Claude Chollet, président de l’Observatoire du journalisme, est également l’animateur de l’émission hebdomadaire "Portraits piquants", diffusée sur YouTube et en fin de magazine "I-Média", présenté par Floriane Jeannin et Jean-Yves Le Gallou.
Invité sur TVL, il passe en revue plusieurs sujets d’actualité médiatique. Il analyse notamment le changement de paradigme provoqué par l’arrivée de Donald Trump et J.D. Vance à la Maison Blanche. Il évoque également "la brise" de liberté qui souffle en France, malgré les décisions de l’ARCOM, dont il prône la suppression au profit d’une entité de régulation réellement neutre.
Claude Chollet critique par ailleurs les dérives du service public de l’audiovisuel et propose une réforme radicale : permettre à chaque foyer fiscal d’attribuer librement l’équivalent de la redevance audiovisuelle – actuellement financée par la TVA – au média de son choix. La possible fin d’une injustice pour la presse alternative. Qui ne dispose d’aucun financement.
Invité sur TVL, il passe en revue plusieurs sujets d’actualité médiatique. Il analyse notamment le changement de paradigme provoqué par l’arrivée de Donald Trump et J.D. Vance à la Maison Blanche. Il évoque également "la brise" de liberté qui souffle en France, malgré les décisions de l’ARCOM, dont il prône la suppression au profit d’une entité de régulation réellement neutre.
Claude Chollet critique par ailleurs les dérives du service public de l’audiovisuel et propose une réforme radicale : permettre à chaque foyer fiscal d’attribuer librement l’équivalent de la redevance audiovisuelle – actuellement financée par la TVA – au média de son choix. La possible fin d’une injustice pour la presse alternative. Qui ne dispose d’aucun financement.
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00:00Le samedi 5 avril prochain, comme chaque année, l'Institut Iliade organise le plus grand
00:05rendez-vous métapolitique des Européens debout.
00:07Le colloque de l'Iliade, c'est près de 1500 participants réunis à la Maison de
00:11la Chimie à Paris, où une journée d'intelligence et d'engagement.
00:14Des personnalités, des artistes, des intellectuels, des jeunes au service de leur communauté
00:19se retrouveront pour penser la France et l'Europe de demain.
00:22Autour de la buvette, lors des dédicaces ou sur les très nombreux stands, retrouvées
00:26des personnalités politiques, intellectuelles, militantes, Alice Cordier, Jean-Yves Le Galou,
00:31Michel Maffesoli, Victor Aubert, ne manquez pas cette occasion de retrouver les vôtres.
00:35Rendez-vous le 5 avril à Paris.
00:38Les billets sont en vente sur institut-iliade.com
00:42Il est le président de l'OGIM, l'Observatoire du Journalisme, et bien sûr, sur TVL, l'animateur
00:57de l'émission Portrait piquant, que l'on retrouve sur YouTube, ou alors à la fin
01:02de l'émission IMEDIA, l'actualité médiatique proposée par Floriane Janin et Jean-Yves
01:07Le Galou, c'est tous les jeudis sur TVL.
01:12Bonjour Claude Cholet.
01:13Bonjour Monsieur.
01:14Et bien la première question que je vais vous poser, elle est simple, en quoi les premières
01:18actions de Donald Trump ou de J.D.
01:20Vance ou de Elon Musk peuvent renforcer la liberté d'expression, alors bien sûr aux
01:24États-Unis et peut-être au-delà ?
01:26Alors, j'ai relu ce matin même le discours de Vance, le 14 février à Munich.
01:34Alors, ce qui est assez intéressant, c'est qu'en, je crois que c'est en 1972 à Munich
01:40a été définie la charte du journalisme, une charte qui est malmenée tous les jours.
01:47Alors, je ne sais pas si c'est une coïncidence ou pas, en tout cas, le rapprochement des
01:51deux faits est intéressant.
01:53Alors, je crois que ce discours marche un changement de paradigme, mais vraiment un
01:57changement de paradigme.
01:58En simplifiant, tout ce qui venait des États-Unis en Europe, jusqu'ici, c'était quand même
02:06plus ou moins pas très bon, voire carrément mauvais.
02:08La mode LGBTQIA+, etc., le wokisme, l'intolérance dans les universités, et bien sûr, les
02:20Européens, la mauvaise monnaie chassant la bonne, suivaient tout ce qui venait de mal
02:26des États-Unis.
02:27Et là, tout d'un coup, tout d'un coup, tout d'un coup, ça change.
02:31Les États-Unis sont et demeurent la première puissance du monde, sur le plan politique,
02:37sur le plan économique et sur le plan militaire, et aussi sur le plan du soft power.
02:42Ça, n'oublions pas le quatrième pouvoir.
02:45Et ce pouvoir qui, en gros, était négatif, qui était pour la censure, qui était pour
02:52un certain progressisme mou, un consensus de progressistes mou, il change du tout au
03:00tout.
03:01Il vient voir les Européens, d'une manière, je dirais, amicale, ce discours est amical,
03:08et en disant, nous, Américains, et vous, les Européens, nous avons les mêmes valeurs,
03:14ou du moins, nous avions les mêmes valeurs, peut-être pas en totalité, mais en tout
03:18cas, il y a un socle commun, et ce socle commun, il porte un seul mot, c'est la liberté,
03:25ou plus exactement, les libertés, libertés d'association, libertés d'expression,
03:32libertés d'opinion, libertés de rassemblement, libertés économiques, également.
03:39Et il dit, vous avez oublié ce socle, et nous, nous pensons, nous, Américains, nous,
03:45Trump, Vance, Elon Musk et leur entourage, pensons que nous devons revenir à la liberté
03:50d'expression, et il donne un certain nombre d'exemples, qui vont d'ailleurs au-delà
03:55de la liberté d'expression, il donne, par exemple, l'exemple de la censure qui a eu
04:02lieu en Roumanie, devant l'élection où un candidat patriote a été invalidé par
04:10une cour constitutionnelle sur des motifs qui sont des motifs baroques, et des motifs
04:15inventés.
04:16Et je crois que nous n'avons pas encore tout à fait saisi jusqu'où ira cette vague,
04:24dans le sens de la liberté d'expression.
04:26Alors, bien entendu, il y a ceux qui sont pour la liberté d'expression, et il y a ceux
04:32qui veulent servir de digue contre la liberté d'expression au premier rang de l'Union
04:36Européenne.
04:37Car je crois que les classiques, ou les mentors, ou les responsables de l'Union Européenne
04:43ont entendu ce discours et ont été positivement épouvantés.
04:47Je crois, vraiment épouvantés, sans doute sincèrement épouvantés.
04:51Ils se disent, mais qu'est-ce qui va se passer si maintenant les gens peuvent dire
04:56ce qu'ils veulent ? Peut-être qu'ils ne vont pas être d'accord avec nous.
04:59Claude Chollet, depuis le rachat de Twitter, par exemple, de Elon Musk, a réduit la censure
05:05des contenus, a rétabli des comptes bannis, en tout premier lieu d'ailleurs celui de
05:09Donald Trump.
05:10Mais lui, il défend une approche qui est la liberté d'expression, mais la liberté
05:14d'expression totale.
05:16Ça peut aller jusqu'à limiter les restrictions de ce qui est illégal.
05:19Alors, moi je ne crois pas à la liberté absolue, ça n'existe pas, il y a toujours
05:24des contraintes, il y a des garde-fous, et au fond je crois que c'est une question
05:27de bon sens.
05:28Ce n'est pas parce que vous avez un souci de clôture avec votre voisin que vous allez
05:34l'accuser dans les médias d'être pédophile, par exemple, et que vous allez pourquoi pas
05:39réclamer son emprisonnement, ou pire, qu'il soit agressé physiquement.
05:42Donc, il y a des censures normales qui concernent, je dirais, la liberté individuelle.
05:49Au-delà de ça, je suis effectivement, comme Elon Musk, pour la plus grande liberté possible.
05:54La plus grande liberté possible, ce n'est pas la liberté absolue.
05:58Il y a des garde-fous qui vont servir tout simplement à vous protéger, vous, ou à
06:02me protéger, moi, d'attaques qui sont absolument, et qui sont inventées.
06:05Les contempteurs de Trump, de Musk, avancent des arguments qui sont souvent péremptoires,
06:13mais qui, quand même, infusent dans les opinions publiques.
06:16Je vais vous prendre un exemple, si vous voulez bien.
06:18En réduisant la modération des contenus sur X, et en limitant l'action des plateformes,
06:23ne risque-t-on pas de favoriser la propagation de fausses informations et de discours haineux ?
06:28Alors, on va différencier les deux.
06:31On va commencer par les fausses informations, on passera aux discours haineux ensuite.
06:34Des fausses informations, il y en a toujours eu, et il y en aura.
06:39J'allais dire, même, hélas, il est probable qu'il y en aura de plus en plus, pour une
06:43raison très simple, c'est qu'il y a de plus en plus de moyens d'information.
06:46Il y a encore, allez, deux générations, vous aviez peut-être deux chaînes de télévision,
06:52cinq radios, et Internet n'existait pas.
06:54Maintenant, vous avez, j'allais dire, des centaines de télévisions, pas du tout,
06:59des milliers de télévisions, si vous prenez en plus les web-télévisions.
07:03Vous avez des milliers de radios, vous avez des centaines de milliers de sites Internet.
07:08Il est bien évident que dans tout ça, il y a des informations qui sont réelles et
07:12des informations qui le sont moins.
07:15Est-ce que c'est une instance suprême, je ne vois pas par qui elle serait composée,
07:23où elle se situerait, qui doit dire, attention, j'appuie sur un bouton, ça c'est vrai,
07:28ça c'est juste ? Alors, les décodeurs du monde ont essayé.
07:31Ça a été un flop considérable.
07:35Facebook a essayé, je crois qu'ils en sont revenus maintenant, ils avaient fait un conseil
07:40mondial de la véracité de l'information.
07:43C'est-à-dire que si, par exemple, vous avez un post sur Facebook qui était interdit,
07:47ou votre compte était interdit, vous pouviez remonter jusqu'à ce conseil mondial, formé
07:51d'une vingtaine de personnalités, qui allaient dire oui ou non, ça c'est juste et ça ce
07:57n'est pas juste.
07:58Je crois que ça ne marche pas, parce que c'est tout à fait impossible, et heureusement
08:01que c'est impossible à organiser, sinon on vivrait dans une dictature mondiale.
08:06Je crois que s'il y a des gens qui disent que la Terre est plate, ils ont le droit de
08:10dire que la Terre est plate, ils expulsent.
08:11Bon, et puis après, il y a peut-être quelqu'un qui va expliquer aussi que la Terre n'est
08:15pas plate, et puis je crois que les gens vont quand même se rendre compte que finalement
08:18la Terre est plutôt ronde que plate.
08:20En ce qui concerne les discours de haine, c'est un cache-sexe ou un cache-nez.
08:26Je trouve que l'expression est plus violente.
08:30En réalité, c'est un discours qui vise à délégitimer, à diaboliser un certain nombre
08:37de discours.
08:38Si vous rencontrez des personnes dans la rue, est-ce que vous êtes pour l'amour ou est-ce
08:41que vous êtes pour la haine ?
08:42Je suis pour le respect de la dignité humaine.
08:44Vous êtes ?
08:45Pour le respect de la dignité humaine.
08:46Donc vous êtes pour l'amour, et nous sommes tous pour l'amour.
08:49Qui va dire ce qu'est un discours de haine ? Quelle autorité va dire ? Est-ce que dire
08:55L'immigration finalement, c'est peut-être pas une si bonne chance que ça pour l'Europe
09:01ou pour la France.
09:02Est-ce que c'est un discours de haine ? C'est un discours discriminant.
09:05Parle-en de la pelle morte, si la pelle morte c'est un discours de haine.
09:09Je crois qu'il faut faire très attention.
09:12Moi ça me rappelle Orwell, la paix c'est la guerre, la haine c'est l'amour.
09:18Je ne connais personne qui est pour la haine.
09:20Il y a des fous furieux.
09:21Les fous furieux c'est quoi ? 0,01% de la population, ceux-là ils s'éliminent
09:27d'eux-mêmes.
09:28Je suis pour la plus grande liberté d'expression possible, pour la critique éventuellement
09:34la plus virulente, pour autant qu'elle ne s'attaque pas aux personnes.
09:37Est-ce que vous n'êtes pas un peu candide, Claude Chollet, parce qu'on voit bien aussi
09:40que derrière l'opposition aux régulations sur les réseaux sociaux, on voit bien quand-même
09:46que le trio américain qu'on évoque peut aussi, au nom de la liberté d'expression,
09:51créer une liberté d'expression à sens unique, favorisant leurs propres intérêts
09:59ou leurs propres idées.
10:00Mais aussi leurs propres intérêts, ce sont quand même, en ce qui concerne Elon Musk,
10:03un entrepreneur.
10:04Alors, vêtu de promiscuité candide et de lin blanc, je crois que c'est de Victor Hugo,
10:11de mémoire.
10:12Il est bien évident que dans l'information, il y a aussi une guerre de l'information
10:17et il y a aussi des intérêts derrière, ça, j'en suis absolument convaincu.
10:21Pourquoi croyez-vous que des milliardaires investissent dans les médias ? Ce n'est
10:26pas pour gagner leur vie.
10:27Si Bernard Arnault investit dans les échos, dans Le Parisien, peut-être dans d'autres
10:33médias demain ou dans Paris Match, ce n'est pas pour gagner de l'argent, il gagne beaucoup
10:38d'argent sur LVMH, c'est pour avoir une influence.
10:41Donc, il est certain que Elon Musk défendra aussi naturellement ses intérêts.
10:46Maintenant, je constate qu'il y a des milliardaires qui défendent leurs intérêts et la liberté
10:51d'expression et des milliardaires qui vont sans doute défendre leurs intérêts mais
10:55aussi la liberté d'expression.
10:56J'ai tendance à préférer les deuxièmes.
10:58Alors, en France, il y a un vrai vent de liberté qui semble quand même, vous l'avez dit tout
11:03à l'heure, crisper quelques acteurs du monde médiatique ou de la gouvernance des médias.
11:08Je pense d'abord à l'Arkom qui a décidé de l'arrêt des chaînes C8 et Energy 12.
11:14Est-ce que cette décision de l'Arkom, premièrement, elle était recevable, après tout, c'est
11:18son rôle ou est-ce qu'elle ne signe pas, elle signe pour vous un basculement dans un
11:21modèle de régulation qu'on pourrait qualifier de liberticide ?
11:24Alors, vous avez parlé de vent de liberté, moi je parlerais plutôt d'une petite brise.
11:28C'est une brise légère et je souhaite qu'elle s'amplifie.
11:32Alors, pour revenir à l'Arkom, je crois qu'il faut aller quelques années en arrière.
11:37Jusqu'en 2023, avant c'était l'Adopie qui attribuait les fréquences et le renouvellement
11:45des fréquences était automatique.
11:46TF1 avait sa fréquence, Canal Plus avait sa fréquence, France 2 avait sa fréquence,
11:51chacun a sa fréquence, c'était automatique.
11:53On déposait un dossier technique et basta.
11:55Pour la première fois, le CSA, à l'époque c'était le CSA, a changé la règle du jeu
12:01en disant maintenant les fréquences, il va y avoir un appel d'offre.
12:05Dans cet appel d'offre, il y aura une partie technique et une partie, vous mettez des guillemets
12:09où vous voulez, respect de la démocratie, respect du pluralisme et des pommes de terre frites.
12:13Et donc, c'est l'Arkom ensuite qui a instruit ces dossiers et alors là, surprise, surprise,
12:22il y a deux fréquences qui ne sont pas renouvelées, celles de NRJ et celles de C8.
12:28Pourquoi ? Le groupe Bolloré de mémoire entre Canal Plus et ses différentes déclinaisons,
12:34C8, avait je crois 6 ou 7 chaînes, fréquences qui étaient renouvelées.
12:39Je crois qu'au fond, l'idée derrière la tête de l'Arkom, c'était, s'ils avaient pu,
12:44s'ils avaient pu, aller, c'était de disqualifier ces news.
12:48Je pense que politiquement c'était impossible, c'était trop gros.
12:51Donc on a pris celui du dessous, on a pris C8, C8 c'était quand même 3% de part de marché.
12:57La première chaîne de la télé.
12:58La première chaîne, et l'équivalent de BFMTV en audience.
13:03Donc ils ont pris C8, alors C8 qui était déjà dans le collimateur.
13:07De mémoire, je crois qu'il y a eu 52 amendes contre C8 et ses news,
13:12entre le CSA et l'Arkom, je ne sais même pas s'il y en a eu pour d'autres chaînes.
13:18Je crois qu'il y avait une vraie volonté politique derrière, d'une manière ou d'une autre.
13:23On va se faire Bolloré, on ne peut pas l'étrangler,
13:27on va lui tordre le bras et lui couper le poignet par exemple.
13:31C'est ce qu'ils ont fait avec C8.
13:35– Et pour NRJ12 ?
13:37– NRJ12, je crois que c'est une victime collatérale, il en fallait un deuxième.
13:41On a pris un petit qui était une chaîne musicale.
13:45– M. Baudecroux, alors est-ce qu'on peut parler d'une brutalité dans la décision de l'Arkom ?
13:52Ça a été considéré comme tel par le groupe Canal, est-ce que le groupe Canal ne surjouait pas ?
13:56– Le groupe Canal défend ses intérêts.
13:59Je ne sais pas, moi je suis M. Canal+,
14:03et puis on me supprime C8 qui fait partie du même groupe,
14:06je ne vais quand même pas être content.
14:08Non, je crois qu'ils ont eu…
14:10C'est normal qu'ils soient mécontents, ils surjouent peut-être un petit peu.
14:13Oui, c'est plus que brutal.
14:16À mon avis, c'est inique, purement et simplement, c'est inique.
14:19– C'est un régime autoritaire, il y a des gens qui disent cela.
14:22– C'est ce qu'on appelle un déni de justice.
14:26Régime autoritaire, je ne sais pas si j'irais jusque-là,
14:29mais un régime en tout cas qui fait preuve d'une autorité excessive et indue.
14:34– Est-ce qu'il faut supprimer l'Arkom ?
14:36Parce que quand le gendarme se transforme en bourreau…
14:39– Alors je me suis posé la question, naïvement,
14:42vous avez dit que j'étais candidat tout à l'heure,
14:44je pensais qu'on pouvait réformer l'Arkom.
14:48Je crois que l'Arkom c'est impossible, c'est impossible à réformer.
14:51Je crois qu'il faut supprimer l'Arkom.
14:53370 fonctionnaires, 45 millions d'euros du budget par an,
14:57et la remplacer par un autre office.
15:00Il faut qu'il y ait un régulateur, je ne suis pas du tout contre la régulation.
15:03– C'était au sein du Conseil d'État.
15:05– Il faut qu'il y ait un régulateur, avec des membres qui seront définis,
15:09choisis de manière différente, pas uniquement par le Sénat,
15:12l'Assemblée Nationale et le Président de la République ou le Conseil d'État,
15:16de manière plus démocratique et avec un vrai pluralisme parmi ses représentants.
15:22Supprimons l'Arkom, faisons des économies, M. Berrou en a besoin,
15:26et créons une nouvelle autorité de régulation.
15:30– Alors nous évoquions les acteurs du monde médiatique,
15:33il faut dans ce cas aussi s'arrêter sur le service public de l'audiovisuel,
15:36sur la CELED depuis des années, pour son manque de pluralisme,
15:39son coût phénoménal, France Télévisions semble, c'est-à-dire se bunkeriser,
15:44si vous me permettez l'expression, s'arc-bouter sur son parti pris idéologique.
15:48Est-ce qu'on peut parler vraiment de véritable dérive ?
15:52– Je ne suis pas certain de voir une dérive,
15:54parce que moi je ne vois pas vraiment de différence
15:56entre maintenant et il y a deux ans ou il y a cinq ans.
16:00Je crois que c'est toujours la même atmosphère que j'appelle libérale-libertaire,
16:05plus ou moins libérale sur le plan économique,
16:08et franchement libertaire sur le plan sociétal,
16:12avec les mêmes partis pris qu'auparavant,
16:17avec une directrice de France Télévisions,
16:19une présidente qui va organiser la chasse aux blancs,
16:22aux mâles blancs de plus de 50 ans, dont je fais hélas partie.
16:26Heureusement je ne suis pas à France Télévisions,
16:29donc je crois qu'il y a un habitus à France Télévisions
16:32qui est celui de l'autocensure, qui est celui d'un langage convenu,
16:39donc là je ne vois rien de nouveau sur le soleil,
16:42donc je ne vois pas de dérive, ce n'est pas pire qu'avant, c'est la même chose.
16:45– Est-ce que dans les dérives, dans ce cas-là,
16:47on peut définir une autre qui est là depuis 10 ans,
16:49c'est-à-dire autant que peut le faire un président de la République
16:52et qui va certainement être candidate pour 5 ans à nouveau,
16:56est-ce que ça, on est vraiment encore dans une dérive ?
16:59Est-ce qu'elle n'a quand même pas réussi non plus ?
17:01– Si, elle a réussi à maintenir la censure,
17:03elle a réussi à maintenir une espèce,
17:06le consensus mou libéral-libertaire dont je parlais,
17:09de ce côté-là elle a réussi,
17:11je ne sais pas si elle sera candidate à sa reconduction,
17:16c'est ce qu'on dit, mais si c'est le cas,
17:18je crois qu'elle a de bonnes chances d'être conduite,
17:20parce qu'au fond, pour les donneurs d'ordre,
17:22je crois qu'elle a rempli sa mission,
17:24vous vous considérez qu'elle a failli à sa mission ?
17:27Non, pour d'autres, elle a parfaitement rempli le cahier des charges.
17:32– Emmanuel Macron apprécie.
17:34– Peut-être.
17:36– C'est l'essentiel maintenant en matière médiatique.
17:38Est-ce qu'il faut privatiser le service public ?
17:40C'est une vraie question que les politiques ont posée
17:42lors de la dernière présidentielle, ça a retombé un peu à l'eau,
17:44mais bien évidemment,
17:46certains ont évoqué la réduction des dépenses publiques,
17:48la fin de la concurrence des loyers,
17:50la modernisation, le dynamisme,
17:52l'amélioration de la qualité des programmes,
17:54la liberté, l'indépendance vis-à-vis de l'État,
17:56il y a des arguments qui plaident en faveur de la privatisation du service public,
18:00dont on sait d'ailleurs que dans d'autres pays,
18:04le service public est aussi privatisé.
18:06– Personnellement, je ne suis pas favorable à la privatisation
18:10de la totalité du service public.
18:12Je pense qu'un secteur public doit continuer à exister.
18:15Au fond, quelle est la difficulté ?
18:17Est-ce que c'est l'existence d'un service public
18:19où l'affreuse, la criante, le criant,
18:23manque de pluralisme du service public ?
18:25C'est plutôt le deuxième cas.
18:28Alors moi, j'ai une mesure tout à fait révolutionnaire.
18:30Vous savez que la taxe que vous payez,
18:35les 135 euros pour la radio, la télévision, a été supprimée.
18:39En réalité, elle n'a pas été supprimée.
18:41Maintenant, le budget est pris sur la TVA.
18:44Autrement dit, c'est passé d'une poche à l'autre,
18:47mais c'est toujours vous et moi qui payons.
18:49Alors j'ai une mesure révolutionnaire.
18:51C'est de donner un budget de 135 euros à chaque foyer fiscal.
18:55Et ensuite, ce foyer fiscal l'attribue aux médias qu'il souhaite.
18:58Il l'attribue aux médias qu'il souhaite.
19:01À TV Liberté, à France Télévisions, à Radio France,
19:05à Mediapart, à CNews, à Valeurs Actuelles, à qui il veut.
19:10Et si les gens n'indiquent pas de choix ce qui peut arriver,
19:14par défaut, ça va au service public.
19:17Et à ce moment, on verra vraiment, je dirais, la vérité des audiences.
19:22On verra, parce que là, les gens pourront donner leur argent à qui ils souhaitent.
19:26Et là, je pense qu'on aura vraiment des surprises.
19:29Il est possible qu'à ce moment-là, le service public soit un peu redimensionné.
19:32Ça ne lui fera pas de mal, il y a quand même beaucoup de monde.
19:35C'est parfois des sinecures.
19:39Et ça permettra peut-être à un certain nombre d'autres médias
19:42de disposer d'un petit peu plus de moyens, d'avoir plus de pluralisme,
19:48plus de démocratie, et le vent frais dont vous parliez tout à l'heure,
19:51à ce moment-là, pourra s'amplifier.
19:53– Ça serait aussi le moyen peut-être de regrouper les choses.
19:55On voit par exemple que France 24, TV5Mondes,
19:57ils sont quasiment équivalents.
20:00Alors il faudrait y rajouter Euronews.
20:03– Il y a sûrement des économies d'échelle à réaliser.
20:06– Ça c'est 4 milliards quand même.
20:08– C'est très compliqué dans le service public,
20:10parce qu'à chaque fois vous avez le problème d'indices,
20:12vous avez le problème de statut des fonctionnaires qui ne sont pas les mêmes.
20:15J'imagine que ce n'est pas simple.
20:17– Ça fait du plaisir dans l'après.
20:19– France Télévisions perd de l'argent, je ne sais plus si c'est 40 ou 80 millions d'euros.
20:24Alors peut-être que là, vous leur donnez une bonne idée,
20:26avec des regroupements de services.
20:29– Je ne suis pas sûr d'être entendu.
20:31J'ai beaucoup écrit là-dessus.
20:32Le choix dépend des priorités que l'on donne à l'information
20:35et à la culture dans une société démocratique.
20:37Voilà, ça c'est la plaidoirie en faveur du service public.
20:40C'est un choix qui dépend des priorités,
20:42et bien le service public il donne la priorité à l'information,
20:45à la culture dans une société démocratique.
20:47Et c'est précieux.
20:49Est-ce que ça c'est un argument que vous trouvez recevable,
20:52puisque vous voulez maintenir une partie de service public ?
20:54– Oui, je le trouve partiellement, peut-être pas totalement,
20:57mais en tout cas partiellement recevable,
20:59parce que le secteur privé, qu'est-ce que c'est ?
21:02C'est la publicité, c'est tout.
21:04Vous me direz qu'il y a de la publicité sur une partie du service public,
21:09mais le secteur privé, par définition,
21:13n'obéira qu'à la publicité,
21:15ne sera financé que par la publicité.
21:17Moi je pense qu'il faut qu'il y ait un secteur hors publicité
21:20qui doit continuer à exister.
21:22– Si je comprends bien, on garderait une chaîne de télévision,
21:24une radio qui serait au service de l'État.
21:26– Moi j'écoute France Musique.
21:28C'est parce que j'aime la musique,
21:30mais c'est aussi parce qu'il n'y a pas de publicité.
21:32Et je trouve ça bien.
21:33Si j'écoutais une radio périphérique,
21:35je serais obligé d'écouter la publicité, ce que je ne souhaite pas.
21:38Votre proposition me paraît intéressante.
21:40Une chaîne sans publicité, peut-être deux radios quand même,
21:45une radio culturelle et une radio musicale sans publicité,
21:49et puis le reste, peut-être une chaîne culturelle aussi,
21:53sans publicité du secteur public,
21:56et puis tout le reste au secteur privé, avec un équilibre.
21:59– Je vous invite à aller regarder Culture Box,
22:01c'est la chaîne de télévision culturelle de France Télévisions.
22:04– Je ne sais pas, je vous soupçonne de parti pris dans cette affaire.
22:09– Je serais édifié.
22:10En regardant le travail de l'observateur du journalisme,
22:13je reviens quand même à votre mission.
22:15C'est vrai, c'est une vraie mission.
22:17Vous êtes attribué depuis des années et pendant longtemps seul.
22:21J'ai envie de vous dire qu'il y a vraiment une volonté
22:23de combat de la médiacratie.
22:25Ce terme-là, c'est un terme qui est important,
22:27parce que si vous me dites oui,
22:29je vais vous dire que le terme médiacratie,
22:31c'est Jean-Luc Mélenchon qui l'a souvent utilisé,
22:34puisqu'il critique de manière virulente aussi, comme vous,
22:37des rédactions comme BFM, lui c'est France Inter, lui c'est CNews,
22:42mais il y a ce même processus de religion en cause.
22:45– Alors médiacratie…
22:46– M. Macron, je vous ai des extrêmes.
22:48– Alors médiacratie, c'est le nom péjoratif pour le 4ème pouvoir.
22:51Le 4ème pouvoir, il a toujours existé,
22:54même au temps d'Edmund Burke.
22:56Edmund Burke, c'est vrai que c'était uniquement la presse écrite.
23:01Alors médiacratie, le terme est peut-être un petit peu excessif.
23:08Il y a une relative confiscation, c'est vrai, de l'information.
23:13Alors est-ce que le terme caste est trop fort ?
23:18Par des petits groupes qui vivent entre eux,
23:23qui pratiquent l'entre-soi, ça je crois que c'est une réalité.
23:29Ce n'est pas absolu, bien sûr.
23:31– On peut parler du parti des médias.
23:33– Ce n'est pas absolu.
23:36Moi je ne dis jamais les journalistes,
23:38je dis la majorité de journalistes ou certains journalistes.
23:42Alors c'est vrai qu'il y a un habitus libéral libertaire.
23:47Alors cet habitus, il va volontiers taper sur les extrêmes,
23:51mais je crois qu'il y a un extrême-centre également.
23:53L'arc-homme, c'est l'extrême-centre.
23:55Et c'est l'extrême-centre liberticide.
23:57– Tout aussi dangereux, plus dangereux et réel.
24:01Le monde médiatique est une source inépuisable de portraits
24:04plus piquants les uns que les autres.
24:05J'ai vu que votre dernière victime est un certain Jean-Michel Décugis,
24:10le journaliste qui vient de publier un ouvrage sur Crépole.
24:14On lui doit avoir annoncé le 11 octobre 2013
24:18l'arrestation de Dupont de Ligonnès en Écosse.
24:24C'était trompé.
24:26– J'arrête tout de suite le terme victime.
24:29Les journalistes dont je parle dans cette émission
24:33Portrait piquant avec un côté ironique et un côté satirique
24:36ne sont pas des victimes en aucune façon.
24:41Ce sont des journalistes qui sont dans l'actualité
24:44dont je dresse un portrait en trois minutes.
24:46C'est un exercice difficile.
24:50Il se trouve que sur l'observatoire du journalisme,
24:52nous avons fait le portrait, un portrait beaucoup plus long,
24:55cette fois-ci un portrait texte de ce monsieur Décugis.
24:58Alors lui c'est un spécialiste.
25:00– Il est sur Crépole, il vient de publier un bouquin avec deux autres,
25:02un livre sur Crépole pour indiquer que bien évidemment
25:05la thèse du racisme anti-français ou du racisme anti-blanc
25:08était bien évidemment infondée.
25:10– Je n'ai pas lu cet ouvrage dont je ne vais pas préjuger.
25:15Par contre Décugis est un habitué des fake news.
25:18C'est vraiment un professionnel.
25:21En 2010, je prends juste quelques exemples,
25:24je crois qu'il est toujours au point, c'était déjà au point à l'époque,
25:28il fait un reportage sur l'immigration.
25:32Et alors là il interview, mais assez longuement,
25:35une certaine madame Bintou qui explique à quel point il est malheureux,
25:40à quel point toutes ces choses sont difficiles.
25:45Et on découvre après que madame Bintou,
25:47qui il est supposé avoir rencontré,
25:49elle n'existe pas, elle n'existe pas.
25:52En réalité, il avait eu affaire à ce qu'on appelle un fixeur.
25:56C'est-à-dire qu'il y a certaines banlieues, comme en Irak,
25:59pour être à l'aise et pour ne pas avoir de soucis,
26:01vous avez besoin d'un fixeur, quelqu'un qui est local
26:04et qui peut vous guider à l'endroit où vous allez,
26:08qui peut parfois être dangereux pour un journaliste.
26:11Mais sauf que ce fixeur, en réalité, il l'avait inventé, madame Bintou.
26:14Alors peut-être que c'était pour gagner des sous, je ne sais pas.
26:18Mais madame Bintou n'existait pas.
26:20Il a recommencé quelques années plus tard,
26:23de manière beaucoup plus récente,
26:25je crois que c'est l'affaire de Philippe Koopman,
26:28qui a été agressé en avril 2024 par deux individus.
26:33C'était vraiment un guet-apens.
26:35Et là il a transformé la victime en agresseur.
26:42Ce qui est formidable, c'est que ce monsieur des QGIS
26:46a enseigné au centre CFJ, au centre français des journalistes.
26:50Je ne sais pas ce qu'il peut leur raconter aux étudiants.
26:54Peut-être comment fabriquer des fake news.
26:57Ce qui est hallucinant, c'est qu'il est toujours journaliste.
27:00Il est toujours au point.
27:02Vous m'avez même dit qu'il écrit des livres.
27:05– Et puis donc il l'avait retrouvé du pont de Ligonnès en Écosse.
27:10On a transféré du pont de Ligonnès en France,
27:12jusqu'à ce qu'on s'aperçoive que ce n'était pas du pont de Ligonnès.
27:15– Il est très fort.
27:16Pour ceux qui liront le livre, je crois,
27:18maintenant ils peuvent savoir à ce à quoi ils peuvent s'attendre.
27:22– Si je vous écoute ce que je fais régulièrement toutes les semaines,
27:26vos portraits piquants, ça n'a pas…
27:29ça a vocation à rester encore des années et des années.
27:32Vous ne manquez pas de matière.
27:34– Non, je dirais hélas.
27:36Moi j'aimerais bien manquer de matière.
27:38– Les portraits piquants, comment sont-ils choisis, ces portraits ?
27:42D'une part, on prend les journalistes les plus connus.
27:45Il y a 34 000 cartes de presse en France,
27:47plus au moins 6 000 personnes qui sont journalistes en cartes de presse.
27:50Ça en fait 40 000.
27:51On ne va pas faire 40 000 portraits piquants.
27:53On prend les plus connus.
27:54Et puis ceux qui sont dans l'actualité.
27:56Tiens, avec M. Décuzis, vous me donnez une idée.
27:58Il n'a pas son portrait piquant.
28:00Tiens, peut-être qu'il pourrait être un excellent candidat.
28:06C'est impressionnant.
28:07Ça va être difficile en 3 minutes, par contre, quand c'est fait.
28:10– Je vais faire mon possible.
28:12– Allez, on retrouve l'OGIM.
28:13Comment on peut retrouver l'OGIM d'ailleurs ?
28:15Parce qu'une fois que j'ai évoqué cela,
28:17est-ce qu'on peut trouver le travail de l'OGIM ?
28:19– Alors, je préfère Observatoire du journalisme à OGIM
28:22puisque ça définit un peu mieux.
28:24L'OGIM, c'est un acronyme, Observatoire du journalisme.
28:26Alors c'est assez facile.
28:27Vous prenez votre ordinateur préféré ou votre téléphone
28:31et vous tapez soit Observatoire du journalisme, soit OGIM,
28:36avec un J comme joie, et vous allez nous trouver.
28:40Et la bonne nouvelle, c'est que c'est gratuit.
28:43Et là, vous allez trouver, depuis 2012,
28:466 000 articles que nous avons publiés,
28:49300 portraits de journalistes, 40 infographies, 40 dossiers
28:55et des centaines et des centaines d'articles
28:57sur l'avis des médias, les censures, l'avis économique,
29:02l'émergence d'Internet, la crise du papier, que sais-je.
29:05Au fond, l'Observatoire du journalisme, c'est une boîte à outils.
29:08Si vous vous intéressez aux médias,
29:10si vous voulez être informé sur ceux qui vous informent,
29:13tac, tac, tac, OGIM.
29:15Et c'est pour vous, et c'est toujours gratuit.
29:18– Merci Claude Chollet, et on vous retrouve, nous,
29:21en ce qui nous concerne sur TVL,
29:23chaque jeudi dans les formats courts sur YouTube,
29:25les portraits piquants, ce portrait piquant
29:27que l'on retrouve dans l'émission IMEDIA.
29:30IMEDIA, c'est chaque jeudi sur TVL.fr ou sur YouTube.
29:35Et puis, je vous indique, enfin, que souvent on nous dit
29:38mais comment on sait que ces émissions sont programmées, etc. ?
29:42Eh bien, je vous invite à aller sur TVL.fr
29:44et à vous inscrire à l'infolettre, à la newsletter.
29:47À l'infolettre, vous recevez tous les jours, bien évidemment,
29:50sur votre parc courriel, la liste des émissions,
29:53le journal télévisé, les zooms, les entretiens,
29:55les émissions de débats, etc.
29:57qui ont lieu sur TVL chaque jour.
30:00Merci beaucoup à nouveau Claude.
30:01– Merci à vous.