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Quand Françoise Saffer a disparu au cours d'une nuit de l'été 2013 dans une petite commune du Territoire de Belfort, les enquêteurs ont pensé au départ volontaire d'une femme désespérée, dépressive, malheureuse, affaiblie par une récente tentative de suicide. Son concubin, le chauffeur routier Eric Desnoue, la pleurait à chaudes larmes. Les investigations vont toutefois discrètement se poursuivre. Les gendarmes vont alors lever le voile sur les multiples visage du mari. Veuf éploré le jour, débridé et joyeux dès qu'il retrouve sa maîtresse. Ils vont s'interroger sur la mort brutale d'une première épouse et sur l'empoisonnement qui avait failli emporter Françoise quelques mois avant.
Retrouvez tous les jours en podcast le décryptage d'un faits divers, d'un crime ou d'une énigme judiciaire par Jean-Alphonse Richard, entouré de spécialistes, et de témoins d'affaires criminelles.
Regardez L'heure du Crime du 21 mars 2024 avec Jean-Alphonse Richard.

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Transcription
00:00 14h30, 15h30, l'heure du crime sur RTL.
00:05 Jean-Alphonse Richard.
00:06 Jusque là, on se disait, pourquoi pas un suicide ?
00:10 Pourquoi pas un départ volontaire ?
00:12 Là, il y a trop d'énigmes, trop d'interrogations.
00:15 C'est étrange.
00:17 Bonjour.
00:18 Quand Françoise Saffer a disparu au cours d'une nuit de l'été 2013
00:23 dans une petite commune du territoire de Belfort,
00:25 les enquêteurs ont pensé au départ volontaire d'une femme désespérée.
00:29 Dépressive, malheureuse, affaiblie par une récente tentative de suicide.
00:34 Son mari, le chauffeur routier Éric Denoux,
00:37 l'a pleurée à chaudes larmes jusqu'à ce que l'enquête révèle ses multiples visages.
00:42 Veuf et pleuré le jour, mais débridé et joyeux la nuit,
00:45 dès qu'il retrouve sa maîtresse cachée.
00:48 Son parcours est tout aussi intrigant.
00:50 Une première épouse morte brutalement,
00:52 et puis ce drôle d'empoisonnement qui a failli emporter Françoise
00:56 quelques mois avant qu'elle disparaisse.
00:58 À partir de ce moment-là, le chauffeur routier va quitter le costume de simple témoin
01:04 pour endosser celui du suspect numéro 1.
01:07 Le scénario d'un crime qui aurait pu être parfait va peu à peu se dessiner.
01:11 Mais que s'est-il passé derrière les murs de cette maison ?
01:14 L'époux a-t-il vraiment la carure d'un meurtrier ?
01:17 Et s'il n'en était pas à son coup d'essai ?
01:20 Question posée aujourd'hui à nos invités.
01:22 L'affaire Françoise Saffer, la mort au bas de l'escalier.
01:26 Notre mère avait découvert une photo de son mari en compagnie d'une femme inconnue.
01:32 Avec cette inscription, Sam et Sandra cherchent partenaire pour relation torride.
01:38 L'enquête aujourd'hui de l'heure du crime, la seule émission radio 100% fait d'hiver.
01:41 À tout de suite sur RTL.
01:55 Dans l'heure du crime aujourd'hui, l'affaire Françoise Saffer.
01:58 À l'été 2013, cette mère de famille, remariée en chauffeur routier,
02:02 disparaît brutalement de son domicile à un village du territoire de Belfort.
02:06 Le pire est envisagé car l'épouse avait depuis des mois des idées noires.
02:11 Vendredi 30 août 2013, 21h13, les gendarmes de Montreux-Château
02:17 se présentent au numéro 10 de la rue Haute à Bourogne,
02:21 un village entre Belfort et Montbéliard.
02:23 Éric Desnoux, 52 ans, vient de signaler la disparition de son épouse, Françoise, 56 ans.
02:29 Ils sont mariés depuis 5 ans.
02:31 Françoise travaille comme vendeuse dans une boulangerie du coin, lui, est chauffeur routier.
02:36 Il raconte avoir quitté la maison 2 jours auparavant, le 28 août, vers 6h15 du matin.
02:42 Ce matin-là justement, Françoise s'est levée pour préparer le café.
02:46 Ils ont pris leur petit déjeuner ensemble, puis il a pris la route.
02:49 Le soir même, il l'a eue au téléphone.
02:51 Mais quand il est rentré, ce vendredi, aux alentours de 17h30, Françoise n'était pas là.
02:56 La maison était fermée.
02:58 Le mari indique qu'elle n'est pas partie en voiture.
03:01 La voiture est restée dans le garage.
03:03 Elle a laissé toutes ses affaires, a seulement emporté son trousseau de clés
03:06 et son téléphone portable, lequel ne répond plus.
03:10 Éric Desnoux précise que Françoise a une santé précaire.
03:13 Elle est en arrêt maladie, longue durée,
03:16 à cause d'une intervention chirurgicale subie il y a quelques mois à l'hôpital de Belfort.
03:22 On avait dû lui enlever une partie de l'estomac.
03:24 Elle avait voulu se suicider en avalant des produits corrosifs du type eau de Javel
03:30 ou liquide pour déboucher les canalisations.
03:33 Les gendarmes lancent les premières recherches.
03:36 Le signalement de Françoise Saffer, silhouette mince, chevelure frisée rousse, yeux bleus, est diffusé.
03:42 Mais personne ne l'a croisée ou aperçu.
03:44 Les trois filles de la disparue, nées d'un précédent mariage, sont interrogées.
03:48 Céline indique que la dernière fois qu'elle a communiqué avec sa mère, c'était le 27 août.
03:53 Françoise lui a parlé d'un prochain repas familial. Elle allait bien.
03:57 La fille confirme toutefois que sa mère est dépressive et a déjà tenté de mettre fin à ses jours.
04:02 Interrogée sur le couple que forment sa mère et son beau-père, Céline indique que
04:08 le climat qui règne au sein de ce couple n'est pas vraiment au beau fixe.
04:12 Sa mère soupçonne Eric de la tromper.
04:15 Elle a découvert des photos de femmes dans ses affaires, dans le cabine du camion.
04:20 Elle s'est aperçue que son mari fréquente sur Internet un site d'annonce échangiste.
04:26 On le voit en photo avec une femme sous cette annonce.
04:29 Sam et Sandra cherchent partenaire pour relations polissones et torrides.
04:35 Sa mère a confié avoir trouvé dans le téléphone d'Eric le nom d'une certaine Sandra.
04:40 Elle serait sa maîtresse attitrée.
04:43 Mercredi 4 septembre, 5 jours après le signalement de la disparition, le mari est interrogé.
04:49 La maison de la rue Haute est perquisitionnée. 3 ordinateurs et 3 téléphones sont saisis.
04:54 Les gendarmes sont rapidement convaincus qu'Eric Denou leur cache des choses.
04:59 Il ne leur a pas dit qu'il était titulaire de 5 lignes de portable,
05:04 qu'il se dissimulait sous divers prénoms Sam Val Alain lors des conversations
05:09 ou encore qu'il entretenait une relation extra-conjugale avec une habitante de la région Sandra N.
05:15 Les frères de Françoise sont interrogés sur ce mari qui ne dit pas tout.
05:20 Marcel explique qu'Eric Denou aurait peu à peu entraîné sa soeur à rompre tout lien avec la famille.
05:27 Valério, lui, est beaucoup plus direct.
05:29 Il estime que le mari infidèle a tué sa femme et a fait disparaître le corps.
05:35 Une famille qui pointe du doigt Eric Denou, elle ne porte pas cet homme dans son cœur,
05:40 c'est le moins qu'on puisse dire, mais à ce stade, rien n'indique que le mari soit impliqué dans cette disparition.
05:45 Ces quelques mensonges, ces infidélités, après tout, ça ne peut pas faire forcément de lui un meurtrier.
05:52 La téléphonie et le retour des enquêteurs dans la maison de Bourogne vont tout changer.
05:56 On va en parler dans la suite de l'émission.
06:00 On parle tout de suite, là on va revenir aux premières heures de cette affaire.
06:05 Les questions vont se poser autour de Françoise Saffer.
06:08 Elle a 56 ans, elle a déjà été mariée et elle disparaît à un mauvais moment.
06:13 Bonjour Dimitri Ramelot.
06:15 Bonjour Jean-Alphonse.
06:16 Merci infiniment d'être avec nous aujourd'hui en direct dans l'heure du crime.
06:21 Vous êtes journaliste et vous êtes correspondant RTL dans la région Grand Est.
06:24 Vous connaissez parfaitement les faits divers que vous traitez très souvent dans cette région.
06:29 Vous connaissez bien cette histoire.
06:31 On peut dire que Françoise Saffer, elle disparaît, mais après tout, il n'y a rien d'anormal.
06:35 C'est une femme qui est en pleine souffrance.
06:37 On va dire qu'elle aurait voulu se suicider, c'est ça ?
06:40 Oui, c'est en tout cas l'idée de départ.
06:44 Elle est en pleine souffrance, elle a fait des tentatives de suicide.
06:48 Donc, elle a découvert que son mari ne lui serait pas extrêmement fidèle.
06:52 Donc, disparaître, pourquoi pas ? Se suicider, pourquoi pas ?
06:56 Mais quand même assez rapidement, les enquêteurs vont trouver des éléments
07:00 qui les font un petit peu douter de cette thèse.
07:03 Et donc, à partir de ce moment-là, ils vont creuser pour être sûrs de ne pas faire fausse route
07:07 et de ne pas laisser un coupable dans la nature qui aurait peut-être pu faire disparaître Françoise.
07:13 Bonjour, Maître Randall Schwerdorfer.
07:16 Bonjour, Monsieur Alphonse Richard.
07:17 Merci infiniment d'être avec nous aujourd'hui dans le studio de l'heure du crime.
07:20 Vous êtes avocat au barreau de Besançon.
07:22 Et dans cette histoire, vous êtes l'avocat de la famille de Françoise Saffer avec Maître Julien Robin.
07:28 Et puis, vous êtes auteur du livre.
07:30 Je le rappelle, "Itinéraire d'un avocat hors norme" qui a été publié aux éditions Hugo Doc.
07:35 On a parlé d'ailleurs de ce livre déjà sur RTL.
07:38 Alors, quel est ce couple ? Quelques mots, Françoise Saffer, Eric Denou.
07:43 Dimitri Ramelot vient de nous dire que les gendarmes vont avoir des doutes rapidement sur le mari.
07:48 Ça ne se passe pas bien dans ce couple ou tout est caché ?
07:52 C'est un couple assez récent en réalité.
07:57 Madame Saffer s'est mariée avec Monsieur Denouet, ce n'est pas son premier mariage.
08:01 Il n'y a pas une histoire très longue entre eux en réalité.
08:06 On sait qu'elle est très fidèle.
08:09 On sait qu'elle est très amoureuse de lui, très impliquée dans sa vie amoureuse.
08:14 Au point de s'isoler même et d'accepter l'isolement qu'il lui impose vis-à-vis de sa famille.
08:20 Par contre, on a très vite l'impression que les sentiments ne sont pas si réciproques que ça.
08:24 On sait qu'elle est très fidèle, mais par contre on se rend compte très vite que lui n'est pas du tout fidèle.
08:28 Elle en a parlé à ses filles, tout simplement. Là, ça revient aux oreilles des gendarmes.
08:32 Elle a fait des recherches, elle a trouvé effectivement des photos compromettantes.
08:35 Elle a trouvé des éléments qui lui permettent de savoir, d'être certaine que son mari a une double vie.
08:40 Elle ne sait pas qu'il en a peut-être une triple ou une quadruple.
08:44 Elle en parle à ses filles, naturellement.
08:46 Et ce n'est pas une femme suicidaire qui parle à ses filles.
08:48 C'est une femme amoureuse qui est profondément perturbée par ce qu'elle a découvert.
08:54 Et qui essaye de savoir tout ce qu'elle peut savoir sur cet homme pour qui elle nourrit des sentiments amoureux très forts.
09:02 Ça l'intrigue, cette histoire. On sent qu'elle fait beaucoup de recherches, sur Internet.
09:07 Elle fait énormément de recherches, notamment sur Internet.
09:09 Sur le téléphone, elle trouve dans les affaires de son mari des photos, et beaucoup de choses.
09:13 Et elle a toutes les preuves que son mari a non seulement une double vie, mais manifestement, a une sexualité qu'elle ne connaît pas.
09:19 Dimitri Ramelot, ce qui apparaît rapidement, c'est la présentation, on va le dire comme ça, dans Marie qui est volage, qui est libertin.
09:27 Oui, il est en couple avec Françoise, mais effectivement, elle trouve sur Internet des annonces sur des sites libertins, échangistes.
09:36 Des photos de lui avec une autre femme, dont elle va chercher à savoir qui c'est.
09:41 Et là, elle se rend compte que celui qu'elle connaît comme compagnon, comme homme, ne correspond pas du tout à ce qu'elle voit au quotidien depuis ces nombreuses années de mariage.
09:52 Et quelque part, elle est sidérée.
09:54 À ce moment-là, elle est en face de quelque chose qui est inimaginable, et qu'il faut intégrer, sur lequel il faut avancer, creuser.
10:02 Et c'est pour ça, comme le disait Maître Randals-Ferdorfer, que je salue au passage, qu'elle a cherché, et qu'elle a trouvé.
10:09 Oui, c'est ça, elle a trouvé. Alors là, il y a quelque chose de très intéressant, Maître Randals-Ferdorfer, c'est que les gendarmes, ils vont procéder de manière très intelligente, d'ailleurs, par cercle concentrique.
10:21 Ils ne vont pas aller tout de suite vers le mari, ils ne veulent pas l'effrayer, mais ils vont continuer à enquêter en profondeur sur lui.
10:28 Ils vont le laisser penser qu'ils sont dupes de ses déclarations.
10:33 Ils jouent les mariés pleurés.
10:36 Ils jouent pas mal, d'ailleurs.
10:38 Ils jouent très bien les mariés pleurés, et surtout, ils arrivent à convaincre, presque, ils le pensent, que le suicide est la seule issue possible.
10:48 Elle est partie d'ailleurs sans carte bancaire, avec une petite robe qui n'est même pas une vraie robe, et son trousseau de clé, erré quelque part, et se suicidé quelque part.
10:57 Et ça, il est persuadé que c'est passé, à tel point qu'il ne va prendre aucune précaution.
11:01 On va le mettre sous écoute téléphonique.
11:04 C'est phénoménal ce que vont découvrir les gendarmes sur sa vie.
11:09 On va étudier les comptes bancaires, et surtout aussi celui de Françoise.
11:14 Et qu'est-ce qu'on va découvrir, c'est qu'au moment où elle a disparu, son compte bancaire lui continue à fonctionner.
11:20 Et pas forcément chez eux, mais dans des restaurants.
11:23 Et lorsqu'on va faire des investigations pour retrouver qui a participé au repas dans tel restaurant, etc.,
11:31 on va se rendre compte que dans les activités libertines de M. Desnoué,
11:37 juste après la séparation de Françoise Saffert, il y a un petit repas sympathique en vue d'une soirée coquine, payée avec la carte bancaire de Françoise.
11:47 Les doutes commencent évidemment à s'accumuler.
11:50 Même si Dimitri Ramelot, encore une question quand même, même si on peut quand même s'interroger sur la disparition,
11:56 après tout, Françoise, elle a fait une tentative de suicide épouvantable.
12:00 Elle a été opérée de l'estomac, elle est encore souffrante, elle est sous médicaments, elle est chez elle, c'est terrifiant.
12:07 Donc on peut se dire, après tout, cette femme, elle est désespérée, elle est partie.
12:10 - Sur cette tentative de suicide... - Oui, allez-y.
12:13 - Randal Schwernerferrer. Et après vous, Dimitri ?
12:16 - Les filles de Mme Saffert ont toujours été claires. Elle a toujours dit qu'on l'avait empoisonnée.
12:21 Elle a affirmé à ses filles qu'elle n'avait jamais essayé de se suicider avec un quelconque produit comme du Destop ou de l'eau de Javel,
12:28 qu'on lui en avait mis dans son café, qu'elle s'était sentie mal immédiatement après,
12:33 et que jamais elle n'avait eu l'intention de se suicider de cette façon-là.
12:38 Et donc ça s'est totalement contesté par ses filles.
12:40 - Sauf que Dimitri Ramelot, là on va pas... Les filles ne vont pas la croire,
12:44 parce qu'elle avait déjà fait une autre tentative de suicide il y a bien des années, c'est ça ?
12:48 - Oui, c'est ça. Elles ne vont pas la croire et elles vont finalement un peu regretter à la fin.
12:53 Et ce qui est fort de la part des gendarmes, c'est qu'eux vont faire croire qu'ils croient à cette version,
12:59 parce que ça permet finalement à Eric Dénoué de se dire "bon ben voilà, on n'est pas sur moi, il croit à la version".
13:06 Et c'est peut-être pour ça aussi que finalement il lève les barrières, qu'il ne se protège de rien du tout,
13:12 que finalement il y va franchement avec ses dépenses de cartes bancaires,
13:17 il va aussi faire disparaître des sacs de pièces d'argent qui étaient à la maison. C'est incroyable !
13:22 - Voilà, et on va finir par l'accrocher le mari. Autant de mensonges, d'oublis, de coïncidences
13:26 qui vont inciter les gendarmes à redoubler encore et encore de curiosités.
13:31 L'affaire Françoise Saffer, la mort au bas de l'escalier, je lui ai donné un coup d'épaule,
13:35 elle a dévalé les marches, je me suis affolé, j'ai déposé le corps nu dans une forêt, c'était un accident.
13:41 L'enquête de l'heure du crime, on se retrouve dans un instant sur RTL.
13:46 14h30, 15h30, l'heure du crime sur RTL.
13:50 14h30, 15h30, l'heure du crime sur RTL.
13:56 Jean-Alphonse Richard.
13:58 - Heure du crime consacrée aujourd'hui à l'affaire Françoise Saffer, fin août 2013.
14:02 Cette femme remariée a disparu de son domicile dans la région de Belfort.
14:06 Recherche vaine, son mari a caché aux enquêteurs une liaison adultère et dissimulé certains téléphones portables.
14:12 Il est sous surveillance.
14:14 Les experts de la gendarmerie se plongent dans les données téléphoniques de Françoise Saffer et d'Eric Desnoués,
14:20 lequel disposait de cinq lignes de portable au moment de la disparition.
14:24 L'épouse a coupé son téléphone chez elle le 27 août au soir aux environs de 20h50.
14:32 Elle l'a rallumé le lendemain matin à 5h, heure à laquelle s'est levé son mari.
14:37 Les enquêteurs sont intrigués car Françoise ne coupe jamais son portable la nuit.
14:42 Les investigations démontrent que celui-ci n'est jamais éteint le soir.
14:46 Avant de disparaître, l'épouse a multiplié ses recherches sur la fameuse maîtresse de son mari, Sandra,
14:52 et sur des sites libertins, les bornages téléphoniques du mari et de l'épouse sont recoupés.
14:59 Surprise de taille, le 28 août, alors que Françoise était censée se trouver seule à son domicile,
15:06 son portable borne dans le Haut-Rhin, où Eric Desnoués roule avec son camion pour son travail,
15:12 Colmar, Vissambourg, Ribovillet, comme si l'épouse pouvait être dans la cabine.
15:18 Autre bizarrerie, Desnoués a vidé les comptes d'épargne de son épouse juste après la disparition,
15:24 argent viré sur son compte, un mois plus tard.
15:27 La fameuse maîtresse Sandra est venue s'installer dans la maison.
15:30 Lorsqu'il est en conversation avec les filles de Françoise, il semble abattu.
15:34 Quand il discute avec Sandra, il est particulièrement enjoué, notent les enquêteurs.
15:40 Jeudi 7 novembre 2013, les gendarmes sont de retour dans la maison de Beaurogne.
15:45 Les pièces sont passées au Bluestar, produit qui révèle les taches de sang.
15:49 On détecte des éclaboussures dans la chambre accouchée du couple, dans le couloir et sur les escaliers qui mènent au sous-sol.
15:55 Il y a sur ses marches une grande quantité de sang, des taches souvent essuyées, lessivées.
16:01 Le sang révèle l'ADN de Françoise Saffer et deux profils masculins.
16:06 Un inconnu, l'autre qui correspond au mari.
16:09 Une information judiciaire pour meurtre est ouverte par le procureur de Montbéliard.
16:13 Mardi 17 juin 2014, 10 mois après la disparition de Françoise Saffer,
16:19 Eric Desnoués et Sandra sont placés en garde à vue.
16:23 La maîtresse confirme la relation entretenue avec le mari et leur penchant pour les relations échangistes et libertines.
16:30 Elle raconte avoir été en contact deux ou trois reprises avec Françoise Saffer, laquelle l'a un jour injurié.
16:37 Sandra est rapidement mise hors de cause. Dans la disparition, elle est libérée.
16:41 Eric Desnoués se dit étranger à l'affaire. Il modifie ses déclarations et puis donne une nouvelle version.
16:47 Le 27 août 2013, il s'est disputé avec Françoise. Il lui a donné un coup d'épaule, un geste de mauvaise humeur.
16:54 Il n'avait pas vu que la porte qui ouvre sur l'escalier de la cave n'était pas verrouillée.
16:59 Françoise a dévalé les marches. Il a vu qu'elle saignait. Il est remonté fumer une cigarette.
17:04 Une demi-heure plus tard, il s'est aperçu qu'elle avait rampé sur le sol et qu'elle ne respirait plus. Il s'est affolé.
17:10 Il a enveloppé le corps dans des sacs plastiques. Il a passé la nuit à nettoyer le sous-sol.
17:15 Le 28 au matin, il a embarqué la dépouille, les balais et les serpillères dans son camion.
17:21 Il s'est débarrassé du matériel et de la victime le long de son trajet. Direction Strasbourg.
17:27 Eric Desnouëts qui va conduire les gendarmes jusqu'au corps. L'autopsie va-t-elle confirmer une possible chute accidentelle ?
17:34 On va voir ça dans la suite de l'heure du crime. Enquête qui va mener à s'intéresser à la mort de l'ancienne épouse,
17:42 la première épouse du routier. Et puis à la fameuse tentative de suicide de Françoise.
17:47 Mais ça, on va en parler dans le prochain chapitre.
17:50 Il faut saluer tout de suite le travail des experts de la gendarmerie.
17:54 Maître Randage Ferdorfer, vous êtes l'avocat de la famille de Françoise Saffert, avec Maître Julien Robin dans cette affaire.
18:00 Et vous êtes avec nous dans le studio de l'heure du crime. Je le dis, travail technique très important et qui a été très rapide, très bien fait.
18:07 Et puis il y a ce quadrillage téléphonique. On trouve que les deux téléphones bornent quasiment presque au même endroit.
18:13 On a l'impression que les deux personnes sont dans la même cabine, dans ce camion qui roule vers Strasbourg.
18:18 C'est assez hallucinant parce que Éric Desnoués a supposé qu'à ce moment-là, il ait fait disparaître sa femme et qu'il l'ait tuée.
18:26 Il n'a peur de rien, il se doute de rien, il est complètement inconscient.
18:30 Il n'est pas du tout éduqué à la chose criminelle. On s'en rend compte.
18:34 Tant pis pour lui.
18:35 Il fait énormément d'erreurs. Et les gendarmes, ça va être une enquête implacable.
18:40 La téléphonie, c'est implacable quand on se rend compte qu'effectivement, alors que Françoise a disparu,
18:45 son téléphone borne au même moment et en même temps que le téléphone d'Éric Desnoués, ça ne va pas.
18:52 Il y a un problème.
18:54 En totale contradiction avec sa version.
18:56 Ce qui est très parlant, c'est le Bluestar. J'ai encore les images dans la tête des révélations du Bluestar.
19:01 On y voit très clairement les traces de sang.
19:05 Quelques traces de sang dans la chambre. On peut imaginer qu'il s'est passé quelque chose de violent dans la chambre,
19:10 notamment avec une arme contendante. Et puis on y trouve ensuite des traces qui continuent le long de l'escalier,
19:16 qui longent la cuisine et qui vont jusqu'à l'escalier qui donne au sous-sol.
19:20 Par contre au sous-sol, c'est des traces beaucoup plus massives, même si le Bluestar ne donne pas de quantité.
19:25 On voit la circonférence des tâches.
19:29 Et on voit effectivement que soit on a traîné un corps, soit la personne a rampé jusqu'à un endroit.
19:37 Mais en tout cas, on voit qu'il s'est passé une scène en deux temps.
19:40 Quelque chose de très violent au pied de l'escalier, qui a continué sur à peu près 4 mètres pour ensuite disparaître.
19:48 - Alors ça c'est tout à fait impressionnant. On a essayé de lessiver tant bien que mal ces tâches, même si ça fonctionne.
19:54 Mais enfin le Bluestar, il est impitoyable pour ça.
19:56 Dimitri Ramelot, vous êtes notre correspondant RTL dans la région Grand Est.
20:00 Et avec nous aujourd'hui, dans l'heure du crime, on en parle à l'instant avec Maître Schwerdorfer.
20:05 Il y a tout ce sang qui a été nettoyé.
20:08 Alors les gendarmes ont découvert ce sang, mais pourtant ils vont continuer leur enquête.
20:12 Ils ont tout sous la main, ils peuvent aller l'interpeller cet homme.
20:16 Pourquoi ils continuent comme ça ?
20:18 - Oui c'est fou parce qu'il va y avoir sept mois.
20:22 - Mais oui c'est énorme !
20:23 - Après, c'est énorme !
20:25 En fait, ils sont dans une stratégie d'accumuler les preuves le plus possible,
20:29 pour qu'au moment où ils vont aller le cueillir et le placer en garde à vue,
20:33 s'ils donnent une réponse qui tient à peu près la route sur la première preuve,
20:38 bon la deuxième preuve, mais trois, cinq, dix, quinze preuves,
20:41 la téléphonie, la génétique, comme disait Maître Randall Schwerdorfer,
20:45 il y a un moment où ce n'est pas tenable.
20:47 Donc c'est pour mettre tous les atouts de leur côté que les gendarmes persistent,
20:52 accumulent les preuves, pour qu'au moment où, finalement,
20:56 ils ne puissent pas s'en sortir.
20:58 Et que ensuite ils soient déférés et que la procédure judiciaire suive son cours.
21:02 Mais c'est vraiment l'idée du mille-feuille,
21:04 pour que si les premières feuilles, ça ne marche pas,
21:07 à la fin du mille-feuille, il est éventuellement craqué avec des aveux,
21:10 ou en tout cas, ils ne puissent pas s'en sortir.
21:12 - Oui, effectivement.
21:13 Et souvent les gendarmes, d'ailleurs, ils procèdent de cette manière,
21:15 c'est une technique d'enquête qui est relativement récente,
21:18 mais qui fonctionne très bien, Maître Randall Schwerdorfer.
21:21 Donc il y a ces aveux, finalement, ils passent aux aveux.
21:24 - Il ne faut pas oublier qu'il n'y a pas de corps.
21:26 - Il n'y a pas de corps, mais ils passent aux aveux, c'est un accident.
21:28 C'est un accident.
21:30 Il n'en dit pas plus pour l'instant, c'est un accident.
21:32 Mais la scène qu'il décrit, je voudrais vous entendre là-dessus,
21:34 parce qu'il dit "je suis allé fumer une cigarette".
21:36 "Elle saignait, je suis allé fumer une cigarette".
21:38 - La présentation que vous donnez est tout à fait exacte,
21:40 et c'est vrai que c'est cette présentation,
21:42 cette accumulation de preuves,
21:44 qui va permettre d'acculer Eric Desnouët à un moment sur les aveux.
21:48 Pas spontané les aveux, hein.
21:50 Il va falloir vraiment lui dire "voilà tout ce qu'on a contre vous".
21:52 À un moment, c'est implacable.
21:55 Il est obligé de reconnaître qu'effectivement,
21:57 et notamment le booster, etc.,
21:59 c'est quelque chose de violent.
22:01 Et c'est là où il met en avant le fait que,
22:03 il y a eu un coup d'épaule malheureux,
22:05 sans faire exprès,
22:07 cette chute, et que Françoise,
22:09 qui ne pèse pas grand-chose à l'époque, je crois 42 kg,
22:11 - Oui, et puis elle est malade. - Oui, elle est malade, hein.
22:13 Attention, elle n'a plus d'estomac.
22:15 Ce serait fracasser le crâne en bas.
22:17 Et là, il sort cette explication
22:19 complètement ubuesque en disant
22:21 "quand j'ai vu ça pour me calmer, j'ai été fumer une cigarette,
22:23 j'ai attendu de voir si elle se relevait,
22:25 j'ai été fumer une cigarette".
22:27 On se dit "c'est pas possible,
22:29 cette pauvre femme qui a dévalé soi-disant l'escalier
22:31 selon sa version,
22:33 qui aurait laissé de telles traces de sang,
22:35 c'est-à-dire que ce serait fendu le crâne sur le sol,
22:37 il l'aurait laissé agonisante en allant fumer une cigarette".
22:39 - Et puis c'est ce que disait
22:41 Dimitri Ramellot, elle a rampé, cette femme.
22:43 Il y a des traces, vous le disiez aussi.
22:45 - On pense plutôt qu'elle a été traînée
22:47 jusqu'au coffre de la voiture,
22:49 et chargée dans la voiture, plutôt qu'avoir rampé.
22:51 On pense qu'elle était morte et qu'on lui a
22:53 fracassé le crâne en bas de l'escalier.
22:55 Avec un objet, en tapant sa tête
22:57 contre le sol, je sais pas.
22:59 Mais...
23:01 - Dimitri Ramellot, il faut le dire,
23:03 c'est souvent la version
23:05 donnée par les coupables
23:07 de féminicides.
23:09 L'accident, c'est un accident,
23:11 je l'ai poussé, je l'ai giflé, mais je ne savais pas
23:13 que ça allait la tuer. C'est toujours
23:15 ce qu'on entend. - Oui, mais pourquoi ?
23:17 Tout simplement parce que le meurtre par conjoint
23:19 est plus sévèrement puni,
23:21 et puis c'est inavouable
23:23 aux yeux de la société,
23:25 et c'est très probablement, pour certains,
23:27 inavouable pour soi-même,
23:29 après coup, de se dire
23:31 "J'ai tué ma femme, j'ai tué
23:33 ma compagne". Donc là, on est
23:35 à la fois dans une stratégie
23:37 de défense d'Éric Desnoués, mais aussi
23:39 une stratégie de protection, peut-être
23:41 vis-à-vis de soi-même, parce que c'est impensable
23:43 de se dire qu'on a fait ça.
23:45 - Le mari va conduire les gendarmes dans
23:47 une forêt où un squelette va apparaître.
23:49 L'affaire Françoise Safère,
23:51 la mort au bas de l'escalier.
23:53 Notre mère nous avait dit qu'elle n'avait pas
23:55 voulu se suicider, que son mari avait mis
23:57 quelque chose dans son café.
23:59 L'enquête de l'heure du crime, de quoi est morte
24:01 la première épouse, et la deuxième ?
24:03 A-t-elle vraiment voulu se suicider ?
24:05 C'est à suivre, dans un court instant,
24:07 sur RTL.
24:09 - L'heure du crime, Jean-Alphonse Richard,
24:11 jusqu'à 15h30, sur RTL.
24:13 - L'heure du crime, Jean-Alphonse Richard,
24:17 jusqu'à 15h30, sur RTL.
24:19 - On est face à deux affaires
24:21 qui se ressemblent presque
24:23 très pour très. On a une première épouse,
24:25 une première femme qui meurt
24:27 dans des conditions assez mystérieuses.
24:29 Et puis, une autre femme,
24:31 encore une fois, qui disparaît
24:33 du jour au lendemain, sans laisser aucune trace.
24:35 Et à chaque fois, qu'est-ce qui rassemble
24:37 ces deux femmes ? C'est Éric Desboux.
24:39 - Au programme, aujourd'hui, de l'heure du crime,
24:41 l'affaire Françoise Safère, une femme
24:43 qui disparaît brutalement à la fin du mois
24:45 d'août 2013, dix mois plus tard,
24:47 son mari infidèle avoue
24:49 avoir tué son épouse par accident,
24:51 jure-t-il. Les enquêteurs s'interrogent
24:53 alors sur la mort d'une première épouse.
24:55 Mercredi 18 juin 2014,
24:57 Éric Desnoués
24:59 conduit les gendarmes et le juge
25:01 d'instruction jusqu'à la vaste forêt
25:03 communale d'Ursseret, à quelques kilomètres
25:05 de Belfort. Après quelques minutes
25:07 de marche, le corps de Françoise Safère
25:09 est découvert sous deux grands arbres.
25:11 Mais il ne reste que des ossements
25:13 épares, des vertèbres, des côtes,
25:15 un crâne, des dents,
25:17 et une alliance en métal doré. Les animaux
25:19 sauvages, les intempéries,
25:21 ont quasiment fait disparaître le corps.
25:23 Un vibromasseur de couleur
25:25 bleue est découvert sous la dépouille.
25:27 Desnoués n'explique pas
25:29 cette découverte. Les enquêteurs
25:31 pensent que le mari voulait sans doute faire
25:33 croire au crime d'un sadique sexuel.
25:35 L'autopsie ne parvient pas
25:37 à déterminer les causes de la mort.
25:39 Les gendarmes se penchent sur le décès
25:41 de la première épouse du chauffeur routier
25:43 Chantal Motu, 41 ans,
25:45 morte le 3 décembre 2006
25:47 près d'Orléans, dans des conditions mystérieuses.
25:49 Éric Dénoué était là
25:51 quand elle a rendu son dernier souffle.
25:53 Il a ensuite quitté la région.
25:55 Les parents de Chantal ont toujours eu des doutes
25:57 sur cette mort. Ils affirment
25:59 qu'Éric était violent et l'a batté.
26:01 De leur côté, les filles de Françoise
26:03 Safère indiquent que leur mère,
26:05 après son empoisonnement et l'opération
26:07 à l'estomac, leur avait dit
26:09 qu'elle n'avait pas voulu se suicider.
26:11 Elle nous avait confié qu'Éric
26:13 avait mis quelque chose dans son café.
26:15 A l'époque, on ne l'a pas cru,
26:17 car elle avait déjà fait une tentative de suicide
26:19 quelques années auparavant, indiquent
26:21 les filles.
26:23 Et dans cette heure du crime, on rejoint tout de suite
26:25 l'un de nos invités, c'est Dimitri Ramelot,
26:27 journaliste correspondant à RTL dans la région
26:29 Grand Est. Dimitri, vous êtes avec nous depuis
26:31 le début de cette heure du crime. Vous connaissez bien
26:33 ce dossier. Autopsie impossible
26:35 parce que le corps est bien trop
26:37 abîmé. Et c'est dommage, parce qu'on aurait peut-être pu
26:39 savoir de quoi
26:41 est morte Françoise Saffert.
26:43 Oui, alors, pas d'autopsie
26:45 effectivement, mais quand même
26:47 un examen du corps
26:49 qui est dans un état, on va le dire, de putréfaction
26:51 avancée. Alors,
26:53 les médecins disent qu'il n'y a pas de traumatisme
26:55 visible au niveau de la région crânienne
26:57 où il y avait le cerveau.
26:59 Ce qui ne veut pas dire, Jean-Alphonse, qu'il n'y a pas eu de
27:01 choc ou de coup avant ou
27:03 après la mort. Pas possible également,
27:05 dix mois après, de déterminer
27:07 de quelle manière et dans quelle position
27:09 a été déposé ce corps à côté
27:11 d'un arbre.
27:13 Il manque la partie inférieure
27:15 du squelette. Vous l'avez dit, il y a eu
27:17 les intempéries, il y a eu les animaux.
27:19 Donc, finalement, les chances
27:21 de pouvoir avancer dans cette
27:23 enquête grâce à la découverte du corps
27:25 sont finalement assez minces, parce qu'on
27:27 n'a aucune certitude suite à l'examen
27:29 de ce cas. Bien sûr, et c'est
27:31 bien dommage, parce qu'une autopsie c'est toujours très précieux
27:33 en matière criminelle. M. Randall Schwerderfer,
27:35 vous êtes avec nous dans le studio de L'Heure
27:37 du crime, avocat dans cette affaire de la
27:39 famille de François Saffert avec M.
27:41 Julien Robin. Alors,
27:43 deux questions. La première, c'est
27:45 sur la première épouse, je dis bien la première épouse,
27:47 Chantal. Parce que ça, les
27:49 gendarmes, ils vont regarder cette histoire.
27:51 Elle est morte brutalement près d'Orléans.
27:53 Elle avait une quarantaine d'années.
27:55 On n'a jamais su de quoi elle est morte, cette femme.
27:57 - Cette jeune femme,
27:59 40 ans, c'est jeune,
28:01 n'était pas très bien, devait aller passer
28:03 des analyses de sang.
28:05 La veille de sa mort,
28:07 elle s'est sentie un petit peu mal
28:09 selon Eric Desnoués, elle s'est allongée
28:11 sur le canapé, et le lendemain matin,
28:13 manque de chance, elle était morte.
28:15 Aucune analyse de sang
28:17 ne sera jamais faite.
28:19 Surtout, le pire, c'est qu'aucun obstacle
28:21 de médecine légale ne va être posé par le
28:23 médecin de famille. Donc,
28:25 pas d'obstacle en médecine légale, pas d'autopsie,
28:27 pas d'analyse, enterrement,
28:29 et ça s'arrête là. C'est une mort
28:31 très très surprenante. Elle n'avait aucune pathologie
28:33 préexistante, aucun problème cardiaque,
28:35 par exemple, aucun problème de diabète
28:37 sévère, ou ce genre de choses.
28:39 On n'a pas pu s'empêcher, on ne peut pas
28:41 s'empêcher de penser, et notamment
28:43 quand on va découvrir les fameuses recherches internet
28:45 d'Eric Desnoués,
28:47 notamment sur le laurier rose et tous les produits
28:49 qui permettent, naturels, d'empoisonner,
28:51 substances toxiques mortelles,
28:53 on ne peut pas s'empêcher de penser
28:55 que quelque part, on se serait
28:57 débarrassé de cette femme,
28:59 et c'est à l'époque où il rencontre
29:01 sa nouvelle femme
29:03 que, bizarrement,
29:05 sa femme actuelle meurt.
29:07 - Donc il y a un concours de circonstances
29:09 qui est pour le moins troublant.
29:11 - Il y a l'idée qu'à chaque fois qu'une nouvelle femme rentre dans sa vie,
29:13 parce qu'il est très amoureux de Sandra,
29:15 il veut absolument lui faire prendre la place de Mme Saffert,
29:17 - Et il l'installe, d'ailleurs,
29:19 - Il l'installe, dans ses habits aussi.
29:21 Oui, très très vite.
29:23 Donc on a l'impression qu'à chaque fois qu'une nouvelle femme arrive
29:25 et que c'est la femme de sa vie, il faut que l'ex-femme
29:27 de sa vie disparaisse.
29:29 Il disparaisse de façon irrémédiable.
29:31 C'est très étonnant. En tout cas, on se pose la question.
29:33 On s'est posé la question.
29:35 - Un seul meurtre retenu
29:37 contre Éric Desnoués,
29:39 il va être jugé.
29:41 L'affaire François Saffert, la mort au bas de l'escalier,
29:43 l'a-t-il frappé de manière répétée ?
29:45 A-t-il utilisé un couteau, une arme à feu,
29:47 une hache ?
29:49 C'est un meurtre glauquissime.
29:51 L'Enquête, aujourd'hui, de l'Or du Crime. On se retrouve dans un instant
29:53 sur RTL.
29:55 - 14h30, 15h30,
29:57 l'Or du Crime sur RTL.
29:59 Jean-Alphonse Réchat.
30:01 - 14h30, 15h30,
30:03 l'Or du Crime sur RTL.
30:05 - Retour aujourd'hui dans l'Or du Crime
30:07 sur l'affaire François Saffert.
30:09 Une femme de 56 ans disparue du domicile
30:11 familial en 2013, près de Belfort.
30:13 Son mari a avoué
30:15 l'avoir tuée,
30:17 mais par accident. La famille,
30:19 les enquêteurs, doutent de cette explication.
30:21 Cinq ans plus tard, il est jugé.
30:23 Jeudi 26 avril
30:25 2018, Eric
30:27 Dénoué, 56 ans, blouson
30:29 beige, visage creusé et crâne
30:31 dégarni, comparaît devant la cour
30:33 d'assises de Hauts-de-Saône et du territoire
30:35 de Belfort à Vesoul. "C'est moi
30:37 qui ai donné la mort à ma femme, mais c'était
30:39 tout à fait involontaire", déclare-t-il d'une
30:41 voix monocorde. "Il se
30:43 dispute. Elle tombe, elle meurt.
30:45 Il est en panique, il se débarrasse
30:47 du corps", résume son avocat, Patrick
30:49 Usan. Les avocats de la famille de
30:51 Françoise Savfert, Maître Randalsch-Verdorfer
30:53 et Julien Robin contestent
30:55 ce scénario. Ils font remarquer
30:57 que le crâne de la victime a été retrouvé intact
30:59 alors qu'elle serait tombée sur la tête.
31:01 Les avocats estiment qu'il s'agit
31:03 bien d'un meurtre avec au moins deux
31:05 mobiles possibles. Primo, l'argent.
31:07 Les comptes de Françoise ont été pillés.
31:09 Les trois kilos de pièces en argent
31:11 et les bijoux ont disparu, dénonce
31:13 la Défense. Deuxième mobile,
31:15 la volonté du mari de se mettre au plus
31:17 vite en couple avec sa maîtresse et l'installer
31:19 chez lui.
31:21 L'avocat général réclame 25 ans de prison.
31:23 "J'aurais demandé la perpétuité si on avait
31:25 établi qu'il avait par le passé
31:27 empoisonné sa femme", dit le magistrat
31:29 qui ajoute. L'a-t-il frappé
31:31 de manière répétée ? A-t-il utilisé
31:33 un couteau, une arme à feu, une hache ?
31:35 Faute d'autopsie, cette question n'aura
31:37 jamais de réponse. C'est un meurtre
31:39 glauquissime.
31:41 27 avril, Eric Denouet
31:43 est condamné à 25 ans de réclusion
31:45 pour meurtre aggravé.
31:47 Et avec nous
31:49 dans cette heure du crime, Maître Randalschwerdorfer,
31:51 avocat de la famille de François Saffert
31:53 avec Maître Julien Robin, je viens de le dire.
31:55 Vous êtes donc à ce procès, évidemment.
31:57 Quel est l'accusé que vous découvrez
31:59 devant cette cour d'assises ?
32:01 Parce qu'il a multiplié, j'ai envie de dire,
32:03 entre guillemets, les bourdes lors de
32:05 cette expédition macabre.
32:07 Il a laissé plein de traces, il a parlé
32:09 au téléphone, il a installé sa maîtresse
32:11 chez lui. Là, il continue
32:13 à dire "non, ben finalement, je suis
32:15 pas tout à fait responsable,
32:17 c'est un accident". La thèse de l'accident,
32:19 toujours l'accident. Un physique particulier,
32:21 déjà Eric Denouet,
32:23 il a un vrai profil criminel,
32:25 c'est rare de voir un criminel aussi
32:27 de façon aussi
32:29 univoque, criminel. C'est assez
32:31 imprescriptible en réalité. C'est-à-dire ?
32:33 Ça se sent, sa façon d'être,
32:35 sa façon de bouger, de parler.
32:37 On sent quelqu'un d'extrêmement
32:39 sombre en réalité. Qui se défile.
32:41 Alors, qui se défile
32:43 aussi et qui pense
32:45 que tout va passer.
32:47 Et qui sous-estime
32:49 constamment tout le monde. Et qui s'imagine
32:51 que des versions, même
32:53 ridicules, peuvent passer parce qu'il le dit.
32:55 Et qu'on va le croire parce que...
32:57 Au plus c'est gros, ça peut passer.
32:59 Oui, parce que tout simplement,
33:01 il ne comprend même pas qu'on s'intéresse autant
33:03 à Françoise.
33:05 Il ne comprend pas non plus
33:07 qu'on n'accepte pas la thèse
33:09 du suicide.
33:11 Ou de l'intoxication.
33:13 Et puis, ensuite,
33:15 de l'accident. Voilà. Tellement, ça lui
33:17 paraît évident que ça doit passer.
33:19 Et qu'on doit l'accepter. Et qu'il ne voit pas le problème.
33:21 Mais je crois qu'en fait, Françoise n'est tellement
33:23 rien pour lui, Sandra est
33:25 tellement tout, qu'il se dit "on ne va quand même pas
33:27 m'embêter pour ça".
33:29 Il est vraiment ébroui par cette maîtresse.
33:31 Chaque fois qu'il change de vie, bon ben...
33:33 Il fait table rase du passé.
33:35 Oui, et encore au procès. Il est fou, amoureux
33:37 de cette femme. C'est incroyable.
33:39 Il l'a surinvesti, c'est impressionnant.
33:41 Laquelle va témoigner ?
33:43 Laquelle va témoigner ? En premier procès,
33:45 puisqu'on aura deux, plutôt de façon favorable,
33:47 au deuxième procès, ça va être
33:49 un petit peu différent, quand même.
33:51 Mais il est toujours complètement
33:53 fou d'amour pour cette
33:55 jeune femme. - Dimitri Ramelot,
33:57 vous êtes notre correspondant RTL dans la région
33:59 Grand Est, et vous connaissez
34:01 cette affaire. On est avec vous dans cette heure du crime.
34:03 L'avocat général,
34:05 je le cite, j'ai jamais entendu cette expression,
34:07 "un meurtre glauquissime".
34:09 Qu'est-ce qu'il veut dire par là,
34:11 l'avocat général ? C'est parce qu'il y a une mise en scène
34:13 autour de ce corps, c'est ça ?
34:15 - Non mais effectivement, la mise en scène
34:17 est quand même
34:19 glauquissime, effectivement. Lugubre,
34:21 affreuse. On retrouve
34:23 quand même, dix mois après son
34:25 décès, le cadavre d'une
34:27 femme.
34:29 Imaginez, dix mois après,
34:31 on va pas faire un dessin, mais...
34:33 Et alors, ce vibromasseur
34:35 bleu, qui est au niveau
34:37 des parties génitales,
34:39 alors est-ce que c'est pour faire croire
34:41 à un crime sexuel ou pas ?
34:43 Alors que tout le monde est
34:45 d'accord pour dire que
34:47 manifestement, elle n'a jamais parlé
34:49 qu'à l'utiliser dans son intimité.
34:51 Alors tout le monde ne parle pas de ça évidemment, mais
34:53 ce genre d'objet, voilà, avec
34:55 Eric Desnouez.
34:57 Effectivement, la scène est terrible,
34:59 et c'est glauquissime aussi, Jean-Alphonse,
35:01 parce que, finalement,
35:03 la vérité judiciaire va
35:05 dire qu'il sait pendant
35:07 dix mois que son ex-femme,
35:09 enfin qu'il a tué,
35:11 au fond d'une forêt,
35:13 donc avec les animaux, les intempéries,
35:15 et il continue à faire
35:17 sa vie avec cette
35:19 Sandra, etc. Donc, effectivement,
35:21 ça dépasse quand même l'entendement sur
35:23 ce qu'il fait, et ce qu'on
35:25 a retrouvé, la scène qu'on a
35:27 retrouvée, cette femme dans cette forêt, avec ce vibromasseur bleu.
35:29 Complètement, Maître Schwerdorfer,
35:31 encore un mot, le mot "bile",
35:33 l'amour pour Sandra,
35:35 ou l'argent, ou les deux ?
35:37 L'argent, il a pillé
35:39 les comptes, on l'a dit, il a
35:41 vidé les comptes de sa femme.
35:43 - Juste pour vous préciser qui il est,
35:45 quand on lui pose la question au procès,
35:47 "mais qu'est-ce qu'elle faisait avec un vibromasseur
35:49 qu'on a retrouvé dans la saponification du corps ?
35:51 Qui lui avait mis là ?
35:53 Il répond "je ne sais pas",
35:55 et quand on lui dit "alors c'est un chasseur qui passait par là,
35:57 qui avait un vibromasseur dans la poche,
35:59 et qui s'est dit "tiens, voilà un cadavre, je vais
36:01 introduire un vibromasseur", il dit "peut-être,
36:03 c'est possible". Donc si vous voulez, on est
36:05 face à quelqu'un qui
36:07 a une version complètement folle.
36:09 - C'est un peu déshumanisé, le portrait
36:11 de cet homme, on va en reparler, mais effectivement...
36:13 - C'est glacial, pour D'Assis, ce sera très dur.
36:15 Et puis sur le mobile,
36:17 je vous dirais, oui, l'amour
36:19 aveugle envers cette femme, je n'ai pas
36:21 de définition de l'amour, mais là c'est
36:23 un amour complètement inconditionnel
36:25 avec elle, et puis l'argent.
36:27 - Bien sûr, les deux, donc.
36:29 - Les deux.
36:31 - Le mari fait appel, va-t-il enfin s'expliquer, ou non ?
36:33 L'affaire Françoise Saffer,
36:35 la mort au bas de l'escalier, je ne sais pas,
36:37 je ne me rappelle plus bien, c'est loin tout ça.
36:39 L'enquête aujourd'hui de L'Heure du Crime,
36:41 je vous retrouve tout de suite sur RTL.
36:43 L'Heure du Crime,
36:45 Jean-Alphonse Richard, jusqu'à 15h30
36:47 sur RTL.
36:49 L'Heure du Crime, présentée par Jean-Alphonse Richard
36:51 sur RTL.
36:53 - Dans L'Heure du Crime aujourd'hui, l'affaire Françoise Saffer,
36:55 en 2013, cette femme mariée
36:57 disparaissait près de Belfort,
36:59 son corps découvert dix mois plus tard,
37:01 son mari, Éric Desnoués, dit l'avoir tué
37:03 par accident, condamné à
37:05 25 ans de prison en 2018.
37:07 Un an plus tard, il compare en appel.
37:09 Lundi 9 décembre
37:11 2019, Éric Desnoués,
37:13 58 ans, est jugé par la Cour d'Assise
37:15 d'appel du Doubs à Besançon.
37:17 Il ne change pas de version,
37:19 la mort de Françoise Saffer
37:21 ne serait pas un féminicide,
37:23 mais un accident. Pour le reste,
37:25 il répète, "Je ne sais pas,
37:27 je ne me rappelle plus bien,
37:29 et c'est loin tout ça."
37:31 Desnoués écope de 30 ans de prison.
37:33 Lors de l'enquête, Éric Desnoués
37:35 avait été décrit par les psychologues
37:37 et les psychiatres comme un menteur,
37:39 un dissimulateur, incapable
37:41 de mesurer la gravité de ses actes
37:43 et manquant singulièrement
37:45 d'empathie.
37:47 - Ce qui est difficile, c'est de vivre sans elle,
37:49 le manque. Le manque d'une maman,
37:51 une nièce, qu'elle aura jamais connue,
37:53 sa petite-fille, et puis d'avoir fini
37:55 comme ça, quoi.
37:57 - La voix de René Blanchot, c'est la soeur
37:59 de Françoise Saffer, et c'était dans l'émission
38:01 de nos confrères de RMC, émission
38:03 "Indice". Dans cette heure du crime,
38:05 on reçoit Maître Randall Schwerderfer,
38:07 qui est dans cette affaire,
38:09 et l'avocat de la famille de Françoise Saffer,
38:11 avec Maître Julien Robin, puis je rappelle
38:13 votre livre, "Maître Schwerderfer,
38:15 itinéraire d'un avocat hors norme",
38:17 publié aux éditions Hugo Doc.
38:19 Et cette affaire, finalement, elle est aussi
38:21 hors norme, vu la personnalité
38:23 de cet homme, de ce
38:25 meurtrier, qui...
38:27 On a l'impression qu'il ne regrette rien,
38:29 en tout cas qu'il est dans un autre monde,
38:31 il est ailleurs.
38:33 Il a tué, il ne sait même plus trop pourquoi il a tué.
38:35 Il ne s'est jamais excusé vraiment, au cours
38:37 de ces procès, Maître Schwerderfer ?
38:39 - Il n'a aucune empathie. Il s'est comporté avec
38:41 les filles de Madame Saffer
38:43 comme avec son comte bancaire, c'est-à-dire
38:45 qu'il l'a vidé, pour lui.
38:47 Il a dépensé l'argent pour s'amuser
38:49 sur le dos d'une femme qu'il avait tuée, sans que ça
38:51 lui pose aucun cas de conscience.
38:53 C'est rare, hein, les gens ? - Oui, tout à fait.
38:55 - Il ne manifeste quasiment aucune empathie,
38:57 pas d'empathie vis-à-vis de son ex-femme qui est
38:59 morte dans des conditions très étranges,
39:01 pour pas dire mystérieuses.
39:03 C'est un homme
39:05 assez froid, c'est un homme très glacial.
39:07 J'ai dit que c'était
39:09 une personnalité criminelle extraordinaire, moi,
39:11 quand je l'ai vue, pour l'avoir pratiquée,
39:13 mais extraordinaire dans le sens littéral du terme, c'est-à-dire
39:15 qu'il sort vraiment de la norme.
39:17 - Parce qu'il y a beaucoup de silence,
39:19 mais c'est le frisson qui fait passer
39:21 chaque fois, non ?
39:23 - C'est des silences sans émotions,
39:25 sans regrets, sans remords,
39:27 sans aucun état d'âme.
39:29 C'est vrai que c'est très impressionnant.
39:31 On a des gens qui sont passés à l'acte,
39:33 qui le regrettent, on sent qu'il y a
39:35 de l'émotion, on sent qu'il y a
39:37 des regrets, des remords profonds,
39:39 des traumatismes aussi, chez les personnes
39:41 qui passent à l'acte. Là, on ne sent rien.
39:43 - On s'est débarrassé de cette femme
39:45 comme d'un sac poubelle.
39:47 - Oui, c'est ça. Il l'a emmenée dans des sacs poubelles,
39:49 elle a été dénudée, d'ailleurs.
39:51 - Ça n'a pas été plus que ça.
39:53 - Elle a été totalement dénudée, et il l'a laissée dénudée dans cette forêt.
39:55 - C'était une femme très aimée par sa famille,
39:57 ses enfants, et sa sœur Renée m'avait beaucoup
39:59 touchée, elle était vraiment traumatisée par la disparition.
40:01 - Mais justement, cette famille, elle est au procès.
40:03 Elle regarde cet homme.
40:05 Il n'y a pas de déchange entre
40:07 cet homme qui est dans son blouson, moi j'ai vu les photos,
40:09 dans son blouson, il est...
40:11 - Un petit bonhomme, hein ?
40:13 - Oui, il n'est pas très impressionnant, mais son
40:15 regard est très fixe, très froid,
40:17 il tient le regard sans aucune
40:19 difficulté, et très vide.
40:21 Moi je l'ai regardé souvent,
40:23 je regarde toujours les gens contre qui je suis,
40:25 je suis rien de personnel, mais je dois dire que
40:27 lui m'a impressionné, j'ai vraiment trouvé qu'il avait une personnalité
40:29 criminelle, je le redis,
40:31 hors normes.
40:33 - Dimitri Ramelot, vous êtes en ligne
40:35 dans l'heure du crime, journaliste, et puis vous êtes notre
40:37 correspondant RTL dans la région
40:39 de Grand Est. J'ai envie de
40:41 vous demander, vous qui connaissez bien les affaires
40:43 criminelles, s'il n'y avait pas eu
40:45 tout ce sang,
40:47 cette téléphonie, les erreurs
40:49 qu'a fait cet homme, il passait
40:51 totalement à travers avec Eric Denou.
40:53 Parce que pendant un moment, on l'a laissé
40:55 tranquille. - Alors,
40:57 on l'a laissé tranquille, effectivement,
40:59 mais il faut voir si
41:01 il aurait craqué
41:03 sans ces révélations
41:05 du Bluestar. - Pas sûr, pas sûr.
41:07 - On est dans la fiction
41:09 et il n'aurait effectivement
41:11 peut-être pas craqué compte tenu
41:13 de la personnalité du portrait
41:15 psychologique et psychiatrique
41:17 de ce garçon que vient de faire
41:19 Maître Randalsch-Ferdorfer, c'est-à-dire que
41:21 sur de lui, alors
41:23 qu'il a quand même fait énormément d'erreurs,
41:25 froid, dénué d'affect
41:27 pour certains, plein d'affect
41:29 pour d'autres, qui cloisonnent énormément
41:31 les choses, et probablement
41:33 que sans cette preuve massuquée
41:35 que sont les traces de sang
41:37 partout dans la maison, alors partout, quasi partout
41:39 dans la maison, peut-être qu'effectivement
41:41 il serait passé sous les radars de la
41:43 justice, et peut-être, même s'il est
41:45 présumé innocent sur la première affaire
41:47 de sa première femme, pour une deuxième
41:49 fois. Donc c'est vrai que c'est...
41:51 On ne saura jamais, mais c'est probable.
41:53 - Juste un tout petit mot, Dimitri Ramelot,
41:55 la NASS s'est totalement
41:57 refermée, et de manière très méthodique
41:59 sur cet homme. L'enquête, elle est parfaite.
42:01 - Oui, les gendarmes ont pris
42:03 tout le temps qu'il fallait,
42:05 ils voulaient arriver à un
42:07 résultat, ils ont fait rentrer
42:09 les preuves une par une dans le dossier,
42:11 parfois un petit peu tardivement
42:13 de façon à ce qu'on puisse pas trop s'organiser
42:15 au niveau de la défense,
42:17 et puis, voilà,
42:19 ils ont attendu, et au moment où
42:21 c'était bon, ils se sont dit "on a assez", ils l'ont cueilli,
42:23 ils l'ont mis face à toutes ces preuves,
42:25 et au bout du bout, il a été obligé
42:27 de dire... - De croquer. - Et le bout
42:29 du bout, c'était les traces de sang. - Oui, et voilà,
42:31 on parle souvent des enquêtes qui ne fonctionnent pas dans l'ordre du crime,
42:33 mais là, celle-là, elle fonctionne, donc il faut saluer le travail.
42:35 Un tout dernier mot avec vous,
42:37 M. Randalsch-Ferdorfer, on n'a pas de réponse
42:39 sur les derniers moments de Françoise.
42:41 La famille n'a pas de réponse, on ne sait pas ce qui s'est passé,
42:43 si elle a pris des coups de couteau ou assommé...
42:45 - On ne peut que l'imaginer, on n'a aucune réponse,
42:47 mais on pense qu'il n'y a pas eu d'égonie.
42:49 Ça a commencé dans la chambre,
42:51 le scénario, pour nous, est assez clair,
42:53 et ça s'est fini deux minutes après, en bas de l'escalier,
42:55 avec
42:57 les coups de couteau d'achèvement,
42:59 mais pour nous, elle a été tuée par arme blanche.
43:01 - Merci infiniment,
43:03 M. Randalsch-Ferdorfer et
43:05 Dimitri Ramelot, d'avoir été aujourd'hui
43:07 les invités de l'heure du crime. Merci à l'équipe de l'émission,
43:09 rédactrice en chef Justine Vignot,
43:11 aux préparations Marie Bossard-Pricille de Guéffier,
43:13 réalisation Nicolas Godet.
43:15 - Jean-Alphonse Richard sur RTL.
43:17 - L'heure du crime.
43:19 L'heure du crime.

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