• il y a 13 heures
De Cancale à la Baie de Saint-Brieuc, cette route nous plonge dan un patrimoine exceptionnel empreint de souvenirs laissés par de grands marins et de grands navigateurs. Aux côtés de Nathalie Schraen-Guirma, la comédienne Catherine Jacob partage son amour pour cette côte bretonne et livre ses coups de coeur, notamment pour le chef cancalais Olivier Roellinger qui a crée un potager unique face à la baie. Plus loin, à Saint-Malo, une déambulation sur les majestueux remparts nous permet de découvrir l'histoire de la cité et de ses enfants célèbres. Le voyage s'achève sur les larges étendues d'eau et de sable de la Baie de Saint-Brieuc dont l'amplitude remarquable des marées permet de cultver les moules sur bouchot. Année de Production : 2023

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00:30Générique
00:35Bienvenue en Bretagne du Nord
00:37pour une nouvelle route mythique placée sous le signe du vert émeraude.
00:40C'est la couleur de la mer que nous allons longer en traversant l'île Évilène et les côtes d'Armor.
00:46Nous allons partir à la découverte d'une nature généreuse
00:49qui est sans cesse redessinée au gré des marées.
00:52Au passage, nous nous plongerons dans un patrimoine fabuleux
00:55emprunt des souvenirs laissés par de grands marins et de grands navigateurs.
00:59Cette route est également une invitation gourmande.
01:03Comme on est au pays des huîtres et des moules,
01:05je vous ai concocté un menu gastronomique 100% braise.
01:12De Cancale à la baie de Saint-Brieuc, nous allons profiter de cette côte exceptionnelle.
01:17Avec des étapes à Saint-Malo, le célèbre repère des corsaires,
01:21à Illion où nous découvrirons les trésors de la baie
01:25et surtout le métier de mythiliculteur avant d'accoster au port du Léguis.
01:31Et pour partager ce programme avec moi, je rejoins une personnalité rare.
01:36C'est une actrice incontournable du cinéma français.
01:39On l'a vu dans des comédies où elle n'a pas peur d'endosser des rôles haut en couleur,
01:43elle est aussi une comédienne de théâtre exigeante.
01:47On connaît son ascendance Picard, mais ce qu'on sait moins,
01:50c'est que ses racines paternelles s'ombretonnent.
01:52Nous allons les découvrir ensemble et je vais retrouver de ce pas Catherine Jacob.
01:57Bienvenue sur la route de la Côte d'Emeraude.
02:05Bonjour Catherine, vous allez bien ?
02:08Et toi, tu vas bien Nathalie ?
02:11Voilà, c'est Cancale.
02:14On est bien là.
02:15Un délice.
02:16La vue sur l'océan, le marché aux huîtres juste à côté.
02:19Cancale, c'est un coup de cœur, mais existentiel, total.
02:24Je suis venue ici grâce à une amie qui, avec son mari, m'a invitée un jour à déjeuner à la maison Bricourt,
02:30qui existait encore, puisque c'était avant Les Trois Étoiles, d'Olivier Rolinger.
02:35Un coup de cœur.
02:36Une espèce de fracasse comme ça, total.
02:38Où qu'on aille, c'est quand même un délice.
02:41C'est en deux parties.
02:43Il y a la partie basse qui était les maisons de pêcheurs,
02:46les pêcheurs et encore des vrais pêcheurs.
02:49Il y en a un peu moins maintenant.
02:51Mais il y avait aussi la grande pêche.
02:53Ils allaient jusqu'à Terre-Neuve en même temps.
02:55Il y a 50 hectares de parc à vitres.
02:57Enfin, on est dedans.
02:59Là, c'est marée haute, alors on voit les différences de...
03:02De couleur, de vert, de bleu.
03:04Oui, de flux comme ça.
03:07C'est...
03:09Je te propose qu'on commence cette route par Olivier Rolinger.
03:15D'accord.
03:16Puisque c'est vraiment par...
03:17Alors, il est par là et il a un petit endroit sublime.
03:20Il s'appelle les Rimains et on va aller faire un petit tour dans le potager, c'est ça ?
03:23Je te suis, tu es mon guide.
03:25Mon guide et mon copilote.
03:26Je pense que ça va vous plaire.
03:27On y va ?
03:28On y va.
03:31Le potager celtique qui nous attend
03:33est la première étape d'un voyage qui s'annonce riche en saveurs.
03:45Le potager celtique
03:47est la première étape d'un voyage qui s'annonce riche en saveurs.
03:50Le potager celtique
03:52est la première étape d'un voyage qui s'annonce riche en saveurs.
03:55Le potager celtique
03:57est la première étape d'un voyage qui s'annonce riche en saveurs.
04:00Le potager celtique
04:02est la première étape d'un voyage qui s'annonce riche en saveurs.
04:05Le potager celtique
04:07est la première étape d'un voyage qui s'annonce riche en saveurs.
04:10Le potager celtique
04:12est la première étape d'un voyage qui s'annonce riche en saveurs.
04:17Ça a l'air paradisiaque ici !
04:19C'est le bout du jardin
04:22des rimas de Olivier Roland-Linger
04:25et on va arriver au potager
04:27et je crois qu'il est là pour nous faire une petite visite
04:30de son potager où il y a évidemment
04:324 petites maisons
04:34et un cottage
04:36où il y a plusieurs champs…
04:37Et pourquoi est-ce que tu voulais commencer ici, cette route ?
04:39Parce que c'est de la poésie pure,
04:40que l'arrivée sur la petite route et puis les maisons de pêcheurs.
04:46C'est aussi la création de quelqu'un qui s'est dit qu'il allait allier les deux amours
04:54de sa vie, à savoir la mer, la terre, les épices, des recherches.
05:01Il a un jardinier qui est absolument merveilleux.
05:04Et puis cette création comme ça, assez pointue de radiaques, de saison.
05:13On a même le droit, on a le droit de goûter, c'est génial.
05:23Bonjour, vous m'avez pas prévenu que vous veniez là, pardon.
05:27Bien, Nathalie, enchanté, bonjour, Nathalie, c'est le tout début.
05:37Les pommes de terre, dans quinzaine de jours, les petites pommes de terre nouvelles,
05:42la Syrtéma, c'est bon.
05:43Là, j'ai cueilli quelques, un peu de fenouillettes, un peu.
05:46Et puis, vous avez vu les jolis petits artichauts violets aussi.
05:49D'où vient votre surnom de cuisinier corsaire?
05:52D'abord, parce que j'ai deux passions, c'est la mer, la voile et la cuisine.
05:59Et qu'avec ma femme, on souhaite faire partager le bonheur de vivre dans cet endroit.
06:03Et je suis ravi qu'une femme comme Catherine, justement, a compris.
06:12Ce n'est pas simplement d'avoir une chambre, d'avoir un restaurant.
06:16Il y a un moment donné, il faut que les personnes s'approprient le lieu.
06:20Et moi, ce que je trouve intéressant, en tous les cas dans la vie,
06:25c'est la première richesse, c'est la rencontre.
06:27Et lorsqu'on réussit à faire partager, alors même si on ne se voit pas beaucoup,
06:31les choses passent comme ça.
06:33Et je crois que les gens qui viennent aux Rimains, qui viennent dans les maisons de Bricourt,
06:36eh bien, cette maison leur appartient.
06:38Ça pulvérise la notion d'hôtel classique.
06:42Les gens comme moi, on se promène pas mal quand même.
06:45Donc, on voit un petit peu ce que c'est que les hôtels.
06:47Oui, mais un hôtel, c'est un hôtel, c'est toute autre chose.
06:50C'est assez formidable d'être obligé d'aller dans le potager le matin.
06:53Ce qu'on a toujours essayé de faire,
06:56qu'on perdure là aujourd'hui dans toute la famille,
06:59c'est de proposer aux personnes qui viennent nous voir à Cancale
07:06ce qu'on aimerait trouver ailleurs.
07:08Et c'est vrai que les marées peuvent parfois influer sur la cuisine.
07:11Ce ne sont pas vraiment les marées qui influencent sur la plantation, sur la cuisine,
07:15mais c'est la lune, c'est le rapport entre les astres,
07:18l'alignement entre la terre, la lune et le soleil engendre les marées.
07:22Et ici, des marées qui sont parmi les plus grandes et les plus importantes au monde.
07:27Puisque vous avez 14,80 mètres de marnage, c'est énorme,
07:32250 millions de mètres cubes qui rentrent et qui sortent deux fois par jour.
07:34C'est pour ça qu'on dit que c'est un pays qui a rendez-vous avec la lune.
07:37Avant l'industrie agroalimentaire, où on n'a plus rien compris après la guerre
07:41en mettant des intrants des pesticides, insecticides et des herbicides.
07:45Mais les anciens savent très bien, et aujourd'hui, évidemment,
07:48toute l'agroécologie a repris ses principes.
07:54On plante une carotte à lune descendante
07:57et un petit pois qui va être hors sol à lune montante.
08:03Ça, c'est du thym citron ?
08:04Là, on a thym citron, oui, exactement.
08:06Et puis, là, j'en ai déjà ramassé un petit peu, c'est la pinprenelle.
08:12Je peux le croquer comme ça ?
08:14Oui, bien sûr.
08:18C'est comme une noisette.
08:20C'est très long, très long à bouche, la fenouillette.
08:23Oui, oui, c'est un bonbon à l'anis.
08:29C'est quoi ? C'est de la fleur d'ail, comme on appelle ça, non ?
08:31Oui, c'est un...
08:34Vous savez, alors on dit de l'ail des eaux, A-U-L-X.
08:38Non.
08:40Et celle-ci, c'est une...
08:44Elle fait partie de la famille des eaux.
08:47Où est-ce que vous avez appris tout ça ?
08:49C'est une formation...
08:52Moi, j'ai une formation d'ingénieur chimiste, ça n'a rien à voir.
08:55Ma femme est pharmacien, donc ça n'a rien à voir non plus.
08:57Mais bon, c'est simplement l'intérêt pour les choses,
09:03la curiosité, la curiosité des plantes ici.
09:06Et puis au-delà, puisqu'on a 1 200 petits producteurs
09:09qui travaillent, pas exclusivement pour nous, mais que l'on touche,
09:12avec les épices du monde, que ce soit du Sri Lankan...
09:14Vous oubliez cette passion pour la cuisine,
09:15parce que vous êtes quand même un ancien chef 3 étoiles.
09:17C'est vous qui avez rendu vos 3 étoiles.
09:18Oui, oui, oui, bien sûr.
09:19Vous êtes sûrement le seul de l'histoire.
09:21Non, non, je ne suis pas le seul, mais je voulais...
09:26Justement, pour un cuisinier corsaire, la chose essentielle, c'est la liberté.
09:31Vous avez rendu vos étoiles pour retrouver votre liberté.
09:34D'une certaine manière, oui.
09:35En tous les cas, je me suis rendu compte, c'était une formidable opportunité
09:39parce que ma vie est très riche, elle est beaucoup plus riche.
09:41Et j'ai l'impression d'être un peu plus utile aux autres que je ne l'étais auparavant.
09:45Je m'intéresse à l'alimentation de chacun, tous les jours.
09:48Je m'intéresse à l'agroécologie parce que c'est capital
09:53que cette fracture alimentaire qui existe en France,
09:57mais en Europe globalement,
09:59eh bien, se résorbe parce que c'est inadmissible
10:02que les produits de qualité puissent être réservés à quelques-uns comme un privilège,
10:07alors que le bien manger devrait être un droit universel et inaliénable.
10:11Vous êtes un chercheur de goût.
10:13Oui, là, j'essaie, si vous voulez, parce que là aussi,
10:16on s'intéresse à savoir d'où vient sa viande.
10:18Mais moi, ce qui m'intéresse, c'est aussi d'aller rendre un petit peu
10:22à ces gens qu'on dit de peu, qui pour moi sont de tout,
10:25ce qu'est une grande vanille, un grand cru de vanille, un poivre,
10:28une cardamome, une cannelle, et puis de faire des mélanges.
10:31Parce que c'est ça, aujourd'hui, moi aussi, ce qui fait partie de ma vie,
10:36c'est de composer des mélanges, mais avec notre mémoire de goût de breton.
10:41L'art de mélanger les épices à la bretonne, à la française.
10:46Ça, c'est intéressant.
10:46Vous êtes bien un grand père épicier, déjà.
10:48Exactement, vous connaissez toute ma vie, Catherine.
10:59Quel personnage c'est Olivier ?
11:01J'ai été ravie de faire sa connaissance.
11:04Il est temps maintenant de nous diriger vers la cité d'Ecorcer,
11:07qui devrait réveiller quelques bons souvenirs chez Catherine.
11:29Tu as des origines bretonnes, Catherine ?
11:31Oui, mon père, 100% breton.
11:33Vous parlez breton, à la maison ?
11:35Oui, je parle breton avec ma grand-mère, pour emmerder ma mère.
11:40Ça la rendait dingue.
11:41Parce que ta mère, elle était...
11:43Picarde.
11:45Il vous a appris le breton, ou pas, à vous, les enfants ?
11:47Moi, je sais dire deux, trois trucs, mais...
11:49Qu'il n'y en a pas plus que ça ?
11:51Il y en a un peu plus sec que ça.
11:53Ton cal, tu connais bien. Saint-Malo, également ?
11:55C'est parti des coins que tu aimes...
11:57Moi, je suis venue à Toncal une demi-douzaine de fois.
12:01Ça fait 20 ans que je connais la chose,
12:03mais un peu moins de 15 ans.
12:05Mais Saint-Malo, je connais moins.
12:08C'est toujours la même chose.
12:10C'est un tram gros,
12:12je suis venue pour des petites affaires professionnelles,
12:15pour un festival, un truc comme ça.
12:17C'est vrai que ça a été un peu compliqué,
12:19parce qu'il y a eu des gens qui sont venus
12:22C'est vrai que c'est un métier qui permet de découvrir la France.
12:25Oui, moi, je viens de faire deux tournées en même temps.
12:28Pendant trois mois, j'ai fait 40 villes.
12:30J'ai fait neuf ou dix tournées dans ma vie,
12:32donc je connais 350 villes.
12:35Ça, c'est formidable aussi.
12:37Il n'y a pas que des inconvénients.
12:39Qu'est-ce qui t'a donné envie de devenir actrice ?
12:41Je suis devenue actrice pour exister moi.
12:45Pour être moi, sans les autres.
12:47Et après, avec les autres.
12:49C'est un truc...
12:51Bateau à mort.
12:53Tous les gens qui sont acteurs ont un petit problème d'identité.
12:56Enfantin, on va dire.
12:58Parce que la réalité de la chose,
13:00après, est très loin de la pulsion d'origine.
13:02C'est un iceberg.
13:04On croit qu'on est acteur,
13:06mais si on n'aime pas tout le reste,
13:08tout ce qui fait la chose,
13:10évidemment qu'on dégage.
13:12Évidemment qu'on ne tient pas longtemps.
13:15Nous sommes en train d'arriver à la pointe du groin.
13:18Un endroit que tu aimes beaucoup.
13:20J'adore le nom, déjà.
13:26Il porte bien son nom.
13:28Quand tu viens à Cancale,
13:30tu passes automatiquement à la pointe du groin ?
13:32Dans la pointe du groin,
13:34je l'ai déjà vue 4 ou 5 fois.
13:40C'est magnifique, tous ces paysages sauvages.
13:48C'est magnifique.
13:56Regarde ça, la sublimité.
13:58J'adore.
14:00Magnifique.
14:02Là, on passe juste à côté de la maison de Colette.
14:04Oui, la maison de Colette et Missy,
14:06à savoir Colette et Mathilde Morny,
14:08que Mathilde Morny lui avait achetée,
14:10d'ailleurs, pour qu'elles passent des étés ensemble,
14:12au lieu dit Rosven,
14:14c'est-à-dire au bord de l'eau
14:16de la commune de Saint-Coulomb.
14:18Et donc, t'as joué Missy,
14:20l'amande de Colette.
14:22C'est-à-dire que j'avais les costards
14:243 pièces, avec les cheveux bien courts
14:26et une petite perruque.
14:28C'était à la limite de la moustache, quand même.
14:30Ça fumait de cigares.
14:32Colette, c'était aussi avant tout une féministe.
14:34J'avais lu une interview de toi
14:36où tu disais que tu étais féministe également,
14:38mais sans sortir les armes.
14:40Oui, mais ça, c'est réécrit par des gens élus
14:42qui ne savent pas comment ils s'appellent.
14:44Qui disent tout et n'importe quoi.
14:46Voilà.
14:48Moi, je vois pas comment
14:50on peut ne pas être féministe quand on est une femme.
14:52Ça veut pas dire avoir le sécateur à la main.
14:54Ça veut dire être très vigilante sur ses droits.
14:56Moi, les Simone Veil,
14:58les Françoise Dion, ça m'a sauvée la vie.
15:08On arrive à Saint-Malo.
15:10Saint-Malo qui va nous sauver.
15:12Des corsaires, il y a des corsaires.
15:14On va arriver pile à l'heure
15:16pour faire une visite des remparts
15:18avec un Malouin amoureux de sa ville
15:20et qui connaît toute l'histoire de Saint-Malo.
15:42Bonjour, bienvenue à Saint-Malo.
15:44Merci.
15:46Un petit vent sympathique, n'est-ce pas ?
15:48Toujours.
15:50En même temps, le ciel est là,
15:52tout va bien.
15:54Racontez-nous un peu l'histoire de ces remparts, Olivier.
15:56Nous sommes ici
15:58sur des remparts du XVIIIe siècle.
16:00C'est un rempart qui est
16:02un rempart qui est un rempart
16:04qui est un rempart qui est un rempart
16:06qui est un rempart qui est un rempart
16:08qui est un rempart qui est un rempart
16:10qui se reflective sur des remparts du XVIIIe siècle.
16:12Pourquoi du XVIIIe ?
16:14Ils sont larges et droits,
16:16un mur comme ça, c'est une courtine.
16:18Donc, c'est une partie reconstruite.
16:20C'est un rempart agrandi.
16:22Le rempart d'origine, il est juste derrière
16:24les maisons là.
16:26Là, on voit les morceaux de remparts.
16:28L'urépaisseur, c'est le rempart,
16:30donc tout ça c'est l'agrandissement.
16:32Tout ça, c'est d'origine,
16:34alors que cette maison là…
16:36D'origine de quoi ?
16:38Ça, c'est d'origine avant, c'est-à-dire on est XVIIe.
16:41XVIIe. Ça, c'est XVIIe, puisque c'est ce qu'on appelle la rue des Juifs,
16:44et donc la rue des Juifs, c'est XVIIe siècle, d'accord ?
17:09Quels sont les Malouans les plus célèbres ?
17:11Jacques Cartier, René Duguay-Trouin, et puis aussi Chateaubriand,
17:15et puis aussi, il y a eu de l'abandonné, pourquoi pas, Surcouf.
17:17Il y a aussi des médecins, un mathématicien, voilà.
17:22Ah, ça, c'est ancien, ça.
17:23Ah oui, oui, XVe siècle.
17:24La Tour Bidoine.
17:25C'est ce qu'on appelle les petits murs, ici.
17:26Tout à l'heure, c'était les grands murs et petits murs.
17:28On prend Bidoine ? Allez, c'est parti.
17:30La Tour Bidoine.
17:31Tour Bidoine, allons-y.
17:38On a une belle vue panoramique, là.
18:00On aperçoit le quatre frêles, ici.
18:02Oui, absolument.
18:03Je suis étonnée, dis donc.
18:04On a le petit bay, le fort de droite, Armour, le fort de gauche, voilà.
18:09Et ces deux forts-là encadrent l'entrée principale de Maritime,
18:13puisqu'on a l'entrée de la ville dans ce sens-là, Maritime, bien sûr.
18:17Et donc, si vous voulez rentrer avec un bateau,
18:19eh bien, vous prenez les boulets d'un côté et les boulets de l'autre.
18:23Oui, tout simplement.
18:24Tout simplement, soyons détendus, d'accord.
18:27En même temps, c'est le jeu.
18:28En même temps, c'est le jeu, c'est ça, d'accord.
18:31Le grand bay et le petit bay, à marée basse, sont accessibles.
18:36Et à marée haute, voilà ce qui se passe.
18:39Évidemment, l'eau attaque la ville, on va le dire comme ça, deux fois par jour.
18:42Vous, petit garçon, que vous êtes presque encore,
18:46vous allez de temps en temps faire trempette dans cette petite piscine d'eau salée ?
18:50Plus que de temps en temps.
18:52C'est une très grande piscine.
18:55À toutes les périodes de l'année ?
18:57Il y a une association qui regroupe les gens qui se baignent tous les jours.
19:01Là, on aperçoit la maison de Surcouf, le corsaire.
19:04Oui, il est né là.
19:06Ce sont les corsaires qui ont fait la fortune de Saint-Malo ?
19:08Non.
19:11Les corsaires se battaient en temps de guerre,
19:13mais en temps de guerre, on n'avait pas beaucoup d'or dans les bateaux anglais.
19:16La fortune de Saint-Malo vient du commerce des bateaux.
19:19Il y a de grands armateurs ici.
19:21Ce sont des armateurs qui allaient loin, en Inde, en Chine.
19:25Olivier en parle tellement mieux parce qu'il a écrit un guide sur le Saint-Malo secret.
19:29C'est un secret, mais j'ai quand même écrit le guide.
19:32Le secret, c'est quoi ?
19:33Par exemple, au XIIe siècle, XIIIe, XIVe, XVe siècle,
19:37dans cette ville, pendant 400 ans,
19:39il y avait trois pouvoirs qui se partageaient.
19:42Le roi de France, ou plutôt, pardon,
19:44les ducs de Bretagne puis le roi de France dans l'ordre.
19:47Deuxièmement, les bourgeois de la ville,
19:50les gens de la ville.
19:52Troisièmement, l'évêque.
19:54Et ces trois-là régnaient sur la ville,
19:56chacun sa partie, chacun son truc, chacun son coin.
19:59Forcément, quand ça se retrouvait au milieu, ça frottait un petit peu.
20:02L'évêque, lui, il avait énormément d'argent venant de son pouvoir
20:07et il partageait son pouvoir avec ses chanoines.
20:10Oui.
20:11Le roi, lui, essayait de contrôler la place militaire et de contrôler les Malouins,
20:15donc il avait construit le château.
20:17Le château a été construit par le roi pour tirer sur les Malouins.
20:21This is a secret.
20:22Oui.
20:23Pourquoi pas ?
20:24Si vous le savez, c'est pas secret.
20:25C'est fini, du coup.
20:27Vous nous expliquez la notion de côte d'émeraude.
20:31C'est la couleur de la mer qui est couleur émeraude.
20:34Les fonds sont peu profonds, se réchauffent vite
20:37et on a un plancton qui colore la mer, émeraude.
20:42Mais d'où vient l'appellation elle-même ?
20:45C'est un historien...
20:46Oui, parce que ça pourrait être caca doigt.
20:48Mais pourquoi pas, d'ailleurs ?
20:49Eh bien non, c'est émeraude.
20:50À la toute fin du 19e siècle, il y a un monsieur qui s'appelle Eugène Herpin.
20:53Il faut lui rendre ça.
20:54C'est lui qui, le premier, se dit quand même...
20:56Est-ce que c'est un Malouin, d'abord ?
20:57Oui.
20:58Il est Malouin, il est historien.
20:59Et indépendamment de ça, il est amoureux de sa région.
21:01Très littéré, en fait.
21:02N'est-ce pas, n'est-ce pas, n'est-ce pas ?
21:03Et donc, ce Eugène Herpin, il faut lui rendre...
21:05À sa chance de couleur tout le temps.
21:06À sa chance de couleur tout le temps.
21:07Et on revient sur ce verre.
21:09Merci beaucoup, Olivier.
21:10Allez.
21:11Nous, on va reprendre notre combi
21:12et aller sur le trou de la côte d'émeraude.
21:14Eh bien, moi, je vais prendre le repas.
21:16C'est un peu dommage, il.
21:43Je crois qu'ici, c'est un endroit que tu aimes bien,
21:45quand tu viens à Saint-Malo.
21:46Je crois que j'aime bien.
21:47C'est la chambre formidable.
21:48En plus, bon...
21:50Je crois que je suis venue pour la première fois ici,
21:52il y a 25 ans.
21:53C'est un hôtel de famille, mais qui est grand, quand même.
21:55Château brillant.
21:56Et donc, née là.
21:58En plus, on est bien là.
22:00On fait un peu de rempart,
22:01un peu d'exercice physique.
22:02Oui.
22:03Merci.
22:04Et on vient se restaurer ici, se reposer.
22:06On vient reprendre les compagnes.
22:07On vient reprendre les compagnes.
22:08On vient reprendre les compagnes.
22:09On vient reprendre les compagnes.
22:10On vient reprendre les compagnes.
22:11On vient reprendre les calories qu'on a perdues.
22:18Je sens que notre guide malouin a marqué Catherine.
22:21Pour l'étape suivante,
22:22changement d'ambiance en perspective.
22:24Nous quittons les vagues de Saint-Malo
22:26pour les eaux paisibles de la Baie de Saint-Brieuc.
22:40...
22:49Tu l'as bien aimé, notre Olivier Zahouillard.
22:52Il est rigolo, c'est un gars passionnant.
22:55Il est fou, fondu, de sa ville, Saint-Malo, malouin,
22:59fils de moine loin, petit-fils, enfin bon,
23:02complètement investi, c'est plutôt agréable.
23:04Toujours passionné.
23:06Est-ce que tu es une grande voyageuse ?
23:08J'ai un métier qui me fait un petit peu voyager.
23:13Tu pars en dehors de la France ?
23:14Le GAC est essentiellement tourné en France.
23:17Je pars pas en vacances, c'est pas mon truc.
23:20Donc je voyage...
23:21Avec le travail.
23:23Oui, c'est toujours associé à ça, mais c'est le côté festif.
23:26Moi, c'est le côté fun de mon métier, quand même.
23:30J'étais dans des endroits insensés, donc...
23:34Genre ? Endroits insensés ?
23:36J'étais au Vénézuela, j'étais...
23:38Ah bon ?
23:39À Miami, j'ai été...
23:41Pour bosser, hein.
23:43J'étais en Grèce, j'étais en Belgique.
23:46C'est pas dégueu comme endroit pour bosser.
23:48Bien sûr, mais...
23:49Dans les centres culturels français.
23:51Pas dans les endroits dégueux, mais j'ai été partout en France.
23:55Et puis, par une société
23:59de promotion du cinéma à l'étranger qui s'appelle Unifrance.
24:02J'ai été trois fois au Japon, deux fois en Chine.
24:05Est-ce qu'il y a la Bretagne ?
24:07La Bretagne, c'est autre chose. J'ai jamais vraiment travaillé.
24:10Ah oui ?
24:11Donc, j'ai tourné près de la Rochelle,
24:16j'ai tourné, enfin...
24:18Mais en Bretagne, j'ai jamais vraiment travaillé.
24:23Comment tu choisis tes rôles ?
24:25On voit bien si c'est bien écrit et si on peut le faire ou pas.
24:28Voilà. Il y a des choses que je peux pas faire,
24:31et puis...
24:32Il y a des...
24:33Il y a des choses que j'ai plus envie de faire, aussi.
24:36Il y a justement des rôles que tu rêverais de jouer ?
24:41Oui, ça, c'est des trucs d'évolution,
24:44d'âge, de maturité, etc.
24:47Moi, je m'en fous, parce que j'ai jamais été une petite jeune fille.
24:50Même à 8 ans, ça me gonflait d'être une petite jeune fille.
24:53Les petites jeunes premières, ça m'a toujours emmerdée.
24:56Je trouve ça gentil et mignon, mais ça n'a aucun intérêt,
24:59à part servir...
25:00...d'objets, hein,
25:03et de monnaie de transmission.
25:05Oui, on a compris.
25:07Donc ça, c'est très loin de moi, mais bon, ça me fait marrer.
25:10J'ai beaucoup de tendresse pour les gamines avec lesquelles je joue.
25:13Moi, j'ai un super rapport, ça me fait un petit côté tantine, quoi.
25:17Mais franchement, j'étais mauvaise.
25:20J'ai eu la chance d'avoir une mère qui nous a emmenées
25:23à la comédie française.
25:25Et après, j'ai rencontré une des grandes, grandes, grandes
25:28Et après, j'ai rencontré une des grandes, grandes, grandes beautés
25:32erratiques, jeune première, qui est Geneviève Cazil,
25:35mais je l'ai rencontrée il y a quelques années, que j'adore,
25:38qui est... qui est maintenant une dame, on va dire ça comme ça,
25:42mais complètement déconneuse.
25:44Il y a ça aussi, hein.
25:46C'est pas que...
25:47Une mignonnette, bon...
25:49Et ça, c'est intéressant, l'évolution de ça.
25:52Quand tu reçois un rôle au cinéma ou à la télé,
25:55est-ce que tu fais partie de ceux qui ont apporté leur patte au personnage ?
25:59Ça fait des années que je change de dialogue.
26:02Je te mène tout de suite pour ça, pour zéro centime,
26:04parce que parfois, la télé, c'est quand même extrêmement formaté
26:08et on a un peu l'impression qu'ils se relisent pas toujours.
26:11Donc il y a des auteurs-réalisateurs
26:14avec lesquels on imagine pas changer une virgule.
26:18Ouais.
26:19Voilà, c'est évident, c'est comme ça.
26:22Oublier le conte, enfin bon...
26:24Mais il y en a d'autres qui n'ont pas écrit le scénar
26:29et qui sont contents qu'on leur propose 2-3 bricoles, quoi.
26:33Moi, c'est pas l'idée de changer le scénario et de faire un autre film.
26:37C'est pas ça. Parfois, les dialogues, tu te dis...
26:40Enfin, franchement, personne parle comme ça, quand même.
26:43C'est vrai que...
26:45Donc on va essayer d'alléger,
26:46enfin, ou d'être un peu plus concentrée,
26:49d'en mettre un peu plus, quand même.
26:52Musique douce
26:54...
27:02Donc là, on arrive à Illion.
27:04Et on va rencontrer une famille assez étonnante.
27:07C'est eux qui ont introduit les moules de bouchot dans la région,
27:10à Saint-Brieuc.
27:11Ils n'existaient pas avant, il y a eu surtout des moules à la corde.
27:15Et eux se sont rendus compte que l'estran était un univers
27:18exceptionnel pour que les moules de bouchot
27:21se développent tranquillement.
27:23Donc ils ont senti qu'il y avait un écosystème favorable.
27:28Donc on va aller dans l'eau
27:30à la rencontre de ces pieux et de ces moules de bouchot.
27:33Ca te va comme programme ?
27:34On va dans l'eau ?
27:35On va le regarder.
27:36On aura pas les pieds dans l'eau.
27:39On est à Illion.
27:40Illion.
27:41Musique douce
27:43...
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28:28...
28:30Bonjour, mesdames. Bonjour, bonjour.
28:33Je suis très heureux de vous recevoir dans la zone mythilicole
28:36de Bon Abri. Bonjour.
28:37Nathalie, Catherine. Bonjour.
28:39Bonjour, Catherine. Je vous reconnais déjà.
28:42Vous me reconnaissez pas ? Je suis hyper vexée.
28:45Rires
28:46C'est l'engin dans lequel on va monter.
28:48Je vais vous inviter à monter à bord.
28:51Nous allons visiter les bouchots.
28:52C'est l'homme qui a introduit les bouchots à Saint-Brieuc.
28:56L'homme, c'est Jean-Marie seulement.
28:58Musique douce
29:00...
29:02...
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29:50...
29:52C'est impressionnant, cet endroit. Il y a combien de kilomètres de pieux ?
29:56Il y en a 110 km. 110 km ?
29:58Parce que nous, on compte en mètres linéaires.
30:01On compte pas en surface.
30:03Tous les bouchots, bout à bout, ça fait 110 km.
30:06Vous, vous êtes charenté d'origine. Pur jus.
30:08Vous êtes venu vous installer ici.
30:10Vous avez implanté les moules de bouchot à Saint-Brieuc.
30:14Quand nous sommes arrivés, on a prospecté.
30:16Il a fallu 4 ans, quand même, pour parler avec l'administration.
30:20Et puis ensuite, eh bien, on était 45,
30:23à peu près 30, 30 charentés, et des gens d'ici,
30:27qui avaient senti le vent, qui disaient pourquoi on le ferait pas.
30:31Evidemment, nous, on avait un vieil étatisme
30:34déjà de production, de savoir-faire.
30:36Et ils se sont avérés qu'après,
30:38qu'ils pouvaient pas faire cette mutiléculture toute comme ça,
30:42de but en blanc.
30:43Donc, ils ont vendu, ils ont échangé.
30:45Et puis, en fait, là, maintenant, on est 99 % charentés,
30:50puis 1 % de bretons, quoi.
30:52Et vous produisez combien de moules de bouchot par an ?
30:55Dans toute la baie, à peu près 6 000 tonnes.
30:57Et la production française ?
30:59C'est 80 000 tonnes, à peu près.
31:01Là, on voit que les pieux sont bien alignés.
31:03J'imagine qu'il y a une distance à respecter.
31:05Tout ça n'est pas planté au hasard.
31:07D'abord, il y a l'esthétique.
31:09En fait, c'est des normes imposées par la marine marchande,
31:12pour aérer le plan, pour que ces bouchots,
31:15qui sont les plus en amont,
31:17profitent de la nourriture qui vient de la valle, automatiquement.
31:21Parce que si on faisait un mur en bas, là-bas,
31:23celle-ci, elle pousserait pas.
31:25Là, on voit nos pieux, on voit des moules juste à côté.
31:28Ces moules-là, elles sont nées en Charente,
31:31au mois de février-mars, l'année dernière.
31:33Pourquoi elles naissent en Charente ?
31:35Pourquoi pas directement ici ?
31:37Il n'y en a pas, ici.
31:38Il n'y a pas de production de galop, de mytilus et d'hulis.
31:41C'est de la mytilus et d'hulis.
31:43Tandis qu'ici, c'est spécifique,
31:45il y a de la naissance de galop provincialis.
31:47C'est une moule qui s'apparente à la moule espagnole,
31:50qui est grande, mais malheureusement,
31:52elle n'est pas pleine toute l'année.
31:55Donc, il faut assurer une expédition annuelle,
31:57mais pas avec ces moules-là.
31:59On prend donc la mytilus et l'hulis.
32:01C'est, entre guillemets...
32:03En quelle période ?
32:04Oui, c'est ça.
32:05Elle est pleine le mois de...
32:07La galop, cette fameuse moule grosse,
32:09elle est pleine au mois de février-mars
32:11jusqu'au mois de mai-juin.
32:13Après, elles perdent son lait et on ne peut plus commercer avec ça.
32:16Elles vont se développer pendant combien de temps ?
32:19On va commencer à les pêcher au mois de septembre, octobre.
32:22Donc, elles auront bientôt 18 mois.
32:24Il faut 18 mois à 2 ans.
32:26C'est la pleine saison, les grosses mêles ?
32:28La pleine saison, c'est du mois de juillet
32:30jusqu'au mois d'octobre-novembre,
32:34quand les stocks sont épuisés.
32:36Depuis quand on cultive des moules de bouchons ?
32:39Il faut qu'on est en pérande 1925, à peu près.
32:41Il y a eu le transport isotherme et ça a été dans la France entière.
32:45Mais qui a eu l'idée d'élever les moules de cette façon-là ?
32:50De planter des pieux et de se rendre compte que...
32:53C'est-à-dire qu'il y a d'abord la configuration des sites.
32:57A La Rochelle, par exemple, dans le Pertuis breton,
33:01il y a des bouchons, mais il y a aussi des moules sur filière.
33:04Au large, ils mettent des grandes bouées
33:07sur lesquelles se sont fixées des cordes
33:10où il y a du naissin.
33:11Ça pousse beaucoup plus vite,
33:13parce qu'il y a tout le temps du courant, du mouvement d'eau.
33:16J'avais l'idée que c'était un naufragé qui a eu l'idée de...
33:20En 1232, vous étiez toute petite, c'est une fille.
33:23C'est Patrice Welton, qui s'appelle, c'est un Irlandais,
33:26qui, ayant fait naufrage sur les côtes de La Rochelle,
33:29il a eu l'idée, pour survivre, de planter des piquets
33:32pour attraper les oiseaux.
33:33Et il s'est aperçu que sur ces piquets
33:37naissaient des petites moules.
33:38Il a dit...
33:39Il s'est dit qu'il se passe quelque chose autour de ses pieux.
33:43Exactement. Après, il a dit...
33:44Mais c'est quoi ? C'est pas des huîtres,
33:46c'est pas des artichauts, c'est pas des escargots,
33:49c'est peut-être des moules.
33:51Alors, maintenant, comment il a appelé ça ?
33:53C'était mussel ou... Enfin, bon, c'était en anglais, ça.
33:57Mais je sais pas du tout comment...
33:59Donc, c'était le premier mythiculteur.
34:01Mythili-culteur.
34:02Mythiliculteur.
34:04Attention.
34:05Musique douce
34:07...
34:21Avec Catherine, nous continuons d'explorer cette baie.
34:24D'une route mythique, nous passons à un chemin mythique,
34:28le GR34,
34:29le fameux sentier des douaniers qui longe toute la Côte-Bretonne.
34:34Quand même, un parcours formidable.
34:37Arrivés en 64, ils nous laissent jouer expat,
34:39mais en réalité, la Rochelle, le baie de Saint-Brieuc, bon...
34:43Et...
34:45C'est son pieu, mais...
34:47Tu vois, le boulot de dingue que ça a dû être.
34:51Il a 80 ans ?
34:53Il y fait pas du tout, c'est impressionnant.
34:56Il fait juste 56 ans qu'il fait ça, quoi.
35:00T'as mis tes spots que t'apprécies en Bretagne.
35:02On a vu la Pointe du Groin.
35:04Je suis allée à la Pointe du Rhin,
35:05je suis allée au bout de la Pointe de Camarée.
35:08Enfin, bon, ça, c'est les endroits où il faut aller...
35:11Les spots incontournables.
35:12Quand il fait très mauvais temps, là, t'en profites pleinement.
35:16S'il fait trop beau, c'est bien, c'est mignon, mais voilà.
35:19Non, il faut que ce soit...
35:22Rude et sauvage et que...
35:24Et que ça se mérite, quoi.
35:26C'est des endroits, quand même, qui...
35:29Enfin, je veux dire, il faut pas les affadir et...
35:32En faire du tourisme, puis qu'il y ait la prale,
35:34avec du beau temps et des choses comme ça.
35:36Pour moi, ça n'a pas de sens.
35:38C'est des endroits violents, sauvages, c'est le...
35:41Authentique.
35:42C'est le bout du continent, il faut pas se raconter
35:45des petites bluettes qui correspondent à rien.
35:48Euh...
35:49Voilà, c'est extrêmement âpre.
35:52Les gens partaient de là...
35:55Je veux dire, on sait, par exemple, de Cancale,
35:59ils allaient à Terre-Neuve.
36:01Ils faisaient parfois des...
36:04des trucs terrifiants,
36:05qui dépassent notre entendement maintenant.
36:08Je veux dire, le caporne, dans les conditions...
36:11Lémentielles.
36:12Bon.
36:14Voilà, on n'est pas dans le joli, dans le mignonnet,
36:17dans le tourisme.
36:18Non, on est dans la survie.
36:20Donc ça, c'est très...
36:23très touchant.
36:24Oui, ça, c'est le cas des marins, ça.
36:29Tiens, regarde.
36:30On s'apprend à voir de plus près les fameuses algues vertes.
36:47Musique douce
36:49...
37:08Voici notre guide nature, Guillaume.
37:11Bonjour, Guillaume. Bonjour.
37:13Bonjour, Nathalie. Bonjour, Catherine.
37:15Vous allez bien ?
37:16Bien. Enchanté.
37:19Bienvenue sur la presqu'île d'Illion.
37:21Nous sommes ici, à la Maison de la Baie.
37:23Je vous invite à suivre le sentier des douaniers,
37:26le fameux GR34, qui fait le tour...
37:28C'est celui qui nous emmène ? Je vais y relâcher.
37:31On vous suit ?
37:32Si vous êtes prêtes, on est partis.
37:34On y va.
37:35...
37:51Quelle vue insensée, Guillaume.
37:53C'est vrai qu'on a une vue, ici,
37:56qui surplombe ce qu'on appelle l'Anse d'Ifignac.
37:59Le paysage que l'on a devant nous, c'est le fond de la Baie de Saint-Brieuc.
38:03La Baie de Saint-Brieuc, c'est un triangle, au niveau de sa forme,
38:08qui s'étend de Paimpol au Cap-Fréhel.
38:11On est à la pointe du triangle, au fond de la Baie de Saint-Brieuc.
38:14C'est la 5e baie au monde, pour l'amplitude de ses marées ?
38:17Tout à fait. On est classé, principalement, 3e baie en France,
38:23pour être très précis,
38:24derrière la Baie du Mont-Saint-Michel et la Baie de Somme.
38:27Le GR34, il fait combien de kilomètres ?
38:30On avoisine les 1 700 kilomètres.
38:32On les fera pas, je te rassure.
38:34Donc, le GR34 permet de visiter et de découvrir,
38:40surtout, tous les joyaux de la Bretagne,
38:42les différents milieux naturels que l'on peut apercevoir de ce GR.
38:47On peut apercevoir les falaises, les différentes plages,
38:49de sable, de rochers, de vases.
38:51C'est le fameux plancton qui donne son nom à la Côte d'Emeraude.
38:54On nous a expliqué ce qu'il donne, le côté vert-émeraude.
38:57Hélas, j'aimerais vous donner cette indication,
39:01par rapport à ce plancton.
39:02Tout ce vert que l'on a sur le sable,
39:05c'est une algue qu'on appelle l'ulve.
39:08L'algue est naturelle,
39:09sauf qu'elle se développe en énorme quantité à partir du printemps
39:12par les cours d'eau qui amènent un léger excédent d'engrais,
39:17par les activités humaines.
39:18Hélas, la baie est dérangée par l'homme,
39:22de manière directe ou indirecte.
39:24Et donc, tout ce vert,
39:26qui donne une couleur assez particulière sur le sable
39:29et des formes géométriques assez sympathiques,
39:32c'est une algue qu'on surnomme également la laitue de mer.
39:36Donc, elle est comestible, comme une laitue.
39:38Cette algue,
39:40vous nous dites que ça s'appelle aussi de la laitue de mer,
39:43c'est utilisé dans les produits cosmétiques ou dans les yaourts,
39:47ou peut-être pas celle-là, d'ailleurs.
39:49Il y en a d'autres qui sont utilisées, alors qu'on ne sait pas.
39:52Alors, c'est vrai que quand on regarde un produit que l'on achète,
39:57aussi bien des bonbons pour les enfants,
39:59des gélifiants, des produits cosmétiques,
40:01même de plus en plus certains objets,
40:04on va trouver un terme un peu particulier,
40:06ou alors le terme gélifiant.
40:08Et ce terme gélifiant vient de ces algues bretonnes,
40:12qui sont surtout très exploitées au Finistère Nord,
40:15un petit peu en Côte d'Armore.
40:17Nous, on n'est pas vraiment un lieu de production, voire pas du tout.
40:19Et donc, ces algues, c'est un service rendu par la nature.
40:22Elles se développent naturellement dans la mer
40:25par simplement le soleil, la météo,
40:28les minéraux qu'elles vont trouver dans la mer.
40:29On va donc ensuite les préparer, les réduire en poudre
40:32pour récupérer un gélifiant.
40:34Pour cette algue qui est chez nous,
40:36qu'on a en grande quantité sur l'estrang,
40:38donc c'est Ulva armoricana.
40:40Et cette algue verte a toujours été présente,
40:43sauf que les activités humaines
40:45ont un petit peu déréglé l'équilibre dans les rivières.
40:49Et on a, juste devant nous,
40:52on ne le voit pas car la mer est haute,
40:53une rivière qui coule et se mélange à l'eau de mer.
40:57Et elle coule en permanence et elle apporte du bassin versant,
41:01c'est-à-dire de la source à la mer, d'hiver polluant,
41:04et qui fait que l'algue n'a rien demandé.
41:07Elle reçoit la lumière du soleil, comme toutes les plantes,
41:10et on lui apporte par la rivière de l'engrais.
41:12Donc, qu'est-ce qu'elle fait ? Elle se développe.
41:13C'est vraiment la faute de l'homme.
41:15Et c'est, pour une fois, pour le coup, une conséquence visuelle.
41:20Ces algues vertes, en décomposition,
41:24forment donc cette espèce de petit littoral gris,
41:29et qui est donc toxique.
41:30Est-ce qu'on a trouvé un moyen de les récupérer,
41:33d'en faire quelque chose, de les utiliser ?
41:36Alors, depuis 2008-2009,
41:38il y a un ramassage systématique qui est fait chaque jour à marée haute
41:42sur les plages de ces algues.
41:44Une partie, pour être franc,
41:47est mise en décharge pour faire un compost,
41:50pour les horticulteurs,
41:53principalement les horticulteurs, les agriculteurs.
41:55Et donc, c'est mélangé à des engrais verts.
41:57Généralement, c'est pour deux tiers d'engrais verts
42:00et un tiers d'algues vertes.
42:01Ça a été mis en place aussi
42:03pour un éventuel épandage de ces algues sur les parcelles.
42:08Le problème, c'est que c'est riche en sel.
42:10Donc, ça peut appauvrir la parcelle,
42:12parce que le sel n'est pas bon pour les cultures.
42:14L'idée, à l'avenir, c'est de ne plus en avoir.
42:16Il n'y en avait pas dans les années 40-50.
42:19Il y en a eu depuis les années 60-70, jusqu'à aujourd'hui.
42:23Il y en a moins et une forte diminution,
42:25car de nombreux efforts ont été mis en place par l'agriculture,
42:29car tout le monde a pris conscience que le littoral,
42:32le bord de mer, est un milieu extrêmement fragile,
42:35extrêmement riche.
42:36Ça nourrit une énorme quantité de population.
42:4090 % de la richesse marine se trouve le long des côtes.
42:44C'est là où se trouve la richesse...
42:47Et non en pleine mer.
42:48L'importance de protéger ces côtes.
42:50La biodiversité marine, c'est le long des côtes.
42:52En pleine mer, ce sont des déserts océaniques.
42:54Même si on habite à 500 km, à 50 km de la mer,
42:58on est tous acteurs de la pollution du bord de mer.
43:01Même si vous venez en vacances
43:02que seulement une, deux, trois semaines par an au bord de la mer,
43:06si vous n'avez pas envie de retrouver des déchets plastiques,
43:09des mégots sur la plage,
43:10ce n'est pas le touriste d'avant,
43:12ou le campeur ou le pique-niqueur qui est resté avant,
43:15c'est le déchet que vous avez peut-être jeté en ville,
43:18à Paris, à Limoges, à Marseille, n'importe où, à Brest,
43:21qui se retrouve sur les littorales.
43:23Et on est effectivement tous coupables
43:25et tous acteurs de cette pollution.
43:27Même si vous n'allez jamais au bord de la mer,
43:29vous mangez du poisson, vous mangez des crustacés,
43:32vous allez à la poissonnerie,
43:34et un chiffre tout de même extrêmement important,
43:36les déchets qu'on trouve sur la plage,
43:38à 80 % arrivent du continent, des villes.
43:42Le problème, c'est que quand ils arrivent en mer par le fleuve,
43:47la Loire, la Garonne, la Seine ou l'Urne,
43:49qui est une petite rivière sous nos yeux,
43:51à 80 %, ils coulent.
43:53Quand vous trouvez deux objets sur la plage,
43:55il y en a huit qui sont au fond de la mer
43:57et qui polluent les fonds marins pendant des dizaines,
44:00voire des centaines d'années.
44:01Et si on parle de beauté, de positif ?
44:04Bien sûr.
44:05Là, on a une réserve ornithologique.
44:07Le Cap Fréhel, il est par là-bas ?
44:08Au niveau de notre position,
44:09on est au fond de l'Anse-d'Ifignac, à la pointe du triangle.
44:13Le Cap Fréhel est complètement à droite, à l'opposé.
44:15À gauche, on va avoir Paimpol, les îles de Bréa,
44:18qui est une limite de la baie de Saint-Brieuc.
44:20Pour donner quelques chiffres,
44:21la baie de Saint-Brieuc, c'est 800 km².
44:23On ne descend qu'à 30 mètres.
44:25C'est une flaque, pour être très précis, vraiment.
44:29À 70 %, on a un fond meuble du sable, du gravier, du merle.
44:3330 % de zones rocheuses sont complètement éclatées,
44:35bien sûr, pas rassemblées.
44:37Et si on regarde la France, face à Bordeaux, la Rochelle,
44:41on descend à 2 000 m dans le golfe de Gascogne.
44:44Ici, 30 m, donc on est bien loin.
44:47Dans l'océan Pacifique, dans les fosses des Mariannes,
44:51on descend à 11 000 m, donc on est encore plus loin.
44:54Et si on fait une moyenne sur la planète,
44:55on est à 4 000 m, donc 30 m, c'est une flaque.
44:58On comprend mieux mon image.
45:00On a trois types d'estrants,
45:01donc estrants sableux pour le sport, le tourisme,
45:05estrants rocheux pour la pêche à pied,
45:07estrants vaseux, comme sous nos yeux, pour les oiseaux.
45:09Donc ici, sous nos yeux, depuis 1998,
45:13on a la réserve naturelle nationale qui a été créée.
45:15C'est la 140e réserve créée en France,
45:18sur les 180, un petit peu moins.
45:20C'est la plus grande réserve naturelle nationale de Bretagne.
45:24Elle renferme plus de 1 500 espèces faune et flore confondues.
45:36Nous quittons à regret la baie et sa richesse marine
45:39pour rouler vers le point final de notre périple.
45:42Direction Le Léguet, le port de Saint-Brieuc,
45:45très apprécié des plaisanciers.
45:54Le Léguet, le port de Saint-Brieuc,
45:56très apprécié des plaisanciers.
45:58Le Léguet, le port de Saint-Brieuc,
46:01très apprécié des plaisanciers.
46:05Musique douce
46:07...
46:21Allez, direction le port de Saint-Brieuc.
46:24...
46:32La 1re fois où j'ai vraiment identifié ton nom,
46:36toi et l'actrice Catherine Jacob, c'était Les Grands Ducs.
46:39On a du le dire, c'est les parties des films.
46:42Les Grands Ducs, ça a été un immense tournage pour moi.
46:45Ils m'attendaient au tournant.
46:47Tous les jours, au début, ils me testaient la 1re semaine.
46:51C'était une petite...
46:52Une petite rigolade entre eux.
46:54Ils étaient adorables, mais il y a un léger parfum de bijoutage.
46:58Mais ils sont mignons.
46:59Il y a d'autres acteurs ?
47:01Oui.
47:02Philippe Noiret, Marielle...
47:04Jean-Pierre Marielle, Jean Rochefort, qui était extraordinaire,
47:08et Noiret, parce qu'il ne me connaissait pas.
47:10Aucun des 3 me connaissait vraiment.
47:12Mais Patrice Lecomte était très adorable.
47:15Enfin, voilà, c'était un peu normal.
47:18Ils ne savaient pas qu'ils avaient affaire.
47:20Donc, c'était assez mignon.
47:22Mais ça s'est formidablement passé.
47:25Et à l'arrivée,
47:27ça a été un bide, mais sanguinolant.
47:30Ça n'a pas marché du tout.
47:32Donc, ça a marché après coup, parce que c'est un film culte ?
47:36Quels sont les films dont tu es le plus fière ?
47:38Est-ce qu'il y en a quelques-uns comme ça que tu es heureuse ?
47:42Celui-là, entre autres,
47:43parce que c'était une rencontre humaine hallucinante, quand même.
47:48Moi, j'ai adoré travailler avec Elisabeth Rapneau.
47:51Donc, j'ai fait un téléfilm avec elle.
47:55Et puis, j'ai aussi fait un mot-passant
47:58qui s'appelait La maison Tellier.
48:00Et ça, c'était très, très joli à faire.
48:03Et Merci de la vie, aussi, avec Bertrand Billet.
48:07Voilà, c'était le combat,
48:08parce que je me suis retrouvée avec que des mastas autour de moi.
48:12Il fallait survivre, mais c'était l'enjeu.
48:16Et d'ailleurs, sur ce film-là, j'ai rencontré Depardieu,
48:20qui, après, on a parlé à Gérard Lausier.
48:24Et j'ai été faire mon père, ce héros.
48:27Je me retrouve, grâce à Depardieu, à tourner un film à Lille-Maurice.
48:32C'était assez rigolo, où j'avais dix jours de tournage.
48:34Donc, j'ai passé un mois à faire un petit plan de temps en temps.
48:40Après, je suis rendue quinze jours et j'y suis retournée quinze jours.
48:42C'est le bon plan, quoi.
48:49T'es aussi connue pour ton autodérision,
48:53ton second degré.
48:55Peut-être.
48:56Je pense que c'est une arme, ça, aussi, pour se défendre.
48:58J'arrive pas à croire qu'on puisse être au premier degré dans la vie.
49:01Ça, c'est un mystère, ça.
49:03C'est mignon jusqu'à cinq, six ans.
49:05Après, il faut quand même un peu s'adapter à la vraie vie.
49:09La vraie, la réelle politique, quand même.
49:14Les mômes savent très bien ça.
49:16T'es rentrée vers six, sept ans...
49:24J'aperçois les mâts au loin.
49:26On approche du port de Plaisance, le Saint-Brieuc.
49:29C'est beau, ici.
49:30C'est mignon comme tout.
49:35Alors, on va essayer de trouver une place au milieu des bateaux.
49:45Merci, Nathalie, pour cette balade délicieuse.
49:48Merci à toi.
49:49On est terminée sur le port de Plaisance, le Saint-Brieuc.
49:52C'est quand même un délice.
49:54La prochaine fois, je viendrai en bateau, mais j'aime beaucoup ta conduite.
49:57Sincèrement.
49:58Comment j'apprends de ça ?
49:59Plutôt bien.
50:00En tout cas, ça m'a fait plaisir de faire ça avec toi.
50:03On se sépare un peu plus loin.
50:05Un temps de rêve qui s'effire.
50:08Un petit peu de vent.
50:09C'est vrai.
50:10Mais bon, on a eu de la chance côté temps.
50:20Je pense qu'il va falloir les réécrire, ces fameux dictons bretons.
50:23Je n'ai pas reçu une seule goutte de pluie,
50:26et pourtant, j'avais pris mon ciré et mes bottes,
50:29qui sont restées dans ma valise.
50:31Je vais laisser mon invité prendre la mer
50:33pour retrouver son jardin secret Cancalé.
50:36Et moi, je vous dis à très bientôt
50:38pour une nouvelle Route mythique de France.

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