Vendredi 14 mars 2025, SMART BOURSE reçoit Olivier Malteste (Directeur des investissements, Yomoni) , Benoit Peloille (CIO, Natixis Wealth Management) , François Cabau (Senior eurozone economist, AXA IM) et Wilfrid Galand (Directeur stratégiste, Montpensier-Arbevel)
Catégorie
🗞
NewsTranscription
00:00Bienvenue dans Smart Bourse, votre émission quotidienne sur Bsmart4Change pour rester
00:12à l'écoute des marchés.
00:13Chaque jour du lundi au vendredi, vous nous retrouvez à 20h30 si vous nous suivez à
00:16la télévision via vos box et vous nous retrouvez en parallèle chaque jour également en replay
00:20sur bsmart.fr ou encore en podcast sur l'ensemble de vos plateformes préférées.
00:25Au sommaire de cette édition ce soir, des interrogations et peut-être un moment de
00:28décision d'ailleurs sur le marché américain avec un indice S&P 500 qui n'aura mis que
00:3416 séances pour baisser de 10%.
00:36C'est une des corrections les plus rapides de l'histoire, la septième correction la
00:41plus rapide de l'histoire selon les mesures de Bloomberg.
00:45On voit aujourd'hui d'ailleurs un rebond qui est en train de se former sur le marché
00:49américain.
00:50Ça ne sauvera pas le bilan hebdomadaire qui restera très largement négatif mais ce
00:53moins 10% déjà pose des questions.
00:56Est-ce le moment de faire des choix ? Est-ce qu'il est le temps de revenir sur ce marché
01:02américain qui baisse depuis plusieurs semaines maintenant ? C'est une des questions qu'on
01:05posera bien sûr à nos invités de Planète Marché.
01:08Derrière évidemment la question est de savoir quelle est la stratégie menée par Donald
01:13Trump et son cabinet depuis un peu plus de 50 jours maintenant et leur installation au
01:17pouvoir alors que désormais explicitement Donald Trump ou encore son secrétaire du
01:21Trésor évoque une période de transition, une période de détox nécessaire pour l'économie
01:27américaine.
01:28Que faut-il comprendre derrière ces concepts qui ont été utilisés et publicisés par
01:34les équipes de Trump ces derniers jours ? Là aussi questions et discussions à suivre
01:38avec nos invités de Planète Marché.
01:40Nous avons une situation un peu spéciale chez Kering aujourd'hui avec l'annonce d'un
01:45nouveau directeur artistique pour la maison Gucci, Demna, qui a passé 10 ans chez Balenciaga
01:51Le groupe Kering a été nommé aujourd'hui, le titre réagit très mal puisqu'on voit
01:57le titre Kering baisser de 10% sur cette annonce.
02:00Le marché, les investisseurs, les analystes qui suivent le secteur attendaient peut-être
02:05un poids lourd d'une dimension différente et peut-être même un recrutement externe
02:08pour venir redresser le vaisseau admiral qui est Gucci pour le groupe Kering.
02:13Vous aurez là aussi toutes les précisions dans un instant avec Pauline Grattel.
02:17Et puis dans le dernier quart d'heure de Smart Bourse comme une fois par mois nous ferons
02:20un point sur les dernières tendances au sein de l'industrie ETF avec l'Observatoire ETF
02:25de Yeomanie et le directeur des investissements de Yeomanie, Olivier Malteste, sera avec nous
02:29en plateau dans ce dernier quart d'heure.
02:42Tendances mon ami, chaque soir en ouverture de Smart Bourse, les infos clés du jour sur
02:45les marchés avec Pauline Grattel.
02:47Bonsoir Pauline.
02:48Une information à la une que je n'ai pas citée dans le sommaire, ce sont ces nouvelles
02:52politiques en provenance d'Allemagne où une entente a été trouvée.
02:55Oui, les Verts dont les voix étaient nécessaires ont accepté de soutenir le plan d'investissement
02:59du futur chancelier.
03:01Pour rappel, ce plan est destiné à relâcher la contrainte budgétaire sur les dépenses
03:06d'infrastructures et de défense.
03:08Il prévoit de sortir les dépenses militaires de la règle d'or au-delà de 1% du PIB,
03:12l'assouplissement des règles d'endettement pour les lander ainsi que la création d'un
03:15fonds spécial de 500 milliards d'euros.
03:18Le vote aura lieu mardi prochain au Bundestag, puis le Bundesrat devra l'adopter également.
03:23Côté macroéconomie, une enquête très attendue qui a été publiée en début d'après-midi,
03:29celle mesurant la confiance des consommateurs américains selon le modèle de l'Université
03:35du Michigan.
03:36Oui, une confiance qui se dégrade et qui tombe à son plus bas niveau depuis 29 mois
03:40à 57,9 selon l'indicateur de sentiments.
03:43Parallèlement, les anticipations d'inflation des consommateurs s'envolent à 4,9% sur un
03:48horizon un an et à 3,9% sur le long terme, soit le plus haut niveau depuis 1993.
03:54Selon l'Université du Michigan, le très haut niveau d'incertitude politique et économique
03:59explique en grande partie ces résultats qui tombent quelques jours avant la prochaine
04:03réunion de la réserve fédérale américaine la semaine prochaine.
04:06Quelle a été la réaction du marché obligataire après cette publication Pauline ?
04:11Intéressant de noter, malgré l'enquête du Michigan, que le rendement américain à
04:1510 ans reste stable aujourd'hui, autour de 4,30%.
04:18En Europe, le rendement allemand à 10 ans tourne toujours autour de 2,90%.
04:22En France, le rendement de même échéance s'établit autour de 3,60%.
04:26Le spread évolue autour de 70 points de base.
04:29Sur le marché des échanges, l'euro-dollar repasse au-delà de 1,09.
04:32Et à noter également, l'or enchaîne les records et dépasse pour la toute première
04:36fois les 3 000 dollars l'once.
04:38Dans ce contexte, on voit les actifs risqués qui profitent plutôt de cette fin de semaine
04:43pour rebondir à travers notamment les indices actions en Europe.
04:47Le bilan de la semaine restera malgré tout négatif.
04:49Oui, l'euro-stocks 50 évolue en hausse de plus de 1%.
04:52Le DAX allemand grimpe de quasiment 2% aujourd'hui.
04:55En France, le CAC 40 gagne plus de 1% et évolue autour des 8 000 points.
04:59Et ce, malgré le plongeon de Kering, on y reviendra.
05:02Aux Etats-Unis, les principaux indices ouvrent en hausse de plus de 1% aujourd'hui au terme
05:07d'une nouvelle semaine compliquée.
05:08Sur un mois, le S&P 500 est en repli de 10% environ et le Nasdaq d'environ 12%.
05:14Kering qui fait un choix controversé avec la nomination d'un nouveau directeur artistique
05:20pour Gucci.
05:21Oui, un choix très controversé même puisque le titre plonge de plus de 10% après cette
05:24annonce.
05:25Ce sera le créateur géorgien Demna qui prendra les rênes de la direction artistique de Gucci.
05:30Le créateur était à la tête de Balenciaga depuis 10 ans.
05:33Les investisseurs attendaient peut-être un poids lourd venu de l'extérieur pour redresser
05:37Gucci en difficulté.
05:38Pour rappel, le bénéfice net de Kering s'est effondré de plus de 60% en 2024, plombé
05:43par un repli de plus de 20% de celui de Gucci.
05:45Et puis un mot des résultats également de BMW aujourd'hui.
05:49Oui, ces résultats ont été tout d'abord sanctionnés par les investisseurs puisque
05:52le titre perdait 4% dans les premiers échanges avant de revenir autour de l'équilibre.
05:57BMW fait état d'un bénéfice net en chute de 37% en 2024 à 7,6 milliards d'euros.
06:03Le chiffre d'affaires est en repli de plus de 8%.
06:06Le groupe fait face à une faible demande globale mais surtout en Chine, son plus gros
06:10marché où les livraisons ont plongé de 13%.
06:13Enfin, BMW estime à ce stade que l'impact des droits de douane pourrait atteindre 1
06:17milliard d'euros cette année.
06:19Quels seront les temps forts de la semaine prochaine sur les marchés Pauline ?
06:22La semaine prochaine sera rythmée par les décisions monétaires de la réserve fédérale
06:25américaine et aussi par celles de la Banque d'Angleterre et de la Banque du Japon.
06:29On attend également l'indice ZOO allemand et la balance commerciale de la zone euro.
06:33Tendance mon ami.
06:34Chaque soir en ouverture de Smartbourse, Pauline Grattel vous apporte les infos clés du jour
06:37sur les marchés.
06:48Trois invités avec nous chaque soir pour décrypter les mouvements de la planète marché.
06:51François Cabot est à nos côtés, économiste zone euro chez AXAIM.
06:55Bonsoir François.
06:56Bonsoir Edgar.
06:57Wilfried Galland est également avec nous, directeur général adjoint et directeur stratégiste
07:00de Montpensier Arbevel.
07:01Bonsoir Wilfried.
07:02Bonsoir Edgar.
07:03Et Benoît Pelloual nous accompagne, directeur des investissements de Natixis Wealth Management.
07:08Bonsoir Benoît.
07:09Bonsoir Edgar.
07:10Bon, ça a été le sujet tout au long de la semaine, ce concept de période de transition
07:14ou de nécessaire détox pour l'économie américaine, concept porté par Donald Trump
07:19et son administration.
07:20Je voulais partir quand même de la baisse du S&P 500, 10% de correction par rapport
07:25au sommet en 16 séances, effectivement c'est une correction un peu éclair au regard des
07:29standards de marché qu'on peut avoir, c'est l'avis des marchés de voir les indices parfois
07:34baisser de 10%.
07:35Généralement ça se fait sur quelques semaines, un ou deux mois, là ça s'est fait de manière
07:41assez concentrée, assez dense.
07:43Qu'est-ce qui a expliqué ce repricing de marché et surtout à quoi est-ce que le marché
07:49s'est réajusté avec cette baisse de 10% du S&P 500 aujourd'hui Benoît ?
07:54Ce qui est très intéressant dans cette baisse, c'est surtout le mouvement relatif.
08:00Autant l'année dernière les US étaient un peu la locomotive qui tirait le reste des
08:04marchés à action, là ils sont vraiment seuls à être dans cette situation.
08:07Le reste des marchés se porte plutôt bien, particulièrement bien l'Europe, qui est en
08:10progression assez significative.
08:11Donc ça c'est très intéressant, maintenant il n'y a pas non plus de signe particulièrement
08:15inquiétant, de signe de panique ou de stress de marché.
08:17Si on regarde les spreads monétaires, si on regarde les spreads high yield, les obligations
08:23les plus risquées, dans des mouvements comme ça sur les marchés à action, avec une remontée
08:26de la volatilité, on aurait pu attendre une tension un peu plus importante des spreads
08:29de crédit.
08:30Ce n'est pas spécialement le cas, ça se tend, mais ça n'a rien de particulièrement
08:33inquiétant.
08:34Pour nous le marché est en train tout simplement de migrer à un scénario pour les Etats-Unis
08:38de croissance un peu plus modeste, en tout cas qui nous semble un peu plus cohérent.
08:42Si on raisonne en termes de niveau d'indices, compte tenu des primes de risque, du niveau
08:46de taux sur le S&P, au-delà des 6000 points, on n'était pas dans un scénario de soft
08:53lending de l'économie, ni même de no lending, mais de réaccélération de l'économie.
08:57Au-delà de 6000 points, on valorisait une croissance qui réaccélérait, une croissance
09:02des profits au-delà de 20%, ce qui nous semblait très optimiste.
09:05On revient sur des niveaux qui semblent un peu plus cohérents avec le cycle, si on est
09:11autour de 5400-5500 points, on valorise de nouveau ce scénario de soft lending, une
09:16économie qui ralentit, qui atterrirait autour du consensus, qui est autour de 2%, ce qui
09:20est déjà un peu plus cohérent.
09:22Mais pour l'instant, on ne valorise rien de particulièrement inquiétant, en tout
09:25cas pas un freinage beaucoup plus important de la croissance économique.
09:28D'accord.
09:29Toute la question est de savoir jusqu'où ce ralentissement nous emmènera, j'imagine.
09:32C'est ça Benoît ?
09:33C'est tout l'idée.
09:34C'est suivant ça, bien évidemment, si on a...
09:372%, on aimerait bien que tout s'arrête à 2%, l'inflation, les taux, la croissance.
09:43Et surtout, c'est qu'on a de plus en plus une accumulation de signes qui laissent à
09:47penser que l'économie pourrait freiner un peu plus que ce que l'anticipe le consensus.
09:51Encore une fois, 2%, un peu au-dessus de 2% pour l'économie américaine, ça reste un
09:56scénario de freinage modeste de l'économie qui soulève la question de savoir est-ce
10:00que c'est suffisant pour retrouver fondamentalement la maîtrise de l'inflation autour de 2%.
10:03La question reste ouverte.
10:04Et surtout, on pense qu'il y a besoin, vraisemblablement, d'un freinage peut-être un peu plus appuyé.
10:07D'accord.
10:08Ce moins 10%, comment vous le prenez Wilfried ?
10:11C'est déjà une bonne partie du chemin qui est fait ou est-ce que ça ouvre la voie à
10:16effectivement quelque chose qui pourrait se transformer d'une correction à un marché
10:21un peu plus compliqué, le marché baissier étant consensuellement à demi-hauteur de
10:26moins 20 ?
10:27Alors moi, ce qui me paraît très amusant, c'est que quand Donald Trump parle d'une
10:33économie de détox, moi, dans mon enfance, c'est une purge.
10:36Parce que c'est exactement ça qu'on est en train de vivre.
10:40Le marketing a un peu changé.
10:42Le marketing a un peu changé mais je pense que ça donne une meilleure idée de ce qu'on
10:46est en train de vivre.
10:47Et effectivement, ce que vient de dire Benoît est très très juste, ce que le marché nous
10:53donne désormais comme prix, c'est les prix d'une probabilité de récession américaine.
10:57On n'en est pas là mais on sent que les probabilités sont en train de monter.
11:01Et effectivement, on a eu en fin de semaine, en particulier hier, on commençait à avoir
11:07des signaux un tout petit peu plus inquiétants.
11:08Par exemple, effectivement, les spreads de Crédit AI étaient restés extrêmement calmes
11:13mais on voyait hier en particulier, on voyait que ça commençait à se tendre et à se
11:18tendre vite.
11:19Alors les niveaux restaient effectivement totalement rassurants.
11:22On parlait plus bas.
11:23Les spreads étaient au plus bas sur les US.
11:25Exactement.
11:26Mais la vitesse à laquelle ça changeait, c'est un peu comme la vitesse de la correction.
11:29On sentait qu'on commençait à avoir quand même pas mal de nervosité dans le marché.
11:33Et ce que le marché nous dit, c'est qu'on a un double effet récessif des politiques
11:37de Donald Trump.
11:38Le premier effet récessif, c'est l'incertitude liée aux droits de douane.
11:40Comment est-ce que les droits de douane vont impacter l'économie américaine et globalement
11:43l'économie mondiale ? Et le douzième effet récessif, c'est le fait qu'on est en train
11:47de couper à la hache dans des dépenses publiques de façon totalement aveugle.
11:51Et là aussi, ça a un impact direct sur la croissance économique et sur la partie emploi.
11:56On a vu par exemple que dans le Michigan, on parlait à l'instant de l'indice du Michigan,
12:00on a parlé bien sûr des anticipations d'inflation qui sont remontées très fortement, en particulier
12:05chez les démocrates et les indépendants, par contre sur les républicains, ça reste
12:10une inflation à zéro.
12:11Sur la partie inflation, il y a toujours une vraie polarisation dans cette enquête auprès
12:16des consommateurs.
12:17Les démocrates pensent que l'inflation va exploser et les républicains sont beaucoup
12:21plus confiants de ce point de vue-là.
12:22Quand vous regardez l'inflation à moyen terme, les démocrates nous disent que ça
12:26va aller vers 6,5.
12:27Les indépendants sont à peu près cohérents avec le chiffre, c'est-à-dire qu'ils sont
12:31autour de 4.
12:32Et les républicains pensent que c'est moins 0,1.
12:34Donc on a vraiment une polarisation extraordinairement forte.
12:38Mais à l'intérieur de l'indice du Michigan, on a également des indications sur la qualité
12:44du marché de l'emploi.
12:45Et ces indications sont en train de se dégrader aussi, de façon assez forte.
12:49Et donc là, on voit que c'est vraiment le soutien de la croissance américaine, ce soutien
12:52de la consommation via le marché de l'emploi qui est en train de faiblir.
12:55Donc attention quand même, on est en train de générer un niveau d'incertitude quand
12:59on regarde les indices d'incertitude de l'économie américaine.
13:02Vous savez, les financiers adorent calculer des indices, parce qu'après en plus ça permet
13:06de faire des produits structurés sur des indices.
13:08Mais ces indices d'incertitude d'aujourd'hui, en général, quand tout se passe bien, on
13:12est entre 100 et 200.
13:13100 et 200, c'est un niveau à peu près correct.
13:15Au moment de la pandémie, on était à 550.
13:17Au moment de la crise de 2008, on était autour de 250-300.
13:22Là, on est à 350 en termes d'indices.
13:25C'est un indice d'incertitude économique.
13:27C'est extraordinairement fort.
13:28Pas un indice d'incertitude financière, évidemment en 2008 c'était plus important.
13:31Mais un indice économique d'incertitude est extraordinairement fort et donc les marchés
13:35reflètent cette incertitude-là.
13:36Là, il nous dit que c'est peut-être le temps d'arrêter.
13:39Je pense que les marchés savent aussi que Donald Trump ne regarde pas les actions, il
13:43regarde les taux.
13:44Et donc tant que les taux ne bougeront pas, tant que les taux sont plutôt à la baisse,
13:47aujourd'hui ils sont plutôt à la baisse par rapport à ce que c'était il y a un mois,
13:50Donald Trump n'est pas inquiet parce que son électorat, il a du mortgage, son électorat
13:55il a des taux de crédit.
13:56Dans le 70-40, il y a de l'obligataire aussi dans le 70-40 des Américains.
14:00Oui, mais le cœur de son électorat, il n'a pas d'action, en tout cas très peu d'action
14:04et il déteste Wall Street parce que Wall Street, c'est l'élite.
14:06On ne peut jamais oublier que le récit de Donald Trump, c'est Donald Trump contre les
14:10élites, en particulier les élites financières et c'est pour ça que le discours est un
14:15discours autour des taux d'intérêt, quand on écoute Scott Besant, pas du tout au niveau
14:18des indices d'accueil.
14:19C'est moi qui communique sur la baisse des taux longs comme étant leur objectif.
14:23Exactement.
14:24Je prolonge la question et franchement, la question de marché, est-ce que ça milite
14:28pour rester encore prudent sur l'idée d'une reprise, d'un rebond du marché américain
14:33après 10% de baisse ?
14:34Je pense qu'à ce stade, on a déjà bien mis un prix au ralentissement.
14:40Si on a un scénario de récession, ce n'est pas dedans, le scénario de ralentissement
14:43est dedans.
14:44Pour ceux qui ont un petit peu de temps devant eux, remettre un petit pied, ce n'est pas
14:48non plus idiot.
14:49Ce n'est pas inapproprié de recommencer éventuellement à s'investir maintenant.
14:52J'ai retenu le terme ininvestissable, ce n'est pas le cas.
14:55Là aussi, Benoît, je vous repasse la parole sur…
14:57Sur le scénario action globale, on reste quand même relativement prudent, on appuie
15:01plus sur le relatif, on pense qu'il y a encore peut-être un peu de potentiel côté
15:04Europe justement.
15:05On reste quand même relativement prudent sur les Etats-Unis parce que…
15:08Mais ça redeviendra à un moment, on retrouvera un moment d'intérêt sur les Etats-Unis,
15:12c'est ça le… il y a un peu de tactique dans tout ça quand même.
15:15Voilà exactement l'objectif.
15:16Le concept de se repondérer justement en action américaine de façon plus significative,
15:19on pense que c'est peut-être encore un peu tôt justement avec cette problématique
15:23de ralentissement, cette idée de détox qui est très importante justement pour le scénario
15:28macro.
15:29On pense que ça peut appuyer un peu plus le freinage de l'économie américaine et
15:34c'est nécessaire même pour obtenir une stabilisation de l'inflation à l'objectif
15:37de deux.
15:38Bon, après 55 jours d'exercice du pouvoir et le concept de détox ou de période de
15:42transition, qu'est-ce que vous comprenez de la stratégie de Donald Trump ? Et derrière
15:45cette idée de détox, est-ce qu'on assiste pour l'instant à simplement une vibe qui
15:52retombe un peu ou est-ce qu'il y a déjà peut-être des phénomènes auto-alimentés
15:56un peu plus profonds et un peu plus graves pour la suite sur le plan macro j'entends
16:00François ?
16:01Non, je crois qu'effectivement il y a une grande confusion et ça reflète bien les
16:05indices d'incertitude autant au niveau commercial que de politique économique plus généralement.
16:09On était en tête en Europe avec l'Allemagne et la France en tête de liste il y a maintenant
16:14presque un an et évidemment les Etats-Unis nous rattrapent quelque part de ce côté-là
16:18donc on a effectivement une espèce de bulle d'incertitude qui grandit de ce côté-là
16:21et effectivement une grande confusion sur en fait c'est quoi l'objectif final.
16:25Et c'est vrai que le macroéconomiste que je suis, il a souvent le marché en face
16:31de lui qui réagit trop vite par rapport à la macro.
16:33Là le souci c'est qu'on a un décalage, c'est-à-dire qu'on a les nouvelles provenant
16:36de Washington, le marché et la macro qui suit tant bien que mal et là-dessus c'est
16:40vrai que je rejoins beaucoup ce que disaient Benoît et Wilfrid, c'est-à-dire que ça
16:44corrige et ça paraît logique par rapport au niveau d'expressionnalisme qu'on avait
16:47vis-à-vis de la macro.
16:48Maintenant comme on ne sait pas très bien où on va du point de vue de la politique
16:52économique américaine, on a envie de se dire que ce qu'on a eu là depuis un mois
16:56ça fait totalement sens mais en même temps les indicateurs retardés par essence macroéconomique
17:01sont plutôt bons.
17:02C'est-à-dire que vous avez l'emploi qui tient bien, les demandes d'allocations de
17:07chômage tiennent bien aussi donc de ce qu'on a pu avancer semaine par semaine ce n'est
17:11pas du tout la catastrophe.
17:12Donc de ce côté-là effectivement on s'est mis totalement pour un ralentissement un peu
17:16plus à marche forcée que ce qu'on aurait pu avoir en anticipation.
17:19De notre côté c'est ce qu'on avait, c'est-à-dire qu'on avait un ralentissement de 3 à 2 cette
17:24année et on descend à 1,5 voire un peu en dessous l'année prochaine en croissance
17:27américaine.
17:28Donc ça reste un soft landing mais avec quelque chose qui tourne quand même relativement
17:32proche de zéro en séquentiel initialement plutôt sur le H2 2025 mais là on a l'impression
17:37que le ralentissement se fait plus vite et qu'on y est plus rapidement.
17:41Donc est-ce qu'on va plus vite, plus vers zéro et on se stabilise là et entre guillemets
17:45on s'arrête là parce que le coup devient trop fort et pour l'économie américaine
17:48notamment ou alors au contraire on pourrait être amené à descendre plus bas parce que
17:51finalement l'aspect presque dogmatique qu'on a l'impression de cette persuasion qui nous
17:58continue et là-dessus c'est vrai qu'on a largement à découvrir de ce qui peut nous
18:03arriver et entre temps c'est vrai que je reviens sur l'idée de Benoît du parallèle
18:08antagoniste entre l'Amérique et les Etats-Unis qui décélèrent avec des mauvaises nouvelles
18:11et l'Europe qui surprend sur les marchés en réponse mais qui aussi donne de bonnes
18:17raisons d'être plus optimiste.
18:19Donc là-dessus c'est vrai qu'il y a un peu un chassé-croisé sur lequel on pourrait
18:22se dire qu'en tout cas d'un point de vue macro on a de la marge pour aller en dessous
18:25sur les US et pour aller plus haut sur l'Europe.
18:28Je comprends, on peut continuer d'avoir des déceptions sur l'économie américaine quand
18:31on peut continuer d'avoir encore peut-être des surprises positives sur l'économie européenne.
18:35Pour la Fed ça la place dans quelle situation et je vais dire dès la semaine prochaine
18:40la dernière prise de parole de Jérôme Poel ne changeait pas grand-chose au discours du
18:44FOMC de janvier je crois si je ne dis pas de bêtises, pas d'urgence à baisser les
18:47taux vous le rappeliez les données dures, les données solides montrent effectivement
18:52qu'il n'y a pas d'effondrement de l'économie américaine mais au-delà de l'incertitude
18:57envahissante il y a quand même aussi des enquêtes et je reviens au Michigan qui commencent
19:01vraiment à affaiblir.
19:02Est-ce que dans le discours au moins est-ce que Jérôme Poel peut réintroduire une forme
19:08d'assurance ou de réassurance pour l'économie et les marchés ?
19:11Je pense que le discours doit être très ouvert parce que le guide du Banquier Central
19:18c'est celui du macroéconomie c'est les données dures.
19:20Donc là-dessus encore une fois tout se porte bien et c'est juste qu'ils peuvent encore
19:28éventuellement donner un petit gage supplémentaire mais à la fois côté économie réelle côté
19:32inflation on a quelque chose qui se porte très bien et qui n'a pas changé depuis
19:35six semaines.
19:36Donc là-dessus ça ne sert à rien non plus que la Banque Centrale arrive et agite feu
19:39de tout flamme, attention on va dans le mur.
19:42Ça pourrait rajouter une inquiétude.
19:43Parce que nous notre point de vue quand même sur la fonction de l'action de la FED on
19:47a quand même une inflation et l'enquête du Michigan le rapporte bien qui est plutôt
19:51évidemment orientée à la hausse et là-dessus avoir un marché qui price quasiment 100 points
19:56de base de baisse d'autos sur 2025 ce n'est pas du tout évident de notre point de vue.
19:59Donc là-dessus se dire qu'on pourrait avoir un coussin d'amortissant avec une FED qui
20:06pourrait devenir beaucoup plus accommodante parce qu'attention on a peur d'une récession
20:09etc.
20:10Ce n'est pas du tout gagné de ce côté-là parce que nous on a une baisse simplement
20:13au T4 2025 en se disant qu'effectivement l'économie américaine ralentit plus vite
20:17mais pour l'instant sur mars les projections des membres du FOMC devraient faire état
20:24d'une économie qui tient quand même relativement bien, ils n'ont du coup pas besoin de faire
20:27feu de toute flamme pour la soutenir pour l'instant.
20:29Wilfried, où est le niveau de douleur ? Qu'est-ce qui peut infléchir s'il le fallait la politique
20:35de Trump ou la conduite de la politique de Trump ? Et qui amène à un moment une forme
20:42de réassurance ?
20:43Je pense que le niveau de douleur ce sont les taux qui vont nous les donner, clairement
20:48les taux il y a un mois, un mois et demi ils étaient à 4,65 sur le disant américain
20:52aujourd'hui on est à 4,30 donc il n'y a aucune inquiétude du point de vue des taux
20:56à avoir.
20:57Si effectivement on commençait à avoir une inquiétude sur la dette américaine, sur
21:00le dollar et qu'on avait une tension de ce point de vue-là, là ce serait une corde
21:03de rappel extrêmement puissante.
21:05Si on avait évidemment, on n'en est pas là, mais des marchés qui dévissent véritablement
21:10et qui ont pris de la partie action, qui bloquent par exemple le système de crédit
21:13américain, là effectivement à la fois du côté de la Fed et du côté de l'exécutif
21:17on aurait quand même des lumières qui s'arrêteraient.
21:19On a eu aussi, il ne faut pas l'oublier, une alerte cette semaine sur la possibilité
21:26pour l'administration américaine de taxer le dollar, c'est-à-dire de taxer les flux
21:29financiers entrant aux Etats-Unis, puisque ils ont, alors dans le tout l'heure Marie
21:34Trump s'est passé un petit peu sous les radars mais c'était nos confrères du Financial
21:37Times qui ont alerté sur le sujet, ils ont annulé des dispositifs qui permettaient
21:43de taxer les investissements chinois aux Etats-Unis et on se dit qu'en fait ils vont
21:46probablement remettre quelque chose d'autre et ça fait partie des inquiétudes en particulier
21:50dans le continent asiatique sur comment est-ce qu'ils vont être traités par la suite de
21:55l'administration Trump et donc est-ce qu'il n'est pas nécessaire déjà de se désengager
21:58un peu du pays.
21:59Et en fait ce qu'on voit quand même aujourd'hui c'est que clairement Trump et son administration
22:03sont les derniers des mercantilistes, c'est-à-dire qu'ils nous disent aujourd'hui que leur puissance
22:08va se mesurer aux flux financiers nets qu'ils vont être capables de récupérer de l'étranger
22:13et non pas à la création de valeurs de l'économie américaine.
22:17L'argent pleut sur les Etats-Unis, ils le répètent souvent, l'argent des tarifs va
22:20pleuvoir sur les Etats-Unis.
22:22Mais aujourd'hui ce qu'ils ne voient pas c'est que l'argent extérieur pleut sur les Etats-Unis
22:25ce qui leur permet de recycler leur déficit commercial et c'est un signal de force, leur
22:29déficit de balance des paiements est le signal de la force de l'économie américaine et
22:33du dollar et non pas un signal de faiblesse.
22:35Et donc l'erreur de diagnostic que fait cette administration est au cœur des politiques
22:40aujourd'hui et au cœur des inquiétudes des investisseurs parce qu'on est véritablement
22:44en train d'affaiblir ce système-là.
22:47Donc Jérôme Powell va se retrouver effectivement dans une situation un petit peu compliquée
22:51mais le cœur pour lui c'est est-ce que l'économie américaine risque de ralentir trop fort ?
22:55Moi je fais partie de ceux qui pensent que les droits de douane agissent sur l'économie
23:00américaine comme une taxe.
23:01Et donc ça agit comme une taxe, ça veut dire que c'est récessif, c'est pas inflationniste.
23:06Pour moi ça n'est pas inflationniste du tout.
23:08Quand on fait les calculs, la part des biens de consommation dans la consommation américaine
23:15c'est 4% de la consommation américaine.
23:17Donc même si vous augmentez le prix de ces biens de consommation, ça ne va pas avoir
23:20un impact macroéconomique très fort.
23:21En revanche c'est 16% du compris de GDP américain.
23:25Donc 16% pour faire simple, de la valeur ajoutée aux Etats-Unis des entreprises américaines.
23:32Donc c'est par les entreprises qu'on va avoir l'impact via diminution des investissements,
23:38diminution des marges, diminution des embauches.
23:39C'est ça qu'il va falloir suivre et c'est je pense ça que Jérôme Powell va suivre
23:43pour savoir comment est-ce qu'il va ajuster sa politique monétaire.
23:46L'inflation alors qu'on a le pétrole en baisse, une déflation chinoise, c'est pas
23:51le sujet.
23:52Le sujet de la stabilité financière américaine commence à devenir un sujet.
23:55Est-ce qu'il aura plus d'éléments dès la semaine prochaine pour commencer à prendre
23:59position ? Jusqu'à présent il s'est toujours retenu en disant on n'est pas là pour spéculer,
24:03pour anticiper.
24:04Il faudra attendre de voir et attendre de voir aussi les premiers effets produits par
24:09les politiques mises en place par la nouvelle administration.
24:11La semaine prochaine ce sera encore trop tôt.
24:12Ce sera encore trop tôt, François l'illustre bien.
24:15En fait je suis assez mal à l'aise avec cette idée qu'il y aurait une corde de rappel
24:18immédiate grâce à la Fed ou grâce à Trump parce que les marchés baissent, etc.
24:22Je suis très dubitatif sur cette idée, en tout cas s'il y en a un, c'est probablement
24:26plus bas et plus tardif dans l'année.
24:28Déjà c'était très bien évoqué, la Fed peut paraitre avec de telles anticipations
24:33d'inflation, un niveau d'inflation encore au supérieur de l'objectif, des données
24:35en dure qui montrent une croissance toujours au-dessus du potentiel, c'est très difficile
24:39de faire quoi que ce soit.
24:40Ça aurait pour effet justement d'inquiéter plus qu'autre chose justement à diminuer
24:43le marché.
24:44Mais surtout du côté de l'administration Trump, leur action produit, on le voit dans
24:51ce qu'on appelle les données d'enquête, produit déjà des effets qui vont être négatifs
24:55sur l'économie américaine.
24:56Les anticipations de la part des entreprises sur les barrières douanières, on l'a vu,
24:59ça a impacté considérablement la balance commerciale en termes des biens qui est très
25:03largement déficitaire, donc on se précipite pour sécuriser les approvisionnements avant
25:07les barrières douanières.
25:08Donc ils ne croient pas du tout au bluff, à la logique transactionnelle, les entreprises
25:10se disent on va payer beaucoup plus cher donc il faut réagir.
25:13Les ménages c'est la même chose, on parlait des données d'enquête.
25:16Parfaitement d'investissement aussi, parce qu'on parle de conso, etc, mais les enquêtes
25:20NFI, etc, sur un mois ou deux.
25:22Les enquêtes d'effet de régional sur les intentions de dépense de CapEx commencent
25:25à se tracer un peu.
25:26Et surtout, c'est là où il y a probablement aussi quelque chose de nouveau, on parle du
25:30split entre les ménages liés aux anticipations d'inflation, il y a quelque chose de très
25:34notable dans le moral, c'est que, et c'était bien illustré dans l'enquête du Conférence
25:37Bordes, ce sont les ménages très aisés qui ont le moral qui flanche cette fois.
25:41Et c'est probablement beaucoup plus important que dans les années précédentes, où effectivement
25:45le moral était plutôt bas, il a été plutôt bas qu'il ne l'est aujourd'hui, mais ça avait
25:48assez peu d'impact sur le marché.
25:49Là cette fois, ça concerne plutôt les ménages aisés et l'économie américaine est outrageeusement
25:55dépendante pour sa consommation des ménages aisés.
25:58Le top 10% des revenus les plus élevés représente la moitié de la consommation américaine,
26:03ça n'a jamais été aussi élevé historiquement.
26:05Donc le fait que ce soit ces ménages-là qui ont le moral qui flanche, c'est un signal
26:08très important sur l'économie américaine et justement les taux réels ne s'y prennent
26:13pas, ne s'y trompent pas, ce n'est pas l'effet d'inflation, on voit bien que les taux réels
26:18baissent parce qu'on anticipe, on s'inquiète sur le rythme de la croissance.
26:21Donc maintenant, où est ce put ? Moi je suis très dubitatif, l'administration Trump déjà
26:27c'est son dernier mandat, on ne pourra pas en faire un troisième, donc la logique d'y
26:30aller franchement elle est là, mais surtout il y a des fondements idéologiques pour être
26:34plus appuyé sur ce raisonnement.
26:35Et peut-être ce point d'analyse qu'il faut effectivement.
26:38Les références appuyées aux années 20, où on a mis des barrières douanières absolument
26:42démentielles qui ont amené à ce qu'on connaît ensuite des années 30.
26:45Ça s'est super bien passé après.
26:46Voilà, il y a une référence appuyée, puis il y a un entourage, l'entourage de la politique
26:50commerciale n'est plus du tout le même, il y avait des gens qui étaient vraiment très
26:54pro-libre-échange dans son premier mandat, ce n'est pas du tout le cas aujourd'hui.
26:57La logique un peu libérale, libertarienne autour de lui, il ne faut pas l'oublier,
27:02ce sont des économistes qui préfèrent que l'Etat n'intervienne pas, de souffrir, de
27:05faire souffrir l'économie, avec cette idée de destruction créatrice et derrière ça
27:09repart.
27:10Donc je pense que le seuil d'acceptation de douleur il est plus important cette fois-ci.
27:13Et même, quand on écoute certains membres de l'administration, je ne parle pas de Scott
27:18Besen qui est un homme de marché ou de World Economy, qui doivent quand même comprendre
27:22les mécaniques des tarifs, mais ne serait-ce que la porte-parole de la Maison-Blanche,
27:26quand on lui parle des tarifs, elle semble convaincue que c'est une taxe sur les étrangers
27:33et une baisse d'impôts pour les Américains.
27:34C'est-à-dire qu'à force de le répéter, on se demande s'ils ne sont quand même pas
27:38convaincus que ça peut fonctionner comme ça.
27:40– Grégoire, même quand on écoute, c'était suite à la conférence de presse de Trump,
27:49quand on écoute Howard Lutnick qui était interrogé par vos conférences de CNBC, il
27:55a dit clairement que l'objectif c'était le external revenue service que remplace,
27:59il l'a redit, et il a même été jusqu'à dire que les taxes douanières aux États-Unis
28:04allaient permettre, il l'a dit d'ailleurs sous les colibés de vos confrères de CNBC,
28:10allaient permettre de rapatrier aux États-Unis la production, tenez-vous bien, de t-shirts
28:13et de télé.
28:14Ce qui évidemment est totalement impossible, sauf si vous produisez des t-shirts à 350
28:20dollars, il y a une clientèle pour ça, mais ce n'est quand même pas la majorité.
28:24– De toute façon on a fait les calculs, si on veut remplacer l'ARS aujourd'hui,
28:27l'Internal Revenue Services, par l'IRS External Revenue Services qui serait abondée
28:31par les tarifs, il faut mettre quoi, 80, 100, 140% de tarifs grosso modo sur ces…
28:36– Je pense même que si on veut véritablement…
28:38– C'est la puissance quoi.
28:39– Oui je pense qu'on doit être au-delà de 150%.
28:42– Ouais.
28:43– D'un autre côté quand on prépare des tarifs à 200% sur les vins espiritueux
28:47finalement, on ne fait que… le champagne ne fait qu'ouvrir la voie.
28:50– On voit aussi beaucoup, c'est là où c'est très différent de la séquence du
28:55premier mandat, puisque dans le premier mandat on a d'abord quand même beaucoup d'adoucisseurs
29:01que ce soit les baisses d'impôts, que ce soit la dérégulation bancaire, etc.
29:05Et ensuite vient en seconde partie de mandat la guerre commerciale, à un moment où l'économie
29:10américaine a déjà été bien entretenue, bien chauffée, c'est-à-dire que là pour
29:14le coup la séquence est complètement à front renversé, il faut quand même imaginer
29:18aussi qu'il poursuit toujours l'objectif de baisser les impôts, alors est-ce que les
29:22revenus des tarifs le permettront, est-ce que le doge le permettra, mais il y a quand
29:26même toujours aussi cette perspective-là qui est importante pour les investisseurs
29:30et pour le marché j'imagine.
29:32Oui, c'est sûr que tout est lié, et trop lié finalement, c'est qu'il y a une bataille
29:38idéologique un peu impérialiste, il y a une question de revenus, de rapatrier la production
29:45sur le territoire, il y a une question de rapatrier des capitaux sur le territoire,
29:49et il y a la question de générer du revenu budgétaire pour financer des baisses de
29:59taille, donc du coup il y a une péréquation d'incompatibilité totale, et y compris convaincre
30:09les membres de son propre parti, qui sont un peu orthodoxes budgétairement parlant,
30:13et qui auraient besoin d'être vraiment rassurés comme nous on a besoin d'être rassurés
30:16sur comment tout ça va être financé, donc là-dessus effectivement c'est complètement
30:20renversé par rapport à la dynamique précédente, et il doit plutôt prouver qu'effectivement
30:25il va être capable d'aligner les chèques pour soutenir cette activité, alors qu'il
30:32la bénéficie d'une activité, d'une économie qui était en forme éblouissante, et donc
30:37là-dessus effectivement il y a une vraie question, il le sait, il ne l'avouera jamais,
30:41c'est peut-être d'ailleurs pour ça qu'il dit même l'inverse, oui oui, évidemment,
30:48et d'autant plus qu'il en bénéficiait, alors qu'en fait finalement le terrain
30:56est en train de se retourner sous ses pieds, alors qu'il pensait effectivement être celui
30:59qui allait sauver, etc, donc c'est véritablement un changement de perception, ça change son rôle,
31:04donc du coup nous hommes rationnels on peut se dire voilà est-ce que tout d'un coup on va se
31:08rendre compte de l'ébaisisse qu'il fait, là on se rend bien compte que, et je finirai là-dessus,
31:12dans cette confusion, le seul élément qui n'est pas une confusion, c'est le bras armé
31:17commercial contre la Chine, donc là-dessus il y a une semblante cohérence, et le reste c'est
31:22vrai que c'est un grand brouillard, et à voir comment ceci va évoluer dans les prochaines semaines.
31:27Juste sur cette idée d'une économie en super santé, etc, dont il hérite, on en revient à ce
31:33qu'il évoque sur cette période de detox nécessaire, c'est que l'analyse c'est qu'on a une inflation
31:38qui est trop élevée, parce qu'on a une administration qui a boosté l'économie,
31:42et que derrière cette économie il y aurait en fait de l'excès qui aurait généré, et voilà,
31:47et donc il faut... Ce qu'on a tous constaté. Exactement, dans les faits, l'économie américaine
31:54ça fait plus de deux ans où elle n'est pas passée une seule fois en dessous de son potentiel,
31:57c'est pas comme ça qu'on ramène l'inflation à 2% très clairement, donc il y a du vrai dans ce qui
32:02est expliqué, on a eu une administration qui était la plus dépensière quasiment de l'histoire
32:05moderne aux Etats-Unis alors qu'on était au plein emploi, et donc il y a la volonté de revenir en
32:09arrière, il sait que ça coûte, et il a tout intérêt politiquement, à faire que ça coûte au début de son mandat.
32:13Si jamais il se retrouve confronté à une récession, malgré l'idée qu'il aimerait peut-être l'éviter,
32:21comment il réagit ? Il va surtout tout faire pour la mettre sur le dos de l'administration précédente à travers ce discours.
32:25Quand on est en récession, normalement les déficits de fil, les amortisseurs pour leur rôle, etc.,
32:30comment un Trump réagit si demain il est vraiment confronté non plus à un ralentissement qu'il
32:36souhaiterait maîtriser, contrôler, vendre publiquement avec l'idée que l'on veut voir les
32:41taux baisser ? Si jamais les taux sont à 2,50, qu'est-ce qu'il nous dit, et qu'est-ce qu'il fait ?
32:46Le vrai problème, en fait, pour l'instant, il n'a pas de plan B, ce qu'on voit clairement, c'est qu'il n'a pas de plan B,
32:55et donc les discours sont tellement hors-sol qu'on ne voit pas effectivement le point où il va se rendre
33:03compte que s'il génère effectivement un ralentissement très fort de l'économie, ce n'est pas comme ça qu'il va baisser les déficits,
33:09parce qu'en fait, vous ne baissez les déficits dans le cadre d'une récession que si vous êtes dans une politique de déflation
33:16extrêmement forte, et il n'a absolument aucun intérêt à avoir une politique déflationniste, et jamais la Fed ne laissera
33:23s'installer une déflation profonde. Ça pourrait générer en fait un peu quelque chose de très particulier avec une espèce de
33:31déflation à marge forcée de la Fed, qui fasse remonter les indices boursiers, mais avec une économie qui se porte mal,
33:38ce qui est exactement l'inverse de ce qu'il souhaite. Bon, espérons pour lui que la lumière va arriver, l'esprit de Pentecôte.
33:44C'est un temps un peu devant nous, Pentecôte. Début juin, c'est peut-être un moment important pour le marché, je ne sais pas.
33:54Non, mais vous savez que ce qu'on dit, c'est que les marchés rebondissent aux ides de mars, les ides de mars, c'est le moment où
34:00Jules César a été assassiné sur le forum, donc c'est le 15 mars. Donc normalement, c'est l'année prochaine.
34:04C'est là, le Nasdaq est en train de rebondir. Les ides de mars, en général, ça marche à chaque fois.
34:10Bon, moi, je voulais revenir sur l'Europe. Alors là, parole à vous, François Gabault, vous êtes économiste...
34:15Non, non, non, aucune transition. Non, mais c'est vraiment la question que j'ai envie de vous poser, parce que comme beaucoup
34:23d'économistes et d'observateurs, j'imagine, ça fait 15 ans que vous constatez que l'Allemagne sous-investit, que les excédents
34:30allemands sont les déficits français, etc. Enfin, toute cette histoire-là, on la connaît. Qu'est-ce qui s'est passé dans votre tête
34:35quand, le 4 mars au soir, Friedrich Merz nous sort un « Whatever it takes », avec la possibilité, déjà, de voter très vite.
34:42C'est peut-être dès la semaine prochaine. Donc, en termes de calendrier, avec l'ancien régime parlementaire et, je ne sais pas,
34:51des masses, 1 000 milliards. Enfin, je veux dire, ça peut aller, je ne sais pas, 10%, 15% du PIB allemand. Ça peut être 6, 7% du PIB
35:01de la zone euro sur 10 ans, bien sûr. Qu'est-ce qui s'est passé dans votre tête, quoi ? Non, mais comment on module l'enthousiasme
35:08quand on attend ça depuis 15 ans, quoi ? On se dit « C'est vrai ? Est-ce que c'est vraiment vrai ? » Et qu'est-ce que ça va générer ?
35:14Effectivement, c'est en train de venir réagir devant nos yeux ébahis. Effectivement, on n'a pour l'instant que les grands chiffres.
35:22On attend plus des détails, notamment avec les post-négociations avec les Verts. A priori, il y a une petite réorientation des fonds
35:28sur les 500 milliards. Mais néanmoins, juste pour donner un peu de contexte, pour ceux qui nous écoutent surtout, 500 milliards,
35:34c'est 11,6 points de PIB allemand du PIB aujourd'hui. Donc, en gros, sur 10 ans, c'est...
35:41— Ça, c'est le plan infrastructure. C'est le fonds spécial infrastructure. — Pourquoi je commence par là ? Parce que c'est celui dont on connaît le montant,
35:50dont on connaît l'horizon et dont on a un peu d'historique un peu sérieuse sur qu'est-ce qu'on peut en attendre en termes d'impact sur la croissance du PIB.
36:00Et pour la faire courte, l'idée, c'est que la croissance potentielle de l'Allemagne aujourd'hui, ça tourne autour de 0,5, et que si vous faites
36:061,5 point de PIB pendant 10 ans, vous allez plutôt vers 1,5% de croissance allemande en équilibre, c'est-à-dire que sans incertitude,
36:17si tout se passe bien, voilà. Donc il y a des scies à mettre. Mais néanmoins, c'est quand même clairement un changement de régime.
36:22Ce sur quoi il faut évidemment rajouter les aspects de dépense militaire, sur quoi, malheureusement, on n'a pas beaucoup d'états,
36:29si ce n'est qu'a priori, il y a plutôt un élan pour y aller franchement. — Il y en aura plus, quoi.
36:34— Il y en aura plus. Mais là, le souci que j'ai, c'est que malheureusement, notre infrastructure militaire européenne et puis allemande aussi
36:43est globalement à capacité, et que si vous voulez dépenser plus très vite, il faut importer. Et donc ça, malheureusement, le sourire devient
36:53un peu moins béat. Et effectivement, c'est un peu moins bon pour la croissance à court terme. Mais néanmoins, ça empêche pas que l'idée
37:00d'avoir des commandes à horizon 5, 10 ans et plus va faire que l'élan sera là, le sentiment et la perspective certaine qu'on va dans cette direction-là.
37:09— 10 jours après, le 10 ans allemand, il n'a pas rebougé. — Non, non, non, tout à fait. — 10 jours après, on est toujours avec 1 eurodollar 1,09,
37:16et un 10 ans allemand autour de 2,90. Le marché ne s'est pas dit que c'était un feu de paille ou que c'était un signal qui serait pas suivi des faits, etc.
37:24— Tout à fait. Il n'y a pas de raison. Et puis même, il y a un potentiel pour aller un peu plus loin sur le 10 ans allemand.
37:28Si on met un point de croissance en plus, on était à 2,40. On pourrait aller au-dessus de 3, pas forcément aller 3,50, mais au-dessus de 3 sans problème
37:35à terme, une fois qu'on aura vu tout ça, effectivement. Et donc là-dessus, c'est effectivement une très bonne nouvelle, d'autant plus que ceci
37:42ait effectivement rééquilibré aussi la dynamique de croissance européenne. Depuis 5 ans... — Alors voilà. Ce qui est bon pour l'Allemagne,
37:51c'est aussi bon pour l'ensemble de la zone. — Exactement. Donc vous avez normalement des flux, effectivement, de ruissellement, plutôt, je devrais dire,
38:00sur les différentes économies également, et donc qui permettraient... Je trouve que pour des pays... Aujourd'hui, vous avez l'Italie qui est à 3,5 et la France...
38:08Non, pardon. C'est l'inverse. La France qui est autour de 3,5, 3,6 sur le 10 ans français. Et là, l'Italie qui est à 4. Vous dites aujourd'hui
38:13que c'est pas très confortable, cette affaire-là, parce que vous mettez 2 inflations sur 0,5 de croissance italienne et 1 % en croissance.
38:19On n'y est pas vraiment. Donc l'idée, c'est qu'effectivement, d'une part, ces pays peuvent dépenser un peu à la marge nationalement, mais aussi
38:25d'un point de vue européen, et surtout bénéficier effectivement des flux d'entraînement allemand. Et là-dessus... Et c'est peut-être la transition
38:33qui était sur l'histoire américaine. C'est que l'Allemagne avait le record de déficit commercial et de surplus de comptes courants en Europe.
38:42Et quand vous regardez les données de manière un peu près, vous vous rendez compte que depuis 2 ans, qui est-ce qui finance le déficit américain ?
38:49C'est les Européens. Donc là-dessus, c'est plus les Chinois. Donc là-dessus, il y a un vrai rééquilibrage qui est en train de se faire.
38:54Alors très clairement qu'il va prendre du temps, mais qui peut nous rendre d'autant plus enthousiastes sur le fait que cette épargne excédentaire
39:03qu'on avait en Europe, enfin, elle va être utilisée à bon escient pour redonner de l'élan à la croissance. Et c'est plutôt une belle histoire,
39:11parce que même si on peut avoir des taux plus élevés, autant des taux longs que des taux BCE qui peuvent être à la marge plus élevés,
39:17c'est une histoire positive de croissance et qui, effectivement, devrait bénéficier à l'ensemble de l'économie, et effectivement, en premier lieu, l'économie allemande.
39:26— Du coup, la BCE semble avoir perdu sa boussole, François. — On l'a tous perdue, parce qu'on change de régime. Mais ça, c'est le court terme.
39:36Et sur le court terme, on sait très bien que ces investissements-là, ça va mettre longtemps à se mettre en musique. C'est des investissements publics.
39:42Donc il faut faire des appels d'offres, etc. Donc je pense que sur 2025, l'affaire, elle est quand même globalement réglée. Enfin elle ne va pas être dépendante
39:51de ce que va faire l'Allemagne. Par contre, elle va être très dépendante de ce que va faire les États-Unis sur les tarifs.
39:55— Ça, d'accord. Donc pour la fonction de réaction de la BCE, c'est d'abord tromper les tarifs, là, sur les prochaines décisions qui doivent jouer.
40:02— Vous avez un séquençage de timing loin avec des effets qui vont prendre de l'ampleur avec le temps sur le package fiscal budgétaire allemand.
40:10Et des effets positifs et des effets très négatifs, très rapides, potentiels, sur l'Europe. Et donc là-dessus, pour nous, on reste confortable
40:17avec notre call de la BCE qui tombe à 1,50% à la fin de l'année. Notamment, on regarde des différentes news qui sortent aussi de là,
40:26alors sur les vins espiritueux... — Donc c'est Trump qui amènera la BCE et Isabel Schnabel à admettre que 2% n'est pas un point d'arrêt
40:34pour le big, beautiful airstart, quoi. — C'est-à-dire que s'il y va... Et s'il y va comme il l'a dit, effectivement, on est quand même
40:39plutôt encore dans ces risques baissiers. Et même si on n'y est pas encore dans ces tarifs-là, ces 25%, il y a cette incertitude dont on parlait
40:46au tout début qui n'est là que pour ralentir la consommation. On en parlait depuis de nombreuses trimestres et mois ensemble du taux d'épargne
40:54qui, dans tous les cas, va pas aller en s'améliorant. Donc du coup, à court terme, l'histoire, elle est quand même plutôt avec un biais négatif.
40:59— Bon. Messieurs Wilfried, Benoît, sur cette séquence euro-boom, comme je l'appelle... — Ah, je me suis dit, vous allez pas quand même
41:06me lancer sur la BCE de nouveau. — Non, non, non, non. L'Europe, l'Allemagne... — Vous connaissez mon sentiment sur la BCE.
41:11— On s'est pas vus depuis le 4 mars. — Vous connaissez mon sentiment sur la BCE. Je pense qu'effectivement, on a un vrai changement de régime
41:19en Europe et en Allemagne. Le Zeitgeist 22 de Lavcholz, il est véritablement là. C'est-à-dire le changement de temps, il est véritablement là.
41:27— Augmenté, là, même. — Voilà. Ce qu'on attend désormais, c'est toujours la même chose en Europe, c'est l'exécution. C'est-à-dire que ce qu'on voit,
41:34par exemple, c'est que le plan Renew Europe, il a été dépensé à peu près à 50%. Les 750 milliards, 4 ans plus tard, on a juste la moitié
41:43qui a été dépensée. — Mais là, on va avoir une bonne gouvernance à l'Allemande. — Alors la bonne gouvernance à l'Allemande est peut-être
41:49un petit peu fantasmée. C'est-à-dire que quand on regarde ce qui se passe par exemple aujourd'hui dans les appels d'offres de l'armée allemande,
41:55les appels d'offres de l'armée allemande, c'est une espèce de boîte noire absolument considérable dans laquelle il a fallu 3 ans de débat parlementaire
42:03pour sortir les appels d'offres inférieurs à 5 000 € de cette boîte noire, pour que localement, ils aient le droit de faire des appels d'offres,
42:10je dis bien inférieurs à 5 000 €. Ça concernait y compris les papiers toilettes et le savon dans les casernes. Donc on allait quand même
42:17très très loin. Donc aujourd'hui, l'Allemagne a développé une culture bureaucratique et réglementaire qui n'a rien à envier à la culture française.
42:24C'est pour ça qu'on parle du couple franco-allemand et qui réclame un changement là aussi de mode d'exécution pour aller véritablement très vite.
42:33Ce qu'on a fait aujourd'hui dans les marchés, c'est qu'on a anticipé énormément ce genre de choses. Quand on regarde...
42:39— Le signal est tellement fort. — On parlait du rattrapage entre l'Europe et les Etats-Unis. Je regardais tout à l'heure, si on enlève les valeurs défense
42:46de la partie Europe. Certes, l'Europe surperforme les Etats-Unis, mais beaucoup moins que ce qu'on voit depuis le début de l'année.
42:55— « Iron Metal », c'est notre NVIDIA, je dis maintenant. — Voilà. Exactement. Voilà. C'est la performance des obus par rapport à la performance des GPU.
43:02On y est presque. En tout cas, ça rime. Mais le sujet fondamental, il est effectivement un sujet d'être à la hauteur des promesses qu'on a aujourd'hui
43:11et de le faire d'une façon qui augmente véritablement la croissance potentielle de l'Europe. C'est pas si simple que ça d'investir, surtout quand on dit
43:23qu'on va investir de façon publique. Moi, je me méfie toujours de comment est-ce que ça va véritablement aller au service de la croissance,
43:31de la valeur ajoutée, de l'économie. On peut juste dépenser pour dépenser. En France, on est très forts pour ça.
43:36— En Allemagne, je pense que quand on accumule comme ça des excédents dans l'idée que quand il y aura vraiment la crise...
43:45Je pense qu'un euro, un Deutschmark allemand reste bien dépensé quand il s'agit de relancer l'économie, non ?
43:52— Je pense que c'est faire en Allemagne des économies. En revanche, savoir faire des plans d'investissement, ça fait très très longtemps qu'on n'en a pas fait.
43:57Donc c'est un peu comme les EPR. Il faudrait apprendre. — Bah oui. On me rappelait en 2009 le poids économique des États-Unis et le poids économique
44:05de l'Europe en dollars était équivalent. Aujourd'hui, c'est divisé par deux. — C'est 30% de moins. — Ouais, ouais. C'est 55% de moins, l'Europe,
44:11aujourd'hui, du poids économique des États-Unis. Conclusion avec vous sur ce moment européen, Benoît ?
44:18— Moi, je rejoins très largement ce qui a été dit sur le long terme. C'est le changement de régime. Ça se voit, d'ailleurs, sur le marché.
44:23C'est ce que nous disent... — Le changement de régime, ça veut dire que les investisseurs globaux qui considéraient que l'Europe
44:28était peut-être pas très intéressante à investir vont peut-être se poser stratégiquement la question de la place de l'Europe
44:34dans des portefeuilles. Ça peut vouloir dire ça, par exemple ? — Oui, oui. Et il était temps, parce qu'en fait, à part faire des US,
44:38ils faisaient plus grand-chose. Ces dernières années, quasiment tout le monde surpondérait les US. Donc là, il y a maintenant
44:43autre chose à faire. Donc oui, à long terme, c'est très très bien. Maintenant, effectivement, à plus court terme, il y a le risque
44:48d'exécution. Il y a la difficulté de la BCE. Effectivement, quand on a... La BCE, ça fait plusieurs fois où dans ses discours,
44:54elle explique qu'elle baisse ses taux, mais que ça se répercute pas suffisamment dans l'économie. Et là, on a eu mécaniquement
45:00un resserrement des conditions de financement qui est totalement indépendant de son fait. Donc ça, c'est pour ça que la lecture,
45:05elle est pas aussi évidente pour la BCE, sachant que l'euro, plus élevé, c'est une nature à faire baisser un peu plus vite l'inflation.
45:11Donc ça renforce l'inflation. Nous, nos économistes n'ont pas changé. Toujours au moins deux baisses de taux encore de la part de la BCE
45:17d'ici cet été. Et maintenant, ce que ça veut dire pour les actifs européens, c'est ça. C'est qu'effectivement, l'Europe justifie
45:24une place un peu plus importante en termes d'allocations d'actifs. Ça s'ajoute à une liste finalement assez longue depuis plusieurs
45:30mois d'arguments en faveur de l'Europe, des actions européennes, entre une valorisation qui était probablement un peu pessimiste,
45:36surtout en relatif aux Etats-Unis. On a une dynamique en plus de révision de profit qui, à l'inverse des Etats-Unis, est en train de repartir,
45:44alors que justement, aux US, on a une macro qui commence à fléchir, une micro un peu orientée de la même manière. Donc tout ça s'accumule.
45:51Et peut-être que la Chine va nous annoncer un plan de soutien à son consommateur, ce qu'on attend depuis longtemps, dont l'Europe serait la zone
45:57à en profiter le plus indirectement, mais le plus significativement dans les autres pays. Donc voilà, il y a pas mal d'arguments et donc on pense
46:05qu'en relatif, l'histoire, elle peut encore continuer.
46:06Une situation à front renversé quand même de ce qu'on a vécu ces deux dernières années, aveuglés par cet exceptionalisme américain.
46:13Le reste du monde est là et se réveille et bouge aujourd'hui. Merci beaucoup, messieurs, d'avoir été les invités de Planète Marché.
46:19Benoît Pelloual, directeur des investissements de Natixis Wealth Management, Wilfried Galland, directeur général adjoint et directeur stratégiste
46:25de Montpensier Herbeuvel et François Cabot, économiste zonoro chez AXA-IM.
46:40Le dernier quart d'heure de Smart Bourse, c'est le quart d'heure thématique. Une fois par mois, nous faisons le point sur l'actualité de l'industrie,
46:46ETF et les dernières tendances, notamment en termes de flux. Et nous en parlons avec Olivier Maltès, directeur des investissements de Yomoni.
46:54Bonsoir Olivier. Merci beaucoup. Comme chaque mois, vous nous faites profiter de votre observatoire ETF.
47:00En commençant par les flux, le mois de février, dont on fait le bilan avec vous aujourd'hui, a été un nouveau mois record en termes de collecte pour l'industrie.
47:07On a battu le précédent record, qui était le mois dernier. Donc tous les mois, on bat un record.
47:11On est là à 34,8 milliards, donc un tout petit peu plus que le mois dernier, avec des flux qui sont très importants, toujours en février, et qui se répartissent.
47:21Alors sur 24 milliards sur les flux actions. Là, ce n'est pas un record. Le dernier record, c'était le mois de novembre dernier.
47:29On était à 29 milliards avec l'élection de Donald Trump. Donc là, on est à 24,8 milliards sur les flux obligataires.
47:36Donc ça, c'est assez important parce qu'en moyenne, sur l'année dernière, les flux moyens étaient de 4,4 milliards.
47:42Donc on fait pratiquement deux fois plus que la moyenne sur les flux obligataires sur le mois de février.
47:48Et puis les matières premières qui restent aussi positives en termes de flux, comme le mois dernier, donc avec un petit peu moins d'un milliard.
47:53Donc un flux moins important, mais positif. Ce qui n'était pas arrivé le mois dernier, mais ce qui n'était pas arrivé vraiment souvent sur les dernières années.
48:00Donc collecte positive sur toutes les classes d'actifs sur le mois de février.
48:05Rentrons dans le détail. Moi, je suis très intéressé de savoir comment est-ce que les flux actions ont bougé au cours du mois dernier,
48:12qui est un mois qui prend pleinement en compte l'arrivée de Donald Trump à la Maison Blanche.
48:16Exactement. Et alors là, le thème qui a le plus souscrit, c'est vraiment les grosses capitalisations mondiales.
48:21Donc ça, ça ne change pas avec 7 milliards d'euros. Par contre, après, il y a pas mal de changements.
48:25Au deuxième mois consécutif, on revoit des flux très importants sur la zone euro et sur les actions européennes d'une manière générale.
48:32Donc ça, ça fait le deuxième mois et ça continue. Et on l'a vu sur les performances de marché.
48:37On voit aussi les actions chinoises qui sont revenues en termes de performances et en termes de secteur.
48:42C'est le secteur financier qui a eu le plus de collecte sur le mois de février.
48:47Ce qui est surprenant aussi, c'est en termes de, par contre, les secteurs ou les zones qui ont décollecté.
48:51Ce sont les grandes capitalisations américaines et notamment les grandes capitalisations de croissance.
48:56Ça, ça fait longtemps qu'on n'avait pas vu ça. C'était toujours plutôt sur les flux de souscription, les deux dernières années.
49:02Donc là, on voit des rachats. Et c'est les zones qui ont le plus racheté. Et on voit aussi...
49:07Alors ça, c'est vraiment pour les grosses capitalisations. Et en termes de moyennes et petites capitalisations,
49:11on a vu des sorties importantes. C'est les moyennes capitalisations du Royaume-Uni et les petites capitalisations,
49:15les small-cap US également. Ce qui est assez cohérent avec les craintes un peu de récession qu'on a pu entendre récemment.
49:22Et donc, des rachats...
49:24C'est un mois à noter, effectivement.
49:27Rachats sur les grandes actions américaines et notamment les grandes actions de croissance américaines.
49:32Pour une fois, sur les flux, je suis le mec des surprises.
49:35Et deux mois de flux positifs consécutifs, vous disiez, sur les actions européennes et les actions de la zone euro.
49:41Oui, on les avait vus en mois de janvier aussi.
49:44Sur la partie obligataire, qu'est-ce qu'on peut dire de la répartition des flux sur le mois de février, Olivier ?
49:49Alors sur le mois de février, on est plus sur les émissions d'obligations d'entreprise.
49:55Par rapport au mois de janvier, on était plus souverain. Donc là, on est à la fois en euros ou en dollars.
50:00Et avec aussi des flux assez importants sur le high yield américain à noter.
50:05En termes de souverain, il y a du souverain euro quand même qui a collecté sur le mois de février de manière importante.
50:10Et au niveau des souverains US, c'est vraiment du très court terme.
50:13Par contre, on ne va pas du tout sur la partie longue de la courbe, via ETF en tout cas, sur les obligations souveraines américaines.
50:19Puis une dimension d'analyse qu'on suit avec vous, très intéressante, peut-être surprenante également pour ce mois de février.
50:26La thématique ESG qui a perdu des plumes.
50:30Qui a racheté, donc il y a eu des rachats net, que ce soit sur la partie action et sur la partie obligataire.
50:36Donc sur les deux flux, on a moins 610 millions en termes de rachats sur la partie action avec vraiment la composante ESG.
50:45Et moins 500 millions sur la partie obligataire.
50:49Donc on a des rachats sur les deux, ce qui est assez rare d'avoir des rachats globales sur l'ESG.
50:55Sur les actions, on n'avait pas eu de rachat depuis le mois de juillet dernier.
50:57Donc ça arrive. Et novembre pour la partie obligataire, là c'est vraiment les deux et c'est vraiment des rachats.
51:03Ce qui fait que la part de marché structurellement de l'ESG à l'intérieur de l'univers ETF en Europe est à 19%, ce qui est relativement bas.
51:11Donc ça décline et on revient sur le niveau de septembre-octobre environ 2022.
51:16Donc on a effacé deux ans quoi.
51:18Exactement, en termes de flux. On le voit aussi dans l'appétit globalement des clients, mais même au niveau du stock, au niveau des encours, ça a baissé.
51:26Et on revient, on a effacé deux ans de collecte globalement en termes de part de marché.
51:30Bon, à suivre effectivement et on verra à travers les nouveaux produits.
51:34Pourtant, il y a toujours des produits ESG qui se lancent dans l'industrie.
51:37Pas sur février.
51:38Pas sur février, bon alors, il va être bien de me corriger avant de parler des nouveaux produits.
51:43Non mais intéressant, donc il y a vraiment un truc peut-être qui est en train de changer, de bouger sur cette dimension ESG.
51:51Quand on regarde les sociétés émettrices d'ETF, donc BlackRock est toujours leader, pas de changement de ce point de vue-là.
52:00Toujours avec des flux un peu inférieurs à leur part de marché, c'est normal vu la part de marché qu'ils représentent globalement, mais toujours leader BlackRock.
52:07On a ensuite en deuxième position DWS, alors qu'ils sont troisième en termes d'encours globalement.
52:14Amundi fait un mois un petit peu plus difficile, ils sont cinquième en termes de souscription sur le mois de février.
52:19Donc DWS arrive à se glisser en deuxième position.
52:22Deux contributeurs qui ont fait un bon mois de février par rapport à leur taille, c'est UBS qui collecte un peu moins de 3 milliards, 2,8 milliards.
52:30Et HSBC avec 1,4 milliard.
52:33Donc c'est les deux contributeurs qui ont eu le plus le vent en poupe en rapport à leur taille sur le mois de février.
52:40Et puis reparlons de l'ESG, il y a une position intéressante de l'égal en général sur la thématique ESG.
52:48Ils arrivent à capter pas mal de flux quand même.
52:51Exactement, on regarde spécifiquement sur l'ESG qui sont les plus gros collecteurs.
52:58Je rappelle, des collectes en acte pour l'industrie, mais évidemment il y en a qui enregistrent des collectes positives sur cette thématique ESG.
53:05C'est l'égal en général qui s'en tire le mieux sur le mois de février, qui arrive à avoir une collecte positive,
53:10et donc qui est le premier émetteur à collecter en termes de collecte vraiment sur le mois.
53:15Blackrock, eux, ont eu une collecte négative et c'est même le pire émetteur en termes de collecte.
53:21Après ils sont premiers globalement en termes d'encours sur l'ESG également.
53:27Amundi qui est le deuxième plus gros en termes d'encours spécifiquement sur l'ESG en Europe.
53:33Des collectes aussi sur le mois, donc il y a des décollectes globalement sur le thème de l'ESG sur le mois de février.
53:38Intéressant, on verra si c'est juste un blip mensuel ou si c'est quelque chose qui se poursuit au-delà de ce seul mois de février.
53:45Historiquement, ça a toujours été juste des blips mensuels.
53:47Oui c'est ça, c'est ce que je voyais sur le graphique.
53:49En mois, on voit que c'est toujours des collectes relativement faibles par rapport à ce qu'on peut connaître.
53:52C'est vraiment 2022 qui avait marqué le tournant avec notamment les différences de performances.
53:58Et 2022, c'était une année où il fallait avoir de l'énergie, ce qui n'était pas considéré comme étant ESG.
54:03C'était plutôt l'année anti-ESG 2022.
54:05C'est vraiment ce qui a fait le décrochage en termes d'application.
54:08Il y a eu un avant et un après.
54:10Et donc on le voit avec les nouveaux produits lancés en février, pas de nouveaux produits ESG, c'est ça Olivier ?
54:15Non, vous avez raison, c'est-à-dire que tous les mois, on arrive même malgré les coups.
54:18C'était une constante pour moi.
54:20C'est vrai que les émetteurs en continuent à émettre.
54:22Et sur le mois de février, pour une fois, on n'a pas d'émission d'ESG.
54:25Après c'est juste un mois donc ça ne fait pas une tendance de coût.
54:28Et c'est un mois relativement faible en termes d'émission puisqu'on a juste 11 nouveaux produits.
54:32Donc c'est aussi un petit mois le mois de février.
54:34C'est un mois qui est plus court aussi.
54:36Mais c'est un petit mois en termes d'émission.
54:396 émissions obligataires et 5 émissions actions.
54:43Des choses intéressantes, alors moi ce que j'ai noté, c'est qu'Amundi a sorti son ETF PEA.
54:48Donc il y avait déjà BlackRock qui en avait sorti un, donc Amundi le sort.
54:51Et il y a une vraie concurrence évidemment sur les prix puisqu'ils le sortent avec 0,2 de frais de gestion.
54:56Donc 20 points de base de frais de gestion contre 25 pour iShares.
55:00Donc on attend de voir si iShares va baisser les frais.
55:02Donc ce qui est une bonne nouvelle globalement pour l'industrie.
55:04Parce que plus on a de concurrents et effectivement plus il y a une pression sur les coûts.
55:09Même si évidemment un ETF MSCI World, c'est ce qui est vraiment poussé par beaucoup de plateformes en investissement direct.
55:16C'est a priori pas suffisant même si c'est très diversifié.
55:20Lorsqu'on voit, est-ce que vous avez un impact, une exposition change évidemment dans ces ETF là.
55:26Lorsqu'on voit que l'euro prend 4% et donc le dollar mécaniquement baisse de 4% sur une semaine.
55:32La semaine a été compliquée pour les ETF MSCI World.
55:35Parce qu'entre la baisse globalement du MSCI World plus la baisse de l'euro, on arrive facilement à 5-6% de perte sur une semaine.
55:41Donc il faut aussi, c'est pratique, mais il faut être plus diversifié.
55:46On voit le revers de la concentration aujourd'hui.
55:50Là aussi à front renversé de ce qu'on a observé sur la dynamique 2024.
55:54Aujourd'hui la concentration dans ces indices devient un problème.
55:58Mais donc c'est une bonne nouvelle en tout cas d'avoir un peu plus de pression.
56:02On a UBS aussi qui vient sur le S&P 500 Equally Weighted.
56:06Donc ça c'est vraiment aussi les indices de manière à sous-pondérer globalement les valeurs technologiques.
56:12Essentiellement refond des indices équipondérés.
56:15Donc UBS est aussi rejoint cette mode là, en tout cas cette nouvelle proposition depuis quelques mois.
56:22Et AXA IM a sorti un ETF MSCI émergent hors Chine.
56:27Donc la Chine marche plutôt bien et on l'a vu, c'était des flux relativement importants.
56:32Mais ils sont arrivés aussi pour proposer aux investisseurs qui veulent s'investir sur la zone émergente.
56:37On dissocie les deux désormais.
56:40En termes de positionnement et de gestion pour le compte des clients d'Eumony,
56:44moi je suis intéressé de savoir effectivement dans cet océan d'incertitudes,
56:49comment on essaye de faire la distinction entre le bruit Trumpien souvent
56:55et les vrais signaux de marché, les vraies tendances là aujourd'hui Olivier ?
56:59On s'accroche vraiment sur notre axe stratégique, notre positionnement stratégique où on est plutôt lent US.
57:05Donc ça c'est de façon trop tôt pour se reposer les questions.
57:08Et ce positionnement là sur du long terme est toujours intéressant.
57:11Par contre on va jouer évidemment sur le côté tactique.
57:12Donc il y a environ un mois on avait commencé aussi à augmenter le poids des actions européennes.
57:16Donc on est content de l'avoir fait.
57:18On était depuis le mois de septembre dernier avec aussi des positions justement en aiguille pondérée
57:23pour venir baisser un petit peu les valeurs technologiques.
57:25Donc évidemment c'était une bonne décision depuis le début de l'année.
57:28Et on va renforcer un petit peu ce pari là.
57:31Donc ça c'est vraiment sur la partie action.
57:33C'est le socle ça ?
57:33C'est vraiment le socle.
57:34Voilà en pari tactique on a rajouté un petit peu d'Europe le mois dernier et on n'en fait pas plus.
57:38On n'en fait pas plus parce qu'on trouve que même si c'est évidemment une bonne dynamique
57:42et que c'est vraiment des bons signaux,
57:43le marché a priori n'a pas du tout réagi à la hausse de l'euro ce qui peut aussi à terme
57:47et en tout cas à court terme poser les soucis pour les entreprises exportatrices
57:51ni à la hausse des taux ce qui est là aussi.
57:54Donc on se dit qu'on est content du positionnement,
57:57on est content de prendre ces pari tactiques là
57:59mais sans forcément trop forcer le trait puisque le marché a quand même un bel écart depuis le début
58:05et a rattrapé quand même pas mal en termes de valorisation même s'il reste de la place.
58:07On va attendre un petit peu de voir.
58:10On reste par contre positif sur la zone euro puisqu'on espère avoir eu la fin de la guerre aussi
58:15et qu'on attend que tout soit voté mais on pense en tout cas que c'est bien parti.
58:20C'est vraiment sur la partie obligataire où là sur le structurel on a changé.
58:24On était avant uniquement sur les obligations européennes
58:27et on est passé sur les obligations mondiales couvertes en risque de change.
58:30En termes de timing c'était plutôt bien, on était prêts depuis plusieurs mois.
58:34On l'a fait le mois dernier donc avant la hausse des taux européens.
58:37Donc on est content parce que c'est une semaine sur laquelle il y a un peu plus d'un pour cent de performance
58:41sur le côté obligataire contre du global agrégat.
58:44Donc il y a aussi de la zone euro en couvert et uniquement des obligations mondiales.
58:48Et la pure zone euro qui a évidemment souffert quand les taux ont remonté allemands violemment de 50 points de base.
58:53C'est une correction des marchés obligataires qui a été générale pour la zone euro.
58:57Merci beaucoup Olivier, merci d'être avec nous chaque mois pour nous faire profiter de cet observatoire ETF de Yeomoney.
59:03Olivier Malteste, le directeur des investissements de Yeomoney avec nous dans Smart Bourse ce soir.