Samedi 14 décembre 2024, SMART IMMO reçoit Carole Abbey (Directrice du departement urbain, CDC Habitat) , Annette LAIGNEAU (Vice-présidente, en charge des projets urbains, Toulouse Métropole) , Phillipe COIGNET (Paysagiste,, OLM Paysagiste et urbanistes) et Ollivier Guilbaud (Ollivier Guilbaud, Directeur général, EPA Sénart)
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00:00Bonjour, bienvenue à tous, je suis ravi de vous retrouver pour cette nouvelle édition de Smartimo spécial forum des projets urbains.
00:14Dans un instant, avec notre invité, on va se poser cette question, ce défi, comment construire sur les entrées de villes et notamment sur les zones commerciales.
00:22Dans le débat, nous verrons ce défi immense, rafraîchir la ville avec notamment la ville de Toulouse, la ville rose.
00:29Enfin, avec notre expert, on verra comment se construit aux portes de Paris, à Paris-Ville-Roche, une gigafactory Smartimo. C'est parti !
00:41Smartimo, toujours au forum des projets urbains, on est ravi d'accueillir Carole Abbé. Bonjour Carole !
00:46Bonjour !
00:47Vous êtes directrice du développement urbain et résident spécifique chez CDC Habitat et avec vous, on va s'intéresser à l'entrée de ville.
00:53On sait que c'est une zone en particulier à revitaliser, à découvrir ou à redécouvrir parce qu'avec des contraintes telles que le ZAN, il faut trouver du foncier.
01:01Alors expliquez-nous cette entrée de ville, c'est le nouvel dorado pour la construction ?
01:06C'est un aspect auquel nous nous intéressons beaucoup chez CDC Habitat.
01:11Pour ceux qui ne connaîtraient pas notre groupe, nous sommes un opérateur global de l'habitat d'intérêt général avec plus de 550 000 logements que nous gérons à 80% des logements sociaux.
01:24Non seulement nous gérons ces logements sociaux et intermédiaires, nous gérons aussi des logements en accession à la propriété,
01:33mais nous sommes aussi intervenants en tant qu'ensembliers, concepteurs de projets urbains comme le village des athlètes, par exemple pour les Jeux Olympiques.
01:41Donc nous nous intéressons à toutes ces phases de la construction de la ville.
01:45Aujourd'hui, nous avons un gros enjeu de construire plus de logements, mais en même temps de respecter, comme vous l'avez dit, les nouvelles réglementations de zéro artificialisation nette.
01:56Et donc nous avons cet enjeu de trouver de nouvelles façons de construire la ville sur la ville.
02:01Alors comment fait-on pour construire cette ville sur la ville, puisque la densité est forte déjà dans les métropoles, en revanche c'est des territoires peut-être encore inexplorés.
02:10Exactement, et les zones commerciales en font partie, notamment en entrée de ville, notamment quand elles ont été rejointes par les quartiers résidentiels de la ville.
02:19Ce sont du coup des terrains très intéressants pour construire de nouveaux quartiers de ville et apporter de la qualité de vie aux habitants de ces communes.
02:28On a récemment fait, peut-être pour vous dire le potentiel de ces zones, une étude avec FRE, la foncière de commerce, qui a analysé les 21 plus grandes aires urbaines en France.
02:39Et sur les 243 zones commerciales dans ces aires urbaines, ils ont identifié que 167 sur les 243 étaient déjà dans des zones urbaines, donc résidentielles autour, et 139 sont dans des zones tendues en matière de logement.
02:57Donc si on rapporte les mètres carrés disponibles sur ces zones et la demande de logement, on voit qu'il y a un potentiel de construction de 1 million de logements sur ces zones commerciales, donc on voit que c'est énorme.
03:08Voilà de quoi résoudre en tout cas peut-être une des solutions pour la crise du logement.
03:11Alors si je caricature, c'est vrai que personne n'a forcément envie d'habiter sur le parking d'un hypermarché, mais on s'aperçoit que la ville, elle a déjà regagné ses zones.
03:19On est déjà dans, vous l'avez dit, dans l'urbanité ou la péri-urbanité.
03:24Oui, et ça c'est un des facteurs clés de succès, ce type d'opération, de transformation des entrées de ville, c'est que ce soit un quartier qui soit attractif, où les gens aient envie d'habiter.
03:33Donc sur toutes ces zones commerciales, on va choisir celles qui ont le potentiel d'attractivité le plus important, puisque c'est ça qui nous intéresse, nous CDC Habitat, on est là pour investir sur le long terme dans les logements qui vont être dans ces zones commerciales.
03:49Oui, on s'intéresse justement sur ce type de projet aux objectifs, aux enjeux, mais aussi aux facteurs de succès.
03:55Alors l'objectif, on l'a bien compris, les enjeux, vous les avez dessinés, quels seront les facteurs de succès clés ?
04:01Alors, trois choses, premièrement le soutien politique. Dans ce type de projet, on est toujours en accompagnement d'un maire, d'une collectivité locale qui veut transformer sa ville,
04:11accompagner la végétalisation de sa ville, accompagner l'extension des mobilités douces, qui veut aussi apporter de la qualité de vie à ses concitoyens.
04:23Comme ce sont des projets sur le temps long, on a besoin de ce soutien politique dans la durée.
04:29Le deuxième facteur clé de succès, c'est bien sûr économique. L'ennui de ces zones commerciales, c'est que parfois elles marchent très bien avec des commerces prospères.
04:40Et l'intérêt de la collectivité locale, c'est de pouvoir conserver cette activité économique.
04:44Donc il va falloir mener des projets très complexes qui vont permettre à ces commerces de rester opérationnels ou d'être transférés à un autre endroit le temps du chantier
04:55pour pouvoir construire ces nouveaux logements qui seront dans des nouveaux bâtiments.
05:01Donc politique, économique.
05:03Effectivement, économique pour les commerces et économique pour les logements.
05:07Il faut qu'on ait suffisamment de mètres carrés que l'on puisse construire en termes de logements selon les autorisations d'Urbanis pour que l'opération de promotion immolière soit intéressante
05:18et que ce soit une zone d'attractivité suffisante également en termes de vente de logements à des particuliers qui voudraient s'y installer par exemple.
05:26C'est très clair. Pour terminer, Carole Abbé, un exemple peut-être concret d'une réalisation ?
05:31Oui, alors je peux vous parler du projet de Montigny-les-Cormeilles que nous travaillons dans le cadre d'un partenariat entre CDC Habitat, la foncière Fré,
05:41qui est une foncière de commerce dont je vous ai parlé tout à l'heure, et la Banque des Territoires.
05:45Nous avons créé un véhicule d'investissement foncier qui est capable de porter jusqu'à 200 millions d'euros de terrain
05:53et c'est très important parce que ces projets se font sur le temps long, souvent sur 5 ans, 10 ans.
05:58Et donc sur ce site de Montigny-les-Cormeilles, on a là une collectivité locale, un maire qui travaille depuis plus de 15 ans
06:05à la transformation d'une grande zone commerciale qui s'étend sur 5 kilomètres linéaires le long d'une route départementale
06:12et qui veut créer 900 nouveaux logements pour créer vraiment un nouveau centre-ville avec des espaces verts, une école
06:19et nous allons l'accompagner à Montigny-les-Cormeilles sur ce projet.
06:23Voilà, carrément un nouveau centre-ville pour Montigny-les-Cormeilles donc au sein aujourd'hui de la zone entièrement commerciale.
06:29C'est très clair, on suivra ça avec intérêt et vous reviendrez, Carole Abbé, nous en parler.
06:34Je rappelle que vous êtes directrice du développement urbain résident spécifique chez CDC Habitat.
06:37A très bientôt sur Smartimo.
06:39Merci.
06:44Le débat c'est tout de suite comment renaturer la ville, comment la rafraîchir surtout puisque même si on est actuellement en novembre
06:51avec des températures un peu fraîches, il ne faut pas oublier qu'on est sur l'année record au niveau de la chaleur
06:57et bien sûr ça a un impact sur nos villes.
06:59Pour en parler, on est ravi d'accueillir Annette Lagnot.
07:01Bonjour Annette.
07:02Bonjour.
07:03Vous êtes vice-présidente de Toulouse Métropole en charge des projets urbains.
07:06Bienvenue à vous.
07:07Et à vos côtés, Philippe Coignet.
07:08Bonjour Philippe.
07:09Bonjour.
07:10Vous êtes paysagiste chez OLM, paysagiste et urbaniste.
07:13Alors Annette, donc un indice qu'à Toulouse, il fait parfois très chaud.
07:16On aurait même eu un record de chaleur l'an dernier.
07:19Alors effectivement en 2023, je crois qu'il y a un record de chaleur à plus de 42 degrés, je crois.
07:25Mais surtout, parfois ces trop fortes chaleurs sont associées à une sécheresse, ce qui complique un petit peu les choses.
07:35Et tout ceci dans un contexte qui est particulier, puisque vous savez que Toulouse est une ville très attractive,
07:40qui ne se développe pas beaucoup et nous devons construire, nous devons accueillir 8000 habitants,
07:459000 habitants tous les… enfin Toulouse, la métropole, 9000 habitants tous les ans.
07:49Tous les ans.
07:50Et donc avec un objectif de sobriété foncière qui ne vous a pas échappé puisque la loi climat et résilience s'applique dès aujourd'hui.
08:00Et donc une densification et densifier ou intensifier la ville ne peut se faire que si on maintient une certaine qualité de vie.
08:08Et dans le contexte du changement climatique, cette qualité de vie passe bien sûr par la renaturation
08:14et tout un dispositif pour que Toulouse soit un peu plus fraîche et non pas un îlot de chaleur.
08:20Exactement. Il y a un pic de chaleur mais il y a surtout des épisodes caniculaires qui font qu'on reste durablement,
08:26parfois plusieurs jours, voire plusieurs semaines, au-dessus des 30 degrés.
08:29Philippe Coignier, une question technique, comment on fait pour rafraîchir la ville ?
08:33C'est une vaste question en fait. On rafraîchit la ville avec plusieurs modalités, avec plusieurs outils.
08:39La première c'est d'essayer de déminéraliser, c'est de supprimer le plus possible toutes les surfaces minérales,
08:44les trottoirs qui sont inutiles, trop larges, les pistes d'aéroport dont on a à Toulouse, à Montaudran,
08:50pour essayer de retrouver une respiration du sol et de retrouver des échanges entre le sol, l'air et puis l'eau,
08:57de manière à favoriser justement l'installation du végétal.
09:00Donc ce grand projet de la Piste des Géants, il est fondé sur l'architecture...
09:04Dans un instant, juste sur les arbres, c'est vrai qu'on voit aussi qu'il faut planter les arbres,
09:09parce qu'un arbre évidemment ça capte de l'eau, mais ça en rejette aussi énormément.
09:12Et d'ailleurs on le sent, entre marcher en plein soleil et marcher à l'ombre, je crois qu'il y a 5-6 degrés d'écart.
09:18Il peut y avoir entre 4 et 8 degrés d'écart. Ce phénomène d'ombre, ce phénomène de fraîcheur,
09:23ce phénomène aussi que finalement on ne passe pas à côté d'un mur qui emmagasine de la chaleur,
09:28mais on passe justement à côté d'un espace de fraîcheur que procurent ces arbres,
09:31mais aussi tous les végétaux qui se trouvent en dessous.
09:33Donc c'est vraiment de créer des écosystèmes vivants au sein des milieux urbains,
09:36et c'est vraiment l'enjeu du projet à Toulouse.
09:38Est-ce qu'il y a un type d'arbre particulier qu'il faut planter ?
09:40Parce qu'on ne plante pas à Lille comme on plantait à Toulouse, j'imagine ?
09:43C'est vrai, et puis on ne plante pas en fonction des types de sol aussi.
09:46Et donc évidemment on regarde, Mme Lignot évoquait le fait qu'à Séville aujourd'hui,
09:50c'est peut-être le climat de demain à Toulouse.
09:52Et donc du coup on regarde dans le temps, mais on regarde loin,
09:55pour voir quels sont les arbres qui sont le plus susceptibles.
09:58Par exemple, vous m'interrogiez, c'est un très bon candidat.
10:00Bon, donc on regarde, on regarde évidemment d'autres écosystèmes.
10:03Annette Lignot, justement, vous avez lancé un grand plan de rafraîchissement de la ville,
10:08comment il s'articule ?
10:09Alors, c'est un plan qui est construit avec 10 axes structurants et 30 mesures,
10:16dont la plus importante est celle de 100 000 arbres, parce que ça se retient.
10:20Donc à l'horizon de Lille, nous aurons planté 100 000 arbres.
10:24Je crois qu'actuellement nous en sommes à 70 000 arbres plantés.
10:29Donc c'est une action que l'on mène depuis quelque temps,
10:32mais c'est un objectif que l'on peut dépasser d'ailleurs.
10:34Mais ils sont petits, ils vont grandir ou ils sont déjà... ?
10:37Alors il y a de tout.
10:38Des arbres plus grands, des plus petits.
10:40Une strate, je pense que M. Coignet va peut-être l'expliquer,
10:48où il faut plusieurs strates de plantation.
10:52Mais ça se traduit aussi par des formes urbaines un petit peu différentes,
10:55puisque nous essayons de préserver les coeurs d'îlots lorsque nous construisons,
10:59et avec de la pleine terre.
11:01De la pleine terre, pourquoi ?
11:02Parce que dans la pleine terre, c'est le sol en place,
11:04et on peut planter des arbres de haute tige,
11:07alors que sur des dalles de parking, on ne plante pas grand-chose,
11:12si ce n'est des arbustes dans des pots.
11:14Donc vraiment la pleine terre.
11:16Il y a d'autres mesures.
11:19On parlait...
11:21C'est un engagement de débitumer 3 à 5 hectares par an.
11:25Donc il y a l'île du Ramier qui a fait l'objet,
11:27qui était un vaste parking,
11:29enfin une partie de l'île du Ramier était un vaste parking
11:32avec des bâtiments de la foire-exposition de Toulouse
11:35qui ont été déconstruits, réutilisés,
11:37et le parking devient un vaste parc.
11:39Tant mieux.
11:40Tel qu'il était au 19e siècle, au début du siècle à Toulouse.
11:44Mais il y a aussi des mesures pour éclaircir la ville.
11:48Il vaut mieux avoir une ville un peu plus claire
11:52sans pour autant tomber dans l'excès de la ville blanche.
11:58On va passer de la ville rose à la ville blanche.
12:00Non, l'idée n'est pas là.
12:02Il faut conserver l'identité toulousaine.
12:04Donc du rose pâle.
12:06Non, alors rose pâle, ça me met en colère quand même.
12:11La ville rose, ce n'est pas ça.
12:14C'est l'identité de la ville qu'elle est,
12:17donc il faut la respecter,
12:20mais faire évoluer pour avoir un petit peu de...
12:24Alors c'est excessivement complexe,
12:26parce que je le raconte comme ça, c'est facile,
12:28mais derrière il y a des études, il y a des spécialistes,
12:31il y a des climatologues qui travaillent
12:33et qui sont en capacité de mesurer tout ce que je vous dis.
12:36Donc ça n'est pas uniquement des...
12:39Mais il y a de nombreuses mesures d'éclaircissement de la ville.
12:43C'est tout un panel de mesures qui contribue à cette amélioration
12:48et ce rafraîchissement de la ville
12:51que l'on a trendu, d'ailleurs, dans le document d'urbanisme.
12:54Le programme s'appelle Toulouse plus fraîche.
12:56Toulouse plus fraîche, c'est le programme.
12:58Vous savez qu'il y a des grandes places parisiennes
13:00qui vont être revégétalisées.
13:02Est-ce que la place du Capitole pourrait accueillir
13:04des arbres ou de la verdure ?
13:06Alors c'est un vrai sujet, parce que la place du Capitole,
13:08c'est un parking, c'est un héritage.
13:10Il y a un parking souterrain.
13:13Il faudrait aller chercher le sol en place très profondément,
13:17parce que c'est un parking à 3-4 niveaux en dessous,
13:193-4 sous-sols.
13:21Ça paraît un peu compliqué.
13:22Ça paraît.
13:23Il y a d'autres choses à faire, plus simple ?
13:24Il y a peut-être, dans le contexte budgétaire du moment...
13:28Par contre, on a planté des arbres dans des bacs,
13:30qui sont importants, mais ce sont des arbres
13:32qui ne sont pas des arbres de pleine terre, bien évidemment.
13:35Mais qui donnent...
13:36Et puis il y a d'autres mesures sur la place du Capitole
13:38pour rafraîchir, qui ont été prises avec des...
13:41Comment on appelle ça ?
13:43Des houppiers.
13:44Des houppiers, voilà.
13:45Parlez bien dans le micro, comme ça on vous entend.
13:47Très bien, donc à part...
13:49Oui, c'était peut-être la place du Capitole,
13:51mais c'est vrai que c'est emblématique de cette ville de Toulouse.
13:53Mais la piste des géants est aussi emblématique.
13:55Alors justement, on attaque la piste des géants.
13:57Expliquez-nous, Philippe Cogné, à quoi correspond ce projet.
14:00Ça correspond à une grande ambition de Toulouse Métropole
14:03sur l'idée que pour accueillir des usagers,
14:06des habitants, des personnes qui vont travailler,
14:08il faut travailler sur les espaces publics en premier.
14:11Ça veut dire aussi de trouver des lieux qui sont confortables,
14:15des lieux d'usage, et donc il faut fabriquer ces lieux
14:19et ces moments à partir, justement, on parlait de sol,
14:22à partir d'un sol remplace, mais qui n'existe pas.
14:24Et la qualité ou la particularité de la piste des géants,
14:27c'était au départ d'être une piste d'aviation minérale
14:30qui était destinée, que Saint-Exupéry et Mermoz ont empruntée
14:34dans les années 1920,
14:36et qui évacuait le plus possible l'eau de pluie.
14:39Donc il n'y avait aucune caractéristique pour être planté au départ.
14:42Donc il a fallu inverser totalement les modes de fabrication
14:46d'un projet d'infrastructure, de transport,
14:48à un projet de paysage, d'espace public.
14:50Alors comment on fait ?
14:52On essaie d'ouvrir, justement, on parlait de débitumer,
14:56mais d'ouvrir le sol de manière à accepter l'eau,
14:59accepter le vivant, de manière à créer cette dynamique végétale
15:02qui est propice aux végétaux, aux différentes strates,
15:04les strates basses, les strates intermédiaires
15:06et les strates hautes, les hautes tiges,
15:08dont parlait Mme Legnaud,
15:10pour essayer justement de fabriquer la plus grande canopée continue.
15:13Canopée, ça veut dire les feuilles qui se touchent des arbres
15:17pour fabriquer une ombre qui est continue,
15:19dès le départ, au moment où les habitants vont arriver,
15:22et ne pas leur dire, attendez 15 ans, attendez 20 ans,
15:25ce sera plus confortable.
15:26Donc il faut, dès le départ, leur offrir...
15:28On le pense déjà aujourd'hui, pour les années,
15:30et même les décennies à venir.
15:31C'est ça, c'est un projet qui joue sur les temporalités,
15:33c'est demain et 2050.
15:35En même temps, pour essayer de trouver ces fonctionnalités,
15:38à la fois écosystémiques, de biodiversité,
15:40et en même temps ces valeurs d'usage,
15:42garder les habitants en place et leur offrir des lieux
15:45sur lesquels ils peuvent se sociabiliser,
15:47des lieux de rencontre,
15:49et des lieux, évidemment, de pouvoir traverser en vélo la piste des géants.
15:52D'accord, donc c'est le projet.
15:54Il y a déjà des habitants, bien évidemment.
15:56Alors actuellement, il y a 1700 habitants sur le site.
16:00C'est un site qui vit.
16:02Et puis il y a surtout 3000 chercheurs, utilisateurs, chercheurs,
16:05sur le campus de l'innovation,
16:07qui est situé au sud de cet axe,
16:11puisqu'il y a un axe habitant.
16:13Bien sûr.
16:14Cet axe est divisé en trois parties.
16:16Une partie historique, qui a été évoquée.
16:18Le centre, qui est le village, en quelque sorte,
16:20où il y a les habitants, la place, les commerces,
16:23le cinéma, l'activité.
16:26Et puis la partie sud, qui est un campus,
16:28un campus de l'innovation,
16:30avec des entreprises assez florissantes,
16:32puisque nous sommes dans un quartier,
16:35c'est un écoquartier,
16:37mais nous sommes dans un écosystème assez de haut niveau.
16:41Voilà, la piste des géants,
16:43donc espace de renaturation aux portes de la ville.
16:47Annette Laignot, j'ai une question peut-être un peu plus grave.
16:50Les effets à long terme, vous évoquez la sécheresse, justement.
16:54C'est aussi un danger pour le bâti.
16:56On a vu notamment dans le sud-est des immeubles,
16:59même qui s'effondraient.
17:01Est-ce que ça peut être un sujet ?
17:04Alors, la particularité du territoire toulousain,
17:08ce sont des argiles,
17:10et des argiles gonflantes.
17:12Donc elles se gonflent,
17:14et quand elles se dégonflent,
17:16en période de sécheresse,
17:18il peut y avoir des dysfonctionnements au niveau du bâti.
17:21Alors c'est très surveillé.
17:23Là, c'est une question piège que vous me posez,
17:25parce que je ne suis pas compétente techniquement.
17:27On n'a pas très précisément d'avis que c'est aussi ça,
17:29l'enjeu, c'est de prendre soin.
17:31Oui, mais c'est un vrai sujet dans les centres-villes, par exemple.
17:36On a malheureusement eu un immeuble qui s'est effondré
17:41il n'y a pas très longtemps,
17:42mais de façon paradoxale,
17:43ce n'était pas du tout lié à la sécheresse,
17:45mais au contraire, à un excès d'humidité.
17:50Je ne sais pas si sur Toulouse,
17:52le sol toulousain est aussi de l'argile,
17:55on a un sol plus alluvionnaire,
17:57donc il est un peu différent,
17:58mais c'est surtout dans les terres du Lauragais
18:00et autour de Toulouse,
18:01que ces phénomènes d'argile gonflante sont les plus prégnantes
18:04et qui sont surveillés,
18:06parce que c'est une évolution,
18:09et c'est vrai que c'est compliqué.
18:11En attendant, on a parlé de ce climat sévillant,
18:15peut-être dans quelques années.
18:16En tout cas, Toulouse n'a rien à envier au niveau de sa beauté
18:19et demain, la ville rose sera un petit peu plus verte.
18:23Merci Annette Laignot,
18:25je rappelle que vous êtes vice-présidente de Toulouse Métropole
18:27en charge des projets urbains,
18:28et merci à vous Philippe Coigny,
18:29paysagiste chez OLM, paysager et urbaniste,
18:32et à bientôt sur Smartimo.
18:34Merci.
18:40L'invité BeSmart en direct du Forum des projets urbains,
18:43c'est Olivier Guilbault.
18:45Bonjour Olivier.
18:46Bonjour.
18:47Vous êtes directeur général de l'EPA Sénar,
18:49et avec vous, on va parler de l'opération Paris Ville à Roches,
18:52un site, on peut le dire, exceptionnel,
18:54qui a été nommé dans les 55 sites France 2030 à développer.
18:59Explique-nous en quoi ce site va se développer,
19:03quel projet sur Paris Ville à Roches ?
19:05L'ambition du Forum aujourd'hui et de notre présentation,
19:09c'était de commencer à nous faire connaître
19:12et indiquer que nous serons prêts pour l'objectif 2030.
19:16C'est demain ?
19:17C'est demain.
19:18On y travaille déjà depuis un moment,
19:20mais c'était l'occasion de se rappeler à notre bon souvenir
19:23pour montrer à quel point ce site a du potentiel
19:26et qu'on se prépare à pouvoir le développer à l'horizon 2030,
19:30comme ce qui est prévu au titre de ce projet France 2030,
19:35qui nous accompagne désormais pour poursuivre et arriver à nos fins.
19:3955 sites ont été délimités,
19:43et vous en faites partie avec ce site de Paris Ville à Roches,
19:46177 hectares, c'est assez exceptionnel.
19:49C'est un très gros tènement qui a été réduit.
19:52Nous sommes passés sous les fourches codines du Zenzène,
19:55et donc nous avons renégocié avec les agriculteurs,
19:58le monde agricole, la préfecture,
20:00sur un site qui était de près de 400 hectares au total,
20:03mitoyant de l'aérodrome de Ville à Roches,
20:07et on a réduit la valure à 157 hectares au total,
20:10en conservant un tènement d'une centaine d'hectares
20:14pour un grand compte industriel.
20:16Un grand compte industriel, et on peut le dire,
20:18l'accueil d'une gigafactory, de quoi s'agit-il ?
20:21L'ambition, c'est d'accueillir un site industriel,
20:24tel que celui qui existe déjà à côté,
20:26qui est le site Safran,
20:28qui construit les moteurs d'avions LEAP,
20:30que utilisent la plupart des avions de ligne aujourd'hui.
20:33C'est une entreprise qui est déjà sur site,
20:35qui emploie 6000 salariés,
20:37donc l'objectif est double,
20:39accueillir une entreprise analogue,
20:41et travailler sur les aménités
20:43à apporter au site, au bénéfice de Safran.
20:47On va parler des atouts du site,
20:50et ensuite des contraintes.
20:52Les atouts du site, ils sont d'abord réglementaires,
20:54et ça c'est tout nouveau, c'est le DRIF E 2024,
20:58qui a été voté en septembre,
21:00le sous-mande directeur de la région Île-de-France,
21:02voté par l'Assemblée des libérants de la région,
21:05en septembre dernier,
21:07qui nous attribue des gommettes d'espaces naturels,
21:09agricoles et forestiers à consommer.
21:11C'est aussi simple que ça,
21:13mais ce n'était pas gagné,
21:15et ces gommettes sont d'intérêt régional,
21:17sont dites d'intérêt régional,
21:19au bénéfice de l'industrialisation.
21:21Ça c'est rare en Île-de-France,
21:23si vous dépliez la carte de ce nouveau schéma directeur,
21:26c'est exceptionnel en Île-de-France
21:29d'avoir un site tel que le nôtre.
21:31Ça c'est le premier atout,
21:33donc réglementaire, sans quoi
21:35il me serait impossible de développer ce projet.
21:37L'autre atout de ce site,
21:39c'est sa capacité
21:41à être bordé par
21:43deux lignes TGV,
21:45l'autoroute A5A, A5B,
21:47en direct proximité de Paris,
21:49à proximité du RER,
21:51sur un pôle d'excellence
21:53qui est déjà territoire de l'industrie,
21:55qui est notre communauté d'agglomération
21:57porteuse, Grand Paris Sud.
21:59Très bien, alors évidemment,
22:01des atouts, mais également des contraintes,
22:03notamment, il va falloir aménager le site,
22:05vous dites qu'il y a déjà 6000
22:07employés et collaborateurs de Safran
22:09d'un côté du site,
22:11on peut imaginer qu'il y aura la même chose,
22:13peut-être un peu plus, un peu moins ?
22:15A ce stade, je ne peux pas vous le dire.
22:17En tout cas, il y aura peut-être une mobilité à réorganiser ?
22:19Il y aura des mobilités à réorganiser,
22:21on y est travaillé avec Île-de-France Mobilité,
22:23pour la liaison
22:25avec le pôle-gare
22:27le plus proche qui est celui de Lieux-Saint-Moisy,
22:29et avant tout,
22:31un travail important sur le plan foncier,
22:33puisque ce site était propriété
22:35de propriétaires privés,
22:37exploitants agricoles ou pas,
22:39et ça,
22:41c'est ce qui nous a amené à rentrer
22:43en convention avec
22:45l'établissement public foncier d'Île-de-France,
22:47qui est en train
22:49d'achever les négociations
22:51amiables pour acquérir ce foncier.
22:53D'ici
22:55début d'année 2025,
22:57nous serons propriétaires
22:59de l'ensemble de cet aînement, grâce à
23:01l'établissement public foncier d'Île-de-France.
23:03En 5 ans, il est possible d'atteindre l'objectif ?
23:05L'objectif,
23:07il est d'abord foncier,
23:09et donc on est en train d'atteindre l'objectif.
23:11Il sera ensuite,
23:13l'objectif sera avant tout
23:15énergétique,
23:17avec une signature d'une
23:19PTF, une proposition
23:21technique financière assignée avec
23:23RTE, pour nous ménager la puissance
23:25énergétique nécessaire
23:27pour accueillir ce grand pôle industriel.
23:29En définitive,
23:31une fois que nous aurons le foncier
23:33et l'énergie sécurisée,
23:35on pourra dire que nous sommes
23:37clés en main. J'ai donc bon espoir d'être
23:39clé en main avant
23:412030. Il nous restera ensuite
23:43bien évidemment à travailler sur l'ensemble
23:45des autres réseaux,
23:47au potable, aux usées,
23:49tout ce qu'on peut retrouver dans d'autres projets
23:51urbains, mais la sécurisation
23:53pour être véritablement France 2030
23:55clé en main, c'est le foncier,
23:57on y sera en début 2025,
23:59c'est l'énergie, et on y sera
24:01fin 2025, début 2026.
24:03D'accord, et ensuite,
24:05la Gigafactory qui sort d'hôtel ou qui est
24:07effective, c'est à l'horizon
24:092035-2040 ?
24:11Le teasing a commencé avec ce forum.
24:13D'accord, c'est déjà une première chose.
24:15J'espère
24:17être en contact
24:19via Tous Paris Région
24:21avec
24:23des industriels aussi tôt que possible
24:25pour pouvoir préfigurer les besoins
24:27et commencer à travailler
24:29sur des sujets concrets.
24:31Comme on a pu le faire il y a maintenant
24:335 ans avec l'entreprise
24:35Tesla,
24:37qui a vu
24:39l'ambition éventuellement de
24:41s'installer sur ce site.
24:43A l'époque, on ne peut pas se le cacher,
24:45on n'était pas prêt,
24:47mais cette fois-ci, nous le serons.
24:49Très bien, et ça va bénéficier à Safran,
24:51donc on reste sur le territoire ?
24:53Notamment à Safran aussi, oui.
24:55Avec une entreprise française.
24:57Et également
24:59à l'ensemble des entreprises qui gravitent autour de Safran.
25:01Bien évidemment, beaucoup de sous-traitants.
25:03Voilà, exactement.
25:05On te suivra évidemment au cours des prochains
25:07forums des projets urbains,
25:09plus qu'une initiative, ce grand projet
25:11Paris-Villaroche. Merci Olivier Guilbault.
25:13Je rappelle que vous êtes directeur général
25:15de l'EPASNAR et à très bientôt
25:17sur Smartimo.