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Chaque jour, découvrez la pépite du jour dans la France Bouge avec Elisabeth Assayag.
Retrouvez "La pépite" sur : http://www.europe1.fr/emissions/la-france-bouge-academie

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00:00Europe 1, la France bouge, la pépite.
00:03Alexandre, vous avez 36 ans et vous avez fondé à Nantes il y a 4 ans, Eteliot.
00:09Vous, vous avez fait des études d'ingénieur, vous avez toujours rêvé de construire des bateaux, donc ça n'a rien à voir avec les toilettes.
00:17Absolument pas.
00:18Mais vous en avez construit je crois, racontez-nous.
00:20C'est un peu la même chose finalement, fabriquer des toilettes et des bateaux, c'est un process industriel.
00:24En fait, il y a toujours un process industriel, il faut les dessiner, acheter des pièces, les assembler, les livrer, et puis il y a des clients après.
00:31Donc finalement, fabriquer des bateaux ou des toilettes, ça revient presque à la même chose.
00:35Vous êtes un passionné de sport de glisse, et ce n'est pas un détail pour comprendre l'histoire d'Eteliot,
00:42puisque quand on est passionné de sport de glisse, on se rend fréquemment sur les mêmes lieux, ce qu'on appelle les mêmes spots, pour aller faire son sport.
00:52Donc on garde sa voiture, toujours au même endroit, et on va toujours aux toilettes au même endroit, pour qu'on comprenne bien l'idée.
00:59Souvent, on ne va pas dans les toilettes, parce qu'on l'a bien entendu dans l'interview, on ouvre la porte et on la referme assez rapidement parce qu'on n'a pas envie d'utiliser, tout simplement.
01:06Parce que ça sent mauvais.
01:07J'ai vécu ça, oui.
01:08Donc souvent, on va chercher un lieu un peu plus sympa dans les arbres, et on part avec sa pelle, et quand ça fait 3-4 fois qu'on pioche finalement dans le même lieu où on avait été avant,
01:17on se dit que ce n'est quand même pas très propre ce que l'on fait.
01:19Donc là, vous vous dites qu'il y a peut-être quelque chose à faire.
01:21Exactement.
01:22Vous en parlez à celui qui va devenir votre associé, c'est votre pote de glisse, on peut dire ça comme ça.
01:26Exactement, c'est bien dit comme ça, oui.
01:28Et donc là, on est en Vendée.
01:31Alors pas du tout.
01:32Non, pas du tout.
01:33On est en 2015, au nord-est de l'Allemagne.
01:35Ah, pas du tout, on n'est pas encore en France là.
01:37En Baltique, tout à fait.
01:38En Baltique. Et comment vous arrivez en France, et qu'est-ce qui fait que vous vous dites, mais cette problématique de toilettes, je vais en faire un business.
01:46Il se passe quoi ?
01:48En fait, quand je vous dis avant que je rêvais de fabriquer des toilettes, je crois qu'il y avait quelque chose derrière.
01:52C'était aussi d'essayer de construire une entreprise.
01:54Il y avait ça, à mon avis, qui était très loin derrière.
01:56D'être entrepreneur.
01:57Exactement.
01:58Et en 2017, j'ai eu une proposition de venir travailler au Sape de Lonne, dans un chantier franco-allemand.
02:02Vu que je suis ingénieur franco-allemand, ça passait bien de matcher les deux choses.
02:07Et au bout de trois ans, je me suis dit qu'il fallait que j'arrive à essayer de développer quelque chose qui fasse encore plus de sens,
02:12que juste fabriquer des bateaux à voile.
02:14Du coup, j'ai rappelé mon associé allemand et je lui ai dit, est-ce que ça te tente ?
02:18On est en 2020, il y a le Covid qui vient d'arriver.
02:21Je crois qu'on va avoir beaucoup de temps devant nous pour essayer de se poser les bonnes questions.
02:24Mais vous arrivez tout de suite à l'univers des toilettes ?
02:28Oui, parce qu'en fait, l'idée, on l'a eue en Allemagne en 2015.
02:30Vous l'avez eue pendant vos escapades de glisse ?
02:33Tout à fait. Quand je travaillais en parallèle, on avait un atelier, on a sorti les planches de surf, les camions,
02:37et on a commencé à travailler sur la toilette du futur.
02:40Et en fait, il y a eu une proposition professionnelle intermédiaire qui a mis le projet en pause.
02:44Et en 2020, il est reparti.
02:46Vous avez dit à votre associé, on va le ressortir du tiroir, ce projet, et surtout, on va le monter.
02:51L'idée, c'est d'être créé des toilettes autonomes et durables.
02:55On va revenir avec vous, François Mounier, dans un instant sur cette notion de durabilité.
02:59Parce que quand on dit toilette, on dit papier toilette, on dit chasse d'eau, on pense à l'environnement.
03:03Donc, vous allez d'abord pitcher Eteliot, Alexandre Evra.
03:06On veut comprendre ce que sont ces toilettes. On les surnomme les toilettes magiques.
03:09Vous avez levé près d'un million et demi d'euros.
03:12Cette urine qui se transforme en brouillard, c'était très sérieux.
03:15Quand je disais ça tout à l'heure, Benjamin.
03:17Vous allez tout nous dire, Alexandre. Est-ce que vous êtes prêt pour le pitch d'une minute ?
03:20Tout à fait.
03:21Allez, c'est à vous.
03:22Bonjour, je m'appelle Alexandre Evra, je suis l'un des deux cofondateurs de la société Eteliot.
03:25Nous avons comme objectif d'assurer un accès aux toilettes pour tous
03:28et d'arrêter d'utiliser de l'eau pour la chasse d'eau.
03:31Elle représente quand même 20% de notre consommation quotidienne de l'eau potable.
03:35Notre stratégie est assez simple, c'est d'y aller étape par étape.
03:38On a débuté avec les véhicules de loisirs, des vannes, des fourgons et des camping-cars
03:42qui ont aujourd'hui un vrai problème d'autonomie.
03:44Notre solution, ce sont des toilettes autonomes et durables comme vous l'avez dit.
03:47Ce sont des toilettes sans eau, sans produits chimiques, sans raccordement, sans vidange, sans compostage.
03:54Le tout juste avec une faible source énergétique
03:58qui permet de faire fonctionner nos traitements par électrolyse.
04:01Ce premier produit que l'on a développé est un produit qui apporte aujourd'hui une autonomie
04:05à nos utilisateurs de véhicules de loisirs qui devaient vider leurs toilettes tous les deux à trois jours, un mois.
04:10Notre stratégie fonctionne assez bien parce qu'aujourd'hui, en dehors des véhicules de loisirs,
04:14on a commencé à équiper des grutiers, des guttières qui sont à 50 mètres au sol
04:18et qui aujourd'hui faisaient leur besoin dans un sac plastique ou dans une petite bouteille.
04:22Pour vous rappeler de nous, ce qui est important, c'est qu'on s'appelle Eteliot
04:25et qu'on veut simplement renverser le monde des toilettes comme c'est écrit dans le nom de la société.
04:29C'est ça, je me suis rendu compte. Eteliot, c'est la toilette à l'envers.
04:33Eteliot, c'est E-T-E-L-I-O-T, toilette à l'envers.
04:36Bravo pour votre pitch, c'était très clair et on comprend encore mieux ce que vous voulez nous dire, Alexandre Évrart.
04:43Pourquoi ça se transforme en brouillard, l'urine ?
04:46Vous avez apporté la petite machine, décrivez-nous.
04:50Déjà, on fonctionne avec un principe de séparation.
04:53Quand on s'assoit sur les WC, on a mis un entonnoir qui permet de séparer les urines des liquides.
04:59Le corps humain est très bien fait, donc quand on s'assoit sur des WC, on peut séparer les deux éléments.
05:03Les urines dissolides, il n'y a pas de liquide.
05:06Tout à fait, désolé.
05:07Du coup, ça va nous permettre de récupérer les urines dans un réservoir.
05:11Et notre premier boîtier, avec un principe de sonde, il va venir pomper l'urine
05:16pour la ramener à l'intérieur de notre boîtier.
05:18À l'intérieur de notre boîtier, on va faire un traitement par électrolyse
05:21qui permet finalement de désinfecter les urines, enlever les bactéries,
05:25transformer l'ammoniaque en ammonium pour qu'elle soit plus nocive pour l'environnement.
05:29Tout ça, l'entonnoir le fait ?
05:31La machine le fait, tout à fait.
05:33C'est vous qui avez inventé la machine ?
05:35Tout à fait, avec mon associé.
05:37Et du coup, à partir du moment où l'urine est plus nocive pour l'environnement,
05:41parce qu'on l'a traité, on la rejette sous forme de brouillard à l'extérieur des WC.
05:46Dans le cas d'un van ou un fourgon, il faut s'imaginer un deuxième petit pot d'échappement
05:51qui a un petit brouillard qui s'évacue derrière.
05:54Ça sent plus ?
05:55Ça sent plus. Et tout l'intérêt finalement de ce système-là, je vous parlais avant
05:58qu'il n'y a pas d'eau, pas de produits chimiques, pas de raccordement, pas de stockage,
06:01il n'y a plus non plus de vidange en fait.
06:03Tout est fait par notre boîtier, donc vous allez aux toilettes, vous ne tirez même pas à la chasse d'eau,
06:07même si M. Griffon, la vôtre, elle est superbe,
06:09elle a une belle chasse d'eau, nous on n'a même plus de chasse d'eau
06:11et ça permet finalement de ne plus avoir aucune contrainte liée aux urines, dans un premier temps.
06:16Je trouve ça extraordinaire.
06:17Et si je suis derrière le fourgon et que je me prends le brouillard, c'est bon, il n'y a pas de danger ?
06:21Il n'y a pas de danger.
06:22C'est bon, on reste dans les nuages de Tchernobyl depuis 40 ans, ça va aller, je pense.
06:26Et puis il faut savoir que le nuage, vous allez même pas se prendre de l'urine.
06:31C'est extraordinaire Anne-Sophie.
06:33Anne-Sophie Bonnel, vous êtes la coach ce soir sur Europe.
06:35C'est vraiment une super belle innovation.
06:38En plus, ce qu'Alexandre ne dit pas, c'est que c'est une solution qu'il a brevetée.
06:43Ah bah oui, il vaut mieux, parce qu'il peut avoir des petits copieurs.
06:47Tout à fait.
06:48On l'a brevetée en France, en Allemagne et aux USA.
06:51Nos deux brevets, parce que là je parle d'un produit, mais on a un deuxième produit qui viendra par la suite.
06:54Le deuxième produit, c'est quoi ?
06:56C'est le produit qui permet de traiter les matières fécales, les matières solides.
06:59Et alors c'est quoi ? C'est toujours la même ?
07:01En fait, quand je parlais d'étape par étape avant pour attaquer le marché,
07:05avec les vannes, puis aujourd'hui dans le BTP avec les grues,
07:08on a fait la même chose pour le produit.
07:10Au lieu d'avoir un produit aujourd'hui qui permet de tout traiter,
07:12on s'est dit on va permettre de développer un premier produit
07:15qui nous permettra de développer ce deuxième produit.
07:18C'est la partie entrepreneuriale aussi.
07:20Et pour parler du produit, au moment où on fait le traitement par électrolyse
07:23pour nettoyer cette urine,
07:25on le fait avec un procédé qui s'appelle de l'électrolyse.
07:27Et cet électrolyseur nous permet de récupérer aussi un gaz qui s'appelle de l'hydrogène.
07:32En fait, on vient refaire de la revalorisation de ce qui en sort
07:35pour venir alimenter une petite chambre de combustion
07:37et qui va finalement brûler les matières fécales
07:40pour avoir plus que de la sonde.
07:43Comment vous avez mis en place tout ça ?
07:45C'est qu'avec votre associé ou vous êtes ensouré ?
07:47Ça me paraît tellement ingénieux.
07:50Sur la partie développement du produit,
07:52dans un premier temps, qu'avec mon associé.
07:54Maintenant, on est une équipe presque de cinq sur la partie technique
07:56qui permet aujourd'hui de développer.
07:58Mais initialement, on était tout seul sur le développement du produit.
08:01Et on s'est fait beaucoup aider sur la partie entrepreneuriale.
08:05Tout ce qui est autour du développement du produit.
08:07Tout est fabriqué où ? La boîte est fabriquée où ?
08:09Une grosse partie est fabriquée en France.
08:11On a encore quelques pièces dans la région nantaise.
08:13On est dans le reste de la France.
08:15On a encore malheureusement quelques pièces qui sont faites en Asie.
08:18Mais qui, dans un moyen terme, seront faites en France
08:23quand on changera de procédé de fabrication.
08:25François Mounier, vous êtes le président de Griffon.
08:27Quel regard portez-vous sur Eteliot ? C'est vachement bien.
08:29Je trouve que c'est fantastique.
08:31Toutes les initiatives qui peuvent permettre
08:34de faire bouger un peu les lignes
08:36et d'améliorer, de trouver des solutions
08:41pour justement consommer moins d'eau
08:43ou ne pas en consommer du tout.
08:44C'est hyper important.
08:45On a d'ailleurs travaillé sur un système de recyclage des eaux grises.
08:49Il y a un nouveau décret qui est paru
08:50qui permet de pouvoir réutiliser l'eau des douches par exemple
08:53ou des lavabos pour la réinjecter dans les réservoirs de toilettes.
08:56Donc évidemment, quand on peut ne pas utiliser d'eau du tout, c'est l'idéal.
08:59Et ce qui est certain, utiliser de l'eau potable,
09:02je pense que dans moins de 10 ou 15 ans,
09:04ce serait une hérésie d'utiliser de l'eau potable dans nos toilettes.
09:06C'est déjà aujourd'hui qu'on se demande.
09:08Pourquoi c'est une eau potable ?
09:10Pourquoi c'est une eau potable ?
09:11Alexandre Évrard, aujourd'hui, vous vendez à qui votre système ?
09:15Alors aujourd'hui, on vend à des particuliers.
09:17Mais via votre site internet ?
09:19Via des revendeurs ?
09:20Si il y a des salons.
09:21Il y a des revendeurs.
09:22Mais finalement, on vend aussi à des revendeurs aujourd'hui.
09:24Des sites spécialisés sur les fabricants de toilettes
09:27en France, en Allemagne, en Angleterre
09:29ou même en Espagne.
09:30Donc si je suis particulier et que je veux l'acheter,
09:32c'est pourquoi ?
09:33Pour l'installer à la maison ?
09:34C'est pour des camping-cars ?
09:35C'est pourquoi ?
09:36Alors aujourd'hui, soit vous avez un camping-car
09:37et vous pouvez l'installer vous-même
09:38ou on a aussi des clients aujourd'hui
09:40qui sont des intégrateurs ou des aménageurs
09:42de vannes et fourgons
09:43ou même des fabricants de camping-cars
09:44qui peuvent l'installer directement sur leur chaîne de fabrication.
09:47Et la petite boîte que vous avez apportée,
09:50on la place où ?
09:52On la place où ?
09:53Dehors ?
09:54On a une certaine flexibilité
09:55mais qui nous permet finalement
09:56de la placer à côté des toilettes
09:57pour pouvoir permettre le fonctionnement global.
10:00On a développé un produit qui est très petit
10:02donc qui permet de s'installer facilement
10:04soit en première monte
10:05soit en deuxième monte sur les véhicules.
10:07Il coûte combien ?
10:08950 euros.
10:09950 euros.
10:10La suite, c'est quoi pour vous ?
10:12C'est de le développer de quelle manière ?
10:14Alors déjà, c'est de continuer nos partenariats
10:16avec plutôt des industriels et des revendeurs.
10:18C'est ce que l'on est en train de faire aujourd'hui.
10:20De développer aussi sur d'autres marchés
10:22comme le BTP, le nautisme, le micro-habitat.
10:25Et en parallèle de tout ça,
10:27aujourd'hui, on est en train de développer
10:28le deuxième produit qui, on espère,
10:31va arriver sur le marché d'ici un an, un an et demi.
10:33On est dans une innovation des toilettes à la française.
10:38Enfin, des toilettes françaises, je dirais.
10:40À la française parce que je pensais aux toilettes japonaises.
10:43Il y a un essor considérable des toilettes japonaises
10:45qui arrivent en France.
10:46Effectivement, dans beaucoup de pays dont la France.
10:49Alors, on parle des WC qui sont équipés
10:51de technologies comme des jets d'eau.
10:53On n'est pas du tout dans l'environnement.
10:54Non, mais il y a également des chauffages de siège
10:57et des systèmes de ventilation pour un meilleur confort.
11:00Alors, mais il y a des toilettes qui coûtent un petit peu plus cher.
11:02C'est pas le même concept.
11:04C'est un enjeu aussi intéressant de ne pas utiliser de papier toilette
11:10qui est consommateur d'énormément d'eau à produire.
11:13Oui, pour les toilettes algaponaises, vous avez raison.
11:15C'est aussi un atout.
11:17Vous avez des besoins, Alexandre,
11:19puisque même si vous avez levé près d'un million et demi d'euros,
11:23auprès de qui ?
11:24Alors, auprès d'investisseurs plutôt Business Angels
11:27sur la région d'Antèges, avec Bambou et Abab.
11:29La BPI a beaucoup aidé aussi, ainsi que la région Pays-de-la-Loire.
11:33Formidable. Mais vous avez aujourd'hui des besoins financiers encore.
11:37Besoin de recruter, je crois.
11:38Tout à fait, parce que cette levée de fonds avait comme objectif
11:41de continuer à enrichir l'équipe.
11:43Donc, on a toujours besoin de pépites,
11:45de personnes qui puissent vraiment aujourd'hui nous aider.
11:48Mais sur quoi ? Quel profil vous avez besoin ?
11:50Alors aujourd'hui, on vient de recruter un commercial,
11:52mais on a toujours la recherche de nouveau.
11:54Et puis en engineering aussi,
11:56parce que nos produits, ils ont besoin d'être développés.
11:58Et puis, ils vont évoluer au fur et à mesure.
12:00Exactement.
12:01Pour répondre à toute cette question,
12:02nous avons Anne-Sophie Bonnel ce soir,
12:04qui est la coach de la France Bourge.
12:06Vous restez autour de la table.
12:07On va donc après, dans un instant, écouter les conseils de la coach.
12:10Et puis, on va prendre des nouvelles de Madame Pi.
12:12Madame Pi, c'est une entreprise
12:14dont la fondatrice a imaginé des toilettes publiques
12:16conçues spécifiquement pour les femmes.
12:19Là aussi, ça partait d'une expérience personnelle.
12:22Elle avait manqué le début d'un concert,
12:24la fondatrice, au Festival Rock en Seine,
12:26à cause de la file d'attente devant les toilettes
12:29qui était peu ragoûtant pour dames.
12:31Et donc, elle s'est dit, je vais inventer une solution.
12:33Une solution à ce problème.
12:35Ça s'appelle Madame Pi.
12:37Mais d'abord, on va écouter Madness Our House
12:39sur Europe française.
12:41Nous sommes avec la pépite de ce soir,
12:42avec Alexandre Evrard, CEO et cofondateur d'Eteliot.
12:45Eteliot, ça a bien plu à Benjamin.
12:47C'est ?
12:48C'est un boîtier qui transforme l'urine en brouillard.
12:51Oui, on va dire comme ça.
12:53Ce sont des toilettes autonomes et durables.
12:55Pour retenir Eteliot, ça veut dire toilettes à l'envers.
12:58C'est une technologie qui traite tout sur place,
13:00sans utiliser tous les produits qu'on connaît.
13:03Il n'y a pas d'eau, il n'y a pas de raccordement,
13:05il n'y a pas de produits chimiques, il n'y a pas de vidange,
13:07il n'y a pas de stockage et il n'y a pas de compostage.
13:09Il n'y a rien.
13:10C'est formidable.
13:11Et ça va peut-être être une petite révolution
13:13dans cet univers des toilettes.
13:14Comment on vous perçoit quand vous allez proposer
13:16votre solution, Alexandre Évrard, à des professionnels ?
13:19La plupart de nos professionnels qu'on va voir
13:22sont des personnes qui ont aujourd'hui une vraie contrainte,
13:24c'est de devoir vidanger ou nettoyer leurs toilettes eux-mêmes fréquemment.
13:27Pour les avions aussi, ça peut être pas mal ça ?
13:29Oui, on va peut-être rester encore sur la terre
13:31avant d'aller dans l'espace.
13:32Pourquoi ? C'est pour des raisons écologiques que vous me répondez ça ?
13:35Non, mais après au niveau réglementaire,
13:38dans les avions, ça va être assez costaud.
13:40Par contre, aujourd'hui, il y a plein de lieux.
13:42Dans le quotidien, je peux prendre un exemple,
13:44par exemple, les chauffeurs de poids lourd,
13:46on voit les bouteilles sur le bas-côté.
13:48Vous nous avez marqué tout à l'heure en nous parlant des grutiers.
13:51Moi, je ne savais pas que c'était dans des sacs.
13:54Ils ont des urinalbags, tout simplement.
13:56C'est un sac plastique avec une couche
13:58qui permet de faire leurs besoins.
14:00Et là, je ne parle que d'un besoin liquide,
14:02donc que uriner.
14:03C'est très compliqué.
14:04Donc ça, par exemple, votre solution,
14:06vous l'avez vendue à des entreprises pour les grutiers ?
14:09Aujourd'hui, on travaille avec Vinci.
14:11On est en phase de test aujourd'hui
14:13pour essayer de voir,
14:14parce que ça change complètement
14:15la façon de travailler du grutier,
14:17ou de la grutière,
14:18parce que c'est un métier qui se féminise
14:19et on veut un boîtier qui soit vraiment féministe aussi,
14:22qui permet donc, du coup, à cette personne
14:24de venir travailler dans des conditions de travail
14:26qui sont hygiéniques, sécuritaires et agréables.
14:28Parce que quand vous êtes à 50 mètres en haut du sol
14:31et que vous avez un besoin pressant,
14:33il faut savoir bien se retenir.
14:35Mais vous avez quand même des escaliers,
14:36plutôt des échelles à descendre,
14:37donc c'est un peu compliqué.
14:38Et quels sont les premiers retours avec Vinci ?
14:41C'est simple, on l'avait mis
14:42pendant quelques mois en test
14:43et au mois d'août, on l'avait enlevé
14:44pendant les vacances.
14:45Et quand le grutier est revenu de ses vacances,
14:47il a fait, moi je ne monte pas en haut de ma grue
14:49si je n'ai pas mon étéliote en haut.
14:50Extraordinaire !
14:51Comme quoi, ça va être la solution
14:53pour tous ces métiers
14:54qui ont une forte pénibilité,
14:56on peut le dire comme ça.
14:57Tout à fait, en fait,
14:58il y a toutes ces personnes aujourd'hui
14:59sur la partie du rap,
15:00c'est qu'on veut qu'il y ait aussi
15:01un enjeu sociétal aussi,
15:02donc c'est-à-dire que les personnes
15:03aujourd'hui qui n'ont pas accès
15:04ou même les personnes
15:05qui viennent, on en parlait,
15:06de nettoyer, du coup,
15:07il n'y a plus cette vidange à faire
15:08non plus sur place.
15:09Et cette solution,
15:10elle pourrait être vendue
15:11dans des pays où,
15:12je pense à l'Inde,
15:13à des pays où il n'y a pas forcément
15:15tous les toilettes dont parlait Benjamin.
15:17Est-ce que votre solution
15:18pourrait être adaptée là-bas ?
15:20Nous, on a développé l'étéliote
15:22pour ça.
15:23D'accord, à l'origine,
15:24c'est pour les endroits
15:25où il n'y a pas de toilettes.
15:26En fait, aujourd'hui,
15:27les vannes, les fourgons,
15:28c'est un moyen de réussir
15:29à développer une société,
15:30à vous faire connaître,
15:31à développer,
15:32à développer une industrie
15:33qui permette demain
15:34d'apporter des solutions
15:35à ces personnes-là.
15:36On rêverait,
15:37on connaît souvent la phrase
15:38un t-shirt acheté,
15:39un arbre planté.
15:40Moi, mon rêve,
15:41ce serait de se dire
15:42une toilette vendue en Europe,
15:43c'est une toilette offerte
15:44dans les pays
15:45qui ont des problèmes
15:46d'assainissement.
15:47C'est l'Inde et ?
15:48Il y en a beaucoup.
15:49On a l'Amérique du Sud,
15:50on a l'Afrique,
15:51et puis,
15:52on peut peut-être simplement
15:53rester en France
15:54et aller dans le sud
15:55de la France.
15:56Ils n'ont plus d'eau.
15:57A Perpignan, par exemple,
15:58nous, on a eu beaucoup d'eau
15:59pendant l'automne
16:00et ils n'ont pas d'eau,
16:01donc ils sont en sécheresse.
16:02Donc, eux, aujourd'hui,
16:03ils n'ont pas de chasse d'eau.
16:04Et vous avez des contacts
16:05avec des personnes là-bas ?
16:06Pas encore,
16:07mais peut-être que s'il y a
16:08des personnes qui nous écoutent,
16:09c'est un plaisir
16:10de venir nous contacter.
16:11Ils vont vous contacter.
16:12Vous avez des besoins,
16:13Alexandre Évrard,
16:14pour Être Éliott,
16:15vous avez besoin de recruter,
16:16vous avez besoin de vous développer.
16:17Même si vous avez déjà
16:18levé près d'un million et demi
16:19d'euros il y a quelques mois,
16:20il faut poursuivre.
16:21Et pour cela,
16:22nous avons une coach
16:24comme chaque soir
16:25dans La France Bouge.
16:26Ce soir, c'est Anne-Sophie Bonnel,
16:27la fondatrice d'Orsicard.
16:33Anne-Sophie,
16:34comment pouvons-nous aider
16:35ce soir Alexandre Évrard
16:37pour Être Éliott ?
16:38Alors, j'ai cru comprendre
16:39qu'Alexandre avait des besoins
16:42sur le volet commercial.
16:43Ce que je pourrais lui conseiller,
16:45c'est déjà dans son message
16:48de mettre en avant
16:49les économies réalisées
16:51pour ses utilisateurs.
16:52Que ce soit en économie d'eau
16:54ou en économie financière,
16:56les utilisateurs sont très friands
16:58des chiffres.
16:59C'est quelque chose
17:00qui marche bien.
17:01Donc voilà, c'est quelque chose
17:02qu'il pourrait mettre en avant.
17:03Et puis après,
17:04maintenant qu'il a fait,
17:05qu'il a prouvé,
17:06qu'il a fait une preuve de marché,
17:07qu'il a sa traction commerciale,
17:08c'est d'aller là où sont ses utilisateurs,
17:14d'aller chercher à cet endroit.
17:15Alors, ça peut être par le digital,
17:18en mettant en place
17:19des publicités ciblées.
17:21Par exemple, en ciblant
17:23ceux qui utilisent
17:24les camping-cars,
17:25les caravanes, etc.
17:27C'est le cas déjà ?
17:28On en fait un petit peu.
17:29Et puis de travailler aussi
17:31son référencement sur Internet.
17:34C'est vrai que j'ai eu du mal
17:35à trouver.
17:36Ce n'était pas évident.
17:38Pareil, j'ai fait une petite recherche
17:40en utilisant aussi des outils
17:42qui nous permettent de voir
17:43le classement des sites Internet.
17:45Et alors ?
17:46Il peut mieux faire.
17:47Je pense qu'en effet,
17:48on peut améliorer
17:49et on peut trouver
17:50d'autres clients
17:51qui recherchent autre chose.
17:52Par exemple,
17:53si on a un blog,
17:54faire des articles
17:55sur les camping-cars,
17:57ça va faire atterrir sur son site
17:59les personnes qui recherchent
18:00un camping-car
18:01et qui donc,
18:02de facto,
18:03pourraient être intéressées
18:04par la solution.
18:05Donc, peut-être plus développer
18:07cet écosystème autour
18:09de ce qui est nomades,
18:11camping-cars.
18:12Si ils visent le camping-car,
18:14mais ça peut s'appliquer aussi
18:15à toutes les cibles.
18:17Ça peut s'appliquer, par exemple,
18:18pour le camping,
18:19pour les scouts,
18:20pour tout cet univers-là.
18:23En fait, à partir du moment
18:24aujourd'hui où on a besoin
18:26de faire ses besoins,
18:27nous, on peut y adapter
18:28notre système
18:29avec juste un panneau solaire.
18:30Il y a peut-être une solution
18:31avec les scouts,
18:32parce qu'il y en a beaucoup
18:33en France.
18:34Et eux, ils construisent
18:35leurs propres toilettes.
18:36Donc, on sait qu'une fois
18:37qu'ils partent
18:38du terrain de camp,
18:39ils vont ramener
18:40leur tente,
18:41ils vont ramener
18:42les déchets plastiques,
18:43mais il y a un truc
18:44que c'est sûr
18:45qu'ils vont laisser sur place,
18:46c'est leur matière fécale.
18:47Donc, c'est une solution.
18:48Peut-être que vous pourriez
18:49aussi vous rapprocher
18:50pour vous faire connaître
18:51auprès de la Fédération
18:52française de scoutisme.
18:53Eh bien, avec plaisir.
18:54Bonne idée,
18:55c'est une très bonne idée.
18:56Anne-Sophie ?
18:57Oui, alors,
18:58et alors,
18:59ça c'était sur le volet
19:00particulier,
19:01mais aussi pour toucher
19:02les professionnels,
19:03vous pouvez tout simplement,
19:04mais vous avez déjà
19:05finalement commencé
19:06à le faire,
19:07démarcher,
19:08alors, les venteurs
19:09de toilettes bipo,
19:10parce que je comprends
19:11que votre solution
19:12ne fonctionne qu'avec
19:13les toilettes bipo
19:14pour l'instant, c'est ça ?
19:15Ça veut dire quoi, bipo ?
19:16Ben, Alexandre va sûrement
19:17dire que c'est
19:18des toilettes où on sépare...
19:19C'est le principe de séparation
19:20que je vous parlais
19:21de l'entonnoir,
19:22qui permet finalement
19:23de séparer les urines
19:24des matières fécales.
19:25Ok.
19:26Donc, voilà,
19:27en allant démarcher
19:28directement les vendeurs,
19:29que ce soit les vendeurs
19:30de toilettes bipo,
19:31les vendeurs de vents
19:32aménagés,
19:33de camping-car,
19:34ou alors même
19:35toutes les entreprises
19:36de tourisme durable,
19:37je pense notamment
19:38aux hôtels,
19:39aux campings,
19:40qui pourraient être
19:41potentiellement intéressés
19:42par cette solution.
19:43Et puis après,
19:44le fait d'avoir prochainement
19:45un nouveau produit
19:46qui arrive
19:47pour la matière fécale,
19:48je pense,
19:49va offrir un champ
19:50des possibilités
19:51qui sera beaucoup plus large
19:52et j'ai aucun doute
19:53sur la réussite
19:54de l'entreprise.
19:55Oui, moi aussi,
19:56je suis très convaincue.
19:57Vous vouliez ajouter
19:58peut-être François Mounier,
19:59vous êtes le président
20:00de Griffon,
20:01un petit conseil ?
20:02Non, en tout cas,
20:03je trouve ça vraiment génial.
20:04Je suis très fan
20:05des sujets,
20:06par exemple,
20:07quand tu parlais
20:08de tout ce qui est
20:09dans les camions,
20:10les camions routiers,
20:11c'est vrai qu'on a tous vu
20:12ces bouteilles,
20:13et c'est vrai
20:14qu'il y a un vrai sujet
20:16dès qu'il y a
20:17des problématiques
20:18d'évacuation de mobilité,
20:19de pouvoir apporter
20:20des solutions
20:21et c'est incroyable.

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