• il y a 4 jours
Les Vraies Voix avec Luc Gras, politologue et auteur de l’ouvrage : “La démocratie en péril”

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##LE_GRAND_DEBAT_DES_VRAIES_VOIX-2024-12-27##

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Transcription
00:00Les vraies voix Sud Radio, le grand débat du jour.
00:04Le Président de la République a nommé M. Gérald Darmanin, ministre d'État, garde des Sceaux, ministre de la Justice.
00:11M. Bruno Retailleau, ministre d'État, ministre de l'Intérieur.
00:15Nous sommes là pour les Français et c'est pourquoi nous allons travailler main dans la main avec le ministère de l'Intérieur.
00:20Trois priorités. La première, rétablir l'ordre. La deuxième, rétablir l'ordre. La troisième, rétablir l'ordre.
00:27La force sans la force est impuissante mais la force sans la justice est tyrannique.
00:31Cette phrase est de Pascal, elle résume ce qu'est la démocratie et la République.
00:34Police et justice sont dans la même barre.
00:36Il faut qu'on s'y mette en temps.
00:39Bravo à Maxime qui fait toujours de très bons jingles, notre réalisateur.
00:45Gérald Darmanin et Bruno Retailleau à la Justice et à l'Intérieur affichent une entente solide
00:49mais leur trajectoire personnelle pourrait transformer cette coopération en rivalité.
00:53Leur tandem tiendra-t-il jusqu'en 2027 ?
00:56Alors parlons vrai. Est-ce que vous croyez à un destin de présidentiable pour Darmanin ou Retailleau ?
01:01Est-ce que depuis son arrivée Place Vendôme, Darmanin n'a pas déjà mis Retailleau sur la touche en communiquant en permanence ?
01:07Et à cette question, le duo Darmanin-Retailleau va-t-il résister à leurs ambitions présidentielles ?
01:12Vous dites non à 84% sur Twitter. Vous voulez réagir ? Le 0826 300 300.
01:17Avec nous Luc Gras, politologue et auteur de l'ouvrage La démocratie en péril. Bonsoir Luc Gras.
01:23Bonsoir Philippe.
01:25Et on va faire un tour de table des vrais voix avant de vous donner la parole.
01:28Philippe Bilger, vous pensez que le duo va résister ou pas ?
01:31Il va résister peut-être par rapport au présidentiel parce qu'il n'est pas du tout certain que Bruno Retailleau en 2027 ait envie de se présenter.
01:45Pas davantage d'ailleurs que Gérald Darmanin.
01:48Donc on a un ministre de l'Intérieur. L'ordre, l'ordre, l'ordre.
01:53On a un garde des Sceaux qui cite Pascal. Déjà on ne peut qu'être heureux.
01:57Deuxième observation.
01:59Vous êtes donc heureux qu'il cite votre femme ?
02:02Plus sérieusement, et là j'attends avec impatience que Luc Gras donne son point de vue,
02:08peut-être malgré ce que j'ai dit tout à l'heure sur l'excellence d'un couple régalien,
02:15peut-être que les difficultés viendront précisément du fait que tous les deux sont très accordés sur le plan de la sécurité et de la rigueur régalienne.
02:27C'est-à-dire qu'à un moment donné, on pourra peut-être concevoir que l'un trouve que l'autre est de trop dans cet espace enfin cohérent, intellectuel, politique et régalien.
02:40Et là-dessus, Luc Gras nous donnera ses lumières toujours quasiment incontestables.
02:46Françoise Debois.
02:47Moi j'aime le monde merveilleux dans lequel vit Philippe Bigerre qui pense que tout cela va aller tranquillement jusqu'à la présidentielle de 2027.
02:54Moi je pense qu'aucun des deux ne jouera la partie de la présidentielle de 2027.
02:58Aucun des deux, carrément ?
02:59Aucun des deux. Vous savez qu'est-ce qu'il y a au bout du couloir ?
03:02Il y a évidemment Mélenchon et Marine Le Pen. Vous avez bien compris parce que je veux dire,
03:05on peut se surexciter et trouver qu'ils sont formidables, qu'ils sont sur la même ligne.
03:09Nous sommes, vous avez oublié le troisième personnage, je pense que vous vous enterrez trop vite, Manuel Valls.
03:14Manuel Valls qui va faire de son ministère des Outre-mer une véritable annexe de la place Beauvau,
03:20une véritable annexe pour passer l'ensemble de ses messages.
03:23Donc je vous le redis, là vous ne voyez rien parce qu'il n'y a que Jacques-Alain Le Darmanin qui n'est pas en vacances.
03:28Vous allez voir quand Bruno Retailleau va rentrer, quand Manuel Valls va rentrer en action,
03:32ça va être la guerre des matinales, ça va être en fait le ministère de la parole
03:36parce que tout le monde semble oublier qu'il faut un budget, on a un budget à boucler
03:40et qu'aucun de ces ministères n'aura d'augmentation budgétaire.
03:43Donc ce sera une déception à la fin et moi je vous le dis d'abord,
03:48ce gouvernement ne tiendra moins que Michel Barnier et je vous le dis vraiment, malheureusement, pour nous tous.
03:55Au bout du couloir, il y a Mélenchon et Le Pen, donc Le Pen.
03:58– Michel Sadoune.
03:59– Déjà moi sur le fond, je pense qu'ils ne sont pas exactement en accord comme on le dit.
04:04Gérald Darmanin est plus sur une ligne, et ce n'est pas une critique dans ma bouche,
04:09mais plus proche des francs-maçons, je dirais, sur la conception de la sécurité,
04:13de l'état de droit, de la laïcité, etc.
04:15alors que Retailleau tire plus du côté d'une droite proche de l'identité chrétienne de la France.
04:20Ses déclarations sur la remise en cause de l'état de droit,
04:23ou la modification de l'état de droit à mon avis,
04:25ne le met pas en cohérence totale avec ce que disait Gérald Darmanin sur le sujet.
04:29Donc je pense que déjà sur le fond, ils ne sont pas exactement en accord,
04:32donc il pourrait y avoir quelques petits points de tension.
04:34Ensuite, évidemment, moi je pense que leurs ambitions vont totalement se heurter,
04:37et qu'ils ont l'intention de se présenter en 2027 l'un comme l'autre.
04:41Retailleau s'est un peu plus découvert sur le tard,
04:43alors que Gérald Darmanin a préparé cette candidature, je pense, depuis longtemps,
04:47et elle est d'ailleurs très crédible parce qu'il est passé au budget à l'intérieur,
04:50et maintenant à la justice, ça fait quand même un sacré CV.
04:53Pour le coup, je pense que Manuel Valls pèsera moins dans la balance.
04:57J'ai beaucoup d'estime pour ce personnage politique,
04:59mais sincèrement, il est encore perçu comme la risée d'une majorité de Français.
05:04– Je ne parlais pas de présidentiel, je parle du bruit qu'ils vont faire.
05:07– Du bruit qu'ils vont faire, d'accord.
05:09– Et du ministère de la Parole qu'ils vont faire pendant un mois,
05:12ça va être absolument infernal, et à la fin, c'est une déception obligatoire.
05:16Et moi je le redis, je suis peut-être tel qu'à Sandre, j'espère pas,
05:20j'espère me tromper totalement, mais au bout du couloir, c'est Marine Le Pen.
05:24– Je pense que les regards vont quand même se tourner majoritairement vers Gérald Darmanin
05:27parce que les Français ne voient pas le problème dans la police,
05:30parce qu'ils considèrent qu'elle est efficace et qu'elle fait son travail,
05:32mais ils considèrent que la justice maintenant est le nœud du problème.
05:35Donc je pense que Bruno Ratailleau aura une charge plus facile
05:38et il se déchargera systématiquement sur Gérald Darmanin.
05:41– Luc Gras, pour faire le juge de paix sur les avis nombreux et variés des vrais voix.
05:46– Plein de choses intéressantes ont été présentées.
05:49Le fait qu'il y ait deux personnalités, regardez dans les vrais voix,
05:52vous avez Mme de Goy, M. Bilger et ça cohabite très bien.
05:56On peut espérer que pour le pays, les choses se passent ainsi.
06:00Bon, sur le fond, plus sérieusement, ils n'ont pas la même personnalité,
06:03ça a été très bien dit par Mickaël, ils n'ont pas la même personnalité,
06:06il y en a un, il incarne véritablement la France traditionnelle de droite,
06:11aussi bien dans la sphère économique que dans la sphère sociale et bien sûr régalienne.
06:17Donc ça, c'est Bruno Retailleau.
06:19Pour qu'il puisse avancer plus loin, il faudrait qu'il mette un peu d'humanité
06:22dans son christianisme pour qu'il puisse montrer aux Français
06:25qu'il a quand même un côté pas trop rigoriste.
06:29Quant à M. Darmanin, c'est précisément le contraire,
06:32on voit bien qu'il a quand même une certaine flexibilité,
06:35on le voit en politique, il a rejoint Macron après avoir été Sarkozy
06:39et puis Chirac dans sa jeunesse et même M. Bertrand.
06:43Donc lui, il est beaucoup plus politique, donc ce n'est pas la même personnalité.
06:46Deuxième point, sur le fond, évidemment, ils ont la même façon de faire la politique actuellement
06:51et puis sur le fond, ils sont même d'accord,
06:53narcotrafic, peine lourde immédiate pour les petites peines,
06:58une peine forte, essayer tout de suite d'arrêter la délinquance.
07:02Mais enfin, il y a aussi un autre sujet qui a peu été abordé,
07:05c'est la fidélité politique et ça jouera,
07:08parce que l'un a quand même quitté sa famille politique pour rejoindre Emmanuel Macron,
07:12tandis que M. Rotaillot a vraiment été le gardien du temple ou de l'église.
07:18En l'occurrence, il a vraiment été toujours dans une loyauté,
07:22une fidélité aux responsables successifs de RPR, UMP.
07:27Avant, il était villiériste.
07:29Avant, il était villiériste.
07:31Au total, on a deux personnalités.
07:33Mais ce qui est important dans tout ça, c'est ce qu'a dit notamment Françoise,
07:36c'est qu'évidemment, il est inscrit dans le marbre
07:40qu'on va vers une bagarre Le Pen-Mélenchon
07:45et qu'ils vont censurer une deuxième fois le gouvernement.
07:48Il n'y a aucune raison qu'ils ne le fassent pas,
07:50puisqu'on n'a pas réussi à élargir le socle socialiste.
07:52Je rappelle à Françoise que lorsque c'est écrit en France,
08:01les élections présidentielles ne se passent jamais comme c'est prévu.
08:06Parfois si, malheureusement.
08:08Tous ceux qui ne sont pas Le Pen et Mélenchon sont suffisamment vigilants
08:13et alertés par rapport à ce que vient de dire Françoise Debois,
08:16ils peuvent encore réagir pour peut-être que la finale ne soit pas Le Pen-Mélenchon.
08:22Et dans ce contexte-là, ces deux ministres de l'Intérieur,
08:25rajoutons Valls bien sûr,
08:27ces deux ministres de l'Intérieur ont peut-être une carte à jouer,
08:30en tout cas pour s'opposer aux deux finalistes probables.
08:32Vous croyez que tant Retailleau que Darmanin n'iront pas au second tour de la présidentielle,
08:37voire même à la présidentielle tout court, ou le contraire ?
08:39Venez nous le dire au 0826-300-300.
08:43Je voudrais juste dire d'abord que parfois ça se passe comme on pense que ça va se passer, malheureusement.
08:48Par ailleurs, il faut être complètement naïf pour essayer d'élaborer quoi que ce soit
08:55d'impact sur l'opinion de Gérald Darmanin et de Bruno Retailleau,
09:00quel que soit le job que fait Bruno Retailleau,
09:02ils sont très très loin dans les sondages,
09:04ils sont très très loin dans leur impact des Français,
09:07je ne parle même pas de Manuel Valls,
09:09si demain nous avons une présidentielle anticipée.
09:11Et Luc, honnêtement, vous savez très bien, je sais bien que vous n'avez pas envie,
09:15et moi non plus, vous savez très bien que la machine infernale, elle est remortée.
09:18Vous savez très bien qu'en plus de ça, la condamnation définitive de Nicolas Sarkozy
09:22a accéléré la chose pour Marine Le Pen, qui a une date butoir le 31 mars.
09:26Donc pourquoi est-ce que tout le monde fait semblant de penser que,
09:29et par ailleurs, si le gouvernement ne voulait pas être censuré,
09:32il fallait donner des gages au PS, ils ne l'ont pas fait.
09:35La clé de la censure, c'est le PS.
09:37Rien n'est fait pour que le CS ne censure pas.
09:39– Philippe Bilger.
09:40– Je me demande, Luc, si votre vision tout de même très pessimiste
09:46de l'avenir de la France est exacte.
09:50Marine Le Pen, on sait déjà bien avant qu'elle serait au second tour.
09:55Donc ça, ça n'est pas très nouveau.
09:57Ensuite, pourquoi prendre comme une donnée acquise
10:01le fait que le gouvernement de François Bayrou ne durera pas ?
10:05On n'en sait rien en réalité.
10:07– On le sait.
10:08– Et on n'est pas certains de cela.
10:12Et ensuite, Mélenchon, certes, il fait tout ce qu'il peut,
10:16mais il a beaucoup d'ennemis dans son propre camp.
10:19On n'est pas du tout assuré que ses désirs seront satisfaits
10:24par la réalité politique.
10:26Je me demande si au fond, vous ne négligez pas,
10:29ceci dit très modestement, la part de l'imprévisible.
10:33Vous l'avez un peu dit d'ailleurs, Luc, qui nous surprend à chaque fois.
10:39– Luc Gras et on parle 0826 300 300.
10:42– J'aime être d'accord avec Philippe Bilger,
10:44mais là je serais plutôt d'accord avec Françoise.
10:46Normalement, les choses sont inscrites,
10:49parce que c'est Marine Le Pen qui choisit ou pas la censure
10:52à partir du moment où ça n'a pas été élargi,
10:55le socle commun n'a pas été élargi aux socialistes.
10:59Et donc, on ne voit pas pourquoi ce qui a été vrai hier
11:02ne le serait pas demain.
11:03Et donc, Marine Le Pen aura tout intérêt à censurer à nouveau
11:06avec le nouveau front populaire, les socialistes étant coincés.
11:09Ceci dit, bien sûr qu'il y a une part d'imprévisibilité en politique.
11:12Bien sûr, on ne peut jamais dire jamais en politique, c'est vrai.
11:16Mais normalement, en toute logique,
11:18si Marine Le Pen reste sur sa stratégie d'anticipation
11:21de l'élection présidentielle,
11:22eh bien, normalement, il devrait y avoir une prochaine censure.
11:25Et je ne vois pas les éléments que François Bayrou,
11:28qui est vraiment le maître du ministère de la Parole,
11:31pour l'instant, parce que la parole peut être tout à fait
11:33quelque chose de fort intéressant, cher Philippe,
11:35eh bien, pour l'instant, je ne vois pas dans le positionnement
11:39de François Bayrou, ce qui changera ou changerait
11:43par rapport à Michel Barnier.
11:45La position des socialistes ne peut pas changer.
11:47Tout le monde a tendu la main, il ferme n'importe où les retraites,
11:49il ferme n'importe où.
11:50Ou alors, il arrive dans le 20h et il dit, c'est super,
11:53ok, finalement, je gêne la réforme des retraites.
11:55Juste sur Mélenchon, je réponds à Philippe,
11:58Mélenchon, il a beaucoup d'ennemis.
12:00Je connais le principe, la mécanique d'une présidentielle,
12:03vous la connaissez comme moi.
12:04Si vous commencez à enclencher le vote utile
12:06avec le grand ennemi Le Pen, vous allez voir.
12:09– En plus, c'est pour poser une question à Françoise,
12:12mais est-ce que tu ne penses pas que,
12:14voyant le matin éluctable Mélenchon-Le Pen arriver,
12:16les socialistes, ou les écologistes même,
12:18ne pourront pas se dédire et ne pas voter la censure ?
12:21– Mais ce n'est pas possible de ne pas voter la censure,
12:23enfin, ce gouvernement est une provocation.
12:25On a passé un mois, mais écoutez,
12:27on a passé un mois à les négocier.
12:29On ne demande pas des choses extraordinaires.
12:31On demande de revoir la réforme des retraites,
12:34une grande conférence sociale sur les salaires.
12:36François Bayrou ferme n'importe où.
12:37– Il n'est pas contre ?
12:38– Non, il a dit de revoir la réforme des retraites.
12:40– On l'a suspendu.
12:42– Tu l'as entendu sur BFM ?
12:44– Mais je l'ai entendu, suspend-la !
12:46Ne dis pas on négocie, on verra après.
12:48Mais arrêtez votre cinéma.
12:49– Non mais t'as vu les problèmes de finances publiques qu'on a ?
12:51Si tu suspends maintenant la réforme des retraites, c'est très long.
12:53– Écoutez, ça suffit.
12:54Les socialistes évidemment censureront
12:56si Bayrou et Macron ne feront pas le geste qu'il faut faire.
12:59C'est évident.
13:00– On part au 0826.
13:01– Mais je le sais mieux que toi ça quand même.
13:03– Françoise de Bois.
13:04– Ecoute, je sais mieux que toi ce que vont faire les socialistes.
13:08– Oui mais Françoise, tu t'es trompée.
13:10– S'il vous plaît.
13:13– Françoise, Françoise, on part.
13:16– Les messages des socialistes ont parfois été contradictoires.
13:19– Françoise, Françoise, s'il vous plaît.
13:21J'avais dit qu'on partait au 0826, 300, 300.
13:23Vous avez demandé la parole mais il est court
13:25et vous l'avez gardée longtemps.
13:27– Cédric.
13:28– Ils exagèrent eux aussi.
13:29– Cédric de Béziers, notre auditeur du jour.
13:31Alors, qu'est-ce que vous en pensez ?
13:33Ça va partir à l'affrontement entre Retailleau et Darmanin ou pas ?
13:37Ou est-ce que ça va faire, pfff, comme disait un ancien président ?
13:40– Non, je pense que ça frappe chute
13:42parce qu'aujourd'hui on sait ce que ça a fait.
13:45On sait que Darmanin c'est du Macron.
13:49On sait que Retailleau, malgré tout, alors que j'ai parlé,
13:53je crois, il y a trois semaines ou un mois avec André Bercoff
13:57et j'avais dit que j'étais pour parce que c'est quelqu'un
14:00qui a eu une certaine étoffe.
14:02Mais on ne changera pas les Français, ça ne changera pas les problèmes
14:05tant que ces gens-là, en fait, ne diront pas les choses réellement
14:10et feront des cachoteries et penseront qu'à leur petite personne
14:14et à Tracy sur le trône, on n'avancera pas.
14:17Nous, ce qu'on veut maintenant, c'est qu'on puisse nous mettre
14:19du pouvoir d'achat dans nos portefeuilles
14:23et que les 30 derniers jours du mois, qu'on n'a pas pendu.
14:26Aujourd'hui, c'est tout le monde pense à sa petite personne
14:28et personne ne pense à nous.
14:30Moi, qu'il soit de droite, de gauche, d'extrême-droite, d'extrême-gauche,
14:33je voterai pour celui qui me dira, demain, tu vas avoir à manger dans ton assiette
14:36et quand tu ouvriras le frigo le 15 du mois, tu ne seras pas pendu
14:39et tu ne pourras pas sauter un repas pour faire manger tes enfants.
14:41Moi, c'est ça que je veux aujourd'hui.
14:43Aujourd'hui, on est pendu parce qu'il y a des gens qui font de la tambouille
14:46et qui font du grand n'importe quoi, qui dépensent des sommes astronomiques
14:50en pensant qu'en fait, ce n'est pas grave, les Français vont payer,
14:53les Français vont avoir des impôts, on va leur augmenter les impôts
14:56parce que c'est comme ça.
14:58Moi, aujourd'hui, je ne veux pas de ça et surtout pas de Madeleine Valls.
15:01J'ai eu l'occasion de lui parler à François Zebois tout à l'heure.
15:05Ah mais non, moi non plus, je ne veux pas, rassurez-vous.
15:08Quel horreur, c'est un cauchemar.
15:10Monsieur Valls, il a été viré d'essayer de faire une pseudo-élection.
15:13Je suis à côté, je suis à côté de Barcelone.
15:16Il a essayé de rentrer en Catalogne et il a été viré à coup de pompe dans le cul
15:21parce qu'en fait, il n'en voulait pas, donc ce n'est pas à nous à le reprendre.
15:24D'ailleurs, je ne comprends même pas ce qu'il fait dans ce gouvernement.
15:28Alors Cédric, on va faire réagir Luc Gras.
15:31Et ensuite, je crois que Philippe Bilger et Michael Sattour vont avoir la parole.
15:34C'est Luc Gras.
15:36Non, mais moi, je voulais revenir plutôt sur la problématique justice intérieure
15:39parce que celle-ci, elle est intéressante également.
15:42Sur la problématique, ce qui va être intéressant, c'est de voir comment Darmanin va se positionner.
15:48Chacun sait que le budget de la justice en France, il est médiocre.
15:52Il se situe à peu près dans la moyenne européenne.
15:55Il y a deux fois moins de moyens qu'en Allemagne, par exemple.
15:5850 % de moins qu'en Italie.
16:00Et donc comment Darmanin, qui a l'habitude en bon politique de défendre ses administrés,
16:06comment il va se positionner ?
16:07C'est intéressant.
16:08Il faut arrêter de dire tout le temps que nos juges ne sont pas bons, etc.
16:12Ils ont aussi des conditions de travail qui ne sont vraiment pas favorables.
16:16Et donc par rapport à ça, ce sera intéressant de voir si intelligemment,
16:20Darmanin va relayer cette nécessité de moderniser notre justice
16:26et si Retailleau va pouvoir l'entendre et qu'ils vont pouvoir travailler un peu main dans la main.
16:31Moi, je pense qu'ils ont tout intérêt tous les deux à se faire, non pas de tirer dans les pattes,
16:35mais à se faire à la courte échelle.
16:37Compte tenu de la situation de la droite en France, s'ils veulent exister un peu demain,
16:41pour l'instant, ils ont un intérêt commun à montrer aux Français qu'ils se saisissent des problèmes.
16:49Ce que dit Luc est évident.
16:51Moi, ce que j'espère de Gérald Darmanin en tant que garde des Sceaux,
16:55c'est qu'on quittera le domaine du constat que tout le monde a toujours fait
17:00pour aller vers celui de l'action.
17:02Pardon pour cette efficacité que je réclame,
17:08mais c'est la seule singularité que peut avoir Gérald Darmanin.
17:12Ce qui est intéressant dans ce que dit Cédric, c'est vachement passionnant,
17:15et ça reboucle avec ce qu'il a dit sur Trump d'ailleurs.
17:17C'est véritablement qu'il y a nos préoccupations d'éditorialistes et de commentateurs
17:23qui tournent toujours autour de la sécurité, de la justice, de l'immigration,
17:26et d'ailleurs, c'est ce qui imprègne ce gouvernement.
17:28Je ne dis pas du tout que ça ne préoccupe pas les Français,
17:31mais la réalité des Français, c'est quand même la question du pouvoir d'achat.
17:36C'est quand même la distribution des richesses.
17:38C'est quand même une meilleure distribution des richesses.
17:41Même si ces préoccupations sont très terre-à-terre, économiques, je les comprends largement,
17:46mais le jeu politique est très utile à comprendre quand même,
17:50quand on a ces problématiques à cœur,
17:52parce que tous les hommes politiques vont vous proposer de remplir votre frigo.
17:57Ils vont tous vous proposer, mais ils ont des méthodes différentes.
18:02Ne croyez pas à ça, je vous assure, les hommes politiques ont une sincérité,
18:07simplement ils ont des corpus idéologiques différents.
18:09Ils veulent tous remplir votre frigo.
18:11Simplement, il y en a qui vont remplir votre frigo en baissant vos impôts.
18:14Il y en a d'autres qui vont remplir votre frigo en prenant au riche, en effet,
18:18et en faisant plus de redistribution.
18:20Voilà, donc il faut aussi s'intéresser au jeu politique,
18:23et je vous assure que tous les hommes politiques ne sont pas des pourris,
18:26et que c'est très compliqué pour eux de s'en sortir.
18:28– Merci, le mot de la fin…
18:30– Moi, depuis ces 20 dernières années, alors dans ces cas-là,
18:32on a pourri notre pays.
18:34– Bien sûr, mais…
18:36– Depuis ces 20 dernières années, j'étais prêt à poser ma carte d'électeur
18:40et de dire, c'est fini, je ne vote plus.
18:42– Oui, mais je vous comprends.
18:44– La prochaine élection, je vais voter, et rien n'a changé, rien n'a changé.
18:48Sarkozy, il y a eu des choses concernant l'Europe, on a été contre,
18:52ils n'en ont rien eu à faire.
18:54– Non, ça c'est 2005, mais il a été élu.
18:56– Non, mais c'est la fracture de 2005.
18:58– On se place dans la rue avec des drapeaux français disant qu'en fait,
19:01on est français, on veut arriver à s'en sortir et tout ça,
19:03on nous met les flics sur la tronche.
19:06– Vous savez qu'il y en a qui ont eu la tête coupée en 1792 pour avoir envoyé…
19:13– Ça n'a pas toujours été une réussite, la terreur, c'est le moins qu'on puisse dire.
19:17– On a gagné la démocratie quand même.
19:19– Cédric, je comprends votre demande de souveraineté,
19:22mais il faut aussi comprendre que cette souveraineté,
19:24parfois, elle ne s'exprime pas de la meilleure des manières.
19:26Vous avez raison de dire que les gens ont élu Sarkozy,
19:29moi je ne suis pas contre Sarkozy, mais ils ont élu Sarkozy,
19:31il se trouve, après avoir dit non à la réforme constitutionnelle européenne en 2005.
19:37Mais c'est aussi la responsabilité du peuple que de s'informer sur les programmes
19:41et de dire qu'il y a des incohérences, parfois, dans leur vote.
19:44– Merci François, on n'a plus le temps.
19:46Merci beaucoup Luc Gras, politologue et auteur de l'ouvrage
19:49« La démocratie ou en péril », il viendra en parler, bien évidemment, dans les vraies voix.
19:53Alors Cédric, on vous a prévenu, c'est un qui-sait-qui qui l'a dit de compétition, vous êtes prêts ?
19:57– Il a l'air prêt ce Cédric.
19:59– Eh bien, juste après une courte pause, on va le faire en son compagnie.
20:02Allez, c'est parti !

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