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Mettez vous d'accord avec Lucas Veran, Hassen Hammou, Jean Claude Beaujour et Eric Revel

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##METTEZ_VOUS_D_ACCORD-2025-01-07##

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Transcription
00:00Le 10h midi, mettons-nous d'accord aujourd'hui autour de Lucas Véran, adjoint au maire de Neuilly.
00:12C'est pareil, maire adjoint au maire de Neuilly.
00:15Asseine Hamou, fondateur du collectif Marseillais Trop Jaune Pour Mourir et vous êtes porte-parole des écologistes.
00:21Jean-Claude Beaujour, avocat, président du Forum Transatlantique.
00:25Bonjour Valérie, bonne année.
00:26Et bonne année à tous.
00:27C'est Éric Revel, journaliste, éditorialiste à Sud Radio.
00:30C'est du lundi au jeudi, 7h25, dans le Grand Matin, Sud Radio.
00:34Bonjour chère Éric.
00:35Avec Jean-Jacques Bourdin.
00:36Avec Jean-Jacques Bourdin.
00:37Absolument.
00:38Bonjour Valérie, bonjour à tous.
00:39Formidable interview de Jean-Jacques Bourdin.
00:40On va pouvoir en reparler ce matin de Florence Bergeau-Blacler à propos de l'islamisme, de l'islam politique.
00:47On va évidemment parler aujourd'hui de l'hommage à Charlie Hebdo, hommage aux victimes qui va se tenir dans quelques instants.
00:56Dix ans après, l'esprit Charlie diminue chez les jeunes générations.
01:00Ce que nous disait Marie Cabrette il y a quelques instants, c'est qu'ils avaient dix ans, huit ans à l'époque.
01:06Donc ça ne leur parle pas forcément.
01:09On va parler de Bruno Retailleau qui souhaite interdire le port du voile à l'université et pour les accompagnatrices scolaires.
01:15Et puis on va parler du discours aux ambassadeurs hier d'Emmanuel Macron qui a beaucoup fait réagir, en particulier sur certains propos.
01:23Et ce précisément sur l'Algérie qui se déshonore en détenant Boilem Samsal.
01:28Je vais juste commencer par une question.
01:31Vous étiez où le 7 janvier 2010 ? Vous vous en souvenez les uns et les autres ?
01:34Vous n'avez pas tête lente ?
01:37Pour Charlie Hebdo, c'était en fin de matinée.
01:41J'étais en terminale au lycée et on a découvert ça sur les téléphones portables pendant qu'on mangeait un sandwich sur le banc de l'école.
01:49Au début on était un peu stupéfaits, on ne comprenait pas trop ce qui était en train de se passer.
01:54On a compris quelques heures plus tard.
01:56Le 7 janvier, c'était vraiment à la rentrée après les vacances.
02:00Vous vous en souvenez précisément ?
02:02Absolument, j'étais à mon cabinet.
02:04Il y a une des collaboratrices qui est venue et qui m'a demandé si c'était odieux ce qui se passait au Bataclan.
02:10Ah Charlie Hebdo !
02:12C'est toujours l'histoire de terrorisme qui angoisse Charlie Hebdo, oui.
02:18Et puis c'est surtout le rapport à l'intolérance.
02:22Quand ça arrive, on est frappé.
02:25J'ai envie de dire qu'on est presque sonné par ce qu'on se dit.
02:28Comment tuer au nom de quelques motifs que ce soit ?
02:33On n'est pas d'accord avec quelqu'un et on le tue de manière sauvage.
02:37Et comment est-ce qu'on peut expliquer qu'un certain nombre de Français sont radicalisés en arrivant à retourner les armes contre leurs propres concitoyens ?
02:47Donc vous, vous étiez dans votre cabinet à Seine, vous vous en souvenez ?
02:50Moi j'étais à Marseille et j'ai découvert ça sur les réseaux sociaux finalement.
02:54Et comme tout le monde, c'est-à-dire qu'au départ, on est tous pris par surprise.
03:02Et puis on cherche les informations, on regarde et on ne lâche plus ce fil d'infos pour essayer de comprendre.
03:10Mais ça fait partie des événements, comme le 11 septembre, qui sont des événements qui sont marqués dans nos esprits.
03:18Éric, vous étiez à LCI à l'époque ?
03:22Alors, en 2015, c'était en janvier.
03:32Donc j'ai quitté LCI en juin.
03:35Et vous vous en souvenez ?
03:36Ah bien sûr.
03:38Je veux dire, même le premier sentiment qu'on a, c'est un, de ne pas y croire ce qui est en train de se passer.
03:44Et deux, une fois que vous comprenez que c'est la réalité, de vous dire, en fait, le pays est en train de basculer dans une sorte de guerre civile.
03:53Enfin, vous voyez, j'ai eu ce sentiment où ça pouvait éclater partout.
03:56C'est prémonitoire.
03:57Oui, non mais à ce moment-là, c'est-à-dire que quand vous avez un commando armé...
04:01Pensons aussi à tous nos amis qui sont morts, et je sais que vous étiez très proche de Charbes, ma chère Valérie.
04:07Qui venait à LCI toutes les semaines.
04:08Et on pourrait peut-être parler d'ailleurs de l'hommage de Mélenchon à Charbes, qu'il ne reprononcerait pas aujourd'hui.
04:11Mais je pense aussi à ce policier qui protégeait Charbes, qui était un type des forces spéciales.
04:17Je vais retrouver le nom.
04:19Brasario.
04:21Brasario.
04:23Oui.
04:24Et tous ces gens qui sont morts, quand vous revoyez la vidéo, vous vous dites mais en fait, on a l'impression qu'on est dans un pays en guerre.
04:33Voilà.
04:34Et puis l'effroi a été total, parce qu'évidemment, moi j'avais beaucoup d'intérêts pour ce qu'écrivait Bernard Maris.
04:40Vous savez, l'économiste Charlie.
04:42Moi, j'ai ce tropisme-là, donc j'adorais sa façon de traiter les sujets.
04:46Et j'ai eu du mal à croire qu'on ne le lirait plus.
04:48Vous voyez, il y a ça.
04:50Vous êtes tellement habitués à des rendez-vous, à des gens.
04:52Je me souviens, Charbes, quand il venait à LCI.
04:54Oui, il venait toutes les semaines, même tous les mardis.
04:56Voilà, il m'avait fait un dessin.
04:58Vous savez, au moment où on se battait pour le passage à LCI en gratuit, vous vous souvenez ?
05:00Absolument.
05:01Il m'avait fait un dessin, Charbes, que j'ai gardé évidemment.
05:03Il a émis, même si LCI n'est pas autorisé, je continuerai à le regarder.
05:10Et tous ces gens-là qui faisaient partie de notre quotidien, qu'on apprécie ou pas l'humour Charlie,
05:17ces gens-là, ils ont été assassinés dans un pays comme le nôtre.
05:21Assassinés par le barbarisme.
05:23Pour des dessins.
05:25Et le paradoxe, c'est que beaucoup de gens apprécient notre pays,
05:28parce que précisément, la France est connue pour être un espace de liberté,
05:33où il y a une tolérance.
05:36Il y a toujours à dire, mais regardons ce qui se passe à l'étranger.
05:39Oui, même si, Jean-Claude, quand même, il faut le dire,
05:41parce que ça nous paraît tellement évident ce que vous venez de dire,
05:43qu'il faut quand même le rappeler,
05:45qu'à l'extérieur de nos frontières,
05:47il y a plein de pays, notamment anglo-saxons,
05:49qui ne comprennent pas le concept de laïcité.
05:51Oui.
05:52Non mais c'est important.
05:53Parce qu'on défend quelque chose qui nous est un bien commun,
05:55mais il y a des gens à l'extérieur, des gouvernements, des populations,
05:59qui ne comprennent pas qu'on ait cette rigidité dans l'espace public.
06:04On parlait de l'exclamation de Retailleau tout à l'heure,
06:06mais c'est important, parce qu'il y a plein de gens qui disent
06:08« Mais la laïcité, c'est quoi ? C'est une forme d'islamophobie ? »
06:11C'est vrai qu'on ne comprend pas forcément,
06:13mais malgré tout, vous voyez bien qu'on vit en France
06:16en se disant « Il fait bon vivre ici ».
06:18C'était ça aussi que je disais,
06:21c'est que dans ce pays où il fait bon vivre,
06:23et quand on va un peu partout, et qu'on voit ce qui se passe,
06:26on se dit « Finalement, ce n'est pas si mal en France ».
06:29Franck Brinsolaro, c'était le nom de ce policier.
06:32Il y avait eu Frédéric Boisseau, qui fait partie des victimes,
06:37qui était responsable des opérations de ce dextreau,
06:40et de la maintenance du bâtiment.
06:42On rappelle leurs noms, Charbes, Honoré, Tignous, Wolinski,
06:44Elsa Kayat, seule femme tuée,
06:47Bernard Maris, Moustapha Ourad et Michel Renaud,
06:50qui étaient venus assister à la conférence de rédaction,
06:54et sans oublier Simon Fieschi,
06:56qui est décédé il y a quelques semaines seulement,
06:59qui avait rescapé, qui avait été gravement blessé.
07:01On y reviendra dans un instant, c'est l'heure du journal.
07:07C'est Stéphane Simon, je vous souhaite une très bonne année 2025,
07:11des petites, des grandes surprises,
07:13mais surtout des bonnes surprises avec Sud Radio.
07:20Beaucoup de sujets aujourd'hui,
07:21j'espère qu'on aura le temps de tout traiter,
07:23avec Lucas Véran, adjoint au maire de Neuilly,
07:25Hassène Hamou, fondateur du collectif marseillais
07:27« Trop jeune pour mourir » et porte-parole des écologistes,
07:29Jean-Claude Beaujour, avocat, président du Forum Transatlantique,
07:32et Éric Revelle, journaliste, éditorialiste.
07:34On vous retrouve du lundi au jeudi,
07:36dans le Grand Matin de Sud Radio,
07:38le Grand Matin animé, présenté par Jean-Jacques Bourdin.
07:42Beaucoup de sujets, évidemment,
07:43autour de la commémoration de l'assassinat
07:46des dessinateurs de Charlie Hebdo
07:48et de ceux qui ont perdu la vie,
07:51je pense aussi à Clarissa Jean-Philippe et autres,
07:54et à Ahmed, le policier qui a été lui également assassiné
08:00au moment de l'assaut des frères Kouachi,
08:02on va parler de Bruno Retailleau
08:04et d'Emmanuel Macron, au menu d'aujourd'hui.
08:07On commence avec vos coups de cœur, vos coups de gueule,
08:09peut-être qu'on peut commencer avec vous,
08:11Éric, c'est l'actualité,
08:13la démission de Justin Trudeau.
08:15Bah oui, la démission de Justin Trudeau,
08:18alors, il était au pouvoir depuis près de dix ans,
08:22il incarnait volontairement,
08:24d'une manière dynamique,
08:26une sorte de progressisme wokiste,
08:28je mets entre guillemets,
08:29vous voyez, je ne porte même pas de jugement,
08:31sauf si vous le demandez,
08:32mais en tout cas, je fais ce constat-là,
08:34et surtout, il part parce qu'il est mis en difficulté
08:37dans son propre parti,
08:39son parti qui ne représente plus grand-chose
08:41à Ottawa et au Canada,
08:43et il part aussi parce que le Parlement,
08:45son Parlement, est paralysé.
08:47Alors, évidemment, je fais juste un petit parallèle
08:50avec la situation que nous connaissons,
08:52aujourd'hui, en France,
08:54avec à peu près les mêmes stigmates politiques,
08:56une crise politique aiguë
08:58depuis la dissolution de l'Assemblée Nationale
09:00souhaitée par Emmanuel Macron.
09:02Alors, je ne dis pas, évidemment,
09:03je ne vais pas faire une comparaison
09:04entre les deux situations,
09:05mais, après tout,
09:07les liens d'amitié, de proximité politique
09:09entre les deux hommes sont tels
09:11que je pense qu'Emmanuel Macron
09:13a eu le même réflexe mental
09:15que celui que je viens d'exprimer,
09:17c'est-à-dire, la situation de Trudeau
09:19va-t-elle déclencher quelque chose
09:21dans l'analyse politique
09:23d'Emmanuel Macron ?
09:25Et ce n'est pas les seuls
09:27gouvernements qui sont en difficulté,
09:29en Europe, il y a Olaf Scholz aussi
09:31qui va être confronté à des élections
09:33législatives anticipées
09:35très risquées pour son parti
09:37en février, mars.
09:39Vous avez une situation bloquée
09:41également en Autriche, et puis vous avez
09:43l'arrivée de Trump, à mon avis,
09:45qui va, d'une certaine manière,
09:47donner un coup de pied dans la fourmilière,
09:49là aussi c'est un constat que je fais,
09:51ce n'est pas une approbation ni une réprobation,
09:53mais qui va donner un coup de pied dans la fourmilière
09:55de l'incarnation des leaders politiques
09:57à la fois du vieux monde
09:59et d'ailleurs, je pourrais associer
10:01à l'arrivée de Trump au pouvoir,
10:03celle de Javier Meleï en Argentine,
10:05qui montre qu'on est peut-être devant
10:07quelque chose de nouveau dans la façon
10:09de faire de la politique, de l'exprimer,
10:11voire de prendre des décisions.
10:13Inévitablement,
10:15l'accession de Donald Trump
10:17aux responsabilités pour une deuxième fois,
10:19et dans les conditions que l'on connaît, montre bien
10:21qu'il y a un mouvement qui va au-delà
10:23d'un simple mouvement d'humeur aux Etats-Unis
10:25que l'on retrouve en Europe,
10:27probablement aussi parce que les
10:29social-démocraties ont
10:31installé la démocratie
10:33au sens technique, au sens juridique
10:35et institutionnel du terme, pour autant,
10:37le social n'a pas suivi
10:39et ce qu'on ne comprend pas, c'est que nos concitoyens,
10:41qu'on soit en Europe, qu'on soit aux Etats-Unis,
10:43ne supportent plus
10:45les conditions dans lesquelles ils vivent,
10:47ils ont un sentiment de déclassement,
10:49ils ont le sentiment que l'ascenseur social
10:51d'expression française ne fonctionne pas,
10:53le rêve américain
10:55ne fonctionne pas,
10:57le chômage est massif, bref,
10:59et la classe moyenne
11:01s'est affaissée considérablement.
11:03Voilà,
11:05c'est tout cela qui nous retombe
11:07à la figure aujourd'hui.
11:09Oui, c'est vrai en France, mais c'est vrai aux Etats-Unis,
11:11c'est vrai en France, c'est vrai ailleurs, oui.
11:13Oui, la situation est tout à fait comparable.
11:15Jean-Claude,
11:17vous cinq coups de gueule ?
11:19Oui, absolument. Pour une décision de justice,
11:21enfin, une décision de justice,
11:23qui a été rendue par la Cour des comptes,
11:25qui a condamné
11:27le maire d'une petite ville
11:29de 3500 habitants, Richevillers,
11:31en Alsace, Vincent Hagenbach,
11:33à 1000 euros
11:35d'amende, il lui a été reproché
11:37d'avoir versé,
11:39en 2022 et 2023,
11:41une prime de fin d'année aux agents de la ville.
11:43C'est une toute petite commune.
11:45Cette prime était versée depuis plus de 40 ans.
11:47Et ce qui est
11:49embêtant dans cette affaire,
11:51c'est que le comptable, le juge public,
11:53le juge de la comptabilité publique,
11:55reproche au maire
11:57un soupçon de prise illégale d'intérêt
11:59qui entraîne par nature un préjudice financier
12:01pour la commune.
12:03C'est vrai que cette décision
12:05est d'une certaine manière révoltante.
12:07Il y avait effectivement des failles,
12:09visiblement, sur le fondement
12:11juridique, mais qui remonte à plusieurs
12:13dizaines d'années, sur le fondement juridique
12:15du versement de cette prime.
12:17Mais on constate bien, et le juge public
12:19le dit bien, on constate bien qu'il y a
12:21de la bonne foi, etc., qu'il n'y a pas eu
12:23d'enrichissement sans cause. Et mon coup de gueule, c'est de dire
12:25attention, à force,
12:27surtout pour des sujets comme ceux-là,
12:29de faire peser sur des élits locaux
12:31une sorte de sur-
12:33responsabilité.
12:35Ça va décourager plus de...
12:37Je veux dire, c'est une décision
12:39qui est, de ce point de vue,
12:41incompréhensible.
12:43C'est vrai que ça illustre, je suis complètement d'accord avec vous,
12:45la judiciarisation
12:47de l'avis public au niveau local.
12:49C'est-à-dire que là, il n'y a absolument
12:51aucun enrichissement personnel.
12:53Vraiment, c'est très compliqué
12:55de caractériser la prise illégale d'intérêt.
12:57C'est soupçon de prise illégale.
12:59Il n'y a même pas une matérialité.
13:01Et ça montre une deuxième difficulté
13:03qui est, dans les différentes collectivités
13:05territoriales, l'immense
13:07obstacle, finalement,
13:09de trouver des schémas
13:11de rémunération incitatifs
13:13pour promouvoir le mérite
13:15des nombreux agents de la fonction
13:17publique territoriale. Et,
13:19véritablement, je pense que c'est l'un des sujets
13:21clés que devra résoudre
13:23Laurent Marcangeli, le nouveau ministre
13:25de la fonction publique, qui avait commencé
13:27à essayer, malgré
13:29son bref passage,
13:31ce variant à la fonction publique.
13:33Parce qu'il faut,
13:35bien évidemment, l'idée de
13:37dire qu'il y a trop de fonctionnaires, etc.,
13:39c'est un sujet complètement à part.
13:41L'idée, c'est de dire, avec
13:43cette masse d'agents
13:45qui sont de bonne foi,
13:47qui sont pour beaucoup talentueux, comment
13:49on essaye de tirer le meilleur d'eux-mêmes
13:51via des systèmes qui peuvent aussi
13:53encourager la récompense. Et quand on voit
13:55qu'une prime aussi
13:57marginale fait l'objet d'une
13:59plainte et d'une décision de justice comme celle-là,
14:01c'est absolument scandaleux.
14:03Hassen, vous, c'est un coup de gueule.
14:05C'est un coup de gueule, effectivement,
14:07après les déclarations du président de la République
14:09à l'égard des pays africains,
14:11où il a expliqué que ces pays-là
14:13n'étaient pas suffisamment
14:15reconnaissants à l'égard
14:17de la France.
14:19Il n'est pas à son premier coup
14:21d'essai, puisqu'il l'avait, à l'époque,
14:23déjà,
14:25par son arrogance,
14:27été extrêmement désobligeant
14:29à l'égard du président du Burkina Faso,
14:31en l'invitant à aller
14:33réparer la clim.
14:35Ces erreurs à répétition nous font,
14:37malheureusement, mettre à mal
14:39nos vieilles et sérieuses relations
14:41qui existent entre l'Afrique
14:43et la France.
14:45Vous pensez que c'est uniquement dû à ça ?
14:47Je pense aussi que
14:49cette manière de faire,
14:51et cette diplomatie qui, selon moi, ne fonctionne
14:53plus en Afrique,
14:55et ce vieux fond de relations
14:57France-Afrique et ses méthodes
14:59qui ont beaucoup
15:01abîmé les relations entre
15:03la France et ses anciennes colonies.
15:05Aujourd'hui, on continue
15:07à creuser le fossé entre
15:09ces dirigeants, entre ces populations,
15:11et je trouve que c'est dommage,
15:13parce que c'est faire la parbelle
15:15à la Chine et à d'autres grandes...
15:17J'ai un vrai sujet, c'est ces dirigeants dont vous parlez,
15:19qui sont des dirigeants corrompus,
15:21qui se sont enrichis sur le dos de leur peuple.
15:23Donc il y a un moment où il faut arrêter
15:25aussi de dire les choses,
15:27de ne pas dire les choses. Quand on voit les biens
15:29mal acquis de la Guinée,
15:31quand on voit un certain nombre
15:33de choses... On ne peut pas sortir de ce raisonnement-là
15:35toutes les entreprises françaises
15:37qui œuvrent là-bas, on ne peut pas sortir de ce raisonnement-là
15:39l'action militaire
15:41qui a été menée par la France sur ces territoires.
15:43On ne peut pas non plus expliquer
15:45à de jeunes présidents qui viennent d'arriver,
15:47comme c'est le cas au Sénégal,
15:49qui ont été portés là par la population
15:51qui essaient au premier abord de ce que l'on voit
15:53de rénover les usages et les pratiques
15:55dans son pays, le tenir pour responsable
15:57d'années de collaboration
15:59et de manœuvres dans ces pays
16:01dont vous et moi, on ne mesure pas la portée.
16:03Alors on va peut-être écouter le son auquel
16:05vous faites référence, l'extrait
16:07du discours d'Emmanuel Macron.
16:09Alors c'était
16:11Emmanuel Macron sur les dirigeants africains
16:13mais peut-être une réaction avant Jean-Claude...
16:15Oui, moi je pense que le sujet
16:17en effet est extrêmement complexe et
16:19je crois qu'il faut faire, alors je partage
16:21votre point de vue sur la forme,
16:23il faut éviter de
16:25vexer, de blesser parce que malheureusement
16:27la dimension émotionnelle compte
16:29pour autant, pour autant
16:33les sujets que nous avons sont
16:35les sujets que vous avez évoqués, sont des sujets réels.
16:37Moi je pense notamment à la
16:39corruption, à la
16:41faiblesse des Etats.
16:43Oui,
16:45à un moment donné il faut aussi dire les choses,
16:47il y a de l'argent, je ne comprends pas
16:49que certains pays soient richissimes,
16:51il y a de l'argent et je ne comprends pas qu'il y ait
16:53des gens qui ne puissent pas vivre dans leur pays,
16:55je pense surtout sur le plan humain,
16:57ils ne peuvent pas se soigner, ils ne peuvent pas
16:59manger, oui,
17:01l'instabilité des Etats, et il n'y a pas
17:03qu'en Afrique, c'est vrai aussi une bonne partie de
17:05l'Amérique latine, ce qui explique par exemple
17:07les problèmes migratoires
17:09pour partis et il faut arrêter, on a
17:11eu l'occasion de le dire ici, on parle
17:13de l'immigration, je disais, attendez,
17:15les gens ne quittent jamais leur pays par plaisir,
17:17ils quittent leur pays parce qu'ils ne peuvent pas y vivre,
17:19et pourquoi est-ce qu'ils ne peuvent pas y vivre, c'est tout le sujet
17:21pour nous. Et puis il y a la Chine,
17:23que vous n'évoquez pas Hassen.
17:25C'est ce que j'ai dit tout à l'heure,
17:27la France est certainement une part
17:29de responsabilité, mais il y a la Chine,
17:31il y a la Russie, il y a aussi d'autres.
17:33Ça ne sera pas mieux avec les autres ? Non, je ne pense pas.
17:35Moi je voulais faire deux petits niveaux d'analyse,
17:37le premier, donc cette phrase a été
17:39prononcée comme d'autres au moment du discours
17:41dans les ambassadeurs, d'accord.
17:43On a choisi de bouger en Afrique,
17:45parce qu'il fallait bouger.
17:47Un, on a regardé notre relation passée, mémorielle,
17:49culturelle, on la factualise,
17:51on l'assume, on se dit la vérité,
17:53mais on ne cède rien à la désinformation et aux ingérentes.
17:55Deux, nous avions une relation
17:57sécuritaire, elle était de deux natures en vérité.
17:59Il y a une partie, c'était notre engagement contre
18:01le terrorisme depuis 2013, on avait raison,
18:03je crois qu'on a oublié de nous dire merci, c'est pas grave,
18:05ça viendra avec le temps, l'ingratitude, je suis bien passé
18:07pour le savoir, c'est une maladie non transmissible
18:09à l'homme, et je le dis pour tous les gouvernants
18:11africains qui n'ont pas eu le courage vis-à-vis
18:13de leurs opinions publiques de le porter, aucun d'entre eux
18:15ne serait aujourd'hui avec un pays souverain si l'armée
18:17française ne s'était pas dépouillée dans cette région.
18:19– Bon, donc, deux niveaux d'analyse,
18:21le premier, c'est le discours du Président
18:23de la République annuel devant les ambassadeurs
18:25qui sont réunis à l'Élysée.
18:27Pour moi, sur la forme,
18:29le Président de la République,
18:31qui est en train évidemment d'être effacé
18:33de la scène politique, multiplie
18:35des déclarations,
18:37il parle de l'Afrique, il parle de
18:39Saint-Saël, on y reviendra, il parle
18:41d'Elon Musk, en fait, ce qu'il essaie
18:43c'est de saturer l'espace médiatique pour qu'on
18:45fasse ce qu'on fait ce matin, c'est-à-dire qu'on commente
18:47des propos qui nous paraissent scandaleux ou pas,
18:49parce que c'est une façon pour lui de se remettre dans le débat
18:51et notamment que les médias
18:53en parlent. Maintenant, je vais vous dire une chose,
18:55l'arrogance d'Emmanuel Macron
18:57n'est plus à démontrer, je l'ai souvent
18:59souligné, mais je vais quand même
19:01donner mon approbation
19:03à ce que vient de dire le chef de l'État,
19:05c'est que je n'aurais pas été jusqu'à dire
19:07il faut que ces pays nous remercient.
19:09Mais je dirais quand même
19:11que qu'est-ce qui serait passé
19:13pour des populations
19:15civiles locales
19:17par millions de personnes si les militaires
19:19français qui l'ont payé au prix de leur sang,
19:21qui sont morts sur place,
19:23n'avaient pas contenu un temps le djihadisme
19:25et l'islamisme, alors évidemment
19:27on se protégeait aussi nous d'une certaine manière,
19:29mais on protégeait aussi
19:31ces populations qui parfois sont
19:33les premières victimes d'actes
19:35absolument monstrueux
19:37de la part d'islamisme locaux, notamment
19:39en Afrique.
19:41Donc l'arrogance d'Emmanuel Macron, oui,
19:43mais ce qui est vrai,
19:45c'est que l'armée française,
19:47encore une fois elle a payé de son sang,
19:49il y a eu des dizaines de victimes sur place,
19:51du militaire français, qui sont tombées
19:53pour des valeurs qu'ils estimaient
19:55devoir être défendues,
19:57les populations locales et les gouvernements locaux
19:59africains en ont bénéficié.
20:01Maintenant je vois ce que ça renvoie, évidemment que c'est maladroit
20:03et que c'est arrogant, parce que ça renvoie
20:05au passé colonial, et on a l'impression qu'avec cette phrase
20:07on n'est pas sortis de ce passé colonial.
20:09Mais vous savez, sur Moulam Sansan,
20:11dont on parlera peut-être tout à l'heure,
20:13il a fait aussi une déclaration,
20:15on peut parler des influenceurs
20:17algériens qui sont écroués en ce moment,
20:19on peut parler du discours extrêmement violent
20:21de Monsieur Théboune, président algérien,
20:23il y a quelques jours, adresse à la nation
20:25algérienne, où il est d'une
20:27haine, mais
20:29fracassante vis-à-vis
20:31de la France, et vis-à-vis du
20:33chef de l'État, mais ce que je veux dire c'est
20:35évidemment qu'on ne s'exonérera jamais
20:37de notre passé colonial, même
20:39si la colonisation a apporté aussi
20:41des choses sur le terrain, il faut
20:43jamais l'oublier.
20:45Macron arrogant, oui.
20:47Macron qui réanime le sentiment
20:49néocolonial, oui, oui,
20:51tout ça est vrai, mais ce qui est vrai aussi,
20:53ce qui est vrai aussi, on verra comment ça se passera
20:55avec la ministre Wagner russe, sur place,
20:57ou avec les chinois, qui sont en train de
20:59piller notamment les terres rares
21:01dans une partie des pays africains, on verra
21:03comment les africains arriveront
21:05à se dépatouiller
21:07des contraintes imposées,
21:09et qui à mon avis sont moins dans l'état de droit
21:11de Wagner ou des chinois.
21:13Il faut marquer une pause de pub, et on se retrouve
21:15tout de suite après sur Sud Radio.
21:17Avec toute l'équipe des vrais voix
21:19de Sud Radio, on vous souhaite
21:21une excellente année 2025.
21:23Je vous souhaite une bonne année, Philippe David.
21:25Je vous souhaite une bonne année, Cécile de Bellibus.
21:27C'est le plus beau jour de ma vie. Moi aussi.
21:29Allez, on se retrouve en 2025 avec les vrais voix
21:31sur Sud Radio.
21:35Allez, on continue avec vous, Lucas, c'est un coup
21:37de gueule, et ça concerne le projet de loi de finances.
21:39Exactement, toujours
21:41dans l'imbroglio budgétaire, les socialistes
21:43se sont présentés devant
21:45Amélie de Montchalin et Eric Lombard hier,
21:47et puis ils ont admis
21:49qu'ils pourraient ne pas censurer le gouvernement
21:51à condition que des concessions
21:53honorables leur soient faites, au premier rang
21:55desquelles, bien sûr, la modification
21:57de la réforme des retraites. Et je trouve
21:59que c'est très significatif, non seulement
22:01que Marine Le Pen ait censuré
22:03le gouvernement de Michel Marnier sur la question
22:05de l'indexation du régime des retraites
22:07et que là, qu'ils reviennent à l'assaut, alors que
22:09sans refaire le débat, mais
22:11il y a des réalités démographiques
22:13dans ce pays. Il y avait quatre cotisantes,
22:15quatre actifs en
22:172000 pour un retraité.
22:19Tous les scénarios du Conseil
22:21d'orientation des retraites et des démographes
22:23montrent que cette réalité-là
22:25sera située autour de 1,5
22:27actifs pour un retraité
22:29dans les prochaines années.
22:31Donc, en effet,
22:33dans un pays où, il faut toujours le rappeler,
22:35le régime de retraite représente
22:3725 %
22:39des dépenses de l'État, 14 %
22:41du PIB, donc il serait temps
22:43de considérer qu'on ne peut pas faire
22:45n'importe quoi avec ce régime-là, qui est une
22:47bombe à fragmentation pour les générations
22:49futures, avec pour l'instant ce
22:51tabou ultime qu'est l'introduction
22:53d'une dose de retraite par capitalisation
22:55qui permettrait de nous sortir
22:57de cette difficulté dans laquelle on se trouve.
22:59Mais pour l'instant, tout le monde fait semblant de se considérer
23:01qu'il n'y a pas de sujet,
23:03qu'on peut s'amuser avec ce régime-là.
23:05Regardez bien,
23:07le 24 décembre, juste à la veille
23:09de Noël, chiffre très intéressant.
23:11Les données de la natalité.
23:13660 000 enfants sont nés.
23:15C'est le pire résultat
23:17depuis la première année de l'après-guerre.
23:19C'est ces gens-là qui sont censés
23:21financer nos retraites.
23:23On va faire tenir notre régime par répartition, donc c'est un peu
23:25l'imbroglio socialiste, Rassemblement National
23:27et tous les responsables politiques conclus.
23:29Peut-être que Bayrou tient la martingale
23:31pour assurer la longévité
23:33de sa personne
23:35à Matignon et de son gouvernement. Je dis ça
23:37parce qu'il faut quand même saluer le geste
23:39du PS, qui est sorti
23:41de la doxa du NFP
23:43et de LFI, qui, je vous le rappelle,
23:45dans leur programme, c'était l'abrogation
23:47très simple de la réforme des retraites. Je rappelle quand même
23:49qu'on a un déficit budgétaire d'environ
23:51200 milliards d'euros de prévus pour 2025
23:53et que si on abrogait la réforme
23:55des retraites là, celle par répartition
23:57dont vous venez de parler, ça coûterait 4 milliards
23:59de plus cette année
24:01et 15 milliards de plus de déficit
24:03en 2030. Donc, le système
24:05par répartition, même s'il agit
24:07à un trésor de guerre important,
24:09mais le système par répartition, à mon avis,
24:11me semble condamné
24:13en tant que tel. Je vais vous dire,
24:15ce qu'il faut, c'est réfléchir collectivement
24:17à la chose suivante, ça existe pour les fonctionnaires,
24:19ça s'appelle l'après-fonds, ça existe
24:21à l'instigation de
24:23Lionel Jospin, Premier ministre, qui avait créé
24:25ce qu'on appelle le fonds de réserve des retraites,
24:27qui a servi à financer tout, sauf les retraites d'ailleurs,
24:29mais qui est géré comme un fonds de capitalisation.
24:31Pourquoi je dis ça ? Parce que quand vous
24:33voyez l'explosion des gens qui souscrivent
24:35à des PER, à des plans d'épingle
24:37retraite, en ce moment, notamment les plus jeunes
24:39générations, elles se disent, je n'aurai pas de retraite.
24:41Donc, posons-nous la question collectivement,
24:43il ne s'agit pas de supprimer
24:45le système par répartition,
24:47qui est la clé de notre modèle social,
24:49mais en tout cas de réfléchir à une dose de
24:51capitalisation, notamment pour ceux
24:53qui peuvent se le permettre,
24:55qu'ils prennent leur risque, qu'ils soulagent
24:57d'autant le système par répartition.
24:59Parce que comme vous l'avez dit très justement,
25:01un gamin de sixième,
25:03même si le niveau en maths a beaucoup baissé,
25:05un gamin de sixième comprend que moins
25:07vous avez d'actifs, quand on sera un pour un,
25:09c'est plus finançable, ce n'est pas compliqué,
25:11c'est plus finançable, et ça représente
25:13350 milliards d'euros par an,
25:15et je rajoute, petit détail, que
25:17Eric Lombard a sans doute en tête, mais qu'il n'a pas
25:19exprimé publiquement, le nouveau ministre des Finances,
25:21c'est que quand Barnier prévoyait
25:23une augmentation graduelle des retraites
25:250,8 et 0,8,
25:27il économisait 4 milliards, nous avait-il dit.
25:29Vous vous souvenez ? Il économisait 4 milliards.
25:31On sait que la hausse de 2,2%
25:33qui a été mise en place le 1er janvier
25:35coûte 6 milliards. Donc, en réalité,
25:37au-delà de ce qu'on doit faire comme économie,
25:39on doit trouver les 4 milliards
25:41qui n'ont pas été respectés,
25:43plus les 6 milliards que ça coûte, c'est-à-dire
25:4510 milliards d'euros en plus,
25:47chers amis, en plus. C'est ça,
25:49le problème des retraites. Et si on ne le pose pas,
25:51de manière, mais allez,
25:53frontale, on n'a plus les moyens de continuer
25:55à penser que la répartition seule
25:57peut assurer le niveau des retraites.
25:59– Mais je pense qu'il faut faire aussi un peu de pédagogie.
26:01Je vois une auditrice qui me dit, mais non, on cotise individuellement.
26:03Mais non, Marie, vous ne cotisez pas
26:05individuellement, vous cotisez
26:07avec vos cotisations d'aujourd'hui,
26:09payez les retraités d'aujourd'hui.
26:11Et vous serez, en tant que retraité,
26:13payé par ceux qui travaillent aujourd'hui.
26:15À Seine, les écologistes, eux, sont pour
26:17la propagation de cette réforme des retraites.
26:19– Exactement, parce que d'abord,
26:21ce régime-là n'était pas
26:23aux dernières nouvelles déficitaires.
26:25Et ensuite, il existe des moyens
26:27d'aller alimenter.
26:29Et si on doit revoir notre modèle
26:31de système par répartition,
26:33c'était ce qu'avait proposé
26:35M. Emmanuel Macron
26:37il y a quelques années.
26:39– La retraite par points.
26:41– Par points, ce qui, à nos yeux, était profondément injuste.
26:43Et pour les carrières
26:45les plus compliquées, les plus difficiles,
26:47les métiers les moins favorisés,
26:49ces personnes-là se retrouvaient avec
26:51des retraites encore moins valorisantes
26:53que ce qu'elles sont aujourd'hui.
26:55– C'est ce que met sur la table Bayrou.
26:57Sa ministre du Travail a fait cette déclaration.
26:59Évidemment, c'est des éléments de langage
27:01bien combinés, mais on va revoir
27:03la question des carrières des femmes, des carrières pénibles,
27:05voire des seniors dans l'entreprise.
27:07Ces trois points essentiels, me semble-t-il,
27:09de la réforme des retraites.
27:11Mais je peux me permettre de vous poser une question.
27:13Je comprends bien votre point de vue, très bien, il est respectable.
27:15Mais comment vous sauvez le système par répartition ?
27:17– Non mais là, aujourd'hui...
27:19– Non mais comment vous le sauvez ?
27:21C'est-à-dire, comment vous payez les retraités ?
27:23Si vous avez un autre système, je suis preneur.
27:25– Comment on paye ?
27:27– D'abord, il faut régler le problème
27:29du chômage et des cotisants, ça c'est une réalité.
27:31Deuxièmement, aujourd'hui,
27:33cette part qui est réservée,
27:35ce régime qui n'est pas déficitaire,
27:37on ne voit pas pourquoi il faudrait
27:39l'arrêter tout de suite, brutalement,
27:41et changer de modèle en laissant
27:43sur le carreau des milliers de personnes.
27:45En tout cas, il faut se donner le temps
27:47d'aller vers un modèle différent,
27:49mais ce temps-là, on l'a, pour pouvoir le penser.
27:51– Allez-y.
27:53– Je trouve ça intéressant, parce que typiquement,
27:55dans le programme du Nouveau Front Populaire,
27:57lorsqu'il y avait cette idée de revenir à 60 ans,
27:59il n'y avait aucune discrimination
28:01entre les plus aisés,
28:03ceux qui avaient des carrières dans les bureaux,
28:05et ceux qui avaient des carrières longues.
28:07Ce qui est important, c'est de discriminer
28:09les carrières en fonction de ceux qui ont été
28:11le plus exposés à des métiers difficiles,
28:13mais avoir des mesures comme ça,
28:15qui font exploser le système.
28:17Franchement, il n'y a pas un jeune dans mon entourage
28:19qui pense qu'il va toucher
28:21les cotisations que nous donnent les simulations.
28:23C'est complètement impensable.
28:25Et je termine juste pour réévoquer
28:27l'augmentation de 2,2% des retraites.
28:31Mais allez aujourd'hui vous balader
28:33avec les actifs qui ont mon âge,
28:35je vous assure qu'une augmentation de 2,2%
28:37serait la bienvenue pour bien d'entre eux.
28:39On ne se rend pas compte,
28:41et ça pour moi c'est aussi une bombe
28:43à fragmentation démocratique,
28:45du sentiment que peuvent avoir les jeunes
28:47d'avoir un niveau bien inférieur
28:49à celui qu'ont les retraités aujourd'hui.
28:51– Juste très rapidement,
28:53moi j'entends ce que vous dites,
28:55mais vous avez dit un mot
28:57qui m'a fait bondir,
28:59nous avons les moyens d'alimenter.
29:01Je suis gêné par ce mot
29:03parce qu'en fait j'ai l'impression
29:05qu'on va encore mettre superfusion,
29:07là où depuis ça fait 30 ans que j'entends.
29:09– Les auditeurs disent,
29:11attaquez-vous à la fraude fiscale,
29:13attaquez-vous à l'évaluation fiscale.
29:15– Valérie, on vient de dire,
29:17pour ceux qui nous ont entendu,
29:19qu'il faut lutter contre la corruption
29:21et au passage la corruption n'est pas qu'à l'étranger,
29:23c'est bien qu'on en a débattu à multiples reprises,
29:25mais ça ne va pas nous empêcher,
29:27il y a une réalité mathématique,
29:29et laissons place au fait,
29:31lorsque vous avez un nombre de cotisants
29:33qui est quasiment égal
29:35au nombre de retraités,
29:37moi je vais vous dire,
29:39il y a une chose qui me ravit à titre perso,
29:41mon père a 97 ans, il aura passé quasiment 40 ans
29:43à la retraite,
29:45ça veut dire que l'espérance de vie augmente
29:47et le coût,
29:49là le sujet est au-delà de nos retraites,
29:51mais l'espérance de vie augmentée,
29:53c'est une bonne chose pour nos vieux,
29:55entre guillemets,
29:57pour nous-mêmes, pour notre société,
29:59sauf qu'il y a un coût,
30:01et il faut se demander non pas d'alimenter
30:03ou mettre sous perfusion,
30:05c'est véritablement repenser le modèle.
30:07Dernier point, je suis d'accord sur le fait que
30:09dans certaines fonctions,
30:11on ne peut pas dire aux gens,
30:13vous partez à retraite à 60 ans,
30:15moi je comprends que celui qui est sur les chantiers
30:17à longueur de journée,
30:19ça n'est pas tolérable d'imaginer...
30:21– J'imagine bien que vous le défendiez aujourd'hui,
30:23certains de vos amis l'étaient contre.
30:25– C'est peut-être la première fois
30:27que vous m'entendez, mais je n'ai jamais
30:29varié là-dessus, c'est un message
30:31que j'ai toujours tenu,
30:33il est normal que les plus fragiles soient mieux protégés
30:35dans une société égalitaire.
30:37– Petite pause et on se retrouve dans un instant
30:39avec vous pour évoquer
30:41la mémoire
30:43de Charlie Hebdo, qu'est-ce qu'être
30:45Charlie aujourd'hui ?
30:47– C'est André Bercoff
30:49et je vous souhaite une merveilleuse année
30:512025 sur Sud Radio.
30:53– 10h midi,
30:55mettez-vous d'accord, Valérie Expert.
30:57– Qu'est-ce qu'être Charlie aujourd'hui ?
30:5910 ans après l'attentat, les Français se disent
31:01plus que jamais attachés à la liberté d'expression,
31:03Charlie Hebdo qui
31:05publie aujourd'hui un numéro spécial
31:07d'une quarantaine de pages,
31:09publie un sondage dans lequel
31:11il dit que
31:13les Français soutiennent
31:15plus que jamais la liberté d'expression.
31:17Oui,
31:19c'est ce qu'ils disent, est-ce que dans les faits
31:21c'est la réalité ? 62% soutiennent
31:23la liberté de la presse, c'est pas beaucoup
31:25finalement, 62%, je trouve que
31:27c'est pas énorme,
31:2976% des Français estiment que la liberté...
31:31– Peut-être parce qu'ils ont l'impression que la question
31:33est biaisée, ils ont peut-être l'impression que la presse n'est pas
31:35toujours libre. – Oui,
31:3776% des Français estiment que la liberté
31:39d'expression est un droit fondamental
31:41et que la liberté de caricature en fait partie
31:43entre 58% lors de la précédente
31:45enquête menée par la Sofres.
31:47Qu'est-ce qu'il reste de Charlie Hebdo
31:49aujourd'hui ?
31:51Vous, vous étiez jeune, très jeune à l'époque.
31:53– Il avait 8 ans.
31:55– Merci Eric,
31:57je connaissais pas Charlie Hebdo
31:59quand c'était arrivé, j'ai découvert
32:01Charlie Hebdo, j'avais 17 ans, objectivement
32:03c'est pas parti des médias
32:05dont je connaissais l'existence.
32:07– Il y avait à la Maison Renegie, on lisait pas Charlie Hebdo.
32:09– Non, c'était pas du tout,
32:11en plus j'étais à Saint-Dominique,
32:13donc on voit bien que les blagues répétées
32:15sur l'écureuil ne faisaient pas
32:17office de
32:19favori pour
32:21les foyers d'honneur.
32:23Ceci étant dit, qu'est-ce qu'il reste de Charlie Hebdo ?
32:25Je pense que toute notre génération a été marquée
32:27par
32:29ce firmament
32:31du droit du blasphème et du droit de rire
32:33de Dieu en fait, qui fondamentalement
32:35et comme le disait
32:37Jean-Claude tout à l'heure, est une singularité
32:39française dans son expression
32:41et aujourd'hui,
32:43finalement, on remarque
32:45que le combat est toujours d'actualité.
32:47Je vais donner un exemple qui pour moi est très significatif.
32:49Quand
32:51Aymeric Caron
32:53s'adresse à Sophia Aram dans les termes
32:55avec lesquels il s'est adressé à Sophia Aram,
32:57vient remettre en cause sa qualité
32:59de poil à gratter, tout simplement
33:01d'humoriste,
33:03en lui faisant porter
33:05toute la culpabilité
33:07d'un présumé génocide qui aurait lieu en Israël.
33:09En fait, on se rend compte que finalement,
33:11l'art de rire
33:13est toujours remis en question.
33:15Et donc, finalement,
33:17le combat demeure plus présent que jamais.
33:19On remarque que,
33:21comme vous le disiez, l'esprit Charlie,
33:23souvenons-nous de ces millions
33:25de Français qui se sont rassemblés pour la place de la République.
33:27Aujourd'hui,
33:29est-ce qu'il y aurait ce même élan ? J'en suis certain.
33:31Mais, cette majorité
33:33silencieuse en fait,
33:35qui existe dans le pays et qui continue d'exister,
33:37finalement, s'efface
33:39un peu plus au profit des minorités
33:41qui toujours ont un discours
33:43très vraiment
33:45de complaisance vis-à-vis
33:47d'un certain nombre de comportements.
33:4932% des jeunes de moins de 35 ans soutiennent
33:51qu'on ne peut pas dire et caricaturer
33:53n'importe quoi.
33:55Sous couvert de liberté d'expression
33:57contre 21% des 35-64 ans.
33:59Donc, il y a une vraie fracture.
34:01Jean-Claude.
34:03Je pense que là où il y a une incompréhension,
34:05on peut dire,
34:07on peut avoir l'opinion suivant laquelle
34:09on défendrait
34:11le fait qu'on ne peut pas rire de Dieu
34:13ou rire de... OK. Mais à ce moment-là,
34:15nous avons des institutions.
34:17Vous avez des tribunaux. C'est cela aussi
34:19qu'on ne peut pas prendre des armes
34:21pour aller tuer quelqu'un avec qui on n'est pas
34:23d'accord. Je pense que c'est ça, parce que
34:25oui, la liberté d'expression
34:27elle a une limite, elle se joue devant
34:29les tribunaux, elle se joue
34:31devant la religion. Et il y a eu des procès
34:33contre Charlie Hebdo de la part de l'église catholique.
34:35Mais pas seulement.
34:37Il y a des procès en diffamation,
34:39il y a des procès en injure publique, etc.
34:41Dans une société, notre société
34:43dit que lorsque vous
34:45sentez que x ou y
34:47est allé trop loin, eh bien,
34:49il y a aussi des recours et il faut
34:51que l'on accepte que le recours
34:53ne peut pas être je fais ma loi
34:55tout seul dans mon coin où je décide
34:57de la sanction. Non, c'est
34:59cela que je conteste
35:01fermement. Et c'est là-dessus que nous
35:03devons être forts. Nous ne devons
35:05rien céder là-dessus.
35:07On ne peut pas comprendre. Moi, je vais vous dire
35:09je ne peux pas comprendre.
35:11Ça veut dire quoi ? Ça veut dire que le
35:13oui mais, je ne l'accepte pas.
35:15Le oui machin, mais
35:17il faut bien un peu comprendre. Ça justifie
35:19un peu ses comportements. C'est là où
35:21moi, je dis non
35:23au oui mais. Vous en pensez quoi ?
35:25Vous disiez les 18-35 ans
35:27Moi, j'atteins
35:29les 35 ans.
35:31La question
35:33pour moi, elle est simple. Rien ne justifie
35:35ce qui a pu se passer
35:37à l'endroit de nos amis
35:39de Charlie Hebdo.
35:41Ne rajoutez pas de mais.
35:43Et de toutes les victimes du terrorisme
35:45en France. Et je n'ai
35:47jamais compris d'ailleurs les débats
35:49qui pouvaient y avoir sur la ligne éditoriale
35:51du journal parce que je trouve que
35:53Charlie Hebdo
35:55c'est une offre
35:57aux journalistes qui existe
35:59qui a le mérite et qui a aujourd'hui
36:01j'ai envie de dire encore plus, le devoir d'exister.
36:03Et je
36:05pour moi, je suis
36:07catégorique là-dessus. Il n'y a pas de
36:09oui mais à
36:11ce type de choses. Pour moi, c'est
36:13la liberté d'expression, la liberté de la presse
36:15et pour moi, un principe
36:17fondamental auquel on doit s'approcher.
36:19Mais comment vous comprenez ce oui mais de cette
36:21nouvelle génération ?
36:23Qu'on ne peut pas
36:25caricaturer, qu'on ne peut pas dire
36:27n'importe quoi sous la liberté.
36:29Vous avez raison.
36:31Il disait tout à l'heure quelque chose d'important
36:33c'est que reste-t-il de l'esprit Charlie ?
36:35Je pense que nos institutions, nos politiques
36:37notre démocratie
36:39n'est pas une démocratie figée.
36:41Elle est vivante.
36:43Et quand nos politiques se donnent
36:45des libertés ou
36:47ne réaffirment plus un certain nombre de valeurs
36:49et de règles, effectivement
36:51d'autres personnes et des générations moins anciennes
36:53se donnent peut-être le droit de les remettre
36:55en question parce qu'à un moment donné, on a été
36:57faibles à certains endroits.
36:59En revanche, il ne faut pas non plus se raconter d'histoire.
37:01Les médias se sont
37:03pour certains radicalisés.
37:05La parole politique aujourd'hui
37:07ne s'exprime pas toujours en responsabilité
37:09et ont tendance à aussi s'exprimer dans une certaine
37:11violence à l'égard de minorités
37:13ou à l'égard de gens sans se soucier
37:15réellement de l'impact que ça peut avoir
37:17et de la portée des choses. Et aujourd'hui
37:19savoir qu'une partie de notre société
37:21peut encore, sur une troisième
37:23et quasi quatrième génération
37:25se sentir un peu moins français
37:27ou avoir etc.
37:29Ça n'a rien à voir avec le débat de Charlie Hebdo, je le dis tout de suite.
37:31Mais c'est peut-être aussi le climat
37:33de la société en lui-même qui a changé.
37:35Il y a le climat, mais Valérie
37:37vient de poser une question à laquelle je veux bien répondre.
37:39Elle a dit, qu'est-ce qu'on fait ?
37:41La première des choses à ces 32%
37:43de jeunes qui disent
37:45qu'ils ne comprennent pas qu'on puisse caricaturer,
37:47je leur réponds ceci.
37:49Vous avez le droit
37:51de penser comme cela.
37:53Vous avez ce droit-là.
37:55Mais il faut savoir que chez nous,
37:57dans ce pays, quand on
37:59estime qu'on a été insulté,
38:01quand on estime
38:03qu'on est violenté, il y a
38:05des institutions, il y a des recours,
38:07il y a des voies de droit.
38:09Je ne pourrais pas vous dire autre chose,
38:11c'est l'état de droit à toutes.
38:13Alors après que les politiques, les journalistes,
38:15évidemment on peut étendre, mais sur cette question
38:17et je pourrais décliner sur d'autres,
38:19c'est exactement la réponse qu'il faut apporter.
38:21Oui vous avez le droit,
38:23et si vous estimez que vous êtes bafoué dans votre honneur,
38:25dans votre dignité,
38:27eh bien vous poursuivez en justice.
38:29Je reboucle avec ma première
38:31intervention tout à l'heure sur la laïcité.
38:33Défendre l'esprit Charlie,
38:35rendre hommage
38:37aux victimes de cet assassinat
38:39chez Charlie Hebdo,
38:41c'est solidifier
38:43la laïcité.
38:45En réalité, si on cède sur
38:47cet esprit qui est un droit,
38:49le droit au blasphème est un droit reconnu,
38:51on enfonce un peu plus
38:53la laïcité dans un pays qui est
38:55multi-fracturé,
38:57socialement,
38:59économiquement, de manière
39:01communautaire par certains
39:03membres du NFP.
39:05Quand on n'est pas capable de qualifier
39:07le Hamas
39:09de terroriste, ça pose quand même
39:11un problème, parce que dans ces cas-là,
39:13les assassins de Charlie Hebdo, on les qualifie
39:15comment ? De vengeurs masqués
39:17et de vertus religieuses.
39:19Mais je vais être honnête avec vous,
39:21il y avait des unes de Charlie Hebdo qui m'ont choqué.
39:23Moi je suis chrétien, il y a des unes de Charlie Hebdo
39:25qui m'ont choqué. Quand on voyait le pape
39:27à genoux,
39:29tout le scandale autour de l'église,
39:31de la pédophilie,
39:33je me disais comment est-ce qu'on peut
39:35faire ça ? Mais d'abord deux choses,
39:37c'est que jamais j'ai remis en cause la possibilité
39:39de le faire, et puis deuxièmement, la plus importante,
39:41jamais, je ne suis pas un intégriste
39:43évidemment, il y a des
39:45musulmans tranquilles, mais non mais non seulement
39:47l'interdire, mais d'aller tuer les gens
39:49qui ont fait ça, jamais.
39:51J'aurais bien voulu en débattre avec Charbes,
39:53vous voyez ça, ça m'aurait intéressé.
39:55D'accord, la liberté
39:57d'expression, d'accord, mais jusque-là,
39:59est-ce que vous savez que vous blessez des gens ?
40:01Et ils m'auraient répondu de manière intelligente,
40:03en me disant mais on le fait pour toutes les religions.
40:05Et c'est un droit reconnu en France.
40:07Je voudrais redire ce qu'on disait
40:09avec Marie Cabrette, c'est-à-dire que la religion représentait
40:11une infime partie des unes
40:13de Charbier, c'était beaucoup
40:15plus politique qu'autre chose.
40:17Mais oubliez-vous d'Harakiri, parce qu'on parle
40:19de tisans comme ça, avec le professeur Chiron,
40:21alors là c'était encore un show.
40:23Et je dis bien, moi je suis sur votre même
40:25ligne, puisque je suis catholique pratiquant,
40:27je dis, même si un certain
40:29nombre de unes m'ont choqué, m'ont
40:31violenté, pour autant,
40:33il ne me serait jamais venu à l'idée
40:35de prendre un pistolet
40:37ou ne serait-ce que de penser
40:39qu'on devrait les tuer, même en pensant
40:41ça ne me viendrait pas à l'idée.
40:43Il y a un manque de tolérance, il y a un manque
40:45de second degré
40:47aujourd'hui, c'est-à-dire de comprendre, d'ailleurs
40:49cette une de Charlie Hebdo que je vois défiler
40:51avec Mahomet qui dit
40:53c'est dur d'être aimé par des cons, par
40:55cabus, il y a cette phrase avant qui est
40:57Mahomet débordé par les intégristes.
40:59C'est-à-dire qu'il ne dit pas, ça a été interprété
41:01comme tous les musulmans sont des cons, c'est pas ce
41:03qu'il dit, il dit il est débordé par les intégristes
41:05par ceux qui parlent en son nom et qui
41:07manipulent et il fait
41:09cette différence et cette distinction.
41:11Vous avez des intégristes juifs, bien sûr
41:13bien sûr mais encore une fois
41:15Ils ont encore tué personne pour l'instant
41:17enfin aujourd'hui
41:19dans le XXe siècle
41:21ce que je veux dire c'est que là
41:23on a basculé dans une barbarie qu'on ne pensait pas
41:25imaginable au pays du
41:27voie terrestre, c'est ça ?
41:29Je pense qu'il y a deux niveaux aussi
41:31d'analyse qui peuvent être
41:33ajoutés. Le premier c'est
41:35qu'on a souvent été dans un discours
41:37de conciliation
41:39non pas de compassion mais d'explication
41:41des comportements terroristes
41:43or comme le démontrait
41:45très bien Hugo Micheron
41:47dans son bouquin les djihadistes
41:49djihadisme français où il faisait un peu
41:51l'autopsie finalement de la manière
41:53dont s'organisaient les cellules
41:55djihadistes qui ont conduit
41:57aux attentats
41:59le fait social, le fait économique
42:01n'explique pas tout
42:03et déjà sortir de ce discours
42:05c'est parce qu'il y a eu
42:07telles conditions
42:09économico-sociales
42:11qu'a pu se créer ce comportement là
42:13déjà c'est réaffirmer
42:15que rien ne saura expliquer
42:17jamais un tel niveau de violence
42:19à l'endroit de journalistes
42:21ou de quiconque
42:23Est-ce qu'on a manqué de fermeté ?
42:25Est-ce qu'on a manqué aussi
42:27d'y laisser
42:29cet islamisme
42:31je dis bien islamisme
42:33infiltré
42:35ce que disait Florence Bergeau-Blaquer ce matin
42:37le 7 janvier 2015 et le 13 novembre 2015
42:39ce qui s'est passé c'est la concrétisation
42:41d'un travail au long cours
42:43qui a duré des décennies
42:45et typiquement
42:47de personnalités qui étaient dans des groupuscules
42:49algériens qui sont venues s'implanter
42:51dans des zones très situées sur le territoire
42:53et je vous invite vraiment
42:55chers auditeurs à pouvoir
42:57faire lecture du djihadisme français
42:59parce qu'il analyse très bien finalement
43:01comment ces réseaux ont pu prospérer
43:03au long cours sans une action
43:05publique très ferme
43:07et finalement parce qu'à l'époque
43:09il n'envisageait aucune
43:11forme de violence mais était dans la conviction
43:13des esprits seulement
43:15a pu permettre
43:17le départ ensuite au châme
43:19d'un nombre de djihadistes très important
43:21qui aujourd'hui maintenant
43:23c'est le défi qu'on va devoir raconter
43:25quand on abandonne
43:27alors ça va être très ringard
43:29ce que je vais dire mais je l'assume
43:31quand on abandonne l'explication
43:33et le récit du
43:35roman national dans un pays
43:37quand on dit l'histoire de ce pays n'est pas belle
43:39la colonisation, les machins, les trucs
43:41pétains et qu'on met tout ça de côté
43:43de manière volontaire ou involontaire
43:45vous ne faites plus rêver les jeunes générations
43:47alors peut-être qu'on les faisait rêver sur des
43:49légendes mais peu importe il y avait un
43:51corpus historique
43:53et bien les jeunes qui sont et on a tous été
43:55jeunes et vous serez un jour vieux
43:57on a tous été jeunes mais ces jeunes là ils cherchent
43:59de l'aventure, ils cherchent des repères
44:01ils cherchent à s'accrocher sur des choses
44:03ce qui est déplorable et qui est peut-être présent
44:05dans ce livre que je n'ai pas lu c'est que pour un certain
44:07nombre d'esprits légers
44:09voire dérangés, l'aventure
44:11c'était le djihadisme
44:13alors on va en redire un mot dans un instant
44:15petite pause
44:17Sud Radio c'est votre opinion qui compte
44:19Merci à Sud Radio pour l'attention
44:21que vous portez au sport, c'est super, continuez
44:23Sud Radio, parlons vrai
44:29On continue de débattre
44:31et c'est vrai qu'on évoquait les frères
44:33Kouachi qui étaient des garçons
44:35éduqués, qui avaient été
44:37à l'école, qui ont fait du théâtre, qui ont travaillé
44:39qui n'étaient pas des gens
44:41qui venaient de quartiers défavorisés
44:43ça nous amène à parler de
44:45l'entrisme politique des frères musulmans
44:47dans leur projet politique
44:49est-ce que vous qui travaillez
44:51beaucoup avec ces jeunes dans les quartiers
44:53vous sentez cette influence
44:55d'un islam politique, je parle bien d'un islam politique
44:57Il y a une
44:59conscientisation politique dans nos quartiers
45:01qui est due pas
45:03du fait uniquement des religieux
45:05mais aussi du politique
45:07qui souvent
45:09arrive et vient sur le terrain religieux
45:11pour essayer aussi d'interpréter
45:13la religion de l'autre, il y a ce phénomène là
45:15et donc un certain nombre d'imams
45:17aujourd'hui se sentent le devoir de faire
45:19de la politique dans leur prêche
45:21du vendredi. Je considère
45:23que ça ne devrait pas être un lieu
45:25pour lequel on parle forcément politique
45:27mais je pense que
45:29nos religieux en France, ben oui, se mêlent aussi
45:31de politique et souvent la politique
45:33se mêle d'eux. En revanche, je crois
45:35que si on revient aux histoires
45:37Quel religieux se mêle de politique ?
45:39Parce qu'il y a une polémique autour du
45:41recteur de la mosquée de Paris
45:43qui, pour le coup
45:45et c'est ce que dit Florence Bergeau-Blaclair
45:47je ne sais pas si on a le temps de l'écouter
45:49se mêle de politique, ce que ne font pas
45:51forcément les autres religieux. Écoutez ce qu'elle
45:53disait ce matin chez Jean-Jacques Bourdin.
45:55Dans le même temps, les frères se sont aussi attaqués
45:57aux structures religieuses.
45:59Par exemple, la mosquée de Paris
46:01a été très violemment attaquée
46:03dans les années 90-90
46:05avant qu'elles se soumettent aux frères musulmans
46:07aujourd'hui, elle est placée
46:09sous leur influence.
46:11La grande mosquée de Paris est sous l'influence
46:13des frères musulmans.
46:15Non mais ça ce sont
46:17des affirmations scandaleuses.
46:19Vous voulez que je vous lise le communiqué
46:21hier du grand...
46:23Moi je n'ai pas suivi toute la polémique. En revanche
46:25je connais les travaux de la grande mosquée de Paris
46:27je sais aussi que ce sont des gens qui ont accueilli
46:29un certain nombre d'initiatives
46:31puisqu'on est à l'heure
46:33de parler de l'oeuvre
46:35aussi de ce qu'a pu
46:37librement produire Charlie Hebdo
46:39et que
46:41aujourd'hui ils ont reçu
46:43la jeune polémiste
46:45qui elle aussi
46:47s'est faite menacer
46:49Mila. Je pense qu'ils ont été
46:51dans des initiatives ouvertes
46:53souvent où ils ont accueilli
46:55que ce soit des autorités, des colloques
46:57des réunions. Donc résumer l'activité
46:59de la grande mosquée de Paris
47:01qui a souvent montré leur ouverture
47:03leurs travaux éclairés etc
47:05à ce genre de polémiques
47:07et d'affirmations. Je trouve que là aussi
47:09ce n'est pas participer
47:11d'un débat apaisant dans une société normale
47:13qui aimerait comprendre l'autre et faire
47:15l'effort de discuter avec ces autorités.
47:17Comment vous jugez les propos du
47:19recteur de la mosquée qui dit ce week-end sur
47:21CNews un obscur blogueur a lancé
47:23de graves accusations en affirmant que notre
47:25institution cherchait à distribuer la France
47:27l'ancien ambassadeur de France connu pour
47:29son hostilité aveugle contre le pays
47:31où il fut en fonction et était invité pour atteindre
47:33un discours similaire. Je veux dire, il rentre dans un
47:35discours politique, c'est le communiqué
47:37il est dans un discours politique.
47:39Je ne vais pas citer, parce que
47:41je pense qu'on n'en a pas le temps, mais d'autres
47:43clergés, la religion musulmane
47:45n'en a pas.
47:47Ils se sont déjà fendus de communiqués
47:49de presse où ils faisaient des allusions politiques
47:51j'en connais certains venant moi-même d'une ville
47:53à Marseille.
47:55Je ne vais pas citer mais c'est déjà arrivé.
47:57Je pense vraiment que sur ce coup-là
47:59il y a encore une fois
48:01les commentaires
48:03de plateau qui s'expriment
48:05là où je vous le dis encore une fois
48:07la majorité des responsables politiques de droite
48:09et de gauche connaissent, fréquentent
48:11la grande mosquée de Paris. Ils vont
48:13et discutent avec le recteur de la mosquée de Paris
48:15toutes les autorités françaises
48:17et les plus hautes autorités du pays
48:19donc laisser dire ce genre de choses c'est de la provocation
48:21et à un moment donné
48:23il est vrai que nous ne sommes pas structurés par des clergés
48:25et que peut-être que le recteur
48:27de la mosquée se sentit obligé
48:29de faire un communiqué de presse qui peut
48:31paraître un peu violent
48:33mais je pense qu'il se devait peut-être de répondre aussi
48:35puisqu'il a été mis à mal et attaqué sur des valeurs
48:37assez fondamentales.
48:39– Eric, un mot sur Bruno Retailleau qui veut interdire
48:41le port du voile à l'université
48:43et pour les accompagnatrices de sorties scolaires
48:45ce sont des sujets qui reviennent régulièrement
48:47mais on peut le mettre en parallèle, le fait
48:49qu'il fasse cette déclaration aujourd'hui
48:51n'est pas anodin non plus.
48:53– Non ce n'est pas anodin, là il forme un binôme
48:55avec Gérald Darmanin
48:59qui est à l'épreuve des faits
49:01mais c'est vrai que le discours a changé, c'est rare quand même
49:03c'est rare quand même, là c'est du constat encore
49:05même si je peux vous donner mon avis sur le sujet
49:07vous le connaissez sans doute, c'est rare qu'on ait
49:09un ministre de la justice et un ministre de l'intérieur
49:11qui dans leurs déclarations et dans leurs premiers actes
49:13marchent d'un même pas
49:15parce qu'en général c'est toujours comme ça
49:17la justice est plutôt à gauche
49:19et le ministère de l'intérieur est perçu comme
49:21celui de la répression et de la droite
49:23et bien en général, et Macron l'a fait
49:25sans arrêt, vous nommez quelqu'un de gauche
49:27à la justice et puis quelqu'un de droite à l'intérieur
49:29là on est sur
49:31un équilibre assez, d'ailleurs ils s'exposent
49:33tous les deux, vous avez vu les photos sur les réseaux sociaux
49:35– Pour vous ce n'est pas un acte de fracturation
49:37de la société que de s'attaquer
49:39aux personnes accompagnatrices dans les écoles
49:41porteuses de voile, qui ne font de mal
49:43à personne et qui viennent en aide, souvent
49:45de manière volontaire – Alors qui viennent en aide
49:47et bénévole, vous avez raison, mais moi
49:49je vais vous dire, dans l'état de fracturation dans laquelle
49:51est la société française, je pense qu'il ne faut
49:53pas faire reculer d'un pouce
49:55la laïcité, pas d'un pouce, surtout
49:57à l'école de la république, surtout à l'école
49:59de la république – A quoi est-ce que ça met à mal
50:01le bande à voile la laïcité, les valeurs et les règles de la laïcité
50:03– Mais parce que en réalité
50:05en réalité, écoutez
50:07Jean-Luc Mélenchon qui est sans doute quelqu'un que vous adorez
50:09il n'a pas eu toujours la même position
50:11sur le voile, vous vous souvenez, il faisait
50:13des déclarations où il disait, le voile
50:15est un signe d'asservissement de la femme
50:17depuis il a basculé dans autre chose
50:19moi je considère, eu égard
50:21au respect qu'on doit aux femmes
50:23qui se battent en Iran ou en Afghanistan
50:25et qu'on oblige à porter des voiles ou des burqas
50:27je pense que
50:29la laïcité française ne doit pas se permettre
50:31le moindre, la moindre incartade
50:33– On n'aura pas le temps
50:35on n'aura pas le temps de faire ce débat
50:37on n'aura pas le temps de faire ce débat
50:39mais en tout cas, aucun tweet de Jean-Luc Mélenchon
50:41sur ce qui concerne Charlie Hebdo, et c'est bien dommage
50:43merci à vous, on se retrouve
50:45demain. Très bonne journée.

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