16Charlie, mais
00:41:18pour l'être totalement, j'avoue
00:41:20que j'ai à me combattre, parfois.
00:41:22Voilà, et ça ne fait pas de vous
00:41:24un anti, ni liberté d'expression,
00:41:26ni quelqu'un qui va s'opposer à des caricatures.
00:41:28Oui, non, mais je suis d'accord
00:41:30avec ce qui a été dit, et j'aimerais rebondir
00:41:32sur ce qu'a dit Johan, et sur ce qu'a dit...
00:41:34Ah bah dis donc, on n'a pas fini l'émission.
00:41:36Non, non, parce que c'est important. Qu'est-ce qu'on fait concrètement
00:41:38en France pour lutter contre l'islamisme ?
00:41:40Moi, je prends l'exemple de l'école, je peux vous dire
00:41:42que depuis l'assassinat de Samuel Paty,
00:41:44depuis l'assassinat de Dominique Bernard,
00:41:46il ne s'est absolument rien passé.
00:41:48On ne fait rien pour lutter contre la radicalisation.
00:41:50On n'a aucune formation pour repérer
00:41:52les élèves qui peuvent causer des problèmes.
00:41:54Parfois, on met en avant certaines problématiques
00:41:56qui ne sont pas remontées à la surface.
00:41:58On nous dit qu'on règle ça véritablement en interne.
00:42:00Il faut s'interroger là-dessus.
00:42:02Vous avez raison.
00:42:04Une chose aussi sur le nationalisme algérien,
00:42:06parce qu'il y a le problème de l'islamisme.
00:42:08J'allais parler de l'ingérence.
00:42:10Du nationalisme algérien qui pose aujourd'hui en France
00:42:12de plus en plus de problèmes.
00:42:14Mais avant de parler du nationalisme algérien,
00:42:16intéressez-vous au patriotisme français qui est inexistant ?
00:42:18Vous avez raison.
00:42:20Ils défendent leur pays et on ne va pas leur reprocher.
00:42:22Mais ils sont français.
00:42:24Je parlais de nationalisme algérien.
00:42:26Calmez-vous.
00:42:28Ils sont français.
00:42:30Ils préfèrent l'Algérie à la France.
00:42:32Ça existe.
00:42:34Ils crachent continuellement sur la France.
00:42:36Vous parliez de résistance par rapport à l'islamisme.
00:42:38Hier, nous avons parlé de la figure d'Arnaud Beltrame.
00:42:40On n'est pas tous faits du même bois.
00:42:42On ne peut pas être tous des Arnaud Beltrame.
00:42:44Surtout qu'il s'est substitué à un otage.
00:42:46Il a donné sa vie.
00:42:48Mais voilà un exemple qui nous fait un peu chaud.
00:42:50Bizarrement, d'ailleurs,
00:42:52je voulais dire,
00:42:54le fait qu'il n'y ait pas
00:42:56beaucoup de héros
00:42:58véritablement authentiques
00:43:00fait qu'il me semble que dans la vie,
00:43:02on multiplie les héros ordinaires.
00:43:04Bientôt, on va qualifier de héros
00:43:06la personne qui fait bien son travail.
00:43:08Non, non.
00:43:10Arnaud Beltrame est un héros.
00:43:12Lafana Battili et Pierre Cacher est un héros.
00:43:14Il y en a quelques-uns.
00:43:16L'homme au sac à dos qu'on a reçu ici.
00:43:18Henri Danselme est un héros.
00:43:20Ceux-là, ils sont authentiques.
00:43:22Regardez à quel point, même dans les médias,
00:43:24à tout bout de champ,
00:43:26on qualifie un homme ou une femme
00:43:28qui n'a rien fait de son devoir de héros.
00:43:30Mais vous êtes un héros.
00:43:32En tout cas, pour moi, vous l'êtes.
00:43:34Rien que le fait de vous confronter à Elisabeth Lévy,
00:43:36je vous dis, c'est héroïque.
00:43:38Une pause. Je voulais vous parler.
00:43:40Elisabeth Lévy, c'est un honneur d'être confrontée.
00:43:42Merci, Philippe.
00:43:44C'est un honneur partagé par moi.
00:43:46Bisous, bisous, c'est fini.
00:43:48On peut parler d'Elon Musk et de Georges Soros.
00:43:50Mais on n'aime pas le grand effiquier,
00:43:52donc c'est sincère.
00:43:54Une pause et on se retrouve.
00:43:56Beaucoup de choses à vous soumettre.
00:43:58Ce serait trop long de vous parler du menu.
00:44:00Restez avec nous si vous le voulez bien.
00:44:02Et à tout de suite.
00:44:04Midi-news, la deuxième partie.
00:44:06On est ravis d'accueillir Arnaud Benedetti.
00:44:08Merci d'être avec nous.
00:44:10Il est 13h pile.
00:44:12Place au journal.
00:44:14Bonjour à vous.
00:44:16Bonjour à tous.
00:44:18Après un report la semaine dernière,
00:44:20le plan urgence Mayotte,
00:44:22présenté au Conseil des ministres.
00:44:24Un texte comprenant des mesures
00:44:26en matière de logement, d'éducation
00:44:28et d'économie,
00:44:30mais qui toutefois élude la question
00:44:32des bidonvilles.
00:44:34Manuel Valls, ministre des Outre-mer,
00:44:36nous explique pourquoi.
00:44:38Ce texte est,
00:44:40sans aucun doute, encore incomplet.
00:44:42Je terminerai avec ça.
00:44:44Le débat parlementaire
00:44:46doit donc permettre de le compléter.
00:44:48Je pense notamment à d'autres mesures
00:44:50très urgentes
00:44:52qui doivent, elles aussi,
00:44:54être adoptées avec la même célérité.
00:44:56Premièrement, la lutte
00:44:58contre l'habitat illégal.
00:45:00C'est un sujet prioritaire
00:45:02pour le gouvernement.
00:45:04Le Premier ministre l'a dit sur place.
00:45:06Nous ne laisserons pas Mayotte
00:45:08redevenir une île bidonville.
00:45:10Il nous faudra réfléchir, par exemple,
00:45:12à élargir les catégories d'agents
00:45:14pouvant constater l'édification illégale
00:45:16ou encore à faciliter juridiquement
00:45:18pour les officiers de police judiciaire
00:45:20la traversée des bidonvilles,
00:45:22des mangas,
00:45:24pour contrôler des activités
00:45:26professionnelles illégales.
00:45:28Dans le reste de l'actualité,
00:45:30ultime journée de commémoration
00:45:32des attentats de janvier 2015
00:45:34avec une cérémonie en l'honneur
00:45:36de Clarisse Agent-Philippe,
00:45:38la policière municipale tuée
00:45:40il y a 10 ans jour pour jour
00:45:42par le terroriste Amédie Coulibaly
00:45:44à Montrouge, dans les Hauts-de-Seine.
00:45:46Des images impressionnantes.
00:45:48Outre-Atlantique, de terribles incendies
00:45:50ravagent actuellement la Californie,
00:45:52comme vous allez le voir.
00:45:54Conséquence, près de 30 000 personnes
00:45:56ont reçu l'ordre d'évacuer la population
00:45:58sur place via un enfer,
00:46:00comme l'explique cette habitante d'Altadena.
00:46:02Je n'ai jamais vu un tel incendie.
00:46:04La Californie, c'est comme le paradis.
00:46:06Si vous passez par le Ranch Hastings
00:46:08et que vous montez au sommet, c'est un enfer.
00:46:16Il n'y a pas de mots pour décrire
00:46:18à quel point c'est déchirant.
00:46:22C'est toute une vie que l'on perd.
00:46:24Les souvenirs ont disparu.
00:46:28J'espère que les voisins sont vivants.
00:46:32J'espère qu'ils sont vivants.
00:46:36J'ai fait mon temps.
00:46:38Déclaration de Didier Deschamps,
00:46:40le sélectionneur de l'équipe de France de football,
00:46:42va donc quitter son poste à la fin de son contrat.
00:46:44Contrat allant jusqu'à la prochaine Coupe du monde
00:46:46prévue en 2026.
00:46:48Je vous propose de l'écouter.
00:46:50Non, mais toutes les bonnes choses
00:46:52ont une fin.
00:46:54Il faut savoir des stops aussi.
00:46:56J'ai cette liberté-là, je l'ai toujours eue.
00:46:58Ça fait 12, ça va faire 14.
00:47:00J'ai fait mon temps,
00:47:02donc très bien.
00:47:04J'ai encore du temps.
00:47:06Il y a les échéances qui nous attendent
00:47:08jusqu'à l'été 2025
00:47:10avec évidemment la rentrée
00:47:12et ce quart de finale contre la Croatie
00:47:14et puis après la qualification
00:47:16pour la Coupe du monde.
00:47:18Voilà le programme.
00:47:20Voilà ce qu'on pouvait dire de l'actualité
00:47:22à 13h, Sonia.
00:47:24Ça fait deux septennats.
00:47:26Je ne sais pas combien de politiques
00:47:28on peut dire que les bonnes choses ont une fin.
00:47:30Avec de bons résultats.
00:47:32Oui, et qui alors ?
00:47:34Ah, vous cherchez ?
00:47:36Oh, la question en piège !
00:47:38J'espère que Zidane va venir.
00:47:40Oui, évidemment.
00:47:42S'il aurait pu partir plus tôt, Didier Deschamps,
00:47:44ça ne m'aurait pas gêné.
00:47:46Oh là là !
00:47:48Mais parce que le jeu de l'équipe de France
00:47:50n'était plus bon du tout.
00:47:52Quel destructeur, Didier !
00:47:54Et vous, passionné pour le foot, je le sais.
00:47:56Oui, tout à fait.
00:47:58Je ne sais pas ce que j'avais prévu pour cette émission,
00:48:00mais je suis attentive à ce que vous dites.
00:48:02Je salue, puisque je l'ai présenté tout à l'heure,
00:48:04Arnaud Benedetti, avec Philippe Bilger,
00:48:06avec Olivier Dartigolle,
00:48:08avec Élisabeth Lévy et
00:48:10Kévin Boussuin.
00:48:12Nous allons reparler des scènes de Liès, hier,
00:48:14pour fêter la mort de Jean-Marie Le Pen.
00:48:16Mais je voudrais tout d'abord évoquer ce sujet.
00:48:18C'est suite à la sortie, en tous les cas,
00:48:20au propos de Bruno Rotaillot,
00:48:22le ministre de l'Intérieur, qui a évoqué sa volonté
00:48:24d'interdire le voile à la faculté.
00:48:26Voyez ce sondage.
00:48:28Faut-il interdire le port du voile islamique à l'université ?
00:48:30Et également lors des sorties scolaires
00:48:32pour les accompagnatrices.
00:48:34Bruno Rotaillot parle d'une école hors les murs.
00:48:36C'est une écrasante majorité
00:48:38qui est pour cette interdiction.
00:48:40Et nous sommes en direct avec Driss Ghali,
00:48:42qui est essayiste, qui a publié
00:48:44de nombreux ouvrages à succès.
00:48:46Je vous remercie d'être avec nous, Driss Ghali.
00:48:48Plusieurs questions se posent.
00:48:50D'abord, j'ai envie de savoir,
00:48:52est-ce que c'est faisable,
00:48:54pas seulement d'un point de vue politique,
00:48:56juridique ou administratif,
00:48:58mais est-ce que c'est faisable
00:49:00par rapport à des jeunes majeurs,
00:49:02dans une faculté comme ça,
00:49:04d'interdire le voile ?
00:49:06Et surtout, pour quel objectif ?
00:49:08Est-ce que, si c'est in fine pour lutter
00:49:10contre un islam politique,
00:49:12est-ce que par l'interdiction,
00:49:14on arrive justement à assécher
00:49:16une idéologie, selon vous ?
00:49:18Bonjour à tous.
00:49:20C'est un sujet qui est une puissance.
00:49:22Il s'adapte et il joue beaucoup
00:49:24de la victimisation, d'où la notion
00:49:26de l'islamophobie qui a un succès extraordinaire.
00:49:28Et si on interdit le voile à la fac,
00:49:30vous aurez l'islamophobie
00:49:32brandie par des activistes.
00:49:34Je pense que ce sera...
00:49:36disons que la fenêtre de tir
00:49:38se ferme, parce que la génération actuelle
00:49:40qui va arriver à la fac aujourd'hui,
00:49:42elle a grandi avec des musulmans,
00:49:44ou elle est musulmane.
00:49:46Donc pour elle, la question du voile
00:49:48est une question de fond.
00:49:50Les jeunes musulmans, même de souche,
00:49:52aujourd'hui, sont complètement climatés
00:49:54au port du voile,
00:49:56puisqu'ils ont vécu dans des banlieues
00:49:58ou des villes mélangées.
00:50:00Toutes les villes françaises sont mélangées
00:50:02aujourd'hui, même les petites,
00:50:04avec des jeunes musulmans
00:50:06dont les mamans les cherchaient
00:50:08à la sortie de l'école,
00:50:10parfois voilés avec le foulard.
00:50:12Donc vous avez une...
00:50:14disons une...
00:50:16une question de fond, à mon avis,
00:50:18et qui va au-delà d'une question de police.
00:50:20C'est la question des droits de l'homme.
00:50:22Si on interdit le voile à la fac,
00:50:24ça veut dire que c'est un recul des droits de l'homme.
00:50:26Il faut le dire comme ça.
00:50:28Moi, je pense qu'on renégocie
00:50:30cette question des droits de l'homme.
00:50:32Va-t-elle être notre seul guide, notre seul boussole
00:50:34en tant que République ?
00:50:36Parce que la question des droits de l'homme
00:50:38est un piège.
00:50:40Et la musulmane qui va venir vous voir,
00:50:42vous disant, je suis majeur, je veux porter le voile,
00:50:44vous offenser, vous outrager mes droits
00:50:46de l'homme ou de la femme, elle aura raison.
00:50:48Et la seule réponse à lui dire,
00:50:50c'est que les droits de l'homme ne sont pas le seul référentiel.
00:50:52Pour qu'une société fonctionne,
00:50:54il faut rétablir le bien commun.
00:50:56Le bien commun. Faire société ensemble.
00:50:58Le prix à payer, c'est peut-être
00:51:00enlever le voile à la faculté.
00:51:02J'entends ce que vous dites, Driss Ghali.
00:51:04Alors, ces mêmes personnes,
00:51:06et ce sont des majeurs,
00:51:08d'abord, il faut préciser que le voile intégral
00:51:10est interdit sur notre salle
00:51:12dans l'espace public,
00:51:14que le voile islamique, celui qui ne couvre pas
00:51:16l'entièreté du visage, est autorisé,
00:51:18sauf dans les services publics,
00:51:20si ce n'est à dire que l'université
00:51:22est un service public.
00:51:24Mais ça, c'est un débat juridique.
00:51:26Mais vous, vous placez sur un débat plus,
00:51:28si j'ai bien compris, identitaire, de modèle.
00:51:30C'est dans quel pays voulons-nous vivre ?
00:51:32De bagarre, surtout.
00:51:34Exactement.
00:51:36L'enjeu, c'est que la société fonctionne.
00:51:38Et nous arrivons,
00:51:40si nous avons les tabous,
00:51:42nous avons des paravents devant les yeux,
00:51:44nous arrivons progressivement à la conclusion
00:51:46qu'il y a un problème aujourd'hui,
00:51:48que la société ne fonctionnera
00:51:50de moins en moins bien,
00:51:52parce que nous n'avons plus les mêmes identités.
00:51:54Même la gauche va finir par arriver sur ça.
00:51:56Il faut un tronc commun identitaire.
00:51:58Il faut suffisamment de convergences
00:52:00entre nous, que nous soyons de gauche ou de droite,
00:52:02blanc, noir ou gris, pour qu'on fasse société.
00:52:04Parce que nous sommes des êtres humains,
00:52:06nous ne sommes pas des êtres génériques,
00:52:08nous sommes des êtres humains.
00:52:10Et donc, ce socle commun,
00:52:12il oblige certainement
00:52:14à ce que l'islam
00:52:16soit rétracté.
00:52:18Quelle est la place de l'islam dans la société française ?
00:52:20J'ose le dire en tant que musulman,
00:52:22je l'assume entièrement,
00:52:24l'islam en France ne peut être qu'une religion invitée.
00:52:26Un invité, on le traite bien,
00:52:28notamment dans les traditions musulmanes,
00:52:30on traite bien les invités.
00:52:32Mais l'invité, il reste invité.
00:52:34L'islam, religion en France,
00:52:36je ne dis jamais l'islam de France,
00:52:38pour moi il n'existera pas, il n'existe pas.
00:52:40L'islam, religion invitée en France,
00:52:42aura des droits, il faudra les définir,
00:52:44il faudra qu'on soit audacieux.
00:52:46On vous entend,
00:52:48on va faire réagir le plateau.
00:52:50Si vous parlez d'une religion invitée,
00:52:52je dirais dans la sphère privée.
00:52:54La sphère privée a tellement débordé
00:52:56qu'aujourd'hui, pas grand monde ne le respecte malheureusement.
00:52:58Je serais d'accord,
00:53:00mais je le formulerais un peu différemment.
00:53:02Je dirais qu'il faut absolument distinguer
00:53:04les droits individuels,
00:53:06qui sont absolument non négociables.
00:53:08L'égalité de tous en droit devant la loi
00:53:10est absolument non négociable.
00:53:12Et les droits des cultures.
00:53:14Je ne dirais pas que l'islam est invité,
00:53:16puisqu'on ne peut pas être invité
00:53:18pendant des générations,
00:53:20mais en tant que religion arrivée après
00:53:22est religion minoritaire,
00:53:24c'est à l'islam de s'adapter
00:53:26à la culture française.
00:53:28Toutes les cultures n'ont pas
00:53:30les mêmes droits en France.
00:53:32Je pense qu'aujourd'hui,
00:53:34ce que je ne vous aurais peut-être pas dit il y a 10 ans,
00:53:36je vous aurais dit il y a 10 ans
00:53:38que l'université, ce sont des adultes.
00:53:40Mais aujourd'hui, il y a des gens
00:53:42qui mènent un combat contre nous.
00:53:44Eh bien, nous devons aussi le mener.
00:53:46Juste pour réagir à ce que
00:53:48disait Elisabeth,
00:53:50l'égalité est un droit collectif aussi.
00:53:52C'est-à-dire que l'égalité fait partie
00:53:54de la culture française,
00:53:56et elle est juridiquement inscrite,
00:53:58faut-il le rappeler, dans la Constitution
00:54:00la liberté, l'égalité.
00:54:02Je ne parle pas d'égalité culturelle,
00:54:04mais il est clair que parfois,
00:54:06il y a des cultures ou des religions
00:54:08qui peuvent en effet mettre en cause
00:54:10cette notion d'égalité.
00:54:12Le rapport homme-femme, on sait très bien
00:54:14qu'il n'est pas forcément le même
00:54:16dans un certain nombre de religions.
00:54:18La façon dont nous, nous le traitons
00:54:20dans notre sphère publique.
00:54:22Après, la vraie question,
00:54:24là où je suis moyennement d'accord
00:54:26avec M. Galli, c'est qu'il dit
00:54:28qu'elle ne s'est pas acculturée,
00:54:30parce que les résultats des sondages
00:54:32montrent majoritairement qu'une majorité
00:54:34de Français souhaite aujourd'hui
00:54:36une application de la laïcité
00:54:38qui soit beaucoup plus extensive
00:54:40qu'elle ne l'est vraisemblablement
00:54:42aujourd'hui, puisque manifestement
00:54:44la proposition de M. Retailleau
00:54:46c'est de faire en sorte que les signes
00:54:48ostentatoires religieux soient
00:54:50bannis de l'université.
00:54:52Après, il y a une vraie question,
00:54:54est-ce que l'université est un service
00:54:56public ? Moi, à mon sens, c'est un service
00:54:58public, en l'occurrence, et donc je ne vois pas
00:55:00les raisons pour lesquelles on n'appliquerait pas
00:55:02ce qui se passe à l'université.
00:55:04J'entends ce que vous dites sur l'adoption
00:55:06des adultes, en effet,
00:55:08mais je ne vois pas les raisons pour lesquelles...
00:55:10Je vous aurais dit ça il y a dix ans, aujourd'hui,
00:55:12je suis d'accord pour l'interdiction.
00:55:14Je ne vois pas les raisons pour lesquelles
00:55:16on n'adopterait pas ce que l'on adopte
00:55:18à l'intérieur des enseignes scolaires à l'université.
00:55:20Intéressant d'écouter vos différents points de vue.
00:55:22On revient vers vous, Driss Galli, mais d'abord,
00:55:24je pense que le sondage concerne aussi les
00:55:26accompagnatrices dans les sorties scolaires.
00:55:28Et moi, j'ai beaucoup évolué dans ma pratique
00:55:30enseignante en Seine-Saint-Denis. Au départ,
00:55:32j'étais convaincu que finalement, il fallait
00:55:34autoriser le port du voile
00:55:36au niveau des sorties scolaires, avec l'idée
00:55:38finalement que si on rejetait toutes ces
00:55:40mamans voilées, on les éloignait de l'école
00:55:42et finalement, on les perdait.
00:55:44Et avec le temps, je me suis rendu
00:55:46compte que ce n'était pas ça. Parce que si
00:55:48on autorise, en effet,
00:55:50le port du voile dans ce qu'on appelle l'école
00:55:52hors des murs, c'est une forme de compromission,
00:55:54c'est une forme de concession. Et après, on
00:55:56était beaucoup moins fort, notamment pour
00:55:58réprimer les contestations
00:56:00de l'enseignement. Et on commençait
00:56:02à s'habituer à ce genre de choses.
00:56:04La France est trop molle. La France doit être
00:56:06dure, notamment pour défendre
00:56:08son valeur, c'est la laïcité,
00:56:10pour défendre son modèle républicain.
00:56:12Et je suis désolé, c'est aussi
00:56:14aux musulmans de
00:56:16s'adapter à la culture française
00:56:18et à nos valeurs républicaines.
00:56:20J'ai été plus de
00:56:22dix ans EU local, et dans les
00:56:24initiatives auxquelles
00:56:26j'ai pu participer ou porter,
00:56:28j'ai eu des femmes,
00:56:30des quartiers populaires,
00:56:32avec le voile, il y a voile et voile,
00:56:34qui étaient
00:56:36parfaitement intégrées dans notre société,
00:56:38qui étaient indispensables à certaines
00:56:40actions municipales dans les quartiers
00:56:42qu'on a menées, qui ne posaient aucun problème,
00:56:44qui, certaines d'entre elles, travaillent
00:56:46dans des métiers essentiels qu'on a su applaudir
00:56:48pendant le Covid, et je leur dirai
00:56:50aujourd'hui, si l'une d'entre elles
00:56:52veut accompagner son
00:56:54enfant sur une sortie scolaire, vous ne pouvez plus,
00:56:56madame. Oui, mais non.
00:56:58Je vais répondre à Olivier.
00:57:00Vous pouvez accompagner. Je vais répondre
00:57:02à Olivier. Je ne mets pas
00:57:04ce sujet sur le même plan que celui de l'Université.
00:57:06Olivier, je vais juste vous dire quelque chose.
00:57:08Moi, j'ai plein de mamans voilées
00:57:10qui viennent me voir, je leur remets des bulletins
00:57:12scolaires, ça ne me gêne pas, il n'y a aucun problème.
00:57:14A partir du moment où on est
00:57:16dans le cadre d'une sortie scolaire.
00:57:18Mais est-ce que tu vois du prosélytisme
00:57:20pour leur religion avec ce port de voile ?
00:57:22Ou c'est simplement pour elle...
00:57:24Le voile, ça signifie rien pour vous.
00:57:26Ne me faites pas ça à moi.
00:57:28Olivier, si vous autorisez
00:57:30les femmes voilées dans les sorties scolaires,
00:57:32après, il ne faut pas vous étonner que des élèves
00:57:34vous demandent pourquoi on n'a pas le droit
00:57:36de porter le voile au sein de l'école.
00:57:38Nous parlons de ce sujet aujourd'hui, en 2025, en France.
00:57:40Il y a 15 ans,
00:57:42j'étais professeure à l'Université en Tunisie,
00:57:44il y a eu une loi pour interdire le voile
00:57:46à l'université, et j'étais professeure.
00:57:48Non mais attendez, voilà quoi.
00:57:50Résultat après.
00:57:52Moi, je me pose aujourd'hui,
00:57:54je ne sais pas que j'ai évolué, je me pose la question,
00:57:56comment on combat ? Voilà.
00:57:58Moi, c'est l'efficacité infinée,
00:58:00je fais une différence.
00:58:02Je ne dis pas que derrière chaque voile, il y a une idéologie,
00:58:04mais derrière l'idéologie, il y a toujours un voile.
00:58:06Je ne dis pas ça.
00:58:08Mais moi, la question, c'est l'efficacité
00:58:10pour le pays, pour sauver le pays.
00:58:12Olivier, alors, d'abord,
00:58:14je suis désolée, oui,
00:58:16il y a des lois auxquelles nous nous plions tous,
00:58:18qui nous déplaisent, et
00:58:20je suis désolée, on a le droit de poser
00:58:22des conditions à quelqu'un pour participer
00:58:24à une activité scolaire.
00:58:26On n'a pas le droit d'être prof n'importe quand.
00:58:28Oui, il ne s'agit pas de faire de l'humanisme
00:58:30un peu, si vous voulez, très gentil,
00:58:32d'être gentil.
00:58:34On ne va pas repousser cette maman.
00:58:36D'abord, je ne dis pas maman, je dis mère, mais bon, ça c'est autre chose.
00:58:38Je n'ai pas fait de l'humanisme très gentil.
00:58:40Je ne parle pas simplement...
00:58:42Vous n'avez pas caractérisé ce que vous avez dit.
00:58:44Bon, Olivier, je finis, après tu me réponds, d'accord.
00:58:46Ce n'est pas la peine de monter le ton.
00:58:48Ce n'est pas la peine de monter le son.
00:58:50Je dis simplement que le fait de caricaturer ce qui a été dit
00:58:52n'est pas...
00:58:54Ne fais pas...
00:58:56Allez, on peut revenir au sujet.
00:58:58On a plusieurs invités.
00:59:00Donc, je trouve, excusez-moi,
00:59:02que c'est de la gentillesse mal placée,
00:59:04si ça te convient.
00:59:06C'est de la gentillesse mal placée parce que la société
00:59:08française a le droit de se défendre
00:59:10contre l'homophilie islamisabête.
00:59:12Les frères musulmans instrumentalisent le voile.
00:59:14Il y a des femmes qui meurent
00:59:16à cause de cette affaire de voile.
00:59:18On a quand même le droit de décider, en France,
00:59:20qu'on n'en veut pas dans les sorties scolaires.
00:59:22Et les islamistes pourront dire à ces mères,
00:59:24vous voyez comment vous traitez ?
00:59:26Vous faites le jeu des islamistes.
00:59:28Comment voulez-vous légitimer un port du voile dans le cadre d'une sortie scolaire ?
00:59:30Le but de l'école, c'est de lutter
00:59:32pour l'égalité hommes-femmes,
00:59:34alors que le voile, c'est justement une marque de séparatisme
00:59:36entre les hommes et les femmes.
00:59:38Il y a aussi une contradiction.
00:59:40Est-ce que là où vous allez, il va être justement utile au combat que nous menons ensemble ?
00:59:42Est-ce qu'il y aura des effets contreproductifs ?
00:59:44Je m'interroge.
00:59:46C'est vrai qu'en effet, on peut s'interroger.
00:59:48Sonia, si je peux émettre une interrogation ?
00:59:50Si on admet que
00:59:52l'université
00:59:54est un service public,
00:59:56est-ce qu'on ne pourrait pas
00:59:58aller jusqu'à dire que la liberté
01:00:00personnelle de la femme,
01:00:02de la jeune femme voilée,
01:00:04est complètement contradictoire
01:00:06avec ce qu'exige un service public ?
01:00:08Est-ce précrit que la liberté
01:00:10personnelle...
01:00:12C'est un sujet différent à l'université,
01:00:14l'accompagnement des sorties...
01:00:16Non, non, non, non, Driss Ghali,
01:00:18s'il vous plaît, allez, stop.
01:00:20Driss Ghali, je voudrais revenir à vous,
01:00:22parce que nous avons eu ce débat, autre chose,
01:00:24c'était sur la baïa à l'école,
01:00:26et je crois que vous, vous aviez parlé à ce moment-là
01:00:28d'une mesure d'hygiène identitaire.
01:00:30Ça m'avait frappé comme expression.
01:00:32Disons qu'une société,
01:00:34elle a une vie économique,
01:00:36une vie politique,
01:00:38et une vie identitaire
01:00:40dans le sens de la sensibilité.
01:00:42L'être humain n'a pas changé
01:00:44depuis 10 000 ans, 20 000 ans, 30 000 ans,
01:00:46il ne changera pas dans 5 000 ans, à mon avis.
01:00:48Il a besoin d'être rassuré.
01:00:50Le sentiment premier de l'être humain, c'est la peur.
01:00:52Nous avons peur d'être trahis,
01:00:54d'être attaqué par autrui.
01:00:56Et nous avons, de manière corollaire,
01:00:58tendance à avoir confiance dans celui
01:01:00qui me ressemble.
01:01:02C'est bête et méchant,
01:01:04parce que l'être humain est aussi bête et méchant.
01:01:06J'ai confiance dans celui qui me ressemble.
01:01:08C'est pour cela que les sociétés
01:01:10sont relativement homogènes.
01:01:12Quand elles sont multiculturelles,
01:01:14elles sont ultra-hierarchiques.
01:01:16Vous voyez ce qui se passe à Dubaï,
01:01:18à Singapour, ça marche très bien,
01:01:20mais chacun sait quelle est sa place.
01:01:22Et aux États-Unis, ils sont tous armés.
01:01:24C'est très facile d'être multiculturel
01:01:26quand on peut acheter un revolver
01:01:28au supermarché.
01:01:30C'est pour cela que quand je dis
01:01:32l'hygiéne identitaire,
01:01:34c'est que nous arrêtons d'irriter
01:01:36la sensibilité des personnes.
01:01:38Nous irritons l'inconscient collectif
01:01:40et individuel des gens
01:01:42par un excès de diversité.
01:01:44Voyager une fois par an à Marrakech
01:01:46ou à Kuala Lumpur, c'est bien,
01:01:48mais vivre à Kuala Lumpur ou à Marrakech
01:01:5012 mois par an, c'est une torture mentale.
01:01:52Les gens deviennent dingues à cause de ça.
01:01:54C'est vrai aussi pour les immigrés.
01:01:56J'ai subi une crise identitaire en France.
01:01:58Et c'est normal,
01:02:00parce qu'on se croit tous cosmopolites,
01:02:02nous ne le sommes pas vraiment.
01:02:04C'est quand on vit parmi l'autre
01:02:06longtemps qu'il nous devient,
01:02:08je vais dire quelque chose de très grave,
01:02:10parfois insupportable.
01:02:12C'est ça quand on dit l'assimilation.
01:02:14– J'entends, Driss Ghali, c'est un éloge de l'assimilation,
01:02:16c'est pour ça que c'est un mot qui vous correspond bien
01:02:18et que vous avez défendu dans différents de vos obrages.
01:02:20Ce n'est pas un éloge de l'homogénéité,
01:02:22c'est un hommage pas du vivant,
01:02:24un hommage pas du vivre ensemble
01:02:26mais d'un être ensemble avec une culture partagée
01:02:28et des valeurs communes.
01:02:30Merci d'avoir réagi dans Midi News,
01:02:32c'est toujours aussi vif ce sujet.
01:02:34Ça sera dans 10 ans, dans 20 ans.
01:02:36Écoutez, je voudrais qu'on écoute
01:02:38la réaction du porte-parole
01:02:40de la porte-parole du gouvernement
01:02:42au sujet des scènes de liesse hier
01:02:44après la mort de Jean-Marie Le Pen,
01:02:46scène de liesse à Paris, à Lyon, à Marseille.
01:02:48Voici comment a réagi
01:02:50la porte-parole du gouvernement Sophie Prima
01:02:52avec cette phrase dont on a parlé tout à l'heure
01:02:54mais on ne savait pas qu'elle allait la reprendre.
01:02:56Écoutons-la.
01:02:58Je connais la violence,
01:03:00les outrances et les choses
01:03:02inacceptables qui ont été faites
01:03:04par Jean-Marie Le Pen,
01:03:06cependant l'homme est mort aujourd'hui
01:03:08et je reprendrai ces mots,
01:03:10le tweet je crois qu'il avait fait
01:03:12quand Jacques Chirac
01:03:14était décédé, Jean-Marie Le Pen avait tweeté
01:03:16la chose suivante, mort,
01:03:18même l'ennemi a le droit au respect.
01:03:20Je reprends ces mots
01:03:22pour avoir été une Chiracienne, pour avoir combattu
01:03:24beaucoup Jean-Marie Le Pen
01:03:26sur ses positions,
01:03:28sur son comportement, sur ses déclarations.
01:03:30Je crois qu'aujourd'hui,
01:03:32mort, il a le droit au respect
01:03:34et sa famille à nos condoléances républicaines.
01:03:36Chapeau Mme Prima,
01:03:38c'est clair et
01:03:40de reprendre ce qui a été dit nous-mêmes,
01:03:42on se disait que c'était assez bien vu,
01:03:44que c'était concernant Jacques Chirac.
01:03:46Maintenant, selon vous, Arnaud Benedetti,
01:03:48votre expérience, votre regard de politologue,
01:03:50de quoi ces scènes de Liès sont-elles
01:03:52le révélateur pour vous ?
01:03:54Vous savez,
01:03:56Le Pen a été un diable très utile
01:03:58pour toute une partie de la gauche et de l'extrême-gauche
01:04:00pendant des années et des années.
01:04:02Quelque part, ils ont
01:04:04hier célébré une victoire
01:04:06totalement fictive en l'occurrence, parce que
01:04:08force est de constater que politiquement
01:04:10et électoralement, le Rassemblement National
01:04:12qui est l'héritier de Jean-Marie Le Pen,
01:04:14même s'il essaie de s'en détacher, n'a jamais été
01:04:16aussi fort politiquement.
01:04:18Moi, je vois dans ces scènes, finalement,
01:04:20l'exultation de l'extrême-extrême-gauche
01:04:23qui, in fine,
01:04:25ne célébrait pas le cadavre
01:04:27de Jean-Marie Le Pen, mais peut-être
01:04:29danser sur son propre cadavre, en l'occurrence.
01:04:31C'est-à-dire que moi, ce qui me frappe,
01:04:33c'est qu'à proportion
01:04:35que l'extrême-gauche recule
01:04:37politiquement,
01:04:39sociologiquement, qu'on le veuille ou non,
01:04:41électoralement,
01:04:43à proportion, elle se radicalise.
01:04:45C'est ça aussi ce que ça dit.
01:04:47Ça dit, quelque part, la radicalisation
01:04:49permanente de l'extrême-gauche qui essaye
01:04:51d'exister en se radicalisant toujours plus
01:04:53et qui réussit, d'ailleurs,
01:04:55visiblement, en tout cas, médiatiquement.
01:04:57Mais je ne suis pas sûr qu'ils aient rendu, hier soir,
01:04:59quelque part,
01:05:01j'allais dire, un service
01:05:03à leur cause, loin de là.
01:05:05Très intéressant, le parallèle
01:05:07que vous faites, et finalement,
01:05:09cette vision d'une gauche radicale.
01:05:11Effectivement, on soulignait, il est vrai,
01:05:13le fait que ces jeunes gens, très jeunes, parfois,
01:05:15qui votent pour des individus,
01:05:17je ne peux pas présumer de leur vote,
01:05:19mais j'imagine que beaucoup votent pour ceux
01:05:21qui attisent un peu la haine antisémite
01:05:23et qui viennent pour fêter
01:05:25la mort de Jean-Marie Le Pen.
01:05:27Il y a quand même une contradiction,
01:05:29mais on n'est peut-être plus à une contradiction près,
01:05:31semble-t-il.
01:05:33Oui, mais de toute façon, ça a été parfaitement dit
01:05:35par la porte-parole du gouvernement.
01:05:37Un mort, ça se respecte, de toute façon.
01:05:39C'est le principe même de l'humanité,
01:05:41non soit, là, ces gens-là
01:05:43qui se prétendent humanistes, manifestement,
01:05:45n'ont pas eu un comportement humaniste hier.
01:05:47Mais c'est leur conscience
01:05:49à laquelle ils doivent, en effet, se confronter aujourd'hui.
01:05:51Manifestement, ils n'en avaient pas beaucoup hier.
01:05:53Mais, moi, ce qui me frappe,
01:05:55aussi, c'est, si vous voulez,
01:05:57finalement, ces gens-là sont très jeunes.
01:05:59Ils ont une méconnaissance profonde
01:06:01de ce qu'est l'histoire politique, aussi, du pays.
01:06:03Ils ont une méconnaissance très profonde,
01:06:05aussi, de ce qu'a été la trajectoire de Jean-Marie Le Pen,
01:06:07qui est beaucoup plus complexe que la façon
01:06:09dont on veut la présenter,
01:06:11quels que soient les excès réels de Jean-Marie Le Pen,
01:06:13quelles que soient les provocations qui ont été les siennes.
01:06:15Mais, je veux dire, vous ne pouvez pas résumer
01:06:17une vie politique qui était aussi importante
01:06:19et massive que celle de Jean-Marie Le Pen,
01:06:21j'allais dire, aux seuls
01:06:23saillis les plus contestables
01:06:25de Jean-Marie Le Pen.
01:06:27Je crois qu'il faut avoir une approche
01:06:29qui est une approche, j'allais dire,
01:06:31plus fine.
01:06:33On va continuer à en parler. On va marquer une courte pause.
01:06:35On parlera également d'autres sujets.
01:06:37Je vous l'ai annoncé tout à l'heure,
01:06:39des deux poids deux mesures,
01:06:41quand il s'agit d'une ingérence d'Elon Musk
01:06:43ou de George Soros, ou d'autres.
01:06:45Vous allez voir que la réaction n'est pas la même.
01:06:47A tout de suite.
01:06:51Midi News.
01:06:53La suite est la dernière partie.
01:06:55On accueille, et je l'en remercie,
01:06:57et je remercie de sa présence, Reda Belhadj.
01:06:59Merci d'être avec nous.
01:07:01Je vais vous présenter dans quelques instants,
01:07:03mais tout d'abord, place au titre, avec vous, chère Somaya.
01:07:05Les obsèques de Jean-Marie Le Pen auront lieu ce samedi
01:07:07à la Trinité-sur-Mer,
01:07:09non loin de la maison familiale dans le Morbihan.
01:07:11Information révélée ce matin
01:07:13par Louis Alliot, maire et reine de Perpignan.
01:07:15Elle défend la mémoire du ménire.
01:07:17Pour Sophie Prima,
01:07:19porte-parole du gouvernement mort.
01:07:21Même l'ennemi a droit au respect.
01:07:23Déclaration qui fait suite aux nombreuses célébrations
01:07:25un peu partout en France
01:07:27du décès de Jean-Marie Le Pen hier soir.
01:07:29Et puis, nous sommes le 2e mercredi de janvier,
01:07:31ce qui sonne le coup d'envoi des soldes divers.
01:07:33Et cette année, malgré la conjoncture,
01:07:35les commerçants se disent optimistes
01:07:37en cause d'un hiver plus frais
01:07:39qui pourrait inciter les consommateurs
01:07:41à dépenser plus pour acheter
01:07:43des vêtements chauds, Sonia.
01:07:45Oui, merci, Somaya.
01:07:47Vous allez faire une solde ?
01:07:49Si vous voulez.
01:07:51Pourquoi là ?
01:07:53Avec grand plaisir.
01:07:55Je salue René Abeladj,
01:07:57porte-parole unité Île-de-France.
01:07:59Merci d'être avec nous.
01:08:01Je voudrais évoquer certains sujets
01:08:03qui concernent l'Île-de-France,
01:08:05et pas uniquement.
01:08:07Nous en parlons malheureusement souvent.
01:08:09C'est sur les attaques au couteau.
01:08:11Je n'ose pas dire qu'il y a une forme d'habitude,
01:08:13mais un systématisme aujourd'hui
01:08:15à ce que la plupart des délinquants,
01:08:17et même pour une brouille, portent des couteaux.
01:08:19Ça donne des blessures assez graves,
01:08:21comme ce qui s'est passé dans le Canet
01:08:23ou encore le jour de l'an, le Nouvel An,
01:08:25avec plusieurs agressions qui ont fait des blessés graves.
01:08:27Mais tout d'abord,
01:08:29je voudrais évoquer ce qui s'est passé hier
01:08:31à Place de la République.
01:08:33Vous vouliez ajouter quelque chose.
01:08:35On va juste faire un détour
01:08:37par les États-Unis,
01:08:39par Elon Musk et George Soros,
01:08:41deux milliardaires,
01:08:43grands milliardaires,
01:08:45qui ne sont pas engagés sur le même bord politique.
01:08:47Mais ils n'ont pas fait l'objet
01:08:49des mêmes critiques,
01:08:51même si les deux se sont quelque part ingérés,
01:08:53en tout cas réagis,
01:08:55soit à la politique européenne
01:08:57ou plus largement à ce qui se passe en Europe.
01:08:59Elon Musk, vous savez ce qui s'est passé
01:09:01avec le Royaume-Uni et l'Allemagne.
01:09:03On en a beaucoup parlé.
01:09:05George Soros, qui est un milliardaire américain.
01:09:07Il a une double nationalité, me semble-t-il.
01:09:09Il n'est pas grec un peu ?
01:09:11Il était hongrois.
01:09:13Vous m'avez passé toutes les nationalités.
01:09:15On va finir par trouver.
01:09:17Il a une fondation qui a beaucoup investi
01:09:19auprès des ONG sur les migrants
01:09:21et qui parfois est allée à l'encontre
01:09:23de certaines politiques européennes
01:09:25pour s'occuper de ces migrants.
01:09:27On va y réécouter Emmanuel Macron
01:09:29qui n'avait pas beaucoup réagi par rapport à George Soros
01:09:31mais qui a parlé d'une internationale réactionnaire
01:09:33avec Elon Musk.
01:09:35Écoutons-le.
01:09:37Si on nous avait dit que le propriétaire
01:09:39d'un des plus grands réseaux sociaux du monde
01:09:41soutiendrait une nouvelle internationale réactionnaire
01:09:43et interviendrait directement dans les élections,
01:09:45y compris en Allemagne,
01:09:47qui l'aurait imaginé ?
01:09:49C'est le monde dans lequel nous vivons
01:09:51et dans lequel nous avons affaire de la diplomatie.
01:09:53Écoutons ce matin la réaction
01:09:55du ministre des Armées, Sébastien Lecornu, à ce sujet.
01:09:57Je pose la question
01:09:59toujours autour d'Elon Musk,
01:10:01cette supposée ou réelle ingérence.
01:10:03Est-ce qu'il n'y a pas deux poids, deux mesures ?
01:10:05Vous parliez justement de l'action d'Elon Musk
01:10:07quand il s'est agi d'un autre milliardaire.
01:10:09Je pense à George Soros et ça nous concerne tous
01:10:11puisqu'il a financé des ONG en Europe.
01:10:13Personne, en tous les cas, n'en a pas entendu
01:10:15le gouvernement français s'indigner
01:10:17de son ingérence.
01:10:19Je ne pense pas qu'il y ait deux poids, deux mesures.
01:10:21Je suis d'accord avec la souveraineté de chaque pays.
01:10:23Pendant la campagne américaine,
01:10:25j'ai été très prudent sur ce que j'ai dit.
01:10:27Tout le monde ne l'a pas fait d'ailleurs.
01:10:29Je fais attention à ça.
01:10:31Il est prudent.
01:10:33Peut-être qu'Elon Musk
01:10:35a une manière
01:10:37d'intervenir
01:10:39qui est plus directe, plus brutale.
01:10:41Je vous le conçois, oui.
01:10:43Il semblerait.
01:10:45Mais sinon,
01:10:47il y a deux poids, deux mesures.
01:10:49L'un sert une bonne cause,
01:10:51bien sûr, entre guillemets,
01:10:53tandis que l'autre est plus discutable.
01:10:55Un des serviteurs de la bonne cause n'est pas d'accord.
01:10:57Ces choses-là sont joliment dites, chère Philippe.
01:10:59Toujours à la bouche de Philippe, le choix des mots.
01:11:01Il faut quand même se demander qui est le futur secrétaire d'État
01:11:03de l'administration de Trump.
01:11:05Est-ce que ça va être Rubio comme cela est annoncé
01:11:07ou est-ce que c'est d'ores et déjà Musk ?
01:11:09Son interventionnisme sur la scène politique européenne,
01:11:13je ne vais pas faire ici le récit, le rappel
01:11:15de tous les épisodes,
01:11:17pose quand même un vrai problème.
01:11:19Il s'agit du patron de X,
01:11:23anciennement Twitter,
01:11:25qui a 200 millions de followers.
01:11:27C'est la première puissance.
01:11:29Pourquoi on ne dénonce pas toutes les ingérences ?
01:11:31Je ne mets absolument pas cette ingérence-là
01:11:33qui pose pour moi de gros problèmes
01:11:35pour notre vie démocratique,
01:11:37au même niveau que celle de Soros,
01:11:39que vous pouvez contester, c'est son argent,
01:11:41il finance des organisations.
01:11:43Ce n'est absolument pas la même chose.
01:11:45Je suis à moitié d'accord avec Olivier.
01:11:47Pourquoi ce n'est pas la même chose ?
01:11:49Parce que ce n'est pas le même sujet.
01:11:51Soros a une fortune personnelle.
01:11:53Il fait bénéficier cette fortune
01:11:55à des associations, des ONG
01:11:57que vous pouvez apprécier ou pas
01:11:59sur la question des migrants.
01:12:01Mais là, nous avons un individu
01:12:03qui rentre dans le débat politique,
01:12:05c'est une ingérence,
01:12:07qui veut financer des partis politiques
01:12:09qui suitent la idée
01:12:11qu'il y a un projet de remigration.
01:12:13Mais enfin, ce n'est pas la même chose.
01:12:15Monsieur Soros, à travers son action,
01:12:17ne s'est pas ingéré dans la politique européenne ?
01:12:19C'est une autre forme d'action.
01:12:21Je peux répondre quand même ?
01:12:23Attention, parce que vous finissez par l'agir.
01:12:25Mais Elisabeth, bien sûr, répondez.
01:12:27Mais vous êtes là pour ça.
01:12:29J'avais commencé, c'est pour ça, pardon.
01:12:31Non, je suis à moitié d'accord
01:12:33avec Olivier.
01:12:35Malheureusement, aujourd'hui,
01:12:37quiconque a de l'argent
01:12:39peut faire de l'agit propre
01:12:41qu'il veut à l'échelle transnationale.
01:12:43Et j'ajoute en plus que Soros a mis
01:12:45beaucoup d'argent dans la cause trans
01:12:47par l'intermédiaire de diverses associations, etc.
01:12:49Je n'aime pas cette propagande trans.
01:12:51En revanche, ce qui fait la seule différence,
01:12:53c'est le rôle éventuellement politique
01:12:55d'Elon Musk.
01:12:57Est-ce que vous accepteriez
01:12:59que n'importe quel ministre,
01:13:01même d'un pays ami,
01:13:03pour défendre des décisions
01:13:05disent « moi je veux ci ou ça » ?
01:13:07Un président américain nommé Barack Obama
01:13:09n'est pas venu en soutenant...
01:13:11C'est ce que j'allais vous dire.
01:13:13J'y arrivais. Quand Barack Obama
01:13:15soutient Emmanuel Macron,
01:13:17personne ne le soutient.
01:13:19Mettez sa pause à la maison.
01:13:21Donc, on a dit Elon Musk,
01:13:23s'il a un rôle politique,
01:13:25ce serait de l'ingérence,
01:13:27mais Barack Obama, président
01:13:29et qui donne un avis politique,
01:13:31c'est pas grave.
01:13:33Mais Musk n'a pas été élu
01:13:35par le peuple américain.
01:13:37Vous êtes là ?
01:13:39Il y a deux sujets.
01:13:41Musk et Barack Obama
01:13:43servent la bonne cause.
01:13:45Arnaud Bénédicte.
01:13:47Musk, Musk, Musk.
01:13:49Pourquoi Musk inquiète
01:13:51finalement les néo-progressistes ?
01:13:53Parce qu'il les inquiète évidemment
01:13:55parce qu'il intervient dans le débat public,
01:13:57mais il n'est pas le seul à intervenir
01:13:59dans le débat public. Soros le fait de manière
01:14:01beaucoup plus masquée, beaucoup plus discrète,
01:14:03certainement que Musk, qui n'a pas la même psychologie
01:14:05que Soros, ça c'est une réalité, on est d'accord.
01:14:07Mais Musk, finalement,
01:14:09il déroute une partie des élites
01:14:11néo-progressistes parce que lui-même vient des élites.
01:14:13C'est quelqu'un qui représente
01:14:15l'avenir aussi parce que, indéniablement,
01:14:17sa réussite sur le plan industriel,
01:14:19de l'innovation, on fait une personnalité
01:14:21dont on ne peut pas considérer qu'il est
01:14:23une personnalité du passé. C'est une personnalité
01:14:25de l'avenir.
01:14:27Il incarne l'avenir.
01:14:29Vous n'aurez d'autre choix
01:14:31que d'aller sur Mars en en parlant.
01:14:33C'est Olivier C. Musk qui a redressé le spatial
01:14:35américain, il faut le rappeler.
01:14:37C'est quelqu'un qui a
01:14:39indéniablement un certain talent.
01:14:41Je crois que c'est ça
01:14:43qui gêne aussi et qui explique la réaction
01:14:45parfois très violente
01:14:47d'une partie des élites,
01:14:49notamment européenne, contre cet interventionnisme
01:14:51de Musk. Il a une puissance,
01:14:53en effet, c'est indéniable.
01:14:55Je voudrais évoquer un autre sujet parce que Rida Abeladj
01:14:57nous a rejoint pour cela.
01:14:59On aura l'occasion, peut-être, s'il nous reste quelques minutes,
01:15:01de revenir sur Musk et de vous écouter,
01:15:03cher Philippe Bilger. J'ai évoqué différents
01:15:05cas. La nuit du Nouvel An a été entachée,
01:15:07on n'a pas beaucoup parlé, par une série d'attaques
01:15:09à l'arme blanche qui sont survenues dans différentes régions
01:15:11de France. Je voudrais évoquer
01:15:13ce qui s'est passé tout près de
01:15:15Cannes, dans le Canet, puis on reviendra sur
01:15:17la région Île-de-France où un jeune homme a été agressé,
01:15:19menacé au couteau, après avoir voulu s'expliquer
01:15:21avec ses agresseurs,
01:15:23qui auraient précédemment dégradé
01:15:25sa moto. Ils ont rapidement sorti un couteau
01:15:27et c'est vrai que c'est devenu, pour certains,
01:15:29je ne veux pas essentialiser, mais véritablement
01:15:31une forme de...
01:15:33Oui, il y a un systématisme
01:15:35et on aimerait bien avoir une transparence
01:15:37sur ces attaques au couteau. Regardez ce sujet
01:15:39de Justine Sercarat.
01:15:41Dimanche dernier, ce jeune homme
01:15:43âgé de 20 ans a reçu plusieurs coups au visage.
01:15:45Après avoir retrouvé sa moto
01:15:47dégradée par un extincteur,
01:15:49il aurait tenté de trouver des explications
01:15:51auprès de ses agresseurs. En arrivant
01:15:53à leur domicile, la mère du suspect
01:15:55aurait réagi de manière violente à son égard.
01:15:57Accompagnés de son fils et d'un autre homme,
01:15:59ils auraient agressé physiquement
01:16:01le jeune homme et même menacé au couteau.
01:16:03Le père de la victime dénonce une inaction
01:16:05de la justice.
01:16:07A la minute où c'est arrivé,
01:16:09les protagonistes n'ont pas été placés en garde à vue
01:16:11et je ne sais pas pourquoi.
01:16:13Depuis, mon fils a pu aller porter plainte
01:16:15puisqu'il est sorti de l'hôpital
01:16:17et visiblement, les choses vont bouger
01:16:19dans les heures et les jours à venir et je le souhaite profondément
01:16:21parce que je ne voudrais pas qu'on ait à rendre
01:16:23une justice nous-mêmes.
01:16:25La justice jugée tardive selon lui
01:16:27alors que l'enquête est en cours.
01:16:29La victime ne se sent pas
01:16:31entendue, respectée, considérée
01:16:33par la justice. Les collègues intervenants
01:16:35ont pu identifier
01:16:37deux auteurs
01:16:39ont leur identité
01:16:41et seront convoqués, voire
01:16:43cherchés à domicile et à l'issue
01:16:45placés en garde à vue et présentés
01:16:47à la justice.
01:16:49Le jeune homme agressé a décidé de déménager
01:16:51pour éviter toute représailles.
01:16:53Le sujet sur les armes blanches, je trouve ça
01:16:55intéressant et inquiétant, pas seulement
01:16:57par rapport à ces agressions qui sont quand même
01:16:59graves, mais pour toute une société.
01:17:01C'est-à-dire que demain, vous voulez vous-même
01:17:03réagir, défendre quelqu'un, vous interposer
01:17:05je ne sais pas
01:17:07mais peut-être qu'autour de vous, vous dites aux gens
01:17:09ou à ceux que vous aimez, n'intervenez pas,
01:17:11quelqu'un peut avoir un couteau. Moi, je l'entends de plus en plus
01:17:13et je trouve que ça va être terrible, ça va être
01:17:15vraiment, déjà qu'on est dans le chacun pour soi
01:17:17donc cette utilisation
01:17:19des couteaux et l'abellage, elle interroge
01:17:21je trouve plus largement, au-delà de ces agressions
01:17:23même la société, quelque part.
01:17:25Si une personne me pose la question, je lui dirais
01:17:27de ne pas intervenir, malheureusement et normalement
01:17:29on est obligé, même le simple
01:17:31citoyen, c'est prévu
01:17:33par la loi et est obligé d'intervenir
01:17:35dans le cadre d'un flagrant délit
01:17:37et policiers aussi, forces de l'ordre aussi
01:17:39mais la problématique, c'est qu'aujourd'hui
01:17:41les gens peuvent se poser la question, est-ce que le jeu
01:17:43envoie la chandelle ? Le couteau, aujourd'hui
01:17:45le transport, il est de plus en plus
01:17:47banalisé, le port
01:17:49il n'est quasiment pas réprimé
01:17:51c'est puni d'une peine d'un an
01:17:53de prison, 15 000 euros d'amende
01:17:55pour le port simple
01:17:57et même souvent quand vous avez
01:17:59des circonstances aggravantes dans le cadre d'une agression
01:18:01donc si vous êtes en plus avec
01:18:03une arme, c'est une circonstance aggravante
01:18:05si vous êtes mineur, vous n'irez sûrement pas en prison
01:18:07et c'est ça qui est dramatique et c'est ça
01:18:09qui au fur et à mesure du laxisme
01:18:11chaque année et depuis
01:18:13maintenant au moins une vingtaine d'années
01:18:15les individus
01:18:17maintenant de manière systématique
01:18:19une simple altercation
01:18:21verbale peut finir par un drame
01:18:23tout simplement parce qu'ils savent que
01:18:25le fait d'avoir un couteau sur soi et de se faire
01:18:27contrôler, on risque rien
01:18:29c'est un peu comme quand vous prenez
01:18:31un PV par la RATP, la personne qui
01:18:33ne prend jamais de ticket
01:18:35elle se dit, bon allez, je vais payer une fois
01:18:3770 ou 50 euros
01:18:39et voilà, donc au pire
01:18:41il ne va même pas faire une garde à vue
01:18:43alors s'il est mineur, il va partir comme il est venu
01:18:45et ça c'est
01:18:47un constat, c'est malheureux, je ne suis pas là
01:18:49pour vous apporter des bonnes nouvelles
01:18:51– Mais sans parler aussi de la menace
01:18:53pour vous, parce que même une simple
01:18:55interpellation peut finir très mal
01:18:57avec ces individus – Oui bien sûr, on a vu des affaires
01:18:59et des faits divers, on peut même appeler ça
01:19:01aujourd'hui un fait de société avec cette affaire
01:19:03Verlanton, Villeneuve-Saint-Georges
01:19:05où l'individu, il voulait acheter
01:19:07un simple jean, il est arrivé et puis
01:19:09il s'est retrouvé, il s'est pris des coups de couteau, il est décédé
01:19:11donc c'est devenu
01:19:13je ne vais pas dire
01:19:15le beau banal, parce que vis-à-vis
01:19:17des proches des victimes
01:19:19c'est terrible, mais malheureusement c'est de plus en plus courant
01:19:21et tant qu'il n'y aura pas
01:19:23une réponse pénale, une simplification
01:19:25de la procédure
01:19:27de renforcer
01:19:29les services d'investigation
01:19:31de multiplier les contrôles, mais pour multiplier les contrôles
01:19:33alors ça c'est sûr c'est notre job, mais le problème
01:19:35c'est qu'il faudrait qu'on puisse le faire
01:19:37et aujourd'hui on n'est plus en capacité en termes de moyens de le faire
01:19:39– Pour un couteau, oui
01:19:41quand on voit la gravité des blessures
01:19:43– Et comment vous expliquez la recrudescence
01:19:45de ces couteaux ? – Est-ce qu'on a les chiffres ?
01:19:47– En fait le couteau
01:19:49il est lié à la violence en fait
01:19:51les jeunes sont de plus en plus violents
01:19:53et donc
01:19:55les jeunes qui pouvaient être
01:19:57si on parle de rivalité entre bandes
01:19:59de manière systématique, si le gars
01:20:01il sait qu'il ne va pas prendre tel bus
01:20:03il va peut-être sortir avec un couteau, parce qu'à partir du moment
01:20:05il va être en sous-nombre
01:20:07par rapport aux adversaires
01:20:09il n'y a que éventuellement le couteau
01:20:11qui va le sauver, et aujourd'hui
01:20:13il y a 20 ans
01:20:15une rixe c'était coup de pied et coup de poing
01:20:17aujourd'hui une rixe c'est couteau
01:20:19– Le couteau a remplacé les poings, parfois les haches
01:20:21– Voir même hache comme on l'avait vu
01:20:23en Seine-et-Marne à Roissy-en-Brie
01:20:25– C'est la défaillance dans les poursuites
01:20:27profondément dans notre système
01:20:29qui crée la peur
01:20:31civique et sociale
01:20:33si on avait le moyen
01:20:35de recréer un monde
01:20:37cohérent, il faudrait
01:20:39absolument tout poursuivre
01:20:41et j'y verrais un avantage
01:20:43c'est que, imaginons des parquets
01:20:45décident aujourd'hui
01:20:47à chaque interpellation
01:20:49de poursuivre quand une infraction
01:20:51est commise, le port d'armes
01:20:53par exemple, il est clair, il n'y a pas besoin
01:20:55de réunir un colloque pour savoir
01:20:57que l'infraction est constituée
01:20:59et bien on verrait peu à peu
01:21:01les parquets qui manquent
01:21:03effectivement
01:21:05aux auxiliaires humains et techniques
01:21:07ou ceux qui ne font pas leur travail
01:21:09ça me paraît évident
01:21:11et deuxième élément, on aboutirait
01:21:13à ce que vous avez très bien dit
01:21:15il faut déburocratiser
01:21:17la justice, c'est pas possible
01:21:19– Peut-être que le nouveau ministre
01:21:21le nouveau garde des Sauvats s'y a employé
01:21:23mais vous savez pourquoi ce n'est pas des sujets
01:21:25minaires, parce que certains pensent que ces attaques
01:21:27avec parfois des blessures graves, parfois moins graves
01:21:29par exemple tout ce qui s'est passé au Nouvel An
01:21:31dans certaines villes, et j'avais noté
01:21:33dans les différentes villes, tout ce qui s'est passé
01:21:35clairement au Florent, donc Cannes, Paris également
01:21:37c'est passé sous les radars
01:21:39parce qu'ils disent que ce sont des blessures au couteau
01:21:41mais quel est l'un des effets pervers ?
01:21:43C'est que dans une société
01:21:45vous vous dites que celui qui peut vous embêter
01:21:47à un couteau, vous vous dites comment je me protège
01:21:49moi-même, donc si c'est une prolifération
01:21:51des couteaux entre ceux qui peuvent vous agresser
01:21:53et vous qui voulez vous défendre, je ne sais pas ce…
01:21:55– Et puis il y a un autre
01:21:57exemple qui est moins grave
01:21:59les vols à l'étalage, ça a commencé
01:22:01à créer un délitement
01:22:03dans la société quand on a décidé
01:22:05qu'à partir d'un certain
01:22:07montant on les poursuit plus.
01:22:09– Exactement.
01:22:11– C'est invraisemblable de réagir ça.
01:22:13– Ce qui est terrible c'est que ce que vous dites
01:22:15vraiment est là, quel que soit ce qu'on pense, c'est du bon sens
01:22:17et donc le délitement de ces éléments-là
01:22:19qui étaient des totems, des gardes-fous
01:22:21explique en partie…
01:22:23– C'est-à-dire que c'est la délinquance qui nous domine
01:22:25c'est ça le problème.
01:22:27– Je ne sais pas si un policier vous laisserait dire ça sur ce plateau.
01:22:29– Personnellement je ne trouve pas
01:22:31que ce soit une solution mais on a créé,
01:22:33on a expérimenté en 2024
01:22:35l'amende forfaitaire d'élite cruelle
01:22:37pour deux couteaux,
01:22:39c'est 500 euros d'amende.
01:22:41Non mais vous voyez,
01:22:43des fois on a vraiment l'impression
01:22:45enfin c'est plus qu'une impression,
01:22:47qu'il y a un décalage entre
01:22:49ce qui se passe vraiment sur le terrain
01:22:51et ce qu'on lit en fait, moi je n'arrive pas à comprendre
01:22:53ce type d'expérimentation
01:22:55puisque au final la plupart des individus
01:22:57qui ont des couteaux sur eux
01:22:59ils se déclarent en tout cas
01:23:01insolvables
01:23:03donc en fait ils ne paieront pas l'amende
01:23:05et puis ils se disent au pire je vais me prendre une amende
01:23:07je ne la paierai pas
01:23:09et voilà donc pour l'instant c'est la seule réponse qu'on a
01:23:11et malheureusement que ce soit sur votre plateau
01:23:13ou d'autres on n'arrête pas de dénoncer
01:23:15on n'arrête pas de parler des mêmes choses
01:23:17avec Crépole qui a scandalisé tout le monde
01:23:19et il faut qu'il y ait des faits divers
01:23:21qui touchent telle ou telle ou telle ou telle communauté
01:23:23pour que les choses bougent mais malheureusement
01:23:25depuis Crépole est-ce que les choses ont bougé ?
01:23:27moi personnellement sur le terrain je peux vous le dire
01:23:29les choses, rien n'a changé, absolument rien n'a changé
01:23:31et vous aurez encore des vidéos sur Snap
01:23:33qui viendront sur CNews
01:23:35vous aurez encore des vidéos sur Is qui viendront sur CNews
01:23:37où vous verrez un gamin qui prend des coups de couteau
01:23:39et qui décède
01:23:41il y aurait au moins la confiscation
01:23:43qui serait utile
01:23:45à la limite
01:23:47l'amende si elle était payée
01:23:49il n'y a rien de plus facile
01:23:51il n'y a rien de plus facile
01:23:53oui mais mon vieux
01:23:55au moins pendant quelques heures
01:23:57la société serait rassurée
01:23:59mais est-ce que ça rentre à l'école en fait ?
01:24:01ça arrive en effet
01:24:03qu'il y a ce genre de choses qui rentrent à l'école
01:24:05vous avez déjà confisqué des couteaux dans votre classe
01:24:07non pas dans ma classe mais c'est déjà arrivé
01:24:09dans le cadre du harcèlement scolaire
01:24:11vous avez un gamin qui se fait tellement harceler
01:24:13tellement embêter que pour se protéger
01:24:15il est capable de prendre une arme
01:24:17parce que finalement on n'a pas su
01:24:19sévir la personne qui harcelait
01:24:21ou alors on ne l'a pas vu
01:24:23ça c'est quelque chose que l'on voit naturellement
01:24:25et ça rejoint ce que vous disiez sur cette forme d'impunité
01:24:27et forcément quand il y a une impunité
01:24:29collective ceux qui en sont victimes deviennent
01:24:31comme ceux qui agressent
01:24:33comme ceux qui sont des délinquants
01:24:35de manière générale en plus la difficulté
01:24:37à laquelle on fait face c'est que c'est facile à obtenir
01:24:39très très très facile
01:24:41avant il y a une vingtaine d'années
01:24:43il fallait aller en armurier
01:24:45aujourd'hui vous allez dans un centre commercial vous achetez un couteau
01:24:47donc en fait on ne s'est pas adapté
01:24:49avant c'était interdit à la vente pour les mineurs
01:24:51mais aujourd'hui le mineur il va envoyer
01:24:53un majeur qui est connu des services de police
01:24:55pour lui acheter un couteau, on ne va pas lui interdire
01:24:57d'acheter un couteau
01:24:59c'est facile à dissimuler
01:25:01et puis il n'y a pas de répression
01:25:03par contre si l'individu est interpellé avec une arme à feu
01:25:05je peux vous garantir que oui il va faire une garde à vue
01:25:07oui il va être déféré
01:25:09oui il va passer en comparaison
01:25:11Et aujourd'hui ces armes là blessent autant
01:25:13c'est pour ça que je voulais insister
01:25:15et insister aussi sur le rôle de policier en cette nouvelle année
01:25:17toujours encore plus difficile
01:25:19et face vraiment à des agressions qui se multiplient
01:25:21je n'ose même pas vous dire
01:25:23et vous faire la liste de ce qui s'est passé depuis le nouvel an
01:25:25de peur qu'on dise que c'est la chaîne
01:25:27qui fait l'effet d'hiver
01:25:29et pas l'effet d'hiver qui existe véritablement
01:25:31donc c'était aussi un hommage
01:25:33à votre action quotidienne
01:25:35on arrive rapidement à terminer
01:25:37très vite
01:25:39J'aurais le droit de dire
01:25:41parce que Arnaud a fait comme d'habitude
01:25:43une excellente analyse tout à l'heure
01:25:45des manifestations honteuses
01:25:47hier soir
01:25:49mais est-ce qu'on peut considérer Arnaud
01:25:51tout de même
01:25:53que aussi paroxystique que ce soit
01:25:55dans la honte
01:25:57c'est tout de même la continuation
01:25:59très déplaisante
01:26:01d'un mouvement
01:26:03qui a substitué depuis longtemps
01:26:05Alors Philippe c'est la fin
01:26:07ou alors la fin de la question
01:26:09et pas l'émission d'après
01:26:11Commencez-vous
01:26:13Et bien merci
01:26:15Oui
01:26:17la conflictualité
01:26:19a toujours existé en politique
01:26:21je vous répondrai
01:26:23Philippe on va poursuivre la conversation
01:26:25après je dois rendre l'antenne
01:26:27Par respect de mes collègues
01:26:29J'étais dominé sur cette question
01:26:31C'était un plus énorme
01:26:33Mais toujours grâce à vous
01:26:35votre présence l'est
01:26:37Je vous remercie Arnaud Benedetti
01:26:39J'aimerais bien vous recevoir plus souvent
01:26:41Quand vous pouvez
01:26:43Vous partagez beaucoup de choses en commun
01:26:45Et occuper la dépense
01:26:47de Boilem Sansal
01:26:49Il faut quand même le faire
01:26:51ça me prend beaucoup de temps
01:26:53On aimerait tant avoir de bonnes nouvelles
01:26:55Merci en tout cas pour cet engagement
01:26:57Restez avec nous
01:26:59vos auditions se poursuivent malgré
01:27:01les prises par Alain Tempestive
01:27:03C'était terminé
01:27:05C'est comme ça
01:27:07Les bonnes choses ont une fin n'est ce pas