• il y a 9 mois
Dans ses interviews, Sophie de Menthon, présidente du mouvement patronal Ethic, se met dans la peau des patrons...

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00:00 Bienvenue cher Pierre Gattaz à Patron en question.
00:04 On a le patron des patrons, plus aujourd'hui mais qui a été le patron des patrons.
00:08 Mais surtout parlez-moi, faites-moi une petite présentation courte de votre entreprise, de vos entreprises et de vos passions du jour.
00:16 Oui, merci Sophie de m'avoir invité ce soir.
00:19 Alors moi je suis président du directeur de Radial depuis 92, boîte familiale, nous fabriquons des petits connecteurs, nous fabriquons des cordons.
00:26 Ce sont des choses industrielles, ma plus grande fierté comme je l'écris dans certains livres.
00:31 Oui, j'en montre tout de suite.
00:34 Enthousiasmez-vous, c'est d'avoir gardé mes quatre usines en France et d'exporter à 90% mon chiffre d'affaires avec des produits compliqués d'environnement sévère.
00:45 Quatre usines en France certes.
00:47 Cinq maintenant, même en 2023.
00:49 Mais vous avez quand même sous-traité et créé des usines à l'étranger.
00:55 Absolument, parce que pour conquérir des comptes comme Boeing par exemple ou l'aéronautique américaine, il a fallu que je me mette au Mexique.
01:01 Mais curieusement et contrairement à ce que tout le monde peut penser, j'ai 1000 salariés au Mexique, mais les 1000 salariés m'ont permis de créer environ 200-300 salariés en France.
01:12 Donc vous amorcez une boucle vertueuse de délocalisation ou de localisation intelligente qui vous permet de renforcer votre chiffre d'affaires, de développer votre chiffre d'affaires international,
01:21 tout en gardant vos usines et votre expertise en France.
01:24 C'est la plupart le modèle allemand qui a très bien réussi, mais nous on l'a fait avec Radial.
01:28 C'est une société de 400 millions d'euros de chiffre d'affaires.
01:32 Il y a 3500 personnes et 1500 personnes sont en France.
01:36 C'est là où on a toute l'expertise de recherche, de développement, de process, de matériaux.
01:41 On fait la même chose en Chine avec 400 personnes en Chine qui font la conquête du marché chinois.
01:46 Mais l'excellence de ces produits vient de la France.
01:50 C'est formidable, mais moi je vous ai eu comme président du MEDEF, bien sûr.
01:55 Je me demande, vous avez réussi malgré les embûches françaises, vous êtes quand même conscient qu'il y a pas mal d'embûches.
02:02 Je voudrais savoir celles qui vous gênent aujourd'hui.
02:04 Et comment est-ce qu'en tant que président du MEDEF, vous avez eu le courage de ne pas exploser un peu plus par rapport aux entraves qu'on pouvait connaître ?
02:13 Je suis arrivé à un moment où c'était François Hollande et son gouvernement de 2013 à 2018, où j'étais président du MEDEF.
02:21 Et tous les patrons, dont vous Sophie, étaient extrêmement inquiets des mesures qui étaient annoncées.
02:27 "Je n'aime pas la finance, je n'aime pas les riches, on va taxer tout le monde", etc.
02:31 C'était quand même le discours ambiant en 2012-2013.
02:33 Et curieusement, et c'est pour ça que mon livre s'intitule "Enthousiasmez-vous",
02:37 contre toute attente, ils ont fait des réformes, je dirais, social-démocrates, disons libérales.
02:44 Ils se sont aperçus que les charges sur les bas salaires étaient très élevées.
02:48 Donc ils ont lancé sur notre demande le CICE, le fameux CICE, Crédit Impôt Compétitif d'Emploi.
02:54 Vous aviez promis d'ailleurs, je me souviens très bien à l'époque, un million d'emplois.
02:58 Et moi je vous avais défendu parce qu'on avait dit "non, et puis quoi encore ?"
03:01 Et bien vous y êtes arrivé, un million d'emplois.
03:03 Je pense que c'est ça, c'est qu'à la fois mon MEDEF est un MEDEF de combat pour la croissance et pour l'emploi.
03:07 Il fallait être en défensif contre toutes les hérésies, les taux d'impôt qui allaient augmenter, etc.
03:14 Donc beaucoup en défensif sur les bêtises, le dogme.
03:18 Mais on a été en offensif pour dire "si vous faites les réformes fiscales, sociales,
03:22 de simplification du Code du Travail, de l'apprentissage, on peut créer un million d'emplois".
03:25 À l'époque, nous étions à 10,2%.
03:27 Eh bien, Paris réussit, 5 ans après, on était à 8% quand je suis parti du MEDEF.
03:31 - Et personne n'y croyait.
03:33 - Mais personne n'y croyait, et d'ailleurs je portais ostensiblement,
03:35 et avec mon pin's "un million d'emplois" qui a fait rire toute la société.
03:39 Mais comme vous savez, on est sur des convictions profondes.
03:42 Et moi j'ai vu mes 20 concurrents de radial partir en 30 ans de la France.
03:47 On était la risée du monde.
03:49 On a été quand même dans une période, les 40 piteuses, on va dire ça comme ça,
03:53 où la France s'est mal comportée, a négligé son industrie, a négligé ses entreprises,
03:57 a négligé les entreprises familiales aussi.
03:59 Et tout ça, si on le paye aujourd'hui.
04:01 Alors, mon livre s'appelle "Enthousiasmez-vous"
04:03 parce que depuis 10 ans, et bien depuis Manuel Valls qui a fait des réformes assez courageuses sur le Code du Travail, etc.
04:09 Le premier mandat d'Emmanuel Macron sur la flat tax, sur la suppression de l'ISF,
04:14 il y a eu des réformes quand même qui ont été faites.
04:16 J'ai vu, moi, autour de moi...
04:18 - Excusez-moi, mais on a supprimé des impôts.
04:20 C'est très bien l'ISF, mais l'impôt sur l'immobilier, moi je me suis pas donné.
04:23 - Oui, bien sûr. Alors, Sophie, tout n'est pas parfait.
04:25 - Oui, non mais, rien n'est parfait.
04:27 - Rien n'est parfait, on est au milieu du guet.
04:29 C'est-à-dire que ce livre, c'est de dire
04:31 "Le monde est équipé, la France peut équiper le monde,
04:35 le futur a été inventé, l'environnement est un formidable marché de créativité et d'innovation.
04:40 Si on continue les réformes, et quelles sont les réformes à faire ?"
04:43 - On continue les dettes, on continue pas les réformes.
04:45 - Mais il faut continuer pour baisser cette dette.
04:48 Et qu'est-ce que je propose dans ce livre ?
04:50 Il y a deux, trois choses qu'il faut faire encore, parce que là c'est vrai que la situation est très inquiétante aujourd'hui.
04:54 - Franchement. - Même si les dix dernières années a montré des réformes intéressantes.
04:58 Voilà ce que je veux dire. La dépense publique est à 58% du PIB.
05:01 Il faut baisser cette dépense publique.
05:04 La moyenne européenne est à 49%.
05:06 Il y a plein d'idées, et nous, entrepreneurs, si on devait gérer la France,
05:10 ben on le ferait, il faut gérer, moi je dis toujours, il faut gérer la France comme une entreprise.
05:14 - Évidemment, mais quand on dit ça, vous vous rendez pas compte, vos auditeurs, là.
05:18 C'est scandaleux. Eh bien oui, il faut gérer.
05:20 Il faut gérer. - Il faut gérer. - L'administratif et la gestion humaine, la France comme une entreprise.
05:24 - Exactement. Déjà, nos fonctionnaires, on a six millions de fonctionnaires.
05:27 Dans les territoires, il y a six niveaux de territoire.
05:30 Il y a la commune, la communauté de communes, l'agglomération, la région, le département, la région, la nation.
05:36 En Suisse, qui est un modèle formidable économique, ils en ont trois niveaux.
05:40 Donc déjà, réduisons.
05:42 - Ils ne savent pas faire, Pierre Gattaz. Qu'est-ce que vous auriez fait ?
05:45 - Moi, je pense qu'il faut faire. Il y a plein de choses à s'inspirer des autres, des Canadiens, des Anglais, des Suédois, des social-démocraties.
05:51 - On s'en fiche des années. - Oui, mais on ne l'a pas fait courageusement.
05:53 Deuxièmement, il faut impérativement inverser et faire en sorte qu'on gère la boîte comme une entreprise,
05:58 s'inspirer des entreprises elles-mêmes.
06:01 Moi, je fais beaucoup de qualité totale dans ma boîte. Je fais beaucoup de management participatif.
06:05 Je motive mes ouvriers, mes ingénieurs toute la journée pour qu'ils me donnent des idées.
06:09 C'est un management inversé qu'on appelle bottom-up.
06:12 C'est eux qui ont les idées. - Bien sûr.
06:14 - Demandons à nos infirmières, à nos fonctionnaires, toutes les idées qu'ils ont.
06:18 Faisons du management. Il y a très peu de DRH.
06:20 - C'est une bonne idée, que l'administration fasse du bottom-up.
06:22 - Il y a très peu de DRH dans la fonction publique. On le sait tous.
06:26 Il n'y a pas de management organisé. On le sait tous.
06:29 Et donc, en effet, là, il faut absolument mettre du vrai management dans la fonction publique.
06:33 Deuxièmement, il faut enlever un certain nombre de niveaux dans les territoires.
06:36 Ça, c'est la réforme des territoires.
06:38 Puis, troisième point, troisième chose, il faut simplifier aussi à mort tout ce qu'on peut simplifier.
06:43 Les Anglais ont inventé le "one in, two out".
06:46 Pour chaque texte de loi créé, on en supprime deux.
06:49 - On en parle depuis dix ans.
06:50 - Les Canadiens ont inventé des lois à durée déterminée,
06:53 qui tombent automatiquement si elles ne sont pas redressées.
06:56 Donc, voilà. Les Allemands ont inventé des comités d'audit de la loi "ante" et "post".
07:02 On regarde avec les chefs d'entreprise si cette loi est bonne pour l'économie ou pas.
07:06 Et puis, on regarde, on évalue après.
07:08 Il y a plein de choses à inventer.
07:10 Je pense que notre système de la structure française, avec ses trois administrations,
07:16 sont gérées par des gens, malheureusement, qui ne connaissent pas bien l'entreprise,
07:19 qui n'ont jamais régéré des boîtes, et qui fait que si on devrait,
07:22 et j'avais proposé à François Hollande, de mettre les chefs d'entreprise en numéro 2 de chacune des administrations,
07:27 pour amener cette vision enthousiasmante du futur.
07:30 - C'est agardé. Mettre numéro 2 de chaque administration un patron.
07:33 - Oui. Et j'avais proposé même une liste de patrons.
07:36 Des gens comme formidables, comme Xavier Fontanet, comme Laurent Ullachman, etc.,
07:39 qui étaient à la retraite à l'époque, et qui étaient prêts à se dévouer pour aider à mettre en place
07:44 ces mangements, ces séparations.
07:45 - Vous arrêtez parce qu'on a un problème de méfiance par rapport aux entreprises.
07:48 Je vous signale qu'aujourd'hui, quand il y a des appels d'offres,
07:51 les entreprises en sont écartées parce qu'elles font du profit, entre guillemets,
07:55 et que donc on ne peut pas passer quelque chose, confier une mission à quelqu'un qui fait du profit.
08:00 Et je recite toujours ça, mais pendant le Covid, les cliniques qui avaient des lits vides
08:06 et qui pouvaient faire des réanimations ont mis 5 mois à pouvoir accéder à ça.
08:10 Alors, je dis ça, et est-ce que vous ne pensez pas qu'aujourd'hui, il faut même aller plus loin,
08:16 il faut absolument consulter les chefs d'entreprise ? Nous ne sommes jamais consultés.
08:21 - Oui, Sophie. Il faut le faire impérativement. Il faut qu'on continue ce que j'adore appeler
08:25 le trotskisme libéral. Il faut que nous, et vous le faites très très bien avec cette émission,
08:29 il faut que sur les chaînes, les chefs d'entreprise s'expriment beaucoup plus.
08:33 Parce qu'en fait, on n'est pas des intellectuels, on n'est pas des politiques, on est des gens de terrain.
08:37 - Bon sens ! - On essaie d'entraîner nos équipes, tout le temps,
08:41 parce que tout seul, on ne fait rien. Et je pense que tout ça, les Suisses l'ont compris,
08:45 les Allemands l'ont compris, même les Chinois, sur le plan économique, l'ont compris.
08:48 Donc il n'y a que la France où on est encore un peu culturellement, quelque part, un peu en retard,
08:52 mais là encore, je pense que ça évolue. L'image de l'entreprise s'est beaucoup redressée
08:56 depuis une dizaine d'années. L'image des entrepreneurs. - J'aime ma boîte !
08:59 - Grâce à vous, grâce à Éthique et vous-même. Mais l'image des entrepreneurs s'est beaucoup redressée.
09:05 Moi, j'ai croisé Jean-Claude Mailly il y a quelques semaines, quelques mois.
09:07 - Il est formidable, il est quasi entrepreneur. - Alors Jean-Claude, qu'est-ce que vous faites aujourd'hui ?
09:11 Il me dit "je suis entrepreneur". C'est formidable, c'est génial.
09:14 J'ai croisé Arnaud Montebourg dans un train il y a 15 jours. Qu'est-ce qu'il me dit ?
09:18 "Pierre, je suis multi-entrepreneur". C'est formidable, ça.
09:22 - Il faut l'inviter ici. - Il faut l'inviter ici.
09:25 - Je pense que c'est ça qui est bien. On a enfin compris culturellement
09:29 que des gens qui n'étaient pas forcément pro-entreprise il y a encore 2, 3, 4, 5 ans, le deviennent.
09:36 - C'est vrai, mais ça n'arrive pas à bouger. Alors attendez, parce que je voulais parler de vos entreprises.
09:41 Ça n'arrive pas à bouger. J'adhère à 100% à ce que vous dites. On va continuer à essayer que ça bouge.
09:46 Mais dites-moi quand même, parce qu'en plus vous avez monté une autre entreprise.
09:50 - Oui, Védicol. - Alors, on va reparler de l'entrepreneur. Alors, laquelle ?
09:54 - J'ai créé deux choses. J'ai créé une association Y croire, dont j'aurais quand même parlé 3 secondes,
09:58 qui permet d'aider des chômeurs longue durée dans les territoires, notamment eau de France,
10:02 de créer leur entreprise, de monter leur boîte.
10:05 Donc ce sont des gens qui sont en difficulté, qui ne sont plus du tout sûrs d'eux-mêmes.
10:09 Et en fait, on les forme pendant 3 jours et 3 semaines à l'estime d'eux-mêmes,
10:13 à retrouver le goût de la vie, à retrouver, je dirais, une estime d'eux-mêmes.
10:18 Et ça marche. - En 3 semaines ?
10:20 - Alors, 3 jours et 3 semaines, on les redresse. Mais ils ne vont pas tous créer leur boîte.
10:24 Ils vont être aspirés par la création d'un salon de coiffure, de fleurs, etc.
10:29 Mais ils vont retrouver une employabilité. Et donc ces gens-là, qui étaient cassés par la vie,
10:34 se retrouvent à pouvoir aller voir un patron, en disant avec le sourire, à 9h, quand c'est 9h, etc.,
10:39 et retrouver un job. - Et où est-ce que les gens qui vous écoutent, ça a eu du coup ?
10:42 - Ils croient réagir. - Comment on fait ?
10:44 - Il faut aller sur Internet. Ils m'écrivent, pierre.gattaz@radial.com, avec 2 L à Radial.
10:49 Je les routerai vers la marde des régles générales. On a une petite équipe.
10:52 Et on travaille dans les territoires. Donc ça, c'est très enthousiasmant aussi,
10:55 parce que des gens qui ne sont pas bien, qui sont... Et comme on va vers le plein d'emplois, quand même,
11:00 j'imagine qu'on va y aller, nos entreprises cherchent et recrutent aujourd'hui.
11:04 Toujours et encore. - Et on ne trouve pas à recruter.
11:06 - On ne trouve pas. Et donc, si on arrive à faire en sorte que des gens motivés, qui retrouvent l'Agnac,
11:11 peuvent rejoindre nos entreprises, et bien c'est bon. On va réduire le chômage.
11:15 On va aider des gens malheureux. - Est-ce que vous appuyez sur Pôle emploi un peu pour faire ça ?
11:18 - Oui, bien sûr. Ça n'a été pas facile au départ. - Ça s'appelle plus Pôle emploi, d'abord.
11:22 - Ça s'appelle France Travail. Et il y a l'émission locale qui nous amène ces gens-là.
11:26 - Qu'est-ce que vous pensez de la proposition du Premier ministre de faire une semaine
11:30 pour être exemplaire en 4 jours ? - Pour travailler 4 jours ?
11:34 Eh bien justement, y croire peut aider à faire ça. Nous sommes prêts à aider ces gens-là
11:38 qui peuvent compter pour les 4 jours de formation, parce qu'on les forme.
11:43 - Non, non, il propose la semaine de travail à 4 jours. - Ah, pardon, la semaine de travail à 4 jours.
11:47 Excusez-moi, je crois que c'était le... - Oui. - C'est intéressant. Alors là, ça dépend...
11:50 Il ne faut pas l'imposer, Sophie. C'est de nouveau... - Ah non, non, il ne veut l'imposer à tout le monde.
11:53 - Si des entreprises peuvent le faire, avec le patron qui est d'accord,
11:57 les actionnaires qui sont d'accord et les salariés qui sont d'accord, moi je dis formidable.
12:00 Ce sont typiquement des mesures qui dépendent des entrepreneurs, des entreprises du business model,
12:05 du marché dans lequel vous êtes. - Maintenant, il ne vous reste plus que 2 minutes.
12:08 Maintenant, je veux savoir un mot sur votre vin et puis une question que je poserai après.
12:12 - Alors, après le MEDEF, le combat que j'ai mené pendant 5 ans, avec quand même un certain nombre de résultats
12:16 où j'étais assez fier de moi et de mes équipes et de tous ceux qui ont passé cette période un peu compliquée.
12:22 Vous sortez de là comme un Premier ministre épuisé et serré. Donc je me suis dit, on va faire quelque chose de drôle,
12:27 de drôle, de compliqué quand même. C'est de faire du vin. On a racheté un château vinicole en Provence,
12:32 le château de Sannes. J'ai créé 8 emplois. On a refait du vin, on a recréé une boutique, un château de vinification.
12:39 Donc c'est une aventure merveilleuse autour d'un produit magique, le vin. On fait du vin bio et en plus,
12:44 on fait des rencontres littéraires musicales. C'est-à-dire que c'est un endroit de partage.
12:48 On fait des choses qui fait que le public peut venir. On fait des petits concerts, on fait des rencontres avec des auteurs
12:54 et puis on fait un festival, les Patients Libérons en été, pour que les gens se regroupent avec mes 25 confrères
13:01 concurrents vignerons. On fait ça une fois par an. Ce sera le 28 juillet au château de Sannes cette année.
13:06 Et c'est un projet d'entreprise, entrepreneuriale, lié à la nature, à la météo, au terroir, à un produit magique qui est le vin.
13:13 C'est dur, c'est compliqué, mais il faut y croire. Et on fait ça en famille. Alors je pousse mes amis et les gens qui me disent
13:21 "faites ça avec vos enfants et votre épouse, parce que, conjoint ou conjointe, c'est un projet long terme.
13:28 Le vin c'est du long terme. Si vous faites ça pour trois ans, en essayant de gagner de l'argent au bout de la quatrième année, c'est mort.
13:33 Il faut faire ça en se disant "c'est un projet long terme" et vous vous enraciner dans un territoire qui a besoin.
13:40 Justement, vous créez de l'activité, vous faites travailler les artisans du coin et puis vous avez un produit magique entre les mains
13:44 que vous allez exporter. C'est l'excellence française magique et ça coche toutes les cases. L'entrepreneuriat, le territoire,
13:51 l'industrie, c'est quand même de l'industrie aussi, mais c'est aussi de l'émotion, le produit vin c'est pas un produit industriel.
13:59 Si on dit ça, on se fait tuer. C'est un produit d'émotion, d'artiste et d'artisan. Et c'est la ruralité.
14:06 Donc moi je crois, si vous voulez, à ce projet que je trouve merveilleux et qui complète bien mon projet industriel royal.
14:12 - Alors c'est formidable parce que vous êtes l'exemple qu'on est entrepreneur, c'est dans l'âme, c'est dans les tripes,
14:17 on n'arrête pas, on a des idées toutes les 30 secondes, etc. C'est formidable. Et je pense que ça doit être exploité beaucoup plus
14:24 que si les politiques doivent nous écouter, non plus que nous écoutions les politiques. Mais j'ai envie de vous poser une dernière question,
14:30 c'est une tradition. Vous allez répondre par oui ou par non, ou en tout cas directement en une seule phrase.
14:40 Où est-ce que très sincèrement vous semblez avoir été, vis-à-vis de vous-même, le plus utile à la France ?
14:46 Est-ce que c'est comme président du MEDEF ou est-ce que c'est comme chef d'entreprise ?
14:51 - Ah, c'est une question compliquée. Si vous voulez, je suis arrivé à un moment, je crois que président du MEDEF...
14:56 - Mais vous n'avez pas le droit de digresser.
14:58 - Alors je dirais, j'ai eu 5 ans de présidence du MEDEF, très compliqué, parce que face à un gouvernement socialiste.
15:05 Mais heureusement, c'est un gouvernement plus social-démocrate qui a fait un certain nombre de réformes, malgré tout positives.
15:11 J'ai eu l'impression quand même que grâce à mon PINS, grâce aux actions qu'on a faites collectivement, et grâce à vous Sophie aussi,
15:17 nous étions tous en adhésion pour défendre l'entreprise, l'économie, l'économie de marché, les réformes.
15:23 - Oui, vous n'avez pas été clair. Vous êtes plus utile à la France dans votre vie, vous avez été plus utile avec votre action MEDEF
15:30 ou par votre action d'entrepreneur, au choix. Pas le droit de digresser.
15:33 - Alors, sur le court terme, 5 ans MEDEF, sur le long terme, Radial. Est-ce que ça vous va comme réponse ?
15:38 - Ça peut aller. Je vous remercie infiniment. Il faut prendre exemple sur cette entreprise en Syrie.
15:45 - Absolument. - Merci beaucoup. Au revoir, Thiagataz.
15:47 - Merci.
15:48 [Musique]
15:51 [SILENCE]

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