Franck Tanguy reçoit Olivier Piacentini, Yves Christen, Laurent Izard et Richard Haddad.
Au programme des débats :
1) Mort de Badinter : direct au Panthéon ?
2) Fin du droit du sol à Mayotte : début d'un changement ?
3) Clash de F. Bayrou : le dernier rugissement d'un vieux lion de la politique ?
Au programme des débats :
1) Mort de Badinter : direct au Panthéon ?
2) Fin du droit du sol à Mayotte : début d'un changement ?
3) Clash de F. Bayrou : le dernier rugissement d'un vieux lion de la politique ?
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00:00 [Générique]
00:11 – Bonjour à tous, nouvelle émission de Tête à Clash,
00:14 3 sujets, 4 invités.
00:15 Alors les 3 sujets, c'est Robert Baninter,
00:18 et la question c'est panthéonisation directe dans les jours qui viennent,
00:22 ou pas, bien.
00:23 Deuxième, c'est Mayotte,
00:25 c'est une sortie de Darmanin sur le droit du sol,
00:27 on va revenir sur le sujet donc.
00:29 Et le troisième, c'est le clash de François Bérou,
00:31 et on va surtout en profiter pour parler
00:34 d'un certain nombre de pratiques politiques à travers François Bérou.
00:37 Voilà, et les 4 invités.
00:39 Alors, dans l'ordre alphabétique, Yves Christen, Yves bonjour.
00:43 – Bonjour.
00:44 – Monsieur Haddad, Richard de son prénom.
00:47 – Bonjour Franck.
00:47 – Bonjour, Laurent Isard, et Olivier Piacentini.
00:51 – Bonjour Franck, bonjour à tous.
00:52 – Qui, Olivier Piacentini, qui maugrait contre l'administration informatisée.
00:59 Allez, je ne vais pas le lancer là-dessus,
01:01 mais je crois qu'il n'est pas le seul, comme il le dit.
01:04 Allez, et on se retrouve dans quelques secondes
01:05 pour commencer le premier sujet.
01:06 [Sonnerie de cloche]
01:09 Alors, premier sujet, Robert Baninter vient de mourir.
01:13 Concert de louanges unanime, et de manière un peu provoquante,
01:17 j'ai parlé de panthéonisation immédiate,
01:19 puisqu'on parle de panthéonisation à terme.
01:22 Mais moi je voulais savoir si derrière l'unanimité de l'affection, de l'élan,
01:28 il y avait une unanimité sur ce plateau.
01:31 Et je lance la parole à Olivier Piacentini,
01:35 qui je crois n'est pas tout à fait là-dessus.
01:37 – Moi je ne suis pas unanime, du tout.
01:40 Alors Robert Baninter, moi j'ai un premier souvenir, j'étais enfant,
01:44 mais c'est le fameux procès de Patrick Henry.
01:47 Le bourreau Patrick Henry qui avait enlevé le fils d'un de ses voisins,
01:52 et pendant des jours avait même eu une interview,
01:54 parce qu'on le suspectait, où il expliquait que celui qui avait fait ça,
01:57 qui avait enlevé le gosse, devait être exécuté,
02:01 et puis finalement c'était lui.
02:02 Bon, et c'était vraiment un bourreau d'un cynisme incroyable,
02:06 et alors le procès avait eu lieu à Troyes,
02:09 et c'est vraiment la plaidoirie de Robert Baninter qui,
02:13 très certainement, l'a sauvé.
02:15 Alors que quelques mois avant, il y avait eu, je dirais,
02:18 un autre procès pour un assassinat d'enfant,
02:20 qui était celui de Christian Ranucci,
02:22 où il y avait quand même un doute qui planait,
02:24 et au moins un doute sur le caractère prémédité du meurtre,
02:29 parce que certains y ont vu qu'effectivement il était probablement le tueur.
02:32 – On va pas refaire tout le judiciaire.
02:35 Et donc qu'est-ce que vous avez à reprocher à Baninter ?
02:38 – Ah bah qu'est-ce que j'ai à reprocher, tout simplement, déjà…
02:41 – Qu'il ait sauvé Patrick Henry ?
02:43 – Il a fait son travail d'avocat, mais vous comprenez quand même
02:46 que dans l'État où se trouvait la France à l'époque,
02:48 avec le fameux Roger Jekyll qui avait fait, je dirais…
02:51 – La France a peur.
02:52 – La France a peur, etc.
02:53 Bon, moi je pense sincèrement que dans le contexte de l'époque,
02:57 puisque la peine de mort devait être appliquée,
02:59 il me semblait que Patrick Henry aurait dû…
03:02 – Pardon Olivier, vous vivez dans le passé ?
03:04 – Bah à l'époque j'étais dans le passé.
03:05 – L'œuvre de Robert Baninter, telle qu'elle est,
03:08 unanimement louangée, c'est…
03:10 – Alors si vous permettez, je vais vous donner un deuxième bémol,
03:13 parce que moi je suis pour la peine de mort.
03:15 – D'accord.
03:16 – Je suis resté sur cette position-là, comme le président Giscard d'Estaing
03:19 qui avait dit que lui était toujours pour la peine de mort
03:21 et qu'il l'aurait maintenu s'il avait été réélu.
03:23 – Mais contre la grande majorité des Français actuels.
03:26 – Pas du tout, il y a 50/50, il y a eu des sondages récents,
03:28 il y a même eu des débats il y a 2-3 ans, aujourd'hui encore,
03:31 vous avez un très grand partage de l'opinion publique sur ce sujet.
03:35 Malgré le fait que ce soit passé dans les mœurs, cela aussi, etc.
03:38 Mais la réalité c'est qu'une forte minorité…
03:41 – Vous voulez remettre la veuve en place ?
03:44 – La veuve en place, écoutez, moi je pense que vraiment dans le contexte actuel
03:47 où il y a un déferlement de l'insécurité et des crimes de plus en plus abominables,
03:51 en particulier sur les enfants, ça ne me paraîtrait pas fou, si vous voulez,
03:55 si ce n'est évidemment le dogme de gauche.
03:57 Mais je vais vous dire autre chose là-dessus, qui m'a beaucoup choqué à l'époque
04:00 et qui maintenant ne choque plus puisqu'on est tellement habitué.
04:02 François Mitterrand, un mois et demi avant son élection,
04:05 avait, lors d'une émission "Carte sur table", expliqué,
04:09 et s'était même gargarisé du fait qu'il prendrait cette décision,
04:12 d'abolir la peine de mort, bien que l'opinion y était très défavorable,
04:16 je parle à l'abolition à l'époque.
04:19 C'est donc l'inauguration d'une méthode de gestion gouvernementale
04:25 qui passe par-dessus l'opinion publique et la volonté de l'opinion publique.
04:28 C'est-à-dire que ce précédent leur donne la possibilité
04:32 de faire ce qu'ils veulent, quand ils veulent,
04:35 en se fichant pas mal de l'opinion, en considérant que finalement,
04:38 l'opinion c'est des beaufs, des méchants, une bande d'abrutis sanguinaires
04:42 qui aiment se repaître de la vue du sang.
04:44 Donc il y a deux échelles sur lesquelles, véritablement,
04:48 Robert Badinter n'est pas ma passion, alors c'est un homme convaincu,
04:51 je reconnais son brio en tant qu'avocat, etc.
04:55 Mais son œuvre ne me convient pas, à deux étages différents.
05:00 – Alors, Richard Haddad et François Stade.
05:03 – Je ne suis pas favorable à la peine de mort, j'étais partagé,
05:06 je n'y suis pas favorable, mais Robert Badinter,
05:08 ce n'est pas juste l'abolition de la peine de mort,
05:10 c'est une réforme de la justice catastrophique,
05:12 on en paye le prix aujourd'hui, et d'ailleurs,
05:14 s'il avait aboli la peine de mort en la remplaçant par une vraie perpétuité,
05:19 le système aurait peut-être été…
05:21 Bon, d'ailleurs, je suis sûr que les criminels de haut vol
05:24 préféreraient parfois la peine de mort à la vraie perpétuité,
05:28 qui est un enfer pour eux.
05:29 Donc je ne suis pas sûr que la peine de mort soit plus sévère
05:31 que la vraie perpétuité.
05:33 Ce qu'il n'a pas fait, en réalité, Robert Badinter
05:37 a privilégié la déliquescence, le droit…
05:42 – Mais de quelle manière, parce que, par exemple,
05:44 c'est un homme qui a travaillé sur les conditions de vie en prison.
05:48 – Oui, justement, j'allais y venir.
05:50 – Et à la fin, je crois qu'il a été ministre de la Justice pendant 5 ans,
05:54 il disait qu'un de ses échecs, c'est qu'il y avait plus de prisonniers
05:57 quand il est sorti du ministère que quand il y est entré.
06:01 Grâce à lui, aujourd'hui, un criminel de haut vol peut faire des enfants en prison.
06:06 Parce qu'aujourd'hui, il faut savoir ce que c'est la prison.
06:10 Vous avez le droit, pendant un week-end, d'être dans une maison,
06:13 à l'intérieur de la prison, où vous recevez votre femme
06:15 et vous avez une vie normale.
06:16 Ce n'est plus de la prison.
06:17 Alors vous savez, les criminels, ça ne les effraie plus la prison.
06:20 Ils savent qu'une fois qu'ils sont en prison,
06:21 ils peuvent, dans les parloirs, faire un gosse.
06:25 Enfin, vous voyez ce que je veux dire, coucher avec leurs copines.
06:28 Ils peuvent recevoir leur femme s'ils sont mariés
06:30 dans une maison tranquille pendant 48 heures,
06:32 où ils ont une cuisine et des couteaux.
06:35 Je ne sais pas si les téléspectateurs le savent.
06:38 Et donc ça, ce n'est pas d'interne.
06:39 – Pour autant, les conditions de vie en prison restent…
06:41 – Oui, parce qu'il y a du surpeuplement, etc.
06:42 – Surpopulation extrême.
06:44 – Bien sûr.
06:45 Mais moi, je suis en faveur d'une vie correcte, digne pour les prisonniers.
06:52 Parce qu'on est un pays civilisé et un prisonnier…
06:55 – Donc vous ne donnez pas quitus à l'opinion publique qui…
06:58 – C'est en prison qu'on doit le maltraiter, certes.
07:00 – Mais Bad Inter, ce n'est pas votre…
07:01 – Non, entre une vie digne et le luxe en prison, entre guillemets,
07:05 parce que c'est vrai qu'il y a une surpopulation,
07:06 mais il y a des avantages, il y a des privilèges
07:07 qui ne sont pas acceptables pour un criminel, vous comprenez ?
07:11 Et donc Bad Inter, et puis c'est ça,
07:14 c'est les prisons qui sont devenues une sorte d'hôtel deux étoiles.
07:17 La peine de mort abolie sans contrepartie, sans rien pour la remplacer.
07:23 Et donc ça n'effraie plus les criminels.
07:25 Et puis surtout, une réforme totale de la justice
07:26 qui ne fonctionne absolument pas, on le voit bien.
07:28 – Ok. Ifristan, et ensuite ?
07:30 – J'ai une analyse sensiblement différente.
07:33 Je pense que si on s'efforce de voir les choses d'un peu plus haut,
07:37 il est clair que Bad Inter, tout ce qu'on a dit est exact,
07:44 mais c'est quand même une autre dimension que Mathilde Panot,
07:51 vous voyez ce que je veux dire quand même ?
07:53 Donc on a affaire à un personnage qui a marqué son temps,
07:57 c'est assez proche de Simone Weil, alors on peut être pour ou contre…
08:03 – Non mais il y a un rapprochement, vous avez raison,
08:05 le grand homme de la gauche, la grande femme de la droite.
08:08 – Il y a quand même des gens qui ont de facto une dimension historique.
08:14 On pense, ils ont changé les choses d'une certaine manière.
08:18 Ça ne veut pas dire qu'ils doivent aller au Panthéon.
08:21 Ceci étant, je pense que concernant quand même
08:25 ce qui rend Bad Inter emblématique, c'est l'abolition de la peine de mort,
08:29 il faudrait qu'il y ait une analyse, un droit d'inventaire,
08:32 une analyse du degré de type scientifique,
08:36 pour essayer de voir les choses avec distance.
08:39 Il me semble que, moi j'étais plutôt favorable à l'abolition de la peine de mort,
08:46 mais je dois reconnaître que je ne vois strictement aucun argument
08:50 en faveur de l'abolition de la peine de mort, je veux dire d'argument rationnel.
08:54 La seule chose qui pouvait paraître être un argument rationnel,
08:58 c'est que la peine de mort est quand même une forme de cruauté,
09:02 et qu'on pouvait penser que l'abolition de la peine de mort
09:05 diminuait, j'allais dire, le potentiel de cruauté de la société.
09:09 Si on dit ça, ce qui me paraît assez juste…
09:12 – C'est un des arguments de Robert Ballard.
09:13 – Si on dit ça, on est invité à se poser la question de savoir
09:17 si dans la société d'aujourd'hui, est-ce que le potentiel de cruauté
09:22 de la société de maintenant a diminué par rapport à l'époque pré-Berlindine ?
09:28 Je crois que poser la question, c'est y répondre,
09:30 c'est vrai que ça n'a pas diminué.
09:32 Et c'est vrai aussi que les raisons évoquées pour l'abolition de la peine de mort
09:40 sont totalement antirrationnelles, notamment tout ce qui relèverait du droit,
09:44 enfin de l'intelligention de tuer, tu ne tueras point.
09:47 Mais enfin, il est absolument clair que notre société, la France,
09:52 depuis même l'abolition de la peine de mort,
09:55 a tué des centaines, des milliers de gens parfaitement innocents,
09:59 ne serait-ce que dans les guerres.
10:01 On est allé bombarder la Serbie, la Libye, la Syrie, l'Irak, l'Afghanistan.
10:08 Je serais incapable de dire qui on a tué.
10:10 Là-dedans, on a forcément tué des gens,
10:11 et parmi les gens qu'on a tués, on a tué des tas de types
10:14 qui n'étaient pas spécialement terroristes,
10:16 qui ne savaient même pas ce qui leur arrivait.
10:19 On n'a pas fait…
10:20 Vous voyez, il y a plus…
10:21 si on pose le problème en termes d'erreur judiciaire,
10:24 y a-t-il un risque de tuer quelqu'un d'innocent ?
10:27 Ce qui est sûr, c'est que de facto,
10:30 on a tué des quantités de gens qui étaient parfaitement innocents.
10:33 Donc voyez-le, ce principe-là est à remettre en considération.
10:36 – Vous êtes… Trois, vous êtes réexprimés, et j'arrive avec Laurent Isard,
10:40 mais pour le moment, vous avez plutôt un ressenti négatif de Badinter.
10:46 – Non, moi je ne dirais pas que j'ai…
10:47 Je trouve que Badinter était…
10:49 Pour moi, un philosophe par exemple,
10:51 était intéressant quand il mettait sur une problématique.
10:54 Donc de ce point de vue-là, je serais plutôt reconnaissant à Badinter
10:58 d'être l'homme qui a posé la problématique de la peine de mort.
11:03 Si cette problématique ayant été posée,
11:05 avait été suivie d'un débat de fond,
11:09 je dirais que Badinter aurait été globalement positif.
11:13 Je crois qu'il n'y a pas véritablement eu de débat de fond.
11:16 Il y a eu un principe quasi religieux.
11:18 – Disons qu'il y a eu une élection en 81, une majorité,
11:23 et que la majorité à gauche a voté comme un seul homme pour…
11:27 – Oui, bien sûr, donc ça, du point de vue démocratique,
11:28 là je ne suis pas d'accord avec Olivier.
11:29 – Et d'ailleurs de droite aussi.
11:30 – La loi est passée, elle a été…
11:33 Ce n'est pas une pirouette comme la loi immigration telle qu'on l'a vue.
11:36 C'est une loi qui a été votée, je pense, par un Parlement,
11:39 ils ont eu la majorité, et donc démocratiquement parlant, voilà.
11:43 – Je n'ai jamais dit qu'il n'y avait pas la légitimité de la loi.
11:46 J'ai dit que c'est le principe de passer outre l'opinion majoritaire,
11:52 pratiquement en la méprisant, qui a été inauguré, à mon avis,
11:56 de façon fracassante, en ce cas.
11:57 – Olivier Piacentini, là votre reproche, il n'est pas contre Badinter,
12:00 il est contre François Mitterrand qui a annoncé avant l'élection…
12:02 – Mais les deux sont la paire, mon cher Franck, n'est-ce pas ?
12:05 Les deux sont la paire.
12:06 – Comme la catastrophe économique actuelle, Macron le maire,
12:09 donc voilà, c'est deux complices.
12:11 – Laurent Isard.
12:12 – Moi je pense que tout homme porte en lui une part d'ombre,
12:17 une part de lumière, et c'est le cas pour Badinter.
12:20 Moi je suis viscéralement opposé à la peine de mort.
12:22 Alors d'abord parce que je suis chrétien et que je pense qu'en tant que chrétien
12:25 que la vie appartient à Dieu, on n'a pas le droit de l'enlever.
12:29 Et c'est pour ça aussi que je ne suis pas d'accord avec le parallèle que vous faites.
12:33 Oui, effectivement il y a des guerres, oui on a tué des innocents,
12:36 mais ce n'est pas la même chose que de décider à froid de la mort d'un homme.
12:41 Et puis sur Christian Ranucci, on a encore des doutes
12:45 sur son innocence ou sur sa culpabilité.
12:47 Bon, la peine de mort, il y a eu des études qui ont été faites
12:51 et on a prouvé à maintes reprises à l'étranger, notamment aux États-Unis,
12:56 qu'elle n'avait aucun effet dissuasif sur les délinquants.
13:00 – Ça je crois que c'est de la mythologie.
13:03 – Non, non, non, il y a des États-Unis qui ont englobé la peine de mort.
13:07 – C'est ce que l'on dit, mais je ne vois pas comment on peut démontrer une chose pareille.
13:11 On n'a pas deux situations égales l'une par rapport à l'autre.
13:15 Les contextes sont toujours différents, selon les pays, selon les endroits.
13:18 Je crois que c'est de la mythologie.
13:19 – Le criminel, lorsqu'il commet son acte, il ne pense jamais qu'il va être attrapé.
13:25 Donc c'est pour ça que je suis d'accord avec vous.
13:27 Moi je pense que c'est, malheureusement,
13:28 ce n'est pas si efficace que ça pour la dissuasion.
13:31 – D'autre part, il ne faudrait pas réduire Baninter non plus à l'abolition de la peine de mort.
13:36 Il a fait d'autres choses quand même,
13:37 notamment la loi du 5 juillet 1985 sur les accidents de la circulation,
13:40 qui est une loi très importante.
13:42 Et puis il s'est opposé aussi à l'entrée de la Turquie dans l'Union Européenne,
13:46 ce qui à mon avis est une bonne chose.
13:47 Maintenant, là où je ne peux que rejoindre les détracteurs de Baninter,
13:52 c'est sur le fait qu'il a participé à un gouvernement
13:55 qui a précipité la France dans un déclin économique, un déclin moral.
14:02 Je pense qu'en fait que Baninter s'est plus intéressé finalement
14:06 au sort des délinquants qu'au sort de la France et au sort des victimes.
14:10 C'est ça le fond du problème pour moi.
14:12 – Parfait, quand même on ne peut pas lever une hauteur de vue de Baninter.
14:15 Je pense à quelque chose qui m'avait assez frappé,
14:19 c'est le fait d'avoir entendu Baninter
14:23 critiquer la position de Jacques Chirac sur l'histoire du Veldif
14:28 et les excuses présentées au nom de la France.
14:31 Il avait, en cela étant fidèle à Mitterrand,
14:34 estimé que ça n'était pas justifié.
14:36 Et j'avais trouvé ça intéressant comme hauteur de vue de la part de Baninter
14:39 puisqu'il est tout de même d'une famille
14:42 qui a eu à souffrir des événements en question.
14:45 – Juste un petit rappel, je crois qu'il habitait Lyon à l'époque
14:49 et que son papa a été pris dans une rafle organisée par Klaus Barbie
14:55 et que Baninter, qui avait 14 ans à l'époque,
14:58 a été envoyé par sa mère aux Nouvelles
15:01 et il a été empoigné par un SS auquel il a échappé.
15:05 Et donc il n'est pas allé rejoindre son père,
15:08 je crois qu'il est mort à Sobibor
15:10 où il a probablement été gazé très rapidement après son arrivée.
15:14 Donc c'est ça le contexte.
15:16 – Je voulais simplement dire que quand même il y a chez Baninter
15:19 une espèce de hauteur de vue qui en fait une fois encore
15:23 un personnage d'une certaine qualité.
15:24 – Je suis désolé Yves, je suis désolé.
15:26 – Ce qui l'opposait à Chirac c'était de dire
15:30 "il n'y a pas eu de continuité de l'État français".
15:33 – Oui, c'est pas la France.
15:35 – C'est une parenthèse celle du maréchal Pétain,
15:39 c'est pas la France.
15:40 Donc on n'a pas à s'excuser.
15:42 – Excusez-moi Yves,
15:44 mais vous me dites que Baninter avait une très grande hauteur de vue,
15:47 c'est la vérité.
15:49 C'était une personnalité, un très brillant intellectuel.
15:52 Voilà, moi je suis désolé, vous savez,
15:54 il m'arrive de tomber sur des discours d'homiterran,
15:56 je reste bouche bée par son éloquence et la culture qu'il déploie.
16:00 Mais est-ce que ça va m'arrêter ?
16:01 Est-ce que je vais m'arrêter à ça pour dire que ça a été un bon président
16:05 alors qu'il a mis la France dans la panade à peine arrivée ?
16:08 Donc je ne m'arrête pas à ça,
16:10 on peut être très brillant, un très grand intellectuel
16:12 et se tromper ou alors avoir des objectifs
16:15 qui ne sont pas ceux qui servent les intérêts du pays
16:17 pour lequel nous vivrons.
16:20 – Alors à propos de…
16:22 – Quant à Laurent, je voulais dire un petit mot à Laurent,
16:25 qui a dit qu'il était chrétien
16:27 et c'est pour ça qu'il était contre la peine de mort.
16:28 – Une des raisons.
16:30 – Moi aussi je suis chrétien, je suis catholique
16:32 et l'Église catholique jusqu'en 2018 soutenait la peine de mort.
16:35 Et c'est le pape François qui a changé cet état de fait,
16:40 la peine de mort a été considérée comme tout à fait acceptable
16:44 pour l'Église catholique jusqu'en 2018.
16:46 C'est donc le pape François qui a changé les choses.
16:49 – Je ne suis pas d'accord mais…
16:50 – Non mais c'est un fait.
16:51 – Alors là il y a un point de doctrine que j'ignore.
16:53 – C'est un point de doctrine catholique,
16:55 c'est un fait qui me semble pourtant…
16:56 – Dans le criticisme de l'Église catholique, de Jean Paul II,
16:58 il y a dit effectivement que dans des cas extrêmes
17:00 et s'il n'y a vraiment aucune autre solution possible,
17:03 en dernier recours la peine de mort peut être envisagée.
17:06 Mais c'est considéré comme un mal, un mal quand même qui…
17:09 – Envisage en dernier recours.
17:11 Bien évident Laurent que moi-même je l'envisage en dernier recours.
17:15 C'est-à-dire que c'est… et ça a toujours été appliqué.
17:18 – Si on ne peut pas justement, ici, c'est pour éviter un mal encore plus grand.
17:19 – Ça a été appliqué depuis, je dirais la fin de la seconde guerre mondiale
17:24 comme un dernier recours.
17:25 C'est-à-dire que moi non plus, je ne suis pas pour qu'on exécute les gens
17:28 pour un oui, pour un non.
17:30 On parle bien de crimes qui touchent des enfants,
17:32 des personnes en état de faiblesse, de chauvarie, etc.
17:34 – Excusez-moi.
17:35 – C'est la peine de prison incompréhensible.
17:38 – Je voudrais qu'on avance sur le débat parce que j'ai proposé,
17:42 ou j'ai plutôt parlé de la panthéonisation de Badinter.
17:47 Est-ce que c'est un point qui vous semble important
17:52 puisque le jour où nous enregistrons, il y a cette cérémonie aux Invalides,
17:58 hommage au grand homme.
17:59 Bien.
18:01 L'étape suivante ce serait sa panthéonisation.
18:04 Est-ce qu'il vous semble que c'est une personnalité qui mérite le panthéon
18:08 comme Simone Veil qui a été panthéonisé il n'y a pas si longtemps,
18:12 comme Josephine Baker et comme plein d'autres avant lui ?
18:17 – Oui, je voulais juste dire que je trouve qu'on fait trop une fixette
18:22 sur le fait qu'il aboli la peine de mort alors que,
18:25 comme je l'ai dit auparavant, ce n'est pas que ça.
18:27 Moi je ne suis personnellement pas opposé à l'abolition de la peine de mort.
18:30 – C'est pour ça qu'on est sur le panthéon.
18:31 – Je sais, je sais, je vais répondre.
18:32 Mais ce n'est pas ça qui me gêne dans Robert Badinter,
18:35 ce n'est pas le fait qu'il ait aboli la peine de mort,
18:37 ça ne me gêne absolument pas.
18:38 Le panthéon, moi qui suis comme vous un chrétien,
18:42 pour moi ce n'est pas une médaille d'or le panthéon.
18:44 Donc pour moi être au panthéon ne veut rien dire.
18:48 Donc si la République…
18:51 – C'est une reconnaissance.
18:52 – C'est une reconnaissance de la République,
18:53 mais moi je préfère d'autres reconnaissances personnellement,
18:55 vu l'état de la République d'ailleurs.
18:58 Et donc si la République veut…
19:00 si c'est un cadeau qu'on veut faire à Robert Badinter,
19:03 si ça veut dire que c'est un grand homme d'État, oui, bien sûr.
19:07 Comme on l'a dit, on est tous d'accord, je pense, autour de ce plateau,
19:10 que c'était un grand intellectuel, c'était quelqu'un d'intéressant.
19:13 Donc on n'est pas d'accord avec lui,
19:15 mais on ne peut pas lui enlever le fait que c'était un grand homme d'État.
19:19 Voilà, donc pourquoi pas.
19:20 Ça ne me gêne pas d'autant plus que pour moi le panthéon c'est rien.
19:22 – Ok. Yves Ristel, le panthéon c'est quelque chose pour vous ?
19:25 – Aucune des personnes que vous avez nommées ne devrait être panthéon
19:29 selon mes goûts personnels.
19:31 Bon, moi je souhaiterais qu'il y ait au panthéon des gens de la dimension de…
19:36 je ne sais pas quoi, Victor Hugo, etc.
19:37 Bon, tous ces gens-là ont des mérites bien entendu,
19:42 mais enfin je ne considère pas que Jennifer Backer
19:45 soit un très grand homme ou une très grande femme de la République.
19:50 Je serais plus nuancé sur Simone Veil
19:53 que je ne considère pas comme une très grande dame,
19:55 mais je crois qu'elle, elle a fait une loi qui est, à mon avis, utile.
20:01 Je dis cela malgré le fait que je considère que l'avortement
20:06 consiste à tuer des gens, des gens qui n'ont rien fait de mal.
20:09 Mais néanmoins, je suis favorable à l'avortement
20:11 et je crois que c'est une bonne loi
20:12 et je crois qu'il faut en être reconnaissant à Simone Veil.
20:15 Pour autant, je ne l'aurais pas mis au panthéon personnellement,
20:18 selon mes goûts, mais bon, mes goûts n'ont rien à voir avec ça.
20:21 Non, je ne vois pas de raison majeure que Beninter y soit.
20:25 De notre côté, compte tenu des gens qu'on y met, pourquoi pas ?
20:30 – Oui, même chose, à partir du moment où Simone Veil est au panthéon,
20:32 pourquoi pas Robert Beninter ?
20:34 Bon, Simone Veil, effectivement, sa loi "Je suis d'accord avec vous"
20:37 était nécessaire, mais néanmoins, elle a été terriblement dévoyée depuis.
20:42 Or, un homme d'État, un homme politique doit résonner plus loin,
20:46 je dirais, que sa propre personne.
20:47 Et c'est pour ça que je parlais tout à l'heure aussi de déclin,
20:51 Beninter me semble être un des exemples de personnage politique
20:56 qui, au-delà des belles réalisations qu'il a pu faire,
20:58 a participé à un certain déclin de notre pays.
21:00 – Mais, je vais vous donner la parole Olivier Piacentini,
21:03 moi, il me semble que cette réaction de la panthéonisation de Beninter
21:09 est une émotion très émotionnelle et purement émotionnelle.
21:14 Il me semble que là, il y a une sorte de phénomène d'accélération
21:18 où avant on attendait quelques années ou quelques décennies,
21:22 voire plus, pour proposer quelqu'un à la panthéonisation,
21:27 avec tout un comité, c'est une procédure.
21:31 Et là, on est en train de demander,
21:34 c'est tout juste si on ne demande pas à Elisabeth Beninter
21:36 d'avoir le bon goût de mourir dans pas longtemps,
21:38 pour pouvoir tous les deux les mettre dans un caveau commun.
21:42 – Franck, moi je vais vous dire quelque chose,
21:45 à quelle époque de l'histoire de France récente, on va dire,
21:48 on a vu autant d'hommages nationaux, Charles Aznavour, Johnny Hallyday,
21:52 Jean-Denis Messon, mais pourquoi pas Cyril Hanouna,
21:55 si malheureusement il lui est arrivé un problème,
21:57 on est dans un système et c'est devenu fou, c'est devenu fou.
22:01 Toute personne qui a une certaine célébrité, une certaine aura,
22:03 finit par avoir un hommage national.
22:06 – Il y a aussi le fait que le niveau de la classe politique est tellement bas
22:10 que maintenant le premier personnage ancien qui meurt,
22:14 l'écart est tellement énorme entre l'ancienne classe politique,
22:18 quelle que soit son opinion, ce qu'elle a fait, son niveau,
22:23 ça impressionne et on a envie de les mettre en avance,
22:25 c'est une pièce rare qui n'existe plus en fait.
22:27 – Et puis je pense que le gouvernement a intérêt, si vous voulez,
22:28 à créer des événements comme ça, pour se redonner une espèce de légitimité,
22:33 d'enrober tout ça, je dirais des hommages, une solennité etc.
22:38 – Sachez que c'est une volonté qui a été exprimée
22:42 de l'actuel président de la République, qui veut, on va dire,
22:45 faire France autour de personnages qui sont unanimement reconnus.
22:50 – Comme il n'y a plus de France du tout, il faut bien la trouver quelque part,
22:53 voilà, et la réinventer même, je dirais, mais la réinventer.
22:55 – Si on est tout à fait franc, la vérité c'est que les gens
23:01 qui seraient plutôt hostiles à cela, tels que notre ami Olivier,
23:05 n'ont pas trop de voix au chapitre, donc on sait que, en gros,
23:10 tous les gens qui vont s'exprimer vont s'exprimer en faveur de la panthéonisation,
23:14 les uns parce qu'ils le souhaitent vraiment,
23:16 les autres parce qu'il faut aller dans le bon courant,
23:19 et ceux qui ne le souhaitent pas du tout,
23:21 ils n'auront pas trop le droit de s'exprimer, je crois.
23:23 – Oui, on devient le méchant, c'est-à-dire que, vous voyez,
23:25 même par exemple aujourd'hui, l'ERN devient le méchant,
23:28 immédiatement, parce qu'on voit bien que l'hommage n'est pas aussi…
23:31 – Vous parlez des Invalides, où la famille de Robert Bannater
23:35 a souhaité que ni l'ERN, ni l'FI ne soient présents.
23:38 – Oui, enfin, vous voyez bien que tout ça,
23:39 ça montre qu'il y a bien un problème quand même autour de ces cérémonies,
23:43 on vous dit qu'on veut faire France, mais alors…
23:45 – On veut bien une unanimité à la condition…
23:47 – Alors hier j'entendais un député LFI…
23:49 – À mon avis, je vais donner raison à Mélenchon,
23:51 c'est plus un hommage national, si c'est un hommage national
23:53 et on exclut la moitié de la France, il n'est plus national.
23:56 – Alors hier soir, un député LFI sur BFM a expliqué que, en fait,
24:01 c'était pas légitime que eux soient exclus, mais le Rassemblement National, oui,
24:04 parce qu'ils étaient contre l'abolition de la peine de mort.
24:07 – Tout le monde ou personne, on fait le coup.
24:09 – Et donc lui, il fait l'unité nationale, mais sans le Rassemblement National,
24:12 manque de pont, ça fait des morts quand même.
24:14 – National, ça veut dire tout le monde.
24:15 – J'ai l'impression qu'on a bien creusé le sujet,
24:18 on reviendra peut-être si un jour il y a panthéonisation.
24:21 – On va s'enterrer.
24:22 – Déjà, enterrons-le, et on se retrouve dans quelques minutes
24:25 pour le deuxième sujet, à tout de suite.
24:27 [Sonnerie de cloche]
24:30 – Bonjour, deuxième sujet, alors Mayotte, Mayotte et le droit du sol,
24:34 sans doute avez-vous vu une déclaration de Darmanin,
24:38 de Gérald Darmanin, le ministre de l'Intérieur,
24:40 qui sur le sol même de Mayotte a dit qu'il fallait remédier à la situation,
24:45 et on aura l'occasion de revenir, en changeant le droit français,
24:49 qui s'applique partout, qui est le droit du sol, pour le modifier,
24:52 et de par une modification, comment dit-on, de la Constitution,
24:59 changer ce droit pour limiter les flux migratoires.
25:02 Voilà, je ne suis pas bien certain que ma présentation soit très claire,
25:05 mais je compte sur Richard Haddad pour avoir…
25:07 – Ce n'est pas une modification de la Constitution justement,
25:09 c'est une loi qu'il veut faire qui sera anticonstitutionnelle.
25:11 Donc comme toujours, ce gouvernement fait des effets d'annonce,
25:15 sachant par avance que ça n'est pas possible.
25:18 Donc ils font ça pour calmer les gens,
25:24 en l'occurrence là pour calmer la population qui vit à Mayotte,
25:28 qui n'en peut plus, donc il va sur place,
25:30 il fait sa petite déclaration pour calmer tout le monde,
25:32 comme ils le font avec les paysans, comme ils le font avec tout le monde.
25:35 Dès qu'il y a quelqu'un dans la rue qui n'est pas content,
25:38 on lui sort un projet de loi, comme ils l'ont fait pour l'immigration,
25:42 sachant par avance que ça allait…
25:43 en faisant eux-mêmes d'ailleurs la manœuvre pour que ça échoue.
25:48 Et donc là, il sait parfaitement que ce ne sera pas possible,
25:51 il dit ça, ça le mousse un peu, ça fait de lui un homme de droite,
25:54 parce que comme il sait que la France est devenue maintenant largement,
25:59 je ne sais pas, à 60% on dit, ou plus, plutôt de droite au point de vue idée,
26:03 surtout sur ces sujets-là, il le sait,
26:05 et donc c'est un peu, Darmanin est l'élément de droite de ce gouvernement,
26:08 et il veut le montrer.
26:09 Donc tout ça, c'est de la fumée.
26:11 – Un élément de droite factice.
26:12 – Voilà, d'ailleurs, juste pour conclure,
26:14 il n'y a pas de droit du sol, du sol, ça j'y tiens,
26:16 il n'y a pas du droit du sol en France.
26:18 Il y a du droit du sol aux États-Unis, en France ce n'est pas le droit du sol.
26:21 Le droit du sol, c'est lorsque vous naissez sur le sol,
26:23 vous êtes automatiquement français, ce qui n'est pas le cas.
26:25 On peut naître sur le sol français et ne pas devenir français
26:28 si on quitte le territoire, alors que si vous êtes né aux États-Unis,
26:31 vous pouvez quitter le jour suivant, c'est fini,
26:33 vous avez le passeport immédiatement.
26:35 Ce n'est pas le cas en France.
26:36 – Vous avez raison, j'ai fait mon job pour préparer l'émission,
26:41 et effectivement, il y a finalement assez peu de pays dans le monde,
26:44 il y a, on va dire, l'Amérique du Nord et une grande partie de l'Amérique du Sud,
26:47 où c'est un droit du sol pur, et ensuite, il y a des droits du sol avec conditions,
26:53 qui sont majoritairement en Europe, un petit peu en Afrique et en Australie,
26:59 et tout le reste du monde, c'est le droit du sol.
27:03 – Je pense que l'analyse de Richard, évidemment, est intéressante et logique,
27:08 mais je ne suis pas tout à fait certain de cela.
27:13 Je veux dire par là que les conseils constitutionnels et autres
27:17 qui ont à charge de décider, comme souvent la justice,
27:22 ils décident aussi en fonction de choses qui ne sont pas
27:26 la stricte application de la loi, qui sont la manière de la regarder.
27:30 – L'air du temps.
27:30 – Voilà, ils pourraient, pas seulement l'air du temps,
27:34 mais ils pourraient se concevoir qu'à la fois le gouvernement
27:38 et le conseil constitutionnel trouvent qu'après tout,
27:42 Mayotte, ce n'est que Mayotte, et que deuxièmement,
27:45 c'est arrivé à un tel niveau qu'il est à peu près impossible
27:48 de continuer comme cela, sauf à aller vers la désintégration.
27:53 Donc on peut imaginer que la philosophie qu'ils appliquent
27:56 ne soit pas la même pour la France continentale,
28:00 et je ne dis pas que je crois ce que je dis,
28:02 mais je le formule comme hypothèse, et pour Mayotte,
28:05 Mayotte finalement, on peut faire un petit cadeau comme ça
28:09 à l'histoire d'arrêter le sol.
28:10 – On peut faire un petit cadeau avec le français, c'est impossible.
28:12 – On ne peut pas, on peut tout.
28:15 On a bien vu que la loi pouvait tout, qu'on peut admettre des choses,
28:18 mais c'est d'un côté ne pas les admettre.
28:19 Donc personnellement, je n'exclurerai pas cette possibilité,
28:24 parce que tout de même, surtout après l'histoire du conseil constitutionnel
28:28 pour l'immigration, Darmanin sait bien tout ce que vous venez de dire,
28:31 et tout le monde le sait bien.
28:33 Donc ce n'est pas impossible qu'il trouve une pirouette pour adapter cela.
28:38 – Sachant qu'il y a une proposition supplémentaire ajoutée à celle de Darmanin,
28:45 qui est celle de la droite LR et puis de la droite plutôt bleue
28:50 autour de Marine Le Pen, qui consiste à dire,
28:53 ce droit du sol, il doit être supprimé pour la totalité de la France.
28:59 Qu'est-ce que vous en pensez ?
29:01 – Il faut remonter un petit peu en arrière, je pense,
29:04 d'un point de vue historique.
29:05 Le droit du sol existe depuis très longtemps en France.
29:08 Bon, il figure dans le Code civique, il était déjà dans la Constitution en 1791,
29:14 mais en réalité c'était une époque où l'immigration était très faible.
29:18 Le contexte a complètement changé aujourd'hui.
29:21 Et le droit du sol a été confirmé à la fin du XIXème siècle, pourquoi ?
29:25 Parce qu'on voulait qu'il y ait de plus en plus de Français
29:28 pour qu'il y ait de plus en plus d'hommes pour faire le service militaire.
29:30 Vous voyez, il y avait des raisons en fait.
29:33 Alors, le droit du sol, il est conditionné, vous avez raison,
29:35 c'est ce qu'on appelle le double droit du sol en France,
29:38 c'est-à-dire qu'il faut être né en France d'un par an,
29:40 né en France, il y a d'autres conditions.
29:43 Il est quasi automatique quand même aujourd'hui,
29:45 c'est-à-dire que quelqu'un qui est né en France deviendra Français
29:48 s'il le souhaite sans aucune difficulté.
29:50 Alors, pour en revenir à Mayotte, la vraie question,
29:53 ce n'est pas tellement est-ce qu'on va arriver à supprimer le droit du sol à Mayotte ?
29:58 C'est vrai que juridiquement c'est très compliqué,
29:59 il faudrait une réforme constitutionnelle,
30:01 même si les constitutionnalistes ne sont pas tout à fait d'accord là-dessus.
30:02 Mais bon, la réalité c'est que ça ne changera rien la situation de Mayotte.
30:07 Parce que les personnes qui arrivent à Mayotte ne viennent pas seulement
30:11 pour que le bébé à naître soit Français.
30:14 Il y a de multiples autres raisons qui font qu'il y ait des Comoriens,
30:17 mais aussi des Africains du continent qui viennent à Mayotte.
30:19 – Madagascar, les Comores.
30:20 – Madagascar notamment, et puis Congo.
30:22 – Et même des pays d'Afrique qui viennent, qui traversent, c'est fou.
30:24 – Donc en réalité, je pense que c'est un peu de la poudre aux yeux ce débat,
30:29 et que ça ne changera rien à la situation de Mayotte.
30:32 – Olivier Piacentini.
30:33 – Alors, moi je pense que ce n'est pas tout à fait de la poudre aux yeux,
30:38 parce qu'effectivement ça ne va pas arrêter complètement les flux minératoires,
30:41 mais c'est quand même, je dirais, un présupposé qui est mis
30:44 que sur ce territoire-là, le droit du sang va s'imposer
30:50 et que l'immigration n'est vraiment pas souhaitée.
30:52 Je crois que c'est ça qu'il faut mettre en avant.
30:54 Sur le cas de Mayotte, moi je suis assez frappé,
30:59 parce que finalement c'est un cas qui va rebours
31:01 de la fameuse idéologie de gauche immigrationniste,
31:04 puisque là nous avons affaire à une population qui est de couleur,
31:07 qui est d'origine africaine, et qui en plus est musulmane.
31:10 Mais qui se revendique française avant tout.
31:13 D'autant plus que c'est, il faut rappeler l'histoire de Mayotte,
31:16 qui était une île des Comores, qui lors du référendum
31:19 qui a eu lieu dans les années 70, a choisi la France.
31:22 Et en choisissant la France, au lieu d'avoir des avantages,
31:25 de pouvoir dire vraiment, voilà une population qui est bien française
31:29 et qui aime la France, et qui…
31:31 Ben non, on la fuble de toutes les persécutions possibles et imaginables,
31:35 on la livre à tout.
31:36 – Donc vous êtes plutôt favorable à ce qu'avait fait Nicolas Sarkozy,
31:40 qui avait été de rendre Mayotte département français.
31:43 – Bien sûr, je pense que les gens de Mayotte…
31:45 alors j'ai plus en tête exactement comment on doit les appeler.
31:48 – Bah oui. – Maorais, voilà bon.
31:50 Et merci Richard.
31:52 Je pense que les Maorais sont très mal récompensés
31:55 de leur fidélité et de leur foi dans la France.
31:58 Et comme beaucoup de gens d'ailleurs dans les dom-toms,
32:01 vous savez moi j'avais débattu sur un plateau national
32:05 au moment où il y avait des problèmes de vaccination dans les dom-toms,
32:08 où tout le monde insultait les gens de Guadeloupe et de Martinique,
32:11 alors là le racisme pouvait se déployer sans problème.
32:14 On flirtait avec le racisme et il n'y avait qu'un député européen
32:17 à Rassemblement National de Guadeloupe et moi
32:19 pour défendre les gens des dom-toms.
32:21 Donc voilà, l'antiracisme d'une grande partie je dirais de nos élites
32:25 est à géométrie variable.
32:27 Moi je pense que vraiment, ce gouvernement qui veut faire France
32:30 avec Robert Badinter, ferait bien de faire France,
32:33 en offrant aux gens de Mayotte des conditions de vie normales,
32:37 en faisant en sorte que cette île soit française
32:39 et que les gens à Mayotte vivent comme en France.
32:41 – Oui mais sauf qu'Olivier Piacentini, ce que dit Richard,
32:44 je te laisse juste insister sur ce que je crains que ce soit passé inaperçu,
32:49 mais il se passe actuellement à Mayotte des blocages de routes
32:53 des citoyens français, quelle que soit la couleur de leur peau,
32:57 qui disent "on n'en peut plus".
32:58 – Et c'est pour ça qu'on a couleur de peau et religion dans cela.
33:01 – Qui deviennent des électeurs du RN,
33:02 c'est ça qui inquiète le plus le gouvernement.
33:04 – C'est le département qui vote le plus à un programme RN.
33:06 – Oui, pour essayer de récupérer cet électorat,
33:08 parce qu'ils sont très inquiets des futures élections.
33:11 Et effectivement, moi je pense, comme je l'ai dit,
33:14 que ce serait non constitutionnel non pas d'abolir le droit du sol,
33:19 mais de le faire dans un département et pas dans un autre.
33:22 Cela dit, pour vous dire à quel point cette mesure serait inefficace,
33:26 quand bien même elle serait adoptée.
33:28 Qu'est-ce qui empêcherait les Comoriens ou d'autres Africains
33:31 qui arrivent à Mayotte, je vous signale qu'ils peuvent,
33:34 une fois qu'ils sont à Mayotte, ils peuvent aller à Paris après.
33:37 Donc qu'est-ce qui les empêche d'aller accoucher en métropole ?
33:40 Rien. C'est un coup de com'.
33:43 – Peut-être qu'il y a des avions, enfin bon…
33:45 – Oui, la pauvreté, vous savez…
33:46 – Les gens très pauvres et que l'avion est…
33:48 – Oui, oui, les pauvres qui viennent, qui traversent la Méditerranée,
33:52 ça ne les empêche pas de venir.
33:53 La pauvreté n'a jamais empêché vraiment les gens de venir.
33:57 – Non, mais il faut que les gens réagissent
33:58 et c'est un des éléments symboliques de la réaction.
34:01 Il y a cette dimension-là aussi.
34:02 – Il y a deux choses. D'une part, ce que vient de dire Olivier,
34:05 le symbole est très fort.
34:07 Deuxièmement, venir en France en prenant l'avion,
34:10 c'est quand même un peu compliqué.
34:12 Donc je pense que dans les problèmes de type immigration,
34:16 pour y faire face, il faut essayer de rendre des choses
34:20 de plus en plus difficiles.
34:22 Plus vous ajoutez, c'est comme vous voyez,
34:23 se protéger contre les cambrioleurs.
34:26 Plus vous mettez de protection,
34:29 plus vous réduisez le risque de cambriolage.
34:32 Je ne suis pas sûr que ce qui préoccupe le gouvernement à Mayotte,
34:35 c'est le fait qu'il vote rassemblement national.
34:37 Parce que, il y a trois pelées.
34:40 Les élections françaises, elles dépendent du vote des maorais.
34:45 Non, je pense que ce qui est un problème pour le gouvernement,
34:49 c'est le côté bouillon de culture qui a atteint un niveau franchement insupportable.
34:55 C'est-à-dire qu'une partie de la France
34:56 dans laquelle la très grande majorité des gens ne sont pas français
34:59 et sont globalement hostiles et empêchent les maorais français normaux,
35:04 si je puis dire, de vivre normalement,
35:06 c'est quelque chose qui est devenu tellement insupportable
35:09 qu'on ne voit pas comment ça peut durer sans que ça provoque quelque chose.
35:14 Alors, si cette mesure-là passée, il y a tous les obstacles.
35:19 – La mesurette, c'est quoi ? La modification constitutionnelle ?
35:22 – La vraie mesure, c'est d'embaucher les immigrés de venir.
35:27 La seule solution, c'est la frontière.
35:30 C'est tout, que ce soit en métropole ou ailleurs.
35:33 – Attendez, on va laisser Yves-Christel finir.
35:35 – On peut le voir de deux manières.
35:36 C'est-à-dire que vous pouvez très bien voir,
35:38 là, on aboli le droit du sol et c'est refusé par le Conseil constitutionnel,
35:43 mais ça peut être l'inverse, c'est-à-dire que ça peut être, je dirais,
35:46 la première étape vers une abolition générale,
35:49 qui peut être vue comme ça, vu la tendance…
35:51 – Absolument pas.
35:51 – Oui, mais il y a quand même une tendance dans l'opinion qui est très forte.
35:54 – Là, il y a une chose, c'est qu'il y a un point politique.
35:58 C'est-à-dire qu'effectivement, il y a une majorité qui manque à l'Assemblée nationale,
36:02 mais LR pourrait se décider, et s'il y avait la même majorité,
36:07 l'adoption de la loi selon les mêmes termes au Sénat,
36:11 ça ouvre la modification constitutionnelle.
36:12 – Je crois que ce qui caractérise ce gouvernement,
36:15 et en fait tous les gouvernements,
36:17 c'est qu'ils n'agissent que sous la pression la plus extrême.
36:21 On l'a vu d'ailleurs avec la loi immigration,
36:23 qui était un cafouillage, mais malgré tout,
36:24 ils n'auraient jamais fait de loi immigration qui ressemble un peu à quelque chose,
36:28 s'il n'y avait pas une pression très très très forte,
36:30 et qui se traduit par des votes.
36:32 De la même manière, il est possible que,
36:35 si la suppression des droits de sol marche à Mayotte,
36:38 je ne dis pas que je le crois,
36:39 je dis que c'est une hypothèse qui n'est pas exclue,
36:41 parce que précisément la pression est devenue extrême.
36:44 Bien entendu, le gouvernement ne peut pas ne pas savoir
36:49 que s'ils font ce pas dans ce sens-là,
36:51 ils ouvrent la porte à la métropole,
36:54 ce qui est un tout autre problème,
36:55 mais ils risquent de le faire parce qu'ils peuvent penser
36:58 qu'ils ne peuvent pas faire autrement.
36:59 – Il y aura bientôt les élections européennes,
37:02 et j'ai du mal à croire que Jordan Bardella ou Marine Le Pen
37:06 ne se rendront pas sur Mayotte, ils auraient tout intérêt à le faire.
37:09 Pourquoi ? Parce qu'ils doivent être accueillis triomphalement,
37:11 et par des gens qui ne sont pas censés être leur électorat,
37:14 puisqu'ils sont censés être ancistes, et ils se font…
37:17 Ah je pense que non.
37:18 Alors là, écoutez-moi,
37:20 moi je me rappelle de la départementalisation de Mayotte
37:26 et du voyage de Sarkozy triomphal là-bas
37:28 qui avait été reproduit dans tous les journaux,
37:31 ça avait eu quand même un impact,
37:32 puisque lui-même passait pour quelqu'un
37:34 qui était plus ou moins à la limite du racisme, etc.
37:38 Je pense que vraiment, le gouvernement,
37:41 ou en tout cas son parti, ont peur de voir cet accueil triomphal
37:45 que le Rassemblement National va avoir sur des terres éloignées,
37:49 avec une population qui n'est pas censée être le cœur de son État.
37:51 – Vous pensez que cette proposition de loi
37:54 dont Gérald Darmanin a annoncé un débat assez rapide,
37:57 deviendrait un élément pour les élections européennes ?
38:01 – Oui c'est évident, mais là ils veulent faire terre,
38:05 ils veulent calmer les choses, c'est quelques mois.
38:08 – Comme vous le dites, ça ne fait pas beaucoup de voix,
38:11 c'est la symbolique.
38:12 Comme vous le dites Olivier,
38:15 si imaginez Jordan Bardella arrive à Mayotte,
38:17 il est accueilli triomphalement par une population,
38:21 disons les choses, noire et musulmane,
38:23 imaginez l'impact sur la métropole.
38:25 Donc ça casse tout le mythe, l'extrême droite, etc.
38:27 – Vous voyez bien qu'on n'est pas musulman, qu'on n'est pas islamophobe,
38:30 regardez les musulmans, ils ne voient pas nous.
38:31 – Même s'il y a peu d'électeurs à Mayotte, enfin peu, il n'y a pas si peu que ça,
38:35 et le gouvernement, vu où il en est dans les sondages,
38:39 je vous assure, chaque fois compte.
38:41 – Je crois quand même que globalement,
38:43 les élections européennes n'ont strictement aucune importance,
38:48 autre que le fait de constituer un sondage grandeur nature
38:52 pour les futures présidentielles.
38:53 – Il va faire mal au gouvernement.
38:54 – C'est la raison pour laquelle, à mon avis,
38:56 le gouvernement peut pousser vers la suppression du droit de seul à Mayotte,
39:00 pour, dans l'espoir qui est probablement vain,
39:04 de couper un peu la route au Front National, au Rassemble National,
39:07 en disant "on fait quelque chose contre l'immigration".
39:12 – L'opération Sarkozy récupérant des voix.
39:14 Donc ils peuvent pousser à cause de ça.
39:16 – Merci.
39:17 – On est d'accord.
39:17 – Évidemment, il y a un aspect politique.
39:18 – Laurent Hizard, ce sera le mot de la fin.
39:20 – Il y a un aspect politique, c'est évident, lié aux élections européennes,
39:23 je suis tout à fait d'accord avec Olivier.
39:24 Maintenant, il y a une chose, c'est que nos politiques,
39:26 ils regardent les sondages.
39:27 Or, il y a un sondage qui vient d'être fait là-dessus, sérieux,
39:29 et que dit ce sondage ?
39:30 80% des Français sont favorables à la suppression du droit du sol à Mayotte.
39:35 Et sur l'ensemble du territoire, près de 60% des Français y sont favorables.
39:40 Donc il y a quand même un élément que nos politiques doivent prendre en compte.
39:43 – Et les sondages sur les élections aussi.
39:45 Double de voix pour le Rassemblement National par rapport à La République En Marche.
39:48 – Allez, c'est le mot de la fin, on reviendra sur les élections européennes.
39:51 Ça, c'est une certitude.
39:53 Et je vous propose de nous retrouver dans quelques secondes
39:55 pour le troisième et dernier sujet.
39:57 À tout de suite.
39:58 [Sonnerie de cloche]
40:00 Rebonjour, troisième et dernier sujet.
40:03 Lors du dernier remaniement,
40:05 celui qui a permis d'ajouter une quinzaine de ministres,
40:08 François Bayrou, a préempté le débat
40:11 en disant qu'il refusait de rejoindre le gouvernement.
40:14 Et on a appris qu'il avait refusé le ministère de l'Éducation
40:18 et qu'il avait refusé le ministère de l'Armée.
40:21 Et que finalement, on ne savait pas bien
40:22 ce qu'il aurait bien pu faire dans ce gouvernement.
40:24 Donc il a fait une sorte de clash.
40:27 Et ma question, c'est, est-ce que c'est la mort du vieux lion politique
40:31 qui a fait un caprice de trop ?
40:33 Ou est-ce que c'est le marqueur d'autre chose,
40:36 puisqu'il a pris une parole assez forte
40:38 pour justifier son refus de participer au gouvernement ?
40:41 X. Christab.
40:42 – Je crois qu'en politique, il faut se garder de prédire la mort.
40:47 On avait prédit la mort de Mitterrand à l'époque de l'Observatoire
40:49 et bon, il a été élu président de la République.
40:52 Ce qui… Bayrou est toujours intéressant
40:55 parce qu'il est toujours en situation de pas de côté,
40:57 il est dans quelque chose, mais tout un état à côté.
41:00 Ce que j'ai trouvé intéressant dans sa communication,
41:04 c'est le constat qu'il a fait, que nous sommes nombreux à avoir fait,
41:08 mais qui était peut-être inattendu de la part de quelqu'un
41:11 qui est quand même dans les arcanes du pouvoir de l'Allemagne depuis toujours.
41:14 À savoir qu'il y avait, entre les dirigeants au sens large,
41:20 y compris les médias, et le peuple, un fossé qui s'était créé,
41:25 un fossé comme jamais.
41:26 Et moi je trouve que c'est remarquable,
41:28 je dirais même sur le plan anthropologique.
41:31 Comparons Macron à De Gaulle.
41:34 Non, non, mais on pouvait penser que De Gaulle,
41:37 avec son maintien à la distance qu'il mettait,
41:40 même vis-à-vis de ses propres enfants,
41:42 si vous le comparez à Macron qui enlâche un rappeur torse nu et en sueur,
41:49 on aurait pu penser qu'il y avait plus de distance du côté de De Gaulle
41:53 par rapport au peuple que du côté de Macron.
41:56 Or, la réalité, et je dis Macron mais c'est l'ensemble de ce système,
42:01 si vous prenez les grands problèmes anthropologiques d'aujourd'hui,
42:05 alors l'archétype c'est le fait de changer de sexe
42:08 les enfants de 8 ans dès lors qu'ils disent
42:10 "moi je veux devenir petite fille, petit garçon".
42:12 À l'époque de De Gaulle, entre De Gaulle et l'homme du peuple,
42:17 il y avait la même façon de voir.
42:20 Aujourd'hui c'est différent.
42:21 Vous voyez, si vous prenez entre De Gaulle et Salan
42:24 qui avait essayé de le tuer, du moins à l'Ouest…
42:27 – Vous pensez que Béran a mis le doigt sur quelque chose ?
42:29 – Oui il a mis le doigt sur quelque chose qui est extraordinairement important.
42:32 – Il a mis le temps de mettre le doigt.
42:33 – Oui d'accord mais il ne s'agit pas de juger
42:35 s'il est coupable ou pas coupable, bien entendu.
42:38 Il s'agit de constater qu'il y a un phénomène très singulier,
42:42 d'ailleurs pas seulement en France,
42:44 qui est un fossé considérable entre les gens qui nous gouvernent
42:48 ou qui ont le droit de s'exprimer et la population normale.
42:51 – Le droit pour lui.
42:52 – Je vais donner la parole à Laurent, merci Yves.
42:56 Laurent Isard.
42:57 – Bon, oui, moi je valide ce qui vient d'être dit,
43:00 effectivement il a mis le doigt sur quelque chose qui est réel
43:04 mais qui n'est pas nouveau.
43:05 Cet écart entre les dirigeants et le peuple,
43:08 on l'avait déjà constaté sous Giscard par exemple, c'est une réalité.
43:13 – C'était pas tout à fait pareil.
43:13 – Ce n'est pas tout à fait pareil.
43:15 – C'était moins quand même.
43:15 – C'était moins mais quand même.
43:17 – Franchement là on bat tous les records.
43:18 – Ce qui fait la différence aujourd'hui c'est l'argent, finalement.
43:21 C'est la balance entre l'argent d'un côté et puis le sens de l'État
43:25 qui transcende la notion d'État et qui va jusqu'au peuple entier.
43:30 Pour revenir à Beyrou, bon, moi je l'ai aussi vécu,
43:35 ça a été mon ministre, éducation nationale pendant un temps.
43:38 Ce que je peux constater c'est qu'il n'a pas laissé beaucoup de traces
43:41 en tant que ministre de l'éducation nationale,
43:42 pas plus qu'en tant que ministre de la justice
43:44 parce qu'il a été aussi ministre de la justice.
43:46 – Le ministre de la justice il l'a été un mois.
43:48 – Oui mais…
43:49 – Il est sorti à cause…
43:51 – Il est sorti, comme il est sorti de plusieurs fonctions aussi
43:54 auxquelles il avait été nommé.
43:55 Il est actuellement haut-commissaire au plan depuis je crois un peu plus de 3 ans,
43:58 3h30.
43:59 Est-ce que vous savez ce qu'il a fait ?
44:01 – C'est rare, il n'a rien fait de tout.
44:02 – Moi je ne sais pas.
44:03 – Il est là.
44:03 – Il est maire de Pau, est-ce que Pau est une ville dynamique etc.
44:06 Moi, par certains côtés j'aime bien Beyrou,
44:10 j'aime bien son côté notamment parce qu'il est très famille,
44:13 et ce n'est pas le cas de tous nos dirigeants.
44:15 Mais il me semble que dans sa carrière politique,
44:19 il manque le plus important, c'est-à-dire une ligne directrice,
44:23 quelque chose qui… une idée centrale qu'il essaye de faire passer,
44:27 une vision de la France, ce qu'on appelle un cap parfois,
44:30 ce que De Gaulle appelait une certaine idée de la France,
44:32 ça n'est pas présent chez lui.
44:35 – Olivier Piacentini, vous vous êtes senti moins indulgent
44:39 avec Beyrou que nos amis Christen et Ilsart ?
44:42 – Soyons très clairs,
44:43 Yves nous explique que Beyrou s'est rendu compte
44:47 qu'il y avait un fossé entre le peuple,
44:48 et je ne sais pas, ça fait 20 ans, 25 ans qu'on en parle.
44:52 Et ça n'a fait que s'accentuer…
44:53 – Mais ce n'est pas de la démagogie, pardonnez-moi.
44:56 Mais est-ce qu'on ne dit pas toujours qu'il y a un écart entre le peuple…
45:00 – Non, non, non, mais excusez-moi.
45:01 – … et les élus parce qu'ils ont des fonctions, parce qu'ils ont des revenus.
45:05 – Non, non, non, je vais reprendre.
45:06 – Il le sait et il le dit maintenant alors qu'on le dit nous depuis 25 ans.
45:09 On a l'impression qu'il découvre la poudre.
45:12 – Mais avec Macron ça n'a cessé de s'accentuer,
45:15 puisqu'à l'époque par exemple de Giscard,
45:16 où on a parlé effectivement d'un début de fracture,
45:19 mais la plupart des ministres étaient des anciens élus qui connaissaient le terrain,
45:22 qui avaient une grande aura à la fois intellectuelle
45:24 et je dirais de proximité avec le peuple, comme l'a dit si bien Yves.
45:28 Ben le général de Gaulle il ne faisait pas peuple,
45:29 mais par contre il connaissait le peuple.
45:31 Et il soutenait je dirais les aspirations du peuple
45:34 et la morale classique du peuple.
45:37 Là on a affaire à des gens qui sont complètement hors sol
45:39 et qui veulent même nous imposer de nouvelles mœurs, de nouvelles modes de vie.
45:43 Il se met avec des rappeurs, mais qu'est-ce qu'on en a affaire qu'il ait avec un rappeur ?
45:46 – Là vous parlez de Macron et pas de…
45:48 – Pas de Bérou, non il ne s'est pas mis avec des rappeurs,
45:50 je ne sais pas avec qui il s'est mis,
45:51 mais Bérou qui 15 jours avant de rallier Macron
45:55 avait trouvé moyen de dire que c'était le parti de l'argent.
45:58 Et 15 jours après il s'y est rallié.
46:00 Là maintenant il a fait son espèce de petit cirque,
46:03 tout simplement parce qu'il est mécontent de la façon dont la justice l'a traité etc.
46:07 Voilà, c'est juste son point de vue personnel qui passe
46:10 et après il oppose ça avec le petit frappe-pouche.
46:13 – Je pense qu'il est juste mécontent, effectivement.
46:15 Il a refusé tel et tel ministère, en réalité il ne pèse plus rien.
46:19 Parce que le centre en France c'est 20%.
46:21 20% partagé par Macron, par le parti d'Edouard Philippe et par le parti de Bayrou.
46:28 Donc 3 partis au moins, sans compter les autres petits qu'on ne cite plus,
46:32 qui partagent 20%.
46:33 En fait il n'est plus… et puis sur ces 20% c'est Macron qui a la grande partie.
46:37 Donc en fait il ne pèse plus rien, il s'en est rendu compte, il boude.
46:40 Ses propres députés l'ont abandonné et donc il fait son petit clash
46:45 pour sauver la face, pour faire croire que non, non, non,
46:48 on a voulu de moi mais c'est moi qui ne veux pas.
46:50 En réalité personne ne veut de lui, tout le monde s'en fiche de lui.
46:53 Il découvre la poudre, il nous dit "ah il y a un écart".
46:55 Sans blague, ça fait 25 ans que tout le monde le dit.
46:57 Il vient nous révéler une vérité que l'on ne savait pas, c'est un mourir de rire.
47:01 Et puis je vais vous dire, le problème c'est que ce n'est pas une question
47:04 de proche du peuple ou pas.
47:05 Non, les élites ont toujours été différentes du peuple.
47:09 La différence c'est qu'autrefois, la classe politique était constituée
47:13 de notables de province, ça partait du bas, c'est-à-dire que c'était des notables,
47:18 un avocat, une maire, un conseiller général, etc.
47:23 Maintenant ce sont des Enars qui sont parachutés.
47:25 Vous faites l'Enar, à 25 ans, 28 ans, vous êtes directeur de cabinet,
47:29 à 35 ans vous parachute dans une circonscription
47:31 après avoir été dans les cabinets ministériels.
47:33 Vous ne connaissez rien du peuple parce que vous êtes formaté
47:37 dans des écoles d'administration.
47:39 On peut connaître le peuple sans être peuple, comme on dit.
47:42 Il faut arrêter l'hypocrisie.
47:45 En général, ce ne sont pas des gens qui viennent, pas tous en tout cas,
47:48 mais il y a une partie de la classe politique qui ne venait pas forcément du peuple,
47:52 mais qui le connaissait parce qu'elle connaissait le thème.
47:54 Là on a affaire à une aristocratie, à une nouvelle aristocratie
47:59 qui ne veut pas se frotter au peuple et qui vient très jeune,
48:01 je rappelle encore une fois, très jeune.
48:04 Parce qu'on sort de l'Enar, on est juge au Conseil d'État à 28 ans.
48:07 Mais quelle expérience a-t-on pour être juge à 28 ans ?
48:11 Quelle expérience a-t-on à 25 ans pour être directeur de cabinet ou dans un ministère ?
48:14 Aucune.
48:15 Et en fait, on a mépris total du peuple parce qu'on leur a dit,
48:18 il faut voir comment les formats, on leur a expliqué, qu'ils sont l'élite.
48:21 Vous rentrez à Sciences Po Paris, moi j'étais dans l'amphithéâtre,
48:24 comme ça, la première chose que vous dit à l'époque,
48:26 je n'étais pas jeune, je n'étais pas aussi, pardon, j'étais jeune,
48:30 et on vous dit "vous êtes l'élite".
48:32 Vous vous rendez compte, vous avez 20 ans,
48:33 le directeur vient vous dire "vous êtes l'élite de la France".
48:36 À l'ENA, c'est encore pire.
48:37 Donc on vous met dans la tête que vous êtes les plus intelligents,
48:40 vous êtes l'élite et le reste, c'est la populace.
48:42 – Et j'ajoute qu'avec ce gouvernement Macron, il y a un cran supplémentaire,
48:45 c'est-à-dire que c'est un gouvernement de technocrates revendiqués comme tel,
48:49 qui pilote la France avec des cabinets de conseils américains,
48:51 et tout ça, ça rejoint ce que j'ai dit tout à l'heure à propos de Badinter,
48:54 on gère au-delà de ce que peuvent penser les gens.
48:57 – Je sens que vous êtes un peu seul, parce que…
49:00 Yves Pristain et Laurent Hizard.
49:03 – Je pense que je me suis fait très mal comprendre.
49:05 D'abord, je ne me fiche éperdument de savoir si le personnage,
49:08 il faut avoir de la compassion pour Bayrou ou pas,
49:10 ça me paraît un problème sans aucun intérêt.
49:14 Ce que j'ai voulu évoquer, et il me semblait que c'était le sens
49:17 du propos de Bayrou, sans quoi il était intéressant,
49:19 c'est que le fossé en question n'a strictement rien à voir
49:25 avec ce que vous venez de dire.
49:27 Ça n'a strictement rien à voir entre le fait qu'il y a des gens riches,
49:31 des gens de l'ENA, ou dans le cas de J.S.Caen,
49:34 un côté un peu distant par rapport aux meubles,
49:36 ce qui relève disons de la lutte des classes.
49:39 Ça a un peu à voir, mais ce n'est pas l'essentiel.
49:42 Ce que je veux dire, c'est que du point de vue anthropologique,
49:45 le regard que les gens portent sur l'homme,
49:48 sur la nature de la société, ce n'est pas le fait de dire
49:52 "moi je suis énarque, les autres c'est de la piétaille",
49:55 c'est le fait que leur vision du monde, et j'ai pris l'exemple,
49:59 parce que c'est un archétype, même s'il est quand même assez minoritaire,
50:03 du problème du changement de sexe des enfants,
50:05 de tout ce qui tourne autour du wokisme à l'heure actuelle,
50:08 ça témoigne pas seulement d'un mépris du peuple,
50:11 mais d'un regard sur le monde, d'une vision du monde,
50:16 d'une conception du monde qui est totalement différente.
50:18 – Mais Bayrou est en pleine dans cette conception mondialiste…
50:20 – Mais on s'en fout de ça !
50:21 – Mais aussi quand même, comment vous pouvez revendiquer ?
50:25 Vous de passer pour celui qui veut remettre le peuple
50:29 au milieu du jeu et compagnie, quand vous avez su pendant 30 ans
50:33 le projet mondialiste de la plupart des gouvernements,
50:36 sans jamais broncher, et même en tapant sur les doigts
50:38 de ceux qui voudraient revenir dessus.
50:40 – Donc il n'a pas le droit de dire quelque chose de juste ?
50:42 – Attendez, là-dessus non, il est mal placé pour parler de ça,
50:45 parce qu'il est l'emblème de ce faux-sécurité.
50:48 – Mais même si le pire des criminels ne se sent pas bien,
50:52 il faut prendre en compte ce que le pire des criminels dit,
50:55 dès lors que ce qu'il dit est juste.
50:57 – Sauf qu'il nous a expliqué que le ciel est bleu et la terre est ronde.
51:00 Merci, on le sait.
51:02 – Non, personne ne le dit, quand on le dit,
51:04 il faut venir nous le dire.
51:05 – Vous venez de dire quelque chose qui montre que vous ne le dites pas.
51:07 – Mais si, je ne suis pas le seul d'abord qui le suis,
51:09 il y a des hommes politiques autres…
51:11 Non mais je peux vous faire la liste de Éric Zemmour,
51:13 de Marine Le Pen, de Jean-Marie Le Pen, de…
51:16 – Ils ne disent pas ce que je dis.
51:18 – Qu'il aille au bout de sa logique,
51:20 puisque ce gouvernement est complètement à rebours du peuple,
51:23 c'est ce qu'il dit, et ne l'écoute pas.
51:25 Il doit passer dans l'opposition, parce que c'est la thématique principale.
51:28 S'il ne passe pas dans l'opposition, c'est que du blabla.
51:30 – Alors vous avez raison, c'était comme ça que ça pouvait être lu,
51:33 sauf qu'il a fait cette annonce sans prévenir personne dans ses troupes,
51:37 qui se trouve que ses troupes étaient réunies en dîner
51:40 chez le ministre de l'Agriculture, Marc Fesneau, qui est donc modem.
51:45 Et il y avait tous les députés, et qui ont tous lu le truc en étant…
51:50 ils sont tombés de leur chaise, et le premier communiqué qu'ils ont fait,
51:52 ils ont dit "on désavoue ce que dit le patron".
51:55 – Ils l'ont trahi, ils se vengent.
51:56 En fait, en réalité, il s'est rendu compte qu'ils sont en train de le trahir,
51:59 ils vont à la gamelle, ils le laissent de côté,
52:02 ils se vengent en faisant cette déclaration.
52:04 – Allez, Laurent Hizard.
52:05 – Ce qui est assez étonnant par rapport à ce qu'on a dit,
52:06 c'est que quand on regarde globalement la Macronie,
52:10 et en particulier les députés macronistes Renaissance,
52:14 on voit qu'il y a beaucoup de députés qui ne sont pas des carriéristes,
52:18 c'est-à-dire qu'ils viennent de métiers divers et variés.
52:21 Alors que dans la classe politique plus ancienne classique,
52:24 ce sont des gens qui font profession, qui ont effectivement eu des mandats locaux,
52:28 puis qui après sont montés au niveau national.
52:30 Et du coup, il devrait y avoir une plus grande proximité avec les Français.
52:33 Mais ce n'est pas le cas, effectivement.
52:35 Et je pense que là, on touche du doigt un point important,
52:37 c'est-à-dire que si effectivement, il y a cet écart,
52:40 là c'est lié à une conception de l'État, à une conception de la France,
52:43 à une absence de patriotisme.
52:45 En fait, en réalité, c'est une élite qui est aujourd'hui totalement mondialisée,
52:49 c'est-à-dire qui ne prend plus en compte les intérêts nationaux,
52:52 qui effectivement va chercher chez McKinsey des conseils.
52:55 Pourquoi ? Parce qu'ils ne font plus confiance à leurs techniciens locaux,
52:59 voilà, fonctionnaires.
53:01 Parce qu'ils ne font plus confiance à ce que pensent les Français aussi.
53:04 Et vous évoquiez le wokisme, je pense que vous avez entièrement raison.
53:08 Parce que le wokisme est en train aussi d'imprégner les esprits au plus haut niveau.
53:12 Et je pense qu'une majorité de Français ne sont pas prêts à adhérer à ça.
53:15 C'est ça aussi qui fait la différence.
53:17 – Est-ce que Pierre Rousseau est opposé au wokisme ?
53:18 – Absolument pas, pour l'instant, pas ma connaissance.
53:21 – Je n'ai jamais remarqué qu'il ait pris les standards anti-wokistes.
53:24 – Il s'est opposé en 2005 au drapeau en berne à la mort du pape Jean-Paul II.
53:29 Alors que la gauche ne s'y était pas opposée, il avait des sorties.
53:32 Il est le champion du monde des sorties pour se faire remarquer totalement débile.
53:36 – Alors que j'ai une quasi unanimité en France pour la mise en berne du drapeau,
53:42 le parti socialiste n'avait rien dit pour le drapeau en berne à la mort de Jean-Paul II
53:46 et lui a fait sa petite sortie.
53:47 – À part Bérou et Besancinon.
53:48 – Il était à l'époque le président d'un parti chrétien-démocrate, je vous le signale.
53:52 – Alors c'est drôle parce que j'ai écrit en préparant cette émission,
53:55 j'ai fait une note sur Bérou, j'ai dit "diva ou maître chanteur".
53:59 Et est-ce qu'on n'est pas dans quelque chose comme ça ?
54:02 Il fait un caprice et en même temps, retenez-moi, si je pars, retenez-moi,
54:06 je vais… vous voyez, il n'y a pas un truc comme ça ?
54:09 – Il y a un côté quatre-vingts public un petit peu.
54:10 – Je fais partie du gouvernement, je n'en fais pas partie,
54:12 si vous n'êtes pas de mon côté, je m'en vais, je reviens.
54:15 – Mais la configuration de l'Assemblée nous rapproche de la quatrième impublique.
54:17 – Les proches députés l'ont lâchée, il fait sa petite crise.
54:21 – Bon, allez.
54:23 – Le propre député ne pèse peut-être pas grand-chose, il pèse moins que lui,
54:26 même si lui-même on ne sait pas ce qu'il pèse.
54:28 – En situation de non-majorité à l'Assemblée, chaque voix compte
54:33 et les voix du Modem comptent énormément actuellement.
54:36 – Il n'est plus rien, il a servi en 2017
54:39 parce qu'Emmanuel Macron n'était pas très connu,
54:41 il avait besoin, et lui était un potentiel candidat,
54:44 donc là il avait vraiment besoin de lui,
54:45 qu'il ne se présente plus et qu'il le soutienne à lui,
54:48 mais maintenant c'est fini,
54:49 maintenant Macron n'a absolument pas besoin de Bayrou.
54:52 – Je crois que dès le début, parce que, observez bien…
54:54 – Macron n'a pas se présenté projet de présidentiel.
54:56 – Mais Macron a été contraint de démissionner
54:59 suite à sa mise en examen dans la fameuse affaire.
55:02 C'est le seul qui a été contraint de démissionner,
55:04 puisque depuis il n'y a plus que des mises en examen qui se maintiennent.
55:07 Donc en fait ils l'ont forcé à démissionner parce que Bayrou,
55:10 qui faisait déjà la diva à l'époque,
55:13 avait l'air de ne pas vouloir se plier à l'autorité d'Édouard Philippe.
55:16 – Je crois Olivier, c'est la doctrine qui a changé,
55:19 c'est le fait que… – Ah complètement.
55:22 – Allez, on monte. – Il faut vite replier celle-là.
55:25 – Merci, messieurs merci, l'émission est terminée,
55:29 on se retrouve d'ici 15 jours pour une nouvelle émission
55:32 avec 4 nouveaux intervenants, 3 nouveaux sujets,
55:35 et vous verrez, l'actualité sera riche, on lui fait confiance.
55:39 À bientôt.
55:39 [Générique]