Mettez vous d'accord avec Alexandra Szpiner, Kevin Bossuet, , Mehdy Raïche et Remi Branco
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NewsTranscription
00:00Aujourd'hui avec Alexandra Spiner, enseignante et déléguée spéciale en charge du décrochage scolaire à la région Île-de-France.
00:07Bonjour, Kévin Jossuet, professeur d'histoire en Seine-Saint-Denis, Mehdi Raïch, vous êtes analyste politique, et Rémi Branco.
00:16Bonjour, vice-président du département du Lot, et vous avez publié « Loin des villes, loin du cœur » aux éditions de l'Aube.
00:22On va revenir sur ce qui se passe aux États-Unis. Ne soyez pas faibles, ne soyez pas stupides.
00:27Donald Trump reste inflexible sur les droits de douane. La tempête est en train de s'apaiser sur les bourses mondiales, mais l'inquiétude demeure.
00:37Un sujet important, les Français lisent de moins en moins. On a deux enseignants avec nous qui vont nous raconter ce qu'ils constatent.
00:44C'est une enquête à lire dans le Figaro aujourd'hui. Dérive sectaire également, c'est un des sujets du jour, avec la santé particulièrement touchée.
00:54On va revenir sur tous ces sujets avec vous. On commence avec vos coups de cœur et vos coups de gueule. Mehdi, on commence avec vous.
01:02Je voulais faire un coup de gueule sur les oubliés silencieux de la République, notamment les personnes handicapées.
01:10J'ai échangé avec une amie ce week-end qui souffre d'un handicap depuis sa naissance. Elle n'a pas de rotule, donc elle a un handicap lourd.
01:19Chaque année, elle doit renouveler pour chacun de ses genoux une rotule électronique de 10 000 euros, sans compter le coût de l'entretien.
01:27C'est 1 500 euros pour les caches. En plus de ça, il faut compter 5 000 euros, au minimum entre 2 et 5 000 euros pour un fauteuil confortable.
01:34Elle me disait que ça pouvait encore aller puisqu'elle a ses parents, mais il y a aussi toute la problématique de la précarité pour les personnes handicapées,
01:41qu'on ne voit pas, puisque c'est aussi un handicap institutionnel. Tous les ans, elle doit refaire une démarche pour lui dire ce que vos jambes repoussaient.
01:48C'est un vrai sujet. Il y a toute cette administration derrière, même si je peux comprendre qu'il faut s'intéresser à mettre en place un organisme qui s'occupe de ça.
01:57Je voulais pousser un gros coup de gueule parce que ces personnes-là, on ne les entend pas, on ne les entend jamais.
02:02Ce sont véritablement des oubliés. J'estime que la grandeur d'une nation se vérifiait aussi à la manière dont elles traitent ces personnes les plus fragiles.
02:10Aujourd'hui, ce sont des personnes qu'on ne voit pas. Elles sont totalement invisibilisées.
02:14Pour moi, c'est un sujet de fond et c'est un sujet qui touche des personnes qui, elles, sont véritablement dans la précarité.
02:18Il y avait la maman de la petite Louise également, qui avait écrit un livre qui avait beaucoup marqué, qui est une petite fille atteinte de trisomie,
02:25et qui racontait que chaque année, elle devait retourner pour redemander des aides et prouver que sa fille était toujours trisomique.
02:36Ce qui est peu totalement lunaire.
02:39Et la semaine dernière, il y a une personne en situation de handicap qui tweetait merci pour la hausse des aides pour le handicap.
02:47C'était 5 euros, je crois. C'est 5 euros d'augmentation ou 7 euros pour les personnes en situation de handicap.
02:53Par exemple, un autre sujet qui a plusieurs fois été abordé ici dans l'émission, c'est l'ASE ou l'enfance.
03:00Les enfants, ça devrait être la première priorité de la nation.
03:05Et quand vous passez par l'ASE, c'est horrible.
03:11Tous ces sujets-là sont invisibles.
03:15Généralement, il y a toujours une question, par exemple, pour le Téléthon.
03:19On se dit très bien, il y a un côté un peu bonne conscience derrière qui me dérange, même si c'est fabuleux comme initiative.
03:24Mais il y a ce sujet-là qui n'est pas assez traité politiquement.
03:28Dans le flux médiatique, dans le flux d'analyse quotidienne politique, ce sont des sujets qu'on n'entend pas assez.
03:33Et ces personnes-là, on ne les voit pas.
03:36Je reviens les voir sur les plateaux qui parlent aussi de leur handicap.
03:39Ça me chagrine.
03:41Et le fait qu'elle m'en ait parlé comme ça, spontanément, en me disant que ça peut encore aller.
03:45On ne s'imagine pas la précarité de ce que ça peut être quand tu es tout seul, les personnes toutes seules qui sont handicapées.
03:50Elles sont précarisées par leur handicap, elles sont précarisées par leur situation.
03:54Et ensuite, il y a une précarité institutionnelle qui se met en place.
03:57Oui, c'est très juste.
03:59Et ce sont d'ailleurs les personnes les plus discriminées à l'emploi, selon les études.
04:04Discrimination dont on ne parle jamais.
04:06Dont on ne parle jamais.
04:08J'ai un trou de mémoire.
04:10Cet universitaire qui fait des études régulièrement sur les discriminations à l'emploi
04:16montrait que ne serait-ce que de dire qu'on a un bras difficilement mobile, c'est rédhibitoire.
04:24Plus que la religion, plus que l'origine, plus que l'origine géographique, etc.
04:31Le handicap est ce qui est le plus pénalisant.
04:37Vous avez raison d'en parler.
04:39Je partage ce constat que ce genre de sujet est traité sous l'angle de la générosité.
04:44Comme si c'était le rôle des associations de notre générosité individuelle
04:48de pallier à l'absence de solidarité de l'Etat et de notre système social.
04:52C'est ce qui est le plus choquant.
04:54Parce que finalement, on devient habitué à ça.
04:56On s'habitue à ce que ce soit réglé autrement.
04:58Et finalement, les associations font leur travail.
05:01Les uns et les autres se débrouillent avec leurs familles, avec leurs amis.
05:04Avec un réseau de débrouilles parfois.
05:06Et on lui met place de l'Etat.
05:08Et là, il faut qu'on ait cette prise de conscience-là.
05:10Qu'on a fait certaines choses.
05:12Mais maintenant, il faut qu'on rentre dans le dur des choses.
05:15Et l'accès à l'emploi, c'est la priorité.
05:17L'accès au déplacement et à l'emploi, c'est sans doute aujourd'hui la plus grande priorité.
05:21L'autre jour, j'étais dans un lycée avec une classe de seconde.
05:25Et l'heure que j'ai passée avec eux était justement consacrée au handicap.
05:32Et on s'est aperçu en réalité que dans les lectures destinées aux jeunes publics,
05:37le handicap est soit traité effectivement sous l'aspect de « il faut être généreux, il faut être bienveillant avec les handicapés ».
05:47Mais jamais banalisé.
05:49C'est-à-dire qu'on n'a jamais un copain handicapé dont le handicap n'est pas le signe distinctif.
05:58Et ça, je trouve que c'est terrible en réalité.
06:01Et tous étaient assez choqués de cela.
06:03Et ça a été le résultat de nos échanges, de se dire « Mais au fond, pourquoi ? »
06:07C'est pas tout simplement banalisé.
06:09Regardez maintenant.
06:10Et c'est heureux dans les bandes dessinées, dans les films.
06:14On a des personnes de couleur, des personnes asiatiques.
06:20Toutes les religions y sont nommées.
06:22Mais le handicap est complètement invisibilisé.
06:25C'est un sujet qui n'est pas traité.
06:27On va marquer une pause.
06:29Je vous donnerai la parole parce que c'est un sujet important.
06:31On a beaucoup de personnes en situation de handicap qui nous écoutent en ce moment
06:36et qui nous racontent le dénuement dans lequel ils se retrouvent parfois.
06:40A tout de suite.
07:01On va revenir sur la chute des marchés boursiers qui a l'air de se stabiliser.
07:14Donald Trump qui reste inflexible.
07:17« Ne soyez pas faibles, ne soyez pas stupides. »
07:19Les Français qui lisent de moins en moins.
07:21Les dérives sectaires avec le rapport de la Mivilude.
07:24Tout le monde se gargarise entre guillemets de la Mivilude
07:28mais qui a été complètement...
07:30Je me souviens de l'époque de Georges Fenech où il y avait une réelle structure
07:34et elle a été complètement vidée de sa substance.
07:37Donc on s'inquiète des dérives sectaires.
07:39Sauf qu'on n'a pas anticipé ce qui est en train de se passer.
07:42Bref, beaucoup de sujets encore une fois avec vous.
07:45Juste un mot peut-être sur le handicap.
07:47Je parlais de Jean-François Amadieu qui régulièrement vient sur les plateaux
07:50pour parler justement d'études sur le handicap.
07:53Beaucoup de réactions de nos auditeurs aussi
07:55qui nous disent que les personnes âgées sont aussi souvent très discriminées.
08:00Je vois Marie-Thérèse qui dit qu'ils ne veulent même plus de nous
08:03dans les locations d'appartements à louer à l'année quand on est âgé.
08:07Et sur le handicap, effectivement, c'est un sujet dont on parle assez peu.
08:12Bien sûr. Surtout la situation des enfants handicapés.
08:15Moi je le vois dans le milieu scolaire.
08:17Alors il y a plus d'enfants handicapés insérés dans un milieu ordinaire.
08:21C'est certain. On prend plus en compte cela.
08:23Mais il faut voir les conditions.
08:25Je veux dire, moi par exemple, j'ai dans mon établissement l'ascenseur qui est toujours en panne.
08:29J'ai déjà vu des élèves attendre devant l'ascenseur
08:32qu'on vienne finalement leur ouvrir parce qu'ils ne pouvaient plus circuler.
08:35Imaginez l'humiliation sur le gamin qui est dans ces conditions même
08:40quand on doit faire certains dossiers notamment pour demander une aide, une AESH.
08:44C'est extrêmement compliqué même pour avoir un ordinateur.
08:47Souvent ce sont des mois de galère.
08:49Il y a tout ce qui est handicap invisible.
08:51Et nous on voit tous les élèves qui ont des problèmes de dyslexie,
08:54qui n'arrivent pas à déchiffrer, etc.
08:56Ce n'est pas pris en compte ou alors très mal.
08:58Les enseignants ont évidemment des formations.
09:01Mais des formations qui ne sont souvent pas à la hauteur.
09:04Et on se bute également à une réticence du corps enseignant
09:07qui parfois considère qu'il n'est pas formé pour cela
09:09et qu'il ne peut pas faire non plus s'adapter à chaque élève.
09:12Donc il y a beaucoup à faire en effet à ce niveau.
09:14Alors ça se fait de plus en plus.
09:16Mais je pense qu'il faut d'abord changer les mentalités
09:18et partir du principe qu'un handicap,
09:20il ne faut pas voir ça sous la forme d'une discrimination,
09:23sous la forme d'une différence.
09:25Mais voir ça comme quelque chose de normal.
09:27Et normaliser la chose.
09:29Et banaliser la chose.
09:31Et considérer que les gens handicapés sont des gens normaux.
09:34C'est 17 euros d'augmentation le 1er avril
09:37pour l'aide adulte handicapé.
09:39Le premier seuil de pauvreté.
09:4117 euros.
09:43Vous vous rendez compte ?
09:45C'est ce que je disais pour le fauteuil roulant.
09:4717 euros pour l'entrée de gamme.
09:49Mais ce n'est absolument pas confortable.
09:51Pour en avoir un correct, c'est 5000 euros.
09:53Alors il va y avoir la gratuité normalement.
09:55Mais pour quel fauteuil ?
09:57Pour des entrées de gamme.
09:59Pour des entrées de gamme.
10:01J'ai vu quand même qu'il y avait une jeune femme,
10:03Mayanne, qui est porteuse de Trisomie
10:06et qui participe à Danse avec les Stars
10:08et qui semble être favorite.
10:10Oui, qui a donné un petit truc en plus.
10:12Ce genre de film, c'est à souligner.
10:17Rémi, c'est un coup de cœur.
10:19Oui, c'est un coup de cœur pour la proposition
10:21de loi de lutte contre les déserts médicaux
10:23qui est portée de façon transpartisane
10:25mais par le député socialiste de Mayanne,
10:27Guillaume Garraud.
10:29Ça fait 3 ans que Guillaume prêche dans le désert
10:31de l'Assemblée nationale pour faire passer cette loi.
10:33En revanche, dans la campagne,
10:35il fait le tour des villes de préfecture,
10:37de sous-préfecture, etc.
10:39Et il fait le plein.
10:41À Cahors, c'était plusieurs centaines de personnes
10:43qui étaient venues le voir il y a 3 ans chez moi
10:45et il y a une angoisse énorme qui parcourt le pays.
10:47Alors bien sûr, il y a moins de médecins partout dans le pays
10:49mais je peux vous dire que dans les campagnes,
10:51ça a des conséquences énormes.
10:53C'est l'angoisse.
10:55Quand vous êtes dépendant des autres pour vous déplacer,
10:57vous avez par exemple dans le Lot une commune sur deux
10:59qui n'a pas de médecin,
11:01c'est-à-dire que vous êtes dépendant des autres
11:03pour pouvoir aller vous soigner, avoir un accès aux soins.
11:05Mettez-vous à la place d'un maire d'un village
11:07quand le dernier médecin s'en va.
11:09Ça veut dire que la pharmacie va partir,
11:11que les infirmiers vont partir, que les kinés vont partir.
11:13Et il faut la traiter.
11:15Guillaume Garot propose cette loi qui est une première étape
11:17avec un peu de régulation.
11:19Parce qu'il y a des gens très intelligents, il y a 40 ans,
11:21qui ont fait voter le numerus clausus en pensant que ça allait limiter
11:23le nombre de médecins et que ça allait résorber le trou de la sécu.
11:25Limiter le nombre de médecins, je vous confirme,
11:27ça a marché. Résorber le trou de la sécu, pas du tout.
11:29Donc aujourd'hui, on sait qu'on a 10 ans
11:31pour reformer des médecins.
11:33Et pendant ce temps-là, il va falloir un peu de régulation
11:35comme pour les pharmaciens, comme pour les enseignants,
11:37comme pour les gendarmes.
11:39Ça ne fait pas toujours plaisir à entendre pour les médecins.
11:41Là, c'est une première étape. On n'en demande pas beaucoup.
11:43Si on ne franchit pas cette étape au Sénat
11:45dans quelques semaines, moi je vous le dis,
11:47il y aura des cas de non-assistance à personnes en danger
11:49dans les campagnes. Et on rejoint ce qu'on disait précédemment
11:51chez les personnes les plus fragiles, les personnes âgées
11:53et parfois les personnes handicapées.
11:55Donc on a absolument besoin de faire passer cette loi.
11:57Donc c'est un vrai coup de cœur pour une fois qu'une loi
11:59est vraiment utile, vraiment urgente. On y va.
12:01Il faut voir aussi,
12:03parfois, les médecins étrangers,
12:05c'est pas du racisme,
12:07ni des homophobies, mais des médecins qui viennent
12:09dans les campagnes, qui ne parlent pas français
12:13et puis des médecins de mauvaise qualité.
12:15Pour preuve, ce matin, j'ai discuté
12:17avec quelqu'un de ma famille qui me disait
12:19« le médecin n'a pas voulu me faire faire une prise 80 ans ».
12:21Le médecin m'a dit « non, c'est pas la peine de faire
12:23une prise de sang, ça fait deux ans que vous avez fait la précédente,
12:25ça va aller ». Je vous jure que c'est vrai.
12:27Donc si je m'écoutais,
12:29j'appellerais le médecin pour l'engueuler
12:31mais la personne m'a dit « non, non, il ne faut surtout pas le faire
12:33parce que je n'ai pas d'autres médecins ».
12:35Pour être plus positif, je peux vous dire que nous, dans le Lot,
12:37il y a cette roumaine excellente qui s'est installée
12:39et qui a un matériel dernier cri
12:41entre Douaille et Sauzé.
12:43Je peux vous dire que les Lotois, ils en sont très contents,
12:45ils l'attendent et elle est hyper pro
12:47et pour nous, c'est un soulagement incroyable.
12:49– Ma mère a eu un médecin roumain
12:51dans sa campagne qui lui prescrivait
12:5310 boîtes de Deliprane.
12:55– Des bourreux ou des bons médecins.
12:57– Mais qui ne parlaient pas français, c'est surtout ça.
13:01– Il y a un sujet sur…
13:03parce qu'en fait, la médecine en France,
13:05elle est prescrite d'une certaine manière
13:07alors que dans d'autres pays, ils n'ont pas forcément cette même culture.
13:09Par exemple, la culture du médicament,
13:11dans les pays de l'Est,
13:13on vous donne souvent…
13:15– L'aspirine.
13:17– On vous donne beaucoup de cachetons pour connaître pas mal d'Ukrainiens
13:19et donc on vous donne beaucoup de médicaments
13:21alors qu'en France, on est beaucoup plus dans un accompagnement.
13:23Il y a un côté beaucoup plus humain, on va chercher à comprendre,
13:25pas forcément tout de suite à médicaliser
13:27mais il y a une prise en charge qui est assez différente.
13:29Donc la question des médicaments, derrière,
13:31c'est aussi une manière de faire la médecine.
13:33– Oui, bien sûr. Et qu'est-ce qu'on entend par régulation ?
13:35C'est forcer les médecins à s'installer quelque part ?
13:37– Pour l'instant, non. On n'en est même pas à ça.
13:39On leur dit de ne pas s'installer là où il y a déjà suffisamment de médecins.
13:41Vous voyez, c'est vraiment la première étape.
13:43– En fait, ils font ce qu'ils veulent.
13:45Être médecin, ce sont des études compliquées,
13:47ça demande beaucoup d'investissement
13:49et moi je comprends aussi que quand on est un jeune médecin de 35 ans,
13:51on n'a pas forcément envie d'aller au fin fond des Ardennes
13:53ou au fin fond de la Creuse
13:55parce qu'il y a une désertification,
13:57parce qu'il n'y a aucune activité culturelle,
13:59parce que ça sent la mort tout simplement.
14:01Et moi qui suis originaire des Ardennes,
14:03je peux vous dire que quand je reviens dans les Ardennes,
14:05j'ai qu'une envie, c'est de fuir.
14:07Par exemple, autour de Vosy, en effet,
14:09les urgences ne sont ouvertes que la journée,
14:11il n'y a rien la nuit,
14:13il y a de moins en moins de médecins traitants,
14:15de moins en moins de dentistes où il faut attendre 4 ou 5 mois
14:17et il y a des médecins qui viennent,
14:19qui parfois voient en effet la qualité de vie,
14:21c'est quelque chose qui n'est pas possible.
14:23Donc derrière cette question, il y a aussi l'envie de revitaliser ces territoires-là
14:25et c'est comme ça qu'on attira également des médecins.
14:27Mais forcer les médecins qui font déjà des études compliquées,
14:29j'ai plein d'amis médecins qui font des études de médecine,
14:31je ne pense pas que les forcer ce soit...
14:33Alors premièrement, là on ne les force pas,
14:35on leur dit de ne pas aller là où il y a déjà suffisamment de médecins,
14:37ce n'est pas énorme.
14:39Et deuxièmement, vous parlez des médecins,
14:41mais nos gendarmes, nos enseignants,
14:43moi j'ai des lotois dans ma famille qui sont partis enseigner
14:45en Seine-Saint-Denis près de chez vous,
14:47ils n'ont pas choisi je pense d'aller en Seine-Saint-Denis.
14:49Donc à un moment donné, il y a une histoire de service public.
14:51Les études de médecine dont vous parlez,
14:53elles ont été quand même financées par nos impôts.
14:55C'est la puissance publique qui paie les études,
14:57qui sont longues, qui coûtent à l'État.
14:59Donc moi, je ne veux pas dire par là qu'il faut forcer
15:01à tout prix à aller à l'autre bout de la France,
15:03mais qu'il y ait au moins une régulation,
15:05là pour dire qu'on n'en voit pas de médecins là où il y en a suffisamment.
15:07Et deuxièmement, dans une seconde étape,
15:09moi je serais favorable à dire, à l'échelle d'une région.
15:11Dire voilà, à un moment donné dans votre carrière,
15:13pas forcément au tout début,
15:15lorsque vous le souhaiterez,
15:17vous donnerez peut-être trois ans de votre vie professionnelle
15:19pour aller dans un coin de votre région
15:21où on a besoin de médecins.
15:23Moi, ça ne me choque pas.
15:25– Oui, enfin sauf que les médecins ne sont pas fonctionnaires.
15:27Les médecins ce sont des professions libérales.
15:29– Mais ça, ça ne peut pas réguler la sécurité sociale.
15:31– Ah oui, non, mais moi j'estime qu'ils peuvent s'installer là où ils veulent.
15:33Voilà, c'est tout, je suis attaché à la liberté.
15:35– Et donc vous abandonnez complètement des territoires ?
15:37– Pardon ? – Vous abandonnez complètement vos Ardennes ?
15:39– Je ne me moque pas des territoires.
15:41Il y a peut-être d'autres solutions à trouver.
15:43Revitaliser en effet ces territoires-là
15:45et faire en sorte que ça redevienne attractif
15:47et qu'on arrête de s'en prendre aux médecins, etc.
15:49Moi, je n'aime pas l'idée en fait.
15:51C'est un truc très socialiste, très marxiste.
15:53– Moi, je ne suis ni socialiste ni marxiste.
15:55– Tu n'as jamais compris.
15:57– Je crois que tout le monde l'a bien compris.
15:59En revanche, moi, je trouve que c'est une très heureuse initiative
16:03parce que je constate tous les jours l'inégalité des Français face à la santé.
16:09Et pour moi, c'est insoutenable de se dire
16:11que selon le territoire dans lequel vous vivez,
16:13vous serez bien soignés ou pas.
16:15Et que des médecins donnent quelques années aux Français,
16:21aux services publics, moi, ça ne me choque pas.
16:25Et puis pourquoi pas, dans les Ardennes, faire un vrai travail
16:29pour que les jeunes là-bas, une fois qu'ils ont fait leurs études,
16:33s'engagent à faire 2-3 années sur place pour rendre service
16:39et puis rendre ce que la France leur a donné aussi.
16:41À un moment, on est enseignant, on est gendarme,
16:43on est infirmière, on est médecin.
16:45C'est aussi parce qu'on a le bien public au cœur.
16:49Et il faut, à un moment, assumer ses responsabilités.
16:53– Et tout ça pour valoriser.
16:55– Mais il y aurait beaucoup de choses à revoir
16:57quand on voit qu'on n'arrive plus à trouver de rendez-vous de dermatophores.
16:59– Non mais c'est un peu…
17:01– Sauf pour faire des injections de Botox ou d'acide hyaluronique,
17:03c'est scandaleux.
17:05– Pour un dentiste.
17:07– Nous devenons un pays de pistons.
17:09Maintenant, si vous voulez être soigné,
17:11il faut avoir des relations et avoir des pistons.
17:13– Et avoir de l'argent.
17:15– Pas forcément de l'argent, mais surtout des pistons.
17:17– Et donc ça veut dire que les plus fragiles,
17:19socialement, sont les plus exposés.
17:21– C'est insupportable.
17:23– Moi, je ne peux pas m'y résoudre.
17:25– Bon, je suis d'accord.
17:27– Il faut se prendre le problème à bras-le-corps
17:29et je trouve que c'est un début de solution.
17:31Et Dieu sait que je suis attachée à la liberté,
17:33mais à un moment, on est face à quelque chose qui est inexorable.
17:39On s'aperçoit bien que là, on ne peut plus continuer comme ça.
17:41– Allez, et je rappelle que tous les samedis à 20h30,
17:45Sud Radio propose une émission autour du handicap
17:47avec Anthony Martin-Smith.
17:49C'est assez rare pour être signalé.
17:53Bravo à Sud Radio et bravo à lui d'être là
17:57et de parler de façon assez positive du handicap.
18:01On se retrouve dans un instant,
18:03on va parler de la lecture chez les jeunes français
18:07et de l'effondrement du niveau de lecture.
18:09A tout de suite.
18:11– Parlons vrai.
18:13– Sud Radio.
18:15– Un magasin limité à 6 produits par foyer.
18:17Détails sur carrefour.fr.
18:19Pour votre santé, bougez plus.
18:21– Sud Radio, le 10h30.
18:23Mettez-vous d'accord. Valérie Expert.
18:25– Et nous continuons avec vos coups de cœur
18:27et vos coups de gueule qui sont évidemment liés à l'actualité.
18:29Avant de parler de l'effondrement du niveau de lecture en France,
18:33aussi bien chez les adultes que chez les enfants.
18:35Kévin, vous vouliez vous parler un peu de politique.
18:39C'est votre coup de gueule.
18:41– Je suis estomaqué de voir l'effondrement du niveau de nos politiques.
18:45Et je l'ai encore vu dimanche, donc il y a le rassemblement national.
18:47– Ça peut rejoindre la lecture aussi.
18:49– Je suis d'accord avec vous.
18:51On l'a vu dimanche.
18:53Le rassemblement national organise un espèce de meeting en plein air
18:57pour dire que les juges rouges ont rendu inéligible Marine Le Pen.
19:01Je suis en partie d'accord avec ça et je pense que c'est honteux.
19:03Bref, passons.
19:05Et vous avez de l'autre côté, évidemment, l'extrême gauche
19:07qui organise son meeting,
19:09nous raconte que l'État de droit est menacé,
19:11que le racisme est dans nos rues,
19:13qu'il faut lutter contre l'extrême droite.
19:15Il y avait quatre péquenots dans la rue,
19:17c'était parfaitement ridicule.
19:19Et le pire, c'est que le jour même,
19:21vous avez un meeting de Gabriel Attal,
19:23pourtant j'aime beaucoup Gabriel Attal,
19:25mais qui a complètement divagué,
19:27qui nous raconte qu'on est dans une internationale réactionnaire,
19:29une internationale Trumpisme,
19:31que l'État de droit sera remis en cause.
19:33Il pointe du doigt ce brave Bruno Retailleau
19:35qui ose parler des juges rouges,
19:37alors que le même Gabriel Attal
19:39a quand même appelé au second tour
19:41des élections législatives
19:43à battre l'URN,
19:45même en mettant un bulletin LFI,
19:47c'est-à-dire des gens qui alimentent l'antisémitisme,
19:49qui sont dans la sédition,
19:51des gens qui mettent des cibles
19:53dans le dos des gens,
19:55des journalistes, des enseignants,
19:57de plein de gens.
19:59Et ce type vient nous raconter
20:01que c'est lui qui incarne le camp du bien,
20:03et qu'il faut le suivre,
20:05et qu'il incarne le nouveau monde,
20:07alors que c'est finalement l'ancien monde.
20:09Et de l'autre côté, vous avez des Français
20:11qui en ont marre de voir ces petites billes
20:13politiciennes qui ont envie
20:15qu'on traite les problèmes d'insécurité,
20:17de pouvoir d'achat, d'immigration,
20:19et vous avez un personnel politique
20:21qui n'est absolument pas au niveau.
20:23Moi, dimanche soir, j'ai été dégoûté
20:25de la politique, j'ai des amis qui m'ont dit
20:27« Mais qu'est-ce que c'est que ces gens ?
20:29Ils n'ont certainement pas au niveau,
20:31ils parlent à des journalistes, ils ne parlent même plus à des électeurs,
20:33ils parlent à des militants, ils ne parlent même plus
20:35aux vrais gens, et on se retrouve dans une situation
20:37où les gens n'ont plus envie d'aller voter,
20:39et moi le premier, pourtant je m'intéresse
20:41un peu à la politique, et je me dis que c'est
20:43désastreux au niveau démocratique.
20:45Donc voilà un petit peu la situation,
20:47et c'est déplorable.
20:49– Mais je crois que les flops des deux manifs...
20:51– Ah mais j'ai rien dit !
20:53– Il y avait un peu plus de monde chez Gabriel Attal,
20:55c'est sûr préparé.
20:57J'ai trouvé effectivement,
20:59c'était un dimanche triste pour la politique.
21:01D'abord, on avait
21:03la manifestation
21:05éléphiste, où
21:07vous aviez des drapeaux palestiniens
21:09qui fleurissaient à chaque coin du cortège,
21:11alors que
21:13à Gaza,
21:15on commence à avoir des manifestations
21:17des Gazaouis
21:19contre le Hamas.
21:21Déconnexion totale. Nous avions
21:23Gabriel Attal qui reprend les codes
21:25couleurs, les codes gestuels
21:27de Macron
21:29du début
21:31de l'espérance,
21:33et puis on avait Marine Le Pen
21:35qui nous expliquait que
21:37tout ça était
21:39complètement surréaliste
21:41en réalité. – Oui, d'accord.
21:43– On avait le sentiment que
21:45ces gens-là n'habitent pas le même pays
21:47que nous.
21:49Complètement une déconnexion totale.
21:51Et j'ai trouvé
21:53ça assez triste, en fait.
21:55Triste pour la classe politique,
21:57triste pour les Français,
21:59triste pour eux aussi.
22:01Vous savez, on décrit tout le temps la parole politique,
22:03les hommes
22:05et les femmes politiques sont souvent décriés,
22:07mais ce genre de manifestation,
22:09il contribue tellement. Comment voulez-vous reprocher
22:11aux Français
22:13de nous critiquer
22:15et de ne plus avoir confiance en nous,
22:17quand on voit ça ? C'est vrai que dimanche,
22:19vous avez un concentré d'à peu près
22:21tout ce qu'on déteste en politique.
22:23– C'est vrai que moi j'étais ce dimanche
22:25au fin fond des Landes avec Boris Vallaud,
22:27dans le cadre d'un congrès du Parti Socialiste,
22:29c'est encore des choses qui existent.
22:31On était à Montfort-en-Chalosse,
22:33on voyait 1200 habitants au fin fond
22:35de la Chalosse dans les Landes. Je peux vous dire
22:37que les sujets de discussion, c'était pas la manifestation
22:39Place Vauban, c'était pas la manifestation anti-racisme,
22:41même si le racisme choque tout le monde,
22:43mais c'était qu'est-ce qu'on peut demain faire la gauche
22:45contre les désirs médicaux,
22:47qu'est-ce qu'on peut faire la gauche pour l'agriculture,
22:49parce que la gauche ça fait quelques années
22:51qu'elle n'en parle plus beaucoup,
22:53qu'est-ce qu'on fait pour les allés à domicile,
22:55pour tous ces métiers du soin, toutes ces femmes
22:57qui bossent et qui n'arrivent plus à la fin du mois
22:59à s'y retrouver. – Des gens qui bossent
23:01et qui n'ont pas de logement…
23:03– Toutes ces mêmes personnes ont des enjeux d'insécurité,
23:05de la même façon elles peuvent être choquées
23:07et elles le sont, elles ont raison par les actes
23:09de racisme et d'antisémitisme, mais aujourd'hui
23:11si elles se réunissent dans les Landes
23:13pour une réunion politique un dimanche midi,
23:15c'est pas certain, et elles avaient juste envie
23:17d'avoir des réponses sur ces sujets.
23:19Moi je parle pour ma paroisse, si la gauche aujourd'hui
23:21ne défend pas ces sujets, ne parle pas de ces sujets
23:23qui intéressent vraiment les gens, on va dans le mur.
23:25– Oui mais pourquoi aussi, peut-être parce que
23:27le parti socialiste est complètement soumis
23:29à la France insoumise, qui a un discours
23:31pour le coup anti-sionisme qui n'a que le fauné
23:33de l'antisémitisme, et je suis désolé
23:35des gens qui n'ont de cesse
23:37de ramener les gens à leurs religions,
23:39à leurs origines ethniques, etc.
23:41Pour moi ça s'appelle, c'est une forme de racisme
23:43et le fait que M. Faure, votre patron,
23:45s'est couché devant Jean-Luc Mélenchon
23:48et a craché sur la tombe de Jaurès,
23:50et a craché sur la tombe de Blum,
23:52en profanant l'héritage du parti socialiste,
23:55en faisant finalement une forme de pacte de la honte,
23:58je pense qu'il a enterré le parti socialiste.
24:00J'ai beaucoup d'estime pour le parti socialiste,
24:02j'ai pu parfois dans ma vie voter pour le parti socialiste,
24:05j'ai beaucoup d'amis qui votent encore socialiste
24:07mais qui n'ont plus envie de le faire,
24:09parce que cette soumission à l'extrême-gauche
24:11qui flirte avec l'antisémitisme,
24:13c'est juste une honte, c'est juste dégueulasse,
24:16et je pense que ça participe en effet
24:18à la remise en cause de notre démocratie.
24:21Alors là vous parlez d'un candidat
24:23qui a été candidat dissident contre la NUPES en 2022.
24:26Je parle de vous, je parle du parti socialiste.
24:28Si aujourd'hui je m'engage,
24:30c'est précisément parce que je veux qu'on tourne cette page.
24:33Très bien, mais il faut plus de gens comme vous.
24:35Kevin parle de démocratie,
24:37pour moi c'est le terme important.
24:39La démocratie c'est devenu un terme vaguement populiste.
24:42Quand vous écoutez ce qu'a dit Bardella ce week-end,
24:45c'est incantatoire.
24:47On ne sait même plus ce qu'il y a derrière ce terme.
24:49La démocratie est devenue un langage incantatoire.
24:52Et en fait ce qu'on observe pour moi,
24:54c'est juste trois populismes qui se font face,
24:56à droite, à gauche et au centre.
24:58Et c'est pour ça que les gens n'y croient plus,
25:00parce qu'au final on a l'impression
25:02d'être juste face à des agences de com,
25:04que des discours, que de la communication,
25:06il n'y a rien derrière, c'est que du cynisme politique.
25:09On est déçus parce qu'au fond on se dit
25:11mais il n'y a rien en fait.
25:13C'est l'art du vide.
25:15Qu'est-ce que ces gens-là vont changer à ma vie ?
25:18Rien.
25:20Et le pire quand même, c'est M. Cohn-Bendit
25:22qui nous a raconté
25:24que ce n'était pas au peuple de décider.
25:26Je pense que face à ce genre d'individus,
25:29la démocratie, ça va encore dire quelque chose,
25:31la souveraineté populaire, ça va encore dire quelque chose.
25:33Et je suis désolé pour revenir
25:35sur toute la séquence qu'on a vécue.
25:37Évidemment, Marine Le Pen n'est pas au-dessus des lois
25:39mais les juges ne sont pas non plus au-dessus
25:41de la souveraineté populaire.
25:42Et moi, l'inéligibilité me choque
25:44et ce n'est pas une remise en cause de l'état de droit,
25:46c'est juste simplement de dire que quelqu'un
25:48qui fait 37% dans les sondages ne doit pas être écarté,
25:50c'est au peuple de décider.
25:52Sur l'inéligibilité, je comprends le discours
25:54mais j'ai passé ta vie.
25:56Pour moi, elle mérite ses 5 ans
25:58mais il y a un problème qui est plus profond
26:00et qui rejoint ce sujet-là, c'est que le temps judiciaire
26:02n'est plus le temps démocratique.
26:04Quand ça a commencé à être jugé cette affaire-là,
26:06c'était il y a plus de 10 ans.
26:08Et au final, le fait qu'on donne la décision maintenant
26:10rend inévitablement la décision politique.
26:12Mais qui est retardé ?
26:14Oui mais attention, il y a un autre problème sur ce sujet-là.
26:16Ça, je suis d'accord.
26:18Le fait qu'il y ait des recours sans arrêt, ça c'est important.
26:20Par contre, c'est pas parce que vous avez le droit à des recours,
26:22ce qui est tout à fait normal et c'est le droit de la défense,
26:24que la procédure doit durer entre 10 et 12 ans.
26:26Ce n'est pas normal.
26:28Et au moment où la justice se transforme
26:30inévitablement en instance de régulation politique.
26:32Juste une petite remarque aussi rapide
26:34sur la politisation des juges.
26:36On a encore vu récemment Nicolas Sarkozy
26:38être condamné. Mais en fonction de quoi ?
26:40En fait, il n'y a pas de preuve de versement.
26:42On s'est basé sur des faisceaux d'indices
26:44ou sur des convictions des juges.
26:46Et les juges rouges, qui est donc M. Retailleau,
26:48c'est quand même la vérité.
26:50Il y a certains qui font de la politique.
26:52Et d'ailleurs, Oswald Baudot,
26:54qui a mis en avant, qui était
26:56à la tête du syndicat de la magistrature,
26:58l'a clairement formulé. Il faut prendre
27:00le parti des faibles contre les forts.
27:02Il n'y a pas des juges. Non, il y a un problème de partialité.
27:04Bon, on n'était pas au procès.
27:06Moi, je n'ai pas suivi tout le procès de Sarkozy.
27:08Moi, j'ai bien suivi parce que j'aime beaucoup Nicolas Sarkozy.
27:10J'ai suivi aussi.
27:12On se retrouve dans un instant.
27:14On va parler de la lecture.
27:16Les Français lisent de moins en moins.
27:18Et puis de l'aide sociale à l'enfance.
27:20Il y a un rapport absolument
27:22accablant qui est... Je vous encourage
27:24à aller regarder ce qu'il se raconte.
27:26C'est absolument terrifiant. On a l'air
27:28de découvrir la lune. Je rappelle que Zone Interdite
27:30a fait, il y a trois ans,
27:32une enquête qui était terrifiante.
27:34Il ne s'est rien passé depuis.
27:36Et là, on nous pond un rapport qui a dû faire
27:38travailler des dizaines de personnes
27:40pour constater qu'il y a de la prostitution,
27:42qu'on manque de personnel, qu'on embauche n'importe qui.
27:44Et c'est absolument sidérant.
27:46A tout de suite.
27:48Sud Radio. Parlons vrai.
27:50Sud Radio.
27:52Le 10h midi, mettez-vous d'accord.
27:54Valérie Exper.
27:56Beaucoup de sujets aujourd'hui. Beaucoup de sujets de société.
27:58Beaucoup de sujets qui montrent
28:00un certain nombre de dysfonctionnements.
28:02Alexandre Aspiner
28:04voulait y revenir. C'est fait partie des sujets
28:06que je souhaitais traiter aujourd'hui.
28:08Les Français lisent de moins en moins.
28:10Une étude du Centre
28:12National du Livre nous rappelle
28:14que la lecture dégringole
28:16chez les Français et que nous sommes
28:18complètement cannabilisés
28:20par les écrans.
28:22Il faut saluer évidemment
28:24des initiatives heureuses comme
28:26la dictée géante
28:28de Rachid Santaki,
28:30les petits champions de la lecture
28:32pour les élèves de CM1,
28:34CM2. Nous, à la région,
28:36on a de nombreuses initiatives
28:38pour favoriser la lecture
28:40et l'écriture.
28:42Mais c'est vrai que finalement,
28:44on s'aperçoit que d'année en année,
28:46la lecture décroche
28:48dans les passions des Français.
28:50Et on ne sait pas vraiment
28:52comment rattraper
28:54ce retard. Et moi, je trouve que c'est
28:56extrêmement inquiétant parce que
28:58finalement, tout ça aura pour conséquence
29:00une pensée raccourcie et simpliste
29:02avec des positions clivées
29:04sans nuances. C'est ça aussi
29:06le danger. Et une espèce de société
29:08du clash permanent plutôt qu'une
29:10société ouverte vers l'autre. Et je regrette
29:12que nous n'avons...
29:14Finalement, c'est notre échec collectif
29:16parce qu'on n'arrive pas à convaincre les jeunes
29:18et les moins jeunes, parce qu'on dit toujours
29:20les jeunes ne lisent pas. Mais finalement, on voit bien
29:22que les jeunes, toutes les générations,
29:24que nous n'arrivons pas à convaincre
29:26que la lecture, finalement,
29:28c'est la vie démultipliée.
29:30C'est la possibilité aussi d'enrichir
29:32son vocable.
29:34C'est la possibilité de vivre
29:36mille vies. C'est la possibilité
29:38d'accéder à d'autres cultures,
29:40d'autres raisonnements,
29:42d'autres visions du monde.
29:44Et finalement, c'est un échec.
29:46Alors, est-ce qu'il ne faut pas réinventer
29:48nos bibliothèques ?
29:50Alors, nous, on finance, évidemment,
29:52les médiathèques et les bibliothèques,
29:54mais on voit bien que ça ne suffit pas.
29:56Alors, que faire ? Est-ce qu'il faut
29:58des bibliothèques numériques ?
30:00Je pense que c'est une partie
30:02du problème.
30:04Il est expliqué que ce n'est pas la même chose de lire un livre
30:06physique.
30:08On ne peut pas,
30:10d'année en année, faire ce constat
30:12les Français ne lisent plus,
30:14les Français ne lisent plus. Bon, ok, maintenant,
30:16on a compris, on n'y arrive pas. Donc, essayons
30:18peut-être de nous réinventer,
30:20de trouver des solutions.
30:22Vous imaginez la société
30:24vers laquelle on va ?
30:26C'est-à-dire un appauvrissement. Moi, je vois bien,
30:28dans le décrochage scolaire,
30:30le premier
30:32signe de décrochage
30:34chez les jeunes, c'est quand, finalement,
30:36ils n'arrivent plus à appréhender
30:38ce qu'on essaie de leur apprendre
30:40et qu'ils n'arrivent plus à appréhender
30:42le monde dans lequel ils vivent.
30:44Ils n'arrivent plus à exprimer ce qu'ils veulent dire,
30:46ils n'arrivent plus à comprendre ce qu'on essaie de leur dire,
30:48ils ont un vocabulaire
30:50complètement restreint
30:52et ça déclenche aussi une espèce de colère
30:54et de rage quand on n'arrive pas à dire
30:56ce qu'on veut dire.
30:58C'est ce que raconte Alain Bentolila, un linguiste
31:00depuis des années, où il explique l'importance
31:02de l'apprentissage de la lecture
31:04en petites sections
31:06de très très tôt,
31:08que les enfants apprennent à lire et à écrire.
31:10Et il raconte, moi ça m'a toujours frappé,
31:12ce qu'il racontait un jour, il s'est trouvé dans un tribunal
31:14et où il a vu une juge
31:16s'adresser à un jeune homme
31:18qui avait volé des CD
31:20et avec toute son élocution,
31:22sa faconde,
31:24face à un jeune qui ne savait pas quoi dire
31:26et qui a voulu aller taper
31:28parce qu'il n'avait pas de réponse,
31:30il n'avait pas les mots pour exprimer.
31:32Et quand Bentolila vous dit que parfois,
31:34quand il va dans les écoles de CP
31:36et que des élèves ne savent pas ce que c'est que le mot
31:38salade,
31:40parce qu'ils ne comprennent même pas ce que c'est,
31:42c'est-à-dire qu'il y a un problème de compréhension
31:44des mots,
31:46parce qu'ils ne savent pas lire, mais ils ne comprennent pas
31:48non plus. Donc il y a un vrai problème.
31:50Mais en fait, la lecture, elle ajoute de la complexité
31:52au monde. Elle montre la complexité
31:54du monde.
31:56Et la complexité du monde fait peur, peut-être aussi.
31:58Mais aujourd'hui, on est dans l'immédiateté avec l'image,
32:00on est dans la rapidité.
32:02Pour moi, le rapport au papier, il est vital. C'est pour ça que j'ai un peu de mal
32:04avec le numérique, c'est très bien,
32:06c'est un super outil, il n'y a pas de soucis. Mais le rapport au papier,
32:08il est quand même très important.
32:10Le problème, en réalité, je crois que
32:12ce n'est pas tant le média, même si moi aussi,
32:14j'ai une préférence, évidemment, pour le livre, y compris physiquement.
32:16Le sujet, c'est la concentration.
32:18C'est qu'en fait, derrière l'écran, le sujet,
32:20c'est être capable d'être concentré
32:22plus de deux minutes pour un livre
32:24un peu plus, mais sur un même sujet.
32:26Parce que si vous passez d'un sujet à l'autre en
32:2830 secondes, vous ne retenez rien.
32:30Qu'est-ce que vous retenez quand vous avez scrollé pendant une heure ?
32:32Faites le test. Scrollez pendant une heure
32:34et dites-vous, qu'est-ce que j'ai retenu de cette heure ?
32:36Peut-être un sujet comme ça, un mini truc.
32:38La différence avec le livre, que ce soit
32:40sur une liseuse ou un livre physique,
32:42a fortiori, c'est que vous vous plongez,
32:44vous vous concentrez, vous rentrez dans un univers
32:46et il vous en reste forcément quelque chose.
32:48La culture, c'est ce qui reste quand on a tout oublié, c'est ça.
32:50C'est cette idée de se dire
32:52je me suis plongé dans une histoire, je me suis ouvert au monde
32:54et il m'en reste quelque chose qui va m'accompagner
32:56bien après la lecture. Qu'est-ce qui nous accompagne
32:58après une heure de scrolling ? Rien.
33:00Qu'est-ce que vous constatez, vous, dans vos classes,
33:02Kévin Bussuet ?
33:04Je constate que les jeunes
33:06lisent de moins en moins, je constate que les jeunes
33:08ont des troubles, en effet,
33:10de l'attention, c'est-à-dire qu'ils sont
33:12capables de faire 36 000 trucs
33:14en même temps, mais ils sont incapables de faire
33:16un truc sérieusement et à la fin
33:18vous avez raison, ils n'ont pas retenu grand-chose
33:20et c'est idéologique aussi.
33:22On a mis en place des collèges numériques,
33:24on a mis en place des tablettes,
33:26on a dit que les vieux manuels papier, ça appartenait
33:28à l'ancien monde et résultat, aujourd'hui
33:30on voit les conséquences et on est en train
33:32de revenir là-dessus. Et puis aussi un nivellement
33:34par le bas, qu'il faut aussi constater
33:36dans l'éducation nationale, où vous savez
33:38et c'est pas les programmes, c'est certains professeurs
33:40qui considèrent, que moi j'ai déjà
33:42entendu, que si certains élèves ont déjà lu une page
33:44c'est déjà pas mal et qu'on va pas leur en faire
33:46lire 3, 4, voire un livre entier
33:48c'est quelque chose qui n'est pas possible
33:50et la conséquence, vous l'avez très bien dit, c'est l'augmentation
33:52de la violence et vous l'avez très bien dit Valérie,
33:54qu'on n'a plus les mots pour s'exprimer,
33:56qu'on n'a plus les mots pour dire ce que l'on ressent,
33:58forcément, on tape,
34:00on frappe et en plus, on veut faire mal
34:02et c'est en effet l'un des problèmes
34:04de l'éducation nationale. Mais en même temps, moi aussi, je lis
34:06moins en moins. J'ai pas le temps.
34:08J'ai pas le temps, je prends mon portable,
34:10je prends un article ici, on m'envoie
34:12un morceau de livre ici. En fait, nous aussi, on est
34:14comme ça. C'est-à-dire que...
34:16C'est pas que l'éducation nationale,
34:18c'est l'éducation de tout cours. Parce que c'est quand même
34:20à la base les parents, qui régulent
34:22à la maison le temps des écrans...
34:24Vous avez des enfants Rémi ? Pas encore, mais...
34:26Vous verrez, quand vous aurez des enfants,
34:28on vit...
34:30C'est un combat.
34:32Vous pouvez être dans une maison pleine
34:34de livres, vous pouvez lire, avoir des enfants
34:36qui vont lire, petits,
34:38à l'adolescence et qui vont complètement
34:40arrêter. Après, il y a dans
34:42le Figaro, ils ont posé cette question
34:44faites-vous souvent les choses
34:46suivantes en même temps que vous lisez des livres ?
34:48Envoyez des messages 18%.
34:50C'est-à-dire que... Et après, il y a 10%
34:52qui vont sur les réseaux sociaux
34:54en même temps, qui regardent les vidéos...
34:56Je suis comme ça, moi.
34:58Je suis incapable de me concentrer
35:00sur un livre.
35:02Vous évoquiez le problème de la concentration.
35:04Je pense effectivement que c'est
35:06une des raisons
35:08majeures de l'effondrement
35:10de la lecture dans notre pays.
35:12Et parce qu'on va de plus en plus vers une espèce
35:14de société picoureuse, façon TikTok.
35:16On est d'accord
35:18là-dessus, mais même, c'est pas
35:20simplement dans la lecture. Regardez par exemple
35:22des gamins qui vont voir un match de foot.
35:24Ils sont censés quand même être complètement
35:26fascinés. Bah non, ils sont
35:28tous avec leur téléphone,
35:30complètement dévorés par leurs écrans.
35:32Mais oui, on est...
35:34On le fait nous-mêmes, par exemple, quand on regarde un film ou une série.
35:36En fait, on le fait, par exemple,
35:38en commentant avec ses amis, on est instinctivement
35:40sur son portable. C'est-à-dire qu'effectivement,
35:42quand vous parliez de l'intention,
35:44ce qui est dommageable,
35:46ce qui est même tragique au fond, c'est que
35:48on parlait tout à l'heure du monde politique, la baisse
35:50de qualité, du personnel politique. En fait,
35:52ce qu'on observe, c'est que l'esprit critique disparaît.
35:54Comme on ne travaille plus la faculté de conceptualisation
35:56des choses,
35:58on n'a plus cette capacité de raisonnement,
36:00ce qui est normalement introduit par la lecture,
36:02et inévitablement, le niveau baisse
36:04mécaniquement dans la société. Et sur le long terme,
36:06c'est un risque démocratique
36:08très important.
36:09Les députés eux-mêmes sont sur leur portable, dans l'hémicycle.
36:11Moi, ça me choque.
36:13Ça devrait être interdit.
36:15Cette étude nous révèle une autre chose
36:17qui me paraît aussi très inquiétante, c'est que
36:19il y a une autre
36:21forme de livre qui connaît un
36:23essor assez inquiétant,
36:25qui est la dark romance.
36:27Ce sont des romans dans lesquels
36:29les femmes et les hommes sont
36:31violés, violentés,
36:33tués, et apparemment,
36:35ça connaît un essor assez...
36:37Vous savez ce que dit mon libraire préféré,
36:39Gérard Collard, c'est que je préfère qu'il lise la dark romance,
36:41qu'il lise Marc Lévy, que rien.
36:43C'est-à-dire que ça nous amène...
36:45Même un manga ?
36:47On a beaucoup décrié les mangas, mais les mangas,
36:49c'est formidable !
36:51Parce que c'est quand même
36:53un moyen d'y aller.
36:55Mais même la dark romance,
36:57par exemple, il y a eu le succès de La Femme de Ménage,
36:59qui n'est pas un livre phénoménal,
37:01mais qui a cartonné.
37:03Ceux qui l'ont lu sont retournés en
37:05librairie en se demandant, qu'est-ce que je peux lire
37:07de pareil ? Donc le libraire,
37:09s'il fait son boulot, il l'emmène sur
37:11autre chose. Donc il vaut mieux lire
37:13de la merde, pardon de dire ça comme ça,
37:15que de ne rien lire.
37:17Et ce n'était pas mon avis avant, où j'étais
37:19un peu élitiste, mais je pense qu'il vaut mieux
37:21effectivement
37:23avoir un livre entre les mains qu'un écran.
37:25Alors, nous à la région, on a
37:27constaté deux choses qui fonctionnent bien,
37:29parce qu'il faut aussi parler des choses qui fonctionnent bien.
37:31On soutient beaucoup
37:33la création
37:35de clubs de lecture, je parle
37:37sous ton contrôle, Kévin, les clubs de lecture
37:39au sein des lycées.
37:41Et ça, ça fonctionne très bien,
37:43parce que quand ensemble on s'intéresse
37:45à un ouvrage, et qu'on peut échanger,
37:47qu'on peut en discuter,
37:49qu'un ouvrage doit être lu par
37:51plusieurs élèves,
37:53qui revient à la mode,
37:55et nous on essaie vraiment de porter
37:57cette idée-là, parce que c'est
37:59vraiment quelque chose de formidable. Je l'ai vu dans un
38:01lycée, où par exemple, on prenait
38:03un ouvrage de
38:05Balzac, et
38:07plusieurs élèves devaient lire un chapitre.
38:09Et ils reconstituaient
38:11l'ouvrage
38:13comme un espèce de puzzle, et ça devenait
38:15une espèce de jeu entre eux,
38:17et le chemin ludique vers
38:19la lecture, c'était vraiment bien.
38:21Et on a autre chose qui fonctionne pas mal,
38:23je sais pas si on est déjà venu dans ton lycée,
38:25mais on a des écrivains
38:27qui viennent faire des conférences
38:29et des lectures à haute voix,
38:31ou à voix haute,
38:33selon l'expression qu'on préfère,
38:35et ça, ça fonctionne bien, parce que quand on entend
38:37une histoire racontée,
38:39au fond comme quand on était petit,
38:41elle est vivante, on peut se l'approprier,
38:43on peut la toucher,
38:45on peut visualiser, et ça, c'est
38:47vraiment des chemins vers la lecture.
38:49D'accord, je suis tout à fait d'accord avec ça, et il y a autre chose aussi qui peut fonctionner
38:51et qui fonctionne, c'est les bibliobus.
38:53Faire en sorte qu'il y ait un camion
38:55avec des livres dedans, qui va dans le
38:57quartier, qui va dans le village,
38:59qui va dans la ville, et on amène finalement
39:01la culture aux élèves, parce qu'ils ne vont
39:03pas la chercher eux-mêmes, et ça, ça fonctionne.
39:05Moi, quand j'étais gamin,
39:07il y avait un bibliobus, j'habitais à la campagne,
39:09mais on allait tous prendre un livre ou deux, et on n'aurait pas
39:11la démarche de la bibliothèque.
39:13Mais vous n'avez pas de portable non plus.
39:15Mais aujourd'hui, vos élèves
39:17ne lisent pas.
39:19Ça dépend, ils lisent beaucoup de mangas,
39:21beaucoup de mangas, des livres, des romans,
39:23des choses comme ça, mais
39:25très peu ont développé le plaisir de la lecture,
39:27on est dans une société très utilitarie,
39:29si ça ne leur apporte pas quelque chose
39:31tout de suite, ça ne va pas.
39:33Il y a aussi un dernier élément, dans mes souvenirs
39:35que j'avais du collège et du lycée,
39:37c'est vrai que la manière dont
39:39ont été présentées la lecture, la littérature,
39:41en vrai, c'est barbant.
39:43Il y a quelque chose qui n'est pas
39:45animé.
39:47Ça dépend des profs.
39:49Ça compte beaucoup, parce que le rapport à la lecture,
39:51moi, mes parents n'étaient pas des grands lecteurs,
39:53j'ai commencé à aimer le goût de la lecture,
39:55à partir de 17-18 ans,
39:57c'est là que j'ai commencé à faire mon esprit critique,
39:59parce qu'en fait, j'ai des profs qui me disent
40:01« ça serait intéressant que tu lisses ça, par exemple ».
40:03Et si on avait davantage de professeurs
40:05qui étaient davantage au service des élèves
40:07plutôt que d'une idéologie, peut-être qu'on s'en porterait
40:09beaucoup mieux. Quand je vois la transmission,
40:11l'apprentissage de l'écriture inclusive,
40:13ou alors le choix de certains
40:15bouquins LGBT, machin, truc nus,
40:17enfin, les gamins, ils veulent juste une histoire normale
40:19avec des choses normales,
40:21c'est tout, il faut arrêter de faire de l'idéologie,
40:23parce que là, on est en train de dégoûter les gamins.
40:25Mais l'éducation nationale aussi, quand on voit parfois
40:27certains livres qui sont proposés dans les programmes,
40:29on peut s'interroger sur...
40:31Là, j'ai un devoir de réserve, mais pour les profs, là, je n'en ai pas.
40:33On marque une pause,
40:35on se retrouve dans un instant avec vous
40:37sur Sud Radio.
40:39Sud Radio, c'est vous qui donnez le ton.
40:41Merci Sud Radio, pour avoir dit un petit
40:43T dans les échanges, c'est vrai que c'est une radio libre.
40:45Sud Radio, parlons
40:47vrai. Sud Radio, le 10h
40:49midi, mettez-vous d'accord.
40:51Valérie Expert.
40:53Soisy, qu'elle nous dit, dans mon temps,
40:55il y avait des magazines, Le Pèlerin, La Veillée des Chaumières,
40:57La Vie en BD, il y avait nous deux, les enfants
40:59avaient aussi leur presse hebdomadaire.
41:01Voilà.
41:03Mais ça continue, le journal
41:05de Mickey, ça fonctionne
41:07très bien.
41:09Oui, absolument.
41:11Je crois qu'on parle quand même de la myvilude,
41:13des dénonciations,
41:15des alertes
41:17sur les emprises sectaires, deux fois
41:19plus de signalements en
41:21dix ans. Je rappelle que la myvilude
41:23a été quand même bien, bien
41:25vidé de sa substance
41:27et pourtant, on a besoin de cette
41:29vigilance sur les sectes.
41:31La myvilude donc, qui est la mission
41:33de lutte interministérielle
41:35contre l'emprise sectaire.
41:37Les personnes les plus
41:39victimes de ces
41:41emprises sont les malades du cancer,
41:43tout ce qui touche la santé.
41:45Et c'est vrai, quand on va sur les réseaux
41:47et qu'on voit le nombre de tarés
41:49qui vous proposent, j'ai envoyé hier à
41:51Juliette qui travaillait avec moi, une nana qui vous
41:53dit, avec ce galet magique,
41:55vous renvoyez les mauvaises ondes vers la personne
41:57qui vous les envoie. C'est-à-dire qu'il y a une détresse,
41:59ça rejoint aussi l'histoire des déserts médicaux
42:01et de la solitude.
42:03C'est-à-dire que tout ce qui est, et quand
42:05vous vous baladez en ville, dans les villes
42:07de province, etc., et que vous voyez le nombre
42:09de thérapeutes, de trucs
42:11qui ne correspondent à rien,
42:13c'est extrêmement inquiétant.
42:15Donc c'est ce qu'on appelle des médecines douces
42:17complémentaires, alternatives
42:19et c'est
42:21très inquiétant. C'est très inquiétant mais
42:23il y a aussi ce phénomène, moi, que je trouve très
42:25inquiétant et qui rejoint ce que vous
42:27dites à l'instant, c'est que, par
42:29exemple, le Roro 957
42:31sur Facebook, qui explique qu'on
42:33peut soigner le cancer du pancréas
42:35en mangeant
42:37du céleri le matin
42:39en se mettant sur un pied,
42:41ça parle à autant de valeur
42:43que le professeur en cancérologie.
42:45C'est ça aussi le sujet.
42:47C'est ça qui est terrible.
42:49Il y a une remise en question du réel.
42:51Je suis d'accord, mais pour
42:53en dire là-dessus, je pense que la période Covid
42:55a eu beaucoup de conséquences aussi sur la crédibilité
42:57des médecins qui se sont
42:59écharpés sur les plateaux de télé
43:01et qui ont dit tout et n'importe quoi.
43:03Absolument. Et la politisation
43:05de la médecine aussi avec des médias
43:07alternatifs où on invite n'importe qui
43:09pour nous parler des conséquences du port du masque
43:11encore 3, 4 ans, 5 ans après.
43:13Ça a aussi eu un impact sur les jeunes.
43:15Sur la détresse psychologique des jeunes
43:17et aujourd'hui tous ces réseaux
43:19sexuels d'influence se font de manière
43:21totalement dématérialisée.
43:23On parlait de la lecture,
43:25c'est toujours le même sujet au fond.
43:27On n'a plus le même rapport au réel.
43:29Il n'y a qu'une seule réalité, c'est celle
43:31qu'on partage tous.
43:33Si je saute d'un immeuble, je ne vais pas me mettre à monter au plafond.
43:35Il n'y a plus ce rapport-là au réel.
43:37Il y a la déification aussi de la nature.
43:39La nature peut tout.
43:41Elle est déifiée. Il y a un retour du sacré,
43:43du religieux, spirituel.
43:45Il y a des prédateurs de solitude.
43:47Vous avez des gens qui savent très bien, qui vont s'adresser
43:49à des gens très isolés, qui ont très peu de contacts
43:51dans la journée, même dans la semaine.
43:53Ils vont forcément répondre quand on sonne à la porte.
43:55Ils vont forcément répondre au téléphone.
43:57Quand ils vont recevoir un SMS, ils vont y répondre.
43:59La quantité d'arnaques que vous voyez aujourd'hui
44:01ne s'adresse pas forcément
44:03à des jeunes de 17-18 ans.
44:05Ça s'adresse plutôt à des personnes âgées, isolées.
44:07On voit si ça répond.
44:09La personne tellement contente d'avoir un contact humain,
44:11une discussion, se fait appeler
44:13et après se fait avoir presque en remerciement
44:15de l'avoir appelé et d'avoir eu la considération pour elle.
44:17On a un danger, pour moi, un poison mortel
44:19de cette société qu'est la solitude
44:21et des prédateurs derrière qui font leur marché.
44:23Quand on est seul, on est vulnérable
44:25à tous les manipulateurs.
44:27J'ai vu des trucs.
44:29Luminothérapie, on va te soigner avec la lumière.
44:31Là, on défrise le réel.
44:33C'est des gourous numériques.
44:35C'est flippant.
44:37Ça touche tout le monde, tous les milieux,
44:39il faut le dire.
44:416% des signalements concernent les complotismes.
44:43Le plus gros, évidemment, c'est la santé,
44:45doublement des signalements.
44:47Je ne l'ai plus,
44:49mais je sais qu'il y avait eu des protestations
44:51au moment où il était même question
44:53de supprimer complètement cette mission interministérale.
44:55Ils n'ont pas les moyens.
44:57Et moi, j'ai remarqué aussi,
44:59on vous parlait de la religion,
45:01qu'il y a de plus en plus,
45:03vous le voyez peut-être vous aussi,
45:05de retour des évangélistes
45:07qui vont sonner aux portes
45:09chez les personnes âgées.
45:11Ça faisait longtemps que je ne les avais pas vues.
45:13Je pense qu'ils attaquent à chaque fois
45:15qu'on parle de ces gens
45:17qui sont de nombreux témoins.
45:19Je les ai vus à l'œuvre
45:21dans des petits villages
45:23le dimanche matin frapper aux portes
45:25des personnes âgées pour leur parler
45:27de Jésus, des Juifs.
45:29J'ai vu que l'approche était celle-là.
45:31Oui, j'ai une communauté qui s'est créée
45:33sur mon canton.
45:35Malheureusement, si vous passez devant
45:37à un certain moment de la semaine,
45:39vous voyez qu'il y a du monde.
45:41Vous ne pouvez rien faire ?
45:43Malheureusement non, ils sont libres de se regrouper
45:45en association, en communauté.
45:47Ils ne sont pas considérés comme des rives sectaires.
45:49Et eux-mêmes ont l'impression de participer
45:51à une activité sociale comme une autre.
45:53Ce n'est pas le bridge, c'est autre chose.
45:55Vous parliez tout à l'heure de l'effondrement
45:57du niveau général, mais il y a aussi
45:59une baisse de la culture scientifique
46:01dans notre pays.
46:03Le scientifique est remis en question.
46:05Le scientifique est complètement,
46:07toujours, en permanence contesté.
46:09Evidemment, ça permet à chacun
46:11de croire en des choses absurdes.
46:13C'est ça le problème aussi.
46:15Je suis d'accord, le scientifique est contesté,
46:17mais il ne faut pas non plus défier le médecin.
46:19Le médecin peut aussi se tromper.
46:21Il faut avoir une forme d'esprit critique.
46:23Attention aussi, mais je suis d'accord.
46:25Même sur les plateaux télé,
46:27on voit bien que la parole du médecin
46:29a autant de valeur
46:31que de l'éditorialiste.
46:33Cela pose un problème de crédibilité.
46:35Cela dit, les médecins, c'est comme les avocats.
46:37Vous ne pouvez pas y aller.
46:39Mais c'est vrai qu'il y a tout ce qui est...
46:41Comme les enseignants.
46:43Oui, je suis d'accord avec ça.
46:45Mais effectivement,
46:47si vous allez sur les réseaux,
46:49il y a un auditeur qui me signale
46:51sur X un compte qui s'appelle L'Expat
46:53où il recense tous les tarés
46:55qui vous parlent.
46:57La vieillesse n'existe pas dans notre ADN.
46:59Où va le placenta de la femme
47:01après l'accoutrement ?
47:03Le gigantisme n'est pas une maladie.
47:05C'est ahurissant de voir...
47:07Et puis, il y a une catégorie
47:09qui est vraiment touchée,
47:11ce sont les homosexuels et les jeunes homosexuels
47:13avec les thérapies de conversion,
47:15des gens qui vont dans des sectes, etc.
47:17On leur explique que l'homosexualité, c'est mal.
47:19Il faut qu'ils changent d'orientation sexuelle.
47:21Et ça, ça fait des ravages, vraiment.
47:23Et ça, il faut le mettre en avant
47:25parce que c'est une question qui, moi, me touche particulièrement.
47:27Je crois que ça a été interdit.
47:29Oui, mais malheureusement, ça continue.
47:31Ça persiste.
47:33Les thérapies de conversion se font par pression communautaire et religieuse.
47:35Et donc, les personnes en viennent
47:37à la totale négation d'elles-mêmes
47:39pour être acceptées par leur propre communauté.
47:41Donc ça, c'est terrible.
47:43Mais c'est une thérapie de conversion communautaire.
47:45Il faudrait quand même qu'il y ait
47:47un contrôle de toutes ces professions
47:49dites de médecine douce
47:51ou médecine... Il y en a vraiment
47:53de plus en plus, vous aussi,
47:55j'imagine que vous le constatez,
47:57dans les territoires,
47:59avec des gens qui s'installent
48:01sans aucune légitimité ?
48:03C'est-à-dire qu'il y a une dégradation.
48:05C'est-à-dire que vous avez faute de médecin,
48:07vous avez de la paramédecine, alors c'est pas très grave.
48:09Faute de paramédecine, vous avez un charlatan.
48:11C'est-à-dire que
48:13les personnes vont vers les professionnels
48:15qu'elles pensent être
48:17ou professionnels ou au moins un peu sachants
48:19par défaut. Donc aujourd'hui, effectivement,
48:21dans certains territoires où c'est compliqué d'aller voir un médecin,
48:23vous avez l'habitude d'aller voir quelqu'un qui vous rassure.
48:25Et malheureusement, au final,
48:27cette personne qui vous rassure, elle est disponible.
48:29Vous l'appelez, elle répond,
48:31quitte à payer. Et finalement, c'est le relativisme total.
48:33Donc l'investissement,
48:35certes, il faut remettre de l'argent dans cette mission interministérielle,
48:37mais c'est vertigineux.
48:39Tout ce qu'il faudrait remettre sur place pour recréer
48:41une confiance en la science, en la médecine
48:43et recréer de la proximité humaine
48:45sur les territoires.
48:47Il y a un retour de la croyance. C'est quelque chose qui est sans fondement.
48:49C'est un de la croyance.
48:51C'est vrai, donc ça me plaît.
48:53Et quand on vit seul et qu'on peut pas confronter ça à son compagnon,
48:55à son enfant, à son parent,
48:57mais l'individu a toujours eu
48:59besoin de croire, surtout dans des moments
49:01où c'est compliqué. Par exemple, vous prenez
49:03la première guerre mondiale, où vous avez des gens,
49:05des soldats qui étaient particulièrement athées
49:07qui se sont mis à croire
49:09ou à s'accrocher à quelque chose de sacré
49:11parce que dans la difficulté, on a besoin
49:13de voir quelque chose d'autre qui est supérieur
49:15à nous. Et on le voit à travers la violence,
49:17l'astrologie, etc. On est quand même dans une société
49:19où on est en insécurité permanente,
49:21économique, sociale, etc.
49:23Et les gens sont au bout du rouleau,
49:25ils sont complètement dépressifs, ils ont besoin de quelque chose
49:27qui leur permette de sortir de leur quotidien et d'espérer.
49:29Quand c'est pas la religion, c'est autre chose.
49:31Et puis ça crée une espèce de climat de peur,
49:33de climat millénariste.
49:35Oui.
49:37On devient dingue.
49:39Les épidémies, les guerres...
49:41On n'a pas eu le temps de parler de l'aide sociale
49:43à l'enfance, mais je vous encourage à aller regarder
49:45le rapport
49:47qui est absolument terrifiant, rapport de la commission
49:49d'enquête parlementaire sur les conditions d'accueil
49:51des enfants placés avec
49:53surpopulation
49:55chez les 0-3 ans,
49:57plus de 6 berceaux par chambre,
49:59108% d'occupation,
50:01manque de personnel,
50:03les agressions sexuelles
50:05chez les plus âgés,
50:07trafic sexuel, prostitution.
50:09On n'a pas eu le temps d'en parler. Et puis il y aura un autre sujet aussi,
50:11c'est la coupe du monde de rugby. La Cour des comptes dénonce
50:13des dysfonctionnements dans l'organisation
50:15et des engagements financiers mal maîtrisés.
50:17En plus, on l'a perdu.
50:19Merci à vous, c'était passionnant.
50:21Bonne journée sur Sud Radio.