• il y a 2 mois
Lundi 28 octobre 2024, HR MAKERS reçoit Alexia Delahousse (VP Legal & Public Affairs, Qonto) et Stéphanie Dubreuil (Directrice Juridique Droit des affaires, La Poste)

Category

🗞
News
Transcription
00:00Bonjour, merci d'être sur le plateau Hedge Farm Makers. Aujourd'hui une émission spéciale qui
00:17donne la parole à deux directrices juridiques pour recueillir leurs témoignages et leurs
00:22avis sur l'importance et l'utilisation de l'intelligence artificielle. Vous le savez,
00:28nous ne travaillons plus comme avant avec l'intelligence artificielle, mais comment
00:30les entreprises sécurisent-elles les données à la fois des collaborateurs et à la fois
00:35concernant l'entreprise ? On fait le point aujourd'hui avec Alexia Delahousse, directrice
00:41juridique chez Compto, bonjour Alexia, et Stéphanie Dubreuil, directrice juridique du
00:46pôle Droits des Affaires en Territoires et Légal Ops du groupe La Poste. Bonjour,
00:51merci beaucoup d'avoir accepté mon invitation. Je vous ai réunis sur ce plateau pour faire le
00:57point sur l'intelligence artificielle au sein de vos différentes structures, mais aussi pour
01:01avoir vraiment votre regard de directrice juridique et nous raconter aussi un petit
01:04peu comment est-ce que ça va un petit peu travailler vos fonctions juridiques et les
01:09premiers résultats que vous avez. En un premier temps, on peut peut-être faire un petit point
01:14sur un retour d'expérience là en octobre 2024. Stéphanie ? Oui, alors tout d'abord merci
01:23effectivement de nous avoir invité et surtout de nous permettre d'échanger ensemble parce que je
01:30trouve que c'est très intéressant de pouvoir partager avec des pairs, exactement, et en fait
01:37ce matin justement en arrivant, je me disais bon il y a quand même beaucoup de choses qui ont
01:43déjà été dites sur l'IA, ne serait-ce qu'au sommet du droit où nous étions récemment, mais là ce qui
01:51peut être particulièrement intéressant je pense c'est qu'on a deux sociétés qui sont très
01:56différentes et en fait je me disais effectivement avec l'histoire et la taille de La Poste, nous on
02:03est plutôt le grand chêne face à la jeune pousse. On rappelle justement nombre de collaborateurs La
02:10Poste ? Alors 250 000 et 140 juristes. Oui, 1600 collaborateurs et 20 juristes. Très bien, je vous laisse continuer.
02:19Aujourd'hui l'IA fait partie de nos vies à titre personnel comme à titre professionnel et en tout
02:27cas l'idée que j'en ai moi c'est qu'on peut pas faire comme si il n'y avait pas déjà de l'IA partout,
02:33donc à La Poste on a voulu prendre le virage le plus en amont possible parce qu'on sait que nous
02:44nous faire bouger ça peut être aussi un petit peu plus long et plus compliqué, donc ça fait
02:48déjà un an qu'on a un groupe de travail sur l'IA et on est très très curieux de ce qui se passe
02:55tout autour de nous. Un an qu'il y a un groupe de travail sur l'IA, de votre côté ? Alors je dirais
03:01la particularité chez Compto c'est qu'on est encore une petite structure donc assez agile, donc
03:06effectivement lorsqu'il y a des grandes transformations de ce type, la mise en place peut
03:12aller plus rapidement et en plus on est une société entièrement digitale, notre service de banque
03:18en ligne est un service entièrement digitalisé donc il y a une culture de la technologie qui est
03:24assez forte chez Compto et en plus de ça une partie importante de la population des collaborateurs sont
03:30des ingénieurs qui eux-mêmes sont évidemment très sensibilisés à ces sujets là et qui sont un moteur
03:36important dans la mise en place de l'IA, donc je dirais que la direction juridique d'une certaine
03:41manière a été amenée à se poser les questions de l'utilisation de l'IA assez vite et
03:48sans doute de façon encore plus rapide du fait qu'il y ait une vraie pulsion en interne sur les
03:56sujets technologiques et aujourd'hui du coup chez Compto on utilise l'IA à trois niveaux. Le premier
04:05niveau d'utilisation de l'IA c'est l'utilisation par chaque collaborateur à titre personnel dans
04:11ses propres tâches et chaque collaborateur peut décider d'utiliser des modèles de langage ou des
04:17outils d'IA pour aller plus vite dans ses tâches quotidiennes, rédaction d'email, traduction,
04:22rédaction de contrat et pour ça on fournit aux collaborateurs des outils et je pense qu'il y a
04:28une question plus tard sur les outils, on pourra y revenir, donc ça c'est le premier usage. Le
04:32deuxième usage c'est au niveau des process de l'entreprise, chaque fonction peut décider
04:38d'utiliser des outils d'IA ou de faire appel à des outils qui intègrent des modalités d'IA pour
04:47augmenter la productivité des process de l'entreprise, donc les RH par exemple revoient
04:54les CV en utilisant des outils d'IA, ça permet d'accélérer leur rythme de travail aujourd'hui
05:01et un gain de temps. Le troisième niveau d'utilisation c'est dans le produit, c'est-à-dire
05:06qu'on intègre au produit compto des fonctionnalités d'IA que les clients utilisent pour la gestion de
05:14leur finance par exemple, il peut y avoir des fonctionnalités d'IA prédictives qui les aident
05:19à avoir plus de prévisibilité dans leur finance, donc trois niveaux individuels au niveau des
05:26process et donc plutôt fonctionnels et ensuite au niveau du produit. Très bien, peut-être déjà
05:32Stéphanie, ce groupe de travail là qui depuis un an, les premières conclusions et puis on va en
05:39parler directement, comment est-ce que vous assurez la sécurisation des données, c'est aussi un peu
05:44votre métier de sécuriser ces données ? Alors les premières conclusions c'est que ça nous aide
05:52beaucoup effectivement, que l'utilisation de l'IA permet de soulager un petit peu la charge de
06:00travail des juristes, pour le moment on est dans un univers très sécurisé donc on utilise
06:06effectivement Copilot 365 qui est donc sur un cercle fermé qui protège nos données, on est
06:16aussi en utilisation d'outils de nos prestataires donc on passe notamment par Doctrine, par Predictis
06:26donc voilà on a pas mal testé des outils de prestataires, on a pas mal de POC, des Proof
06:34of Concept qui sont généralisés sur les SPIA et en fait on a la chance aussi, ce qui peut être
06:43parfois compliqué d'être dans un grand groupe pour effectivement tout sécuriser, permet aussi
06:50d'avoir des visions très différentes donc notre groupe de travail on l'a d'abord fait au sein des
06:56juristes de la maison mère mais on l'a étendu au groupe Caisse des dépôts donc ça nous permet
07:04vraiment d'avoir des visions différentes et ce qu'on constate c'est que effectivement même avec
07:10des données fermées, on peut quand même faire gagner un temps précieux sur les tâches qui
07:19sont des tâches répétitives sans grande valeur ajoutée et un temps qui est d'autant plus précieux
07:25qu'on nous demande de plus en plus, la réglementation est de plus en plus lourde, de plus en
07:31plus importante et qu'en fait on est obligé de se libérer du temps sur certains sujets pour pouvoir
07:38l'investir dans d'autres donc c'est vraiment une aide précieuse. Vous aussi je suppose qu'il y a
07:46ce côté aide précieuse, est-ce qu'il y a quand même une petite crainte sur la sécurisation des
07:49données ? En fait je trouve que ce qui est intéressant pour la fonction
07:55juridique en matière d'IA c'est qu'on est à la fois utilisateur et donc on voit très bien dans
08:00quelle mesure l'utilisation de l'IA va nous faire gagner du temps sur un certain nombre de tâches
08:04répétitives et en même temps on est censé être garant de la protection de l'entreprise par rapport
08:10aux risques qui sont inhérents à l'IA et ce qui est certain c'est que l'utilisation de l'IA amène
08:15des nouveaux risques, il ne peut pas y avoir une utilisation d'IA sans risque. Nous ce qu'on a
08:20essayé de faire assez vite c'est de définir quel était l'appétit du risque de la société, de
08:27compto par rapport à ces problématiques d'IA donc de façon très schématique on voit, si on
08:34dresse un graphique, soit on fait zéro utilisation de l'IA et donc il y a très très peu de bénéfices
08:40et très très peu de risques, soit on fait une utilisation de l'IA extensive et donc on envoie
08:46des bénéfices très rapidement pour toutes les directions qui peuvent aller beaucoup plus vite
08:51mais en même temps il y a des risques et donc on s'est évidemment positionnés quelque part au
08:54milieu et c'est une décision qui est collective et qui correspond à l'appétit au risque de compto
09:01par rapport à ces sujets d'IA et ensuite la direction juridique dans les décisions qu'elle
09:06va prendre elle va forcément s'inscrire dans ces consignes d'appétit au risque qui ont été définies
09:11par la société et donc on a cherché à protéger compto par rapport à certains risques mais pas
09:16toujours de façon maximaliste puisque par définition on avait défini un appétit au risque qui nous
09:21autorisait sur certains types de risques à en prendre un peu. Pour la question du traitement
09:27des données personnelles, on a, je vais prendre un exemple d'un outil qui est utilisé par notre
09:34service client qui utilise l'intelligence générative, l'intelligence artificielle
09:39générative pour répondre aux clients, la question s'était posée de savoir dans quelle mesure on peut
09:45déverser dans cet outil des informations, des conversations avec des clients qui sont des
09:53personnes physiques et donc on a tranché en n'interdisant pas totalement le fait de déverser
10:02ces données dans un outil, on a trié les données en fonction de données qui sont plus ou moins
10:08sensibles et du coup il y a des catégories de données qui ne peuvent jamais être déversées
10:13dans un outil, ce sont par exemple des données de santé ou des données qui sont liées à des
10:17informations de salaire par exemple concernant les salariés et des données qui peuvent être
10:21déversées y compris en masse dans des outils d'intelligence artificielle à condition que le
10:27contrat conclu avec l'outil soit suffisamment sécurisé du point de vue de la direction
10:32juridique et que lorsqu'il s'agit de masse de données, elles soient anonymisées si ce sont
10:37des données personnelles. Donc on a essayé de définir un certain nombre d'instructions qui
10:43permettent quand même d'utiliser l'IA et d'en retirer des bénéfices de productivité qui
10:47protègent d'un certain risque dans la limite de l'appétit au risque défini par l'entreprise.
10:52Oui, vous aussi vous avez cette suggestion de l'appétit au risque ?
10:56Alors nous on travaille beaucoup en transverse, on a notamment une direction DataIA avec qui on va
11:04travailler main dans la main pour justement voir ce qu'il est faisable, ce qu'on peut faire ou ce
11:09qu'on ne peut pas faire, on est la direction juridique depuis longtemps et plutôt dans des
11:17démarches innovantes mais effectivement dans un univers quand même sécurisé et pour le coup
11:25effectivement les données personnelles c'est un sujet très important pour nous et comme pour vous,
11:31même si effectivement là je parle hors secteur bancaire, on est vraiment sur la maison mère,
11:37mais c'est un sujet sur lequel on ne peut pas du tout transiger et puis on a un nombre de
11:44salariés aussi etc. Donc là aujourd'hui on est sur un minimum de risques et sur le fait
11:53effectivement de protéger au maximum les données et les tests qu'on fait restent très localisés
11:59sur des sujets qui ont été validés et effectivement on évite à tout prix de mettre nos données sur le
12:09cloud ou accessibles à l'extérieur. De toute manière c'est ce qu'on se disait tout à l'heure,
12:19c'est qu'il faut faire tout cela dans une démarche très consciente aussi de quelles données on met
12:28mais qu'est-ce qu'on attend aussi du traitement de ces données-là parce qu'il y a des hallucinations,
12:34parce qu'il y a quelquefois des passages qui sont passés à l'as. Je lisais un article de
12:45Xavier Niel il n'y a pas très longtemps qui disait qu'en fait ce qu'on a besoin aujourd'hui c'est
12:50d'apprendre à organiser les données et apprendre à apprendre et je pense que c'est vraiment ça,
12:56la question ce n'est pas qu'est-ce qu'on utilise, c'est comment on l'utilise. Donc
13:01effectivement que ce soit des personnes qui sont initiées, qui sont formées,
13:06qui du coup savent précisément ce qu'elles peuvent mettre comme données et qui soient
13:12suffisamment vigilantes pour ne pas prendre tout pour argent comptant et faire la part des choses.
13:17Justement, vous avez sans doute déjà des retours d'expérience sur quelques échecs peut-être avec
13:25certains outils d'intelligence artificielle ou en tout cas des limites qui peuvent être perçus
13:30sur certains outils. Alors bien évidemment ce n'est pas forcément l'outil mais au sein de vos
13:35organisations sur l'usage ça peut être très intéressant aussi d'avoir ce petit retour
13:38d'expérience sur ce qui n'a pas fonctionné. En fait ce qui est, c'est pas forcément des
13:45exemples de ce qui n'a pas fonctionné mais c'est en fait être conscient que en tout cas dans les
13:50fonctions juridiques aujourd'hui les outils d'intelligence artificielle ne vont pas complètement
13:56révolutionner la façon dont on travaille et qu'il va y avoir des gains de productivité,
14:01des gains dedans mais qui restent quand même à la marge et évidemment, mais c'est plutôt une bonne
14:06nouvelle, la pratique du métier nécessite de l'expérience, de la connaissance, un regard
14:14critique et que les outils d'IA aujourd'hui qui existent ne vont pas complètement remplacer notre
14:20travail. Si je prends un exemple qui est celui de la pratique contractuelle, évidemment les juristes
14:25travaillent beaucoup sur des contrats au cœur de notre métier. Aujourd'hui il n'y a pas
14:31véritablement d'outils qui vont permettre de rédiger un contrat sans qu'il y ait derrière
14:36un travail assez important de revue, de modification, même de rédaction supplémentaire pour que le
14:45contrat soit à un niveau acceptable. Donc on peut malgré tout utiliser un peu d'IA pour simplifier
14:53peut-être le premier jet de contrats ou peut-être pour revoir des contrats. Dans l'équipe on est en
15:00train de développer ce qu'on appelle un assistant personnel qui est basé sur des outils d'intelligence
15:08artificielle générative. Il y a une plateforme qui s'appelle Dust qui est un outil qui propose,
15:13en tout cas qui permet de faciliter la création d'assistants personnels dans lequel les équipes
15:19opérationnelles peuvent déverser des contrats qu'ils reçoivent de contrepartie et la revue par
15:28l'assistant personnel permet de générer un code couleur vert orange ou rouge selon le niveau de
15:35risque que l'assistant personnel identifie sur un certain nombre de clauses clés, des clauses
15:43RGPD, des clauses de propriété intellectuelle, des clauses de responsabilité et ensuite en fonction
15:49du code couleur, le canal de revue du contrat ne sera pas le même. Soit le contrat est vert
15:55parce qu'en fait le montant est faible, que ce n'est pas des contrats qui se renouvellent et que
16:02l'enjeu n'est pas très important et il pourra aller directement en signature et s'intégrer via notre
16:07outil de invoicing, de procurement. Soit c'est orange et ça va vers un canal de revue mais
16:16simplifié, soit c'est rouge et donc là c'est une personne plus senior qui sera impliquée avec
16:21l'opérationnel dans la revue. Donc aujourd'hui c'est quand même pas mal à l'état de test,
16:26évidemment que les gros contrats stratégiques qui nécessitent des mois de réduction, on n'est pas du
16:33tout dans cette logique là, mais tout ce qui est plus procurement un peu standard, en fait on
16:39utilise cet assistant là et du coup ça s'est venu limiter le nombre de contrats qui passent par une
16:46revue juridique, certains contrats sont directement traités par les opérationnels. Moi je dirais que
16:50de notre côté la limite on l'a vu sur des sujets très techniques, puisqu'en fait c'est vrai que
16:57nos recherches portent souvent sur l'application d'une nouvelle réglementation et en fait c'est
17:04là le plus souvent qu'on est en risque avec l'IA puisque l'IA ne va pas dire je ne sais pas mais
17:09va inventer une réponse et vraiment alors c'est là qu'on voit qu'en fait il faut toujours des
17:18spécialistes et des techniciens pour utiliser l'outil, pour avoir le recul suffisant lorsqu'on
17:24va chercher de l'information sur une nouvelle réglementation, est-ce qu'il y a eu de la
17:28jurisprudence, que dit la doctrine etc. d'être en capacité de se dire on me donne telle réponse,
17:35je vais aller vérifier avant de me baser dessus parce que potentiellement il n'y a juste pas de
17:42jurisprudence du tout, sauf dans la tête de l'intelligence artificielle. Donc ces cas dits à
17:48hallucination existent toujours et doivent être traqués assez finement. Oui oui tout à fait,
17:55je pense que c'est vraiment... En revanche effectivement hier on discutait dans le cadre
18:01des sommets du droit de la capacité de l'IA justement à donner un point de vue et le point
18:07de vue contraire et ça pour nous c'est très intéressant parce que finalement en tant que
18:13juriste et notamment dans la préparation de contentieux, avoir la contradiction c'est aussi
18:19ce qui nous permet d'avancer et de mieux creuser nos défenses donc là dessus effectivement on est
18:28un peu challengé par l'IA et c'est ça qui est vraiment intéressant. Oui c'est intéressant,
18:31ça pourrait être une qualité presque humaine pour le coup. Très bien, sur l'évolution des métiers de
18:39juristes, alors je pense que vous l'avez déjà plus ou moins dit, il n'y aura pas la disparition
18:47comme ça de jour au lendemain de ces métiers, mais toutefois est-ce qu'il y a une question au
18:51niveau de l'employabilité, comment est-ce que vous envisagez un petit peu l'avenir et aussi pour cette
18:57formation à l'IA qui va être constante, on sait que les IA c'est très très très rapide donc il
19:03faut se former en permanence, comment est-ce que vous en emparez ? Alors je dirais il y a deux
19:08sujets, il y a le sujet plutôt positif de la création de certains postes liés à l'IA, Stéphanie
19:15elle a dans son périmètre les légalopses, nous on a choisi de créer un poste un peu hybride parce
19:22qu'on est une petite structure donc en fait on n'a pas forcément besoin d'une légalopse à 100% du
19:25temps, mais de choisir une légalopse qui pour 50% de son temps est effectivement légalopse et pour
19:3250% de son temps juriste sur des problématiques de gestion de risque, intelligence artificielle et
19:37on pense qu'il y a pas mal de synergie puisque dans son métier de légalopse elle est amenée à
19:40évidemment identifier des cas d'usage pour la direction juridique d'utilisation d'IA et en même
19:46temps elle couvre les risques liés à l'IA mais elle les connaît mieux puisqu'elle les pratique dans
19:50son quotidien donc il y a la création de nouveaux postes qui peuvent être des postes hybrides et on
19:55peut faire preuve de plus ou moins de créativité là dessus et après il y a éventuellement l'aspect
20:00moins positif qui est celui de la disparition. Comme je disais nous aujourd'hui, comme je disais
20:07aux Stéphanie, l'IA ne va pas vraiment produire de produits finis et donc il y a une nécessité de
20:11travailler donc ça va permettre un gain de temps. Aujourd'hui on essaye, c'est un peu marketing,
20:16on essaye de dire qu'on doit, on essaye de faire gagner à tout le monde 30 minutes par jour grâce
20:22à l'utilisation de l'IA. Donc en gagnant 30 minutes par jour on ne fait pas encore disparaître
20:26des postes. Après donc aujourd'hui j'anticipe pas qu'il y ait des postes qui disparaissent dans
20:32mon équipe à cause de ça, c'est pas forcément le cas dans d'autres métiers. Aujourd'hui dans les
20:36métiers liés plus aux métiers data, des métiers tech, là on voit qu'il peut y avoir des vraies
20:41suppressions de postes et il en revient au RH de réussir à anticiper ça au maximum pour qu'il
20:46puisse y avoir de la mobilité interne. L'idée étant qu'effectivement tout le monde a le temps
20:51d'être formé puisque la révolution de l'IA elle prend du temps et qu'il ne faut pas se dire qu'on
20:56va être remplacé par l'IA mais qu'on va être remplacé par des gens potentiellement qui savent
21:00utiliser l'IA. Et donc il y a un vrai enjeu de formation et les directions RH sont censées
21:06s'en saisir, celles qui vont anticiper réussiront mieux j'imagine le virage. Oui tout à fait je
21:11pense que la question de formation est essentielle, il faut savoir pompter maintenant, ça c'est le
21:16nouveau mot qui est rentré dans le vocabulaire dont on ne peut plus se passer. Mais enfin tout
21:21comme Alexia, non seulement on ne voit pas de fonctions disparaître mais il y a même des
21:28besoins supplémentaires finalement qui sont créés effectivement. Il y a aussi le fait qu'en fait
21:34l'IA devient vraiment un soulagement dans un univers où on est de plus en plus chargé,
21:40où on attend de nous, la charge de travail augmente, l'attente de rapidité. En fait il y a
21:5020 ans vous envoyez un courrier, votre demande elle était envoyée par courrier, il fallait le
21:55temps de la recevoir puis répondre etc. Aujourd'hui on est dans l'instantanéité pour pouvoir suivre le
22:02rythme. On a besoin d'outils, on ne peut pas faire autrement donc ça va je pense être plus un petit
22:08bol d'air pour certains qui vont à nouveau pouvoir reprendre le rythme si je puis dire. Et puis juste
22:17moi j'ai assisté il y a quelque temps à une conférence qui était organisée par l'autorité
22:21de la concurrence et le Trésor, ça s'appelle les séminaires NAS et justement il y avait un
22:27économiste qui expliquait, enfin qui faisait un parallèle avec l'arrivée de l'électricité et
22:35puis qui dit en fait il y a le moment où la technique arrive mais après il y a tout ce qui va
22:41découler de cette technique et qui va générer de nouveaux métiers, de nouvelles activités etc. Et
22:48finalement là on est, on est à un tournant, on commence à voir, à avoir des idées de ce qui peut
22:55arriver mais je pense qu'on ne peut même pas encore imaginer tout ce qui, tout ce que ça
23:01va permettre et toutes les évolutions qui vont en découler donc moi je suis très optimiste.
23:08Vos conseils, les conseils que vous pourriez donner sur finalement ces premières années avec
23:15l'intelligence artificielle générative, si vous deviez donner des conseils ce seraient lesquels ?
23:21Alors je dirais c'est de s'y confronter et tester un certain nombre d'outils, ne pas s'arrêter au
23:31premier outil qu'on utilise puisqu'en fait ces outils évoluent et par ailleurs on peut avoir une
23:36appétence à en utiliser un autre plutôt qu'un autre. Vraiment se former, se poser la question
23:43de la pertinence ou de l'intelligence de l'usage qu'on en fait. Je pense qu'effectivement on dit
23:50souvent que du coup l'usage excessif de l'intelligence artificielle va impacter la formation des jeunes
23:56ou la connaissance des jeunes. Du coup moi je pense quand même qu'il y a des bons usages et des
24:01mauvais usages et que ceux qui en feront les bons usages en fait vont grandir et progresser dans
24:07leur carrière plus rapidement et un décalage va se créer entre ceux qui ne savent pas utiliser et
24:12ceux qui le savent l'utiliser mais aussi entre ceux qui l'utilisent bien et ceux qui l'utilisent moins
24:16bien et donc voilà. Moi je pense qu'effectivement enfin je suis tout à fait d'accord avec Alexia,
24:25il faut rester curieux. Enfin j'ai la chance en fait d'être dans une entreprise qui a été obligée
24:34de se réinventer depuis plusieurs années et qui est dans cette recherche d'être à l'écoute,
24:40d'essayer de... La poste il y a eu déjà une transformation digitale très importante et on
24:48est très ouvert sur tout ce qui arrive et en recherche de s'en imprégner pour pouvoir le
24:54transformer de la meilleure manière possible. Donc je trouve qu'échanger entre nous c'est
25:01essentiel parce qu'on apprend tous en marchant et que les expériences des uns et des autres
25:07nous enrichissent. Donc lire, écouter, échanger, rester humble mais en même temps avoir confiance
25:15dans le fait que l'être humain a quand même des ressources qu'une machine je pense n'a pas,
25:22ne serait-ce que de la sensibilité, une forme d'inventivité aussi et d'aller chercher des
25:29choses qui ne sont pas logiques. Donc en fait c'est ça la force qu'on a vis-à-vis d'une
25:34machine, c'est qu'on n'est pas toujours logique mais quelquefois ça peut aboutir à des choses
25:39aussi innovantes. Juste pour conclure, demain la prochaine étape chez La Poste, chez Conto,
25:53autour de l'intelligence artificielle, le next step et comme ça on pourra se revoir peut-être
26:00un an plus tard pour faire le bilan. Nous le next step c'est d'essayer de trouver de nouveaux cas
26:07d'usage. Aujourd'hui on en a deux trois avec la partie contractuelle et la partie gestion de
26:14projet. Essayer de trouver de nouveaux usages et être capable de mesurer le véritable gain.
26:20C'est vrai qu'on n'a pas eu le temps d'en parler mais il va y avoir aussi tout ce phénomène
26:25d'indicateur à mettre en place pour pouvoir mesurer un petit peu l'utilisation de l'IA.
26:32Au sein du groupe La Poste, Stéphanie ? Je dirais peut-être pouvoir développer un outil maison qui
26:41puisse nous permettre d'utiliser en toute tranquillité si je puis dire et puis pourquoi
26:48pas peut-être qu'il puisse devenir un jour référence française parce que voilà on a déjà
26:58la signature électronique, on a déjà l'identité numérique. Bon là je m'avance mais voilà le côté
27:08effectivement de pouvoir développer une solution qui soit plus sûre, qui rassure
27:16tout le monde et qui nous permette de l'utiliser en toute confiance. Merci beaucoup, ce sont des
27:24très beaux exemples en tout cas de façon d'allier l'humain et l'intelligence artificielle. On a bien
27:30compris ces phases de test and learn en permanence et cet alliage que vous arrivez à créer. Merci
27:39beaucoup. Alexia Delahousse, je rappelle, vous êtes directrice juridique chez Conto et Stéphanie Dubreuil,
27:44vous êtes directrice juridique du pôle droit des affaires en territoire et LegalOps du groupe La
27:49Poste. Merci beaucoup. Merci beaucoup. Merci à vous. On se retrouve tous les lundis sur
27:54Bismarck for Change et un replay bien évidemment sur Bismarck.fr. A très bientôt.

Recommandations