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Retrouvez William Leymergie entouré d’experts, du lundi au vendredi en direct dès 12h30, pour une émission dédiée aux problématiques de notre quotidien.

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00:00...
00:05Alors, c'est un sujet, Mélanie, dont on ne parle pas beaucoup,
00:07ou en tout cas à la télé, mais que faire quand on a un ami
00:11ou un membre de la famille qui fait face à ce type d'addictions, finalement ?
00:15Alors William, très concrètement, l'addiction, c'est une pathologie
00:18qui repose sur la consommation répétée d'une substance,
00:21qu'elle soit légale ou illégale.
00:23Ça peut être l'alcool, la drogue, vous l'avez dit,
00:25mais le tabac aussi, c'est considéré comme une addiction, le tabagisme.
00:28Et puis aujourd'hui, on ajoute à ça certains comportements excessifs comme le jeu, les jeux d'argent,
00:33le temps passé sur les réseaux sociaux ou même la consommation de pornographie.
00:37Alors, pour qu'on parle d'addiction, certains experts ont donné quand même certains critères.
00:40Il faut normalement que ça dure au moins depuis 12 mois.
00:44Et puis, il y a le professeur et addictologue Laurent Carilla qui a établi, je m'en souvenais,
00:49il a établi justement un concept qui permet d'identifier si quelqu'un a vraiment une addiction ou pas.
00:56C'est ce qu'il appelle le concept des 5 C.
00:58D'accord, c'est 5 critères quoi.
01:005 C, vous allez voir.
01:01Alors, ça veut dire quoi ? Allons-y.
01:02Alors, on va prendre un exemple très concret justement pour identifier une addiction.
01:05On va prendre au hasard un ami qui consomme par exemple du cannabis.
01:09Alors, on va voir si c'est cet ami, on retrouve ses 5 C comme la lettre C donc.
01:13Le premier C, c'est pour perte de contrôle.
01:15Contrôle.
01:16C'est-à-dire que ce copain, il fume du cannabis et vous avez remarqué que c'est de plus en plus souvent
01:20et que souvent en plus, ça lui coûte beaucoup plus d'argent qu'il n'en possède.
01:23Ça, c'est le premier C.
01:24Contrôle.
01:24Contrôle.
01:25Le deuxième C, c'est pour compulsif.
01:27C'est-à-dire que cet ami ne peut pas se passer du tout de ces genres de cannabis.
01:30Troisième C, c'est pour le mot anglais, craving.
01:33Craving, c'est une envie de crever, une envie à crever de le faire.
01:37C'est-à-dire, alors ça marche avec beaucoup d'autres addictions.
01:38On peut prendre le tabac par exemple, quelqu'un qui a passé 5 heures dans un avion.
01:42Quand il sort de l'avion, qu'est-ce qu'il va se passer ?
01:44Il va courir à l'extérieur, se jeter sur cette cigarette parce qu'il n'en peut plus.
01:48C'est ça, le craving.
01:49Le quatrième C, c'est pour chronique.
01:52Dans le sens, c'est un problème de consommation qui est régulier, qui revient.
01:55C'est quelqu'un qui va, par exemple, dans notre exemple,
01:57fumer du cannabis tous les week-ends, tous les jours, tous les soirs.
02:00Et puis, le dernier C, c'est pour conséquence.
02:02C'est-à-dire que cette consommation de cette substance,
02:05elle a des conséquences, soit dans la vie personnelle,
02:07dans la vie professionnelle, dans la vie sociale.
02:10– Bon, Anthony ?
02:11– Quand on a identifié quelqu'un qui, par exemple,
02:13prend ce genre de substance, etc., comment on peut l'aider ?
02:16Parce qu'il faut que la personne ait conscience aussi qu'elle a un problème.
02:19– Oui, et puis, ce n'est pas évident de dire à quelqu'un
02:21que tu as un problème avec l'alcool, la drogue, etc.
02:24Ça peut même être extrêmement délicat.
02:27Donc, si vous ne le sentez pas, que vous avez envie d'intervenir,
02:30mais que vous ne trouvez pas les mots,
02:31que vous avez peur de braquer la personne en face de vous, votre proche,
02:34il ne faut pas hésiter à préparer cette première discussion
02:38avec un professionnel de l'addiction.
02:39On peut notamment se faire aider gratuitement sur des dispositifs
02:43comme Drogue Info Service ou même Alcool Info Service.
02:47D'ailleurs, ce dernier, Alcool Info Service,
02:49vient de faire peau neuve il y a quelques jours.
02:50Dessus, il y a des tas d'infos actualisées sur l'addiction à l'alcool.
02:54Là, pour le coup, il y a des forums, il y a des chats
02:56qui sont animés par des addictologues, par des professionnels de l'addiction.
02:59Et puis, vous trouverez aussi un annuaire sur ces sites,
03:02un annuaire qui vous donne les structures spécialisées,
03:04les médecins les plus proches de chez vous,
03:05qui vous permettront d'aider et donc de servir à votre proche
03:08qui a un problème d'addiction.
03:08– Oui, parce que quand même, dans ce genre de situation terrible,
03:11on peut se laisser aller à l'envie de faire la morale,
03:15en disant, oui, c'est pas bien, je ne sais pas,
03:16le genre d'argument qu'on emploie,
03:18je ne suis pas sûr que ce soit ce qu'il y a de mieux à faire,
03:20faire la morale à celui qui souffre.
03:22– Non, effectivement, cette première discussion,
03:24quand vous allez la voir avec votre proche qui a un problème d'addiction,
03:27surtout, il faut toujours garder vraiment un ton positif, un ton respectueux.
03:31Il faut éviter de le faire se sentir coupable, honteux.
03:33Vous savez, en général, les gens qui ont des problèmes d'addiction,
03:36ils n'ont pas besoin de vous pour ressentir ça.
03:38Et puis, il faut aussi éviter les ultimatums.
03:41On a tendance à faire ça.
03:42Si tu n'arrêtes pas, par exemple, quand il s'agit d'un époux ou d'une épouse,
03:44si tu n'arrêtes pas de consommer de l'alcool, je te quitte, c'est un ultimatum.
03:47Mais ça, ça donne rarement de bons résultats.
03:49À l'inverse, ce qui est conseillé de faire,
03:51c'est dans la façon de dialoguer avec la personne, d'utiliser le « je ».
03:53C'est-à-dire de ne pas dire, tu fais ci, tu ne fais pas ça,
03:56mais d'utiliser une autre forme de langage et de dire,
03:58je m'inquiète pour ta santé,
04:00j'ai remarqué que ces temps-ci, tu consommes de plus en plus d'alcool ou de drogue,
04:05et je m'inquiète pour toi, vous voyez.
04:07C'est vraiment partir de vos émotions, de votre ressenti
04:09et de ne pas culpabiliser la personne en face.
04:11– Bon, alors, une fois qu'on a fait ça, admettons qu'on suit votre conseil,
04:15mais la suite, ça dépend de la réaction du proche en question
04:18et qui, évidemment, est assez… elle est imprévisible,
04:21on ne sait pas s'il va comprendre ce qu'on veut lui dire.
04:24– C'est impossible de savoir comment la personne en face va réagir,
04:26et puis c'est vraiment… – On tente le coup.
04:28– Du cas par cas, il faut tenter le coup, quoi qu'il en soit.
04:30C'est vrai d'ailleurs que les experts de la dictologie le disent,
04:33dans cette première discussion d'un proche avec l'autre qui est malade,
04:35parce que c'est une maladie, elle se passe rarement bien,
04:38elle peut être même parfois, la réaction peut être violente,
04:40le proche qui est addict, il va nier, il va éventuellement même carrément dire
04:45« c'est n'importe quoi, tu sais très bien, je m'arrête quand je veux »
04:48ou essayer de se trouver des excuses,
04:49si en ce moment, je consomme plus d'alcool ou de drogue,
04:52c'est parce que je suis stressée, tu le sais, j'ai des problèmes au travail.
04:55Bon, peu importe, tout ça, ce n'est pas très grave,
04:56l'important, c'est d'ouvrir la discussion.
04:59Il faut aussi prendre le risque que la relation,
05:02elle se détériore en temps, quand on a mis les pieds dans le plat,
05:04mais ça aussi, ce n'est pas important, ce n'est pas le principal,
05:07le principal, c'est de lui avoir dit les choses,
05:09que la personne mette le temps, forcément, pour réfléchir,
05:11ce n'est pas grave, ça fera son chemin, en tout cas, qu'elle comprenne en face
05:14que si ce n'est pas aujourd'hui que vous avez cette discussion jusqu'au bout,
05:17vous pouvez l'avoir demain, après-demain, dans une semaine,
05:19vous êtes là pour lui, et donc, il ne faut pas hésiter,
05:22parce que derrière, la personne, il va falloir qu'elle se prenne en charge
05:24quand même elle-même, vous n'allez pas pouvoir tout faire.
05:26– Non, mais vous savez que dans ce genre de cas…
05:27– Il faut que la personne ait envie de se prendre ses rendez-vous,
05:29de se soigner, c'est très important.
05:30– Si vous lui dites, écoute, je vois que ça dérange, on en reparle là,
05:33et l'autre, il vous répond, ah non, sûrement pas, je ne veux pas en reparler ça,
05:36et puis, on revient…
05:37– Mais ça fait son chemin.
05:38– Non, mais attendez, je crois que vous voulez insister sur le fait
05:42qu'aider quelqu'un comme ça, qui sort d'une addiction, ce n'est pas simple,
05:45et on peut avoir soi-même, quand on essaye de le faire,
05:47besoin d'aide, parce qu'on n'est pas des médecins, on n'est pas des psys.
05:51– Mais complètement, vous savez, parce que sortir d'une addiction
05:53et surtout aider quelqu'un à sortir d'une addiction,
05:55ça se fait rarement d'un coup de baguette magique,
05:57il peut y avoir des hauts, des bas, des rechutes, des disputes,
06:00quand on accompagne cette personne, donc forcément,
06:02même quand on est accompagnant, aidant, il peut y avoir des moments de déception,
06:05des moments où on se dit, bon, c'est sans issue, il ne s'en sortira jamais,
06:08donc il ne faut pas hésiter à se confier justement
06:10auprès d'un professionnel de l'addiction qui va vous permettre d'y voir plus clair
06:13et de voir par où on peut essayer de passer,
06:14est-ce qu'il y a un autre chemin, une autre façon de s'y prendre ?
06:16Et puis, je vous le répète, je vous en ai parlé tout à l'heure,
06:18mais vraiment, même pour ça, vous pouvez vous faire soutenir
06:21par les dispositifs qui sont vraiment anonymes, gratuits,
06:24ça peut se faire par téléphone, Drogue Info Service,
06:26avec des écoutants qui sont disponibles de 8h du matin à 2h du matin,
06:29je vous donne le numéro pour Drogue Info Service, c'est le 0800 23 13 13,
06:34il y a aussi, donc, pour les problèmes qui sont liés à l'alcool,
06:36là, c'est un autre numéro, c'est le 980 980 930,
06:40et puis, il faut vraiment se rappeler qu'il y a des millions de personnes
06:43qui sont concernées par l'addiction,
06:44donc, qui dit millions de personnes concernées,
06:46dit millions de proches également concernés,
06:48donc, n'hésitez pas à vous confier quelque chose qui marche très bien,
06:51moi, j'ai souvent vu un reportage auprès de personnes
06:53qui accompagnent des gens qui sont dans l'addiction,
06:55utiliser des groupes de parole, y aller, ne pas oser franchir le pas,
06:59bien sûr, chaque histoire, c'est du cas par cas, chaque histoire est différente,
07:02mais parler avec des gens qui sont concernés par le même problème que vous,
07:05ça peut vraiment avoir un intérêt.
07:07– Oui, ça peut aider, merci Mélanie, merci bien.

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