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Lundi 2 décembre 2024, DEALMAKERS SHOW reçoit Eric Heurtaux (Chief Executive Officer, Planet)

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00:00Générique
00:15Bonjour, nous vous retrouvons pour cette édition spéciale du Dealmaker Show à Financium, le grand événement de la DFCG, l'Association des Directions Financières, des Directeurs et des Directrices Financiers.
00:2522ème édition, nous sommes à Paris et nous avons le plaisir d'accueillir Eric Heurteau. Bonjour Eric.
00:30Bonjour.
00:31Et quelle interview, puisque Eric, vous venez d'être nommé CEO de Planète, ce sera effectif à compter du 1er janvier.
00:39C'est ça.
00:39Et vous vivez vos derniers instants de CFO.
00:42Exactement.
00:43Puisque du coup, et c'est peut-être là-dessus qu'on va se concentrer pour cette interview, on va présenter Planète et tout, mais vous êtes un CFO qui devient CEO, c'est un passage important.
00:53Vous n'êtes pas le premier parce que c'est un archétype qu'on connaît bien. Pour autant, j'imagine que dans une carrière et pour la profession des DAF, c'est toujours important de le célébrer et de revenir dessus.
01:03Alors Planète, dans un premier temps, 2500 employés, 6 continents, 120 pays. Vous êtes un acteur de solutions techno intégrées, plutôt sur le paiement, mais intégrée derrière vous, on en reparlera, à destination des acteurs du retail de l'Hospitality.
01:20Vous avez Eurasio et Advento Capital, donc beau LBO, belle boîte. J'imagine qu'il y a eu de la croissance externe et de la croissance organique.
01:29Tout à fait. La société a pour caractéristique d'être née de croissance externe, d'avoir su cultiver aussi une très forte croissance organique, ce qui fait qu'on a un très fort ADN commercial et une belle dynamique de croissance.
01:48Vous arrivez en 23, c'est ça ?
01:50Je suis arrivé l'année dernière, il y a un peu plus d'un an, effectivement, sur l'aventure Planète. Le paiement, pour moi, n'était pas étranger puisque j'ai déjà fait ça dans une partie de mon passé professionnel.
02:01Worldline, pour ne pas les citer.
02:02Worldline, exactement. Et puis, je suis passé par le software, qui est aussi une super aventure. Et finalement, Planète est un peu le compromis entre les deux puisqu'on offre des solutions de paiement et de logiciels intégrés au monde de l'Hospitality et du retail, notamment Deluxe, comme vous l'indiquiez.
02:22Qu'est-ce que vous avez, si on devait retenir un ou deux moments forts sur cette année de DAF, avant de parler de la suite ?
02:28Je pense que ce qui est intéressant pour moi, c'est que c'était ma première expérience dans l'environnement du Private Equity, donc un type d'actionnaire que je ne connaissais pas, que j'ai découvert, dont j'avais entendu parler.
02:42J'imaginais pas mal de choses. Et ça a été finalement quelque chose d'assez intéressant puisque ça m'a permis d'entrer dans un environnement très dynamique avec énormément de projets, mais aussi de focus sur l'exécution.
02:59Donc, je dirais que ça, c'est le premier point.
03:01Qu'est-ce qui change avec des fonds ?
03:03Ce qui change, c'est la temporalité. On a à la fois plus de court terme et plus de long terme. Plus de court terme parce que tout est à faire pour le lendemain, mais à la fois aussi plus de long terme parce que par rapport à une société cotée, on n'a pas cette échéance du remerciement trimestriel qui, finalement, est sur le long terme pas forcément toujours créateur de valeur.
03:26Avoir une dynamique de long terme et pouvoir se projeter avec des investisseurs long terme, même si encore une fois, ils sont exigeants au quotidien, c'est quelque chose d'assez intéressant.
03:36Merci beaucoup. En même temps, vous disiez le software, vous connaissiez par contre les ventures.
03:43Oui.
03:44Parce que vous avez bossé dans une licorne.
03:46Exactement. C'était Miracle, là aussi pour ne pas la citer, une très, très, très belle société avec d'ailleurs aussi des sociétés de private equity, mais qui étaient toutes à un niveau d'investissement minoritaire, ce qui change la vie.
04:02C'est Venture, voilà. C'était un tour, même si c'était une série D ou E.
04:05E, voilà. Et avec une présence forte des fondateurs qui reste une caractéristique de ce type d'entreprise très, très, très marquante.
04:14C'est sûr qu'à Advent, on salue les équipes de Michael à Paris, Razéo, évidemment, toutes les équipes de Razéo.
04:20Ce ne sont pas exactement les mêmes acteurs, les mêmes attendus. En même temps, ce ne sont pas les mêmes ensembles non plus.
04:25Non.
04:26Parce que j'imagine qu'à 2500 emplois, on a une idée. C'est complètement off, EBITDA, tout ça, ou vous communiquez ?
04:31Oui, c'est des chiffres qu'on ne communique pas vraiment, mais on est sur une très, très belle profitabilité et on est sur un chiffre d'affaires au-dessus de 500 millions d'euros.
04:43OK. Donc, on verra les prochaines années entre croissance externe et organique. On verra comment vous vous dirigez vers le milliard.
04:50On arrête de parler CFO. On parle de CFO à CEO, si vous le voulez bien. D'abord, qu'est-ce qui est pour vous la différence fondamentale entre les deux jobs ?
04:59Je pense que... D'abord, je vais commencer par ce qui rapproche les deux jobs, parce que je pense que ce qui m'intéresse dans ces deux jobs, c'est la transversalité.
05:09Le fait que dans ces deux jobs, on a une vision à 360 degrés de la société. En tout cas, moi, c'était ma conception déjà du rôle de CFO, d'avoir un pied, un oeil, une main pour aider d'ailleurs aussi dans chacun des sujets.
05:24Donc ça, je pense que c'est le grand point commun, c'est qu'il n'y a pas d'angle mort quand on est CFO. Et je pense que c'est encore plus vrai, évidemment, quand on est CEO et qu'on a la responsabilité de l'ensemble.
05:35Je pense que ce qui fait la différence fondamentale, c'est qu'on est évidemment beaucoup plus regardé, on est plus l'incarnation de la société encore quand on est CEO.
05:45Et on est l'architecte, on est celui qui doit apporter la vision à la société. On est aussi celui qui doit entraîner les collaborateurs, même si dans le rôle de CFO, on a déjà ces aspects-là qui sont présents.
06:02C'est sans doute encore plus marqué, je pense, dans le rôle de CEO.
06:06Et la différence alors ?
06:08C'était la différence, le fait qu'on doit plus incarner encore la société et le fait qu'on doive entraîner l'ensemble des collaborateurs derrière soi sur un projet.
06:23Je pense que quand on est CFO, on est dans le sillage. Je pense que Sridhar évoquait ça très bien. On est dans le binôme, dans le tandem, on est dans l'exécution.
06:33Là où on est plus dans l'anticipation et dans l'incarnation quand on est, je pense, CEO. Mais encore une fois, je pourrais vous en dire plus dans quelques mois.
06:45Comment on s'y prépare à ce passage ?
06:48Je pense que pour moi, en tout cas, la transition se fait de manière assez naturelle. Je n'ai pas eu toute ma carrière dans la fonction finance.
07:01J'ai eu d'autres expériences précédemment, que ce soit dans la transformation, dans le management de P&L.
07:06Et finalement, je suis arrivé assez sur le tard sur la partie financière, qui est une partie qui m'a passionné et qui me passionne toujours.
07:13Mais j'ai eu d'autres expériences qui m'ont permis d'avoir vraiment cette capacité à rentrer dans beaucoup de sujets.
07:21Je pense avoir cette curiosité et cette envie de toujours un peu dépasser les périmètres qui pouvaient m'être consacrés,
07:31soit parce que je m'intéressais à un sujet connect, soit parce que je prenais un sujet transversant.
07:36Ça a toujours été un peu en moi, évidemment, plutôt de plus en plus. Ce qui fait que la transition se fait de manière assez logique.
07:46J'ai la chance d'avoir été accompagné depuis mon arrivée chez Planète par le président de la société qui m'a aidé à aussi me préparer à ce jalon important.
08:03Je pense qu'effectivement, c'est quelque chose qui devrait se faire relativement naturellement et que j'ai eu l'occasion de mûrir avec lui sur plusieurs mois.
08:16On comprend qu'il y a eu, au-delà d'une passation, une préparation avec le président. Ça a été anticipé.
08:24Vous avez une carrière qui, derrière vous, vous a permis également de vous sentir prêt.
08:28Mais quand même, je me pose la question, et on la pose peut-être derrière leur écran.
08:33Quand on vous fait la proposition, la première fois que vous comprenez que ça va être sur la table, qu'est-ce qui se passe dans votre tête ?
08:41La manière dont ça s'est passé est légèrement différente. C'est que l'opportunité s'est présentée, le poste s'est trouvé disponible.
08:52Et donc la question s'est posée pour moi. Est-ce que je lève la main ou est-ce que finalement, je suis bien dans mon poste ?
08:58D'autant que ça ne fait pas longtemps que j'étais arrivé. Et est-ce que je verrai la prochaine fois d'une certaine manière ?
09:06Et donc j'en ai discuté assez naturellement et assez rapidement avec les actionnaires, avec le président.
09:15Et rapidement, ils m'ont dit « Écoute, si t'es moteur, effectivement, nous, on est prêts à te considérer.
09:21Tu seras une option parmi d'autres, puisqu'on doit s'efforcer de trouver la meilleure personne. Mais pourquoi pas ? »
09:28Et donc c'est dans ce cadre-là, dans cette démarche-là, qu'est arrivée l'idée de ma nomination.
09:39Rassurez-nous, il y aura un CFO quand même.
09:41Oui, bien sûr.
09:42Vous n'allez pas faire les deux ?
09:43Je pense que c'est vraiment impossible et pas simple, parce que je pense qu'il faut vraiment réussir à différencier les deux rôles.
09:51Le binôme CFO-CEO est pour moi très, très important. Et je pense qu'il faut avoir toujours deux axes.
10:01Un axe qui est plutôt dans l'impulsion, comme je disais, dans le développement.
10:05Et un autre qui soit dans la rigueur et dans l'analyse, dans le recul.
10:10Et même si la même personne peut potentiellement faire les deux, je pense que c'est un peu schizophrène d'essayer dans une même réunion de tenir les deux rôles.
10:20Bon, vous nous rassurez. Quels sont vos points d'attention sur cette prise de poste ?
10:24Quels écueils vous avez identifiés ? En tout cas, quels sont vos points d'attention ?
10:29Je pense que ce qui est important pour moi, c'est de sortir de ma zone de confort, de sortir de mon rôle de CFO,
10:36de ne plus être vu par l'ensemble des équipes comme le CFO, mais vraiment comme le CEO.
10:41Donc, c'est un point auquel je vais m'attacher, notamment en rendant beaucoup visite aux équipes,
10:46en m'efforçant de me détacher des activités de CFO, en faisant monter quelqu'un qui prendra la relève de manière efficace,
10:56et en mettant l'essentiel de mon énergie dans d'autres domaines, que ce soit les aspects tech, innovation, produits,
11:03qui sont évidemment très importants pour nous, les aspects commerciaux, les aspects humains, people, qui sont clés dans une boîte de service.
11:12Et quand même un peu de M&A.
11:14Et peut-être un peu de M&A, qui sait ?
11:17Voilà, parce que là, le duo est important à ce moment-là. OK. Qu'est-ce que vous diriez, Eric, à un jeune de 25 ans ?
11:26C'est une question que je posais à Sridhar, vous étiez là. Qu'est-ce que vous diriez à un jeune de 25 ans qui débute dans la fonction finance ?
11:32Moi, je lui dirais de surtout pas se limiter à une des composantes de la finance, mais d'être très ouvert, très curieux,
11:39de vraiment s'intéresser à l'ensemble des composantes de la finance, et surtout de se tourner vers le métier.
11:48Ce qui fait un bon financier, pour moi, c'est un peu de la technique, mais c'est beaucoup l'accompagnement du business,
11:56voir réellement la création d'un binôme entre un leader opérationnel, quel que soit son domaine d'activité, et puis le financier.
12:06La technique est presque secondaire. Il faut évidemment aimer les chiffres, aimer la rigueur, aimer la discipline,
12:14parce que ça fait partie du rôle et des attendus du métier. Mais la clé, pour moi, c'est vraiment de s'intéresser au business.
12:24Merci infiniment. On parle un peu de Planète ?
12:27Allons-y.
12:28Vous nous faites un pitch de CEO. Il nous reste 1 minute 30. Le pitch du CEO de Planète en 1 minute 30 pour les 12 mois à venir.
12:36Alors, Planète va continuer évidemment sa trajectoire de développement organique et surtout de développement de nouvelles solutions,
12:46de produits à destination de nos deux industries cœur, qui sont l'hôtellerie d'un côté et le retail, notamment le retail deluxe, de l'autre côté.
12:56Ce qui nous différencie déjà, c'est d'apporter beaucoup plus que du paiement à nos clients. C'est plutôt finalement l'aspect valeur ajoutée.
13:05Notre proposition de valeur, c'est simple, c'est de leur dire tout ce qui fait votre back-office, que ce soit votre logiciel de gestion opérationnelle d'un hôtel,
13:14vos systèmes de paiement. On s'en charge. On s'en charge non seulement au niveau technique, mais on s'en charge au niveau contractuel.
13:24On gère tout pour vous, de manière à ce que vous puissiez vous consacrer à votre propre métier.
13:30Et pour nos clients retail, c'est un peu la même chose. On leur offre évidemment du paiement, mais on leur offre bien plus.
13:35On leur permet d'offrir des solutions de détaxe, notamment aux touristes étrangers.
13:40On leur permet, là encore pour les touristes étrangers, de payer dans leur propre devise.
13:45On leur offre des solutions complémentaires qui font qu'en réalité, avec nous, ils ont un partenaire de confiance évidemment sur le paiement,
13:52mais à qui ils peuvent confier encore plus de choses pour pouvoir se refocaliser sur ce qui fait leur propre valeur ajoutée.
13:59Si on utilisait un gros mot, on pourrait presque parler d'infogérance 4.0 appliquée à des métiers opérationnels.
14:07Vous parlez même de vous occuper de l'ERP et tout ça derrière.
14:10L'ERP métier, on gère des logiciels. Le logiciel est un de nos métiers au service de nos clients.
14:17Et de fait, on a une offre de service qui est très complète et pour laquelle le client peut se reposer complètement sur nous.
14:26Vous allez attaquer des nouvelles industries ou vous vous concentrez déjà sur ces deux-là ?
14:29On se concentre sur celles-là, mais on ne s'interdit pas de regarder des adjacences
14:34parce qu'il y a d'autres sujets qui sont connexes et pour lesquels on sait qu'on a une offre de produits qui pourrait assez facilement convenir et s'adapter.
14:44Diversification également. Géographique à prévoir ?
14:47On est déjà présent dans beaucoup de pays, vous le rappeliez en introduction.
14:51Notre cœur est quand même plutôt l'Europe Middle East, mais de fait, là encore, notre business n'a pas vraiment de frontières.
14:59Donc, il n'est pas impossible qu'on cherche à se développer. Il est même certain qu'on cherche à se développer en dehors de l'Europe.
15:07Est-ce que ce sera avec des partenariats ? Est-ce que ce sera de manière purement organique ? Est-ce que ce sera via des acquisitions ? Tout est ouvert.
15:13Les réalités seront différentes et vous trouverez la réponse à chaque fois.
15:16Exactement.
15:17Pas mal ce premier pitch de CEO.
15:19Merci beaucoup.
15:20En tout cas, merci beaucoup à vous, Éric Horto, d'être venu nous parler de votre carrière, de ce passage, de ces réflexions intimes que vous avez pu avoir,
15:30de cette préparation que vous avez pu faire pour passer de CFO à CEO.
15:34On vous souhaite beaucoup de succès, ainsi qu'à vos équipes, ainsi qu'à Planète, pour l'avenir.
15:38Et on se revoit dans un an pour faire un premier bilan.
15:41Merci de l'invitation et bien volontiers.
15:43Merci beaucoup, Éric Horto.
15:44Au revoir.
15:45Nous terminons cette émission dédiée à Financium pour cette 22e édition.
15:49Merci infiniment pour votre présence.
15:50C'était le Dealmaker Show sur Be Smart For Change, la suite des programmes, dans un instant.

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