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Mardi 1 octobre 2024, DEALMAKERS SHOW reçoit Raphaël Nahum (DAF, Pennylane) , Laura Chouzy (DAF, Preligens) et Benoît Granel (Associé Tax, Baker McKenzie)

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00:00Et je vous retrouve aujourd'hui pour cette édition spéciale du Dean Makers Show,
00:26une édition ô combien importante pour la rédaction de Decider Corporate Finance,
00:30puisque c'est le moment, le moment du dossier spécial CFO Under 40.
00:36Et j'ai le plaisir d'accueillir sur ce plateau des représentants de l'édition 2024.
00:41Tout d'abord, à ma droite, Laura Chouzy. Bonjour, Laura.
00:44Bonjour.
00:45Tu es donc CFO de Préligence, devenu Safran AI suite à une acquisition qui a eu lieu à l'été.
00:51Qui a eu lieu fin d'été, 30 août. Voilà.
00:54Je vous laisse imaginer mon mois d'août.
00:56Oui, ma foi. C'était vraiment un mois d'août.
01:00C'était intense, mais bon, ça clôture quasiment un an d'un process passionnant.
01:06Donc, il fallait le vivre.
01:08Merci beaucoup, Laura. Puis, on parlera aussi, évidemment, de l'activité de Safran AI.
01:13Raphaël Nahum, bonjour.
01:14Bonjour.
01:15Tu es CFO de Penny Lane, la plateforme SaaS qui ambitionne de devenir le one stop shop des CFO.
01:20C'est exactement ça.
01:22Ça fait combien de temps que tu travailles là-bas ?
01:23Ça fait 3 ans. 3 ans, c'est aussi long.
01:28En start-up, on est en mode survie.
01:30Donc, on doit être à 300% tous les jours.
01:33Voilà. Un long process M&A qui dure.
01:35Bon, toujours vivant ?
01:36Toujours vivant.
01:36Magnifique.
01:37En bonne santé.
01:39Benoît Grenel, à ma gauche, partenaire au sein de Baker McKenzie Paris.
01:43Bocabilier d'avocat connu, international, un des réguliers de nos plateaux par ailleurs.
01:50Tu es associé au sein de l'équipe Tax et notamment International et Transfer Pricing que tu as rejoint en 2013.
01:58Exactement, oui. Merci de me recevoir.
01:59Merci d'être avec nous, Benoît.
02:01Il y a un sujet qui revient souvent chez les avocats en fiscal.
02:06Ce n'est pas tous les jours.
02:07On voit sur tes publications, tes prises de parole, on voit beaucoup de sujets remote et fiscalité.
02:16Donc, remote, j'imagine, télétravail, T.T.
02:19L'impact organisationnel du télétravail et de la fiscalité, on n'imagine pas tout de suite un lien entre les deux,
02:24si ce n'est l'achat de software, de hardware et tout ça.
02:28Il y a un sujet taxe ?
02:30Oui, il y a un sujet taxe, surtout si le remote, donc le travail à distance, comme tu le disais,
02:36va être exercé dans un autre pays que le pays de la société employeuse.
02:42Parce qu'on va se retrouver du coup avec une activité économique qui est réalisée dans une autre juridiction.
02:47Et donc, il va falloir se poser des questions.
02:49Comment faire en sorte de ne pas avoir d'exposition fiscale liée à cette situation ?
02:55Donc, il y a plusieurs options.
02:58Soit on a déjà une entité présente en local, on va peut-être vouloir rattacher cet employé à cette entité.
03:05Soit on n'a pas de présence.
03:06Et auquel cas, il va falloir se poser la question en fonction des activités exercées de créer quelque chose.
03:11Je vais te lancer tout de suite sur le sujet.
03:13Je vois que ça dérape.
03:15Non, mais c'est pas mal, écoute.
03:17Ça veut dire, si je récapitule, qu'on ne parle pas de salariés itinérants,
03:22mais on parle au contraire de gens qui vont se poser peut-être ailleurs,
03:25dans d'autres pays, dans d'autres géographies, que celles dans lesquelles ils ont un contrat de travail.
03:29Dans ce cas-là, il y a peut-être une réflexion, pour ne pas dire le mot optimisation,
03:34peut-être à avoir en tête pour rattacher ces personnes à la bonne géographie, si c'est le plus pertinent.
03:40Oui, c'est plus un sujet de rechercher une sécurité fiscale que la situation ne crée pas un risque.
03:47Et donc, tu mentionnais le sujet de l'itinérance.
03:49L'itinérance peut créer un sujet, parce qu'à partir de quel moment on est itinérant ?
03:53Est-ce que trois mois créent un risque ?
03:54Est-ce que, en fait, trois mois ne créent pas de risque ou non ?
03:58Ça va dépendre de la situation.
04:00Il y a vraiment une analyse au cas par cas à effectuer.
04:03Parfois, on va vouloir passer par des employeurs off-record,
04:08mais on va se poser la question, notamment dans le secteur de la tech,
04:11de comment gérer le sujet de l'attribution des stock options, par exemple, ou des actions gratuites.
04:16Il y a des sujets prix de transfert.
04:19Imaginons un CTO qui est recruté d'une boîte tech en Espagne, par exemple.
04:26L'administration fiscale espagnole pourrait se dire que la propriété de la technologie est en réalité en Espagne,
04:34alors que le CIG est en France et l'entité qui finance les activités de recherche est en France.
04:39Tout ça peut créer des frictions.
04:40Nos clients, lorsqu'ils viennent nous voir sur ces sujets, vont vouloir sécuriser tous ces aspects.
04:46Vous l'avez compris, si vous êtes une boîte en croissance, pas que, mais notamment,
04:50et que vous avez des salariés en remote, que vous avez une organisation un peu éclatée dans différents pays,
04:55n'hésitez pas à appeler Benoît pour comprendre quels impacts ça peut avoir.
05:00Je reviens sur le segment CFO under 40.
05:04Une question introductive, peut-être.
05:05Nous entamons le S2-24.
05:12Quels sont les trois principaux sujets qui vous occupent sur cette fin d'année ?
05:16Que ce soit sur des sujets de ressources, de compétences, des sujets de techno, de liquidité, peut-être ?
05:22Laura, pour commencer.
05:23Oui, comme tu l'as dit en introduction, Safran vient d'acquérir Ex-Preligence.
05:31Mon sujet numéro un, c'est déjà l'intégration.
05:34Ça occupe pas mal mes journées et les journées de mon équipe.
05:37Après, compte tenu du calendrier, on est aussi en plein processus budgétaire.
05:42C'est un gros sujet.
05:46Les sujets de liquidité sont moins des sujets maintenant, étant donné le rachat.
05:51Mais voilà, les deux gros sujets du moment.
05:53On rentre là aussi, je t'envoie tout de suite une question.
05:58Comment gère-t-on cette période intercalaire de post-acquise,
06:01alors qu'on est en train de préparer son budget et qu'en même temps, il y a une réorg en cours ?
06:04C'est quand même un peu contre-intuitif, mais en même temps, il faut le faire, c'est la période.
06:08Ce n'est pas simple.
06:09Après, comme le disait Raphaël, quand on travaille en start-up, la vie n'est pas un long fleuve tranquille.
06:15On est habitués à avoir une forme d'agilité pour gérer des situations qui peuvent être assez contradictoires,
06:20différentes, avec des donneurs d'ordres différents et des enjeux différents.
06:24Donc, c'est sûr que c'est une période particulière.
06:26Moi, je ne l'ai jamais vécue.
06:27Je n'ai jamais fait partie d'une société qui vient de se faire racheter par un groupe coté.
06:32Donc, j'apprends beaucoup.
06:34Mais voilà, tout le monde est très motivé pour que ça se passe bien.
06:39Donc, en fait, on avance, on cale des réunions et puis ça...
06:43Et on voit ce que ça donne.
06:44Et on voit ce que ça donne.
06:46Juste peut-être, est-ce que tu as un rapport d'étonnement déjà à faire
06:51sur la façon dont fonctionne un grand groupe coté versus toi ?
06:56Le premier truc qui t'a sauté un peu aux yeux, est-ce que c'est un mythe,
07:00l'agilité de la start-up versus le paquebot coté ?
07:04Est-ce que c'est un mythe ?
07:04Est-ce qu'il y a des trucs qui t'ont étonné ?
07:06Là, ça fait trois semaines.
07:07Donc, ça sera un peu présomptueux de ma part de donner un avis très éclairé sur la fonctionnement d'un grand groupe.
07:14Mais non, ce qui est certain, c'est que moi, ça fait quasiment dix ans que je travaille en start-up.
07:21Je ne veux pas dire que j'ai tout vu, mais on commence à comprendre un peu des fonctionnements.
07:25Là, c'est quand même très différent.
07:26C'est beaucoup plus processé, beaucoup plus matriciel.
07:29Mais c'est ça aussi qui est enrichissant parce qu'au bout d'un moment,
07:32je pense qu'on atteint une forme de plafond quand on est en start-up.
07:36Donc là, je suis plutôt très désireuse d'apprendre des méthodologies
07:40parce qu'on a des gros enjeux, notamment pour piloter la R&D.
07:43Ce sont des sujets qui sont assez complexes, qui sont plutôt proches de boîtes industrielles
07:47et qui ne sont pas très partagés dans un univers de start-up beaucoup plus SaaS, donc logiciel.
07:53Là, c'est plus complexe et donc c'est plutôt ça que j'en retiens,
07:56plutôt que les contraintes peut-être à un moment donné du fait d'être intégré dans un groupe coté.
08:01Bon, un nouveau chapitre pour un tome encore plus important, nous le souhaitons.
08:05Raphaël, du coup, toi, de ton côté sur les enjeux de fin d'année, ressources, compétences, liquidités.
08:12Oui, le premier enjeu finance, c'est préparer le budget.
08:16On a deux mois là devant nous pour aligner les équipes en interne,
08:21l'équipe de leadership et le board.
08:23Donc ça, ça va pas mal nous occuper.
08:25D'un point de vue business, on est dans une phase d'acquisition.
08:29On a le congrès des experts comptables qui a lieu dans un peu moins d'un mois.
08:32Donc ça va être un élément incontournable pour la fin d'année.
08:36Aujourd'hui, PennyLine, c'est combien de personnes pour qu'on se rende compte ?
08:39C'est 500 personnes.
08:40Et c'est un troisième point, c'est qu'en fait, on a recruté 200 personnes cette année.
08:44Donc les effectifs ont augmenté de quasiment 50%.
08:48Donc on est une grosse équipe, on veut garder cette agilité.
08:52On est 500, mais on a toujours un fonctionnement très start-up,
08:55avec des petites équipes qui travaillent ensemble.
08:57Donc là, l'objectif, ça va être d'onborder les clients et d'onborder les effectifs.
09:01Évidemment, de continuer à délivrer à l'exec.
09:04Mais ton humilité t'honore, parce que tu le dis pas,
09:06mais en début d'année, vous ne seriez pas devenu une licorne ?
09:09Oui.
09:10Avec une petite levée en série D, par contre, sur une promesse Europe.
09:15Ou vous êtes déjà au-dessus de l'Europe ?
09:17On n'est qu'en France pour l'instant.
09:20On réfléchit à trouver le bon pays, parce qu'il y a de la concurrence en Europe.
09:26Ce qu'on a commencé à créer chez Penny Lane,
09:28on veut reproduire ça dans un pays qui fait sens.
09:30Donc il y a pas mal d'options.
09:32On a de la chance d'avoir pas mal de salariés, notamment des techs en remote.
09:37Donc ça, ça va être plus facile pour s'internationaliser.
09:41Donc pour l'instant, on n'est qu'en France,
09:42mais on va très prochainement commencer à l'étranger.
09:46Très bien, on sera ravis de t'accueillir à nouveau.
09:50OK, donc le budget et des acquisitions.
09:53Et cette levée de 40 millions, c'est vrai que lorsqu'on passe le niveau licorne,
09:59il y a un paradigme qui a changé dans la tech depuis 2-3 ans.
10:03On est plutôt sur une chaise de la profitabilité,
10:08avec plein de trucs qui sont arrivés.
10:09Rules of 40, Rules of 60, maintenant Rules of 150.
10:14Il faut que tout soit dans le vert pour pouvoir lever de l'argent.
10:19Mais 40 millions, ça reste pas énorme par rapport à ce qu'on aurait pu attendre.
10:23C'était un bridge en fait ?
10:25En fait, nous, on n'a jamais fait de méga levée comme nos concurrents
10:28parce qu'on n'a pas besoin de lever 150 millions d'euros pour se développer.
10:3370% de nos dépenses, c'est des salaires.
10:37Donc nous, on investit vraiment sur l'humain, on crée un produit.
10:39On veut créer le meilleur produit du marché pour les experts comptables et leurs clients.
10:43Donc pour nous, c'est ça le principal enjeu.
10:45La levée, on l'a fait, c'était une levée pour se développer à l'international.
10:49Donc là, on est suffisamment armés pour lancer un pays et pour faire des acquisitions.
10:54Sur les trois années que tu as passées au sein de PennyLine, si on devait retenir un moment ?
10:59Il y en a eu plein. Il y a eu le début où j'étais le premier salarié en finance,
11:03où je devais faire la compta, le contrôle de gestion, les achats, les Ops aussi, FinOps.
11:12Aujourd'hui, j'ai une belle équipe de 10 personnes.
11:15Donc j'ai grandi aussi avec la boîte.
11:18Je n'ai pas un moment, mais j'ai plus une continuité qui fait qu'aujourd'hui, je suis là.
11:23Magnifique.
11:24Comment est-ce qu'on allie expansion internationale et sécurité fiscale, Benoît ?
11:29Parce qu'on en parlait en début sur un sujet, HA.
11:31Mais on le voit, Raphaël nous dit à l'instant, on va aller attaquer l'international.
11:36C'est logique, c'est normal.
11:38Tu deviens un leader ou en tout cas acteur emblématique de ton secteur en France
11:42quand tu fais une série CDE, c'est à priori que tu chases l'international
11:45et c'est ce que tu vends à tes invests.
11:47Pour autant, il y a quand même pas mal de sujets de taxes.
11:49Si on devait retenir les trois trucs à avoir en tête pour un CFO
11:53qui est en pleine stratégie de build-up ou qui s'apprête à la mener ?
11:57Je pense, alors trois...
11:59Vous notez qu'on a dit trois trucs, parce que là, on demande à un associé en fiscalité
12:03de nous parler d'un sujet ô combien stratégique.
12:05On pourrait y passer deux heures et ce serait intéressant.
12:07Mais on essaie de rester en trois points.
12:09OK, pas facile.
12:12Petit point, quelle va être la roadmap ?
12:14C'est-à-dire, j'explique les trois points.
12:17Oui, bien sûr.
12:18La roadmap, c'est-à-dire comment on se projette dans le pays à horizon 3-5 ans.
12:25Ça veut dire la taille, les fonctions qui vont être exercées, etc.
12:29Deuxième point, c'est quelle structure on va mettre en place.
12:33Une filiale, une succursale et ensuite connecter cette structure
12:37aux autres parties prenantes du groupe.
12:40Et ensuite, le troisième point, surtout pour les boîtes de la tech, c'est l'IP.
12:45Comment on gère l'utilisation et la détention de l'IP ?
12:48Parce que la valeur du groupe, c'est l'IP et on veut faire en sorte
12:51que cette IP ne soit pas disséminée en termes d'ownership dans différentes entités.
12:55Parce que pour la prochaine levée ou dans une logique d'IPO,
12:58c'est quelque chose qui sera regardé avec une forte attention.
13:02OK, magnifique.
13:04Donc, si on récapitule, à quoi ça sert d'y aller ?
13:08Si c'est une acquisition ou même une JV, à terme,
13:12ce sera un endroit qui sera purement commercial.
13:16C'est un endroit où je vais loger d'autres activités.
13:18Donc, quelle importance aura ce pays dans l'équilibre du groupe ?
13:22Deuxièmement, est-ce que j'y mets une structure headquarters,
13:25une structure, un CSP, un centre de service partagé
13:28ou est-ce que j'y mets simplement une société succursale ?
13:32Et enfin, le troisième point, c'était ?
13:34Troisième point, c'est l'IP.
13:36L'IP, donc, est-ce que c'est un endroit dans lequel
13:38je peux manipuler de l'IP facilement
13:40ou est-ce qu'il faut que j'essaye d'éviter qu'il y ait trop de frottements ?
13:42C'est plus, est-ce que ça va être un centre de R&D ?
13:45Est-ce que ça va être un copropriétaire de l'IP ?
13:50Et puis, en fonction de la décision qui est prise,
13:52mais en fait, cette décision, elle sera prise au moment de la question 1,
13:56eh bien, bien set-uper les relations
13:59pour qu'il n'y ait pas de doute sur la feuille de route qui a été fixée.
14:03OK. Donc, ça, merci beaucoup.
14:06C'est très clair, lorsqu'on est sur un projet où on a le temps,
14:10où on peut se poser toutes ces questions,
14:12mais il y a aussi l'acquise un peu en beauty contest
14:16où on est 70 à essayer d'avoir une entreprise et on la rachète.
14:19Donc, dans ce contexte-là, un peu plus transactionnel, un peu d'urgence,
14:24les 2-3 choses à avoir en tête lorsqu'on fait du M&A
14:28sur une intégration fiscale à l'international ?
14:30Lorsqu'on va raisonner intégration,
14:33en fait, le vrai sujet, ça va être, là encore,
14:36où on veut aller avec cette cible ?
14:38Est-ce que c'est l'intégration opérationnelle en tant que telle ?
14:42Est-ce que les équipes vont être intégrées à nos équipes
14:44ou est-ce qu'elles vont vivre leur vie ?
14:46Et pareil pour l'IP.
14:47Est-ce que l'IP, donc l'IP, je dois peut-être expliquer,
14:50c'est la technologie en réalité,
14:53souvent où les aspects, les incorporés de marketing,
14:57est-ce qu'eux aussi vont vivre leur vie
14:59ou est-ce qu'ils vont être intégrés à horizon 3-5 ans ?
15:02Et en fonction, l'intégration sera différente.
15:06C'est-à-dire qu'on peut tout à fait imaginer
15:08avoir une cible qui continue à vivre complètement sa vie
15:11et finalement, c'est une division à part au sein d'un groupe
15:15et auquel cas, l'intégration est relativement limitée.
15:18Elle est surtout d'une manière reporting, je dirais.
15:22Option 2, c'est une intégration forte opérationnelle
15:25et auquel cas, il faut faire en sorte
15:27de bien connecter la cible au reste du groupe.
15:31Et finalement, on se repose sur les mêmes questions
15:32que celles qu'on a posées tout à l'heure
15:34en cas d'expansion internationale.
15:35C'est-à-dire, est-ce que la cible qui a été acquise
15:40va être transformée en centre de recherche uniquement
15:42ou est-ce qu'elle sera co-propriétaire ?
15:43Elle restera co-propriétaire de l'IP, etc.
15:47D'accord.
15:48Toi Laura, avec Safran,
15:50quel modèle d'intégration sur les deux qu'on vient d'évoquer ?
15:54Nous, en fait, ils ont vraiment racheté l'entité ex-Preligence
15:57mais on a gardé, par exemple, le même numéro de sirète.
15:59Donc, l'entité est relativement indépendante.
16:02En tout cas, c'est la volonté de Safran
16:03de nous laisser une forme d'indépendance
16:05pour justement ne pas casser la dynamique d'agilité
16:09inhérente aux petites boîtes.
16:11Et derrière, sur les modèles de transfert pricing, etc.,
16:14c'est des discussions qu'on doit encore avoir avec eux.
16:16Mais c'est en phase de due diligence,
16:18en tout cas, il y a eu pas mal d'échanges là-dessus,
16:20notamment pour comprendre l'IP
16:22au niveau de nos solutions d'intelligence artificielle.
16:26Parce que, voilà, pour développer un algorithme,
16:28en fait, il faut le nourrir de données.
16:29Donc, à qui appartient la donnée ?
16:31Comment elle est exploitée ?
16:32Ça, c'est des discussions qu'on a eues.
16:33Il faut encore qu'on creuse le sujet dans la phase d'intégration.
16:36Merci pour ce point.
16:38On parle donc de grands projets.
16:41Il y en a un qui est en ce moment, depuis quelques jours,
16:44qui est à l'étude, j'imagine, du côté de Bercy.
16:46C'est la loi de finances 2025.
16:50Comment on se prépare dans ce contexte d'incertitude ?
16:54Je veux dire, vous avez déjà deux, trois trucs à gérer,
16:56chacun de votre côté, qui vous occupent bien dans vos boîtes.
16:59Mais vous avez déjà en ligne de mire.
17:02Et puis, plus globalement, dans une année normale,
17:04sur octobre, novembre, décembre, en fin d'année,
17:07qu'est-ce qu'on fait au sujet de cette loi de finances ?
17:09Comment on lit ?
17:11Comment on s'informe ?
17:13Est-ce qu'on s'informe ?
17:14Est-ce qu'on s'en occupe ?
17:14Ou est-ce qu'on attend finalement que ça tombe ?
17:18Nous, de notre côté, on est bien conseillé aussi.
17:21On a un commissaire aux comptes qui nous alerte
17:25des changements significatifs de la fiscalité, par exemple.
17:30Nous, pour l'instant, on n'est pas rentable.
17:33Donc pour nous, la fiscalité, c'est moins un enjeu
17:35qu'une boîte qui essaye d'optimiser ses bénéfices.
17:40Mais c'est quelque chose qu'on suit.
17:42Ce n'est pas forcément la fiscalité,
17:43on a tout ce qui est CSRD.
17:45Donc ça, on va devoir se mettre en ordre de bataille dès janvier
17:48pour y porter l'année d'après.
17:50Donc ça, ça va être un gros changement.
17:53Mais on se tient évidemment à informer de l'actualité.
17:55La profitabilité, l'objectif, il est donné ou pas déjà ?
17:59Oui.
18:01Nous, ce qu'on vit, c'est une profitabilité à horizon 12-18 mois
18:05sur le marché français et sur notre marché historique
18:09qui est la comptabilité et la gestion.
18:11OK.
18:13Nous, plus effectivement, peut-être que la loi de finances,
18:16ce qu'on va regarder et sur quoi on va être attentif,
18:18c'est plutôt qui va être à l'hôtel de Brienne,
18:22donc qui va être le nouveau ministre des Armées.
18:24Le ministre des Armées, c'est plutôt ça qu'on va regarder.
18:27Tout ce qui va être au niveau de la loi de programmation militaire aussi,
18:30les éventuels changements en termes de budget.
18:33OK. Et de ce côté-là, ça va, suite aux annonces ?
18:38On attend de voir un petit peu plus comment ça va se passer.
18:40Très bien.
18:42La loi de finances chez Baker, j'imagine que vous êtes déjà
18:46peut-être même sollicité pour participer à sa préparation ?
18:50Je ne sais pas.
18:52C'est toi, en fait, Benoît, qui la rédige.
18:53Oui, voilà. Très bien vu, mais on avait dit qu'on n'en parlait pas.
18:56Bon, alors, évidemment, ça ne passera pas.
18:58Non, mais plus spécifiquement, la loi de finances quand tu es avocat,
19:03comment ça se prépare ? C'est un gros travail.
19:05C'est une saisonnalité un peu pour vous à partir de janvier,
19:11de décembre, janvier.
19:12Pendant quelques mois, c'est beaucoup de sensibilisation aux côtés des clients,
19:15mais on se prépare aussi en amont.
19:16Oui, il y a un vrai travail de suivi des travaux qui sont autour de la loi de finances.
19:22Donc, juste, il y a même des faits marquants qui peuvent impacter la loi de finances.
19:27Donc, par exemple, la dissolution de l'Assemblée nationale.
19:29Directement, on a été contacté par nos clients parce qu'ils veulent savoir,
19:33français et étrangers d'ailleurs,
19:35ils veulent savoir quelle sera la fiscalité de demain en France,
19:37parce que c'est ce qui impacte finalement toutes les décisions,
19:40beaucoup de décisions économiques, la sécurité fiscale,
19:43le fait de se projeter, de vouloir investir,
19:45de vouloir employer des personnes sur le territoire français.
19:50Donc, c'est un vrai point d'attention pour nous.
19:54Et donc, de manière plus concrète, qu'est-ce qu'on fait ?
19:56On regarde toutes les informations publiques qui sont disponibles.
20:00On fait des résumés et on essaie de tracer tout ça.
20:04Vous faites bosser l'écolab, quoi.
20:06Pas que ! L'information est partout, pas que.
20:09Non, c'est intéressant aussi de voir les évolutions sur les sujets
20:13et de remettre les choses en perspective.
20:15Mais c'est vrai que ce qui s'est passé cette année est vraiment inédit,
20:18puisque déjà, on a un ministre du budget et des comptes publics
20:23qui a été nommé samedi, rattaché directement au Premier ministre,
20:27ce qui montre la sensibilité du sujet.
20:31On sait que le projet de loi finance va être disponible publiquement
20:35avec pas mal de retard,
20:37puisque normalement, il doit être déposé à l'Assemblée nationale début octobre.
20:40On sait déjà qu'il y aura du retard d'au moins une dizaine de jours.
20:44Et puis, il y a des vraies contraintes,
20:45puisque on a un gouvernement nouvellement formé
20:49qui doit prendre des positions difficiles avec environ 30 milliards d'euros.
20:55Je présente directement à International.
20:57Il vaut mieux partir du dollar, c'est peut-être un peu moins d'euros à la fois.
21:00Dans ce sens-là, ça va.
21:01D'euros à gérer et voilà, il y a un Parlement qui n'est pas complètement...
21:07Aligné ?
21:08Aligné sur les sujets qui vont être abordés.
21:11Ton point de vigilance le plus important sur le projet qui va être présenté ?
21:15Pour les entreprises, on n'a pas vraiment de visibilité,
21:17mais on s'attend peut-être à quelque chose sur l'impôt sur les sociétés,
21:22pour les grands groupes.
21:24Le crédit d'impôt recherche, peut-être, pourrait...
21:27Alors, il y a eu des positions qui ont été prises ce week-end,
21:30comme quoi ils ne seraient pas remis en cause, mais...
21:33Ça fait un moment qu'on en parle du CIR.
21:35En fait, les chiffres montrent qu'il y a eu une augmentation
21:41dans le budget de la ligne crédit d'impôt recherche.
21:44Et donc, certains pensent qu'il y a de l'abus sur ce sujet.
21:47Pourtant, il y a du contrôle.
21:48Pourtant, il y a énormément de contrôle.
21:51Donc, il est possible qu'il y ait des petits ajustements qui soient faits
21:54justement sur les aspects documentation ou autre.
21:59Les dossiers ne seront pas plus faciles et les contrôles seront encore plus fréquents.
22:02On peut s'attendre à cela.
22:03C'est possible.
22:05Si, tentez que ça reste, mais ça va rester.
22:07Non, je pense que ça va rester, parce que c'est avant tout un outil économique.
22:11Ce n'est pas un outil fiscal.
22:12C'est un outil économique d'attractivité de la France.
22:15Il faut savoir que, grâce au crédit d'impôt recherche,
22:17on a une réduction d'environ 30% des dépenses éligibles,
22:22on va dire, du coût de la recherche, si on simplifie, en France.
22:25Et si on compare, par exemple, aux États-Unis,
22:28il y a des indices qui sont faits pour comparer.
22:31L'indice serait aux États-Unis de 170 environ,
22:34alors qu'avec le crédit d'impôt recherche en France, on serait aux alentours de 70.
22:38Un des plus bas d'Europe.
22:39Sans le crédit d'impôt recherche, on serait à 100.
22:41Donc, ça montre bien l'impact que ça a.
22:43Et clairement, je veux dire, quand une entreprise prend une décision
22:47en termes de où je vais placer un centre de recherche,
22:50bien entendu, il y a la recherche de l'excellence.
22:52Et on a des très bons chercheurs, développeurs en France
22:54du fait de nos systèmes de formation.
22:56Mais il y a aussi, forcément, le coût de la ressource.
22:59Surtout dans une situation où on cherche la rentabilité.
23:03Et avoir cette aide sur ce terrain-là, c'est vraiment un critère décisif.
23:09J'imagine qu'il y a quelques années, quelques mois,
23:12pendant lesquels vous étiez très content de recevoir ce crédit,
23:15tous les deux, parce que le CIR, j'imagine, dans vos boîtes,
23:18vous avez fait appel et vous avez bien utilisé.
23:21Donc, ça vous a sauvé sur quelques mois ? Ça vous a bien aidé ?
23:25Déjà, on prend du temps à le recevoir.
23:27Ce n'est pas quelque chose qui est automatique quand on le déclare.
23:29Donc, ça prend parfois jusqu'à 12 mois.
23:32Personnellement, je considère ça comme un plus.
23:35Mais je ne bâtirai pas mon business model sur le CIR.
23:39Alors, peut-être qu'il y a des boîtes très recherche appliquée
23:42qui ont besoin de ces financements.
23:43Et ça, pourquoi pas ?
23:46Mais quand on vise une rentabilité,
23:48je pense qu'il faut avoir un business model sûr
23:51et ne pas compter trop sur les crédits.
23:52Il y a des boîtes maintenant qui financent ton CIR ?
23:54Exactement.
23:55Nous, on le fait pré-financé pour éviter d'avoir ces 12 mois de délai.
24:01Parce qu'effectivement, dans une boîte comme la nôtre,
24:03le crédit impôt recherche, c'est quand même assez important.
24:05On a une équipe de chercheurs dédiés
24:09qui ne font que de la recherche fondamentale.
24:10Après, on a évidemment de la recherche appliquée.
24:12Donc, c'est vrai que chez nous,
24:14le crédit impôt recherche, c'est quand même plutôt un enjeu aussi.
24:17Mais après, je suis d'accord avec toi,
24:18on ne basse pas heureusement notre business model dessus,
24:21mais ça a un impact assez significatif sur la trésorerie.
24:24Le mot de la fin tous les deux,
24:26puisqu'encore une fois, on est là pour vous célébrer
24:29sur les trois dernières années,
24:32les dix dernières années que tu évoquais, Laura.
24:36Un mot de la fin sur cette émission ?
24:39Non, aucun ?
24:41Je vous prends de court, je vois bien.
24:44C'était rapide.
24:45C'était rapide, tu vois, on a fait près de 30 minutes déjà.
24:48C'était rapide.
24:50J'espère à bientôt.
24:51Moi, c'était une super émission.
24:53J'espère qu'on va pouvoir rediscuter d'autres enjeux.
24:56On vous remercie infiniment tous les deux.
24:58Merci.
24:59On est ravis d'avoir deux beaux représentants
25:02des entreprises françaises et des grands groupes maintenant.
25:06Il va falloir s'habituer, Laura.
25:07C'est vrai que, merci déjà de l'invitation.
25:11Ça scelle un peu effectivement une période de trois ans
25:14que je viens de traverser avec Exprelligence,
25:16donc Safran AI.
25:18Je pense que CFO, ça veut un peu de tout à rien dire.
25:20Enfin, CFO d'une boîte de 10 personnes,
25:22CFO d'une boîte de 500 personnes et d'une boîte cotée,
25:25c'est très différent comme métier.
25:26Donc, j'ai un peu l'impression de terminer une sorte de CFO,
25:31première mouture de CFO et d'aborder un nouveau chapitre
25:34en fait d'un autre métier presque.
25:36Bon, ben écoute, on vous reçoit dans les prochains mois
25:39pour débriefer de l'intégration et du coup de la croissance
25:43internationale, le tout évidemment dans un contexte fiscal
25:46sain et sécurisé.
25:47Évidemment, grâce à Benoît.
25:48On croise les doigts.
25:49Voilà, merci infiniment à tous les trois.
25:51Vous l'avez compris, vous qui travaillez sur la loi de finances,
25:53ne touchez pas au CIR, s'il vous plaît.
25:55C'était le Dealmaker Show,
25:56premier épisode dédié au dossier spécial CFO Under 40,
26:00édité par Decider Corporate Finance.
26:02On vous retrouve dans peu de temps pour l'épisode 2.
26:05Merci, vous êtes sur Be Smart For Change.

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