• il y a 7 mois

Chaque jour, découvrez la pépite du jour dans la France Bouge avec Elisabeth Assayag.
Retrouvez "La pépite" sur : http://www.europe1.fr/emissions/la-france-bouge-academie

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00:00 - Avec vous Thomas Montier-Leboucher, vous êtes le cofondateur de Vilti, vous avez 30 ans.
00:07 - Absolument.
00:08 - Et vous avez un parcours très business.
00:10 - Oui j'ai un parcours assez business. En fait j'avais fait des études justement de business
00:16 parce que j'avais envie d'apprendre et d'avoir ces outils.
00:18 - LSI à Londres ?
00:19 - Exactement.
00:20 - Très belle école.
00:21 - Mais j'avais toujours été animé en fait par la joaillerie, je savais que c'était ma passion.
00:24 - Ça a toujours été votre passion ? Pourquoi ? Il y a eu un truc ?
00:27 - Alors en fait quand j'étais très jeune je savais que je voulais travailler dans le savoir-faire,
00:31 la beauté, l'artisanat, le craftmanship mais ça aurait pu être à la fois la couture comme la
00:38 joaillerie, comme les spiritueux, enfin voilà la manière dont on fait quelque chose mais de la
00:42 meilleure de manière. Et très rapidement, donc j'ai terminé mes études et tout de suite j'ai
00:47 cherché un travail et je suis rentré chez Cartier en haute joaillerie et alors Cartier pour ceux qui
00:52 ne savent pas c'est vraiment, c'est la mecque de la haute joaillerie, c'est vraiment les plus forts,
00:56 ils ont des techniques extraordinaires, des pierres extraordinaires.
00:59 - Vous avez tout appris là-bas ?
01:00 - Ouais et j'étais au premier rang et là j'étais mais...
01:02 - Pourtant vous étiez dans le marketing donc c'est pas forcément,
01:04 vous n'êtes pas dans les ateliers à regarder attentivement le savoir-faire.
01:09 - Mais en fait justement chez Cartier ils avaient cette force de tout nous apprendre,
01:13 donc on avait quand même des cours malgré tout à côté de notre travail où ils nous apprenaient
01:18 sur les pierres, sur les pièces et puis en fait après naturellement moi j'ai plongé ma tête
01:22 dans des bouquins, dans les archives de la maison, tout de suite j'ai senti que j'étais vraiment à ma
01:26 place et tous les matins quand j'allais au travail je vibrais quoi, donc j'étais sur la bonne piste.
01:31 - Vous avez beaucoup voyagé Thomas Montiloboucher et c'est ce qui vous lie donc avec votre associé
01:36 Iris parce que c'est important, je parle d'Iris, elle n'est pas parmi nous ce soir mais vous êtes
01:40 un vrai duo, c'est pas un duo de convenance, c'est pas un duo d'opportunités, c'est un vrai duo,
01:46 c'est ce qui m'a marqué en regardant votre parcours. D'ailleurs Viltier c'est la contraction
01:51 de vos deux noms de famille. - Absolument, Villardière et Montier. En fait on est très
01:56 très fusionnel, c'est génial parce qu'aussi on est très complémentaire donc je l'ai brièvement
02:01 expliqué plus tôt mais on était amis d'enfance quand on avait dix ans, on s'est retrouvé quinze
02:05 ans plus tard dans nos carrières avec des carrières qui étaient quand même différentes
02:08 mais dans le même milieu. - C'est à dire vous, marketing, business et Iris. - C'est ça, Iris qui était
02:13 plutôt sur la côté création chez Marie-Hélène de Tayac et ensuite chez Stone Paris. - Donc des
02:19 belles marques Joaheri. Donc c'est ainsi que vous vous dites on va créer quelque chose,
02:24 on va faire quelque chose, c'est notre passion, on va chancer, vous travaillez, vous devez faire le
02:29 lancement de votre entreprise quelques jours avant le premier confinement. Donc un peu quelques
02:36 semaines après le premier, je crois que c'est mi-mars le premier confinement. Ce lancement n'a
02:42 pas lieu mais vous ne vous découragez pas parce que vous vous lancez quand même sur les réseaux
02:47 sociaux, vous vous dites je vais quand même créer une communauté même si on peut rien vendre, au moins
02:50 on va raconter qui on est. C'est comme ça que ça démarre. - Tout à fait. En fait c'est marrant
02:55 parce qu'on nous dit souvent vous avez été courageux mais en fait la réalité c'est qu'on n'avait pas le
02:59 choix. On était entrepreneur, on avait tout mis sur le tapis, on avait quitté nos travails
03:04 respectifs, on avait investi dans une première collection, dans un stock et arrive le confinement
03:09 donc c'est vrai qu'on a dû tout annuler et là on s'est dit bon qu'est ce qu'on fait ? Alors c'est
03:14 vrai qu'on avait peur au début, je sais pas si vous vous rappelez mais au tout début du
03:18 confinement il y avait quand même cette paranoïa, on ne savait pas ce que c'était que le Covid. - On était en état d'héberration et parano.
03:23 - Donc on se disait on va pas ouvrir un compte Instagram pour parler de joaillerie alors qu'il y a beaucoup de gens qui sont malades.
03:29 On s'est super coupables de ça. Donc on a quand même attendu un peu et puis au bout de quelques temps on s'est rendu
03:34 compte qu'on pouvait finalement avancer et donc on a ouvert notre compte Instagram. En effet on ne
03:40 vendait rien mais juste on a dévoilé nos premières créations et pour nous ça a été un tournant majeur
03:44 parce que c'est là où on a créé comme vous l'avez dit notre communauté qui aujourd'hui est notre plus
03:48 grande force. Vraiment on est très proche de nos clients et en fait ce qui s'est passé c'est
03:53 qu'ils nous ont tous envoyé des messages de courage en nous disant c'est magnifique,
03:59 bravo pour vos créations, quand la vie reprendra son cours j'ai hâte de pouvoir acheter une de vos
04:03 créations. Et nous on n'avait pas l'argent qui rentrait mais on se disait c'est bon, on
04:09 l'a fait, on a fait quelque chose de bien. Parce que finalement de dévoiler sa première collection
04:12 c'est... on a couché un peu notre premier enfant quoi. - Mais c'est vous qui avez dessiné avec Iris
04:17 les premiers bijoux, vous êtes même à la création, dans le design, dans le modèle ?
04:21 - Alors moi par exemple je ne sais pas dessiner mais en fait comme je suis animé par la passion
04:24 de la joaillerie, le moment de la création c'est le moment où on se retrouve avec Iris,
04:28 on va vraiment parler de ce qu'on a envie, de nos inspirations, de tout ce qu'on a vu récemment,
04:34 ça peut être des expositions, ça peut être des oeuvres d'art et c'est là où on fait les premières
04:38 intentions. Et Iris à ce moment là va faire les premiers croquis, ensuite on se repose ensemble
04:41 et on avance comme ça. - Viltier c'est quoi ? Parce que maintenant que vous avez raconté comment ça
04:47 s'est fait, maintenant on aimerait savoir ce qu'est Viltier. Vous allez pitcher aussi si vous êtes
04:51 prêt ? - Oui, j'ai combien de temps ? - Une minute. Allez on vous écoute, c'était à vous Thomas.
04:55 - Alors Viltier c'est une maison de joaillerie française qui a aujourd'hui quatre ans, qui a été
05:02 créée par vraiment deux passionnés de joaillerie, Iris de la Villardière et moi-même. En fait avant
05:09 tout, ce que je disais plus tôt, c'est vraiment une histoire de passion. En fait on n'est pas
05:13 arrivé sur le marché avec une idée de business particulière, on n'était pas là pour craquer un
05:18 marché, on était vraiment animé par la beauté de la joaillerie, on avait nos idées et en fait
05:23 on s'est rendu compte qu'il y avait pas mal de nouvelles maisons émergentes à l'étranger,
05:26 mais qu'en France on restait quand même très axé sur les maisons institutionnelles,
05:30 Cartier, Van Cleef, Boucheron, voilà qui revenaient souvent et qu'on admire énormément,
05:35 mais c'est vrai qu'on avait envie d'amener de la nouveauté et donc aujourd'hui on se considère
05:39 être le gardien d'un savoir-faire parce qu'on fait la joaillerie de la même manière que ces
05:45 grandes maisons mais on l'amène sur le marché avec une façon de faire un peu plus contemporaine,
05:49 un peu plus moderne, plus relax, voilà c'est ça qu'on avait envie vraiment de transmettre avec
05:53 Viltier, c'était de créer un luxe chaleureux, souriant, joyeux, parce que les deux sont pas
05:58 incompatibles. - Ça nous donne envie, merci de vous être prêt à cette exercice Thomas Montier
06:02 Le Boucher, je rappelle que vous êtes le co-fondateur de Viltier, vous en pensez quoi
06:05 autour de la table de la France Bouge ? Je me tourne vers la bande autour de la table ce soir.
06:09 Luc, le Sénécal, patron de Saint-James, c'est le coach de ce soir. - Effectivement c'est une
06:13 belle pépite, sans jeu de mots, ce que j'apprécie c'est aussi la mise en avant des métiers d'art,
06:19 bijouterie, joaillerie, je crois que vous avez vos propres ateliers ? - Non, c'est pas nos propres
06:24 ateliers, on a un atelier à Paris, un atelier à Lyon, en France, tout à fait, on produit 100%
06:29 en France. - Tout est fabriqué en France ? - 100% oui, on est vraiment, c'est notre volonté. - Ça c'est
06:33 partie de votre cahier des charges initiales ? - Oui, dès le début c'était ce qu'on voulait.
06:35 - Ce qui m'a aussi séduit, c'est un luxe engagé, puisque vous l'avez pas encore précisé,
06:42 mais vous fabriquez à partir d'or recyclé. - Tout à fait. - Et ça c'est bien, c'est nouveau,
06:47 voilà, ça va. Votre passion. Et puis ce qui m'a marqué, et on en discutera, c'est tout de suite
06:53 votre présence à l'international, puisque vous êtes présente aux Etats-Unis, Royaume-Uni, Corée
06:58 du Sud, Émirat, comment vous avez fait pour aller jusque là ? Parce que c'est pas facile au début.
07:04 - Alors c'est vrai, ça s'est fait de manière assez naturelle et organique, de toute façon,
07:09 j'ai l'impression que tout ce qui nous arrive, arrive à chaque fois de manière assez organique,
07:13 c'est vraiment important. Alors c'est vrai que, après mon passage chez Cartier, moi j'ai travaillé
07:18 pour un designer brésilien, qui s'appelle Fernando Jorge, qui fait de la haute joaillerie, absolument
07:23 somptueuse. Et nos marchés les plus importants étaient les Etats-Unis et le Moyen-Orient, et moi
07:28 j'étais responsable de son développement. Donc c'est vrai que, en partant en fait de chez Fernando
07:32 Jorge, moi j'avais tout un carnet d'adresses. - Vous avez tous les contacts déjà.
07:34 - Voilà, et donc je leur ai dit, je pars, je vais créer une marque de joaillerie en France,
07:38 je vous appelle quand on est prêt. Et c'est ce qui s'est passé, et tout de suite, et d'ailleurs
07:43 même avant notre lancement, on a fait une fashion week en mars 2020, on n'avait pas encore ouvert
07:48 là-bas, et on avait reçu les buyers de Net-à-Porter, qui étaient venus dans notre...
07:54 - Donc les acheteurs Net-à-Porter, plateforme de mode uniquement sur internet, qui rassemble toutes
08:01 les prestigieuses marques de mode, mais aussi de joaillerie. - Exactement, et ils ont vraiment aimé
08:06 l'histoire et les créations, et donc tout de suite, ils nous ont mis en ligne en fait, sur leur site,
08:13 pendant la pandémie. Donc ça nous a permis de naviguer en fait cette pandémie. - Moi je trouve
08:16 que c'est ça, Luc vous m'arrêtez, c'est ça d'être entrepreneur aujourd'hui, puisque déjà ils ont
08:23 eu, avec Iris, Thomas a eu l'audace de monter cette entreprise de joaillerie, parce qu'on les
08:27 voit, les traditionnels, les gros, les boucherons, les quartiers, ils sont là, il faut oser y aller,
08:33 et en plus de ça, pour vous frayer un chemin, vous êtes passé par des Net-à-Porter, par des
08:38 plateformes en ligne, qui ont réussi à vous donner une forme de notoriété aussi, et c'est comme un
08:44 tampon, c'est prescripteur. - J'allais y venir en fait, la notion du tampon, elle est très importante,
08:49 parce qu'aujourd'hui, quand on lance une maison de joaillerie, avec en plus de ça, peu de moyens,
08:54 parce qu'aujourd'hui, Viltier est 100% à nous, c'est que nous au Capital, du coup, on court après
09:00 quelque chose qui est la légitimité, parce qu'en fait, on vend des créations qui sont chères. - Pour
09:06 qu'on irait chez vous, et pas ailleurs, chez les autres. - Exactement, et donc il y a ce genre de
09:11 juge. - Il y a une forme de confiance innée. - Tout à fait, et en fait, Net-à-Porter, c'est comme un arbitre,
09:17 si vous voulez, et le fait d'être sur Net-à-Porter, c'est dire, ok, c'est validé, c'est de la bonne
09:22 qualité, c'est une belle création, et donc ça nous a permis de gagner un peu ces "green
09:28 flag", et petit à petit, notre distribution nous a vraiment fait grandir. - Luc ? - Oui, quelle est la
09:34 moyenne d'âge de vos consommateurs, de votre communauté ? - Alors, on est un peu comme Arthur
09:39 Sbartrand, on a une communauté qui est vraiment transgénérationnelle. C'est vrai qu'on a démarré,
09:43 nous, quand même, sur Instagram, donc du coup, on a une communauté qui est quand même plus jeune,
09:48 et nos créations ne sont pas données non plus, donc du coup, c'est plus entre 30 et 40 ans. - Oui,
09:54 justement. - Sur les prix, ça commence à 1000 euros ? - Oui, c'est ça, exactement, les prix
10:00 d'entrée sont à 1000 euros. - Et après, ça peut s'envoler avec plein de chiffres, si on veut. - Pour
10:04 revenir sur... j'ai suivi un petit peu vos réseaux sociaux, alors je suis d'accord avec vous,
10:08 vous avez une bonne communauté, par contre vous êtes assez irrégulier, des fois vous publiez,
10:14 des fois vous publiez pas pendant trois semaines... - Il faut être régulier, c'est un métier,
10:18 je sais de quoi je parle. - Et je pense que sur TikTok, il faut peut-être vous jouer un peu plus
10:24 sur les tendances, puisque il faut que vous ramenez votre communauté, par des événements,
10:30 à votre marque, à votre savoir-faire. Voilà, sur Instagram, pourquoi vous publiez pas, le saviez-vous,
10:36 qui met en avant l'actualité, les produits du storytelling, que vous ramenez dans votre monde
10:41 du bijou ? - Il y a autre chose qui vous démarque, Thomas Montier-Leboucher, vous êtes le cofondateur
10:47 de Viltier ce genre sur Europe 1, c'est votre univers. On n'est pas dans une... moi, de ce que
10:51 j'ai vu, on n'est pas dans une marque de "jouaillerie" classique, on propose des bijoux,
10:56 on a des égéries, voilà, des personnes qui... Non, il y a un univers, il y a des tableaux,
11:02 il y a des meubles, il y a des bougies, on a l'impression qu'on rentre chez quelqu'un quand
11:08 on voit vos réseaux. - Exactement, et ça c'était vraiment important, et c'était dans notre idée de
11:13 départ, et c'était aussi notre constat de départ, en fait, c'est que très souvent dans la jouaillerie,
11:17 il y a un focus qui est 100% sur la création, sur l'objet, et je comprends parfaitement,
11:24 alors nous, il y a un focus évidemment sur la création, puisque on est là pour faire de très
11:28 belles créations, mais aussi à côté de ça, on voulait transmettre un univers, en fait. Viltiers,
11:34 c'est pas que la jouaillerie, c'est vraiment un art de vivre, c'est un lifestyle. Alors souvent,
11:39 l'exemple qu'on peut donner et qui va le plus vous parler, ça va être Ralph Lauren. Voilà,
11:45 Ralph Lauren, aujourd'hui c'est une marque de mode, mais je vous dis Ralph Lauren, là vous
11:48 fermez tous les yeux, vous avez quoi ? Vous avez un feu qui crépite, dans les Hamptons, un plaid,
11:52 un joueur de polo, voilà. - Et vous voulez vous rapprocher de ça. - Exactement, c'est vraiment
11:57 cette dimension lifestyle. - Julien Rousseau, vous êtes le patron d'Artus Bertrand, votre regard
12:01 sur cette start-up, donc qui a à peine quatre ans ? - Moi déjà, je suis très admiratif de la prise
12:06 de risque et de se lancer comme ça, de manière passionnée, sans être sûr de réussir, mais ça
12:11 fait partie des... vraiment bravo. Ensuite, moi j'ai été aussi impressionné par le niveau de gamme
12:15 sur lequel vous êtes parti, c'est-à-dire que partir avec... quand même vous faites des bijoux assez
12:20 chers, avec des grosses pierres, etc. et c'est encore plus difficile d'aller tout de suite dans
12:24 le haut de gamme. - Et de vendre ? - Je trouve ça plus compliqué en termes de coûts, en termes de
12:32 stock, en termes de savoir-faire. - Qu'est-ce qui fait qu'on va mettre 1500 euros dans un bijou
12:37 dont on ne connaît rien, finalement ? On ne connaît pas la marque, donc allez-y. - Tout à fait,
12:42 voilà c'était ça, et puis d'autant plus qu'on a, par exemple, le cours de l'or qui augmente
12:46 brutalement, donc il change aussi... donc moi je vois bien déjà les problématiques que ça nous
12:51 pose dans une entreprise déjà un peu plus grosse, donc j'imagine que pour vous ça va être également
12:56 compliqué, donc voilà, franchement c'est plutôt de l'admiration pour le parcours entrepreneur. - Merci,
13:01 merci beaucoup. C'est un joli regard de Julien Rousseau, patron d'Artus Bertrand, surtout que
13:07 Julien Rousseau, je rappelle un peu vous, vous êtes chez Artus Bertrand, mais vous avez démarré
13:12 chez Hermès, vous avez travaillé aussi chez Christophe, les bijoux, donc tout ça c'est votre
13:18 univers, vous baignez dedans depuis de nombreuses années. - Oui, alors moi je suis plus vieux que
13:23 Thomas, je ne vais pas vous dire exactement combien, mais par contre, non, j'ai toujours été là-dedans,
13:28 j'ai toujours été dans le bijou, effectivement, dans des grosses entreprises et dans des plus
13:32 petites, et moi je me sens bien dans les petites, je me sens bien dans les petites, on en parlait avec
13:35 lui tout à l'heure, parce que voilà, on fait à la fois de la créa, des services généraux, de l'export,
13:42 du juridique, on fait un petit peu de tout, et c'est ça qui me plaît, donc effectivement, moi je suis
13:46 rentré dans le bijou il y a 25 ans. - Et vous avez un oeil expert et aiguisé, ce qu'on vient de voir
13:51 avec vous, Julien Rousseau, patron d'Artus Bertrand. Si vous êtes parmi nous ce soir, Thomas Montier-Leboucher,
13:56 c'est aussi parce que vous avez des besoins, vous avez besoin, tout a été fait en auto-financement,
14:02 vous avez démarré avec une somme de départ, mais vous avez des besoins, vous avez besoin aussi de
14:08 vous développer, il faut vous lever des fonds. Luc, vous avez étudié la question, évidemment, comme à
14:13 chaque fois que vous venez dans la France Bouge. - Oui, alors je vais vous donner mon carnet d'adresse,
14:17 mais juste avant, je pensais sur pourquoi vous ne faites pas le paiement aussi, on le voit de
14:23 plus en plus sur internet. - En plusieurs fois, fractionnés ? Vous ne le faites pas encore ?
14:28 - Non, on ne le fait pas. - On ne le fait pas. - On ne le fait pas parce que c'est notre volonté, en fait, pour le
14:33 moment, on reste comme cela, évidemment. - Parce que les grandes marques de luxe le font. - Oui.
14:37 - Vous savez, c'est très dur de se positionner en tant qu'une maison de luxe, et justement,
14:48 c'est ce que vous avez dit, vous avez démarré tout de suite avec des créations très chères. En fait,
14:52 la manière dont je vois les choses, le positionnement d'une marque, c'est, voilà, vous avez la pyramide,
14:57 on ne la voit pas à la radio, mais il y a la pyramide. - Il faut la décrire. - Chaque action qu'on va faire,
15:04 les gens vont nous positionner sur cette pyramide. Aujourd'hui, on est une toute jeune maison,
15:08 c'est-à-dire que la moindre des actions fait bouger notre petit pion. - Donc, ce que vous voulez dire,
15:12 c'est que si vous proposez des paiements fractionnés, ça va faire baisser l'image. - Tout à fait. - J'ai
15:17 compris. - Tout à fait, et aujourd'hui, c'est compliqué de rester en haut de cette pyramide.
15:20 Et Hermès, par exemple, je donne souvent cet exemple-là, Hermès, ils peuvent faire des
15:23 bracelets en argent sur cordon à 250 euros. Ils resteront toujours, voilà, toujours en haut de la
15:29 pyramide parce qu'ils sont ancrés, enracinés. Nous, on n'a pas encore ces racines, on est en
15:33 train de les construire. Donc, chaque action qu'on mène nous positionne un peu. - Oui, mais il faut
15:37 aussi suivre les tendances. - Et les changements de conjuges d'habitude. - Sajam, on est une marque
15:43 premium et on va se mettre aux paiements échelonnés parce qu'investir dans un bijou, je pense que vous
15:50 avez quand même une clientèle un peu plus jeune, même si vous disiez, mais à 30 ans, investir 1000
15:56 euros pour votre fiancé, etc. Vous avez envie de le faire parce que vous savez que c'est un bijou,
16:00 c'est éternel, mais il faut tenir aussi compte du pouvoir d'achat et je pense que ça pourrait vous
16:07 aider. - Europe 1, la France bouge, 21h, 22h. - Elisabeth Assaillat. - Bien sûr qu'elle bouge,
16:14 cette France. On le voit chaque soir sur Europe 1 dans La France Bouge. C'est une émission au
16:18 service de l'entreprenariat avec des start-up, des pépites françaises, des dirigeants d'entreprise.
16:23 On le voit à chaque instant. On y découvre des patrons comme vous, Julien Rousseau, vous êtes
16:27 le directeur général d'Arthus Bertrand. Oui, ce soir, on parle bijoux, joaillerie parce que nous
16:31 sommes à quelques jours de la fête des mères, donc on a eu envie d'aller un peu plus loin dans
16:35 cet univers de la joaillerie. D'ailleurs, Clara Léger, le budget moyen des Français qui s'achètent
16:40 des bijoux, il est de combien ? - Selon un sondage Opinion Way, les Français dépensent en moyenne
16:44 164 euros par bijoux. 13% de la population quand même dépense entre 200 et 499 euros. - Ça,
16:50 ce sont les prix moyens. Mais peut-on considérer, Clara, un bijou comme un investissement ? On en
16:56 parlait avec Thomas Montilot-Boucher, cofondateur de Viltier, qui est la pépite de ce soir sur
17:01 Europe 1. Vous commencez des prix à 1000 euros, après ça peut s'envoler, comme chez Arthus
17:05 Bertrand, ça commence à 400, 500 euros, mais ça peut aussi s'envoler à plusieurs chiffres. Est-ce
17:09 que pour autant, c'est un investissement en bijoux ? - Oui, puisque ça dépend aussi de la matière
17:14 dans laquelle il est fait, notamment les bijoux en or, surtout s'ils sont en or massif et s'ils
17:17 viennent de maisons de haute joaillerie, avec le cours de l'or, ça évolue. Si le bijou est sorti
17:21 de pierres presseuses, il peut également prendre de la valeur. Il faut évidemment faire attention à
17:25 la qualité des pierres, des matériaux et à la certification qu'a son bijou. - Ce soir, Thomas
17:30 Montilot-Boucher, cofondateur de Viltier, vous avez des besoins, vous êtes la pépite de ce soir,
17:34 ça fait à peine quatre ans que vous existez, vous vous positionnez directement sur du haut de gamme,
17:39 sur du luxe. Heureusement, Luc Le Sénécal, le coach de La France Bouge, est là, il a étudié votre
17:45 entreprise et il est là pour ouvrir son carnet d'adresses. Europe 1, le réseau La France Bouge.
17:52 Luc Le Sénécal, on l'a vu, le vrai problème, la vraie interrogation aujourd'hui pour Thomas
18:00 Montilot-Boucher et son associé, vous êtes son cofondateur de Viltier, c'est aussi la trésorerie,
18:07 c'est ça en l'idée. - Oui, vous travaillez avec plusieurs banques je suppose, on vous aide un
18:11 petit peu, vous avez fait une levée de fonds ? - Non, on n'a pas fait de levée de fonds pour le
18:14 moment, on ne considère pas en faire une. Alors c'est vrai que c'est toujours, ça plane au-dessus
18:19 de nous parce qu'on y réfléchit et puis on pense toujours aux prochaines étapes, mais pour le moment
18:24 ce n'est pas notre volonté. Aujourd'hui, on travaille beaucoup avec les banques et notamment
18:28 la BPI, qui nous aide énormément, ils ont beaucoup de produits financiers et d'ailleurs, j'aimerais
18:33 les remercier ici à l'antenne parce que c'est vraiment vraiment d'une grande aide et on a
18:39 beaucoup de chance en France, les entrepreneurs ont beaucoup de chance d'être aidés par la BPI.
18:42 Donc je les remercie énormément. - Oui, et à l'intérieur de la BPI, il faut aussi des plans
18:48 pour vous de formation, pour vous accompagner, aussi bien sur le marché. - Absolument. - Et là,
18:54 il faut absolument vous inscrire, il y en a un dédié au métier d'art. - Vous les suivez ? - En fait,
18:57 justement, c'est marrant parce que je suis dans l'incubateur de la BPI, l'incubateur Mode et Luxe,
19:01 et je sais que vous y êtes aussi. - Oui, c'est ça, donc je voulais vous montrer. - En tant que
19:06 l'Institut pour les savoir-faire français en Luxe Sénégal. - En tant qu'Institut pour les savoir-faire
19:09 français, je voulais vous mettre en contact avec nous, mais vous l'êtes à l'intermédiaire de BPI.
19:13 Je voulais aussi vous mettre en relation avec l'Académie des métiers d'art, parce que vous
19:21 êtes passionné, je pense qu'on en avait un petit peu parlé, il y a aussi un problème de recrutement.
19:26 - Vous êtes combien aujourd'hui chez Viltier ? - Alors aujourd'hui, on est 7, et on s'est
19:35 retrouvé face à un problème de recrutement sur un projet qu'on a dû carrément annuler. On voulait
19:39 ouvrir notre propre unité de production, nous l'année dernière, et on a eu beaucoup de mal à
19:44 recruter, notamment un métier, qui est le métier de certisseur. Il y en a très peu en France,
19:49 c'est très complexe de les recruter. - Jean Rousseau, vous confirmez, vous êtes le patron d'Artus Bertrand sur Europe 1.
19:56 - Exactement le même problème, au point même que dans notre atelier de Sommure, on a monté une école,
20:01 et on recrute des gens qui viennent pas forcément... Alors il y a une école de bijouterie à Sommure, mais on recrute
20:07 des gens, soit des jeunes, soit des gens qui ont eu un autre parcours et qui ont envie de se lancer
20:10 dans ce métier. - Quels sont les qualités requises pour devenir certisseur ? - Alors certisseur,
20:16 je rentrerai pas exactement dans le détail. Nous, quand on recrute quelqu'un et qu'on le forme
20:22 du départ, il faut déjà qu'il y ait une certaine habilité manuelle, voilà, je crois que c'est ça. Et ensuite, c'est du
20:26 temps de formation, c'est long. Il y a des organismes, il y a des écoles... - Il y a des niveaux en fait, c'est comme
20:33 des ceintures noires, des ceintures jaunes, des ceintures blanches... - On en a plus en France. - Très peu.
20:37 - C'est tous ces métiers d'art qui disparaissent, donc il y a des CAP qui sont en train de se recréer,
20:45 donc allez voir l'académie des métiers d'art, et puis c'est bien, toutes ces formations en alternance,
20:50 si vous pouvez en prendre chez vous, et puis après les former pour vous aider, ça peut être bien.
20:57 - Ce qui est dur, en fait, c'est marrant, je rebondis sur ce que vous dites sur ces métiers qui
21:00 disparaissent. Alors en effet, il n'y en a pas beaucoup, mais il y a aussi une réalité, c'est que Clara le disait
21:05 tout à l'heure, en fait, la joaillerie est en pleine expansion, notamment des grands groupes tels que
21:10 LVMH, Richemont, etc. Eux ont des marques de joaillerie qui explosent, ils ont besoin de production et ils
21:16 avalent tous ces ateliers, ils les recrutent très cher. - Ils recrutent, mais ils mettent en place beaucoup d'écoles de formation aussi,
21:22 beaucoup de formations au sein de ces grands groupes. - Oui, mais souvent pour des arts qui
21:26 travaillent chez eux. Donc du coup, c'est complexe de rivaliser, nous les quelques fois, on a voulu
21:30 recruter des serviceurs, souvent ils ont fini par aller chez un LVMH, parce que nous, c'est vrai qu'on ne peut pas...
21:35 - On ne peut pas tout assurer, on a à peine 4 ans. - En termes de salaire... - Non, mais ça va rejoindre mon troisième conseil, parce que tout à l'heure, vous faites référence à ces
21:42 belles marques, ces belles maisons qui vous inspirent, mais il y a d'autres créateurs comme vous, et j'en cite un, parce que c'est une belle marque qui
21:48 vient de se créer, c'est K24, c'est une collection de bijoux non genré, il faut vous unir avec eux. Ils ont forcément des créations différentes,
21:56 c'est le designer, je crois que c'est Adrien Lucien Marchand, il vient de lancer K24, il a les mêmes problématiques que vous.
22:04 Donc vous vous inspirez des grandes maisons, mais il y a une nouvelle génération qui arrive dont vous faites partie, donc unissez-vous.
22:10 - Oui, vous avez raison. - Je pense que vous pouvez échanger et mettre vos moyens en commun.
22:15 - Surtout que la joaillerie, c'est un secteur qui est très solidaire, je veux dire, qui est très bienveillant entre les maisons.
22:22 - Je ne peux pas vous confirmer Julien Rousseau, c'est solidaire la joaillerie ? - Je n'ai pas connu autre chose, alors ce serait difficile de vous dire.
22:28 - Non, mais de ce que vous avez connu, vous pouvez confirmer. - D'abord, on est entre professionnels, entre gens sérieux, et oui, on aime le métier.
22:35 - En fait, il y a la passion qui vous relie à chaque moment. - Mais d'ailleurs, même pour les recrutements, effectivement, il y a une très forte demande,
22:41 donc c'est difficile de recruter des gens, mais je vois beaucoup de jeunes qui ont envie d'aller de plus en plus vers les métiers manuels,
22:46 qui ont envie d'avoir des métiers conduisances, qui ont envie d'avoir des métiers où ils créent quelque chose, et c'est quand même une bonne nouvelle.
22:52 Le seul problème, c'est que c'est toujours un petit timing en décalage, c'est-à-dire qu'on a des besoins tout de suite, les gens ne sont pas encore là,
22:56 et puis ensuite, voilà. - Il faut les former, donc il y a un décalage. - Et ça prend du temps.
22:59 - Et tout est autour du savoir-faire humain. Si on veut être compétitif, je le dis toujours, c'est le savoir-faire humain qui distingue la France.
23:06 - Là-dedans, pas d'intelligence artificielle, pour être certiceur. - Non, mais il peut y avoir quand même un petit peu de process, de mécanique.
23:14 Fabriquer en France, ça veut dire aussi être compétitif, ça veut dire aussi utiliser des outils modernes pour arriver à avoir un prix qui soit acceptable.
23:22 - Au service de l'être humain. - Oui, et puis c'est toujours une opération qui, à la fin, se termine sur un établi de toutes les manières.

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