• le mois dernier
Les Vraies Voix avec Christian Malard, consultant diplomatique international sur i24NEWS et auteur de "Dans le secret des maîtres du monde" publié aux éditions de La Martinière.

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##LE_GRAND_DEBAT_DES_VRAIES_VOIX-2025-02-25##

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News
Transcription
00:00-"Vraie Voix Sud Radio", le grand débat du jour.
00:03Il est à Washington pour plaider la cause de l'Europe et de l'Ukraine.
00:07Depuis plus d'une heure,
00:08E.Macron fait face à l'imprévisible D.Trump,
00:11devenu un fervent soutien de la Russie et de Vladimir Poutine.
00:14-"Ma réunion avec le président Macron
00:16représente une autre étape importante de France-Chile."
00:19-"Voulons la paix.
00:20Cette paix ne peut pas signifier la capitulation de l'Ukraine.
00:24Cette paix ne peut pas être incessée sans garantie."
00:26-"Il l'acceptera."
00:27-"Je lui ai posé la question. Si nous concluons cet accord,
00:31il ne cherche pas à faire plus de guerres.
00:33Cela ne le dérange pas."
00:34-"En visite à Washington, E.Macron a tenté d'infléchir
00:38la position américaine de la guerre en Ukraine
00:40et a plaidé auprès de D.Trump pour obtenir des garanties de sécurité
00:44en cas de cesser le feu avec la Russie.
00:46Les alliés européens de Kiev refuseraient un accord
00:49sous forme de capitulation sur les territoires conclus par la Russie."
00:54-"Est-ce que les Américains et les Russes
00:56vont décider de l'issue du conflit sans rien demander aux Européens ?
01:00Et à cette question-là,
01:01rencontre Macron-Trump, peut-elle éviter une capitulation à l'Ukraine ?
01:05Vous dites non à 89 %,
01:07vous voulez réagir au datant de vos appels,
01:09au 0826-300-300."
01:12-"Notre invité est avec nous."
01:14Bonjour.
01:15Bienvenue à Sud Radio.
01:17Vous êtes consultant diplomatique international
01:20sur E24 News et auteur du livre
01:22dans le secret des maîtres du monde aux éditions de La Martinière.
01:25Philippe Bilger.
01:26Alors, vous me pardonnerez,
01:28chers amis, d'avoir une pensée nuancée dans ce domaine,
01:32parce que je crois qu'il faut accepter
01:35deux convictions qui ne sont pas d'ailleurs opposées l'une à l'autre,
01:41mais qui montrent qu'il est difficile
01:43d'avoir une expression péremptoire.
01:47D'une part, je remercie le président de la République,
01:51on l'a dit hier,
01:52d'avoir une position pratiquement sans faute sur l'Ukraine,
01:58à l'exception de sa naïveté initiale avec Vladimir Poutine.
02:03Il est vaillant, il a été là-bas,
02:05il a discuté, il a argumenté, on l'a vu.
02:09Et il faut louer ce courage pour l'Europe.
02:14Mais comment dirais-je ?
02:16Donald Trump est tellement, aujourd'hui...
02:22caractériel, surprenant...
02:27à contre-emploi sur le plan de la diplomatie classique
02:32que je crois qu'il ne l'a pas fait bouger d'un iota.
02:36Et donc, malheureusement,
02:38le simplisme du président américain
02:41n'a pas été entamé
02:44par les efforts très vaillants et courageux et brillants
02:47du président Macron.
02:49Je pense que Philippe a tout résumé.
02:51Le président Macron, vous savez qu'il a dans sa besace la diplomatie.
02:55Il est allé là-bas, on ne peut pas lui reprocher
02:58d'avoir discuté avec le président.
03:00Mais je ne vois pas l'influence qu'on peut avoir avec Trump.
03:04Il a même dit, dans son allocution,
03:06qu'il faisait des négociations avec la Russie
03:08et qu'il dirait que l'Europe aura un peu son mot à dire.
03:12On voyait que ce n'était pas très clair.
03:14Je pense qu'on a perdu la bataille.
03:18Moi, je vais rejoindre Philippe Bilger sur le volet.
03:21Macron arrive à tenir un équilibre depuis le début de la guerre
03:25entre un certain réalisme géopolitique.
03:28Il a toujours dit qu'il continuerait de parler avec Vladimir Poutine.
03:32Mais en même temps, il défend un principe que je trouve normal,
03:35d'intégrité des frontières, de souveraineté de la nation ukrainienne.
03:39Parce que ceux qui veulent qu'on bascule dans un monde
03:42de guerre et de rapports de force,
03:44j'aimerais bien les voir tenir une arme et aller sur le front.
03:47Je peux vous dire que ça ne doit pas être facile.
03:51Ceci étant dit, le péché originel d'Emmanuel Macron,
03:55c'est son inféodation à l'Union européenne.
03:57Le fait qu'il n'arrive pas à convaincre Donald Trump,
03:59c'est bien sûr, Philippe Bilger a raison,
04:01parce que Donald Trump a un caractère, et Bruno Pommard l'a dit aussi,
04:04mais c'est aussi parce que, fondamentalement,
04:07Emmanuel Macron est le jouet de l'Europe.
04:09Il pense que c'est le patron de l'Europe, mais c'est le jouet de l'Europe,
04:11et que l'Europe est le jouet des Etats-Unis.
04:13Donc, Donald Trump se fiche royalement, finalement,
04:16de ce que va lui dire Emmanuel Macron.
04:18Donc, je pense que sa position est inefficace et elle est contradictoire.
04:22Après, évidemment, dans le discours, je trouve que son équilibre
04:25est pas mal et qu'il faut le tenir.
04:26Bien sûr que si on laisse l'Ukraine maintenant,
04:31elle sera démantelée totalement par les Etats-Unis et la Russie,
04:33et ce n'est pas un bon truc pour l'avenir,
04:35parce que la géopolitique ne peut pas jouer qu'avec ces rapports de force.
04:39Christian Malareta avec nous,
04:40consultant diplomatique international sur Yves,
04:4224 News et auteur de ce livre,
04:44« Dans les secrets des maîtres du monde » aux éditions de la Martinière.
04:47On a envie de vous poser la question,
04:49est-ce que finalement, il n'y avait qu'Emmanuel Macron comme Européen
04:52pour aller voir Donald Trump ?
04:54En fait, il s'est imposé face aux Européens ?
04:59Il essaye toujours de s'imposer face à ses partenaires Européens,
05:02à Van der Leyen en particulier et à quelques autres.
05:05Simplement, quand je passe au pinceau des informations,
05:09moi, je m'aperçois de plus en plus que Macron et Trump
05:15sont parfois imprévisibles,
05:16et je les qualifie très souvent de cette expression américaine,
05:19« flip-flopper »,
05:20c'est-à-dire que ce sont des gens qui changent facilement de fusil d'épaule.
05:24J'ai quand même entendu à un moment donné Macron envisageant
05:27le déploiement de forces françaises sur le terrain en Ukraine,
05:29et puis récemment, revenir en arrière.
05:31Donc, il faut être sérieux.
05:33Ils ont à faire, les Européens, et puis Macron et Trump,
05:37un calculateur, un calculateur patient
05:40qui s'appelle Vladimir Poutine.
05:42D'après les informations qui circulent avec insistance,
05:45mais encore une fois,
05:47tout cela reste à vérifier, il faut être très prudent,
05:49on dit qu'il pourrait y avoir, en effet,
05:51un accord entre Poutine et les États-Unis sur l'Ukraine.
05:57Quel serait cet accord ?
05:59Ça serait le gel des territoires qui ont été conquis
06:04dans la partie russophone,
06:06qui ont été conquis par les Russes.
06:08Il y aurait de la part de l'OTAN un engagement
06:11à ne pas attaquer les Russes,
06:13et il n'y aurait pas d'élargissement de l'OTAN.
06:16J'ai le souvenir, lors de ma dernière interview,
06:18qui remonte à quelque temps, en mai 2005, avec Poutine,
06:23qui m'avait dit « attention, on ne touche pas à l'Ukraine
06:27et on n'élargit pas l'OTAN ».
06:28Je ne suis pas sûr que les Occidentaux
06:30aient entendu le message à l'époque.
06:32Maintenant, on est quand même 20 ans après,
06:33et c'est vrai qu'il faut discuter avec Poutine.
06:36Mais encore une fois, Poutine est un calculateur patient,
06:39c'est un joueur d'échecs,
06:41ce n'est pas le même ADN que celui de Macron ou celui de Trump.
06:44Moi, ce qui m'inquiète chez Trump,
06:45c'est qu'il confond vitesse et précipitation.
06:48Alors, on verra la suite.
06:49Mais ça négocie pour l'instant, en tout cas, en coulisses.
06:52– Christian Ballard, une question.
06:55Les États-Unis ont voté avec la Russie,
06:57mais avec la Corée du Nord, l'Iran, la Somalie,
07:01ce qu'un président américain-républicain,
07:02qui s'appelait George W. Bush,
07:04s'appelait l'axe du mal.
07:05Est-ce que c'est un revirement complet des Américains en général
07:10et des Républicains américains en particulier ?
07:14– C'est trop tôt pour parler,
07:15c'est prématuré de parler de revirement complet.
07:18Mais c'est sûr que les choses ont changé,
07:20de la partie Biden qu'on a connue,
07:23où on a eu un président, Sleepy Joe,
07:26comme on l'appelait, Joe qui dort, Joe l'endormit.
07:30C'est vrai que les Américains, durant l'époque de Biden,
07:34n'ont pas été très entreprenants,
07:37si je puis dire, n'ont pas eu de grande réussite.
07:39Maintenant, on sait que ça va changer avec Trump.
07:42Moi, j'ai le sentiment, si vous voulez,
07:44mais encore une fois, je peux me tromper comme tout le monde,
07:46j'ai le sentiment que Trump a décidé de négocier d'abord,
07:51aussi rapidement que possible, du mieux possible,
07:53sans que personne ne perde la face,
07:55parce qu'il ne s'agit pas de faire perdre la face à Poutine,
07:57qui a commis une grosse erreur
07:58quand il a voulu intervenir en Ukraine
08:01et reconstituer l'ex-empire soviétique.
08:04Il ne faut pas lui faire perdre la face.
08:06Mais j'ai le sentiment que Trump veut aller très vite
08:10pour trouver une solution.
08:11Et la solution, j'y ai fait allusion tout à l'heure,
08:13ce n'est pas ma solution,
08:15c'est ce qui se dit en coulisses, qui circule en coulisses,
08:18ça serait que les territoires acquis par Poutine
08:22dans la partie russophone seraient gardés par Poutine.
08:27Et qu'il n'y aurait pas d'élargissement de l'OTAN.
08:29Et ça, à vos yeux, de Poutine, c'est fondamental.
08:32Et puis surtout, pas d'attaque de l'OTAN.
08:34Maintenant, il faut que les Occidentaux aient des garanties
08:37et renforcent leur défense en tirant des leçons, en effet,
08:40après ce qui s'est passé il y a trois ans.
08:43– Est-ce qu'il n'y a pas un paradoxe, Christian Malard,
08:46avec votre analyse très pertinente qui dit
08:49que Donald Trump ne veut pas faire perdre la face à Poutine,
08:54alors que d'après ce qu'on sait pour l'instant des négociations,
09:02il est prêt, en réalité, à donner à Poutine tout ce qu'il souhaite.
09:09Est-ce que ça n'est pas un peu paradoxal ?
09:12– Il ne donnera pas à Poutine tout ce qu'il souhaite.
09:14Je pense qu'il veut donner quand même un maximum
09:15qui puisse satisfaire Poutine.
09:17Et je pense que dans l'idée de Trump, après l'Ukraine,
09:20il voudrait pouvoir avoir les mains libres
09:22par rapport au Moyen-Orient, où la situation est très préoccupante,
09:25surtout avec l'Iran, la menace nucléaire,
09:27et tout ce que nous savons tous sur ce qui est en train de se passer.
09:30Maintenant, il y a des informations aussi qui circulent,
09:33il y a des informations concordantes, mais qu'est-ce que ça vaut ?
09:36Je ne sais pas si vous et moi,
09:37on pourra trouver la solution ou la réponse maintenant.
09:40Moi, on me dit que dans les tractations en cours
09:44entre Poutine, Trump et les autres, il y aurait,
09:49comme les Russes commencent à réaliser
09:51qu'ils ont perdu leur point d'ancrage très important
09:54qui était en Syrie, au Moyen-Orient,
09:56que le Hezbollah et l'Iran sont affaiblis,
09:59qu'ils seraient prêts, que les Russes seraient prêts à lâcher du l'Est,
10:02voire peut-être lâcher l'Iran, ce serait un peu vite en besogne,
10:05mais à lâcher du l'Est pour qu'une situation puisse être trouvée
10:10au Moyen-Orient avec l'Iran et Israël.
10:13Mais ça, encore une fois, c'est très complexe,
10:15il y a beaucoup de fluctuations dans cette situation.
10:19Je n'irai pas faire un pari sur quoi que ce soit.
10:21– Restez avec nous, Christian Malin,
10:23nous avons notre auditeur du jour, Richard de Montauban.
10:26Alors Richard, qu'est-ce que vous en pensez ?
10:27Est-ce que pour vous, la rencontre Macron-Trump
10:30peut éviter une capitulation ukrainienne ?
10:33– Non, pour moi pas du tout, c'est déjà acté en fait,
10:37puisque sans le support logistique,
10:41on va dire au niveau de l'observation du terrain via les satellites,
10:45l'Ukraine est aveugle,
10:47l'Ukraine sera désarmée en fait,
10:49et puis on peut même arrêter des armes à distance.
10:53Donc je crois que là, aujourd'hui, Trump, il veut la paix,
10:56et il n'acceptera pas que quelqu'un se mette en travers,
10:59que ce soit M. Macron ou n'importe quel autre dirigeant européen.
11:03Donc la paix va être forcée comme ça,
11:06et il a besoin du soutien de la Russie
11:08pour solder le problème du Moyen-Orient.
11:10Je crois que c'est la lecture inverse qu'il faut.
11:13Il pourra vider la bande de Gaza, et je pense que c'est son souhait,
11:17avec un soutien tacite,
11:21c'est-à-dire sans recours,
11:24sans perturbation de la part de la Russie.
11:28Donc là, je pense que le deal est clos.
11:31C'est difficile à admettre pour nous, Français,
11:33mais on s'est embarqués dans quelque chose où il ne fallait pas aller.
11:36Et ça fait bien longtemps que je le répète, malheureusement,
11:39et c'est très difficile de le répéter
11:41avec tout ce qu'on a pu raconter aux gens, aux Français,
11:45maintenant, il faut pédaler à l'envers pour leur expliquer
11:49le fait que nos dirigeants se sont fourvoyés.
11:52Et nous, ils ont fourvoyé.
11:54Oui, enfin, je trouve qu'on oublie un peu trop facilement
11:58que l'Ukraine a été agressée par la Russie,
12:00que c'est un pays qui est en Europe,
12:02qu'il y a une intangibilité quand même des frontières.
12:05On a peut-être été un peu naïfs,
12:07mais en tout cas, on y a été, parce qu'on pensait défendre des principes
12:10qui ne sont pas seulement des principes de Benet naïfs,
12:13qui sont des principes qui font à peu près tenir à l'ordre international.
12:16Moi, je veux bien qu'on décide que tous ces principes ne valent rien.
12:19Mais je vous dis que dans ce cas-là, on va rentrer dans un monde de guerre
12:22où c'est la loi du plus fort
12:24et où les pays les plus faibles n'ont qu'à bien se tenir.
12:26Je trouve ça très dommage.
12:28– Christian Malard, est-ce que la France a un rôle particulier à jouer ?
12:33On sait que ça ne se parlait plus, ou pratiquement plus,
12:35du mot officiellement, entre Vladimir Poutine et Emmanuel Macron.
12:39La France est la seule puissance nucléaire,
12:41hormis la Russie, sur l'Europe continentale.
12:43Il y a le Royaume-Uni, mais c'est quand même une île.
12:46Est-ce que la France peut jouer un rôle dans le processus de paix,
12:50si on peut appeler ça comme ça, en Ukraine ?
12:53– Non, je n'en suis pas du tout sûr.
12:55Je vais vous relater une conversation que j'ai eue il y a quelques mois,
12:58lors d'un déjeuner que j'ai eu avec une collaboratrice d'Emmanuel Macron.
13:03Je parlais avec elle de la situation,
13:05on faisait une tournée globale des problèmes qui se posaient.
13:09Et, à ma grande surprise, elle m'a dit
13:12« nous n'aurons plus envie de parler avec Poutine,
13:14c'est exclu après tout ce qui s'est passé,
13:17mais en revanche, nous avons un bon dialogue avec l'Iran ».
13:20Alors là, j'étais consterné, parce que c'était un mois
13:23avant l'accident d'hélicoptère qui avait coûté la vie
13:25à l'ancien président iranien et à son ministre des Affaires étrangères.
13:29Mais me dire qu'on s'entend mieux avec l'Iran qu'avec Poutine,
13:33j'ai sursauté quand j'ai entendu ça.
13:35Je lui ai dit « mais alors, par rapport à l'OTAN,
13:38elle me dit « écoutez, comme Trump n'aime pas l'OTAN,
13:43ce sera l'occasion pour Emmanuel Macron de s'affirmer
13:46comme le leader de la défense européenne ».
13:48Mais y a-t-il une défense européenne ? Y en a pas.
13:51Donc, si vous voulez, je pense que les choses restent très complexes.
13:55On va voir le dénouement, mais en tout cas,
13:57c'est vrai que Trump est pressé d'avoir un accord avec Poutine.
14:02C'est ce que disait le monsieur qui était avant moi, qui parlait.
14:05Pour mieux dégager l'horizon, si possible, au Moyen-Orient,
14:09avec le problème iranien.
14:10– Tout à l'heure, Christian Malard, Mikhaël Sadoun,
14:14dont tous les propos sont écoutés avec beaucoup d'attention,
14:18a dit une phrase que je trouve aujourd'hui,
14:24je dis bien aujourd'hui, peut-être un peu contestable.
14:27Est-ce qu'on peut dire véritablement
14:30qu'aujourd'hui, l'Europe est le jouet des États-Unis ?
14:35– Non, je crois que Trump ne s'intéresse pas véritablement à l'Europe.
14:39Il le prend pour un partenaire,
14:41bon, comme ça a toujours été dans l'histoire, depuis des années.
14:45Mais c'est vrai que Trump a des vérités pour mener ses propres affaires,
14:49ses propres discussions, ses propres tractations.
14:54Alors, quand je regardais, comme sans doute vous autres,
14:56les images à la télévision dans le bureau ovale de la Maison-Blanche,
15:00où je voyais Macron comme un enfant qui était heureux
15:04de voir le Big Boss mondial de Trump, avec des sourires,
15:08j'ai appelé ça des sourires de façade,
15:11parce qu'on sait bien qu'il y a quand même encore un gap,
15:14un décalage entre la France, les États-Unis, l'Europe et tout.
15:19Et c'est pour ça qu'il ne faut pas se fier à ces images
15:20qu'on a vues à la télévision hier soir.
15:23– Mikhaël Sadoun, vous voulez réagir ?
15:24– Oh, ben, c'était pas tellement moi le...
15:25– Tout le monde vous écoute, c'est Philippe Béger qui vous lit.
15:28– Je vais faire très attention à ce qu'il dit.
15:30– Même Donald Trump vous écoute.
15:31– Je ne disais pas que l'Europe était particulièrement le jouet de Trump,
15:34ce qui voudrait dire que Trump s'intéresse à l'Europe.
15:36Je sais que ce n'est pas son horizon,
15:37et c'est d'ailleurs pas celui ni de Joe Biden ni celui de Barack Obama,
15:41ils étaient beaucoup plus tournés vers l'Asie.
15:42Mais je dis que structurellement, l'Europe est dans la main des États-Unis,
15:46parce que notre économie en dépend énormément,
15:48parce que nos mouvements financiers dépendent énormément
15:52de l'économie américaine, parce que l'Europe a été structurée comme ça,
15:55et même militairement, nous sommes sous la coupe des États-Unis,
15:58l'OTAN est pilotée par les Américains.
16:00– On a accepté de ne pas utiliser Galiléo par exemple à titre militaire
16:03pour utiliser les GPS américains, c'est évident.
16:05– Donc notre souveraineté diplomatique,
16:07notre capacité d'action sur la scène internationale,
16:09elle est largement freinée par le fait qu'on ne peut pas bouger le doigt
16:12sans les États-Unis, ce qui fait d'ailleurs qu'on a été en échec
16:15sur le sujet de la Russie pendant deux ans,
16:19parce qu'au fond c'était piloté par Joe Biden.
16:21Donc Joe Biden qui ne voulait pas aller plus loin dans cet engagement,
16:25et Macron qui essayait de tenir une ambiguïté stratégique
16:27qui ne servait à rien, ça a mené un peu à cette débâcle en Ukraine.
16:31– C'est pareil, on ne peut pas se passer des États-Unis,
16:34comme on le voit aussi, Israël ne peut pas se passer des États-Unis
16:37pour contrer l'Iran et les proxys, c'est évident.
16:40– Christian Malard, je lisais aujourd'hui,
16:42ça nous rappelle un peu la guerre froide ça, non ?
16:47– Guerre froide, il y a peut-être quelques petits reliquats de guerre froide,
16:53mais on n'en est pas encore là, mais il faut voir l'évolution encore une fois.
16:56Ce qui sera le fondamental, il y a deux choses,
16:58c'est quid avec l'Ukraine et la Russie,
17:02et puis quid avec l'Iran, le nucléaire, les proxys à Israël au Moyen-Orient.
17:06– Christian Malard, est-ce qu'on peut imaginer un cessez-le-feu
17:09sur le très long terme, comme la Corée,
17:12où on va vraiment vers une capitulation ?
17:17– Vous parlez du cessez-le-feu au Moyen-Orient ou en Ukraine ?
17:21– En Ukraine.
17:22– Cessez-le-feu en Ukraine ?
17:24– Est-ce qu'on peut rester sur un cessez-le-feu sur le long terme
17:26ou vraiment être obligé d'avoir une capitulation ?
17:28– Un cessez-le-feu qui peut être renforcé,
17:29parce que tout le monde se méfiera toujours de Poutine,
17:31c'est évident en disant qu'il a tenté ce coup il y a trois ans,
17:36il a quand même en grande partie échoué,
17:38peut-être voudra-t-il prendre sa revanche et tout.
17:40Donc un cessez-le-feu, qu'est-ce que ça veut dire aux yeux de Poutine,
17:43qu'est-ce que ça veut dire aux yeux,
17:45là je repense sur le terrain Moyen-Oriental,
17:47qu'est-ce que ça veut dire aux gens qui n'ont pas le même ADN que le nôtre ?
17:50– Justement Christian Malin, beaucoup de gens et j'en entends tous les jours,
17:56quel que soit le caractère bienfaisant du cessez-le-feu en Ukraine,
18:02ont très peur de la volonté d'expansionnisme de Poutine
18:07et sont prêts à parier qu'il continuera, dès qu'il le pourra,
18:12son expansion vers d'autres pays pour retrouver le rêve de la grande Russie.
18:19Vous y croyez à ça ?
18:21– Tout est possible, c'est vrai que quand on connaît le personnage,
18:23on voit bien, encore une fois, cette volonté à expansionnisme,
18:27cette volonté de prendre sa revanche sur l'histoire
18:29et de vouloir reconstituer l'ex-empire soviétique,
18:32puisque c'était ça le début de l'Ukraine, il y a trois ans.
18:35Là il a échoué, il aura peut-être des souhaits de revanche,
18:38encore une fois, je le disais, Poutine, je vous le disais tout à l'heure,
18:41est un grand joueur d'échecs et puis surtout,
18:44je pense que l'expression qui convient le mieux,
18:47c'est un calculateur patient, le temps ne compte pas pour lui,
18:50il prendra son temps, c'est un peu un réflexe moyen-oriental,
18:57devrais-je dire.
18:58– Qui, sur toutes les élections, ne lui pose pas vraiment de problème.
19:01– Non, d'ailleurs il m'avait fait une remarque qui m'avait beaucoup fait rire,
19:05quand je l'ai vue la dernière fois, mais encore une fois ça remonte à 2005,
19:08je l'ai vue trois fois en 2000, 2003 et 2005,
19:11il m'avait dit avec son accent, enfin je vais l'imiter,
19:14je ne parle pas de russe,
19:15« ça ne peut pas marcher chez vous en Europe,
19:18vous changez de président tous les six mois ».
19:20– C'est cynique mais c'est tout à fait vrai.
19:24Christian Mallard, il y a un peu plus de trois ans,
19:26l'invasion de l'Ukraine, c'était les trois ans hier,
19:29Emmanuel Macron avait dit que l'Europe était en état de mort cérébrale,
19:35on avait dit que l'invasion de l'Ukraine avait ressuscité
19:38cet autant en état de mort cérébrale,
19:40est-ce que les derniers développements de la politique américaine
19:42ne la remettent pas en état de mort cérébrale ?
19:46– Oui, quelque part vous avez raison Philippe,
19:48vous avez raison parce que c'est vrai que Trump
19:51ne va pas laisser Macron et quelques autres Européens décider pour lui,
19:55et pour les États-Unis à tous les niveaux,
19:57politique, économique et stratégique.
19:59Donc c'est vrai qu'on risque de se retrouver dans un état de mort cérébrale
20:03avec un AVC à l'horizon.
20:05– Et une autre question, il y a quelque chose
20:08qui gênait particulièrement les Américains,
20:10c'est le rapprochement Pékin-Moscou,
20:13est-ce que ce rapprochement quelque part avec la Russie
20:16n'a pas pour objectif final de découpler un peu le duo gigantesque de l'Asie
20:21et même de l'Eurasie, Chine-Russie ?
20:25– De toute façon, le grand intérêt de Trump,
20:30c'est qu'il est tourné vers l'Asie,
20:31c'est pour ça qu'il veut régler les problèmes de l'Ukraine
20:34et du Moyen-Orient le plus vite possible,
20:36parce qu'il considère que la Chine est son ennemi numéro un,
20:40et qu'il y a sa grande lutte, son grand combat va être contre les Chinois,
20:43l'empire économique, l'empire politique des Chinois et tout.
20:47Et je pense que c'est la raison pour laquelle,
20:49mais encore une fois, il ne faut pas qu'il aille trop vite en besoin,
20:52parce qu'on ne règle pas les problèmes comme ça
20:54au coin d'une table avec Poutine.
20:57– Merci beaucoup Christian Mallard d'avoir accepté notre invitation.
21:01Vous êtes consultant diplomatique internationale sur Ivancat News
21:04et puis auteur de ce livre,
21:06« Dans les secrets des maîtres du monde » aux éditions de La Martinière.
21:09Merci beaucoup, à très bientôt.
21:12Cher Richard, dans un instant, ça va être votre tour,
21:16on espère que vous allez l'émettre échec et mat', j'ai envie de dire.
21:20On en parle dans un instant, à tout de suite pour le Qui c'est Qui qui l'a dit.
21:23– Sud Radio, votre attention est notre plus belle récompense.
21:27– C'est vraiment agréable d'entendre une radio aussi joyeuse,
21:30même que ce soit le 7h du matin et le soir, c'est excellent.
21:33– Sud Radio, parlons vrai.

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