• il y a 9 mois
Cécile Bourgeon n'a jamais cessé de dire qu'elle n'avait jamais fait de mal à sa petite fille blonde, Fiona, cinq ans. Au début, en ce printemps 2013, la France entière et les enquêteurs ont cru aux larmes de cette mère de famille dans le malheur. Et dont la vie jusque-là n'avait sans doute pas été facile. Quatre mois plus tard, elle devenait une femme détestée par tout un pays. Soupçonnée avec son compagnon Berkane Makhlouf de la mort de Fiona, apparue au fil des investigations comme une enfant martyre.
Retrouvez tous les jours en podcast le décryptage d'un faits divers, d'un crime ou d'une énigme judiciaire par Jean-Alphonse Richard, entouré de spécialistes, et de témoins d'affaires criminelles.
Regardez L'heure du Crime du 27 mars 2024 avec Jean-Alphonse Richard.

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Transcription
00:00 14h30, 15h30, l'heure du crime sur RTL.
00:05 Jean-Alphonse Richard.
00:06 Je lance un appel à tout le monde, tous ceux qui peuvent nous aider, c'est vraiment un appel au secours.
00:12 Et puis, le but c'est de retrouver Fiona, c'est tout.
00:17 Donc on a vraiment besoin d'aide.
00:21 N'importe qui qui voit Fiona, n'importe qui qui a Fiona, qui nous la ramène.
00:27 Bonjour, au printemps 2013, la France entière découvrait les pleurs de Cécile Bourjon,
00:35 une mère de famille dans le malheur qui recherchait désespérément sa petite fille de 5 ans, Fiona.
00:41 Comment ne pas la prendre en pitié ?
00:44 Quatre mois plus tard, elle devenait pourtant la femme la plus détestée du pays,
00:48 soupçonnée avec son compagnon d'avoir ôté la vie à Fiona, apparue au fil des investigations,
00:53 comme une enfant martyr.
00:55 Dès lors, l'enquête va plonger dans les méandres de ce couple instable
00:59 où chacun des deux acteurs se renvoie à la responsabilité de la mort de la petite fille
01:03 et où personne ne peut dire, ou ne veut dire, où se trouve le corps de l'enfant.
01:09 De longues auditions, puis les quatre procès qui vont suivre ne vont pas suffirer à faire surgir une vérité tangible.
01:15 Après plus de 10 ans de prison, la mère de famille veut sortir de prison.
01:19 Sera-t-elle libérée un jour avec ses secrets ?
01:23 Question posée aujourd'hui à nos invités.
01:25 L'affaire Fiona, la tombe perdue de la forêt.
01:29 J'étais complètement paniqué.
01:31 Je me souviens même plus d'avoir pleuré.
01:34 Si quelqu'un a ma fille, qu'il nous la rende.
01:37 L'enquête aujourd'hui de l'heure du crime.
01:38 La seule émission radio 100% fait d'hiver à tout de suite sur RTL.
01:43 14h30, 15h30, l'heure du crime sur RTL.
01:47 Jean-Alphonse Richard.
01:49 14h30, 15h30, l'heure du crime sur RTL.
01:53 Jean-Alphonse Richard.
01:55 Dans l'heure du crime, aujourd'hui nous revenons sur la disparition et la mort de la petite Fiona,
01:59 5 ans au printemps 2013 à Clermont-Ferrand.
02:02 L'enfant s'est brutalement évaporé dans un parc de la ville.
02:05 Accident ou enlèvement ?
02:07 La maman, Cécile Bourgeon, s'interroge, bouleversée.
02:10 Dimanche 12 mai 2013, en tout début de soirée,
02:13 une jeune mère de famille aux cheveux blonds,
02:16 mi-long, mouillée par la pluie fine qui tombe sur Clermont-Ferrand,
02:19 pousse la porte du commissariat de la ville.
02:22 Sa petite fille de 2 ans et demi, Eva, dort dans une poussette.
02:26 Mais c'est pour sa grande sœur, Fiona, 5 ans,
02:29 que la maman vient demander de l'aide.
02:31 Cécile Bourgeon, 25 ans, raconte qu'aux alentours de 17h,
02:36 elle s'est rendue avec ses filles dans le très grand parc Montjusé.
02:40 Il ne faisait pas beau, mais elle voulait que tout le monde prenne l'air.
02:43 Elle s'est assise sur un banc, puis elle a fini par s'assoupir sur un coin de pelouse.
02:48 Elle dit être très fatiguée parce qu'elle est enceinte d'un 3e enfant.
02:52 Elle s'est endormie un quart d'heure, 20 minutes peut-être.
02:55 Quand elle s'est réveillée, la poussette d'Eva n'avait pas bougé,
02:58 mais elle n'a plus vu Fiona.
03:00 Elle l'a appelée, a couru partout.
03:03 « J'étais complètement paniquée, je ne me souviens même plus d'avoir pleuré.
03:06 Je n'ai pas eu le temps de laisser paraître mes émotions.
03:09 J'ai compris que quelque chose de grave était arrivé »,
03:12 racontera Cécile Bourgeon à Paris Match.
03:14 Au policier, elle explique avoir emprunté un portable à un des promeneurs
03:18 pour appeler son compagnon Berkan Makhlouf.
03:21 « Celui-ci est venu tout de suite à Montjusé, il a cherché Fiona avec des joggers.
03:25 Après 40 minutes, la maman a filé au commissariat.
03:29 « Vous avez bien fait », lui a-t-on répondu. »
03:33 Lundi 13 mai, le parc Montjusé est ratissé.
03:36 Une centaine de militaires, mais aussi des pompiers, des habitants, des policiers
03:40 participent aux recherches.
03:41 Deux hélicoptères équipés de caméras thermiques survolent la zone.
03:45 Quatre chiens pisteurs sont sur place, mais aucune trace de la petite fille.
03:49 Une perquisition conduite dans la chambre de Fiona ne donne rien.
03:53 Cécile Bourgeon apparaît à la télé, sous le choc.
03:56 Elle pleure beaucoup, donne des interviews sur le pas de sa porte,
04:00 et multiplie les appels au secours.
04:02 Berkan Makhlouf apparaît beaucoup plus tendu.
04:05 Il demande qu'on les laisse tranquilles.
04:07 Vendredi 17 mai, cinq jours après la disparition, Cécile Bourgeon revient au parc Montjusé.
04:13 Les enquêteurs et le procureur de Clermont-Ferrand l'écoutent.
04:16 « Je sais exactement où j'étais, je vais montrer tout ce que l'on a fait.
04:20 « Si je suis dans cet état, c'est à force de tout ressasser.
04:23 « C'est trop dur de toujours tout revivre », déclare-t-elle au journal La Montagne.
04:27 La maman, se prête sans la moindre difficulté à la reconstitution, répond aux questions.
04:32 Le procureur indique alors que la parole de la jeune femme ne peut pas être mise en cause.
04:37 Selon lui, elle a le comportement d'une personne paniquée,
04:41 très affectée par l'absence de sa petite-fille.
04:43 Au fil des semaines, les policiers ont des doutes sur le couple Bourgeon-Makhlouf.
04:48 La jeune femme ne tarie pas d'éloge sur son compagnon,
04:51 qu'elle décrit comme gentil, nous formant une vraie famille, affirme-t-elle.
04:55 Il apparaît pourtant que cet homme est connu pour être un toxicomane.
05:00 Cécile consommerait aussi des stupéfiants.
05:03 L'étude de l'ordinateur portable du couple montre des recherches sur les disparitions d'enfants.
05:07 La téléphonie témoigne de déplacements inexpliqués.
05:10 Et puis, lors de la disparition, Cécile a dit qu'elle portait un legging blanc.
05:15 Elle assure s'être endormie sur un banc et dans l'herbe,
05:18 mais le legging était immaculé quand elle a prévenu la police.
05:22 Aucune trace de salissure détectée sur le vêtement.
05:26 Et Cécile Bourgeon, tout comme son compagnon, vont bien évidemment être interpellés,
05:30 cette fois placés en garde à vue, de suspects avec à la clé
05:33 la perspective d'avoir affaire à un couple infanticide.
05:37 Une vérité des plus choquantes, car Fiona était peut-être battue,
05:41 c'était peut-être une enfant martyr.
05:43 On est là au tout début de l'affaire, au premier pas de la disparition.
05:47 On va voir ce qui va se passer dans la suite de l'heure du crime.
05:50 Bonjour Vincent Wattigem.
05:52 Bonjour.
05:53 Merci infiniment d'être avec nous aujourd'hui dans le studio de l'heure du crime.
05:56 Vous êtes grand reporter à BFM TV, chroniqueur judiciaire.
06:00 Le fait divers n'a pas de secret pour vous.
06:02 Vous enquêtez sur beaucoup d'histoires qui sont actuellement en cours.
06:05 Et puis vous êtes auteur de ce livre "Les Défendre Tous"
06:09 qui a été publié il y a seulement quelques jours aux éditions du Rocher.
06:13 "Les Défendre Tous", vous parlez évidemment des avocats.
06:16 Vous avez fait le tour des avocats de France
06:18 et notamment des avocats dans cette histoire.
06:21 Cécile Bourjon et de la petite Fiona.
06:24 Alors on est là au tout début de cette affaire.
06:26 Les avocats ne sont pas encore en piste
06:28 parce que les policiers travaillent.
06:30 Ils ont des doutes sur ce couple
06:32 qui apparaît un petit peu lointain.
06:34 Mais comment imaginer le pire ?
06:36 C'est toujours très compliqué.
06:37 Cécile Bourjon, une petite femme frêle.
06:39 Alors elle, on la croit tout de suite.
06:41 Il n'y a pas de souci.
06:42 Au début, on la croit immédiatement.
06:44 On ne remet pas vraiment en cause sa version
06:46 parce que ça apparaît crédible.
06:48 Elle est paniquée dans ce parc.
06:50 Elle fait appel aux pompiers.
06:51 Elle appelle son compagnon.
06:52 Et puis on n'a pas vraiment de raison
06:54 de mettre en doute sa parole.
06:56 Alors c'est sûr qu'aujourd'hui,
06:58 on sait ce qui s'est passé.
06:59 C'est facile après coup.
07:00 C'est facile après coup de dire
07:02 "on avait compris dès le départ".
07:04 Mais même l'un de ses avocats,
07:06 Renaud Portejoie, a dit
07:07 "non, non, il faut arrêter de croire qu'on avait compris
07:09 dès le départ au début.
07:10 Elle a berné tout le monde.
07:11 Elle a vraiment berné tout le monde."
07:13 Il faut se souvenir que ça a duré comme ça
07:15 des semaines et des semaines.
07:16 On l'a cru.
07:17 Ça c'est ce que l'avocat qui le dit.
07:18 Lui il dit "elle a truqué".
07:20 C'est ça, elle a menti.
07:22 Non, il dit "elle a berné tout le monde".
07:24 C'est-à-dire que personne ne pouvait
07:26 percevoir finalement qu'elle mentait.
07:28 Tout le monde l'a cru.
07:29 Et elle apparaît vraiment comme crédible
07:31 à ce moment-là.
07:32 Alors il y a une première faille.
07:34 Évidemment, les policiers regardent
07:36 qui est Cécile Bourgeon
07:37 et qui est ce compagnon,
07:39 Bernadine Berkan-Maclouf.
07:41 C'est qui ces deux personnages ?
07:43 On va les dire, ils sont toxicomanes,
07:45 ils vivent à Clermont-Ferrand.
07:47 On peut dire qu'ils sont toxicomanes
07:49 au dernier degré.
07:50 C'est-à-dire que lors du procès,
07:52 on a fait étalage de tous les produits
07:54 qu'ils prenaient à l'époque des faits.
07:56 On était là quasiment dans un labo de chimie.
07:58 On prenait de la kétamine, de l'héroïne,
08:00 de la cocaïne, du cannabis,
08:02 des produits de substitution.
08:03 Ils avaient chez eux, dans leur appartement,
08:05 dans un placard, des plants de cannabis
08:07 qu'ils faisaient pousser.
08:10 Et au cours de l'enquête, on a découvert
08:12 que Cécile Bourgeon, qui a deux enfants,
08:14 donc Laëtitia et Eva,
08:15 ils les emmenaient par moments dans un squad
08:17 pour prendre des drogues.
08:18 Ils mettaient les enfants devant une télé
08:19 pour aller dans la pièce d'à côté
08:20 s'injecter de l'héroïne.
08:22 On va même se poser des questions
08:24 sur ce que vous racontez,
08:25 parce que c'est tout à fait effrayant.
08:26 Mais vous posez bien le décor,
08:27 il est très important le décor dans cette affaire,
08:29 parce qu'il explique sans doute beaucoup de choses.
08:31 On va se demander pourquoi les services sociaux
08:33 ne se sont pas intéressés, finalement,
08:35 à ce couple.
08:36 Ça va être une question, tout de suite.
08:37 Ça va être une question assez rapide
08:39 qu'on va se poser.
08:40 Pourquoi les services sociaux ?
08:41 Pourquoi l'éducation nationale aussi ?
08:43 Est-ce que les enseignants
08:45 qui avaient la petite Fiona
08:47 à l'école le matin,
08:48 n'ont rien remarqué ?
08:50 Même les jours précédents sa mort.
08:52 Parce qu'elle pouvait porter parfois
08:53 des traces de coups.
08:54 C'est en tout cas ce que va dire
08:56 son papa Nicolas Chafoulé
08:58 aux enquêteurs.
09:00 Bonjour Maître Charles Fribourg.
09:02 Bonjour Monsieur Richard.
09:03 Merci infiniment d'être avec nous aujourd'hui
09:05 dans l'heure du crime
09:06 et d'avoir accepté notre invitation.
09:07 Je parlais justement de Nicolas Chafoulé,
09:09 le papa des petites filles
09:11 et notamment de Fiona.
09:13 C'est le dernier compagnon de Cécile Bourgeon.
09:15 Vous êtes son avocat dans cette histoire.
09:18 Alors, il y a Cécile Bourgeon
09:20 qui raconte cette disparition dans le parc.
09:22 Est-ce que son ancien compagnon,
09:24 Nicolas Chafoulé,
09:26 il croit à cette histoire
09:27 ou bien est-ce qu'il se pose des questions ?
09:28 Alors, il va croire à sa version.
09:30 Bien qu'il soit un peu accusé
09:32 et qu'il ait été convoqué
09:34 en tout cas par des services de police
09:37 parce qu'elle l'avait dénoncé quand même
09:39 lors de la disparition
09:40 en disant "bon, il a été peut-être kidnappé
09:43 mais allez voir quand même le père,
09:45 il a assez mal vécu la séparation
09:47 donc allez l'interroger,
09:49 allez, faites quelque chose".
09:51 Alors oui, Nicolas Chafoulé,
09:52 il va croire à l'enlèvement.
09:54 Il va aller au parc Montjuizet
09:57 jusque tard dans la nuit
09:59 à arpenter le parc
10:00 avec d'autres personnes
10:01 pour essayer de retrouver Fiona.
10:03 Alors, on en parlait à l'instant
10:04 avec Vincent Wantingham.
10:05 Est-ce que Nicolas Chafoulé,
10:08 lui, il a des doutes
10:09 sur l'éducation de ses filles,
10:11 Fiona et puis la toute petite Eva
10:13 par Cécile Bourjon ?
10:15 - Vous savez, l'événement qui a été très fort
10:17 dans le cadre de ce dossier,
10:19 c'est six mois avant
10:21 la disparition, entre guillemets, de Fiona.
10:23 Six mois avant, Nicolas Chafoulé
10:25 donne le bain à sa fille
10:27 et dit "écoute, papa, Bercan, il me fait mal".
10:30 C'est à partir de là
10:31 où Nicolas Chafoulé
10:33 commence à questionner Fiona
10:36 et puis il va vouloir interroger Bercan Maclouf.
10:39 Donc, avant cet épisode,
10:41 il n'a pas tellement de doutes.
10:43 Il s'occupe encore de ses filles.
10:45 Il n'y a pas de doutes encore.
10:47 Par contre, après,
10:48 pendant cette période de six mois,
10:49 il ne va pas les revoir.
10:50 Il ne reverra jamais sa fille.
10:52 Et il va essayer.
10:54 Il va appeler régulièrement.
10:55 Il va essayer de les avoir.
10:57 Il va les avoir un peu au téléphone.
10:59 Et puis, ça va se distendre.
11:00 Et puis, il ne les aura plus du tout.
11:01 Et puis, il ne pourra plus du tout leur parler
11:03 jusqu'à ce qu'il apprenne cette disparition.
11:05 - Vincent Vandingheim,
11:07 on entend ce que dit Maître Fribourg.
11:09 C'est intéressant parce que lui aussi
11:11 a vécu de l'intérieur ce dossier
11:13 à travers son client Nicolas Chafoulé.
11:15 Alors, dans "Les défendre tous",
11:17 le bouquin que vous sortez,
11:18 avec une préface d'ailleurs,
11:19 je ne l'ai pas dit, de François Mollins,
11:20 un ancien procureur de Paris.
11:23 Vous racontez l'histoire du "legging blanc".
11:27 Ça, ça m'a frappé
11:28 parce que j'ignorais ce détail.
11:29 Et effectivement, elle vient signaler la disparition.
11:33 Elle porte ce "legging blanc".
11:35 Il n'est pas du tout ni immaculé de terre,
11:37 ni taché, alors qu'elle dit
11:39 qu'elle s'est endormie.
11:40 Ça, ça va faire tiquer les enquêteurs ?
11:42 - A posteriori, oui.
11:43 Ils vont se dire, mais finalement,
11:44 ça, est-ce que ce n'est pas aussi un indice ?
11:46 Parce que ce jour-là, elle dit,
11:48 "Je me suis endormie.
11:49 On est dans le parc Montjousé.
11:51 Elle est enceinte.
11:53 J'étais fatiguée.
11:54 Je me suis assoupie peut-être un quart d'heure,
11:56 vingt minutes, dans l'herbe
11:58 alors que les enfants mouraient au tronc."
12:00 Et ce jour-là, l'herbe est humide.
12:02 Et elle porte un "legging blanc" qui est immaculé.
12:05 Et à posteriori, ça va être repris notamment
12:08 par le parquet dans son réquisitoire
12:10 en disant, "Déjà, ça, ça aurait dû nous mettre
12:12 la puce à l'oreille.
12:13 C'est quelque chose qui ne correspond pas
12:15 à ce qu'elle dit.
12:16 Si elle avait vraiment fait cette sieste dans l'herbe,
12:19 il y aurait des traces sur son "legging blanc".
12:21 - Et puis ensuite, en deux mots,
12:22 il va y avoir la téléphonie, etc.
12:24 Les policiers vont travailler là-dessus ?
12:26 - Exactement, parce qu'entre le moment
12:28 où elle signale la disparition
12:29 et le placement en garde à vue,
12:31 ils vont s'écouler de longs mois.
12:33 Berkan Makhlouf et Cécile Bourgeon
12:35 vont quitter l'Auvergne pour rejoindre Perpignan.
12:37 Mais ils vont évidemment être placés sur écoute,
12:40 être surveillés, et les enquêteurs
12:42 vont commencer à avoir des doutes.
12:44 - Quatre mois plus tard, le couple
12:46 est interpellé à Perpignan.
12:48 L'affaire Fiona, la tombe perdue de la forêt.
12:51 Berkan a frappé ma fille,
12:52 elle avait un bleu sur le front.
12:54 Le lendemain, on l'a découverte morte dans son lit.
12:57 L'enquête aujourd'hui de l'heure du crime,
12:58 on se retrouve dans un instant sur RTL.
13:00 Au programme aujourd'hui,
13:12 la disparition de la petite Fiona,
13:14 cinq ans, en septembre 2013,
13:16 a clairement fait rendre totalement introuvable.
13:18 Quatre mois après les faits,
13:20 sa mère et son compagnon, jusque-là,
13:21 considérés comme témoins, deviennent des suspects.
13:23 Les policiers ont accumulé de troublants indices.
13:26 Mardi 24 septembre 2013,
13:29 Cécile Bourjon et Berkan Makhlouf
13:31 sont interpellés à Perpignan.
13:33 Ils sont venus s'installer dans cette ville
13:35 peu après la disparition de Fiona.
13:37 Trois semaines auparavant,
13:38 Cécile Bourjon a mis au monde
13:40 un petit garçon, prénommé Bilal.
13:42 Elle est la première à être placée en garde à vue.
13:45 Les policiers lui soumettent les incohérences
13:47 de son emploi du temps
13:48 et certaines contradictions dans ses déclarations.
13:51 Lors de sa quatrième audition,
13:53 la mère, manifestement épuisée,
13:55 nerveuse, craque,
13:57 Fiona n'a pas fugué et n'a pas été enlevée.
14:00 Cécile Bourjon raconte que le décès de sa fille
14:03 se serait déroulé dans la nuit du 10 au 11 mai,
14:06 un jour avant le signalement de la disparition.
14:08 Elle affirme que ce soir-là,
14:10 son compagnon a frappé la petite fille.
14:13 Elle avait un gros bleu sur le front.
14:14 Elle a vomi.
14:15 Le lendemain matin,
14:16 le couple l'a retrouvée morte dans le lit.
14:19 Berkan Makhlouf, confronté à ses déclarations,
14:22 finit par reconnaître un accident domestique.
14:25 Fiona se serait étouffée dans son vomi.
14:28 Mais il refuse de passer pour celui qui a frappé l'enfant.
14:31 Il reconnaît des coups,
14:32 mais ne peut pas dire qui les a donnés.
14:34 La mère indique qu'elle a voulu appeler les secours,
14:36 mais que son compagnon l'en a dissuadée.
14:40 Interrogée sur la dissimulation du corps,
14:42 Cécile décrit un scénario insoutenable.
14:45 Elle indique que sa fille, dénudée,
14:47 a été glissée dans un sac.
14:48 La dépouille a été chargée dans le coffre de la voiture.
14:51 Le 12 mai, tôt le matin,
14:53 Berkan, Cécile et la petite Eva
14:55 ont roulé jusque dans une forêt de la région.
14:58 Elle est incapable de se souvenir laquelle.
15:00 Elle se rappelle uniquement que Berkan a fait un trou
15:03 et a cassé le manche de sa pelle en creusant le compagnon.
15:07 Lui non plus.
15:08 Ne peut pas dire où se trouve le corps.
15:10 Ils étaient sous l'effet de la drogue.
15:11 Kétamine, héroïne, subutex.
15:14 Quand tout cela s'est déroulé,
15:15 ma cliente est soulagée.
15:16 Elle ne pouvait plus supporter de vivre dans des mensonges répétés.
15:19 C'est un peu comme une libération,
15:21 indique maître Gilles Jean Portejoie,
15:24 avocat de la maman.
15:26 Deux semaines après ses aveux,
15:29 Cécile Bourgeon les confirme devant les juges de Clermont-Ferrand.
15:32 A son avocat,
15:33 elle jure qu'elle va tout faire pour aider à retrouver le corps.
15:36 Des mois plus tard,
15:37 elle proposera d'être soumise à une séance d'hypnose
15:40 afin de retrouver ses souvenirs.
15:42 Son ancien compagnon Nicolas Chafoulé,
15:45 le papa biologique de Fiona et d'Eva,
15:47 indique ne pas croire à la version de l'accident.
15:49 Seul le corps retrouvé
15:51 pourrait peut-être indiquer ce qui s'est passé.
15:54 Et c'est un mystère,
15:56 car les deux acteurs
15:57 semblent enfermés dans leur névrose.
16:00 Ils ne racontent pas exactement ce qui a pu se passer.
16:02 Ils en tournent en rond dans cette histoire.
16:04 D'autant plus que leur mémoire serait fragilisée
16:07 par des excès de drogue.
16:09 Elle serait défaillante.
16:10 Est-ce qu'il s'agit de mensonges
16:11 destinés à occulter leur responsabilité ?
16:14 C'est possible.
16:15 C'est une question qui va émerger
16:17 lors du premier procès.
16:18 On va en parler dans un moment,
16:20 dans la suite de l'heure du crime.
16:22 Alors, on retrouve dans cette heure du crime
16:24 Vincent Vantinghem,
16:25 grand reporter à BFM TV
16:27 et auteur du livre "Les Défendre Tous"
16:30 qui est paru il y a quelques jours
16:32 aux éditions du Rocher.
16:34 "Les Défendre Tous",
16:35 ce sont les paroles des avocats.
16:37 Et dans ce livre, il y a un chapitre consacré
16:39 effectivement à cet appel Fiona
16:40 avec les avocats de Cécile Bourgeon,
16:43 notamment, qui vous ont donné leur confidence.
16:47 Vous parlez beaucoup de cette affaire
16:49 dans cet ouvrage.
16:50 Racontez-nous un petit peu
16:52 cette garde à vue de Cécile Bourgeon.
16:55 Finalement, pourquoi elle passe aux aveux ?
16:57 Elle finit par passer aux aveux
17:00 parce qu'on sent que nerveusement,
17:02 en fait, elle n'en peut plus.
17:03 On est à la quatrième audition
17:04 lors de sa garde à vue.
17:06 On est à plus de 24 heures.
17:07 On est déjà au-delà de la prolongation
17:09 de la garde à vue.
17:10 Elle a face à elle quelqu'un
17:13 qui est un grand flic,
17:15 Christophe Molmy,
17:16 qui est descendu de Paris pour l'interroger
17:19 et qui lui met sur la table
17:21 toutes les contradictions.
17:22 Et elle est vraiment tellement
17:24 sur un fil nerveusement
17:25 que cette garde à vue,
17:27 qui a été filmée, comme la procédure le permet,
17:29 sur les images, on la voit,
17:31 elle rit nerveusement.
17:32 Ensuite, elle se met à pleurer.
17:33 Elle tire frénétiquement sur sa cigarette.
17:35 Elle tutoie Christophe Molmy
17:38 qui est en face d'elle.
17:39 Et elle se laisse un peu embarquer
17:41 et finit par dire
17:42 "Ah oui, en fait, Fiona n'a pas disparu.
17:45 Fiona, elle est morte."
17:46 Et c'est vraiment là que bascule cette affaire
17:49 au bout de cette quatrième audition.
17:50 - Et vous racontez quelque chose aussi
17:52 qui est étonnant.
17:53 C'est que Christophe Molmy,
17:54 qui est un grand flic,
17:55 vous l'avez dit,
17:56 à l'époque, c'est le patron de l'OCRVP.
17:58 On recherche des personnes disparues, etc.
18:00 Il est chargé de l'enquête
18:01 et en personne, il vient faire cet interrogatoire
18:03 parce qu'il sentit qu'il y avait quelque chose
18:06 qui allait se passer.
18:07 Et vous dites que Christophe Molmy,
18:08 qu'il en a vu d'autres.
18:09 Là, il est choqué par ce qu'il entend.
18:13 - Exactement, il est choqué
18:14 parce qu'il se dit, finalement,
18:17 "Comment en sont-ils arrivés là ?
18:19 Pourquoi ont-ils fait ça ?
18:21 Et surtout, comment sont-ils parvenus
18:23 à mentir à la France entière pendant quatre mois ?"
18:25 Et il y a ce moment marquant
18:26 où il obtient les aveux de Cécile Bourjon.
18:29 Il la renvoie dans sa cellule de garde à vue
18:31 et il dit "On va s'occuper de Berkane-Maclouf
18:34 puisqu'il faut confirmer les premiers aveux.
18:36 Il faut que lui aussi passe aux aveux."
18:37 Et c'est un peu comme dans les films,
18:39 il le fait venir et il lui dit
18:40 "J'ai qu'une question à poser.
18:41 Je sais que tu as cassé le manche de la pelle
18:45 lorsque tu as enterré Fiona.
18:46 Tu confirmes."
18:47 C'est la seule question qu'il lui pose au début
18:49 pour le faire confirmer cette histoire.
18:51 - Et Berkane-Maclouf, il va expliquer,
18:52 sans expliquer d'ailleurs,
18:53 mais il va dire qu'il y a eu des coups.
18:54 - Ils vont tous les deux confirmer
18:55 la mort de la petite fille
18:56 et à partir de là,
18:57 ils vont fournir des explications diverses et variées
19:01 pour expliquer comment elle est morte
19:03 sans jamais dire au départ
19:04 qu'elle a été victime de coups.
19:05 Elle est tombée des escaliers,
19:07 elle est tombée de trottinette,
19:08 elle a peut-être avalé une boulette de cannabis
19:10 ou de la drogue.
19:11 On va être sur diverses explications.
19:13 Mais le fait est que là,
19:15 on découvre vraiment que cette petite fille
19:17 que tout le monde a cherchée pendant des semaines
19:18 et des semaines est bien morte.
19:19 - Et que sans doute, elle a été battue,
19:21 elle a été martyrisée.
19:22 C'est en tout cas ce qui ressort de ses premières auditions
19:25 et de ce climat qui régnait dans cette maison
19:29 de Clermont-Ferrand.
19:30 On retrouve dans cette heure du crime
19:31 notre deuxième invité,
19:32 c'est maître Charles Fribourg,
19:33 avocat à Clermont-Ferrand.
19:35 Et vous êtes dans cette affaire, maître Fribourg,
19:37 l'avocat de Nicolas Chafoulé.
19:38 C'était le premier compagnon de Cécile Bourgeon.
19:42 Alors dites-nous un mot sur ce couple,
19:46 ces deux intervenants.
19:48 Alors d'abord, Berkan Makhlouf,
19:50 lui, il était connu pour des faits de violence
19:53 avant d'être interpellé dans cette histoire ?
19:56 - Alors on va effectivement trouver une personnalité
20:01 inquiétante de Berkan Makhlouf.
20:04 Les mains parlent plus vite que la bouche.
20:07 Il dégaine, il frappe, il est connu.
20:11 C'est un toxico.
20:13 Il a un passif de violence.
20:17 Il y a eu des faits également de viol
20:20 ou des suspicions de viol
20:21 par rapport à d'autres de ses précédentes compagnes.
20:25 Oui, il a un profil très inquiétant, Berkan Makhlouf.
20:27 - Et un mot, Charles Fribourg,
20:28 un mot sur Cécile Bourgeon.
20:30 Avant de se séparer de son premier compagnon,
20:32 Nicolas Chafoulé, votre client,
20:34 est-ce qu'elle était violente, cette femme ?
20:36 - Il faut avoir une lecture loyale du dossier.
20:39 Il n'y avait pas de violence sur ces deux filles.
20:42 Les violences sur les deux filles,
20:43 elles sont arrivées après.
20:44 Je vous rappelle quand même que
20:45 si la garde à vue n'intervient pas
20:48 au mois de septembre à Perpignan,
20:50 la deuxième fille, elle fait la même trajectoire.
20:53 On repart sur un deuxième drame.
20:56 - C'est effrayant, Vincent Vandingheim,
20:59 ce que dit Charles Fribourg,
21:00 parce qu'il dit que cette femme portait une violence en elle,
21:02 même si elle ne l'avait pas exprimée jusque-là.
21:06 Alors, évidemment, vous avez interviewé les avocats
21:09 pour votre bouquin de Cécile Bourgeon.
21:12 Elle va leur dire tout de suite,
21:13 elle va dire qu'elle va tout faire
21:14 pour qu'on retrouve le corps.
21:15 Elle paraît sincère, a priori,
21:17 même si les faits ne sont pas tout à fait ceux-là.
21:20 - Oui, effectivement, dès le départ,
21:22 elle met en avant le fait qu'elle veut absolument
21:25 qu'on retrouve le corps de sa fille,
21:27 qu'il faut lui offrir une sépulture digne.
21:30 Et donc, de la même manière,
21:32 on va croire un peu à cette version en disant,
21:34 voilà, elle fait ce qu'il faut.
21:36 Elle va même demander à la justice d'être hypnotisée.
21:39 C'est un peu son obsession à ce moment-là de la faire.
21:41 Je veux être hypnotisée,
21:42 peut-être que je vais réussir à retrouver
21:44 l'endroit où on l'a enterrée.
21:46 Je sais que j'ai mis une croix
21:47 avec deux bouts de bois sur la terre.
21:49 Elle va même donner quelques indications.
21:51 Il y avait une route qui montait,
21:52 sur le côté, il y avait une petite maison.
21:53 C'est là qu'on a trouvé l'appel.
21:55 Il y a eu de multiples recherches,
21:56 on n'a jamais retrouvé l'endroit.
21:57 Il y a eu des fouilles,
21:58 on n'a jamais retrouvé le corps de Fiona.
21:59 Mais à ce moment-là,
22:00 tout le monde pense qu'on doit la retrouver,
22:02 qu'il faut la retrouver.
22:03 Même les avocats de Cécile Bourgeon,
22:05 parce qu'ils se disent,
22:06 ça va être bien pour le dossier.
22:07 Déjà, ça va être bien pour l'opinion publique.
22:09 Et puis surtout, on va pouvoir comprendre
22:11 de quoi cette fillette est morte.
22:13 Et on va peut-être pouvoir disculper Cécile Bourgeon,
22:15 parce que la thèse à ce moment-là,
22:16 c'est que Berkan Maklouf est l'auteur
22:18 des coups sur sa fille.
22:19 - Mais est-ce qu'elle a beaucoup pleuré ?
22:22 On l'a vu au début,
22:23 vous me l'avez bien raconté.
22:24 Au début, tout le monde la croit,
22:25 cette maman qui a perdu sa fille,
22:28 qui la cherche partout.
22:29 Est-ce que finalement,
22:30 elle ne continue pas à raconter n'importe quoi ?
22:33 - C'est aussi, en tout cas, du côté des enquêteurs,
22:35 c'est vraiment la question qui se pose
22:37 en se disant, elle nous a bernés pendant trois mois.
22:39 On a vu sur les écoutes qu'on avait
22:41 qu'il y avait des doutes très rapidement.
22:43 D'ailleurs, il faut expliquer
22:44 pourquoi elle n'est pas placée en garde à vue plus tôt.
22:46 C'est parce qu'elle est enceinte
22:47 de son troisième enfant à ce moment-là,
22:48 qu'elle est sur le point d'accoucher.
22:50 Les enquêteurs décident de la placer sous surveillance
22:52 le temps qu'elle accouche,
22:53 et ensuite la place en garde à vue.
22:55 Mais évidemment, chacune de ces déclarations,
22:57 après trois mois de mensonges à la France entière,
22:59 est sujet à caution.
23:01 - Charles Fribourg, encore une question.
23:03 On a l'impression que ce couple
23:04 floute un peu les informations sur la nuit du meurtre.
23:07 Pourquoi ils n'expliquent pas finalement
23:08 ce qui s'est réellement passé ?
23:10 - Ils ne peuvent pas donner la vérité
23:11 parce qu'elle est indécible.
23:13 C'est leur pacte, d'ailleurs.
23:14 Ils ne peuvent pas expliquer
23:16 comment ils ont tué Fiona,
23:19 et surtout comment ils se sont débarrassés,
23:21 et comment ils ont jeté son corps.
23:23 C'est ça, leur pacte.
23:25 Ils nous ont baladés à Eda,
23:27 ou dans la région d'Eda,
23:29 dans les volcans,
23:30 dans nos magnifiques volcans,
23:31 pour expliquer qu'ils avaient,
23:33 au bout d'un chemin,
23:35 après avoir repéré un chemin à gauche, à droite,
23:39 une pelle qui traînait dans le coin,
23:42 ils ont donné un semblant de sépulture,
23:45 tout en indiquant qu'ils ont jeté le corps
23:47 à même le sol, sans aucun drap, sans rien.
23:50 Ils nous ont baladés du début jusqu'à la fin
23:54 sur les conditions de la mort
23:56 et sur le lieu où Fiona a été jetée.
23:59 - Après plus de trois ans d'enquête,
24:01 le couple va comparaître en procès,
24:03 le premier d'une longue série.
24:04 L'affaire Fiona à la tombe perdue de la forêt.
24:07 Je veux savoir où est le corps de ma fille.
24:09 L'enquête de l'heure du crime,
24:11 les accusés gardent-ils le silence
24:13 parce que leur crime est bien plus épouvantable
24:15 que l'on croit ?
24:16 Réponse tout de suite,
24:18 on se retrouve dans un court instant sur RTL.
24:20 - L'heure du crime,
24:21 Jean-Alphonse Richard jusqu'à 15h30 sur RTL.
24:25 - L'heure du crime,
24:28 Jean-Alphonse Richard jusqu'à 15h30 sur RTL.
24:31 - Elle dit qu'effectivement,
24:32 des coups ont été portés par son compagnon.
24:35 Elle ne dit pas que ces coups étaient d'une grande violence
24:37 et que la suite de ces coups,
24:39 effectivement, Fiona a plongé pour ne jamais se relever.
24:42 - Retour aujourd'hui dans l'heure du crime
24:45 sur la disparition et la mort de la petite Fiona,
24:47 5 ans, 2013, à Clermont-Ferrand.
24:49 Sa mère et son compagnon,
24:51 tous deux toxicomanes,
24:52 ont décrit un accident.
24:54 Le corps reste introuvable,
24:55 le décès inexpliqué.
24:57 Trois ans plus tard,
24:58 ouverture du premier procès.
25:00 Lundi 14 novembre 2016,
25:02 Cécile Bourjon, 28 ans, et Berkane Maclouf
25:05 sont devant la cour d'assises du puits de Dôme à Rium.
25:08 La mère de Fiona,
25:10 cheveux blonds platines et méconnaissable,
25:12 elle dit peser désormais 106 kilos
25:15 alors qu'elle en faisait 55 au moment de la disparition.
25:18 Elle met cette transformation sur le compte du stress.
25:21 Tout de suite interrogée sur les mauvais traitements
25:23 infligés à Fiona,
25:25 elle répond "Je ne l'ai jamais frappé".
25:27 "Pareil pour moi", renchérit Berkane Maclouf,
25:29 les deux accusés.
25:31 Non pas un regard l'un pour l'autre,
25:32 mais impossible de savoir s'ils se détestent vraiment
25:35 ou s'ils sont encore complices.
25:37 La cour rappelle qu'après la dernière reconstitution,
25:40 alors qu'ils s'accusaient mutuellement,
25:42 les deux ex-amants avaient fini par tomber dans les bras
25:45 l'un de l'autre.
25:47 Maclouf a le plus mauvais rôle,
25:49 présenté comme violent, manipulateur, paranoïaque,
25:52 accusé directement des coups mortels.
25:54 Il s'en défend.
25:55 "Pour moi, les enfants c'est sacré,
25:57 je n'ai jamais levé la main sur des enfants", répète-t-il.
26:00 Une ancienne compagne qui raconte avoir vécu l'enfer avec lui
26:04 le rejoint, pourtant sur ce point,
26:06 il est incapable de faire sciemment du mal à un enfant.
26:10 Cécile Bourjon affronte les partis civils avec véhémence.
26:13 Elle s'en prend à M. Marie Grimaud,
26:15 avocate de l'association Innocence en danger,
26:18 laquelle l'interroge.
26:19 "Vous pensez avoir d'autres enfants ?"
26:22 "Oui, c'est mon rêve", répond l'accusé.
26:24 "Et là, je perds mon temps en prison."
26:26 Onze jours de procès au cours desquels
26:28 ni Bourjon ni Maclouf ne disent ce qui est vraiment arrivé à Fiona.
26:32 L'appel de l'ancien compagnon, Nicolas Chafoulé, qui crie.
26:35 "Je veux savoir où est le corps de ma fille ?"
26:38 Cet appel ne reçoit aucun écho.
26:40 Cécile Bourjon est finalement acquittée du crime.
26:43 Elle est cop de cinq ans pour non-dénonciation de mauvais traitements.
26:47 Vingt ans pour Berkane Maclouf.
26:49 Vincent Vantinghem, qui est l'un de nos invités aujourd'hui
26:53 dans l'ordre du crime, journaliste, grand reporter à BFM TV,
26:57 et auteur du livre "Les défendre tous",
27:00 qui est paru il y a quelques jours aux éditions du Rocher,
27:02 livre dans lequel vous consacrez un long chapitre à l'affaire Fiona.
27:06 Ce procès, vous le décrivez dans votre ouvrage,
27:09 elle est très bouillonnante, Cécile Bourjon.
27:11 On aurait pu penser qu'on allait y trouver une femme discrète, timide,
27:16 peut-être en recul, mais ce n'est pas du tout.
27:18 Elle est très agressive, même.
27:20 Elle est vraiment agressive, bouillonnante, c'est le bon terme.
27:23 Et elle exacerbe les passions dans ce prétoire de la Cour d'Assise de Réillon,
27:28 notamment par ses déclarations, vous l'avez dit.
27:31 Elle est interrogée, on est en train de tenter de trouver la vérité
27:35 sur la mort de la petite Fiona, et elle annonce à tout le monde
27:37 "En fait, je suis en train de perdre mon temps en prison parce que je veux d'autres enfants".
27:40 C'est complètement fou.
27:41 Complètement décalé par rapport à la souffrance ressentie par le père de la petite Fiona.
27:48 Et elle va énerver tout le monde.
27:50 Et en dépit de son attitude, qui est cassante,
27:53 à l'inverse de Berkane Maclouf, qui paraît lui complètement figé
27:57 dans sa toxicomanie et les traitements de substitution,
28:00 en dépit de son côté bouillonnant,
28:03 Cécile Bourgeon va être acquittée du crime, condamnée à 5 ans de prison
28:07 dans une ambiance d'un autre temps, avec une foule qui gronde
28:11 aux portes du Palais de Justice quand le verdict est rendu.
28:14 Un verdict qui est incompréhensible, il faut bien le dire.
28:17 Personne n'avait le compris.
28:19 Vraiment incompréhensible.
28:20 Il y a eu une très belle et efficace plaidoirie des avocats de Cécile Bourgeon
28:25 qui ont recentré les débats en disant "On n'a pas d'aveu, on n'a pas de corps,
28:29 on n'a pas de scène de crime" et qui finalement ont réussi à obtenir quelque chose
28:32 pour Cécile Bourgeon.
28:33 Mais Berkane Maclouf, lui, a été condamné pour avoir donné les coups à Fiona,
28:37 alors même qu'il n'a jamais reconnu les faits lors du procès.
28:40 - Maître Charles Fribourg, vous y êtes évidemment à ce procès,
28:42 vous êtes avocat à Clermont-Ferrand et vous êtes dans cette affaire
28:44 l'avocat de Nicolas Chafoulé.
28:45 Chafoulé, c'est le premier compagnon de Cécile Bourgeon
28:51 et c'est le père aussi des deux petites filles, et notamment de Fiona.
28:55 Qui manipule qui dans ce couple ?
28:59 - Numéro un, c'est Cécile Bourgeon, c'est un personnage assez incroyable.
29:04 On m'avait soufflé, j'avais trouvé que l'idée était assez juste,
29:08 un GPS, c'est-à-dire que chaque fois qu'elle perd sa route,
29:13 elle recalcule son chemin pour mieux endormir tout le monde.
29:16 Elle a une intelligence remarquable, elle a quand même su manipuler
29:21 la France entière, elle était quand même assez forte.
29:25 Et elle a failli faire croire qu'elle n'était pour rien,
29:28 dans le cadre de cette mort atroce, qu'elle était victime de Berkad Maklouf.
29:32 La tête et les jambes. Berkad Maklouf, ça devait être effectivement les bras.
29:37 Cécile Bourgeon, ça a été également les bras, mais c'était également la tête.
29:42 - Alors ça serait, d'après ce que dit Maître Fribourg,
29:45 ça serait Cécile Bourgeon qui mènerait le jeu.
29:49 - La vérité c'est qu'on ne sait pas ce qu'est devenue la petite fille.
29:52 Il y a des heures de procès pourtant.
29:54 - Il y a des journées entières de procès, et on ne sait pas,
29:57 on n'a réponse à aucune question.
29:59 Quand est-elle vraiment morte ? Parce qu'ils disent qu'elle est morte
30:01 dans la nuit de samedi à dimanche, mais rien ne l'indique.
30:04 On sait que des témoins l'ont vue, notamment avec ce coup au visage,
30:07 quelques jours au paraffement.
30:09 Qui a porté les coups ? Si elle a été victime de coups,
30:11 on ne le sait pas non plus.
30:13 Et quand est-ce qu'elle a vraiment été enterrée en bordure d'une forêt ?
30:15 C'est l'explication fournie par les deux accusés, mais ça aussi,
30:18 aucune certitude, on n'a jamais retrouvé le corps.
30:20 Et il y a notamment un témoin qui vient nous indiquer,
30:23 on a vu aussi la veille Berkane-Maclouf sortir avec un gros sac
30:26 pour aller vers les poubelles.
30:28 Est-ce que ce n'est pas aussi une autre piste d'explication ?
30:30 - Verdict contesté, le parquet fait appel, nouveau procès.
30:34 L'affaire Fiona à la recherche de la tombe perdue dans la forêt.
30:37 Je suis content qu'elle soit la plus condamnée.
30:40 Il y a un message dans ce verdict.
30:42 L'enquête aujourd'hui de l'heure du crime, on se retrouve dans un instant sur RTL.
30:45 - L'heure du crime, présenté par Jean-Alphonse Richard sur RTL.
30:49 L'heure du crime, présenté par Jean-Alphonse Richard sur RTL.
30:53 - Heure du crime, consacrée aujourd'hui au mystère de la mort de la petite Fiona en 2013.
30:58 Clermont-Ferrand, un corps introuvable, une mère et son compagnon
31:02 qui se rejettent la responsabilité.
31:04 Condamné en 2016, 5 ans de détention seulement pour Cécile Bourgeon.
31:08 Ils comparaissent en appel, un an plus tard.
31:11 Vendredi 13 octobre 2017, le deuxième procès.
31:15 Cécile Bourgeon, Berkane Maclouf, tourne court.
31:18 Renvoyée pour des questions de procédure.
31:20 Quatre mois plus tard, les accusés reviennent devant la cour d'assises de la Haute-Loire, au puits en Velay.
31:25 Ils n'ont pas changé de registre.
31:27 Maclouf est perdu dans une espèce de brouillard et la mère de Fiona reste dans l'invective.
31:32 Elle maintient que c'est son ex-compagnon qui a frappé sa fille, lequel dément.
31:36 Mais cette fois, ce jeu ne trouble ni l'accusation, ni les jurés.
31:40 Ils ne font pas de différence entre la maman et le compagnon.
31:44 Tous deux condamnés à 20 ans de prison.
31:47 Un an plus tard, le verdict est cassé pour vice de forme.
31:50 Cécile Bourgeon est libérée.
31:52 Elle tombe enceinte de son quatrième enfant.
31:55 Mardi 1er décembre 2020, après deux reports, le couple Bourgeon-Maclouf est devant la cour d'assises du Rhône, à Lyon.
32:02 Quatrième procès.
32:04 Les accusés restent sur leur position.
32:06 Sept ans après la mort de Fiona, ils ne savent toujours pas où elle repose.
32:10 Quelque part dans une forêt qui serait en Auvergne.
32:14 Les jurés voient en Cécile Bourgeon la principale responsable de cette tragédie.
32:19 Les rôles sont inversés.
32:21 Elle est cette fois condamnée à 20 ans de prison.
32:23 18 pour Berkane-Maclouf.
32:25 L'ancien compagnon et père de Fiona, Nicolas Chafoulé, se dit content que Cécile Bourgeon soit davantage condamnée que son compagnon.
32:32 "Il y a dans ce verdict un message", déclare-t-il.
32:36 Et on retrouve dans le 7h du crime l'un de nos invités, c'est Maître Charles Fribourg, avocat à Clermont-Ferrand.
32:42 Et vous êtes évidemment l'avocat de Nicolas Chafoulé, l'ancien compagnon de Cécile Bourgeon.
32:47 Vous y êtes à ce procès.
32:48 Comment expliquer ces peines qui sont complètement inverses à ce qu'ils se condonnaient au début ?
32:54 Désormais c'est la mère qui est la plus exposée et la plus condamnée surtout.
32:58 Parce qu'il a une part de responsabilité moindre.
33:02 Dès où c'est ce machinat de ce dossier, c'est quand même Cécile Bourgeon.
33:07 Lui ça a été clé point, certes, c'est quand même 18 ans, c'est pas rien.
33:14 Mais son rôle était moins prédominant que Cécile Bourgeon.
33:19 C'est un symbole.
33:20 C'est un symbole, mais à ce procès, ça se retourne contre Cécile Bourgeon.
33:25 Oui, c'est ce qui n'avait pas été le cas.
33:28 C'était compliqué pour nous.
33:30 Avant il y avait un pacte entre Cécile Bourgeon et Berkan Makhlouf.
33:35 On s'accusait, sans s'accuser, on ne savait pas bien.
33:40 Et donc ce qu'on a réussi à faire avec mes confrères Jean-François Canis, Adnan Orleber,
33:46 et puis tous les avocats d'associations d'enfance maltraitée,
33:50 qui nous ont aidés dans le cadre de ce dossier, il faut quand même insister là-dessus,
33:54 de rappeler l'intime conviction.
33:57 Et vous faites une semaine avec Cécile Bourgeon, vous lisez le dossier,
34:03 vous avez l'intime conviction qu'elle est coupable.
34:06 Alors oui, c'est une intime conviction des avocats.
34:09 Évidemment, de l'autre côté, du côté de Cécile Bourgeon, la configuration est tout autre.
34:13 Vincent Vantinghem, on vous retrouve dans cette heure du crime avec votre livre "Les Défendre Tous",
34:19 qui est sorti aux éditions du Rocher.
34:21 Il y a plusieurs affaires qui sont exposées avec des entretiens avec des avocats.
34:26 Et il y a évidemment dans votre livre cette affaire Cécile Bourgeon.
34:30 Le masque de cette mère de famille est tombé.
34:34 Désormais, elle n'est plus du tout une victime.
34:37 Tout est tombé pendant ces procès. On a vu son vrai visage.
34:41 Exactement. Il faut bien comprendre qu'il y a eu quatre procès.
34:44 C'est-à-dire qu'on est sur onze semaines d'audience pour tenter de comprendre
34:49 ce qui est arrivé à la petite Fiona et l'explication qui est donnée au départ par Cécile Bourgeon,
34:53 c'est-à-dire même lors de sa garde à vue.
34:55 Oui, j'ai voulu cacher la vérité parce que j'étais moi-même victime des coups de Berkat Maklouf
35:00 et j'avais moi-même peur pour ma vie.
35:02 En l'ayant vue à toutes ses audiences, à tous ses procès,
35:05 les jurés se sont bien rendus compte que c'était plutôt elle, la femme "forte" du couple
35:10 et c'était elle qui faisait subir à tout son entourage ces violences,
35:15 qu'elles soient verbales, de comportement ou même physiques,
35:17 puisqu'elle a été accusée d'avoir porté des coups, ce qu'elle a toujours contesté.
35:21 Mais c'est vrai que son vrai visage a éclaté à la fin de toutes ses audiences,
35:25 alors qu'au départ on était sûrs qui est vraiment Cécile Bourgeon.
35:29 Il n'y a pas beaucoup de larmes pour la petite fille, pour Fiona, au cours de ces procès.
35:38 Parfois il y a de l'émotion, "on n'aurait pas dû", etc.
35:42 "On a mal fait", "on s'excuse", je ne lis pas ça.
35:46 Non, il n'y a quasiment aucun moment de compassion, d'empathie pour sa fille.
35:52 Cécile Bourgeon, notamment lors du premier procès,
35:55 explique qu'elle n'attend qu'une chose, c'est de sortir de prison,
35:58 pour prendre sa voiture, d'arpenter les routes d'Auvergne,
36:01 pour retrouver l'endroit où elle l'a enterrée, pour lui donner une sépulture digne.
36:05 Ça va être le seul moment de compassion qu'elle va avoir pour sa fille.
36:08 Et en même temps, on l'a vu à l'issue des méandres de la procédure,
36:12 elle va sortir à un moment donné de détention.
36:14 Est-ce qu'elle va vraiment prendre sa voiture pour la chercher ?
36:16 Pas du tout, elle va rester à Perpignan,
36:19 et elle ne va pas faire en sorte de retrouver le corps de sa fille pour l'enterrer.
36:22 Il n'y a pas de pleurs, il n'y a pas d'émotion, il n'y a pas de larmes,
36:26 en dépit du fait qu'elle dise "moi je veux perdre mon temps en prison, je veux d'autres enfants".
36:31 Il y a les experts qui se sont penchés sur son cas,
36:33 et qui ont estimé qu'en fait elle avait voulu un enfant,
36:35 comme on voudrait, un sac à main ou une glace,
36:38 quand il fait chaud l'été et qu'on passe devant le glace.
36:41 Donc ça arrive dans la vie.
36:43 Un accessoire.
36:44 C'est un accessoire, et effectivement cet accessoire,
36:46 on s'en débarrasse aussi peut-être dans une forêt,
36:49 ou peut-être ailleurs, puisqu'on ne sait toujours pas aujourd'hui,
36:51 à l'heure où nous parlons, où est le corps de Fiona, on ne l'a jamais retrouvé.
36:55 Pas de cinquième procès, Cécile Bourgeon demande à sortir de prison.
37:00 L'affaire Fiona, la tombe perdue de la forêt.
37:03 Elle dit vouloir sortir de prison pour s'occuper de son dernier enfant.
37:08 L'enquête de l'heure du crime.
37:10 On vous retrouve tout de suite sur RTL.
37:12 Dans l'heure du crime aujourd'hui, la mort jamais élucidée de la petite Fiona,
37:25 à 5 ans en 2013 à Clermont-Ferrand.
37:28 Sa mère, Cécile Bourgeon et son compagnon Berkane Maclouf,
37:31 ont finalement écopé de 20 et 18 ans de prison.
37:34 La mère souhaite être libérée.
37:37 Cécile Bourgeon, 36 ans, incarcérée depuis plus de 10 ans,
37:40 se dit déterminée à obtenir sa libération conditionnelle.
37:44 Elle dit vouloir s'occuper de son dernier enfant,
37:47 une fille aujourd'hui âgée de 7 ans.
37:49 Ses avocats ont l'espoir de l'avoir quittée bientôt sa prison de Lyon-Corbat.
37:54 11 ans après la mort de la petite Fiona,
37:58 la fillette repose toujours dans une sépulture anonyme
38:01 que personne n'a jamais découvert.
38:06 Elle en a des responsabilités.
38:07 Elle a reconnu des erreurs qui sont dramatiques, le mensonge.
38:11 Elle a reconnu qu'elle n'avait pas su protéger sa fille.
38:14 En revanche, elle a toujours dit, depuis le départ,
38:17 depuis le jour de sa garde à vue,
38:19 qu'elle n'avait strictement rien à voir avec le décès de Fiona.
38:21 Ça c'est la voix de Me Renaud Portejoie, avocat avec son père,
38:26 Me Gilles-Jean Portejoie, de Cécile Bourgeon.
38:29 On retrouve dans cette heure du crime Vincent Vantinghem,
38:32 grand reporter à BFMTV, auteur du livre "Les Défendre Tous",
38:37 publié aux éditions du Rocher.
38:39 Ça vient de sortir, c'est un excellent bouquin sur plusieurs affaires criminelles,
38:42 avec des interviews des acteurs et des avocats qui font ces affaires.
38:47 Vincent Vantinghem, évidemment, vous avez vu Me Gilles-Jean Portejoie
38:51 et Me Renaud Portejoie pour faire cet ouvrage,
38:54 notamment pour le chapitre que vous consacrez à Cécile Bourgeon.
38:57 Eux, ils n'ont jamais réussi à obtenir qu'elle progresse un petit peu,
39:02 Cécile Bourgeon, qu'elle soit finalement dans le "véritable aveu", j'ai envie de dire.
39:07 Non, et ils l'ont "secouée", on pourrait dire ça,
39:11 parce que leur stratégie de défense, dès le départ, c'est de dire
39:15 "il faut qu'on retrouve le corps de la fillette, ça va nous aider à montrer
39:19 que ce n'est pas vous, Cécile Bourgeon, qui avez porté les coups à la petite Fiona,
39:23 donc ils vont tenter de la secouer,
39:25 mais ils ne vont jamais y parvenir finalement".
39:27 Et c'est vrai que c'est une cliente qui est un peu compliquée
39:31 parce qu'elle va se mûrer dans sa consommation de drogue,
39:35 les violences qu'elle dit avoir subies de la part de Berkane Maclouf,
39:39 et elle ne va pas en dire plus, et elle ne montre finalement,
39:41 en dépit des déclarations qu'elle a pu faire aux enquêteurs,
39:44 que très peu d'attachement à la petite Fiona.
39:46 Et donc on se demande toujours, est-ce qu'elle veut vraiment la vérité,
39:48 est-ce qu'elle veut vraiment la retrouver,
39:50 ou est-ce qu'elle veut tout simplement passer à autre chose, sortir de prison ?
39:53 En tout cas, elle veut sortir de prison, Cécile Bourgeon,
39:55 on n'arrête pas de le répéter.
39:56 Alors Vincent Vandingham, ce n'est pas si simple de sortir aussi vite de prison.
39:59 Non, ce n'est pas si simple, mais il s'avère que concernant Cécile Bourgeon,
40:03 il y a eu plusieurs procès avec différentes peines qui ont été prononcées.
40:06 Il y a eu d'abord la peine en première instance de 5 ans de détention.
40:11 Évidemment, il y a l'espoir pour elle de sortir de prison, de faire autre chose.
40:17 C'est les avocats qui se raccrochent à ça,
40:19 mais aujourd'hui, elle est frappée d'une condamnation, d'une peine de 20 ans d'exclusion.
40:23 Les faits remontent à 2013, elle a passé beaucoup d'années en détention provisoire.
40:26 Et puis surtout, il va falloir avoir un projet de réinsertion aussi derrière.
40:30 Les psys vont devoir s'interroger, il y a beaucoup de choses.
40:33 Il y a énormément d'étapes à franchir avant d'obtenir peut-être ici une libération conditionnelle
40:37 ou un aménagement de peine avant une sortie à la fin de sa peine.
40:40 Charles Pribourg, vous êtes avec nous dans cette heure du crime,
40:42 avocat Clermont-Ferrand, et vous êtes l'avocat de Nicolas Chafoulé.
40:45 Nicolas Chafoulé, c'était le premier compagnon de Cécile Bourgeon
40:48 qui est le papa des deux petites filles, et dont Fiona.
40:51 Alors il y a cette demande de sortie, ça fait beaucoup parler,
40:53 parce que Cécile Bourgeon, d'un seul coup, évidemment, on lève l'oreille.
40:56 Vous allez vous y opposer à cette demande ?
40:59 - Alors, on nous demande notre avis, dans le cadre de Cécile...
41:03 En tout cas, on ne nous a pas encore demandé notre avis,
41:05 donc la demande ne doit pas être prochaine.
41:08 Je n'ai pas eu de retour de la part du juge de l'application des peines
41:11 qui me demandait un avis sur une éventuelle libération de Cécile Bourgeon.
41:17 Donc ça m'a l'air d'être plus une annonce qu'une réalité.
41:20 Alors il y a un moment où elle sortira,
41:22 on fera valoir ce qu'on en pense,
41:25 c'est pas une mère, et on est plusieurs à le penser,
41:29 quatre enfants, une fille qu'elle ne voit plus,
41:33 son fils, Bilal, je ne pense pas non plus qu'elle soit en relation assidue avec celui-ci,
41:40 et puis la dernière, Madjouba, qui a été placée immédiatement après la naissance.
41:45 - Vincent Vantinghem, c'est un procès, des procès, j'ai envie de dire,
41:49 il y en a eu quatre sans fin, et puis c'est une histoire sans fin,
41:52 parce que, évidemment, on n'a pas d'explication.
41:55 - Non, on n'a pas d'explication, et on peut se demander légitimement
41:59 si on en aura une un jour, parce que c'est vrai qu'on se dit,
42:03 après autant de temps, après autant de semaines de procès,
42:06 de questions posées, de théories mises en avant,
42:09 est-ce que finalement on aura le fin mot sur cette histoire,
42:12 avec ces deux personnalités, Cécile Bourgeon et Berkane Maklouf,
42:15 qui sont très compliquées, effectivement, on n'a pas d'explication franche,
42:21 et c'est sans doute la raison pour laquelle Cécile Bourgeon,
42:24 aujourd'hui, elle tend encore l'opinion publique,
42:28 parce que tous ces gens qui ont participé au battu,
42:31 qui ont cherché le corps de la petite, n'ont pas compris qu'elle avait menti,
42:35 et ne comprennent pas aujourd'hui qu'elle ne dise pas la vérité.
42:38 Elle a trahi la compassion des gens, et aujourd'hui,
42:40 elle les attend d'une explication qui n'est toujours pas arrivée.
42:43 - Charles Fribourg, je termine cette émission avec vous,
42:45 Nicolas Chafoulé, votre client, le papa de Fiona,
42:49 est-ce qu'il a toujours espoir aujourd'hui de retrouver le corps de sa fille ?
42:52 - Non. Qu'il espère, oui, il a espéré, je pense que maintenant il a compris
42:57 que vraisemblablement, Fiona est morte le jeudi,
43:01 qu'elle est morte sous les coups des dos,
43:04 et qu'elle a été jetée, je pense, dans une poubelle,
43:09 et qu'on ne la retrouvera pas, parce qu'elle est à Puy-don depuis trop longtemps,
43:13 qui est la déchetterie de la région,
43:16 et que malheureusement, cette histoire dramatique s'est terminée de cette manière.
43:23 - Merci infiniment, Maître Charles Fribourg et Vincent Vantinghem,
43:28 d'avoir été les invités aujourd'hui de l'Heure du Crime.
43:31 Merci à l'équipe de l'émission, rédactrice en chef Justine Vignaud,
43:34 préparation Marie Bossard, réalisation Jonathan Griveaux.
43:38 L'heure du crime présentée par Jean-Alphonse Richard sur RT.

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