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Mercredi 4 décembre 2024, SMART BOURSE reçoit Sophie Chauvellier (Gérante allocation d'actifs, Dorval AM) , Stephane Déo (Senior Portfolio Manager, Eleva Capital et membre de l'Éco à venir) , Louis Létinier (Directeur Médical & co-fondateur, Synapse Medicine) et Vincent Juvyns (Stratégiste, JP Morgan Asset Management)

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00:00Bienvenue dans Smart Bourse, votre émission quotidienne sur Bsmart4Change pour rester
00:12à l'écoute des marchés, chaque jour du lundi au vendredi à 17h si vous nous suivez
00:15en direct à la télévision via vos box, émissions que vous retrouvez chaque soir
00:18en replay sur bsmart.fr ou encore en podcast sur l'ensemble de vos plateformes préférées.
00:23Au sommaire de cette édition ce soir, les marchés face aux crises politiques, crise
00:28plurielle, on a vu la séquence sud-coréenne ces dernières heures qui a été effectivement
00:35assez lapidaire, on va le dire comme ça, et puis évidemment la crise politique du
00:39moment qui s'étend et qui va sans doute s'étendre encore un peu plus en France puisque
00:44la censure pend au nez du gouvernement Barnier peut-être dans les prochaines heures des
00:49marchés qui affichent quand même une certaine résilience face à ces crises politiques.
00:53Certes les actifs français ont déjà escompté une bonne partie des mauvaises nouvelles depuis
00:58la dissolution du 9 juin dernier mais depuis quelques jours on voit quand même une forme
01:01de résilience s'installer avec un CAC 40 par exemple qui arrive à se raccrocher au
01:06niveau des 7300 points ce soir, vous aurez plus de détails sur la séance en cours avec
01:11Pauline Grattel dans un instant.
01:13Au-delà des considérations politiques et macroéconomiques, nous y reviendrons avec
01:16nos invités de Planète Marché, les entreprises continuent de publier leurs résultats, certaines
01:20d'entre elles notamment, et c'est Salesforce qui est à l'honneur aujourd'hui, le roi
01:25de la relation client, est plus que jamais enthousiaste sur ce qu'apporte l'intelligence
01:31artificielle à ses outils de CRM, le discours de Marc Benioff est effectivement rempli d'enthousiasme
01:37à l'occasion de la publication des résultats qui avaient lieu hier soir, des résultats
01:41records, une marge opérationnelle record, un cours de bourse qui bondit de 10% à l'ouverture
01:45de Wall Street cet après-midi et qui atteint des niveaux records, l'IA reste un thème
01:50puissant, on le comprend, dans les marchés et dans la dynamique des marchés américains,
01:55notamment Salesforce à l'honneur, et puis dans le dernier quart d'heure de Smart Bourse,
01:59nous parlerons d'innovation, nous reviendrons sur la cérémonie de remise des trophées
02:03de l'innovation organisée par LBPM qui se tenait au début du mois de novembre pour
02:08célébrer le lauréat du prix de la Hell's Tech de l'année, c'est le co-fondateur de
02:12Synapse qui sera avec nous en plateau à partir de 17h45, Synapse qui développe des outils
02:19d'aide à la décision pour le corps médical.
02:31Tendance mon ami, chaque soir, Pauline Grattel est avec nous en ouverture de Smart Bourse
02:35pour nous apporter les infos clés du jour sur les marchés.
02:37Bonsoir Pauline, nous nous parlons à un moment où la situation politique en France est plus
02:42que jamais incertaine.
02:43Oui, la motion de censure déposée par le NFP et l'ERN à l'encontre du gouvernement
02:47Barnier est en train d'être votée à l'Assemblée Nationale.
02:50A ce stade, les marchés financiers résistent avec un CAC 40 qui rebondit autour des 7300
02:55points aujourd'hui.
02:56Quel est l'état des lieux qu'on peut dresser de la situation vue du marché obligataire ?
03:00A noter tout d'abord, c'est l'euro qui décrochait ce matin avec un euro dollar qui était à
03:041,0480 avant de se redresser un peu à 1,05.
03:08Le spread franco-allemand est toujours tendu autour de 85 points de base avec un rendement
03:12français à 10 ans au-delà de 2,90% et avec un rendement allemand à 10 ans autour de 2,10%.
03:19C'est la semaine de l'emploi américain avec plusieurs statistiques qui seront publiées
03:23jusqu'au grand rapport de vendredi.
03:26Nous avions aujourd'hui l'enquête ADP qui mesure les créations d'emplois dans le secteur
03:29privé pour le mois de novembre.
03:31Oui, l'enquête ADP montre que l'économie américaine a créé moins d'emplois que prévu
03:35avec 146 000 créations en novembre.
03:37Le chiffre d'octobre a été révisé en baisse de 49 000 créations.
03:41Cela devrait offrir à la fête davantage de marge de manœuvre pour poursuivre son cycle
03:45de baisse des taux.
03:46La prochaine réunion aura lieu les 17 et 18 septembre prochains.
03:50Pour l'instant, le marché table sur une baisse de 25 points de base.
03:53Décembre, bien sûr, 17 et 18 décembre prochains pour la réserve fédérale américaine.
03:58Les investisseurs ont pris connaissance également des enquêtes de conjoncture ISM pour la partie
04:03service aux Etats-Unis au mois de novembre.
04:05Oui, il ressort inférieur aux attentes à 52,1 contre un consensus de 55,5.
04:11Et après 56, en octobre, en zone euro, le PMI service ressort à 49,5, supérieur aux
04:16attentes.
04:17Et après 51,6 le mois précédent, le PMI composite s'établit à 48,3 en novembre.
04:23Qu'en est-il des mouvements observés sur le marché obligataire américain spécifiquement ?
04:27Après ces publications, le rendement américain à 10 ans remonte autour de 4,30%.
04:31Le rendement de l'obligation à 2 ans tourne autour de 4,20%.
04:34Le dollar continue de s'apprécier.
04:36Aussi, les cours du pétrole remontent un petit peu alors que l'OPEP se réunit demain
04:40avec un baril de Brent autour de 74 dollars.
04:43Je le disais en introduction, ni la France, ni l'Allemagne n'ont le monopole des crises
04:47politiques.
04:48La confusion règne encore en Corée du Sud aujourd'hui.
04:50Oui, le président a tenté hier d'imposer la loi martiale dans le pays, refusée par
04:54les parlementaires.
04:55Aujourd'hui, l'opposition a déposé une motion de destitution contre lui.
04:59La conséquence sur le marché a été directe, le WON est tombé au plus bas de deux ans
05:03face au dollar avant de se stabiliser.
05:05Côté entreprise, Salesforce nous démontre que le thème de l'IA a encore un peu de dynamique
05:12et de ressort.
05:13Aujourd'hui, Salesforce qui publiait hier soir ses résultats du troisième trimestre.
05:16Oui, l'éditeur de logiciels relève à nouveau ses objectifs annuels de marge opérationnelle
05:20et de cash flow opérationnel.
05:22Salesforce fait état d'un chiffre d'affaires supérieur aux attentes au troisième trimestre
05:26en hausse de 8% à taux de change constant à 9,4 milliards de dollars sur la période.
05:32Le titre ouvre en hausse de plus de 10% à Wall Street.
05:34Quel est le programme des prochaines heures et de la journée de demain pour les investisseurs Pauline ?
05:39Ce soir, les investisseurs prennent en connaissance du livre beige de la Fed.
05:42Demain, les ventes de détails de la zone euro pour le mois d'octobre et la balance
05:45commerciale américaine du même mois seront publiées.
05:48Tendance mon ami ! Chaque soir, en ouverture de Smartbourse, les infos clés du jour sur
05:52les marchés avec Pauline Grattel.
05:533 invités avec nous chaque soir en plateau pour décrypter les mouvements de la planète
06:07marché.
06:08Sophie Chevelier est avec nous, gérante allocataire chez Dorval Asset Management.
06:11Bonsoir Sophie.
06:12Bonsoir Grégoire.
06:13Vincent Juvins nous accompagne, stratégiste chez JPMorgan Asset Management.
06:16Bonsoir Vincent.
06:17Bonsoir Grégoire.
06:18Et bonsoir à Stéphane Déo qui est avec nous également, gérant senior chez Leva Capital
06:21et membre également de l'association L'Echo à Venir.
06:25Bonsoir Grégoire.
06:26Bonsoir Stéphane.
06:27Oui, marchés et crises politiques au pluriel, commençons peut-être par la situation française.
06:35Je ne sais pas, il y a évidemment la dimension politique qui est la priorité du moment,
06:42mais je voulais aller assez vite en fait sur le terrain de l'investissement Stéphane.
06:45Quand on regarde ce que les actifs français ont escompté depuis le 9 juin dernier, c'est-à-dire
06:51qu'on a quand même une décote qui s'est créée sur les actions françaises par rapport
06:56aux actions européennes, qui elles-mêmes sont très décotées par rapport aux actions
06:59américaines.
07:00Quand on regarde, là aussi, les tensions qui sont apparues sur la dette française,
07:05pas d'ailleurs du point de vue du taux absolu qui est plus bas qu'avant la dissolution
07:09de 1990 aujourd'hui, mais en termes de primes, d'écarts de rendement par rapport aux autres
07:15pays européens et à l'Allemagne en premier lieu, est-ce qu'on se dit que la reconstitution
07:20des primes de risque est suffisante aujourd'hui pour que l'investisseur ait quand même un
07:25risque-reward un peu plus équilibré et puisse regarder à nouveau de manière constructive
07:31les actifs français ou est-ce qu'on est encore loin de cette situation face à un
07:35vent et un bruit politique qui ne risque pas de faiblir sans doute ni dans les prochains
07:41jours ni dans les prochaines semaines, peut-être même pas dans les prochains mois ?
07:43Sur les actions, vous l'avez dit, il y a énormément de choses pour moi qui sont déjà
07:47discomptées, d'ailleurs je pense que c'est pour ça que le CAC 40 remonte aujourd'hui,
07:52qui a remonté hier aussi, je pense qu'il y a énormément de pessimisme qui a déjà
07:56été inclus dans les cours, d'autant plus que si vous regardez les grandes entreprises
08:03du CAC 40, ce sont dans leur majorité des entreprises qui font l'essentiel de leurs
08:08chiffres d'affaires à l'extérieur, pour certaines, je pense à LVMH, Sanofi, une grande
08:14partie aux Etats-Unis et donc qui bénéficient de l'effet de change, il ne faut pas oublier
08:18que l'euro s'est un petit peu cassé la figure dans cette histoire-là, donc forcément
08:23ça veut dire que quand on rapatrie les bénéfices, c'est positif, donc il faut faire attention
08:28à ne pas trop corréler le PIB français, les problèmes français avec le CAC 40, ces
08:34deux animaux qui se ressemblent évidemment, qui bougent ensemble, mais qui ne sont pas
08:37parfaitement corrélés, et oui effectivement, je pense que ce qu'a fait le marché c'est
08:42qu'il y a eu énormément de ventes, je pense qu'il y a encore beaucoup de gens qui ont
08:47vendu à découvert, si on n'a pas de budget, alors ça peut reposer peut-être quelques
08:54petits problèmes, mais il y a des hausses d'impôts sur les sociétés qui disparaissent,
08:58donc il faut aussi garder ça à l'esprit pour les grandes entreprises, de facto, c'est
09:03positif en tout cas pour les grandes entreprises qui font des bénéfices, et donc je pense
09:10que c'est ça qui explique le rallye à l'heure actuelle, donc oui, sur les actions, je pense
09:14qu'on est quand même sur des primes de risques maintenant, il faut dire autrement des valorisations
09:18qui sont à des niveaux, enfin on n'est pas à la casse.
09:22Et des perspectives bénéficiaires pour ces entreprises qui n'ont pas fondamentalement
09:25changé ces dernières semaines, en tout cas pour les grandes entreprises cotées effectivement
09:30avec l'idée que le terrain de jeu est souvent mondial pour ces boîtes-là.
09:33Oui, et dans certains cas, je pense aux entreprises de luxe en particulier, la part de la France
09:39finalement dans le chiffre d'affaires, et je ne vais pas dire anecdotique, ce serait
09:42exagéré, mais ce n'est pas prépondérant.
09:45Donc oui, il faut faire attention à ne pas, enfin le fait que l'entreprise soit cotée
09:51en France est évidemment important, mais il faut faire attention à ne pas verser dans
09:57un excès de pessimisme sur certains titres, je pense, et il y a des opportunités maintenant
10:01pour rentrer à notre vie.
10:03Ce qui est intéressant, alors c'est vrai qu'autant le CAC 40, les marchés français ont réagi
10:08à la situation spécifique de crise de gouvernance en France, autant on voit un autre pays en
10:13crise à côté de chez nous qui s'appelle l'Allemagne, dont l'indice phare d'Axe lui
10:19affiche des records, mais pour aller dans le sens de l'idée qu'il faut quand même
10:23parfois séparer les différents enjeux et les différentes dimensions d'analyse.
10:27Vous avez quelques très grosses entreprises, dont le Dax, qui vont très bien, Symene,
10:33SAP, etc., et qui tirent le Dax vers l'eau.
10:37Et par contre, si vous regardez le Mdax, c'est-à-dire les petites entreprises, là par contre,
10:41ça massacre.
10:42Mais c'est exactement ce qu'on a.
10:45La situation domestique.
10:46Sophie, sur la France, il faut quand même en parler, alors il y a la France que ça
10:51implique pour l'économie française, pour les actifs français, il y a aussi ce que
10:54ça implique peut-être pour l'Europe plus généralement, dans un contexte de retour
11:02de Donald Trump à la Maison-Blanche d'ici quelques semaines maintenant.
11:06Ce n'est pas difficile, effectivement, de faire la liste des incertitudes et des inquiétudes.
11:12L'évolution de la donne politique en Europe aura un impact ou pas.
11:20Pour l'instant, ce qui se passe en France n'a pas de caractère systémique.
11:25Je pense que c'est un point vraiment important à prendre en considération, c'est-à-dire
11:29qu'effectivement, la dette française s'est écartée, le coût de la dette française
11:34s'est écarté de la dette allemande, mais pas de façon grave, entre guillemets, puisqu'aujourd'hui
11:39on se refinance à 10 ans en France à 2,9%, donc il n'y a pas de catastrophe.
11:45Est-ce que ça ira plus loin ? Ça va dépendre effectivement de ce qui va sortir du vote
11:50de cet après-midi, en tout cas en partie.
11:52Sur la partie, vraiment pour faire un lien direct avec l'investissement et notamment
11:58l'investissement en actions, je pense que c'était bien exprimé, c'est une question
12:01de structure.
12:02La contre-performance du CAC 40 n'est pas tant que ça liée au problème français.
12:10Il y a d'autres facteurs qui ont expliqué le décrochage du CAC à travers l'été ?
12:14Absolument.
12:15Plus important probablement une crise de confiance sur le secteur du luxe liée à la faiblesse
12:19de la demande chinoise.
12:20Effectivement, l'auto ne va pas très bien.
12:24Il y a plein de raisons qui ne sont pas liées à la donne politique à court terme et qui
12:28ont pu pénaliser la France.
12:31Les secteurs les plus domestiques en revanche, comme les banques françaises, les services
12:38aux collectivités, les 26 de ce monde, peuvent être effectivement amenés à s'inquiéter
12:46d'une sortie qui amènerait une pression fiscale accrue, qui amènerait une réglementation
12:52qui leur serait moins favorable.
12:54Donc ça va vraiment être quelque chose à suivre.
12:55Et c'est sûr qu'en Europe, on n'avait pas particulièrement besoin de ça, sachant
13:00qu'on était déjà sous pression de la moindre demande chinoise et puis de la sauce
13:06à laquelle on va être mangé par Donald Trump.
13:08Donc en gros, ça vient s'ajouter à un bilan qui était déjà un petit peu problématique.
13:13Pourquoi la crise politique française n'est pas perçue comme systémique ? La France
13:24est forcément un pays systémique au cœur de la zone euro.
13:27Pourquoi il n'y a pas ces effets de contagion ? Et s'il faut se poser la question, est-ce
13:34qu'à un moment, il faut craindre des effets de contagion si jamais la crise française
13:39perdurait, s'enlisait dans le temps ?
13:42Pour l'instant, personne ne parle de sortir de la zone euro.
13:47On a, depuis la crise européenne de 2011-2012, un backstop, donc un courroie, un support
13:56de la BCE qui a en place un certain nombre de mécanismes qui sont là pour soutenir
14:04effectivement, pour aider des pays qui pourraient rencontrer des difficultés importantes.
14:07Même si j'ai vu les derniers commentaires étaient de dire que non, nous n'allons pas
14:12vous aider si vous dérapez votre budget.
14:14Il y a des instruments dédiés à chaque situation.
14:16Si c'est une crise politique interne, ce n'est pas à nous d'intervenir.
14:19Maintenant, s'il devait y avoir un déparage fort, on sait, mais l'aléa ne fait pas nécessairement
14:26dire ça.
14:27Donc ça, c'est le premier niveau.
14:28C'est-à-dire qu'on a dans l'esprit collectif des investisseurs, on a quand même en place
14:33maintenant depuis 2012 un certain nombre de mécanismes qui peuvent protéger.
14:36Et pour qu'on bascule dans une situation plus grave, il faudrait vraiment qu'on bascule
14:44dans une situation où il y ait une dérive totale des déficits, où il y ait vraiment
14:49une volonté affichée de détruire.
14:52Une capitulation totale du politique français sur l'idée de rester quand même un peu dans
14:59les rails, dans le statu quo et l'ordre européen.
15:01Et je pense qu'à ce jour, ça n'est l'ambition de personne.
15:04Et bon.
15:05Vincent, sur cette situation française, alors qui peut être aussi un poison lent quand
15:14même pour l'Europe, dont on aimerait bien avoir les prémices d'une réponse, de quelque
15:21chose, je parle à l'horizon 2025 et au-delà, face à l'arrivée imminente de Trump le 20
15:26janvier prochain.
15:27À très court terme, c'est le retour du « bad news is good news ».
15:31Donc là, clairement, les marchés aujourd'hui, c'est des chiffres de l'emploi aux Etats-Unis
15:35qui sont un tout petit peu moins bons, bien entendu.
15:37C'est finalement une situation conjoncturelle en Europe, comme le souligne madame Lagarde
15:40aujourd'hui, qui est quand même relativement faible et qui se détériore dans le contexte
15:44français qu'on connaît et dans le contexte, n'oublions pas, politique difficile qu'on
15:47connaît en Allemagne aussi.
15:48Donc « bad news is good news », puisque quelque part, ça pousse la BCE à en faire
15:52davantage, comme l'a fait aux Etats-Unis.
15:54Donc je pense que quelque part, aujourd'hui, les marchés célèbrent à la fois le fait
15:57qu'il y a peut-être des exagérations à la baie ces derniers jours, mais également
16:00cet espoir que la politique monétaire revienne un peu plus offensive, alors qu'on craignait
16:05qu'elle le soit un peu moins avec l'arrivée de Donald Trump.
16:07Donc je pense qu'il y a ça, évidemment, qui joue aussi.
16:09Les commentaires de la Bundesbank en Allemagne qui dit que l'Allemagne fait sans doute
16:15une erreur de ne pas dépenser ou d'avoir ce « debt break » qui limite la capacité
16:19de financement à 0,35% du PIB, et ainsi de suite, et qui ouvre cette perspective que
16:23si une nouvelle coalition il y a en Allemagne, ce soit une coalition qui dépense davantage,
16:27et Dieu sait que s'il y a bien un pays en Europe qui peut le faire, c'est bien l'Allemagne.
16:30Je pense que les marchés s'élèvent aussi, et derrière quelque part l'allant que le
16:33DAX a pu retrouver, il y a sans doute un petit peu cette idée que l'Allemagne pourrait
16:37en tout cas changer de trajectoire en 2025.
16:41L'Allemagne faisait bien déjà avant la fin de la coalition en Allemagne.
16:44Oui, oui.
16:45Voilà cette perspective-là.
16:46Ça n'a pas entamé la performance du DAX.
16:47Il n'empêche pas, on a évoqué les cas des exportatrices en France qui doivent peut-être
16:51se satisfaire de la baisse de l'euro ces derniers temps, même si finalement pour les
16:57vendeurs de luxe de ce monde, les quelques pourcents sur l'euro font en tout cas relativement
17:01peu de différence pour la clientèle qui est visée.
17:03Mais au-delà de ça, il n'en demeure que ce qui se passe actuellement est un gâchis
17:08sur le plan européen, où objectivement, vue d'Europe, je suis là aussi toujours pour
17:12représenter cette vue hors de l'hexagone, il y avait quand même très très bonne perception
17:16de la France ces dernières années.
17:17On le sait, je pense qu'en France on reconnaît le fait que Macron était évidemment beaucoup
17:22mieux perçu à l'étranger qu'il n'est perçu dans l'hexagone, mais laissons en tout cas
17:26lui que pour la construction européenne, pour le projet européen, c'est quelqu'un
17:29qui a beaucoup apporté.
17:31Si l'Italie aujourd'hui affiche de belles croissances, c'est notamment grâce au fond
17:35next-generé chez l'EU, qui avait quand même été compensé par Emmanuel Macron et Angela
17:40Merkel.
17:41Mais 2020, réaction très rapide dès le départ de la crise du Covid.
17:44Ne l'oublions pas, si derrière on a aujourd'hui ces garde-fous qui font que les marchés ne
17:49doutent pas de l'homogénéité de l'Europe, c'est également grâce à des mécanismes
17:54comme cela.
17:55Je pense aussi que l'intégrité de l'Europe est plus forte aujourd'hui qu'elle ne l'était
18:00en 2012 et qu'évidemment il est certain qu'on pouvait imaginer une Grèce, un Portugal sortir
18:06de la zone euro.
18:07On imagine mal le cas de la France, donc ce n'est pas craint par les marchés actuellement.
18:13On sait que les mécanismes d'intervention existent et qu'il faudra les activer puisqu'évidemment
18:18on ne peut pas se permettre avec la France ce qu'on s'est permis avec la Grèce.
18:23Mais les marchés n'en testeront néanmoins le niveau où ces interventions auront lieu.
18:29Pas de contagion aujourd'hui, tant mieux.
18:31C'est vrai que l'Europe est relativement mieux orientée cette année avec l'Italie,
18:36l'Espagne, le Portugal qui s'en tirent relativement bien.
18:41Parfois grâce à ces mécanismes de soutien européen, il faut quand même bien le signaler.
18:44Donc ça c'est déjà un premier élément, donc il y a une différenciation à faire
18:48sur le plan économique évidemment.
18:52Néanmoins, la situation est évidemment interpellante pour le futur.
18:55On rappelle évidemment que Donald Trump c'est des régulations, c'est plus d'investissement,
19:00c'est une politique plus pro-business.
19:02Finalement pour beaucoup, c'est des points qui avaient été rappelés notamment dans
19:05le rapport de Mario Draghi, plus de libérer la capacité de l'Europe, Europe first.
19:11Je pense que c'est même Stéphane Séjourné qui a avancé le sujet.
19:15Mais c'est vrai qu'il ne faut pas être naïf, il faut plus d'Europe, il faut avancer ce genre de sujet.
19:21Et le problème de la crise politique qu'on a actuellement en France, surtout aussi parfois
19:25de la mésentente ou en tout cas de l'incapacité de parler beaucoup entre Allemagne et France,
19:30bloque l'Europe dans cette capacité d'avancer et bloque un pays qui avait été pourtant
19:34censé pour être justement cette terre d'investissement ces dernières années, post-Brexit notamment.
19:38Et en un mot, on pourrait y revenir, mais concrètement le message sur l'investissement
19:44en Europe, sur les marchés européens, chez JP Morgan aujourd'hui, quel est-il ?
19:50Entre les valeurs intéressantes et ce manque d'enthousiasme ou d'excitation ?
19:55Un langage d'analyse sur une valeur, c'est soit à diminuer, soit à conserver, soit à accumuler.
20:00Je dirais que c'est à conserver, mais à ce stade pas encore à accumuler,
20:05malgré des valorisations qui intègrent déjà beaucoup de difficultés.
20:09À conserver, pourquoi ? Parce qu'on a relativement des entreprises de bonne qualité
20:13qui sont souvent encore insensibles à la conjoncture locale et qui, par ailleurs,
20:17nous payent assez bien pour rester investis avec des dividendes relativement attrayants.
20:20D'où peuvent venir des bonnes nouvelles pour l'Europe ?
20:24Est-ce que Trump peut apporter des bonnes nouvelles pour l'Europe ?
20:26Je ne sais pas, dans une certaine mesure. Le conflit russo-ukrainien, ça fait partie
20:31des objectifs signalés comme Trump, prioritaire pour son Day One ou les jours suivants.
20:37Est-ce que les élections en Allemagne offrent une source d'espoir ?
20:41Est-ce que la BCE, à un moment, peut aussi être une source de soutien plus actif et proactif ?
20:49Est-ce qu'on peut imaginer ou est-ce que ça reste de la spéculation totale ?
20:53Non, on n'est jamais à l'abri d'une bonne nouvelle.
20:55On peut construire un cas ? Oui, ben voilà.
20:57Essayons de tirer un peu ce fil-là. On a le droit d'y réfléchir aussi, je me dis quand même,
21:01vu le pessimisme ambiant sur l'Europe.
21:03Je vais reprendre en sens inverse sur la BCE.
21:06On a une réunion la semaine prochaine.
21:08Je rappelle que tous les trimestres, ils publient des prévisions.
21:11Celles de septembre étaient un petit peu optimistes.
21:15Entre-temps, on a eu des mauvaises nouvelles.
21:17Donc, ils vont être obligés de réviser leurs prévisions à la baisse très nettement, je pense.
21:21Et donc, c'est la porte ouverte à plusieurs baisses de taux, à mon avis.
21:25Est-ce qu'ils vont faire 25 BP ou 50 BP la semaine prochaine ?
21:29Moi, si j'avais à parier, je dirais 25 parce que c'est la BCE, on ne peut pas aller trop vite, etc.
21:34Et si c'est 25 avec un discours accommodant et en disant, il est très probable qu'on continue derrière,
21:40vous avez un stimulus qui arrive monétaire qui est important.
21:46Stimulus budgétaire, je pense qu'il devient de plus en plus probable.
21:49Alors, il va falloir un petit peu de patience parce que vous savez qu'il y a des élections en Allemagne mi-février.
21:56Il n'y aura pas de majorité.
21:57Donc, il leur faudra quand même quelques semaines, voire quelques mois pour se mettre d'accord.
22:00Derrière, il faudra prendre...
22:01Donc, c'est pour 26. La relance budgétaire en Allemagne, c'est pour 2026.
22:04Non, ça peut être la deuxième moitié de l'année.
22:06Et en plus, a priori, le chancelier, ce sera Merch, qui est donc la droite classique.
22:14Et paradoxalement, je pense qu'il aura encore plus de crédibilité parce que c'est quelqu'un qui est plutôt orthodoxe.
22:20Il s'est dit, écoutez, là, il faut qu'on y aille.
22:22Ça a beaucoup plus de poids, surtout avec la bouba derrière.
22:24Le signal est d'autant plus fort.
22:25Oui, la bouba derrière, on peut y aller si vous avez la bénédiction.
22:30Et Akin Nagel dit que ce serait « very smart » de se donner plus de capacités à investir.
22:35Non, mais à la bouche de Akin Nagel, c'est parolé d'or, là.
22:39Exactement.
22:40Donc, on peut effectivement se retrouver avec une Allemagne qui est un petit peu plus pro-business, pro-etc.
22:47Le point important, c'est que je pense qu'il y aura un assouplissement budgétaire à coup sûr.
22:52La différence, c'est si on a un gouvernement, pour simplifier, de droite, ce sera beaucoup plus une politique de l'offre.
23:00Si c'est un gouvernement plus de gauche, ce sera beaucoup plus une politique de demande.
23:04Mais dans les deux cas, je pense que, oui, le train est lancé et il faut le mettre en place.
23:08Et ça veut dire quoi pour les actions européennes, là aussi ?
23:11On parlait des actions françaises spécifiquement, mais le cas que vous avez développé sur la France,
23:17on peut l'élargir aussi au spectre européen ?
23:19Une baisse des taux de la BCE dans les modèles classiques qu'on utilise, ça a un impact deux, trois trimestres plus tard.
23:26Donc on peut se retrouver avec une deuxième moitié d'année où on a l'effet budgétaire et monétaire qui arrivent en même temps.
23:32Et donc tout d'un coup, un coup de mieux sur l'Europe, c'est tout à fait probable.
23:38Et puis, pardon, il y a l'effet Trump qui, effectivement, peut forcer les Européens à...
23:44Alors le couple franco-allemand n'a pas l'air dans une forme olympique à l'heure actuelle,
23:49mais à un moment donné, il va quand même falloir se parler et faire progresser les choses.
23:54Donc ça peut être effectivement « bad news is good news » de ce point de vue-là aussi.
23:592025, la place des actions européennes, comment vous y réfléchissez aujourd'hui ?
24:02Tout le monde est dans la réflexion des perspectives 2025, là, Sophie.
24:06Oui, oui, tout à fait. Non, c'est sûr que dans un mandat...
24:08Parce qu'on va parler de la domination des actions américaines.
24:10La question étant, ça fait au moins deux ans que ça dure, est-ce que ça peut durer encore ?
24:14Et peut-être que la réponse est oui.
24:17Dans un mandat international, c'est vraiment une question qu'on se pose.
24:20Effectivement, le principal argument en faveur de l'Europe, c'est la décote.
24:25Aujourd'hui, en équipe pondérée, les États-Unis se payent 21 fois, l'Europe se paye 15 fois ou 14 fois.
24:33Donc il y a plus de 6 points de décote, et c'est le niveau de décote qu'on avait pendant la crise européenne de 2012.
24:38Après, il y a des raisons objectives. La croissance des résultats aux États-Unis a été stellaire.
24:45Mais il y a eu de la croissance bénéficiaire en Europe aussi, cette année ?
24:47Il y en a eu, mais beaucoup moins.
24:50Donc quand on fait l'écart, on voit bien effectivement se creuser.
24:54Et ça a justifié les statuts respectifs des deux économies.
24:59Maintenant, la spécialité de l'Europe, c'est de gravir le mur des inquiétudes.
25:02C'est-à-dire que le positionnement est extrêmement négatif.
25:05Les shorts en place sur le marché européen sont très élevés.
25:11Je pense que le consensus aujourd'hui, c'est probablement plus proche d'une récession qu'autre chose.
25:16Les attentes sont quand même assez faibles.
25:19Effectivement, nous, on s'inquiète sur la question de l'emploi.
25:22Mais l'emploi tient quand même, même s'il y a des annonces.
25:25Il y a beaucoup d'effets d'annonce dans la presse, mais c'est sur l'emploi manufacturier.
25:28Donc l'emploi, ça reste mine de rien relativement petit.
25:32On est une économie de service.
25:35Le pouvoir d'achat des ménages est substantiel.
25:37Le taux d'épargne est substantiel.
25:40Il n'a jamais été aussi haut.
25:41Et le pouvoir d'achat des ménages est repassé positif.
25:43C'est réamélioré.
25:47Les stocks sont extrêmement bas dans l'industrie.
25:50Donc on a, en fait, toute cette année, si vous voulez,
25:52on a passé nos temps à repousser l'horizon d'une reprise européenne
25:57parce qu'effectivement, le déstockage se poursuivait dans l'industrie.
26:01Et puis, les ménages ne touchaient pas à leur épargne.
26:07Pourquoi est-ce que les ménages ne touchent pas à leur épargne ?
26:09Alors, ils le font dans l'Europe du Sud, dans les grosses économies européennes.
26:13Les ménages sont inquiets.
26:14Alors, je ne suis pas visionnaire,
26:17mais je ne suis pas persuadée que les gens soient extrêmement rassurés
26:19par les aléas politiques, malheureusement,
26:21qu'on est en train de traverser en Europe.
26:23Ils le seront peut-être davantage en Allemagne.
26:26Enfin, en France, je voulais dire.
26:27Et il est possible qu'on finisse par être rassurés, que ça se stabilise.
26:32On va finir par se rassurer ?
26:33Il est possible que ça se stabilise.
26:34Enfin, à un moment, on va sortir de cette situation extrêmement épineuse.
26:38En tout cas, il faut l'espérer.
26:39Donc, personne n'attend rien sur l'Europe.
26:43La plupart des investisseurs sont même net vendeurs quand ils le peuvent.
26:49Il y a un pouvoir d'achat, il y a une épargne forte.
26:53Il y a probablement un point bas manufacturier à trouver dans plusieurs domaines.
26:57Donc, on peut vraiment se retrouver dans une situation
27:00où on gravit le mur des inquiétudes en Europe
27:02et que là, les internationaux redécouvrent les vertus européennes
27:06au travers d'une valorisation qui, en somme toute, est attractive
27:09et des résultats qui peuvent repartir.
27:11Bon, c'est possible.
27:12C'est le scénario rosy ou favorable.
27:16Parce qu'évidemment, on peut construire des scénarios à l'inverse.
27:18En tout cas, à ce niveau de valo, il y a quand même beaucoup de choses dans l'épreuve.
27:22Bon, sur cette situation, et puis allons-y.
27:24Parce que c'est vrai que la domination des US a été totale cette année.
27:28Je crois qu'il n'y a pas un secteur en Europe qui fait mieux que son comparable américain.
27:34Les écarts de marché, de perves, de valo sont inédits peut-être d'ailleurs
27:39dans l'histoire moderne, Vincent.
27:42La question n'est vraiment pas orientée dans le sens où cette domination des actions américaines,
27:47avec un Trump qui va pousser sans doute les limites de l'exceptionalisme américain
27:51jusqu'à ce qu'on ne pourra plus le supporter peut-être, j'en sais rien.
27:58C'est dur aussi d'avoir un cas qui soit défavorable aux actions américaines.
28:05Oui, à part les valorisations qui sont évidemment un frein à la performance à long terme.
28:08Maintenant, en fin d'année, il y a toujours une question qu'il faut se poser en tant qu'investisseur.
28:11Si j'ai laissé mon portefeuille aller au gré des marchés, il y a un rebalancing qui peut quand même être opéré
28:17et qui peut nous amener à vendre un peu d'US et de se repositionner un peu sur des positions
28:20qui ont été moins favorisées cette année.
28:22Donc le rebalancing, c'est quelque chose qui peut, indépendamment des convictions qu'on peut avoir,
28:26qui est sain à faire en fin d'année et qui là serait plutôt favorable en arbitrage US pour Europe.
28:32Maintenant, l'arbitrage auquel nous on pense, au-delà du rebalancing dans un contexte plus de gestion de fonds ouverts
28:37et de se dire, au sein des États-Unis, qu'est-ce qu'il y a peut-être encore à faire au-delà de ce qui a particulièrement bien performé.
28:44Avant que ce soit un rebalancing international, c'est d'abord un rebalancing dans les actions, au sein du marché actions US.
28:51On voit déjà bien la bonne performance, par exemple, dans la S&P, équipondérée par rapport à S&P pondérée par les capitalisations
28:58depuis le second semestre, dans un contexte où on a des baisses de taxes indiscriminées aux États-Unis sous Trump.
29:03C'est quelque chose qui sera relativement plus favorable pour les entreprises opérant au sein des États-Unis.
29:09C'est-à-dire que les techs sont de faim, les entreprises sont plus exposées à l'international.
29:13Le reste du S&P 500 est plus exposé aux États-Unis et donc, il profitera plus de cette politique pro-business aux US, pro-réindustrialisation et ainsi de suite.
29:25Donc ça, c'est déjà une thématique.
29:28Il y a de la place encore pour ce mouvement qu'on observe déjà depuis quelques semaines et quelques mois.
29:32C'est le S&P 500 qui est évidemment aux alentours de 22 fois les bénéfices attendus.
29:36On n'a pas joué tout Trump d'un coup comme ça.
29:39C'est beaucoup, mais c'est historiquement le cas.
29:41Je dis souvent que c'est pricé pour la perfection, mais le fait est que chaque trimestre, on attend ces résultats avec impatience.
29:46On attend les valeurs retournant pour voir si elles vont délivrer et elles délivrent.
29:51En tout cas, ce qu'on comprend déjà de Donald Trump, c'est qu'il ne va pas changer diamétralement la donne en termes de régulation et de fiscalité.
29:57Du contraire, j'ai envie de rester sous ce mouvement d'inertie.
30:00Maintenant, il y a des thématiques comme la tech qui se jouent aujourd'hui d'autant mieux sur du private equity ou du crédit privé, par exemple,
30:09qui sont probablement une manière d'aborder la même thématique à un niveau plus avancé dans le cycle et donc de bénéficier de meilleures opportunités, de meilleures valorisations.
30:1940% du P&E, 40% du private credit, c'est de la tech, un stade plus avancé.
30:25Et aujourd'hui, tout le monde est à la recherche de ceux qui vont réellement être les prochains gagnants de l'IA, ceux qui l'adoptent au quotidien.
30:31Alors pour certains, ça peut déjà être la banque.
30:33Aujourd'hui, JP Morgan, comme d'autres banques, annonce en grande pompe le fait que des outils LLM sont déployés au sein de leur personnel.
30:40Le patron d'UBS disait ça il y a deux semaines, le nôtre dernièrement également. Je pense qu'un peu partout, c'est le cas.
30:46Voilà. Ces secteurs-là vont être également disruptés, auront potentiellement leur productivité améliorée.
30:51Et c'est de chercher là où en effet seront les prochains gagnants, espérons-le dans les soins de santé.
30:56C'est encore fort régulé, donc c'est vrai que l'IA n'est pas encore déterminante dans la recherche médicale.
31:01Mais tôt ou tard, il faudra bien ouvrir la porte à ceci. On se rend compte évidemment du champ des possibles.
31:07Là aussi, on ouvre potentiellement évidemment plein d'opportunités.
31:11Donc voilà, recherche au sein des États-Unis, hors des valeurs qui ont fait la tendance.
31:16Arbiterons quelque peu, rebalançons, allons chercher sur le reste qui a encore un petit peu de support, certainement dans le contexte politique qu'on connaît aux États-Unis.
31:24Et puis alors sur les marchés privés, qui sont à nouveau une des grosses thématiques de cette fin d'année,
31:28parce qu'on sent bien qu'on va pouvoir aborder ces thématiques à un stade plus avancé.
31:31Sophie ?
31:32Oui, aussi à la question des valorisations, je pense que quand on regarde le S&P 500 et qu'on regarde le MIDE, donc les 400 valeurs suivantes,
31:41on a quand même une décote de PE de pratiquement 5 points.
31:45C'est-à-dire qu'au sein des États-Unis, il y a quand même des différences, il y a un creusement des valorisations qui s'est opéré.
31:51Et donc, il y a vraiment de la place pour une diffusion des performances boursières.
31:55Donc avant que les Américains reviennent en Europe, ils vont déjà finir de travailler leur marché.
31:59Ils vont déjà aller travailler leur propre marché. Il y a de la place en fait pour aller travailler autre chose que les GAFAM aux États-Unis,
32:05même dans des valorisations qui sont un peu plus attractives.
32:07Bon, sur cette domination, cet exceptionalisme américain, alors il y a la question marché, domination des actions US.
32:13Est-ce qu'on est reparti pour un tour en 2025, selon vous, Stéphane ?
32:18Et puis au-delà de ça, l'exceptionalisme américain dopé par Trump, qu'est-ce que ça donne ?
32:25Et quel type de calendrier ou de séquence il faut avoir en tête ?
32:29Il a déjà mis un peu de couleur avec des nominations, avec des premières annonces, etc.
32:35Alors sur les marchés américains, il y a les deux débats.
32:38Il y a est-ce que les profits vont monter et qu'est-ce qu'on met comme valorisation ?
32:44Alors on va commencer par le commencement.
32:46Sur les profits, moi, quand je regarde le consensus, on a une croissance qui se tassouille, qui mollassonne.
32:55Je pense qu'il y a des potentiels de surprises à la hausse assez marqués.
32:59Au même titre qu'il y a un an, quand tout le monde nous expliquait qu'on allait partir en récession.
33:04Pourquoi ? Je vais juste vous donner un exemple.
33:06Si vous regardez l'enquête sur les petites entreprises, ça s'appelle l'NFIB,
33:11en niveau d'incertitude, j'ai été obligé de changer l'échelle de l'enquête.
33:15Non mais je ne rigole pas.
33:16Le truc, on a un demi-siècle de données, le truc il est parti.
33:20Il fallait se mettre en logarithmique.
33:21Oui, oui, oui. Pourquoi ? Parce qu'ils avaient peur des élections, etc.
33:27Ça, ça va s'effondrer.
33:28Donc évidemment, vous êtes dans une condition beaucoup plus favorable pour faire de l'investissement.
33:34D'autant plus qu'il y a huit ans, quand Donald a été élu,
33:37le moral des petites entreprises, lui, il a explosé complètement.
33:41Donc si on passe d'une situation où on est mort de peur à cause de ces élections
33:46à une situation où c'est l'euphorie parce que l'Amérique est « back again » ou « great again » ou je ne sais pas quoi.
33:52Donc on était mort de peur, mais on avait quand même une croissance de 2,5% rétabilisée.
33:56Et là, vous dites, on va avoir un choc de confiance et donc ce n'est plus 2,5% qu'on va avoir.
34:00L'investissement, si vous enlevez les investissements sur l'IA, était en fait très décevant par rapport à la croissance.
34:07Donc sans investissement hors IA et sans confiance, on avait déjà 2,5% de croissance.
34:10Et donc on a un potentiel de rattrapage de l'investissement qui est assez fort.
34:16Et d'ailleurs, c'est un peu la thèse de Hassett qui est le…
34:19Kevin Hassett, donc, qui vient d'être nommé, lui, c'est ça ?
34:21C'est ça, qui est le « Council of Economic Advisors ».
34:24Qui conseille la Maison Blanche sur les enjeux économiques.
34:26Je pense qu'il y a un potentiel, d'autant plus que l'équipe Trump est beaucoup mieux préparée.
34:30Il y a huit ans, c'était un petit peu artisanal, pour le dire gentiment.
34:33Ils étaient un peu surpris.
34:34Oui, ils étaient surpris, ils ne s'étaient pas tout à fait préparés.
34:39Là, ils ont une équipe qui appelle les entreprises individuelles en leur demandant
34:44qu'est-ce qui vous embête dans la réglementation, qu'est-ce qu'il faut annuler.
34:46Et ils ont les décrets prêts, ils sont prêts à les signer.
34:49Donc je ne serais pas étonné qu'on ait tout d'un coup un appel d'air vers le haut important.
34:53Donc sur les « E » les earnings, les profits.
34:57Surprise positive.
34:58Le potentiel de surprise positive, il est quand même là.
35:02Après, sur les valorisations, si vous regardez, on a quasiment un siècle de données en PER.
35:08C'est 15 de la moyenne, on est à 24.
35:10Alors tout le monde dit « Oh, c'est affreux ».
35:12Oui, c'est affreux, sauf que ça fait un quart de siècle qu'on n'est pas passé en dessous de 15.
35:16Ou de manière très, très sporadique.
35:18C'est-à-dire que cette histoire de retour à la moyenne,
35:21ça dépend sur quelle période vous calculez la moyenne.
35:23Si on calcule depuis le début du siècle, oui, c'est cher.
35:26Mais ce n'est pas aberrant.
35:28Surtout si on a de la croissance.
35:30Et surtout, il y a un détail, c'est que...
35:32Alors ça, c'est ma théorie à moi.
35:34On prend la mauvaise ratio de valorisation.
35:42C'est un peu technique, mais on regarde les profits des entreprises.
35:45Sauf qu'on a de plus en plus d'entreprises qui n'ont pas besoin de faire d'investissement
35:50parce qu'on est passé sur des services, parce qu'ils ont délocalisé, etc.
35:53Donc la conversion en cash,
35:55parce que moi, c'est ça qui m'intéresse.
35:57Je suis un actionnaire, je veux savoir combien de cash on me rend à la fin de la journée.
36:01C'est tout ce qui m'intéresse.
36:03La conversion en cash a complètement explosé.
36:07Donc si vous regardez
36:09combien vous payez pour ce qu'on appelle le free cash flow,
36:12c'est-à-dire les flux de trésorerie, qui est vraiment le cash à la fin de la journée...
36:15Le rendement du free cash flow, c'est ça ?
36:17Voilà. Que l'entreprise peut rendre à l'actionnaire.
36:20Finalement, vous n'êtes pas si cher que ça.
36:22Donc oui, en profit, on paye beaucoup.
36:24Mais si vous avez une part des profits beaucoup plus importante que vous pouvez rendre à l'actionnaire,
36:28ça ne me dérange pas de payer un petit peu plus cher.
36:32Donc sur les valeurs, je pense qu'il faut être un petit peu prudent.
36:36Après, on avait plein d'excuses en 2000, avant la bulle des dot-com,
36:40pour expliquer que non, non, les valorisations étaient...
36:42Donc je fais attention à mes arguments.
36:44Mais je pense que...
36:47Donc une vue positive, en tout cas, sur le démarrage de 2025,
36:51du nouveau mandat Trump.
36:53Positif, marché, investissement, etc.
36:55Je pense qu'on n'est pas à l'abri de très bonnes surprises sur la croissance.
36:59Et je suis dubitatif sur l'argument
37:01que les valorisations sont aberrantes,
37:03sont beaucoup trop hautes, etc.
37:05Je pense que c'est plus compliqué que ça.
37:07De toute façon, si les valorisations nous donnaient un timing,
37:09en Europe, ça fait longtemps qu'on aurait rebondi.
37:14Trump, c'est bon ou pas ?
37:16C'est bon pour les US ?
37:18C'est bon pour l'Europe ?
37:20C'est bon pour tout le monde ?
37:22Parce que le marché voit beaucoup les aspects positifs de Trump
37:24et il y en a sans doute.
37:26Est-ce qu'il faut à un moment considérer
37:28qu'il y aura peut-être des aspects moins positifs,
37:30voire peut-être durement négatifs ?
37:32Je n'en sais rien.
37:34Tout dépend où on se place,
37:36en Europe, en Chine ou aux Etats-Unis.
37:38À court terme, on peut même avoir de bonnes surprises
37:40qui seraient liées, finalement,
37:43pour organiser un espèce de boom
37:45de l'activité.
37:47On frontonnerait, en fait,
37:49comme comportement,
37:51avant les hauts TVA.
37:53Il y a toujours des phases de front running.
37:55Il est possible qu'il y ait une anticipation d'achat
37:57qui fasse qu'on est vraiment
37:59sur la fin de l'année d'accélération.
38:01Le principal risque,
38:03entre guillemets,
38:05il est de deux niveaux.
38:07Il y a un niveau et un niveau moins.
38:09Aujourd'hui, les Etats-Unis,
38:11les investisseurs regardent Trump
38:13comme un dealmaker.
38:15Il est là, il fait des deals.
38:17D'ailleurs, la discussion avec le Mexique
38:19est complètement dans cet esprit.
38:21C'est-à-dire que j'ai eu une discussion
38:23avec la présidente mexicaine,
38:25elle m'a entendu...
38:27Elle a arrêté l'immigration.
38:29En 24 heures.
38:31Toute cette histoire de 25% de droits de douane,
38:33on va en reparler.
38:35Ça, c'est le dealmaker.
38:37Qu'est-ce qui se passe s'il y va pour de vrai ?
38:39Potentiellement, un choc inflationniste
38:41aux Etats-Unis.
38:43Ça, les marchés n'aimeraient pas.
38:45Parce que tensions obligataires,
38:47etc., américaines.
38:49Avec des potentiels effets de contagion.
38:51Un risque quand même
38:53d'un Trump
38:55qui irait au bout de ce qu'il a raconté.
38:57Ça serait assez désagréable
38:59avec deux grosses étapes
39:01en Chine, 20% d'un coup,
39:03puis après encore 20%.
39:05Ça serait in fine très violent.
39:07Violent pour les anticipations d'inflation aux Etats-Unis.
39:09Ça, c'est le risque numéro 1.
39:11Le risque numéro 2,
39:13c'est un risque plus classique.
39:15Un risque de surchauffe.
39:17On a simplement,
39:19vous en parliez très bien,
39:21on a simplement la perspective
39:23d'un Trump qui réveille l'animal spirit,
39:25qui relance la croissance
39:27des entreprises en dehors des GAFAM.
39:29Parce qu'effectivement, il y a eu
39:31beaucoup de croissance des résultats des entreprises,
39:33mais c'était très concentré.
39:35C'est une diffusion.
39:37Une diffusion qui irait trop vite.
39:39Tout ça réaccélère.
39:41Les chiffres de création d'emplois
39:43étaient bons, aux alentours de 150.
39:45C'est très confortable.
39:47Derrière, les salaires médians
39:49augmentaient encore d'à peu près 5%.
39:51On n'est pas non plus
39:53dans une économie américaine
39:55qui a tant ralenti que ça.
39:57Un animal spirit qui se réveillerait un peu trop
39:59peut nous ramener vers des mouvements de tension
40:01avec des obligations qui pourraient
40:03s'origer un peu et qui seraient
40:05l'opportunité de prise de bénéfices
40:07sur le marché américain.
40:09Et comment Trump réagirait face à ça ?
40:11Ça va le frustrer, ça va l'énerver.
40:13Bien entendu,
40:15il n'aimerait pas.
40:17Il ne se sentirait pas salué à sa justice.
40:19C'est la limite,
40:21ça serait la limite
40:23de ce qui a vraiment un impact
40:25sur l'investissement.
40:27Il y a effectivement ces deux risques
40:29qui paraissent aujourd'hui
40:31les plus évidents.
40:33Comment vous regardez la séquence ?
40:35Encore une fois, il y a quelques clés
40:37dans les Trumponomics, dans cette doctrine.
40:39C'est vrai que tarif pour le Day One
40:41ça semble être
40:43déjà la façon
40:45de fonctionner de Trump.
40:47D'attaquer le Mexique,
40:49il en avait beaucoup parlé
40:51parce qu'il y a l'automobile derrière.
40:53De mettre 25% ou d'annoncer 25% sur le Canada,
40:55ça j'ai vérifié mais je crois que ce n'était pas
40:57dans les cartes, ce n'était pas écrit nulle part
40:59dans le programme, en tout cas ça n'a jamais été verbalisé
41:01ni vocalisé.
41:03Sur la Chine, Sophie disait
41:05peut-être par palier 20, 20, etc.
41:07Je crois que le premier mandat, il met 20 ou 25
41:09sur la Chine, max, 20.
41:11Déjà, là on parle de plus.
41:13Sauf qu'il commence avec
41:1510.
41:17Si on essaye de comprendre la logique de Trump
41:19et d'imaginer une séquence,
41:21et des risques potentiels ?
41:23Les risques seraient évidemment élevés
41:25quand on entend les niveaux de tarifs qui sont évoqués.
41:27Les 60% vis-à-vis de la Chine,
41:29c'est du jamais vu.
41:3110% sur toutes les importations,
41:33c'est quelque chose qui leur placerait
41:35au post-Seconde Guerre mondiale
41:37des niveaux historiquement élevés.
41:39Donc on aurait un choc
41:41inflationniste, un choc sur le commerce
41:43qui serait évidemment...
41:45C'est si important que ça ?
41:47L'euro, le yuan, ont déjà escompté une partie des tarifs.
41:49Ça peut être tout à fait corrigé
41:51par ce genre d'éléments.
41:53Je crois qu'il y a évidemment beaucoup d'effets d'annonce
41:55et qu'on essaie aussi beaucoup de négocier.
41:57D'ailleurs, tout le monde va marre à la goût
41:59Justin Trudeau ou en tout cas
42:01Ursula von der Leyen
42:03n'est pas encore allée, mais c'est parce qu'il y a eu la mise en place
42:05de la commission, mais elle a déjà en tout cas eu une pensée
42:07pour Donald Trump
42:09en disant qu'évidemment
42:11on pouvait encore importer du gaz davantage et au-dessus.
42:13Pour un certain nombre de pays,
42:15et certainement l'Europe, on est relativement en meilleure position
42:17cette fois-ci pour négocier qu'on l'était en 2016.
42:19On a,
42:21de grande âme de la France, l'Europe achète
42:2365 Américains. On achète,
42:25on est tous contents, on a fait depuis la guerre en Ukraine
42:27du gaz qui nous vient de là-bas.
42:29Donc c'est vrai qu'il y a pas mal d'éléments.
42:31Donc on va construire la souveraineté européenne en achetant du gaz
42:33américain et de la défense américaine.
42:35Et malheureusement, l'Europe
42:37vient ouvrir la porte à
42:39acheter davantage, utiliser les fonds européens
42:41pour acheter davantage d'armes américaines.
42:43Ça a été décidé cette semaine.
42:45Disons qu'on réservera une part de ces fonds
42:47pour se fournir auprès des Américains.
42:49La France aurait aimé que non, mais
42:51visiblement... On est d'accord, on investit 2%
42:53en défense de notre PIB
42:55donc on est déjà au niveau requis
42:57par l'OTAN. Donc il y a potentiellement
42:59moins de sujets de friction.
43:01Mexique, je veux bien. Il y a certainement des points
43:03qui sont objectifs. On voit tous, évidemment, la catastrophe
43:05sanitaire aux Etats-Unis avec le fin
43:07d'année, les opiacés, la baisse de l'espérance de vie
43:09et ainsi de suite. Et il est de notoriété publique que
43:11les produits viennent de Chine, passent par le Mexique
43:13et arrivent aux Etats-Unis et qu'il y a sans doute quelque chose à faire.
43:15Joe Biden. Donc la menace de droite
43:17douane va servir à résoudre des problèmes
43:19qui sont en dehors complètement du champ commercial.
43:21Mais derrière, il y a évidemment cette logique
43:23d'essayer de... Enfin voilà,
43:25faites quelque chose pour ça et je ne serai plus tendre sur les droits
43:27de douane. Au-delà des droits de douane
43:29et sur l'aspect industriel
43:31de l'équation, c'est vrai que
43:33sur le Mexique, Trump devra choisir
43:35soit je réindustrialise les Etats-Unis
43:37mais je n'ai pas de travailleurs pour le faire donc je dois laisser
43:39passer les travailleurs migrants pour le faire.
43:41Soit je laisse une partie de mon industrie à l'étranger
43:43plus en Chine mais du coup
43:45plus près de chez moi au Mexique.
43:47À un moment, il sera peut-être frustré.
43:49Quelque part, on a début de semaine passée
43:51beaucoup salué l'arrivée notamment de ce nouveau
43:53secrétaire au Trésor qui est bien sujet comme pragmatique
43:55plus modérée en la matière. Donc on verra
43:57un petit peu comment le cheminement se fait
43:59par cet intermédiaire-là.
44:01Attendons de voir, j'ai envie de dire.
44:03On est condamnés à ça.
44:05On a vu durant son premier mandat qu'il avait été finalement
44:07à certains égards plus pragmatique qu'anticipé.
44:09Et voilà, on est en tout cas
44:11en Europe. On a beaucoup finalement
44:13été un peu sceptiques sur l'Europe aujourd'hui
44:15ou interpellés par la situation.
44:17On est dans une moins mauvaise position
44:19pour faire face à l'Amérique de Donald Trump
44:21que nous ne l'étions précédemment.
44:22Pour la fête, qu'est-ce que ça va impliquer ?
44:23Là, rapidement, il nous reste moins de deux minutes.
44:25Baisse de taux en décembre. En tout cas, les chiffres du jour
44:27semblent l'indiquer mais ce sont les chiffres de vendredi
44:29qui le diront évidemment.
44:31On est sur trois baisses de taux entre aujourd'hui
44:33et fin de l'an prochain. C'est-à-dire sensiblement moins
44:35que ce qui était évidemment escompté.
44:37On peut s'arrêter ?
44:38A priori, encore une fois,
44:40ce sera d'indépendance. Je pense qu'aujourd'hui,
44:42quiconque sur ce plateau ne saurait pas s'exprimer
44:44sur une conviction forte sur ce niveau.
44:46La fête, d'ailleurs, ne s'exprime pas.
44:47C'est la fin de la forward guidance.
44:49L'arrivée de Donald Trump rebat les cartes également.
44:51En tout cas, vu d'Europe, il y a cette divergence
44:53de politique monétaire qui est là pour perdurer.
44:55Ça, c'est une évidence.
44:56Moi, je vois aisément les taux à deux en Europe.
44:58D'ici la fin de l'année, aux États-Unis,
45:00on sera bien au-delà, bien évidemment.
45:02Pour l'instant, le marché anticipe
45:04un taux terminal US 3,75.
45:06C'est ça, à peu près ?
45:08Le 10 ans est à 4,20.
45:104,20, 4,25, 4,30.
45:12Ça y est, on a fait le...
45:14C'est fait, quoi.
45:15Juste sur la réunion de la fête,
45:17il y a un petit détail.
45:18C'est le dot chart.
45:19Vous savez, c'est les prévisions.
45:21Elles sont beaucoup trop basses sur celles de septembre.
45:24Donc, il va falloir bouger les dots.
45:26Je pense que le marché ne va pas très bien prendre l'histoire.
45:28Après, moi, je suis un peu vieux jeu.
45:30Si vous me donnez des fêtes fund à 4,
45:32moi, je veux de la pente sur la courbe.
45:33Il y aura des taux 10 ans un petit peu plus haut.
45:35Oui, c'est ça.
45:364,20, c'est pas assez payé.
45:38Oui, c'est ça. 4,20, c'est trop cher.
45:40Donc, qu'on aille à 4,50 ou un petit peu plus haut.
45:43Quand je disais avec un taux de terminale à 3,75,
45:454,20, c'est le plus bas qu'on puisse imaginer aujourd'hui.
45:47On est sur 3,70 de terme prévu à peu près.
45:49Donc, allez voir du côté de 5.
45:53C'est pas totalement abandonné.
45:55On a déjà vu 5.
45:56Bon, on va suivre.
45:57Effectivement, c'est la séquence Banque Centrale
45:59qui va repartir la semaine prochaine
46:01avec la Banque Centrale Européenne,
46:02notamment attendue le 12 décembre.
46:03Merci beaucoup à vous trois,
46:05Vincent Juppins, J.P.Morgan, Asset Management,
46:07Sophie Chevelier-Dorvalhaim et Stéphane Déo,
46:10et Léva Capitale,
46:12qui étaient les invités de Planète Marché ce soir.
46:24Le dernier quart d'heure de Smart Bourg,
46:25chaque soir, c'est le quart d'heure thématique.
46:27Ce quart d'heure thématique nous permet de revenir
46:30sur la cérémonie des Trophées de l'Innovation
46:32organisée par LBPM qui se déroulait
46:34au début du mois de novembre.
46:36Bismarck for Change a été partenaire.
46:38Nous avons salué tous les lauréats,
46:40sauf le dernier qui est avec nous ce soir,
46:43le lauréat de la HealthTech de l'année
46:45qui a été remis à la société Synapse Médecine.
46:48C'est l'un des cofondateurs de Synapse
46:50qui est à mes côtés, Louis Letignier.
46:51Bonsoir.
46:52Bonsoir.
46:53Merci beaucoup d'être là.
46:54On est dans le domaine de la santé,
46:56de l'innovation en santé.
46:58Vous êtes cofondateur et directeur médical de Synapse.
47:00Vous êtes médecin même, Louis.
47:02C'est une boîte montée par des médecins au départ
47:05et une ingénieure informatique.
47:07C'est ça, Louis ?
47:08Tout à fait.
47:09Trois cofondateurs, deux médecins et une ingénieure.
47:11On a gardé cet ADN.
47:12Expertise médicale, expertise en IA.
47:14Justement, vous allez nous raconter.
47:16Fondée en 2017, il y a déjà un peu d'historique,
47:19j'ai envie de dire.
47:20Quelle a été dans la tête d'un médecin
47:22le diagnostic que vous avez posé
47:24sur la situation du corps médical
47:26et du travail à fournir par le corps médical
47:29en 2017, en l'occurrence ?
47:31Et quelles sont les solutions
47:32que vous avez voulu apporter ?
47:34Elle vient du terrain.
47:35On était médecin à l'hôpital.
47:37Et on s'était dit, c'est vrai
47:39que les outils manquent un peu de modernité.
47:43C'était un euphémisme à l'époque, c'est ça, Louis ?
47:46Et donc avec deux conséquences concrètes.
47:49D'une part, un manque d'ergonomie
47:51qui fait perdre du temps.
47:53Et on le sait aujourd'hui,
47:54les problèmes de démographie médicale, etc.
47:57Donc vouloir faciliter la vie des personnes de santé
47:59en leur faisant gagner du temps,
48:00c'est un premier objectif.
48:01Et il y en avait un deuxième,
48:02un peu plus technique,
48:04qui était l'idée de passer de l'aide
48:06à la décision clinique un peu plus personnalisée.
48:08Les anciennes solutions
48:09qui étaient sur d'anciennes technologies,
48:11elles faisaient un travail avant tout
48:12de sécurisation, mais très théorique.
48:14Et on n'avait pas des outils
48:15qui disaient pour ce patient,
48:17en fonction de son profit clinique,
48:18de ses médicaments, de son histoire,
48:20comment lui, je peux l'aider
48:21pour avoir une meilleure prise en charge.
48:23Ça, c'était le constat.
48:24Et on s'est associés tous les trois
48:26avec Clément et Alicia.
48:27Et on s'est dit, on va monter notre boîte.
48:30Donc, les réponses.
48:31Comment on fait gagner du temps
48:32aux professionnels de santé ?
48:34Nous, ce qu'on fait,
48:35on développe des systèmes
48:36d'aide à la décision clinique personnalisée
48:38à base d'IA.
48:39Ce sont des dispositifs médico-numériques
48:41qu'on intègre dans des logiciels métiers existants.
48:43On fait des briques logicielles.
48:45L'idée, c'est quoi ?
48:46C'est de se dire,
48:47on ne va pas changer les pratiques,
48:48on ne va pas bousculer les pratiques
48:50des professionnels de santé.
48:51On va les aider en incorporant
48:52dans leurs logiciels qu'ils connaissent
48:53de nouvelles briques qui modernisent.
48:55Ça, ça a deux intérêts.
48:56Le médecin, le pharmacien, le dentiste,
48:58on agresse un peu tous les pros de santé.
49:00Il ne change pas sa pratique,
49:01mais il se retrouve avec des outils
49:02qui vont l'aider.
49:03Et ensuite, ça nous permet aussi
49:05d'un point de vue business,
49:06stratégie de commercialisation,
49:07d'être distribué.
49:08Donc, en fait, on fait des parcs
49:09derrière avec des éditeurs
49:10qui ont des parcs.
49:11Donc, par exemple,
49:12un éditeur va avoir 1000, 10 000,
49:1320 000 médecins.
49:14Il met du Synapse dedans
49:15et ça permet d'adresser du Synapse
49:17à ces 10, 20 000 médecins.
49:19Dès le départ,
49:20vous étiez ouvert et compatible
49:21avec les systèmes existants,
49:23les systèmes informatiques existants
49:24utilisés par ces différentes professions de santé.
49:26Tout à fait.
49:27Alors, on a un peu,
49:28comme toutes les startups,
49:29on a un peu itéré,
49:30on a un peu évolué.
49:31On avait une offre en stand-alone
49:32et aujourd'hui, on ne pousse plus
49:33parce que ce n'est pas ce qui répond au marché.
49:36Les professionnels de santé,
49:37ils ont besoin de ces outils.
49:38Ils ont envie de gagner du temps.
49:39Ils ont envie d'avoir
49:40des informations personnalisées.
49:41Par contre, ils veulent que ça soit simple.
49:42Ils ne veulent pas tout changer.
49:43Oui, ils ne veulent pas aller
49:44sur 10 sites Internet,
49:45avoir trois outils,
49:46avoir une application.
49:47Ce n'est pas possible,
49:48ce n'est pas compatible.
49:49Un médecin, en gros,
49:50une consultation, c'est 15 minutes.
49:51Sur ces 15 minutes,
49:53il faut qu'il fasse le diagnostic,
49:54qu'il fasse l'entretien avec le patient,
49:57qu'il fasse les démarches administratives.
49:58En gros, il a une minute pour prescrire.
49:59Donc, en une minute,
50:00vos antécédents, vos médicaments,
50:03comment j'adapte la prise en charge,
50:05quels examens ?
50:06C'est impossible.
50:07Les recommandations médicales,
50:08en gros, la connaissance médicale,
50:09elle double tous les deux, trois mois.
50:10Le médecin, en consultation,
50:12il ne va pas lire des publications,
50:13il ne va pas lire des articles.
50:14Donc, aujourd'hui, nous,
50:15qu'est-ce qu'on fait ?
50:16On fait des recommandations
50:17qui sont extrêmement synthétiques,
50:18extrêmement ciblées.
50:20C'est ce qu'on propose notamment
50:21dans de nouvelles offres
50:22qu'on a présentées depuis un mois maintenant,
50:25qui s'appelle Copilot.
50:26Une offre sur l'audio pour aider.
50:28C'est Copilot en hommage à Microsoft ?
50:30C'est Copilot.
50:33On aide, parce que nous,
50:34on aide le pro de santé.
50:36On n'est pas là pour le remplacer.
50:38L'IA, c'est un petit service.
50:41Et donc, deux solutions Copilot aujourd'hui.
50:43Il y en aura sans doute d'autres par la suite.
50:44Une audio où là,
50:46on est vraiment sur du gain de temps,
50:48de l'ergonomie.
50:49Ça enregistre la consultation.
50:51Ça structure l'information.
50:52Le médecin à la main,
50:53s'il veut qu'on enregistre,
50:54on enregistre.
50:55S'il ne veut pas,
50:56il appuie sur un bouton,
50:57on n'enregistre pas.
50:58Et donc, ça,
50:59ça automatise un maximum de choses.
51:00D'accord.
51:01Ça lui fait tout le reporting
51:02de sa consultation,
51:03le dossier médical, etc.
51:04Donc, nous,
51:05on est vraiment sur du gain de temps,
51:06du confort.
51:07Mais derrière,
51:08ça structure l'information.
51:09Et donc, cette information structurée,
51:10on va après l'utiliser dans nos autres outils.
51:11Donc, il y a un petit lien.
51:12Et ensuite, deuxième partie,
51:14pour ce patient-là,
51:15qui est diabétique,
51:16qui a 70 ans,
51:17qui est fumeur,
51:18on ne va pas vous donner
51:19toutes les recodes du diabète.
51:20On va vous donner cette.
51:21En fait, lui,
51:22il faudrait optimiser ce traitement.
51:23Il faudrait faire ce bilan biologique.
51:24Notre mission,
51:25j'ai envie de dire,
51:26c'est de permettre à tous
51:27de bénéficier
51:28de la meilleure médecine possible.
51:29Et ça,
51:30ça veut dire quoi ?
51:31Ça veut dire optimiser
51:32la pertinence des prescriptions
51:33et la pertinence des soins.
51:34Juste un chiffre.
51:35Ce n'est pas pour barber,
51:36mais c'est toujours bien.
51:37Si, on aime bien les chiffres.
51:38Ne vous inquiétez pas.
51:39Si, on aime bien les chiffres.
51:40Ne vous inquiétez pas.
51:41Pour contextualiser un peu,
51:42ce qu'il faut savoir,
51:43si on prend les différents rapports officiels,
51:45on a à peu près 20 à 25 %
51:47des prescriptions en France
51:48qui sont inappropriées.
51:49C'était ça.
51:50C'est quasiment un cas.
51:51D'accord.
51:52Quand je dis prescriptions,
51:53médicaments, évidemment,
51:54examens de biologie.
51:55Qui pourraient être optimisés.
51:56Optimisés.
51:57C'est ça.
51:58Il y a même de la redondance.
51:59Il y a des choses parfois inutiles,
52:01dangereuses.
52:02Quand on connaît
52:03la situation économique du pays,
52:05l'actualité nous le rappelle,
52:06on est sur 10-15 milliards d'euros
52:08gastés par an.
52:09C'est un sujet.
52:10C'est un sujet médico-éco.
52:11Et en plus,
52:12c'est un sujet médical.
52:13Parce qu'évidemment,
52:14optimiser la prise en charge,
52:15ça veut dire un meilleur traitant,
52:17plus adapté,
52:18plus efficace,
52:19plus sûr.
52:20Comment c'est reçu par les professions médicales ?
52:24Il y a un effet générationnel.
52:27Je connais quelques médecins
52:29de l'ancienne génération.
52:31Comment ils acceptent l'idée
52:34qu'un outil va venir corriger
52:37le manque de pertinence
52:39de leurs recommandations
52:40et de leurs prescriptions ?
52:41C'est une bonne question.
52:43Il y a deux niveaux de réponse.
52:45Déjà, sur l'aspect ergonomique,
52:48ils sont tous d'accord.
52:49Là, il n'y a pas de sujet.
52:50Ils ont vraiment besoin
52:51qu'on les aide.
52:52Et ensuite,
52:53sur le côté pertinence,
52:54c'est d'où aussi
52:55la logique du non copilote.
52:56Le message, c'est vraiment
52:57qu'on est là pour vous aider.
52:58Vous avez une minute.
52:59Les médecins, ils font mieux.
53:01Les pharmaciens, les dentistes,
53:02c'est pareil.
53:03Tous les professionnels de santé,
53:04s'ils ont le choix,
53:05ils prendraient le temps,
53:06ils passeraient une heure par patient
53:07et ils feraient la meilleure
53:08prescription possible.
53:09C'est juste qu'aujourd'hui,
53:10ils ne peuvent plus.
53:11Le problème, il est là.
53:12Nous, on fait des outils
53:13qui vous aident.
53:14Vous avez toujours la main.
53:15Nous, on ne décide rien.
53:16On essaie de vous éclairer.
53:17On vous donne les bonnes infos.
53:18Si ça vous aide, tant mieux.
53:19Si ça vous aide moins,
53:20vous ne l'utilisez pas.
53:21Il n'y a pas d'obligation.
53:22On est vraiment dans cette démarche.
53:23Quand on fait un logiciel
53:24comme ça,
53:25il faut montrer l'impact.
53:26Nous, on a toujours eu cette démarche.
53:28D'abord, des études théoriques
53:30pour voir si les algos
53:31ne disaient pas n'importe quoi
53:32et ensuite, des essais cliniques
53:33comme un médicament.
53:34D'accord.
53:35La preuve.
53:36On démontre.
53:37Exactement.
53:38Il y a trois semaines,
53:39un mois maintenant,
53:40on a présenté
53:41dans une conférence internationale
53:42notre dernier essai clinique.
53:43On est allé dans des services
53:44de gériatrie dans des hôpitaux
53:46et on a fait comme si c'était
53:47un médicament.
53:48On a pris des services,
53:49les médecins ont dit
53:50là, vous avez le synapse,
53:51là, vous ne l'avez pas.
53:52Vous faites comme d'habitude,
53:53vous prescrivez
53:54et puis, on va voir à la fin
53:55si ça vous aide.
53:56Les résultats sont saisissants.
53:58de patients pour lesquels
53:59les médecins ont pu améliorer
54:00la prescription.
54:01Donc, les gériatres,
54:02ils se sont ravis.
54:03Ça les a aidés,
54:04ça n'a rien changé
54:05dans leurs pratiques.
54:06On ne les a pas remplacés,
54:07on ne les a pas jugés.
54:08On leur a juste dit
54:09maintenant, quand vous voulez
54:10les derniers recos,
54:11quand vous avez un outil
54:12qui en une seconde vous aide.
54:13Comment se passe le déploiement,
54:14la diffusion des solutions ?
54:15Alors, vous avez levé
54:16pas mal d'argent,
54:17plus de 14 millions d'euros,
54:18c'est ça ?
54:19Alors, ça, c'est le financement
54:20IDEMO sur le dernier projet
54:21de recherche.
54:22D'accord.
54:23Soutenu par France 2030.
54:25D'accord.
54:26Après, sur les levées
54:27de fonctions.
54:28Donc, vous êtes dans
54:29les screens, dans les radars
54:30de la puissance publique
54:31et des outils d'accompagnement
54:32de la puissance publique
54:33pour l'innovation.
54:34On est vraiment soutenu
54:35par France 2030,
54:36il faut le dire,
54:37c'est important de le dire,
54:38on aime bien.
54:39Si c'est vrai,
54:40il faut le dire, bien sûr.
54:41Non, non, non.
54:42L'État est présent
54:43sur les start-up en santé,
54:44notamment France 2030
54:45qui va faire un gros boulot.
54:46Si on parle de
54:47l'économie,
54:48on parle de l'économie
54:49en France,
54:50on parle de l'économie
54:51en France,
54:52c'est un gros boulot.
54:53Si on parle de levées de fonds
54:54avec des investisseurs privés,
54:55on est environ sur 30 millions d'euros
54:56depuis la crise
54:57dans la société.
54:58D'accord.
54:59Et donc oui,
55:00avec trois levées de fonds
55:01et des aides,
55:02des aides publiques.
55:03On avait été lauréate
55:04de l'appel à la manifestation
55:05de santé numérique
55:06il y a deux ans
55:07et là on a remporté
55:08e-Demo cette année.
55:09D'accord.
55:10Ma question était
55:11comment,
55:12c'est quoi le modèle
55:13et puis,
55:14l'idée c'est d'aller
55:15convaincre chaque médecin,
55:16vous passez
55:17par des grands
55:18prescripteurs,
55:19pardon
55:20vous avez ces prospects
55:22C'est plutôt la fonction hospitalière que vous visez, donc les hôpitaux, comment ça se déploie commercialement ?
55:28Alors c'est en lien avec ce que je disais au début sur le fait d'être intégré, d'être distribué.
55:33C'est les éditeurs en fait.
55:35Notre modèle principal c'est des partenariats avec les éditeurs, qui eux pareil sont ravis parce qu'on leur apporte de l'innovation,
55:41on leur apporte un aspect réglementaire, je ne vais pas rentrer dans le détail, mais ce qu'on fait c'est très régulier,
55:45il y a des certifications françaises, européennes, des certifications sur l'aspect des outils médicaux,
55:49et puis d'autres parce que ce qu'on fait c'est très contrôlé, la prescription, les bases de données médicales venteuses, il y a plein.
55:54Donc nous on arrive avec des packages, on dit aux éditeurs ça on prend maintenant, c'est pas un problème,
55:58vous vous concentrez sur vos utilisateurs finaux, et donc à la fin l'utilisateur c'est le professeur de santé,
56:04mais ça passe par le partenariat avec l'éditeur de logiciens.
56:07C'est quoi la vision prospective que vous avez de ces outils et de l'arrivée de l'intelligence artificielle générative,
56:14notamment dans le monde de la santé, dans le monde médical ?
56:17Est-ce que demain ça implique le patient également ? Quelle est la vision un peu stratégique que vous avez ?
56:23Il faut être honnête, ça bouge très vite.
56:26Nous on parlait à l'époque de NLP, Natural Language Processing, avant que les LLM soient en mode,
56:32on travaillait dessus, donc ça fait des années, on a fait plusieurs publis là-dessus, mais évidemment...
56:35Oui 2017, le GPT ça déclenche 2 ans, je rappelle, l'IA générative est arrivée dans nos vies il y a 2 ans seulement.
56:40Très très vite, et donc évidemment qu'il y a un bouleversement, et c'est que le début, ça c'est ma conviction.
56:46Donc le but c'est de les intégrer, attention, chaque GPT c'est pas un outil médical, c'est pas une expertise médicale,
56:51donc il faut pas l'utiliser comme ça, jouer à des études et tout ça, non.
56:54Par contre, comment on l'intègre ? Comment on le processe ?
56:56Nous c'est ça, on va pas développer chez Synapse des LLM, on fait des partenariats,
57:00notamment avec Mistral en France, on travaille aussi avec Open Eye, etc.
57:04Et on récupère ces modèles qui vont être de plus en plus performants.
57:07Dans 5 ans je sais même pas ce qu'ils feront, mais ça va être délirant.
57:10Et nous après notre boulot, c'est de les intégrer, de les retravailler,
57:13de croiser ça avec notre expertise médicale, de croiser ça avec notre expertise réglementaire,
57:18avec notre expertise produit, pour qu'à la fin, ça soit parfaitement adapté à l'usage de la médecine.
57:22D'accord.
57:23C'est là qu'on interpelle.
57:24Mais c'est le cas d'usage qui guide vos développements stratégiques,
57:28parce que voilà, dans cet univers, enfin, où, puisque le champ des possibles est ouvert à l'infini,
57:33il faut quand même se cadrer.
57:34Et c'est le cas d'usage qui guide vos développements.
57:37Exactement, le terrain, au début le terrain c'était nous, et puis après on s'est rapproché des utilisateurs finaux,
57:42on a un lab aussi de bêta-testeurs en fait, les éditeurs aussi font ce travail avec eux.
57:47Donc en fait nous c'est simple, on a des idées, et puis après on confronte au terrain,
57:51on dit qu'est-ce qui, ça ça vous plaît, ça va être utile, voilà on garde,
57:54après on fait des essais cliniques, ça marche, et puis après on déploie.
57:58Merci beaucoup Louis.
57:59Merci d'être venu nous parler de ce champ d'innovation dans la santé.
58:03Vous êtes le directeur médical et cofondateur de Synapse Médicine,
58:07qui a reçu donc le prix de la HealthTech de l'année,
58:09remis à l'occasion des trophées de l'innovation qui étaient organisés au début du mois de novembre par LBPM.
58:14Merci encore d'avoir été avec nous ce soir,
58:16et félicitations aux équipes à nouveau pour ce prix de la HealthTech de l'année.
58:19C'est gentil, merci.