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NewsTranscription
00:00SUDRADIO, le 10h midi, mettez-vous d'accord, Valérie Expert.
00:05Et nous commençons les débats aujourd'hui avec Charles Allonc, député de Leroux, porte-parole de l'UDR,
00:11Éric Revel, journaliste, éditorialiste à SUDRADIO, on vous retrouve.
00:15Il discute avec Christophe Jacubizine.
00:17C'était passionnant votre interview.
00:19Votre interview était passionnante.
00:21J'ai trouvé que Christophe avait vraiment une vision très intéressante sur le développement des médias
00:25et pas que le développement d'un média économique comme les échos.
00:28L'utilisation des chaînes d'info est très pertinent, je trouve.
00:30Oui, il a raison.
00:32Il ne faut jamais essayer de copier, parce qu'on préfère toujours l'original à la copie,
00:37comme on disait à une autre époque sur un autre parti politique.
00:39Et je trouve, alors moi non plus, je n'ai pas de conseil à donner,
00:42bien qu'un autre temps j'ai dirigé des chaînes d'info,
00:45mais je trouve que BFM devrait faire du hard news, pas essayer de copier le ton ou ses news.
00:52Mais bon, c'est leur problème.
00:55Donc les échos, toujours journal de référence.
00:58Donc Eric Revelle, vous êtes éditorialiste à Sud Radio du lundi au jeudi à 7h25,
01:04dans le Grand Matin Sud Radio.
01:06Nous attendons Najwa El Haïti, docteur en droit public,
01:08qui ne devrait pas tarder à nous rejoindre,
01:10et Jean-Christophe Gallien, qui habite à l'autre bout de Paris
01:13et qui est bloqué dans les embouteillages.
01:16Ça vous étonne ? Et moi non, ça ne m'étonne pas.
01:19Commençons avec vous, Eric Revelle, c'est un coup de cœur.
01:22Ben oui, je voudrais parler de Jean-Louis Debré.
01:24On l'a un peu évoqué hier, mais je pense que vous l'avez connu.
01:27Parce que j'ai assez bien connu Jean-Louis Debré.
01:29Alors il y avait le personnage public, il y avait le ministre de l'Intérieur,
01:32le président du conseil constitutionnel, de l'Assemblée, tout ça.
01:35Bon, le chiracien convaincu.
01:37Mais surtout il avait une personnalité absolument incroyable, Jean-Louis Debré.
01:40C'est toujours ce qui m'a frappé, c'est-à-dire qu'il avait un humour,
01:43une façon de traiter les problèmes, en vous montrant en creux qu'il était dupe de rien,
01:47et notamment, je pense, sur la politique, qui m'a toujours stupéfait.
01:51Donc c'était vraiment un esprit libre, Jean-Louis Debré.
01:53Il était toujours là où on ne l'attendait pas, y compris sur des prises de position politique.
01:57Et puis quand il s'est lancé, bon, il a écrit quelques romans des Polars,
02:02mais quand il s'est lancé aussi dans le théâtre, j'en avais discuté avec lui.
02:05– C'est vrai, il était monté sur scène.
02:07– À l'Assemblée nationale, notamment.
02:09– Oui, et j'avais trouvé cette reconversion absolument hallucinante,
02:13mais qui collait bien au personnage.
02:15Et j'aurais souligné une chose, parce que je l'ai lu ce matin,
02:17le très bel hommage de Bruno Le Maire sur Jean-Louis Debré.
02:20Pourquoi je vous parle de ça ?
02:22Parce qu'en fait, dans la circonscription que détenait Jean-Louis Debré dans l'heure,
02:26c'est Bruno Le Maire qui lui a succédé.
02:28Et il fait, si vous l'avez lu, il fait une oraison funèbre pleine d'émotions.
02:34Et je voulais souligner ça, parce que parfois Bruno Le Maire,
02:37on le pense un peu froid, un peu distant, etc.
02:40Et là, il fait quelque chose de très humain sur la personnalité de Jean-Louis Debré,
02:43l'homme politique, mais aussi cet esprit libre.
02:46Et donc je voulais avoir une pensée pour Jean-Louis Debré,
02:49pour Guillaume aussi, qui dirige LCI,
02:54et puis aussi avoir une pensée pour Bernard et François,
02:58ces deux autres frères qu'il avait perdus quelques années plus tôt.
03:01C'est une grande famille, grand serviteur de l'État,
03:04mais il y avait tout le personnage un peu caché.
03:06Et on a l'impression que quand il arrêtait la politique,
03:08le vrai Jean-Louis Debré a émergé, avec son humour,
03:11avec son décalage, avec ce côté pince-sans-rire qu'il avait,
03:15et je l'ai croisé dans de petits peu d'endroits.
03:17— Mais il n'avait pas forcément une très bonne image, ici ou là.
03:21Enfin, Sarkozy le détestait.
03:23— Oui, très bien. Non, non, mais même, je me souviens,
03:26si ma mémoire ne me fait pas défaut, qu'à l'époque,
03:28quand il était ministre de l'Intérieur,
03:30le monde le caricaturait avec un entonnoir sur la tête en disant...
03:33— C'est son père qui était aussi avec un entonnoir sur la tête.
03:37— Oui, mais vous voyez, c'était un peu... C'est le fils d'eux,
03:39donc c'est pour ça qu'il est là. Mais en fait, il avait une qualité humaine,
03:41Jean-Louis Debré, que peut-être la politique lui a empêchée
03:44de mettre au premier plan pendant toute cette longue carrière
03:46au service des institutions françaises.
03:48Et il a laissé libre cours dans les dernières années de sa vie
03:52en écrivant et en jouant la comédie et le théâtre,
03:55bien avant Dupont-Moretti.
03:57— Vous l'avez connu, Charles Halon ?
03:59— Alors, personnellement, non, mais c'est vrai que pour moi,
04:01ça a toujours été une figure très chiracienne.
04:04Donc moi, je n'étais pas un très grand fan de Jacques Chirac,
04:06donc c'était une figure un peu contrastée.
04:08Mais je renie rien à ce que Éric Creval a dit
04:10sur les qualités du personnage,
04:12qui avait une vraie stature, une vraie posture,
04:15qui avait beaucoup de recul aussi sur nos institutions.
04:17Son humour, moi je retiens une séquence,
04:19alors j'étais un peu jeune à l'époque,
04:21mais il y avait des débats à l'Assemblée nationale
04:23où Noël Mamère avait pris la parole pour rappeler
04:25à une sixième république,
04:27qui est toujours un peu le serpent de mer de la gauche,
04:29et il avait répondu plein d'esprit
04:31« Je préférerais toujours la constitution de mon père
04:34à celle de ma mère ».
04:36Et bon, ça avait fait...
04:38— Oui, c'est ça, c'est ça.
04:40— Un coup de trait d'esprit.
04:42Un mot sur Boilem Samsal,
04:44qui, je le rappelle, est toujours emprisonné,
04:46détenu en Algérie.
04:48Et hier, la commission des affaires étrangères
04:50de l'Assemblée nationale a examiné
04:52une proposition de résolution européenne
04:54appelant à la libération immédiate
04:56et inconditionnelle de Boilem Samsal.
04:58Et la gauche s'est abstenue.
05:01— Oui, alors il ne faut pas charger
05:03que Rimas, qui au Parlement européen
05:05avait voté contre.
05:07Il faut aussi noter que ni François Hollande
05:09ni Olivier Faure, à ma connaissance,
05:11n'étaient présents dans l'hémicycle.
05:13— Et ils n'ont pas pris de paroles scriptes.
05:15— Voilà. Et ça, c'est quand même...
05:17Et ça, pardon, monsieur le député,
05:19mais ça, c'est quand même absolument scandaleux.
05:21Pardonnez-moi.
05:23Mais quand on défend la liberté d'expression
05:25et qu'on en a fait un des étendards de la gauche
05:27depuis des années et des années,
05:29la liberté d'expression,
05:31ne pas défendre un écrivain français
05:33qui est emprisonné de manière absolument...
05:35Il est malade dans les geôles algériennes.
05:37C'est absolument une faute politique grave pour moi.
05:39Voilà.
05:41— Il faut rappeler, il a 75 ans.
05:43Il est atteint d'un cancer.
05:45Ça fait 3 mois qu'il croupit dans les geôles algériennes.
05:47Il a été mis en cause,
05:49il faut aussi le rappeler,
05:51pour un motif complètement fumeux,
05:53c'est atteinte à l'unité nationale.
05:55Des motifs qui feraient frémir les Orwell
05:57et tous ses auteurs.
05:59Et puis aussi, un dernier point qui n'a pas vraiment
06:01été souligné, c'est qu'il s'est vu refuser le droit
06:03d'être assisté par un avocat
06:05parce qu'il était juif.
06:07C'est aussi ça le régime de M. Théboune.
06:09— On marque une pause et on se retrouve dans un instant
06:11avec vous sur Sud Radio.
06:13— Sud Radio, parlons vrai.
06:15Parlons dit, mettez-vous d'accord.
06:17Valérie Expert.
06:19— Et nous sommes ensemble avec vous
06:21pour commenter l'actualité
06:23avec Najwa El Haïté, docteur en droit public.
06:25Je rappelle votre dernier livre,
06:27« Laïcité et République » qui est paru aux éditions L'Armatan.
06:29Éric Revin, journaliste, éditorialiste
06:31sur Sud Radio.
06:33Je vous retrouve jeudi à 7h25
06:35dans le Grand Matin Sud Radio.
06:37Charles Alloncle, député de l'Hérault
06:39et porte-parole de l'UDR.
06:41Et nous attendons Jean-Christophe Gallien,
06:43politologue et conseiller en communication.
06:45On va revenir évidemment sur ce qui se passe
06:47et ce qui bouge énormément,
06:49jouer beaucoup les relations
06:51entre la Russie, les États-Unis
06:53et l'Ukraine.
06:55Zelensky dans un tweet assez hallucinant.
06:57Je pense qu'il n'y a pas d'autre mot
06:59qui se dit prêt à discuter avec la Russie.
07:01Macron au 20h ce soir.
07:03Que va nous dire le président de la République ?
07:05On va parler des avoirs russes,
07:07de beaucoup d'autres sujets avec vous.
07:09On continue. Alors Najwa, c'est un coup de cœur
07:11qui vous concerne.
07:13Oui, tout à fait.
07:15Ce coup de cœur concerne
07:17la décision du Conseil d'État
07:19en date du 3 mars dernier
07:21qui confirme la neutralité
07:23de la robe d'avocat.
07:25Et donc l'interdiction de porter
07:27avec celle-ci des signes
07:29distinctifs et on pense
07:31notamment au voile.
07:33Cette décision du Conseil d'État
07:35s'inscrit dans une continuité
07:37puisque le Conseil national du barreau
07:39avait déjà décidé
07:41de l'interdiction du port
07:43du voile avec la robe
07:45d'avocat. Mais
07:47force est de constater que vous avez
07:49une idéologie qui
07:51essaye de s'imposer
07:53au sein des différents barreaux
07:55de France, c'est-à-dire
07:57d'imposer le voile islamique
07:59avec la robe d'avocat.
08:01Donc face à cette offensive,
08:03on ne peut que se
08:05réjouir de la décision du
08:07Conseil d'État qui rappelle
08:09la neutralité de cette
08:11robe parce qu'il s'agit
08:13pour la justice, et les symboles sont
08:15importants, que la justice
08:17représentée notamment par l'avocat
08:19qui est également un auxiliaire
08:21de justice, et bien le caractère
08:23universel de la justice
08:25et sa neutralité.
08:27C'était une décision effectivement
08:29attendue, je pense que
08:31vous êtes d'accord avec ça Charles-Alain.
08:33Ce qui m'inquiète c'est qu'on voit que tous les domaines de la société
08:35sont infiltrés par... Il y a des tentatives
08:37et des coups de butoir de cet islam
08:39politique, vous avez parlé dans le trait
08:41justement du milieu de la justice, je pense aussi
08:43au sport. Bien sûr, il y a un grand article dans le Figaro
08:45ce matin d'ailleurs sur le sujet.
08:47Exactement, où il y a une pression de ces hijabeuses
08:49qui sont en fait des militantes
08:51politiques, il y a aussi
08:53l'éducation avec les sorties scolaires.
08:55On a beaucoup entendu Bruno Retailleau
08:57mais je n'ai pas l'impression qu'il y ait beaucoup de mesures qui aient été
08:59prises depuis l'enseignement supérieur.
09:01Enfin, on voit qu'il n'y a pas un pan de la société
09:03qui échappe à cette
09:05tentative de diminution
09:07de l'islam politique, donc
09:09heureusement qu'on a des institutions qui pour l'instant
09:11tiennent bon, mais je pense que
09:13politiquement il faut vraiment exprimer une vraie
09:15unité parce qu'il y a quand même
09:17péril en la demeure.
09:19Moi non, je partage le point de vue de l'IBT.
09:21Et il y a une offensive aussi
09:23pour la rupture du jeûne qui revient
09:25avec le ramadan
09:27pendant les matchs de foot.
09:29Il y a des pays européens maintenant, il y a des championnats
09:31européens où il y a des pauses qui sont faites
09:33pour la rupture du jeûne.
09:35On continue notre tour
09:37de table avec vous Charles.
09:39Charles Loncle, coup de gueule.
09:41Alors oui, c'est un coup de gueule.
09:43Je suis tombé sur un reportage qui date
09:45d'il y a quelques semaines que j'ai trouvé absolument
09:47aberrant, qui indique que
09:49quand on est dans une mairie, dans une collectivité
09:51ou une entreprise, figurez-vous que
09:53pour effectuer le geste le plus simple du bricolage
09:55qui est de changer une ampoule, il faut
09:57effectuer une formation obligatoire
09:59de trois jours, qui
10:01elle-même sera renouvelable tous les
10:03trois ans. Donc vous ne pouvez pas changer une ampoule comme ça.
10:05Il y a une norme en France qui existe pour vous imposer
10:07de faire cette formation obligatoire.
10:09Alors c'est pas fini, tenez-vous bien, parce que
10:11en fait cette formation est obligatoire
10:13et elle est renouvelable tous les trois ans. Si le diamètre
10:15du culot de l'ampoule
10:17mesure 15 mm,
10:19en revanche si il mesure 10 mm,
10:21vous pouvez être exonéré de cette
10:23formation, donc il faut être un peu spécialiste.
10:25Et après on continue un peu dans le délire.
10:27Si pour visser l'ampoule
10:29vous montez sur un escabeau
10:31qui fait trois marches ou plus, là vous devez
10:33appeler un collègue qui doit être avec vous
10:35pour vérifier votre posture
10:37réglementaire et vous accompagner
10:39dans l'accomplissement de ce geste.
10:41Donc voilà, ça c'est la France.
10:43C'est une norme de ces 400 000 normes
10:45qui accablent notre pays.
10:47Ces 400 000 normes en France, c'est l'équivalent
10:49chaque année d'à peu près
10:51100 milliards d'euros
10:53de gâchis.
10:55C'est 4% de notre PIB, là où la moyenne des pays
10:57européens en sont à 0,5%.
10:59Et si je vous parle de ça, c'est parce qu'à l'Assemblée très bientôt
11:01il va y avoir un projet de loi sur la simplification.
11:03Je rencontre le ministre Marc Langelli
11:05qui en est chargé à près de moi au ministère.
11:07Ça va être débattu dans les
11:09toutes prochaines semaines et figurez-vous que
11:11la meilleure chose que le gouvernement
11:13ait choisi pour simplifier,
11:15c'est de créer une nouvelle autorité.
11:17Donc voilà, ça va être de la simplification.
11:19Un haut conseil à la simplification, dont le rôle
11:21sera d'émettre des avis, donc strictement
11:23rien de contraignant.
11:25Donc c'est émettre des avis
11:27et c'est aussi de réaliser des tests PME
11:29pour chaque nouvelle norme qui sera créée.
11:31Donc ce sera à nouveau encore des petits
11:33hommes gris, des administrateurs qui seront
11:35payés pour alimenter encore
11:37cette suradministration. Donc voilà, tout ça pour dire
11:39que je pense qu'on en a ras-le-bol de ces normes.
11:41Ça pèse sur la compétitivité de nos entreprises
11:43et il est enfin temps d'avoir des personnalités
11:45publiques responsables.
11:47Mais si on ne les respecte pas, il se passe quoi ?
11:49Je pense que
11:51vous pouvez être inquiété par
11:53l'inspection du travail.
11:55Non mais dans les normes,
11:57je connais quelqu'un qui a changé sa chaudière
11:59il y a peu de temps pour prendre une chaudière
12:01pompe à chaleur.
12:03Et il y a une limitation dans la
12:05chaleur de l'eau, maintenant c'est une norme
12:07européenne, donc vous pouvez faire sauter
12:09ce petit
12:11clapet qui vous empêche de
12:13monter l'eau à plus d'une certaine
12:15température, mais c'est une norme européenne.
12:17Je sais que vous vouliez parler
12:19du plan, on en a beaucoup parlé hier
12:21avec Sophie de Menton, mais Eric,
12:23à quoi ça sert le commissariat au plan ?
12:25Ça sert à recaser Clément Beaune,
12:27qui est devenu le nouveau patron du haut commissariat au plan.
12:29Non,
12:31il faut rajouter à l'empilement des normes,
12:33vous avez évoqué le sujet Valérie,
12:35la fameuse transposition
12:37des directives européennes, dont on est
12:39les champions absolus. Moi j'étais au parlement européen,
12:41il n'y a pas très longtemps, j'ai discuté avec des députés
12:43et des membres de la commission
12:45qui me disaient, mais pourquoi est-ce que vous transposez
12:47si vite toutes ces directions ?
12:49On veut être plus fédéraliste que des fédéralistes,
12:51donc non seulement on a les normes françaises, mais en plus
12:53on transpose des directives européennes,
12:55qu'on pourrait aller dans le temps ou contester,
12:57ou s'asseoir dessus, comme d'autres le font.
12:59Dès qu'on nous demande, on transpose
13:01et on rajoute
13:03au feuillet administratif français
13:05au feuillet administratif européen.
13:07Ce qu'il faut dire, c'est que sur les surtranspositions des normes,
13:09vous avez plus de 70%
13:11de ces surtranspositions qui sont derrière
13:13pas adaptées par l'Union Européenne,
13:15donc qui sont considérées comme complètement nuisibles.
13:17Donc à 70% des cas,
13:19ces surtranspositions sont nuisibles
13:21pour notre environnement normatif.
13:23C'est vrai qu'on est asphyxiés
13:25par les normes administratives
13:27et d'ailleurs les premiers aussi à se plaindre
13:29c'est les agriculteurs,
13:31qui se plaignent
13:33de ces normes administratives
13:35qui nous viennent, certes
13:37de notre pays, mais également
13:39de l'Union Européenne.
13:41Je vous propose
13:43qu'on marque une petite pause
13:45et puis on va commencer à débattre,
13:47à parler de ce que va pouvoir
13:49bien dire Emmanuel Macron,
13:51pourquoi intervient-il ce soir
13:53dans les journaux de 20h.
13:55A tout de suite.
14:03Le 10h midi, mettez-vous d'accord,
14:05Valérie Expert.
14:07De retour avec vous dans le studio
14:09de Sud Radio pour commenter
14:11l'actualité, l'actualité marquée évidemment
14:13par les relations entre
14:15l'Ukraine, la Russie,
14:17les Etats-Unis. Ce soir,
14:19Emmanuel Macron va s'adresser aux Français
14:21sur l'Ukraine et la défense
14:23européenne. Que peut-il dire ? Les choses bougent
14:25très très vite. On a vu
14:27hier Vladimir Zelensky
14:29revenir, enfin oui, aller à Kanossa.
14:31Eric, il n'y a pas d'autre mot.
14:33C'est la formule.
14:35Je suis prêt à accepter toutes les conditions
14:37proposées par
14:39Donald Trump.
14:41Les choses sont à priori
14:43en train de se régler. Pourquoi Emmanuel Macron
14:45intervient-il ce soir ?
14:47D'abord parce que
14:49le chef de l'État n'a plus beaucoup de terrain de jeu politique.
14:51Il n'a plus que l'international.
14:53C'est un des domaines réservés par la
14:55constitution française, la politique étrangère
14:57et l'international en général.
14:59En fait, on ne peut pas
15:01savoir ce qu'il va nous annoncer.
15:03J'espère rien de grave, mais
15:05je pense qu'il va essayer d'expliquer
15:07que si le jeu se calme, c'est grâce à lui
15:09qu'il a convaincu Zelensky d'envoyer une lettre,
15:11qu'il a eu Trump au téléphone
15:13et que dès que ce sera possible,
15:15il aura Poutine pour régler tous les problèmes.
15:17Donc je pense qu'il va essayer d'être au centre du jeu.
15:19Il est minuit moins une, non ?
15:21Alors minuit moins le quart.
15:23Mais on a entendu minuit moins une.
15:25Ce qui est quand même très intéressant, ce qui se passe en Europe,
15:27des gesticulations qui,
15:29pour moi, sont antidémocratiques de Mme von der Leyen,
15:31qui annonce 800 milliards
15:33d'euros d'investissement pour l'investissement de l'Europe,
15:35c'est la place qu'a prise Giorgia Meloni
15:37en Europe.
15:39En fait, elle est devenue incontournable,
15:41Giorgia Meloni. Pourquoi ? Parce qu'elle parle à Trump,
15:43il la considère, Musk aussi,
15:45et elle est dans l'Europe et elle réussit
15:47plutôt bien sur plein de
15:49points de vue. L'économie italienne
15:51se porte mieux que nous, le flux migratoire
15:53est plus contrôlé
15:55que chez nous,
15:57et Meloni est devenue un peu incontournable.
15:59Vous savez, la première fois qu'Emmanuel Macron a rencontré
16:01Giorgia Meloni, que le service public
16:03radiophonique qualifiait de post-mussolinienne
16:05ou de post-fasciste, maintenant,
16:07France Info, ils disent la conservatrice. Vous voyez, ça a un peu évolué.
16:09Mais à l'époque, Emmanuel Macron la rencontre
16:11sur une terrasse d'un hôtel, je crois que c'était en Italie,
16:13dans une pénombre absolue,
16:15parce qu'il ne faut pas voir le Président de la République
16:17avec la post-fasciste, entre guillemets,
16:19Giorgia Meloni. Tout ça est en train
16:21de s'inverser.
16:23Mais tout bouge. Alors, il y a quand même
16:25Medvedev qui a été Président, qui est Premier ministre,
16:27vous savez comment ça joue en Russie,
16:29qui dit quand même ce matin, suite
16:31aux déclarations de Zelensky qui va
16:33à Kanossa, qu'il faut détruire
16:35au maximum l'Ukraine. Donc on n'est pas quand même
16:37sortis de cette affaire.
16:39Est-ce que l'Europe est en capacité d'avoir
16:41une industrie de la défense, une armée ?
16:43Je rappelais hier, sur un autre Média,
16:45que j'ai vérifié la date,
16:47que la première fois, et on était jeunes,
16:49et bon,
16:51en 1984, François Mitterrand, défilé du 14
16:53juillet, en présence d'Elmouth Call,
16:55le record, qui était soi-disant le symbole,
16:57le début, l'embryon d'une défense
16:59européenne, avait défilé sur les Champs-Elysées,
17:01un corps franco-allemand qui devait
17:03être l'embryon de la défense européenne. Depuis 1984,
17:05en réalité, il ne s'est rien passé.
17:07Parce qu'en réalité,
17:09les Etats européens n'ont pas
17:11d'amis, ils n'ont que des intérêts, comme disait
17:13de Gaulle. Donc est-ce que nous, on a envie
17:15de dilapider notre bouton
17:17nucléaire au profit
17:19d'une Europe plus large ? Ça me paraît absolument
17:21impossible. Le chef de l'Etat ne doit pas aller
17:23dans cette direction. – Mais il faut rappeler la possure quand même
17:25d'Emmanuel Macron. Emmanuel
17:27Macron, on l'a aussi découvert à l'époque où il était
17:29membre de la fameuse commission Attali, entre
17:312007 et 2010. Et
17:33donc, il y a des propos d'Emmanuel Macron
17:35qui sont ressortis à cette occasion, en
17:372010, autour de la table de cette
17:39commission Attali. Très sérieusement,
17:41il proposait, pour économiser à peine
17:43quelques milliards par an, d'en finir
17:45avec notre force de dissuasion nucléaire.
17:47Et essentiellement sous-marine.
17:49Et il a complètement assumé cette
17:51position devant Attali et devant un certain
17:53nombre de témoins qui étaient pontois devant
17:55une telle décision. Moi, ce qui me fait peur dans
17:57ces déclarations d'Emmanuel Macron,
17:59c'est qu'aujourd'hui, on le voit, il n'a plus aucun pouvoir.
18:01Il n'est respecté ni par
18:03Trump, ni par Poutine.
18:05Ça a été un camouflet terrible. Quand il est allé
18:07voir Trump, il y a quelques jours, pour essayer
18:09de lui faire dire qu'il faudrait recevoir,
18:11accueillir, négocier avec Zelensky. En fait,
18:13quelques jours après, Trump n'a pas du tout respecté
18:15la parole d'Emmanuel Macron.
18:17Aujourd'hui, il n'est plus condamné.
18:19Peut-être qu'à émettre
18:21des sortes de grandes propositions
18:23un peu dangereuses. Sur ce sujet
18:25du partage de la dissuasion et du partage de la décision,
18:27moi, je m'inquiète un peu
18:29de ce que peut nous affirmer ce soir
18:31Emmanuel Macron.
18:33Je pense
18:35qu'il exerce, le président
18:37de la République, tout simplement son
18:39domaine réservé. Il faut bien qu'il existe,
18:41et je rejoins ce qu'a dit
18:43Eric Reuvel, il faut bien qu'il existe politiquement.
18:45Il reste,
18:47j'ai envie de dire, que ça
18:49pour l'instant, en termes de
18:51positionnement politique.
18:53Après, le contexte, quand même, il est,
18:55sans rentrer dans la psychose, mais il est
18:57quand même inquiétant, ce contexte-là.
18:59Parce que vous avez les
19:01Etats-Unis, la Russie et la
19:03Chine, qui ont des ambitions
19:05territoriales. On a les Etats-Unis
19:07qui parlent
19:09du Groenland, du Panama,
19:11pour
19:13s'accaparer, en tous les cas, de ces territoires.
19:15Et ce n'est pas innocent par rapport,
19:17notamment,
19:19à leur situation géographique
19:21stratégique, mais aussi par rapport à
19:23leur matière
19:25première. Mais
19:27là, on peut être inquiet.
19:29Il faut absolument, et je comprends
19:31que le président de la République souhaite
19:33également être
19:35le porte-voix d'une Europe
19:37qui doit s'imposer dans un contexte
19:39géopolitique où les rapports de force
19:41sont bien présents,
19:43sont bien là.
19:45– Je voulais vous faire écouter
19:47Elio Dirupo,
19:49ministre belge.
19:51La séquence était un peu longue, mais je vous encourage
19:53à aller l'écouter, où il faisait le parallèle
19:55avec ce qui s'est passé en 1939.
19:57Écoutez.
19:59– Si on le laisse faire, tous les autres
20:01autocrates, la Chine
20:03ira à Taïwan, nous aurons des
20:05conflits partout, mais je
20:07crains alors vraiment un embrasement
20:09beaucoup plus généralisé.
20:11Dès lors, je pense qu'il faut
20:13avoir une fermeté vraiment
20:15déterminée. Non, nous
20:17ne sommes pas d'accord avec l'attitude de
20:19Trump. Non, la Russie
20:21ne peut pas gagner. Oui, on
20:23doit soutenir les Ukrainiens,
20:25non seulement pour les Ukrainiens, mais pour nous,
20:27pour les Européens.
20:29– Et cette phrase, vous avez eu
20:31le déshonneur et la guerre.
20:33– Je ne sais pas si on peut faire
20:35un parallèle historique.
20:37– Non, mais je voulais vous...
20:39– Ce qui me semble quand même important de dire,
20:41pour moi, il n'y a pas de doute,
20:43la Russie, de Poutine, a envahi
20:45l'Ukraine. Ce n'est pas un sujet,
20:47je ne discute pas le sujet, mais
20:49si vous voulez expliquer quand même,
20:51pour construire une Europe fédérale,
20:53de va-t'en-guerre, que
20:55si on laisse faire Poutine, demain
20:57il est en Pologne, alors que son
20:59armée a tellement de difficultés à progresser
21:01en Ukraine, je veux bien qu'on m'explique
21:03que les charrues sont à Paris, si vous voulez.
21:05– Non, mais ce qu'il dit là,
21:07c'est que si on cède
21:09là-dessus, c'est une
21:11porte ouverte pour les autocrates.
21:13– Oui, d'accord, mais l'air de rien, moi ce que je lis
21:15dans les déclarations tenitruantes
21:17de Donald Trump, tout de même,
21:19c'est que qu'est-ce que cherche à faire Donald Trump ?
21:21Parce qu'on a bien vu que le Sud global,
21:23les BRICS,
21:25l'Inde, la Russie, la Chine,
21:27l'Afrique du Sud, sont en train
21:29de se fédérer. Ce qu'ils cherchent, surtout,
21:31c'est à dissocier la Chine
21:33de la Russie. Parce qu'en fait,
21:35l'axe autour de l'invasion de l'Ukraine
21:37par les Russes, l'axe qui est le plus redoutable
21:39pour l'Occident, c'est celui d'un axe
21:41Chine-Russie. Or,
21:43en essayant de
21:45ramener l'autocrate Poutine
21:47dans le camp des Américains,
21:49il essaie de décoller la Russie de Poutine
21:51de la puissance chinoise.
21:53Qui, effectivement,
21:55regarde de très près
21:57Taïwan, qui sera peut-être
21:59le prochain sujet. Mais je rappelle quand même,
22:01parce que c'est passé sous le tapis,
22:03après les déclarations
22:05de Trump face à Zelensky,
22:07que Trump,
22:09quelques jours avant, avait rappelé
22:11son attachement à l'article 5
22:13du traité de l'Alliance Atlantique de l'OTAN.
22:15C'est quoi l'article 5 ? Je le rappelle.
22:17C'est que tout pays membre de l'OTAN qui est agressé
22:19voit venir à son secours les autres pays membres de l'OTAN.
22:21Donc Trump a réaffirmé
22:23cet article 5. Donc on n'est
22:25quand même pas tout à fait dans la position où
22:27il va laisser tomber l'Europe
22:29ou il va laisser tomber l'OTAN.
22:31Je pense que Trump est plus
22:33un homme de commerce
22:35et de négociation qu'un homme politique.
22:37Et ce qu'il veut, alors ça peut paraître ultra
22:39choquant, c'est un retour sur investissement.
22:41En fait, il estime qu'il a dépensé
22:43beaucoup d'argent sous Biden pour...
22:45Et il veut mettre la main sur les minerais, etc.
22:47Il estime que les Chinois avaient
22:49acheté trop de porcs au canal du Panama.
22:51Il a fait racheter par BlackRock,
22:53qui est le plus grand fonds d'investissement mondial,
22:55les concessions qui avaient été octroyées
22:57à des Hongkongais, donc à des Chinois,
22:59dans le canal du Panama.
23:01C'est cette logique-là qu'il faut lire au travers de Trump.
23:03Alors on aime, on n'aime pas.
23:05Il joue pas aux échecs.
23:07Il renverse les chiquiers. C'est pas la même chose.
23:09Alors Jean-Christophe Gallien nous a rejoint.
23:11Jean-Christophe, ça rejoint
23:13ce dont vous vouliez parler
23:15à propos de l'Allemagne aussi.
23:17Oui.
23:19C'est un coup de
23:21coeur pour le coup. En tout cas, c'est
23:23un déclaratif chez le futur
23:25nouveau chancelier, M. Merz,
23:27et l'ensemble de ses
23:29potentiels alliés SPD. C'est une
23:31très bonne nouvelle, même si c'est
23:33une nouvelle qui va renforcer l'endettement
23:35allemand. C'est l'idée que, vous savez, dans la Constitution
23:37allemande, on ne peut pas...
23:39On a écrit, considéré que l'Allemagne,
23:41budgétairement, ne pouvait pas
23:43dépasser 1%
23:45de son PIB en termes d'endettement.
23:47Et donc aujourd'hui, face à
23:49la réalité de ce qui a été décrit
23:51juste avant, et que vous avez dû discuter
23:53pendant de longues minutes, c'est
23:55l'idée que l'Europe a besoin de reconsidérer,
23:57et notamment l'Allemagne, qui, depuis
23:59la Deuxième Guerre mondiale, n'a fait...
24:01Alors d'abord, ça lui a été imposé, puis après,
24:03ça a été une stratégie économique et géopolitique,
24:05n'a pas fait d'efforts militaires.
24:07Et donc aujourd'hui, face à
24:09ce qui lui pend au nez, c'est-à-dire, un,
24:11une difficulté économique majeure, avec ces deux grands marchés
24:13qui sont en train de se refermer
24:15pour elle, et de l'autre côté, une menace
24:17pour le coup
24:19militaire, en tout cas défensive, qui est importante,
24:21a besoin de largement dépasser
24:23cette rigueur qu'elle a, d'ailleurs,
24:25et c'est pour ça que c'est une bonne nouvelle pour moi, largement
24:27contribuer à imposer au système
24:29européen. On voit très vite, d'ailleurs, que Mme von der
24:31Leyen, elle-même allemande, ex-ministre de l'Alliance
24:33d'ailleurs à un moment donné en Allemagne, sous Mme
24:35Merkel, a elle aussi...
24:37Alors, c'est pas
24:39de l'argent européen qui va venir, mais c'est la libération,
24:41en tout cas, la possibilité pour
24:43les pays européens, de sortir
24:45tout ce qui sera effort
24:47de réindustrialisation défensive et de
24:49dépenses militaires, des déficits
24:51qui sont, vous savez, très contrôlés par Bruxelles
24:53au niveau des 3%. Donc, je trouve que
24:55je suis moins d'accord sur la
24:57totalité de ce qu'a dit Eric, mais l'avantage
24:59au moins, et je me relie à Eric pour le coup, c'est que
25:01c'est cette
25:03impulsion, au-delà de la sidération
25:05qui va durer quelques mois, il y a
25:07quelque chose qui fait bouger les lignes. Alors, renverser
25:09l'échiquier, oui, en effet, c'est exactement
25:11ce dont il s'agit. Pour le vivre, moi, sur des aspects
25:13géopolitiques concrets, c'est ce qui est en train de se
25:15faire, mais en même temps, ça produit des effets.
25:17De fait, regardez,
25:19une question en
25:21Allemagne qui a été discutée depuis des
25:23années, Mme Merkel n'en voulait pas, et
25:25aujourd'hui, c'est en train de lâcher. Et c'est plutôt bien,
25:27et c'est plutôt une bonne nouvelle, pour l'Allemagne,
25:29déjà, et pour nous, Européens, aussi.
25:31Oui, commentaire sur
25:33cette défense
25:35allemande.
25:37Et surtout le budget, l'idée que, voilà.
25:39Et donc, là, on va remonter la presse
25:41sur les pays européens là-dessus.
25:43Est-ce que vous pensez qu'Emmanuel Macron, ce soir,
25:45peut annoncer un budget
25:47de guerre, demander
25:49un effort ? Je vous rappelle quand même que
25:51Éric Lombard, le ministre des Finances,
25:53notre vaillant ministre des Finances, qui
25:55explique que les entreprises ne vont pas être compétitives,
25:57je ferme la parenthèse,
25:59nous a quand même gratifié d'une chose
26:01qui est passée, là aussi, à mon avis, sous les radars,
26:03c'est que nous n'étions pas encore en économie
26:05de guerre, mais qu'il le fallait.
26:07Il faut, a-t-il dit. Je rappelle quand même qu'une économie
26:09de guerre, c'est mettre l'outil industriel
26:11au service de la défense, plus une mobilisation.
26:13C'est ça, une économie de guerre.
26:15Donc, je ne sais pas à quoi on joue, là.
26:17Est-ce que
26:19défendre l'intégralité
26:21et l'intégrité du territoire ukrainien, oui,
26:23ne pas laisser les mains libres à Poutine,
26:25évidemment, mais est-ce qu'on a
26:27les moyens de nos déclarations verbales ?
26:29Je vous rappelle quand même que
26:31Madame Van der Leyen, qui est élue par personne,
26:33qui met
26:35sur la table 800 milliards d'euros pour réarmer
26:37l'Europe, dont 150 à 200 milliards
26:39d'ailleurs empruntés.
26:41Donc là, on est en train de faire exploser
26:43les critères européens. Bon, alors, c'est peut-être
26:45une bonne chose pour certains, mais
26:47derrière, il y a la crédibilité de l'euro, quand même,
26:49qui est la monnaie commune.
26:51Mais Madame Van der Leyen, elle oublie
26:53une chose, c'est que vous avez des règles européennes qui sont très
26:55précises et qui obligent, par exemple,
26:57les banques européennes à ne pas devoir
26:59investir dans le pétrole, parce qu'évidemment,
27:01réchauffement climatique oblige, mais aussi
27:03dans l'armement, dans la défense.
27:05La BEI, la Banque Européenne d'Investissement,
27:07elle a comme règle
27:09de ne pas investir dans la défense non plus.
27:11Donc si vous voulez, avant d'avoir
27:13des grands moulinets d'air pour dire
27:15voilà,
27:17comme un cabri, l'Europe, l'Europe
27:19du temps de De Gaulle, la défense européenne, la défense
27:21européenne, il faudrait peut-être regarder les règles
27:23qu'on s'est imposées à nous-mêmes, qu'on s'est imposées
27:25à nous-mêmes et qui sont des règles absolument
27:27hallucinantes, qu'aucun autre
27:29cercle d'importance
27:31n'a mis en place.
27:33On va marquer une pause et vous pourrez réagir, à tout de suite.
27:35Sud Radio,
27:37parlons vrai.
27:39Sud Radio,
27:41le 10h midi,
27:43mettez-vous d'accord, Valérie Expert.
27:45De retour avec vous sur
27:47Sud Radio, donc nous parlions
27:49des relations entre la France, l'Ukraine,
27:51la Russie,
27:53Emmanuel Macron au 20h
27:55ce soir, vous vouliez ajouter quelque chose
27:57Charles Hollande ? Très rapidement,
27:59on voit quand même qu'Emmanuel Macron, sa planche de salut
28:01ça reste les sujets internationaux,
28:03ça reste la guerre, il adore se muer
28:05en chef de guerre, il adore endosser
28:07ce costume-là.
28:09C'est son rôle.
28:11Ça fait partie de ses attributions.
28:13Mais les Français sont très inquiets
28:15quand vous discutez avec les gens, ils sont quand même
28:17inquiets sur
28:19ce qui peut se produire,
28:21sur ce qui peut arriver, il y a une forme d'inquiétude
28:23donc est-ce que c'est pas normal qu'il intervienne ?
28:25Alors c'est normal qu'il intervienne
28:27même si on est habitué avec lui à des discours
28:29interminables où généralement les
28:31annonces se font attendre, Emmanuel Macron
28:33c'est quand même celui qui a fait le discours de vœux
28:35le plus long de l'histoire de la Ve République, j'ai l'impression qu'à chaque fois
28:37qu'il parle, on n'arrive pas à retenir
28:39la raison pour laquelle il a décidé de
28:41parler, donc on verra ce qu'il annonce ce soir
28:43moi j'ai quand même une petite inquiétude, c'est que
28:45dans ce contexte où il est plus démonétisé
28:47que jamais, j'ai peur qu'il fasse
28:49un calcul politique de vouloir se saisir
28:51en chef de guerre un peu européen de ce sujet-là
28:53qui nous embarque
28:55dans des choix peu stratégiques
28:57pour la France, nos intérêts économiques
28:59et nos intérêts souverains
29:01et quelle que soit la décision qu'il prendra, que ce soit
29:03un grand endettement qui risque de nous plomber
29:05encore pour des années et des années, une demande
29:07complètement irréaliste de mettre à 5% du
29:09PIB par exemple
29:11l'économie de la
29:13défense, les dépenses publiques
29:15pour l'armée
29:17ou qu'il fasse des annonces encore plus brutales
29:19sur une quasi
29:21co-belligérance française
29:23moi je vous avoue qu'à quelques heures d'une
29:25déclaration de Macron qui est plus démonétisé
29:27que jamais et qui rêve d'être
29:29un peu l'interlocuteur privilégié
29:31de Trump et Poutine, j'ai quelques
29:33petites craintes.
29:35Oui, pardon
29:37Jean-Christophe Gallien
29:39Oui, moi je vous trouve très sévère
29:41là pour le coup avec Emmanuel Macron parce que
29:43certes il est démonétisé sur le plan
29:45national, on peut l'imaginer, il y a
29:47deux ans, il reste deux ans,
29:49il ne se représentera pas, le contexte
29:51français est très fragilisé, on me disait
29:53François Bayrou tient ce qu'il peut tenir
29:55pour l'instant, maintenant
29:57il faut revenir à des points de réalité
29:59c'est à dire que
30:01aujourd'hui l'armée française qui
30:03n'est pas si mécontente de la relation qu'elle a
30:05aujourd'hui, en ce moment avec Emmanuel Macron
30:07en tout cas
30:09elle peut tenir dans un conflit
30:11de 10 de haute intensité, ce qui est à l'oeuvre
30:13en ce moment par exemple en Ukraine
30:1572 heures, donc si
30:17et je pourrais détailler les réserves de munitions
30:19et ainsi de suite, la capacité de produire
30:21et de déplacer les troupes
30:23et ainsi de suite, ça veut dire qu'aujourd'hui on est dans
30:25l'incapacité, si on n'a pas de dissuasion nucléaire
30:27et heureusement que le Général De Gaulle et qu'on a continué
30:29à le faire et bien le faire, c'est à dire que
30:31notre patrimoine et notre dynamique
30:33nucléaire est très bien organisée
30:35notamment avec des sous-marins qui
30:37aujourd'hui ils ont une génération qui quasiment les rend
30:39indétectables, c'est quelque chose de très compliqué
30:41maintenant sur le terrain des opérations c'est compliqué
30:43donc oui il va devoir annoncer
30:45quelque chose, oui c'est pas grave que cette fois-ci
30:47ils puissent enfin dire oui c'est
30:49quelque chose d'important alors que
30:51le Général De Gaulle et le Général De Gaulle
30:53ne sont pas d'accord du tout et là je suis d'accord
30:55avec ce qui a été dit précédemment, il s'est mis en chef de guerre
30:57face au Covid, il s'est mis en chef de guerre par un autre
30:59moment, il a beaucoup utilisé le mot guerre
31:01à tort et à travers, alors là
31:03c'est pas qu'on est en guerre mais c'est qu'on
31:05est en train de frotter quelque chose qui
31:07ressemble à un moment géopolitique qui lui
31:09n'est pas simplement européen mais qui est déjà
31:11européen et ça, ça nous concerne directement
31:13et après il est plus global avec des situations
31:15qui sont moins homogènes, plus hybrides
31:17qu'on a jamais vécu, c'est à dire que
31:19ce qui s'est passé en avance a renversé l'échiquier
31:21diplomatique et géopolitique mais plus que ça
31:23ce qui est à l'oeuvre aujourd'hui
31:25entre la Russie, je suis pas
31:27tout à fait d'accord avec l'idée qu'il va pouvoir
31:29sortir M. Trump, la Russie
31:31de l'emprise de la Chine, c'est déjà
31:33trop impliqué et c'est d'ailleurs
31:35été signifié par une visite d'État
31:37alors pas au niveau évidemment présidentiel
31:39mais ministériel entre la Chine et la Russie
31:41au même moment où il y avait le vote au Conseil de Sécurité
31:43qui a renversé encore une fois
31:45plus de 50 ans de vie géopolitique
31:47à travers la planète, et bien
31:49la Russie et la Chine affirmaient encore davantage
31:51et complétaient encore davantage leur partenariat stratégique
31:53donc on est dans quelque chose où
31:55l'Europe doit effectivement refaire
31:57refaire
31:59son agenda, refaire
32:01sa doctrine, repenser
32:03on a les outils, l'OTAN même sans les
32:05États-Unis pourrait fonctionner, ça pose pas de problème
32:07la réalité c'est qu'aujourd'hui oui il a besoin de dire
32:09quelque chose, enfin on espère oui que ça sera
32:11important et pas juste
32:13de la cosmétique et quelque
32:15chose qui ferait que peu importe qu'il soit le chef
32:17de guerre européen, peu importe qu'il soit le chef de guerre français
32:19ce qu'on veut c'est qu'il y ait une réaction aujourd'hui
32:21face à une situation qui a beaucoup bougé
32:23et qu'on arrête de suivre
32:25Je pense en effet qu'on a basculé
32:27dans un nouveau monde
32:29je le rappelais
32:31le président des États-Unis ne fonctionne
32:33qu'avec le rapport de force
32:35donc face à ça vous avez
32:37un contexte où on rentre dans une guerre économique
32:39quand même, rappelons qu'il y a
32:41des droits de douane
32:43que le président des États-Unis souhaite
32:45augmenter à hauteur
32:47de 25%,
32:49la dissuasion,
32:51vous parliez de dissuasion militaire
32:53de dissuasion nucléaire, elle est aussi
32:55indispensable, donc face à ça
32:57face à des
32:59puissances qui s'affrontent
33:01économiquement, voire
33:03qui se
33:05confrontent même militairement, il s'agit
33:07pas en effet de voir
33:09les chars russes arriver à Paris, c'est pas ça
33:11mais il s'agit pour l'Europe
33:13d'exister et d'établir
33:15elle-même un rapport
33:17de force, sinon elle disparaît, la réalité
33:19c'est ça, elle n'existerait pas
33:21Mais un rapport de force, il faut avoir de la force
33:23dans un rapport de force, il y a de la force
33:25Oui, il faut avoir les moyens, ça c'est sûr de ses ambitions
33:27C'est pour ça qu'ils sont en train de faire de la boxe, le président de la République, pour avoir les plus gros biceps
33:29possibles
33:31Non mais Jean-Christophe, pardonnez-moi, moi je vais pas
33:33être sévère avec Emmanuel Macron, je vais être très sévère
33:35parce que c'est quoi le bilan
33:37diplomatique du président de la République ?
33:39Vous voulez que je vous le rappelle ?
33:41La façon dont on s'est fait foutre dehors d'Afrique
33:43dont on n'a pas pesé au Moyen-Orient
33:45parce que le chef de l'État était incapable
33:47ou de respecter ce qu'a toujours été la politique française
33:49en direction plutôt pro-arabe
33:51dans le pogrom du 7 octobre
33:53Vous voulez que je vous rappelle ?
33:55La façon dont il a été reçu par
33:57Donald Trump, deux jours après
33:59Trump annonce des taxes de 25%
34:01sur les produits européens
34:03Pardonnez-moi, il y a quand même la réalité
34:05Et il a formenté l'Algérie
34:07Alors le chef de l'État va sans doute
34:09vous expliquer que ce soir il est au centre du jeu
34:11diplomatique, qu'il va peser
34:13pour une paix en Ukraine
34:15Mais Théboune, on est incapable de lui dire
34:17Monsieur, ça fait 14 fois que vous nous refusez
34:19un OQTF et on n'a pas
34:21de contraintes pour que vous le récupériez
34:23chez vous. Donc moi je veux bien
34:25et ça me coûte de le dire parce que c'est
34:27le chef de l'État de mon pays
34:29mais quel est le poids diplomatique
34:31de Macron face à Trump
34:33ou même face à Poutine ? Je vous rappelle
34:35quand même que dans une vidéo célèbre
34:37au moment du déclenchement de la guerre en Ukraine
34:39Macron avait mis
34:41en scène la
34:43visio qu'il faisait avec Poutine au Kremlin
34:45en disant regardez je suis avec Vladimir Poutine
34:47Non mais attendez
34:49Sans parler des TikTokers
34:51qui l'interpellent et auxquels il répond
34:53parce que le type n'arrive pas à payer au péage de la 10
34:55avec son téléphone
34:57Peut-être des choses quand même à mettre à son crédit
34:59Juste
35:01je vois sur le fil X
35:03ce matin Guy Roux était interviewé
35:05par Pascal Praud et qui lui posait la question
35:07de sa
35:09il a rencontré le président
35:11de la République Guy Roux
35:13et sa phrase est assez glaçante
35:15il dit j'ai une crainte de l'avenir pour mes
35:17enfants et mes petits-enfants
35:19après un entretien avec le président de la République
35:21donc c'est pas très très rassurant
35:23malgré tout. Parce que le président
35:25de la République on le sait est totalement
35:27déboussolé depuis des années
35:29parce que
35:31l'élection qu'il a eu
35:33en plus dans un contexte
35:35il faut quand même le rappeler en 2022 dans un contexte
35:37de guerre
35:39a annihilé tous les autres débats
35:41qui auraient pourtant dû
35:43être mis sur la table
35:45à l'occasion de cette campagne
35:47ça a largement profité à la stature un peu régalienne
35:49d'Emmanuel Macron
35:51donc c'est là aussi toute ma crainte
35:53c'est qu'on a plus de cap économique
35:55on a plus de cap sociétal
35:57on se fait marcher dessus par un pays
35:59comme l'Algérie qui fait le PIB de l'île de France
36:01et moi j'ai très honnêtement dans le parlementaire
36:03du mal à comprendre pourquoi on active
36:05aucun de ses leviers
36:07et donc voilà je pense que malheureusement
36:09la planche de salut d'Emmanuel Macron c'est
36:11ce conflit qui est grave
36:13qui peut être très préoccupant pour notre souveraineté
36:15pour notre économie et j'ai
36:17beaucoup de mal à faire confiance à Emmanuel Macron
36:19ce soir pour prendre les bonnes décisions pour notre pays
36:21Alors autre tweet intéressant
36:23l'ambassade de Chine à Washington publie ce matin
36:25un tweet de menace si les Etats-Unis
36:27veulent la guerre que ce soit une guerre tarifaire
36:29une guerre commerciale ou tout autre
36:31type de guerre nous sommes prêts à nous battre
36:33jusqu'au bout
36:35donc ce que disait tout à l'heure
36:37Elio Di Rupo est pas
36:39complètement fou c'est à dire qu'on renverse
36:41l'échiquier mais il est renversé partout
36:43c'est à dire qu'on en a foutu partout des
36:45pièces de l'échiquier
36:47et tout le monde va essayer de tirer son avantage
36:49quand il parlait des autocrates
36:51c'est un peu ça genre la Russie, la Chine
36:53est en train de dire ok vous voulez la guerre on y va
36:55oui oui alors
36:57est-ce que
36:59est-ce que Trump impressionnera
37:01le président chinois comme il a impressionné
37:03Zelensky dans le fameux bureau
37:05Oval je n'en sais rien
37:07mais encore une fois on pense ce qu'on veut de Trump
37:09mais il s'est fait
37:11élire sur un truc très simple
37:13America first d'accord donc les intérêts
37:15de l'Amérique et des Américains tels qu'il les voit lui
37:17avant tout le reste
37:19pardonnez-moi il est en train de mettre en application
37:21le programme sur lequel
37:23il a été élu c'est rare
37:25pour des politiques français vous voyez c'est rare mais
37:27lui en fait il a été réélu
37:29enfin il a été élu pour la deuxième fois
37:31triomphalement je rappelle quand même
37:33vote populaire swing state
37:35une partie des immigrés
37:37américains qui ont voté pour lui
37:39il a gagné je sais combien
37:41d'états il a eu un différentiel
37:43de représentant pour l'élection absolument
37:45hallucinant et on lui reproche
37:47certains le traitent de fou on lui reproche d'appliquer
37:49son programme ben écoutez
37:51on verra ce qui se passera au mid-terme
37:53dans deux ans
37:55c'est peut-être pas prévu que ce soit
37:57en un mois
37:59il s'était un peu avancé il avait dit que j'arrête la guerre
38:01en Ukraine en deux jours
38:03donc Zelensky lui a résisté
38:05il va l'arrêter même s'il fait des concessions
38:07qui vont nous sembler dramatiques à Poutine
38:09et c'est aussi la méthode Trump
38:11la méthode du blast où il arrive
38:13par un effet de sidération dès le début
38:15à taper très fort du poing sur la table
38:17et derrière la situation se dégrande
38:19d'ailleurs dans son discours
38:21d'hier
38:23il parle d'efficacité c'est à dire
38:25qu'à peine arrivé au pouvoir il signe
38:2743 décrets
38:29et avec certes
38:31une application pas totale
38:33de ces décrets mais avec les conséquences
38:35qu'on connait vous parliez de la réaction
38:37de la Chine mais on peut parler également de la réaction
38:39du Canada parce qu'on est bien dans une
38:41guerre économique le Canada pareil
38:43a dit bah regarde des droits
38:45de douane qui augmentent pour nos produits
38:47on va en faire de même
38:49on se retrouve dans un instant
38:51on va parler également on va revenir
38:53enfin on était déjà en France mais
38:55revenir sur cette affaire
38:57le parquet qui donc réclame
38:59à ce que le policier
39:01qui est auteur du tir mortel
39:03sur
39:05Naël soit jugé pour
39:07meurtre à tout de suite
39:18je voulais qu'on revienne sur
39:20cette annonce qui a été faite hier
39:22le parquet de Nanterre a requis
39:24donc un procès pour
39:26meurtre contre le policier
39:28ayant tiré sur
39:30Naël
39:32adolescent jeune homme de 17 ans
39:34dont la mort en 2023 avait
39:36provoqué un certain nombre de violences
39:38le parquet
39:40a décidé du renvoi
39:42de ce policier évidemment les syndicats de police
39:44sont montés au créneau et se sont
39:46indignés ce matin
39:48le préfet des Hauts-de-Seine
39:50a rassemblé les différents
39:52syndicats pour leur dire je suis venu
39:54pour vous dire que vos chefs vous aiment
39:56et qu'avec Laurent Nunes ou l'autorité de Bruno
39:58Retailleux nous sommes à vos côtés
40:00j'ai envie de leur dire si j'étais un petit peu
40:02vulgaire ça leur fait une belle jambe
40:04parce que la réalité c'est qu'aujourd'hui
40:06ces policiers
40:08ont poursuivi un délinquant
40:10qui brûlait des feux rouges qui roulait sur les trottoirs
40:12qui refusait d'obtempérer
40:14et qui risquait de tuer des gens
40:16évidemment c'est un drame absolu
40:18que la mort de ce jeune homme
40:20mais néanmoins
40:22il y a eu une course poursuite
40:24et ça, Najwa
40:26vous êtes avocate, ce procès
40:28pour meurtre signifie
40:30que la légitime défense a été
40:32exclue
40:34et qu'il y a
40:36bien intention de donner la mort
40:38c'est ce que ça veut dire. Tout à fait
40:40parce que moi je n'ai pas le dossier
40:42mais au regard des réquisitions
40:44du procureur de la république qui estime que
40:46le policier auteur
40:48du tir sur Nahel
40:50avait une intention
40:52de tuer puisque comme vous le savez
40:54l'utilisation d'une arme par un
40:56policier doit être proportionnée
40:58et en effet la légitime défense
41:00explique l'utilisation de cette arme
41:02donc au regard des éléments
41:04dont je dispose, c'est ce que je rappelle que je ne suis pas
41:06l'avocate dans ce dossier là
41:08mais
41:10vraisemblablement
41:12vraisemblablement
41:14au regard
41:16de la reconstitution parce qu'il y a une
41:18reconstitution qui a été organisée
41:20avec la partie civile
41:22avec l'auteur
41:24du tir
41:26la justice
41:28a estimé, notamment le procureur
41:30de la république, a estimé
41:32que cette volonté de tuer
41:34était bien là. Alors par contre il y a un non-lieu
41:36concernant l'autre
41:38policier qui était initialement
41:40poursuivi pour complicité
41:42d'homicide volontaire
41:44donc là, sur ce volet là
41:46le parquet a décidé
41:48de ce non-lieu concernant
41:50l'autre policier
41:52et voilà, la décision elle se fait
41:54sur un dossier, sur une reconstitution
41:56c'est pas
41:58c'est construit, c'est solide
42:00c'est pas une opinion, loin de là
42:02mais derrière ça envoie un signal extrêmement
42:04dangereux, moi je pense à tous ces policiers
42:06il faut quand même rappeler les chiffres
42:08ils sont victimes chaque jour de plus de 70
42:10refus d'obtempérer par jour
42:12c'est là toutes les 20 minutes je crois
42:14il y a des images terribles, on se souvient il y a quelques semaines
42:16d'un policier qui avait été
42:18percuté à pleine vitesse par quelqu'un
42:20qui lui fonçait délibérément dessus
42:22en fait, ce qu'il y a de très dangereux derrière cette décision
42:24c'est que ça va encore plus vulnérabiliser
42:26ou en tout cas
42:28inhiber nos forces de l'ordre
42:30qui en viennent même à se poser
42:32la question quand elles font face à quelqu'un
42:34d'armé de sortir
42:36aussi leur arme, il y a une vidéo
42:38qui avait un peu choqué l'opinion publique
42:40mais qui en dit long sur l'état
42:42d'inhibition dont s'en frappaient les policiers
42:44c'était un homme qui était sorti avec un sabre
42:46de 2 mètres de long de son garage
42:48un policier lui faisait face
42:50l'homme se précipitait sur le policier
42:52le policier ne s'est dit qu'il ne fallait
42:54sortir que son taser, donc il a essayé de taser
42:56la personne, ça n'a pas fonctionné
42:58et donc le policier a pris un risque considérable
43:00la réalité c'est que derrière ces décisions
43:02de justice, il y a des symboles
43:04très dangereux et que
43:06demain, nos policiers, je pense que
43:08ils seront encore plus victimes de refus
43:10d'obtempérer, ils auront encore plus
43:12la trouille au ventre quand ils partiront
43:14avec leur arme de service
43:16je pense qu'il faut prendre tout ça
43:18avec beaucoup de précaution, c'est évident
43:20que la personne, l'autre policier qui l'accompagnait
43:22n'est en rien complice
43:24d'un éventuel meurtre
43:26mais ça m'interroge aussi sur cette justice
43:28qui est quand même plus que politisée
43:30Jean-Christophe ?
43:32Je suis entièrement d'accord avec Charles, je pense qu'il y a
43:34deux aspects, d'abord vu le contexte
43:36de l'affaire, sans connaître
43:38le dossier, mais il y a quand même
43:40les émeutes, les 500 villes qui avaient
43:42été frappées immédiatement
43:44et ce qui s'est passé ensuite, on ne peut pas
43:46imaginer un seul instant que la décision de justice
43:48ne soit pas impactée, donc c'est pas
43:50un gros mot qu'elle soit politisée, mais elle est
43:52certainement embarquée dans cette logique
43:54aussi de réponse politique, et donc
43:56elle va impacter, c'est très concret
43:58ce qui est à l'oeuvre ensuite pour les policiers
44:00dans l'exercice de leur métier, et puis il y aura
44:02un moment, et on a
44:04une avocate sur le plateau, c'est le
44:06moment des assises, et ça veut dire, vous vous rendez compte que ça peut
44:08représenter à la fois le site
44:10où ça s'est déroulé, le site et les sites
44:12où il y a eu ensuite des émeutes, ça veut dire
44:14qu'en gros on va recréer un moment
44:16extrêmement puissant politiquement
44:18et pas simplement judiciairement parlant
44:20où il va y avoir tous ces débats
44:22où il va y avoir la police tue, il va y avoir une possibilité
44:24pour des forces politiques qui utilisent
44:26ce moment-là déjà par avance
44:28pour continuer à progresser
44:30et avancer sur ce terrain, et puis les autres seront
44:32en difficulté, donc je pense que oui
44:34il y a deux aspects, il y a même deux champs politiques
44:36dans cette décision, je pense qu'il faut faire très attention
44:38et pourquoi pas, on peut l'imaginer quand j'ai vu
44:40le requis, ce qui a été requis
44:42je me suis dit, enfin pas requis pardon, mais ce qui a été
44:44projeté, c'est l'idée que, pourquoi pas l'assassinat
44:46aussi, c'est-à-dire que finalement
44:48le policier est arrivé, oui il voulait tuer, ça veut dire que ça fait
44:50écho à la police tue, et donc ça veut dire que
44:52évidemment tous ces gens-là sont de sanglants
44:54criminels, non, c'est l'inversion
44:56de ces valeurs, mais dans un contexte
44:58politique qui va être encore plus puissant
45:00et encore une fois, ces assises vont devenir
45:02un moment extrêmement important
45:04trop important de mon point de vue
45:06certes, un jeune homme ne doit pas
45:08mourir, mais on ne peut pas accuser
45:10quelqu'un qui fait son travail dans des conditions
45:12on le connaît et on le sait, vous parliez de 70 refus
45:14d'obtempérer par jour, mais combien de refus
45:16de quoi que ce soit, c'est-à-dire la police
45:18aujourd'hui ne peut rien imposer, sauf à des gens
45:20qui sont tout à fait normaux, et puis le reste on le connaît
45:22par la suite.
45:24Éric, effectivement, imaginez qu'un policier
45:26se lève en disant
45:28je vais buter quelqu'un aujourd'hui, on a du mal à l'imaginer
45:30Dans les motivations du parquet, il y a aussi
45:32il a perdu son sang froid, il aurait dû
45:34tirer dans les pneus, dans le capot, oui, alors
45:36s'il avait tiré dans le capot, il aurait crevé
45:38le réservoir du lave-glace, vous voyez, il n'aurait pas arrêté
45:40la voiture. Bon,
45:42tirer dans les pneus, n'importe quel
45:44policier vous dit qu'on ne leur apprend surtout pas ça
45:46parce qu'il peut avoir des effets collatéraux, la balle qui rebondit
45:48enfin j'en passe, et les meilleurs
45:50Mais je rappelle quand même
45:52que le chef de l'État,
45:54c'est peut-être aussi ce qui a un peu influencé
45:56le parquet, c'est que le chef de l'État
45:58avait foulé au pied
46:00la présomption d'innocence de ce policier
46:02puisqu'il avait déclaré tout de suite, le lendemain, que c'était
46:04injustifiable, inqualifiable ou impardonnable
46:06ce qui s'était passé à Nanterre.
46:08Donc il avait pris une position
46:10ferme, sans connaître
46:12les tenants et les aboutissements
46:14de l'enquête.
46:16Maintenant, moi ce qui me choque le plus
46:18je vais vous dire, c'est quand même
46:20l'idée de meurtre, c'est volonté intentionnelle
46:22c'est volonté intentionnelle
46:24alors que
46:26dans les motivations du parquet, ils expliquent
46:28les juges
46:30que le policier aurait manqué de sang-froid
46:32alors s'il a manqué de sang-froid, c'est pas
46:34un tir intentionnel
46:36c'est parce qu'il aurait été poussé
46:38il avait peur d'être plaqué contre le mur
46:40qui était à côté de cette Mercedes
46:42jaune,
46:44qui peut-être lui a fait craindre
46:46pour sa vie. Enfin moi j'étais pas là à l'enquête
46:48et puis, je vais vous dire
46:50on peut se poser la question quand même
46:52peut-être que
46:54dans ce procès, il fallait en passer
46:56par là. Pourquoi ?
46:58Parce que si le policier avait été
47:00exonéré, est-ce que le pouvoir
47:02en place ne craint pas un mouvement
47:04de fond dans nos banlieues ?
47:06Comme l'affaire Traoré.
47:08Est-ce que le fait qu'on ne répond
47:10pas plus fermement à monsieur
47:12Théboune, qui mène la France par le
47:14bout du nez, c'est pas parce qu'on craint
47:16justement un basculement
47:18de certaines de nos cités ?
47:20Oui, mais est-ce que
47:22c'est pris en compte par le parquet ?
47:24Mais je n'en sais rien, je pose
47:26la question.
47:28Il y a certaines affaires, oui, il faut le reconnaître
47:30il y a toujours des affaires dites
47:32sensibles. Sensibles
47:34politiquement parlant
47:36c'est pas simplement une affaire de droit
47:38commun. Il y a les
47:40répercussions politiques que vous évoquiez
47:42mais je tiens à dire
47:44que même si les réquisitions
47:46du parquet sont les suivantes
47:48c'est-à-dire de
47:50reconnaître entre guillemets
47:52l'homicide
47:54volontaire et donc l'intention
47:56de tuer de ce policier
47:58concernant Naël
48:00il n'en demeure pas moins que même si
48:02on va aux assises
48:04il peut être acquitté ce policier.
48:06C'est pas définitif.
48:08Donc les choses peuvent évoluer
48:10Déjà, il y a ces réquisitions
48:12le juge d'instruction va voir
48:14sa position. Est-ce qu'il suit
48:16les réquisitions du parquet ?
48:18On le verra. Moi, je pense qu'il va
48:20les suivre et puis il y aura
48:22un second temps, le temps du procès
48:24pour argumenter
48:26et
48:28la position du parquet n'est pas
48:30on va dire
48:32une décision définitive.
48:34N'empêche que ça oriente.
48:36Oui mais c'est pas joué par avance.
48:38Jean-Christophe Gallien ?
48:40J'aimerais que ça soit possible
48:42effectivement qu'à la sortie il puisse y avoir
48:44sur la meurtre en tout cas
48:46mais ça veut dire que vous avez quand même quelqu'un
48:48qui est embarqué avec
48:50sa corporation
48:52dans une accusation
48:54puissante
48:56très violente, le meurtre
48:58ça veut dire encore une fois, je le redis
49:00vous vous rendez compte ce que ça va faire comme éco-politique
49:02et comment ce théâtre judiciaire
49:04on le sait aujourd'hui, va devenir
49:06une occasion extraordinaire de faire campagne
49:08pour des forces qui s'appuient sur cette idée
49:10que la police tue, que la police n'est pas là
49:12pour effectivement
49:14maintenir un état de droit
49:16maintenir l'ordre mais non elle tue
49:18elle est volontairement tueuse
49:20notamment de certaines populations
49:22qui sont les cibles électorales de ces mouvements
49:24alors oui peut-être
49:26faire attention, éviter qu'on ait des émeutes
49:28à nouveau
49:30je ne crois pas que s'il y avait eu
49:32quelque chose qui était un peu moins violent
49:34en termes de requisitions
49:36on aurait eu ça aujourd'hui mais rien ne le dit
49:38par contre très concrètement sur l'Algérie
49:40oui on oublie de penser qu'il y a
49:42potentiellement pour beaucoup et Teboun
49:44s'est bien agité avec son système
49:46très intégré au pays
49:48le nôtre, la France
49:50évidemment de faire bouger des populations si jamais
49:52on prend des visions trop importantes
49:54donc oui c'est un rapport de force aussi interne
49:56on n'est pas simplement en diplomatie, on est aussi dans quelque chose
49:58qui touche à notre société et à nous
50:00et là je crois que cette décision très politique
50:02moi je pense qu'elle est politique, je vous l'aurai dit à deux niveaux au moins
50:04et bien oui
50:06elle va porter aussi des effets
50:08pour la suite, je ne crois pas que ça soit un si bon
50:10moment, je ne crois pas qu'on puisse sortir
50:12de l'agrandi parce que même
50:14s'il y a une décision de relax, imaginez ce qui va se passer
50:16après derrière. Merci à tous les
50:18quatre, merci à vous, très bonne
50:20journée sur Sud Radio, à demain.