• il y a 6 mois
Il y a cinquante ans, à la fin du printemps 1974, un jeune homme âgé de vingt ans, Christian Ranucci, était inculpé de l'enlèvement et du meurtre de la petite Marie-Dolores Rambla, huit ans. On venait de retrouver le corps martyrisé de l'enfant, lacéré de coups de couteau, dans la végétation, près de Marseille. Le suspect va avouer, se rétracter, mais il sera finalement exécuté. Les questions dans ce dossier vont se multiplier. La polémique va enfler au point de faire oublier ce que raconte vraiment l'enquête, les témoignages, les indices, les déclarations.
Retrouvez tous les jours en podcast le décryptage d'un faits divers, d'un crime ou d'une énigme judiciaire par Jean-Alphonse Richard, entouré de spécialistes, et de témoins d'affaires criminelles.
Regardez L'heure du Crime avec Jean-Alphonse Richard du 04 juin 2024

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Transcription
00:00 14h30, 15h30, l'heure du crime sur RTL.
00:05 Jean-Alphonse Richard.
00:06 Le 5 juin 1974, entre Aix et Marseille, on avait découvert le corps de petite Marie Dolorès, âgée de 8 ans.
00:13 Elle avait été frappée de 15 coups de couteau et avait la tête écrasée.
00:17 Ranucci avait tué l'enfant tout à l'heure à Marseille.
00:20 Christian Ranucci, 22 ans, a été guillotiné dans la cour de la prison.
00:23 Bonjour. Il y a 50 ans, à la fin du printemps 1974,
00:29 un jeune homme, âgé de 20 ans, Christian Ranucci,
00:32 était inculpé de l'enlèvement et du meurtre de la petite Marie Dolorès Rambla, 8 ans.
00:37 On venait de retrouver le corps martyrisé de l'enfant,
00:40 lacéré de coups de couteau dans la végétation près de Marseille.
00:43 Le suspect va avouer se rétracter, mais il sera finalement exécuté.
00:47 L'affaire Rambla va alors devenir l'affaire Ranucci,
00:51 objet d'un livre, "Le pullover rouge" de Gilles Perrault,
00:54 qui va défendre la thèse de l'erreur judiciaire.
00:56 Ce suspect ne serait pas le bon.
00:58 Innocent ? Coupable ? Investigation tronquée ? Dossier fragile ?
01:02 Les questions vont se multiplier.
01:04 La polémique va enfler au point qu'on a oublié
01:07 ce que raconte vraiment l'enquête, les témoignages, les indices, les déclarations.
01:11 Alors comment Christian Ranucci s'est-il retrouvé accusé d'un meurtre ?
01:16 Et comment est-il entré dans la grande histoire du crime, 50 ans après ?
01:20 Avec nos invités, nous allons essayer de répondre à cette question.
01:23 L'affaire Ranucci, le dernier sourire de Marie Dolorès Rambla.
01:27 J'ai vu un homme qui tirait l'enfant par le bras gauche,
01:30 il a grimpé sur le talus, puis il a disparu avec l'enfant.
01:33 L'enquête de l'heure du crime, la seule émission radio 100% fait d'hiver.
01:36 A tout de suite sur RTL.
01:38 Dans l'heure du crime aujourd'hui, l'affaire Christian Ranucci, il y a 50 ans,
01:53 à la fin du printemps 74, ce jeune homme va apparaître derrière l'enlèvement et la mort d'une petite fille,
01:59 Marie Dolorès Rambla, début d'une enquête qui va s'enflammer.
02:03 Lundi 3 juin 74, lundi de Pentecôte, vers 10h30, Marie Dolorès Rambla, 8 ans,
02:11 et son petit frère Jean, 6 ans, jouent au pied de leur immeuble, Cité Saint-Agnès à Marseille.
02:16 Depuis la fenêtre de la salle à manger, la maman leur demande de rentrer, Marie Dolorès lui sourit.
02:22 Quelques minutes plus tard, la maman se penche à nouveau à la fenêtre, mais elle ne voit que son fils Jean.
02:28 Lui explique qu'un monsieur est descendu d'une voiture grise.
02:31 Il leur a demandé de l'aider à retrouver son chien noir, il est resté avec Marie Dolorès.
02:37 Pierre Rambla, le papa est alors inquiet puis affolé, il cherche sa fille dans tout le quartier, sans succès.
02:43 A 13h, il vient signaler la disparition au commissariat du 4e arrondissement.
02:48 Le petit frère est entendu, il décrit le ravisseur comme un homme grand, jeune, en costume gris.
02:54 Le carrossier Eugène Spinelli, qui n'était pas loin, décrit un homme grand, mais avec une veste claire.
02:59 Il n'est pas très précis, la voiture dans laquelle la petite fille est montée, place passager, est selon lui une Simca 1100 grise.
03:07 Mardi 4 juin, alors que la photo de Marie Dolorès Rambla fait la une des journaux locaux,
03:14 les premiers témoins se manifestent, la plupart sont fantaisistes.
03:18 Mais quelques-uns retiennent l'attention.
03:20 Le dénommé Alain Aubert indique qu'il roulait, la veille, vers 12h15, avec sa femme, près de Pépin,
03:27 à une quarantaine de kilomètres de Marseille, quand il a assisté à un accrochage au carrefour de la Pomme.
03:33 Un coupé Peugeot 304 gris a percuté une voiture puis a pris la fuite.
03:39 Les Auberts sont partis, à la poursuite du chauffard, ils ont retrouvé la Peugeot,
03:43 un kilomètre plus loin, immobilisée en bordure de route.
03:47 La portière droite s'ouvrait et un homme tenant un enfant plaqué contre lui en sortait.
03:53 Il tirait l'enfant par le bras gauche, grimpait sur le talus, puis l'homme disparaissait avec l'enfant,
04:00 est-il noté dans le procès verbal.
04:02 Les Auberts ont relevé l'immatriculation de la Peugeot 1369 SG06.
04:10 Un autre témoin, Henri Guadzone, patron, dans le même coin d'une champignonnière,
04:15 raconte lui avoir la veille, vers 17h, avec un employé, sorti d'une ornière,
04:21 un coupé Peugeot gris, qui s'était curieusement avancé dans la galerie.
04:27 Le conducteur leur a dit s'être perdu alors qu'il cherchait un coin pour pique-niquer,
04:31 sa voiture aurait dérapé. Il s'agit bien de la Peugeot accidentée.
04:35 Mercredi 5 juin 14h05, des militaires sont mobilisés pour ratisser le secteur autour du carrefour de la Pomme,
04:43 dans la galerie de la champignonnière. Un pulot vert rouge, en bon état, est retrouvé.
04:48 Trois quarts d'heure plus tard, une branche de pin et une pierre ovale ensanglantées sont découvertes dans un fourré.
04:54 Puis deux autres pierres, portant une touffe de cheveux, à une vingtaine de mètres, sous des ronces.
05:00 Il y a le corps d'une petite fille, qui porte un short blanc.
05:02 Elle repose sur le dos, le bras gauche replié sur la tête.
05:06 Il s'agit de Marie Dolorès Rambla.
05:09 Les docteurs Olivier et Vuillet relèvent trois coups de couteau sur une main,
05:13 quinze autres portés au cou, la carotide a été sectionnée.
05:16 Une blessure au visage a sans doute été causée par la pierre plate.
05:21 Les légistes ne détectent aucune trace de viol ou d'agression sexuelle.
05:25 À 15h55, la juge d'instruction de Marseille demande que le propriétaire de la Peugeot grise,
05:31 qui a été vu dans le secteur, et bien que cet homme soit recherché.
05:34 Un certain Christian Ranucci, 20 ans, voyageur de commerce, célibataire, demeurant chez sa mère,
05:40 au 61, résidence Corniche Fleury, à Nice.
05:43 Il est interpellé.
05:44 À 18h15, alors qu'il rentre de son travail, on lui parle seulement de l'accident de voiture.
05:49 Il est placé en garde à vue pour délit de fuite, transféré à Marseille, où il va être interrogé.
05:55 48 heures pour arrêter Christian Ranucci, présenté comme le suspect numéro 1.
06:01 Une certitude, ça n'est pas contestable.
06:04 Il était sur les lieux où Marie Dolores Rambla a succombé sous les coups de couteau et de pierre de son agresseur.
06:10 C'est sans doute l'oeuvre d'un détraqué.
06:12 On va voir ce que vont donner les interrogatoires de cet homme devant les policiers, puis devant la juge d'instruction.
06:18 J'aimerais qu'on avance un peu point par point, parce que cette affaire, on pourrait en parler pendant une semaine.
06:23 Elle va de rebondissement à rebondissement.
06:25 Il y a des thèses qui s'affrontent.
06:26 On ne va pas trop rentrer dans ce jeu un peu compliqué des pours et des contres.
06:30 - Se l'indique pas qu'il y a deux témoins quand Marie Dolores est enlevée.
06:34 On ne parle pas de Peugeot grise à ce moment, mais de Simca, au point que c'est cette voiture, cette Simca, qui va être recherchée.
06:42 Bonjour Jean Arca.
06:43 - Bonjour Jean-Alphonse.
06:45 - Merci infiniment d'être avec nous aujourd'hui dans cette Horde du Cain pour nous aider à y voir plus clair dans cette affaire qui a fait polémique.
06:50 Vous êtes journaliste pour les journaux Le Progrès et puis l'hebdomadaire Marianne.
06:55 Nous sommes aujourd'hui en partenariat avec le magazine Marianne.
06:58 Vous publiez pour Marianne cet article "L'affaire Ranucci, 50 ans après le récit du condamné, contredit la thèse de ses défenseurs".
07:06 C'est un article qui est disponible sur le site internet de Marianne.
07:11 On le voit au début, Jean Arca, les choses ne sont pas très claires.
07:16 Parce que les témoignages, y compris du petit garçon, donnent une allure de cet homme qui a enlevé sa soeur.
07:21 Jean, le petit Jean qui a enlevé sa soeur, qui ne correspond pas à celle du carrossier qui est pas loin aussi, qui a vu un homme.
07:27 Déjà, on a des descriptions, des témoignages visuels qui sont un peu flous.
07:30 - Alors, le carrossier qui assiste à l'enlèvement, il est à peu près à 50 mètres du moment où l'homme fait monter la petite fille dans sa voiture.
07:39 Et il est aussi de trois quarts arrière.
07:42 Donc, il voit le véhicule de trois quarts arrière, mais il n'y prête pas vraiment attention.
07:46 Et c'est vrai qu'au début, il penche plutôt pour une Simca 1100.
07:50 Mais finalement, par la suite, déjà la couleur, il n'y a jamais vraiment eu de doute qu'elle est grise.
07:54 Mais par la suite, c'est vrai qu'il dit que le haillon arrière, ça aurait pu être également une Peugeot 304.
07:59 - C'est ça. Donc, on n'est pas très clair. Par contre, on va être un peu plus clair lors de cet accident.
08:03 Puisque là, il y a cette voiture qui est immatriculée dans les Alpes-Maritimes.
08:06 A l'époque, ce sont des immatriculations départementales.
08:09 Là, effectivement, c'est bien la voiture de Christian Ranucci qui a eu un accident au carrefour de la Paume à Pépins.
08:15 On va retrouver le corps de la petite fille à 700 mètres de là.
08:18 - Oui, tout à fait. Christian Ranucci, il panique après l'accident.
08:21 Il fait encore quelques centaines de mètres sur la départementale.
08:24 Puis, il se gare sur le bas-côté.
08:26 Et donc là, les époux au beurre qui le prennent en chasse s'arrêtent à son niveau, à sa hauteur.
08:31 Donc, il relève le numéro de la plaque. C'est bien la bonne plaque.
08:33 Et Christian Ranucci ne reviendra jamais sur le fait que c'est bien sa voiture qui était garée.
08:37 Lui, par contre, ce qu'il dira ensuite, dans son livre qu'il écrit en prison,
08:41 c'est qu'il s'est à ce moment-là endormi au volant, qu'il a eu un black-out,
08:44 et qu'il ne se rappelle de rien jusqu'au moment où il s'est réveillé sur la banquette arrière dans la champignonière.
08:48 - Mais il dit, Christian Ranucci, c'est important. Il dit qu'il n'y a personne avec lui dans la voiture.
08:52 - Il dit qu'il n'y a personne avec lui dans la voiture.
08:54 Et il dit que si les époux au beurre ont vu un homme courir dans les fourrés avec une petite fille,
08:58 c'est l'assassin, c'est le meurtrier. Ce n'est pas lui.
09:01 - Et d'ailleurs, au début, les époux au beurre, ils déclarent avoir une petite fille.
09:05 Mais on a dit aussi qu'ils portaient peut-être un paquet, cet homme qui partait.
09:09 Ce n'était pas très clair non plus.
09:11 - La thèse du paquet, c'est vrai que Gilles Perrault, dans son livre fiction "Le pullot vert rouge",
09:15 a énormément répandu cette rumeur qu'ils avaient d'abord commencé par dire un paquet avant de changer de version.
09:21 Mais il se trouve que les époux au beurre, dans leurs auditions officielles, dans leurs dépositions plutôt officielles,
09:27 ils n'ont jamais parlé de paquet.
09:29 Mais quand ils appellent la gendarmerie de Roquevert la première fois, on ne les prend pas au sérieux.
09:33 Et c'est le gendarme qui, après la découverte du corps vraisemblablement pour se couvrir,
09:37 aura indiqué qu'il s'agissait en fait...
09:39 - Qu'il n'avait pas très bien compris.
09:40 - Qu'il avait mentionné un paquet, donc il ne les a pas vraiment pris au sérieux.
09:42 - Effectivement, de toute façon, dans les PV, ils parlent d'un enfant, ça c'est clair.
09:45 Les PV, on les a.
09:46 - Et on entame les recherches également parce qu'ils parlent d'un enfant.
09:48 - Voilà, c'est ça. On a pu les consulter, ces procès-verbaux de l'époque.
09:51 Bon, ben, ils font foi. Ils sont dans le dossier. Ils n'ont pas été contestés par ceux qui ont déclaré tout ça.
09:57 Bonjour Jean-Louis Vincent.
09:58 - Bonjour Jean-Alphonse.
10:00 - Merci infiniment d'être avec nous aujourd'hui au Téléphone de l'heure du crime.
10:03 Vous êtes ancien commissaire de police, donc en matière d'enquête, évidemment, vous en connaissez un morceau.
10:09 Vous êtes auteur du livre "Affaire Ranucci, du doute à la vérité" publié aux éditions François Bourin.
10:16 Alors c'est un très gros livre, mais qui est très intéressant parce qu'il fourmille d'anecdotes.
10:22 Et puis vous vous référez également à l'enquête de l'époque, et ça c'est très important.
10:26 Jean-Louis Vincent, question pour vous.
10:28 Les époux Aubert, ils disent avoir vu cet homme qui entraînait une petite fille.
10:32 Est-ce que oui ou non, ils sont formels ?
10:34 - Oui, alors ils sont formels sur le fait d'avoir assisté à l'accident, d'avoir suivi la voiture,
10:40 d'avoir vu le véhicule s'arrêter sur le bord de la route.
10:43 Et tous les deux disent qu'ils ont vu le conducteur ouvrir la portière côté droit, sortir l'enfant,
10:51 un enfant en le tenant par la main, par le bras.
10:55 Alors ils ne précisent pas si c'est une fille ou un garçon.
10:58 Ils ne sont pas sûrs.
11:00 - Bien vu, tout ça se passe très vite.
11:03 Madame Aubert dit qu'elle a entendu l'enfant dire, parler et dire "qu'est-ce qu'on fait ?"
11:08 Donc leur témoignage est clair, ils ont vu un enfant tenu par un outil.
11:12 - Qu'est-ce qu'elle dit l'autopsie de la petite fille ?
11:15 - L'autopsie dit que cet enfant a reçu en tout 18 coups de couteau, 15 à la hauteur du cou,
11:21 et 3 sur le dos de la main droite.
11:24 La mort est due à la section d'une carotide et pas d'attente sexuelle.
11:32 - Qui est ce "jeune homme" qui est Christian Ranucci ?
11:35 Il apparaît dans le décor du crime, il est célibataire, il vit avec sa mère, c'est ça ?
11:39 - Oui, c'est le profil d'un jeune homme que tous les gens qui l'ont connu disent qu'il est un homme assez renfermé,
11:47 qui vit presque en communion avec sa mère.
11:51 La mère a d'ailleurs dit "cet enfant je l'ai élevé comme une fille",
11:55 mais ils ont eu une relation très proche.
11:57 C'est un enfant qui a été perturbé au cours de son enfance par la séparation de ses parents,
12:03 il n'a pas connu son père, mais son père était un homo-violent.
12:06 Sa mère lui a toujours dit "s'il nous retrouve, il va nous tuer",
12:09 donc ils ont eu une vie presque de fuite avant d'atterrir à Nice.
12:13 - Le suspect numéro 1 va nier, puis passer aux aveux.
12:17 - L'affaire Ranucci, le dernier sourire de Marie Dolores Rambla,
12:20 je lui ai serré le cou pour l'empêcher de crier, j'ai sorti mon couteau, je l'ai frappé,
12:24 j'ai dissimulé le corps sous les branchages.
12:26 On se retrouve dans un instant sur RTL.
12:28 Heure du crime consacrée aujourd'hui à l'affaire Christian Ranucci,
12:43 juin 1974, ce jeune homme, 20 ans, se retrouve dans la peau du suspect numéro 1
12:48 dans la mort de la petite Marie Dolores Rambla, 8 ans, frappé et poignardé.
12:53 Jeudi 6 juin 1974, 3 jours après le meurtre de Marie Dolores Rambla,
12:58 Christian Ranucci est interrogé à l'Evêché, le commissariat principal de Marseille.
13:04 La garde à vue est supervisée par le commissaire Gérard Alessandra.
13:08 Ranucci est informé que plusieurs personnes l'ont vu lundi à proximité du lieu,
13:12 où Marie Dolores a été retrouvée morte.
13:15 Il répond qu'il ne sait rien de cette histoire.
13:17 Il n'a ni enlevé, ni tué l'enfant.
13:20 Il reconnaît simplement avoir eu un accident dans le coin, à Pépin, à un carrefour.
13:24 Les témoins sont convoqués pour identifier le suspect, le petit Jean Rambla.
13:29 Frère de Marie Dolores ne le reconnaît pas.
13:32 Tout comme le carrossier, Jeanne Spinelli, qui a insisté à l'enlèvement.
13:36 Vincent Martinez, dont la voiture a été percutée par la Peugeot,
13:40 identifie lui Christian Ranucci comme étant le chauffard.
13:44 Mais il ne se souvient pas d'une petite fille à bord de la Peugeot.
13:47 Après hésitation, les époux au baird reconnaissent Ranucci comme étant l'homme parti dans les forêts.
13:53 Les employés de la champignonnière, Henri Guadzone, Mohamed Raoult,
13:58 indiquent qu'il s'agit bien de l'automobiliste resté coincé dans la galerie.
14:02 Ranucci explique qu'après l'accident de voiture, il a pris la fuite,
14:07 car il avait peur de perdre son permis.
14:09 Il s'est arrêté sur le bas côté pour redresser la tolle qui frottait sur le pneu arrière.
14:14 Il a relevé une barrière, il a emprunté un chemin de terre
14:17 pour finir enlisé dans la champignonnière, presque 500 mètres plus loin.
14:23 Mais il assure qu'il était seul dans la voiture.
14:26 Christian Ranucci est questionné sur un pantalon taché de boue et de sang retrouvé dans sa voiture.
14:31 Il affirme que ces salissures ne sont que de la terre.
14:35 Le sang détecté est de groupe A, celui de Marie Dolores Rambla.
14:39 Deux cheveux blonds dont l'un pourrait appartenir à la victime sont retrouvés,
14:43 ainsi que quatre lanières de cuir qui semblent former un fouet.
14:47 Ranucci finit par indiquer qu'il souhaite s'expliquer.
14:51 Il avoue.
14:52 Il raconte que le lundi 3 juin, il a garé au hasard sa voiture à Marseille,
14:57 près de la cité Saint-Agnès.
14:58 Il a vu les deux enfants jouer, il a éloigné le garçon,
15:01 il a proposé à la petite fille une promenade.
15:04 Après une hésitation, elle a accepté, sans difficulté, raconte le suspect.
15:08 Il dit avoir roulé, s'être arrêté une première fois pour fumer une cigarette et bavarder.
15:12 L'enfant voulait rentrer chez elle, c'est l'heure du repas, lui a-t-elle dit.
15:17 Il y a eu ensuite l'accident.
15:19 Il s'est affolé à l'idée d'être vu avec la petite fille, il a pris la fuite.
15:22 Il a entraîné Marie Dolores derrière un talus, il a perdu la raison.
15:26 Je lui ai serré le cou pour l'empêcher de crier, j'ai sorti mon couteau et je l'ai frappé.
15:31 J'ai dissimulé le corps sous les branchages.
15:34 Jeudi 6 juin, en fin d'après-midi, après deux heures de recherche et sur les indications du suspect,
15:39 les gendarmes retrouvent l'arme du crime, enterrée sous 20 cm de tourbe, près de la champignonnière.
15:45 Un couteau avec une lame de 10 cm.
15:48 Le sang sur la lame est toujours de groupe A, groupe de la victime.
15:52 Devant la juge, Christian Ranucci réitère ses aveux.
15:55 Il jure qu'il a enlevé Marie Dolores par sympathie, sans aucun désir sexuel.
15:59 Il a tué, car il s'est affolé.
16:01 L'enquête se poursuit, Ranucci va être soupçonné de deux autres agressions d'enfants à Nice.
16:06 Les parents disent avoir reconnu en lui le maniaque qu'ils avaient mis en fuite.
16:11 27 décembre, lors de son dernier interrogatoire, Ranucci se rétracte.
16:16 Il n'a plus souvenir d'avoir enlevé et tué Marie Dolores Rambla.
16:21 Et c'est cet homme qui a avoué qu'il s'est rétracté, qui va comparaître dans quelques mois
16:27 aux assises où il risque à l'époque la peine de mort.
16:30 Parce que c'est une jeune enfant, très jeune enfant, elle avait 8 ans, la petite Marie Dolores,
16:35 quand elle a été tuée.
16:37 On retrouve dans cet homme du crime l'un de nos invités, c'est Jean-Louis Vincent,
16:40 ancien commissaire de police.
16:42 Et Jean-Louis Vincent, vous avez écrit ce livre, "L'affaire Ranucci",
16:45 du doute à la vérité, qui est publié aux éditions François Bourrin.
16:49 Vous avez eu accès à tous les procès verbaux de l'époque,
16:51 et puis vous avez discuté aussi avec des témoins de l'époque,
16:54 ce qui donne une richesse, un éclat particulier à votre ouvrage.
17:00 On a l'impression dans ce dossier, Jean-Louis Vincent,
17:02 que finalement tout se joue lors de cette garde à vue, en pleine nuit, à Marseille.
17:07 Il nie d'abord, c'est ça ?
17:09 - Il nie d'être venu à Marseille, et bien évidemment,
17:13 donc il nie d'avoir enlevé l'enfant et à plus forte raison l'avoir tué.
17:17 C'est ça la première partie.
17:19 Et c'est après, au cours de la confrontation, notamment avec le couple Aubert,
17:24 et notamment avec Madame Aubert, que cette dame lui dit,
17:28 "Mais moi, monsieur, je vous ai vu quand vous êtes sorti de la voiture avec un enfant,
17:33 et je vous reconnais, c'est vous qui étiez avec un enfant, qui êtes monté dans la colline."
17:37 C'est à ce moment-là qu'il avoue.
17:39 Il est perturbé, évidemment, par l'accusation que porte contre lui Madame Aubert,
17:44 et donc il avoue l'effet.
17:46 - Alors il avoue l'effet, Jean-Louis Vincent, je suis d'accord,
17:48 ça c'est évidemment le scénario policier,
17:50 en tout cas c'est ce qui se dessine dans les procès-verbaux.
17:52 Jean Arca, journaliste avec nous, également invité,
17:56 journaliste pour le Progrès, Marianne.
17:58 On est en partenariat aujourd'hui avec le magazine Marianne,
18:00 qui sort un long article que vous signez,
18:03 et que l'on peut lire sur le site internet de Marianne,
18:06 sur les 50 ans de l'affaire Ranucci.
18:08 Alors un mot là-dessus quand même,
18:10 parce qu'effectivement on le reconnaît, et parfois on ne le reconnaît pas.
18:13 Notamment il y a quelque chose de troublant, mais qui va être repris en boucle par la suite,
18:17 c'est que le petit Jean, le petit frère de la victime,
18:20 qui était aux premières loges, il a vu cet homme,
18:22 l'homme lui a tendu la main, il lui a dit "tiens, je recherche mon chien, viens m'aider",
18:26 il ne le reconnaît pas.
18:28 - C'est vrai que deux jours après, le petit garçon de 6 ans,
18:30 dans un tapissage, n'a pas été en mesure de le reconnaître.
18:34 Donc ça c'est vrai que ce sera un des éléments que Gilles Perrault reprendra en boucle,
18:38 mais après, c'est avéré que Ranucci est à Marseille ce matin-là,
18:42 parce qu'il vient voir un ancien camarade de garnison avec qui il était alarmé.
18:46 Que les gendarmes retrouvent, donc sa présence à Marseille, elle ne fait aucun doute,
18:50 comme sa présence à l'endroit où on retrouve le corps, quelques temps plus tard.
18:54 Mais c'est vrai que le petit Jean-Amblan ne le reconnaît pas,
18:57 ça ne veut pas dire que Ranucci n'a pas enlevé l'enfant,
18:59 mais sur ce point-là, c'est vrai qu'un enfant,
19:02 après on n'est pas sûr aussi de combien de temps il l'a vu,
19:04 parce que assez rapidement l'enfant a couru pour aller faire le tour de l'immeuble
19:08 pour aller chercher le chien,
19:10 que l'homme qui a enlevé la fiette lui a demandé d'aller chercher.
19:13 Donc c'est vrai que ce point-là, oui, l'enfant ne l'a pas reconnu,
19:15 ça on ne pourra jamais dire à 100% que l'enfant l'a reconnu, ce n'est pas vrai.
19:18 L'enfant ne l'a pas reconnu dans un tapissage.
19:20 Je comprends bien, mais c'est important de le souligner.
19:22 Ceux qui effectivement disent que Ranucci est innocent,
19:26 ils vont dire "mais vous m'entendez, le récit de Ranucci, les aveux de Ranucci,
19:31 tout ça est cousu de fil blanc, c'est exactement ce que pensent les policiers,
19:36 on lui a quasiment dicté ses aveux, c'est ça ?"
19:39 Oui, on a dit beaucoup de fois que ses aveux lui ont été extorqués,
19:42 après réussir à lui extorquer qu'il venait là pour voir un camarade de garnison,
19:46 c'est complètement impossible, les policiers ne pouvaient pas savoir ça.
19:49 Ensuite il a réitéré ses aveux devant la juge,
19:52 il donne quand même des aveux circonstanciés,
19:54 en expliquant qu'il a enlevé l'enfant et qu'ensuite il l'a tué dans la panique,
19:57 qu'il est monté dans les buissons, l'a tué là.
19:59 Oui, puis il y a les paroles de l'enfant aussi,
20:01 alors on peut dire que les policiers ont tout inventé, pourquoi pas,
20:03 mais il y a les paroles qu'ils rapportent de l'enfant,
20:05 il dit "c'est l'heure d'aller manger, il faut que je rentre,
20:07 mes parents ne vont pas être contents".
20:09 Donc ça, ça semble véridique.
20:13 Oui, c'est vrai que,
20:15 après, peut-être que Ranucci n'a pas forcément essayé d'enlever l'enfant à ce moment-là,
20:21 mais en tout cas,
20:23 la préméditation est très très dure à établir dans ce dossier,
20:26 c'est vrai que la préméditation de Christian Ranucci, lui-même ne sera pas capable,
20:28 lorsque il avoue, d'expliquer pourquoi il a enlevé l'enfant et pourquoi il l'a tué.
20:32 La question c'est qu'il était à Marseille et qu'il était après sur les lieux du meurtre.
20:35 Oui, au carrefour de la Pomme, il y a eu cet accident,
20:37 on le retrouve, alors ça c'est une série de hasards, on va dire,
20:39 mais en tout cas, il est sur tous les lieux où cet enfant a pu passer à ce moment-là.
20:44 Jean-Louis Vincent, l'arme du crime, le couteau,
20:48 alors ça c'est important dans cette histoire,
20:50 parce que c'est lui qui désigne l'endroit où se trouve le couteau ?
20:53 Lui, il dit "j'ai mis le couteau là",
20:55 on découvre le couteau qui correspond au modèle qu'il a lui-même indiqué,
20:59 le modèle du couteau correspond à ce que Ranucci a dit,
21:02 par la suite, il va reconnaître le couteau en disant "c'est bien mon couteau",
21:06 le sang qui est sur le couteau est porteur du groupe sanguin A,
21:11 qui est le groupe de la petite, qui est aussi celui de Ranucci,
21:15 je veux dire, ça fait quand même quelques éléments un peu sérieux, me semble-t-il.
21:19 Alors c'est le juge d'instruction, Jean-Louis Vincent,
21:22 c'est le juge d'instruction Pierre Michel, on le connaît avec la French Connection, évidemment,
21:26 juge qui a été assassiné, c'est lui qui va clôturer le dossier,
21:29 il est en poste à Marseille, et il aurait déclaré, parce que je l'ai lu ça,
21:32 en parlant de Ranucci, on lui prête cette parole,
21:35 "c'est un dossier de merde, mais il est coupable".
21:39 Oui, il dit "c'est un dossier de merde" parce qu'en effet, c'est vrai que
21:44 d'autres investigations, peut-être encore, je ne sais pas,
21:47 d'autres précisions auraient pu être apportées dans cette affaire,
21:50 qui ne l'ont peut-être pas été, il porte un jugement assez sévère sur le travail,
21:55 notamment de sa collègue Hilda Di Marino,
21:58 et donc c'est lui qui, par la suite, a repris ce dossier qu'il n'avait pas traité dès le début,
22:02 c'est exact, mais il dit bien lui-même que Ranucci était coupable,
22:05 c'est une évidence ça d'ailleurs, et je ne comprends pas qu'on en soit encore à s'interroger là-dessus,
22:09 mais bon, il faut croire que la vérité est dure, et a du mal à se faire son chemin, c'est compliqué.
22:16 Mais oui, c'est un dossier compliqué évidemment, et c'est pour ça qu'on en parle encore aujourd'hui,
22:20 Jean-Louis Vincent, deux ans après le meurtre, le jeune représentant de commerce va être jugé et exécuté.
22:26 L'affaire Ranucci, le dernier sourire de Marie-Dolores Rambla,
22:29 "Je sais que tu es innocent, tu es un bon fils, ma vie était heureuse à tes côtés."
22:33 L'enquête de l'heure du crime, a-t-on à voyer un innocent à l'échafaud,
22:37 ou lui et lui seul tenait le couteau ? C'est à suivre, dans un court instant sur RTL.
22:53 "Ranucci me dit, Pierrot, qu'est-ce que je risque pour ça ?
22:56 Bah, je lui dis, tu sais, que tu es femme bien, tu es un avocat d'enfant, avec un assassinat et tout,
23:00 20 ans, perpétue, ou alors, tu es femme bien, autrement, tu risques la peine de mort.
23:04 Il me répond ce qui m'a sidéré, oh, il ne me dit pas pour si peu."
23:08 Au programme, aujourd'hui de l'heure du crime, l'affaire Christian Ranucci.
23:12 En juin 1974, ce jeune représentant de commerce de Nice, inconnu de la justice,
23:17 a avoué le meurtre de Marie-Dolores Rambla, près de Marseille.
23:20 Il s'est rétracté, deux ans plus tard, il comparait aux Assises.
23:23 Mardi 9 mars 1976, Christian Ranucci, bientôt 22 ans, costume bleu clair, pull blanc,
23:30 une chaîne avec une croix dorée autour du cou et devant la cour d'Assises des Bouches du Rhône,
23:35 à Aix-en-Provence. Seulement deux journées d'audience programmées.
23:38 L'accusé apparaît agacé, agressif, tendu. Il tape sur le rebord du box pour marteler ses affirmations.
23:45 L'un de ses avocats, Maître Paul Lombard, tente d'excuser son client.
23:50 "S'il vous plaît, ne le jugez pas sur les apparences", dit-il.
23:53 Au fil des heures, le climat du procès s'alourdit. Ranucci répète avoir avoué sous la contrainte.
23:59 Il accuse le commissaire Alessandra de lui avoir fait subir des sévices.
24:02 "Vous êtes un monstre", lui lance le policier.
24:05 Quand on lui demande pourquoi sa rétractation a été si tardive, il répond,
24:08 "Il m'a fallu des mois et des mois pour réunir les preuves de mon innocence."
24:13 lors de l'enquête. Ranucci a adressé une lettre à sa mère.
24:16 "Malgré tous les efforts que l'on a déployés pour me faire passer pour le coupable", dit-il,
24:21 "j'ai la conscience pour moi, la loi pour moi, les témoins pour moi,
24:26 et la vérité qui se fera bientôt au jour pour moi."
24:29 Mercredi 10 mars, 20h15. Après un peu plus de deux heures de libérer, de délibérer,
24:33 Christian Ranucci est condamné à la peine de mort.
24:38 Vendredi 12 mars, Christian Ranucci se pourvoit en cassation.
24:42 Pourvoi rejeté le 17 juin. Grâce présidentielle rejetée le 26 juillet.
24:47 Deux jours plus tard, 28 juillet, 4h25 du matin, prison des Baumettes à Marseille,
24:53 Christian Ranucci est exécuté. Le procès verbal officiel indique que le condamné
24:58 n'a pas fait de déclaration. Sa mère, Héloïse Maton, qui a toujours dit
25:02 que le pull rouge découvert dans la champignonière n'était pas celui de son fils,
25:06 lui a écrit ces mots "Je sais que tu es innocent, tu es un bon fils,
25:11 ma vie était heureuse à tes côtés."
25:14 Et vraiment un procès éclair. On a du mal à imaginer aujourd'hui 48h du procès,
25:19 c'est très court aujourd'hui, les sessions d'assises c'est 10 jours, 15 jours,
25:23 parfois beaucoup plus. Jean Arca, vous êtes journaliste au Progrès,
25:27 également au magazine Marianne, on est en partenariat aujourd'hui avec votre magazine,
25:31 Marianne, pour la sortie de cet article sur l'affaire Ranucci 50 ans après.
25:35 Article qu'on peut retrouver sur internet. Effectivement, je le disais, Jean Arca,
25:39 procès éclair, on aurait pu s'attendre quand même que le dossier soit un peu plus creusé.
25:44 Alors c'est vrai que le procès a été très très court, ça je vous l'accorde,
25:49 c'est vrai que deux jours ça semble vraiment éclair, normalement c'est plutôt 10 jours
25:53 pour un crime aussi grave avec autant de ramifications, c'est sûr que le procès
25:57 a été beaucoup trop court. Après, c'est vrai que Christian Ranucci a plaidé
26:02 l'innocence pendant ce procès, la relax, il y a un avocat qui voulait plaider la relax,
26:07 un autre qui voulait plutôt plaider la culpabilité avec les circonstances atténuantes,
26:11 et le troisième avocat, Maître Leforçonnet, ne s'est jamais trop prononcé
26:15 sur son intime conviction, même des années après l'exécution de Christian Ranucci.
26:20 Oui, c'était compliqué pour la défense, je me souviens d'avoir parlé avec Maître Paul Lombard
26:23 qui est décédé aujourd'hui, mais effectivement c'était un procès qui était compliqué à gérer,
26:27 ils avaient un accusé qui était... c'était difficile à cerner ce jeune homme.
26:33 Encore une question Jean Arca, il y a des indices qui semblent la câbler tout de même,
26:39 il y a le sang sur le pantalon, le couteau retrouvé, qu'est-ce qu'il raconte
26:45 depuis le début là-dessus ?
26:47 C'est vrai que Christian Ranucci donne l'emplacement du couteau où on retrouvera l'arme,
26:51 donc Christian Ranucci, sa première version ça a été qu'il avait tué la petite fille dans la panique,
26:55 mais ensuite il se rétracte, et ce qu'on raconte souvent beaucoup moins,
26:59 c'est que quelle est la version que donne Ranucci après ces rétractations,
27:04 parce qu'il ne peut pas nier qu'il s'est garé sur le bas-côté.
27:06 Oui, il était pas loin de l'endroit où on a trouvé la petite fille.
27:10 Donc ça, il ne peut pas le nier.
27:12 Gilles Perrault aura toujours dit que Ranucci portait un paquet,
27:16 donc que les époux auberts s'étaient trompés,
27:18 mais Ranucci lui-même ne souscrit pas à la thèse du paquet,
27:21 parce que lui dit qu'il est resté dans son véhicule,
27:23 dans son ouvrage jusqu'au 28 juillet 1976, écrit en prison, il s'appelle comme ça,
27:27 "Récit d'un condamné jusqu'au 28 juillet 1976".
27:29 C'est peu connu, mais il faut le lire.
27:31 C'est peu connu, mais on peut l'acheter en version numérique sur le site de la FNAC,
27:34 on le trouve assez facilement en version numérique.
27:36 Il raconte qu'il est resté dans le véhicule, qu'il a fait un black-out,
27:38 et qu'il s'est réveillé 30 minutes après dans la champignonnière, sur la banquette arrière.
27:43 Donc ça, sa théorie à lui, c'est que le tueur, après avoir commis son forfait,
27:47 être monté dans les buissons avec la petite fille, puis l'avoir assassinée,
27:50 est redescendu, a transporté Ranucci de l'avant vers la banquette arrière,
27:54 de l'avant du véhicule sur la banquette arrière,
27:56 et a emmené la voiture dans la champignonnière,
27:59 pour ensuite abandonner le couteau à proximité.
28:02 Il aurait été beaucoup plus simple de lui glisser le couteau dans la main,
28:04 soit dit en passant, plutôt que de faire tout ce processus,
28:07 et que Ranucci ne s'est pas réveillé pendant ce processus. Voilà ce qu'il dit.
28:09 C'était qu'on a voulu l'impliquer.
28:11 On a voulu l'impliquer.
28:12 Un mystérieux homme qui a voulu l'impliquer.
28:13 Alors évidemment c'est compliqué, parce que c'est un scénario un peu baroque qui nous est servi.
28:18 Tout à fait, exactement.
28:19 Et on a un petit peu de mal à suivre.
28:22 Jean-Louis Vincent, alors parlons un mot sur le pullo vert rouge,
28:26 parce que c'est important, c'est le titre donné effectivement à l'ouvrage,
28:29 le pullo vert rouge qui va faire sensation.
28:31 La mère elle dit que ce pull,
28:33 ce n'est pas du tout la taille que pourrait porter son fils,
28:39 donc ce n'est pas lui qui a tué.
28:42 Bah oui, alors, personne n'en a jamais dit que c'était le pull de son fils.
28:46 Le pullo vert rouge est effectivement dans la champignonière.
28:50 On ne sait pas qui il est.
28:52 Cette champignonière, c'est le flottant qui le dit,
28:55 il arrivait que des personnes viennent, des couples se livraient à des ébats.
28:59 C'est un endroit un peu curieux, mais enfin, dans cette champignonière.
29:03 En parlant de Ranucci, Ranucci n'a jamais été vu porteur d'un pullo vert rouge.
29:07 Comment peut-on introduire dans cette affaire un homme vêtu d'un pullo vert rouge ?
29:12 Enfin, c'est quand même faux.
29:14 Il y a effectivement aussi le témoignage de la dame Matéi,
29:18 qui est venue ensuite dire "dans ma cité, un homme au pullo vert rouge a essayé d'enlever un enfant".
29:24 Il s'est avéré très vite, on peut en parler si vous voulez,
29:27 mais il s'est avéré très vite que ce témoin était un faux témoin.
29:31 Deux ans après l'exécution, les demandes de révision vont se multiplier.
29:37 L'affaire Ranucci, le dernier sourire de Marie Dolorès Rambla,
29:40 "le premier détonateur qui m'aida à remettre en marche ma raison fut le pullo vert rouge".
29:45 L'enquête de l'heure du crime, on se retrouve dans un instant sur RTL.
29:48 Retour aujourd'hui dans l'heure du crime sur l'affaire Christian Ranucci.
30:01 À l'été 1976, ce jeune représentant de commerce a été reconnu coupable du meurtre
30:06 près de Marseille de Marie Dolorès Rambla, 8 ans.
30:09 Il a été exécuté.
30:11 Une erreur judiciaire, dénoncent ses défenseurs.
30:13 Jeudi 31 août 1978, deux ans après l'exécution de Christian Ranucci,
30:20 l'écrivain Gilles Perrault publie "Le pullo vert rouge",
30:23 une contre-enquête consacrée au meurtre de Marie Dolorès Rambla.
30:26 Ranucci aurait été condamné à tort sur des aveux extorqués.
30:30 Quinze jours auparavant, les avocates de la mère de Christian Ranucci,
30:34 Héloïse Maton, avaient adressé une première demande en révision du procès.
30:39 Les avocats faisaient allusion au pullo vert rouge retrouvé dans la champignonnière,
30:44 qui signifierait la présence de Ranucci sur le lieu du crime.
30:48 Dans leur mémoire de 52 pages, les avocats s'étonnent qu'en 20 minutes,
30:53 grâce au pullo vert, le chien ait trouvé le corps de la victime.
30:57 Version contestée par plusieurs enquêteurs, le commissaire Alessandra précise que
31:01 le pullo vert n'a pas été déterminant pour conclure à la culpabilité de Ranucci,
31:06 car la police n'a jamais eu la certitude quant au propriétaire de ce vêtement.
31:12 Les avocats n'en dénoncent pas moins la fragilité des témoignages.
31:16 Ils incisent sur le fait que Vincent Martinez, l'automobiliste percuté par Christian Ranucci,
31:21 n'a jamais vu de petite fille dans la voiture. Demande de révision rejetée.
31:26 Les deux autres demandes de révision 1981-1990 sont elles aussi rejetées.
31:32 Le pullo vert rouge y tient encore une place centrale.
31:35 Dans une correspondance avec sa mère, rédigée alors qu'il était en détention
31:39 et publiée sous le titre "écrit d'un condamné", Christian Ranucci note
31:44 "Le premier détonateur qui m'aida à remettre en marche ma raison fut le pullo vert rouge,
31:50 une des pièces essentielles du dossier. S'il ne m'éclaira pas tout de suite, il eut le mérite de faire naître des questions."
31:58 Et là-dessus, on ne peut être que d'accord avec Christian Ranucci.
32:02 Parce que ce pullo vert rouge, on ne va cesser d'en parler.
32:04 Jean Arka, vous êtes journaliste au Progrès et au magazine Marianne.
32:08 Nous sommes en partenariat avec le magazine Marianne et vous sortez un papier, un grand article, sur cette affaire.
32:13 C'est pour ça qu'on en parle aujourd'hui, les 50 ans de l'affaire Ranucci ou de l'affaire Marie Dolores Rambla.
32:20 A quoi il ressemble ce pullo vert rouge ? Parce qu'il faudrait s'arrêter là-dessus.
32:24 On le retrouve dans cette champignonnière.
32:26 C'est le pull de Ranucci ? Pourquoi on fait une fixation là-dessus ?
32:31 C'est un pullo vert en laine rouge vif. On a des photos de ce pullo vert encore aujourd'hui.
32:37 C'est surtout Gilles Perrault qui a fait une fixation sur ce pullo vert.
32:41 Ce pullo vert, il faut savoir qu'on le retrouve dans la champignonnière.
32:44 Il y avait beaucoup de gens qui travaillaient dans cette champignonnière, donc il peut être à n'importe qui.
32:50 Et puis surtout, la personne à qui il appartenait n'est sûrement pas venue dire "Bonjour, c'est mon pullo vert".
32:54 Sachant qu'il pouvait être potentiellement, de près ou de loin, impliqué dans une affaire de meurtre.
32:58 Donc ce pullo vert, il n'a pas de sang sur lui. Il n'y a pas de sang sur ce pullo vert, contrairement aux pantalons de Ranucci.
33:03 Il est très propre.
33:05 Gilles Perrault a toujours dit qu'il venait d'être déposé là, mais il est peut-être là depuis une semaine.
33:09 C'est assez dur à dire.
33:11 Ce pullo vert, rien n'indique qu'il appartient à Ranucci, mais rien n'indique non plus qu'il soit lié au meurtre de la fillette.
33:17 Donc c'est un symbole aussi qui va apparaître avec ce titre, le pullo vert rouge, qui est un titre de génie d'ailleurs.
33:22 De ce livre qui va faire beaucoup de bruit.
33:25 Je vous pose la question à vous également, Jean-Louis Vincent, ancien commissaire de police et auteur.
33:29 Vous la connaissez bien cette affaire, vous avez beaucoup enquêté dessus.
33:31 Vous avez écrit même un livre, "Affaire Ranucci, du doute à la vérité" qui est publié aux éditions François Bourrin.
33:37 Jean-Louis Vincent, pourquoi ce livre, le pullo vert rouge, a-t-il fait autant de bruit ?
33:43 Il a fait beaucoup de bruit parce que ça attire l'attention.
33:47 En plus c'est un jeune homme, l'exécute, si on vous dit qu'il était peut-être innocent, c'est vrai qu'il y a de quoi remuer l'opinion bien entendu.
33:56 Ça a conduit une bonne partie de l'opinion à croire qu'il y avait eu une erreur judiciaire.
34:01 Sauf que les arguments de M. Perrault ne sont pas, selon moi, valables.
34:07 À un moment il a arrangé la vérité, à un autre moment il a même dit des choses fausses.
34:11 Bon, après, à chacun d'attirer les enseignements qu'il souhaite.
34:15 Jean Arca, on le voit que la polémique est toujours là aujourd'hui, 50 ans après, c'est compliqué.
34:21 Parce que ce dossier, encore une fois, les éléments sont un peu réversibles.
34:25 Mais on ne peut pas lutter contre certaines preuves et certaines déclarations qui sont aujourd'hui dans le dossier.
34:29 On entend ce que dit Jean-Louis Vincent, il y a des incohérences.
34:33 Et puis ce livre, "Le pulot vert rouge", ça ne serait pas la vérité absolue, c'est ce qu'il dit.
34:38 C'est vrai que Gilles Perrault a écrit "Le pulot vert rouge".
34:40 Après, pendant des années, on l'a vu quand même dans les médias, où il expliquait ses thèses et où il n'était jamais contredit.
34:46 Ce qu'il y a, c'est que "Le pulot vert rouge", Gilles Perrault a déformé des vérités pour en faire des zones d'ombre.
34:51 Et après, c'est un peu le millefeuille argumentatif.
34:53 Ça veut dire qu'on peut piocher différents éléments, prendre un peu là où on veut pour en faire une erreur judiciaire.
34:57 Mais on voit quand même que la version de Ranucci, de dire qu'il est resté dans sa voiture et que l'homme qui courait dans les buissons est l'assassin,
35:05 elle ne concorde pas avec celle de Gilles Perrault, qui dit lui que c'est Ranucci qui courait avec un paquet.
35:10 Et après, il y a énormément d'autres vérités qui sont complètement déformées.
35:13 Dire par exemple que le petit frère a dit que c'était une Simca 1100, qui était la voiture du ravisseur, c'est complètement faux.
35:20 Il n'a jamais dit ça dans les PV.
35:22 Par contre, le carrossier le dit, c'est ça.
35:24 Le carrossier le dit au début et ce que Gilles Perrault ne dit pas, c'est que le carrossier revient sur cette déclaration en disant que la Peugeot 304,
35:30 c'était peut-être cette voiture, mais comme il était loin, il n'est pas vraiment sûr.
35:34 On peut toujours mettre les arguments des pours et des contres sur la balance.
35:37 Cette balance, elle continue aujourd'hui à ne pas être très équilibrée.
35:40 Le dossier Ranucci n'a jamais été révisé.
35:44 L'affaire Ranucci, le dernier sourire de Marie-Dolores Rambla.
35:47 Je ne vois que la justice sous la forme d'une gigantesque machine à broyer.
35:52 L'enquête de l'heure du crime, je vous retrouve tout de suite sur RTL.
35:55 Dans l'heure du crime, aujourd'hui, l'affaire Christian Ranucci,
36:07 exécutée en 1976 pour le meurtre de la petite Marie-Dolores Rambla près de Marseille.
36:13 Dossier controversé, coupable ou pas coupable ?
36:17 La justice a toujours refusé de réviser le procès.
36:22 Héloïse Maton, la mère de Christian Ranucci, qui défendait l'innocence de son fils,
36:27 s'est éteinte le 14 mars 2013 à l'âge de 90 ans sans que la justice n'ait rouvert le dossier.
36:34 Dans ses écrits, Ranucci écrivait,
36:37 "Je ne vois que la justice sous la forme d'une gigantesque machine à broyer
36:42 avec un acharnement qui me dépasse et dont je ne saisis pas les raisons."
36:48 Pierre Rambla, le père de Marie-Agnès, décédé également en 2013,
36:53 était lui convaincu de la culpabilité de Ranucci.
36:57 Il disait n'avoir jamais pu pleurer en paix sur la mort de sa fille.
37:03 Il m'a appelé comme ma soeur, après il a dit que je cherchais le chien.
37:08 Il avait perdu son chien ?
37:10 Oui, après il a dit que je passe par là-bas et ma soeur le reste là.
37:15 Alors tu es parti chercher le chien ?
37:17 Oui.
37:18 Et ta soeur est restée avec le monsieur ?
37:19 Oui.
37:20 Et quand tu es revenu, le monsieur n'était plus là, et ta grande soeur non plus ?
37:22 Non.
37:23 C'est la voix du petit Jean Rambla, le petit frère de Marie Dolores.
37:30 Il témoignait à l'époque au micro de RTL, il était choqué par la disparition de sa fille.
37:36 Il ne comprenait pas cette agitation autour de lui.
37:38 Il va passer plusieurs jours à l'évêcher, le Grand Commissariat de Marseille.
37:42 On va lui poser beaucoup de questions et il sera toujours choqué par cette disparition.
37:48 Il a eu ensuite un destin pour le moins tragique, Jean Rambla, de son vrai prénom Jean-Baptiste Rambla.
37:55 Jean Arka, vous êtes avec nous aujourd'hui dans le studio de l'Or du Crime, journaliste pour Le Progrès.
38:01 Et Marianne, on est en partenariat avec le magazine Marianne et vous sortez aujourd'hui un grand papier,
38:05 un petit peu contre-enquête, contre-enquête de la contre-enquête finalement,
38:08 sur cette affaire Ranucci dont on parle 50 ans après.
38:13 Alors Ranucci, on le sent bien dans ses écrits de prison, les derniers écrits qu'il laisse derrière lui.
38:18 Vous avez évoqué ce livre qu'on connaît peu mais qu'il faut lire, qui est d'ailleurs très très bien écrit.
38:23 Ranucci se présentait comme une victime, on a voulu l'abattre mais personne ne l'a cru, c'est ça qu'il raconte ?
38:31 Oui c'est vrai, c'est aussi un livre qui est adressé à sa mère, où il dit qu'il ne se rappelle de rien et que personne ne l'a cru.
38:39 C'est vrai que le destin de Ranucci, même si sa culpabilité ne fait pas de doute dans le dossier au vu des éléments,
38:45 c'est quand même un destin tragique, un jeune homme de 22 ans à qui on a coupé la tête,
38:50 il y avait encore la peine de mort en France, et c'est quand même une peine barbare.
38:54 C'est vrai que Christian Ranucci ne méritait pas de se faire couper la tête, selon moi, même s'il est coupable.
38:59 Est-ce qu'il a eu finalement un procès équitable ? Est-ce qu'on l'a écouté ?
39:04 Est-ce que ses arguments ont été retenus dans les procès verbaux ?
39:09 Il ne va pas tellement contester ce qu'il a dit dans les procès verbaux, à part de dire qu'on lui a extorqué ses aveux.
39:16 Oui, c'est vrai qu'on lui a extorqué sous la torture. Le problème, c'est qu'il y avait tellement d'éléments contre lui au procès
39:21 que c'était très compliqué pour Christian Ranucci de vraiment s'exprimer sur les détails et les circonstances
39:26 du jour de l'enlèvement et du meurtre de la fillette.
39:30 Donc, Ranucci a eu une attitude qui a été jugée par les jurés comme assez arrogante.
39:35 Après, c'est vrai aussi qu'il avait une tenue avec une espèce de grosse croix devant lui
39:39 que sa mère lui avait demandé de porter, qui n'a pas fait très bonne impression.
39:43 Et puis, il y a aussi l'élément de vouloir absolument plaider la relax.
39:48 Et ça, ça a fait très mauvaise impression. Et n'oublions pas aussi qu'un mois avant,
39:52 il y a eu le meurtre par Patrick Henry d'un jeune garçon.
39:56 Ça, c'était un mois avant le procès de Christian Ranucci.
39:59 Beaucoup ont dit que Christian Ranucci avait payé, parce que dans l'opinion publique, forcément,
40:03 un meurtre d'enfant un mois avant, ça a pesé. Il y avait eu notamment ce journal télévision
40:07 qui commençait par "La France a peur". Je ne sais pas si vous vous rappelez de cette phrase.
40:10 - Tout à fait. Roger Gicale. - Et c'est vrai que voilà, Ranucci, ça a pesé dans le procès.
40:15 Et selon moi, il aurait dû plaider les circonstances atténuantes, la culpabilité
40:19 et les circonstances atténuantes, et il n'aurait pas été exécuté.
40:23 - Jean-Louis Vincent vous retrouve dans cette heure du Crime d'attention.
40:26 Commissaire de police et auteur du livre "Affaire Ranucci, du doute à la vérité"
40:30 qui est publié aux éditions François Bourin. Alors évidemment, vous avez mené vous aussi une enquête.
40:34 Vous avez arrivé à d'autres conclusions que celle de Gilles Perrault dans "Le pullover rouge".
40:38 Conclusion diamétralement opposée puisque vous pensez que Ranucci est coupable.
40:44 Pourquoi vous avez cette certitude que Ranucci était coupable ?
40:48 - Le numéro un c'est évidemment la découverte du couteau. Sur les indications de Ranucci,
40:55 il y a aussi le plan des lieux de l'enlèvement qu'il a établi, lui, de sa main. C'est signé.
41:01 Je l'ai vu, moi je l'ai vu en main ce plan. Ça correspond très bien aux lieux réellement tels qu'ils sont.
41:07 Il y a aussi des constatations qui ont été faites par le médecin.
41:11 Les piqûres qu'il avait sur les mains, qu'il s'était fait parce qu'il a arraché les épineux
41:16 avec lesquels il a recouvert le corps de la petite. Ce sont des éléments matériels et sincèrement,
41:23 enfin je vois pas moi, comment on peut introduire dans cette affaire un homme fantomatique
41:29 vêtu de rouge que personne n'a vu. Le 5115 que personne n'a vu.
41:33 Pour moi les éléments principaux ce sont ceux-là.
41:37 - Et 50 ans après, Jean-Louis Vincent, il y a toujours les pour et les contre.
41:41 - Eh oui, hélas ! Il y a des gens qui, je sais pas, c'est assez curieux comme phénomène,
41:48 mais il y a des gens qui voient devant eux une bouteille et vous disent "ce n'est pas une bouteille, ça c'est une assiette".
41:54 Bon, voilà, vous avez des gens qui refusent de voir les choses.
41:58 Que le dossier, encore une fois, ne soit peut-être pas parfait, qu'on aille en coupant les cheveux en quatre
42:03 aller chercher des petites questions ici ou là, moi je dis pas le contraire, je veux bien.
42:08 Mais enfin, si on est un peu raisonnable, encore une fois, je ne vois pas, moi je ne comprends pas
42:14 comment on peut en arriver à douter de la culpabilité de Ramouchi.
42:18 - Bah écoutez, voilà, on verra ça avec les auditeurs qui a c'est à eux aussi de se faire une opinion
42:22 après avoir écouté cette émission et de nous dire ce qu'ils en pensent.
42:25 Les pour, les contre, on est là 50 ans après.
42:28 Merci beaucoup Jean-Louis Vincent et Jean Arca d'avoir été les invités de l'Heure du Cri.
42:31 Merci à l'équipe de l'émission, rédaction en chef Justine Vignaud, préparation Marie Bossard et Marie-Lou Goyer, réalisation Auriane Lepore.
42:39 L'Heure du Cri, Jean-Alphonse Richard, jusqu'à 15h30 sur RTL.

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