Au programme ce soir, les nouvelles négociations autour de la guerre en Ukraine en Arabie saoudite. Après une rencontre entre les émissaires de Kiev et de Washington dimanche, c’était le tour des Russes de discuter avec l’oncle Sam de la paix future. Des discussions qui révèlent des agendas différents.
A l’heure du triste anniversaire des bombardements en Serbie, nous reviendrons sur cette opération menée par l’OTAN et son idéologie néoconservatrice en 1999. Le géopolitologue spécialiste du Kosovo, Nikola Mirkovic, nous livrera son analyse.
Nous partirons ensuite en Turquie, en proie à des manifestations d’ampleur. L’arrestation du maire d’Istanbul, opposant au président Erdogan, a mis le feu au poudre dans cet État devenu incontournable dans la région.
Et puis, de retour en France, nous nous pencherons une nouvelle fois sur le déclin du système de santé… un déclin de plus en plus mortel!
A l’heure du triste anniversaire des bombardements en Serbie, nous reviendrons sur cette opération menée par l’OTAN et son idéologie néoconservatrice en 1999. Le géopolitologue spécialiste du Kosovo, Nikola Mirkovic, nous livrera son analyse.
Nous partirons ensuite en Turquie, en proie à des manifestations d’ampleur. L’arrestation du maire d’Istanbul, opposant au président Erdogan, a mis le feu au poudre dans cet État devenu incontournable dans la région.
Et puis, de retour en France, nous nous pencherons une nouvelle fois sur le déclin du système de santé… un déclin de plus en plus mortel!
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00:38Au programme ce soir, les nouvelles négociations autour de la guerre en Ukraine, en Arabie
00:43Saoudite. Après une rencontre entre les émissaires de Kiev et de Washington dimanche, c'était
00:48le tour des Russes de discuter de la paix future avec l'oncle Sam. Des discussions
00:53qui révèlent des agendas bien différents. A l'heure du triste anniversaire des bombardements
00:59en Serbie, nous reviendrons également sur cette opération menée par l'OTAN et son
01:03idéologie néo-conservatrice en 1999. Le géopolitologue spécialiste du Kosovo, Nicolas
01:10Mirkovic, nous livrera son analyse. Nous partirons ensuite en Turquie en proie à des manifestations
01:16d'ampleur. L'arrestation du maire d'Istanbul opposant au président Erdogan a mis le feu
01:21aux poudres dans cet état devenu incontournable dans la région. Et puis, de retour en France,
01:27nous nous pencherons une nouvelle fois sur le déclin du système de santé. Un déclin
01:31de plus en plus mortel.
01:32L'avenir de Kiev bat toujours au rythme saoudien. Ce lundi, des délégations russes
01:41et américaines se rencontraient pour avancer sur les négociations de paix en Ukraine.
01:45Dimanche, c'est une délégation envoyée par Volodymyr Zelensky qui rencontrait les
01:49émissaires de la Maison-Blanche. Le point tout de suite.
01:52Toujours pas de rencontre trilatérale. Alors que Donald Trump influence toujours les débats
01:57pour avancer vers la paix en Ukraine, les délégations russes et ukrainiennes sont
02:01reçues séparément par les Américains à Riyad, en Arabie Saoudite. Selon le conseiller
02:07à la sécurité nationale, Michael Waltz, la paix est toutefois plus proche que jamais.
02:19Ce lundi, la délégation russe devait donc échanger avec les Etats-Unis pour dresser
02:24les contours d'un cessez-le-feu au lendemain de discussions entre Kiev et Washington.
02:29Il semblerait d'ailleurs que la délégation ukrainienne ait refusé de rencontrer ses
02:33homologues russes. Alors que l'arrêt des frappes sur les infrastructures énergétiques
02:37avait été enterriné la semaine dernière, avec depuis des accusations de violation des
02:42deux partis, Kiev semble plaider pour un élargissement de la trêve aux infrastructures ferroviaires
02:48et portuaires. Une demande à laquelle le Kremlin ne devrait pas répondre favorablement
02:52sans d'importants engagements de la part de la Maison-Blanche. En effet, demander à
02:57Moscou d'épargner les réseaux ferrés ukrainiens revient à laisser libre l'acheminement
03:02de nouvelles armes et munitions pour Kiev. Une hypothèse qui s'inscrit donc dans la
03:06mise en garde formulée par Vladimir Poutine qui voit dans les demandes de cesser le feu
03:09général une occasion pour l'Ukraine de reprendre un peu de poil de la bête sur le
03:14terrain militaire, alors même que les soldats russes sont en passe d'en finir définitivement
03:18avec l'épopée estivale de la région de Kursk. Dans ce cadre, rien d'étonnant
03:23à penser que Vladimir Poutine joue la montre. C'est aussi ce qui pourrait expliquer que
03:28les émissaires russes envoyés à Riyad sont des profils plus techniques que le très expérimenté
03:33diplomate Sergei Lavrov participant aux précédentes discussions. La Russie a toutefois voulu faire
03:39montre de sa bonne volonté en rendant 22 soldats ukrainiens blessés en plus des 175
03:45prévus par les accords qui entérinaient une restitution mutuelle de combattants. Donald
03:50Trump aurait fait connaître sa proposition de placer les infrastructures nucléaires
03:55sous contrôle américain. Là encore, peu de chance que Moscou accède à cette éventualité.
03:59C'est toutefois une clé de compréhension dans les récentes attaques sur Zaporizhia.
04:03En effet, l'Ukraine accuse la Russie d'avoir frappé la zone laissant planer la menace
04:08d'un accident nucléaire à cause de la présence de la centrale dans la ville. Une menace brandie
04:13par le camp ukrainien depuis longtemps. D'ailleurs, l'an dernier, Volodymyr Zelensky s'était
04:18déjà exprimé à ce sujet.
04:19La reconnaissance a reçu l'information que la Russie regarde le scénario d'un acte
04:26terroriste sur la station atomique de Zaporizhia. Un acte terroriste avec une évacuation de
04:31la radiation. Ils ont tout préparé.
04:34Une opération qui n'a jamais eu lieu. En réalité, si l'on peut toujours imaginer
04:38des dommages consécutifs à une riposte de la défense antiaérienne russe ou un dysfonctionnement,
04:43la zone étant majoritairement contrôlée par la Russie à ce jour, il est davantage
04:47probable que les frappes de la nuit dernière viennent de l'autre côté. Néanmoins,
04:52cette nouvelle opération de communication pourrait appuyer l'objectif de Trump, qui
04:56aurait le mérite pour Kiev sinon de reprendre le contrôle de la centrale, de ne plus la
05:00voir entre les mains des Russes. Dans les négociations, Moscou exige toujours, et ne
05:05variera pas d'ailleurs, que l'Ukraine renonce officiellement à l'OTAN. En effet,
05:09bien que l'hypothèse soit désormais enterrée par tous les commentateurs sérieux, pas LCI
05:14donc, Kiev ne l'a jamais formalisée. L'Ukraine, de son côté, mise sur l'Alliance
05:19pour obtenir des garanties de sécurité, elle devrait donc réclamer d'autres contreparties
05:24pour une renonciation publique à cet objectif otanien. C'est là que l'Europe, en déroute,
05:29devrait intervenir pour récupérer la patate chaude avec la fameuse coalition des volontaires.
05:35Un terme promu par Emmanuel Macron et emprunté aux opérations américaines d'invasion
05:40de l'Irak entre 2001 et 2003, porté par Rumsfeld et Bush.
05:44Autre point crucial de la rencontre saoudienne, la question des céréales transitant par
05:49la mer Noire. En effet, la délégation russe a fait savoir qu'elle souhaitait trouver
05:53un chemin pour assurer la sécurité de la navigation dans la zone. En effet, l'accord
05:58d'Istanbul, signé en juillet 2023, avait pris fin un an plus tard, après deux prolongations.
06:04Moscou semble donc désireuse de remettre en marche le commerce international qui, selon
06:08la Banque mondiale, ne marche pas si mal dans la zone.
06:11Tout indique donc que ces nouvelles négociations en Arabie saoudite ne produiront pas de réels
06:15bons en avant pour la paix. Chaque partie suit son agenda. Le plus serré reste incontestablement
06:20celui de Donald Trump, qui veut en finir rapidement pour se recentrer sur ses questions intérieures.
06:26A l'inverse, Vladimir Poutine, à l'avantage sur le terrain militaire, a le temps d'avancer
06:31pas à pas. Du côté ukrainien, les choses sont moins claires. D'un côté, Volodymyr
06:35Zelensky, régnant sans mandat depuis mai dernier grâce à la loi martiale, joue sa
06:39vie dans les prolongations des combats, pendant que l'Ukraine, elle, meurt à petit feu.
06:49C'est un bien sinistre anniversaire. Le 24 mars 1999, la Serbie était massivement
06:55bombardée par l'OTAN, victime de l'impérialisme américain. Reste à savoir si la page des
07:01ingérences néoconservatrices est maintenant tournée. Explication de Renaud de Bourleuf.
07:05Des bombardements sur le sol européen, plus proche de nous que l'Ukraine. C'était
07:09un 24 mars, il y a 26 ans, jour pour jour. L'OTAN commençait à lancer ses bombes
07:13sur la Serbie, alors membre de la République fédérale de Yougoslavie, menée par Slobodan
07:17Milosevic. Pendant plus de deux mois, les 10 000 frappes sont effectuées sans aucun
07:20mandat de l'ONU, attaquant des cibles militaires, mais aussi des infrastructures et le réseau
07:24électrique. Belgrade a par la suite fait l'état de 2500 morts et 12500 blessés.
07:29Pour les Etats-Unis, alors dirigés par Bill Clinton, il s'agissait officiellement
07:33de contraindre le président serbe Milosevic à renoncer à une dite « épuration » des
07:37Albanais du Kosovo. Pourtant, l'ONG Human Rights Watch estime que deux tiers des victimes
07:41civiles faisaient partie de cette population. Essayiste Nicolas Mirkovic revient sur les
07:45véritables objectifs américains dans cette attaque.
07:47Il y a eu une volonté de la part des Atlantistes de disloquer la Yougoslavie pour la simple
07:52et bonne raison qu'à la chute de l'URSS et du bloc communiste en 1991, de nombreux
07:57pays de l'ex bloc communiste ont décidé de rentrer d'abord dans l'OTAN puis dans
08:01l'Union Européenne. Le modèle yougoslave résistait. La Yougoslavie n'avait pas envie
08:06de rentrer dans ce bloc et voulait rester non-alignée. Les Atlantistes ne voulaient
08:10pas de modèle concurrent en Europe. Et donc, ils se sont échinés depuis 1991 à travers
08:16la guerre à démanteler la Yougoslavie. La Serbie a toujours eu un problème avec une
08:20très grande minorité albanaise dans sa province méridionale du Kosovo et de la Métochie
08:25qui avait été assez virulente dans les années 70-80 et qui était plutôt calme.
08:30La situation était plutôt apaisée pendant les guerres des années 90. Elle a été réanimée
08:35à partir de 1996 avec la création d'un groupe terroriste qui s'appelle l'UCK, un groupe
08:39terroriste indépendantiste albanais. Les Serbes ont voulu lutter contre ce groupe terroriste.
08:45En 1998, il y a eu plusieurs centaines d'attaques de la part de ce groupe-là sur l'équivalent
08:52du Kosovo et la Métochie. Sur ce territoire, les Serbes ont dû envoyer l'armée. Alors
08:58que ce groupe était considéré comme un groupe terroriste, y compris par les États-Unis,
09:04jusqu'en 1998, à partir de 1999, la stratégie américaine atlantiste change. Le but n'était
09:12pas que de démanteler la Yougoslavie, mais vraiment d'affaiblir la Serbie qui était
09:17considérée comme un État qui ne voulait pas se plier au modèle atlantiste et qu'il
09:22fallait punir. Comme il n'y arrivait pas par les sanctions, comme les guerres des années
09:2790 ne suffisaient pas, ils ont décidé d'attaquer illégalement par l'intermédiaire de l'OTAN
09:32la Serbie à partir du 24 mars 1999 et ce pendant 78 jours.
09:37Un exemple qui montre le refus des États-Unis devant le multilatéralisme naissant à la
09:41fin de la guerre froide. La volonté hégémonique s'est ainsi exprimée par les armes.
09:44La situation yougoslave aurait très clairement pu être réglée par l'AP. On le sait maintenant,
09:48on a suffisamment d'accès aux informations, on aurait pu demander aux yougoslaves ce qu'ils
09:53pensaient, ce qu'ils voulaient et si vraiment la Yougoslavie devait être démantelée,
09:57on aurait pu se faire pacifiquement. Il y avait une volonté d'utiliser la force parce que
10:01la Yougoslavie et la Serbie en particulier ont servi de modèle d'exemple au monde entier
10:07de ce qui se passe au pays qui résisterait à rentrer dans le modèle atlantiste.
10:13Si par hasard, si l'ambassade de Chine a été bombardée pendant cette attaque illégale
10:19de l'OTAN, les atlantistes ont utilisé la force. Cela leur a permis aussi de montrer
10:24leurs armes, de tester un travail militaire en commun. C'était la première fois depuis
10:30la création du mouvement. C'était en plus le 50e anniversaire du mouvement, donc c'était
10:35un peu une justification. Ils ont profité de cette situation pour utiliser la force,
10:39pour vendre des armes, pour donner un message au monde entier et aussi pour montrer quelle
10:44était l'issue qui était réservée à tous les pays qui ne voulaient pas se soumettre
10:51à Washington.
10:52Reste à savoir si cette page est tournée avec le retour à la présidence des Etats-Unis
10:55de Donald Trump. A la fin du mois de février, le nouveau chef d'État et son ministre
10:58de la Défense, Pete Exet, ont commencé la refonte de l'armée. Plusieurs hauts responsables
11:02ont été limogés, à commencer par le chef d'État-major. Donald Trump semble chercher
11:05à avoir une armée conforme à ses vues politiques. Il reste toutefois difficile de dire si c'est
11:09la fin des ingérences américaines.
11:10Je pense qu'il est trop tôt. N'oublions pas que les Etats-Unis ont mené plus de 500
11:15guerres à l'étranger depuis leur déclaration d'indépendance en 1776, que la politique
11:21du grand bâton dont avait parlé Roosevelt, du marteau plus tard, est un peu inhérente
11:26au mode opératoire des Etats-Unis à l'étranger. Donald Trump fait figure de personnage atypique
11:33dans la succession des présidents américains. Il est le seul président, lors de son premier
11:38mandat, à n'avoir jamais déclenché de nouvelles guerres. Pour autant, il y a un
11:43complexe militaire ou industriel qui est extrêmement puissant. Le président Eisenhower nous en
11:47avait prévenu au début des années 1960. Est-ce qu'il va pouvoir vraiment faire plier
11:53ce complexe militaire ou industriel ? Est-ce qu'il va pouvoir se plier de cet outil assez
11:57impressionnant qui a permis vraiment d'établir la politique étrangère américaine ? La
12:02politique des sanctions, la politique de la guerre ont réussi à faire plier de nombreux
12:05pays dans le monde. Est-ce que Trump va pouvoir résister ? L'avenir nous le dira. Pour
12:11l'instant, en tout cas, il ne montre pas de volonté de vouloir rentrer dans cette
12:17logique conservatrice de bombardement, de soumission militaire, d'autant plus que les
12:23temps ont changé. Dans les années 1990, il n'y avait pas de véritable opposition
12:28pas d'armée capable de résister à l'armée américaine. Aujourd'hui, la situation a
12:33beaucoup changé. Donc Donald Trump semble avoir pris cela en considération.
12:38À croire que l'Amérique comprend que le monde multipolaire est devenu trop complexe
12:41pour qu'un pays puisse jouer aux gendarmes dans un jeu manichéen.
12:47La rue se fait à nouveau entendre en Turquie. Neuf ans après une tentative de coup d'État
12:51raté, c'est désormais l'arrestation du maire d'Istanbul qui a mis le feu aux poudres.
12:55Tour d'horizon avec Olivier Frèrejac.
12:57Des milliers de Stambouliottes dans les rues et des affrontements avec les forces de sécurité.
13:01La Turquie pourrait bien être à l'aube d'une crise politique majeure avec l'arrestation
13:05d'Ekrem Imamoglu, maire d'Istanbul et figure de l'opposition pour des soupçons de corruption.
13:11Cette décision judiciaire prise dimanche a entraîné son incarcération à la prison
13:16de Silivri près de la capitale et sa suspension de ses fonctions municipales.
13:21Principale rivale du président Recep Tayyip Erdogan, en vue de la présidentielle de 2028,
13:27Imamoglu devait être investi le même jour comme candidat du parti républicain du peuple,
13:32le CHP, la gauche laïque qui revendique l'héritage d'Atatürk.
13:37Son arrestation a déclenché une vague de manifestations sans précédent depuis plus
13:41d'une décennie avec des dizaines de milliers de personnes descendant dans les rues d'Istanbul,
13:45d'Ankara, d'Izmir et d'au moins 55 des 81 provinces que compte le pays.
13:51L'effet reproché à Imamoglu inclut des irrégularités présumées dans des appels
13:56d'offres publiques qui auraient bénéficié à son entreprise familiale.
13:59Une accusation initiale de soutien au terrorisme liée à ses liens avec le parti procureur
14:04de DEM a été écartée par l'appareil judiciaire.
14:08Cependant, ses partisans ainsi que le CHP dénoncent un coup d'état politique orchestré
14:13par le pouvoir pour éliminer un adversaire dérangeant.
14:16De son côté, le gouvernement rejette ces allégations, affirmant que la justice agit
14:20dans le cadre légal.
14:22Erdogan a par ailleurs tenu à envoyer un message de fermeté.
14:43Ces événements s'inscrivent dans un contexte de tensions politiques croissantes en Turquie
14:57où Erdogan, au pouvoir depuis 2003, d'abord comme premier ministre puis comme président
15:01depuis 2014, fait face à une opposition renforcée.
15:05Le séisme qui avait frappé le sud-est du pays à la frontière syrienne en 2023 a mis
15:10à mal le pouvoir en place, illustrant les failles des infrastructures d'un pays qu'il
15:14dirige depuis plus de deux décennies.
15:16Il convient de souligner ici, sans en tirer de conséquences hâtives, la concomitance
15:21entre l'arrestation du maire d'Istanbul et les manifestations qui en découlent, avec
15:25la récente volonté affichée du parti kurde PKK, considéré par terroristes par l'état
15:30turc, de négocier et de déposer les armes.
15:33La crise que traverse aujourd'hui la Turquie rappelle les multiples coups de force et tentatives
15:38de coups d'état qui secouent épisodiquement le pays.
15:41Ainsi, la tentative de coup d'état du 15 juillet 2016 avait vu une faction de l'armée
15:45tenter de renverser Erdogan, déployant chars et avions dans plusieurs villes, dont Ankara
15:50et Istanbul.
15:51Le putsch qui avait fait plus de 250 morts avait échoué face à la résistance populaire
15:56et la loyauté d'une partie des forces de sécurité.
15:59Erdogan avait accusé le prédicateur Fethullah Gulen, exilé aux Etats-Unis, d'être le
16:03cerveau de l'opération, une allégation que ce dernier a toujours niée.
16:07En réponse, le gouvernement avait lancé une purge massive, arrêtant des dizaines
16:11de milliers de personnes et limogeant plus de 100 000 fonctionnaires, renforçant ainsi
16:15son contrôle sur les institutions.
16:18Les manifestations de dimanche ont, elles, donné lieu à des heures avec la police,
16:22avec plus de 350 arrestations signalées.
16:25Le gouverneurat d'Istanbul a prolongé une interdiction des rassemblements, tandis
16:29que le pouvoir a demandé la fermeture de plus de 700 comptes sur le réseau social X.
16:34Au niveau international, la France et d'autres pays européens ont exprimé leurs profondes
16:39préoccupations, appelant la Turquie à respecter ses engagements au sein du Conseil de l'Europe.
16:44Rappelons par ailleurs que la Turquie occupe toujours la moitié d'un état de l'Union
16:49européenne, à savoir Chypre.
16:51La situation reste incertaine.
16:54Si l'arrestation d'Imamoglu peut marquer un tournant autoritaire, la mobilisation massive
16:58dans la rue, avec notamment 15 millions de votants à la primaire symbolique du CHP,
17:02montre une détermination de l'opposition.
17:05Replacée au cœur du jeu régional dans le cadre du conflit syrien, mais aussi impliquée
17:09dans le dossier ukrainien grâce à son positionnement stratégique, la Turquie d'Erdogan a su concilier
17:14une certaine forme de nationalisme et un islam plutôt conservateur, tout en devenant une
17:18force pivot de la région, se trouve aujourd'hui face à un test important.
17:23Il conviendra ainsi de contenir l'opposition sans se brûler les ailes auprès des partenaires
17:27occidentaux, un équilibre qu'Erdogan a su tenir jusqu'à présent.
17:33Les urgences sous tension.
17:37Selon une récente étude, le temps d'attente ne cesse d'augmenter dans les services d'urgence,
17:42provoquant alors une surmortalité chez les patients.
17:45Le point de Louis de Torcy.
17:473 heures.
17:48Voilà la durée d'attente moyenne dans les services d'urgence avant d'être prise
17:52en charge.
17:53Une situation alarmante qui s'aggrave au fil du temps, notamment en raison des suppressions
17:57de milliers de lits d'hôpitaux.
17:5948 000 depuis 10 ans.
18:01Le nombre de médecins s'amenuise lui aussi chaque année, en particulier dans les campagnes.
18:06Des déserts médicaux contraignant les Français à se diriger vers les hôpitaux alors qu'un
18:10généraliste aurait suffi.
18:12Dans un rapport paru en novembre dernier, la Cour des comptes et l'Adresse, le service
18:16statistique du ministère de la Santé, estimait que près de deux consultations sur cinq dans
18:21les hôpitaux pourraient être prises en charge ailleurs.
18:24Les hôpitaux également en sous-effectif.
18:27Résultat, des couloirs remplis de brancards, du personnel surmené et une mortalité à
18:33la hausse.
18:34Concrètement, la situation catastrophique dans les hôpitaux, désormais officiellement
18:40à l'origine d'une perte de chance pour les patients.
18:43Toujours selon la Cour des comptes, une nuit passée sur un brancard aux urgences augmente
18:47de 40% le risque de décès chez les personnes âgées.
18:51Pour Mathias Wargon, chef du service d'urgence de l'hôpital de Saint-Denis et homme particulièrement
18:56odieux pendant la crise du Covid, le problème vient également de l'organisation des hôpitaux.
19:02Sur les passages longs des patients aux urgences, je suis désolé, mais il y a un moment où
19:07il y a des problèmes d'organisation aussi.
19:09Je le dis, il y a des services d'urgence qui s'organisent, d'autres qui sont moins organisés,
19:13avec la même charge et dans les mêmes conditions.
19:16Après, il y a aussi l'organisation de l'hôpital.
19:18Il faut savoir que tous ces patients qui stagnent aux urgences, et j'en ai parlé dans le discours
19:22introductif, ce sont des patients qui ne sont pas pris dans les étages.
19:26Ce qu'on appelle les étages, c'est les spécialités.
19:28Et il y a certains CHU où les taux d'occupation ne sont pas maximum.
19:34Au-delà des responsabilités de la direction des hôpitaux, les orientations politiques
19:38ont leur lot de conséquences pour les soins des Français.
19:41Les Français désormais affligés par un système de santé qui était encore envié à l'étranger
19:46il y a quelques années.
19:48Je suis étudiant en médecine à l'hôpital et on voit au quotidien qu'il y a une vraie souffrance
19:54dans les services où il y a un vrai manque un peu partout finalement.
19:57Et ça se ressent surtout aux urgences.
19:59C'est catastrophique parce qu'aux urgences, on y va parce qu'on ne trouve pas de médecin en ville.
20:07Les médecins généralistes ferment leur cabinet et il n'y a personne qui reprend,
20:13qui veut assurer les amplitudes horaires comme c'était fait auparavant.
20:18Les médecins commencent à 8h et finissent à 8h.
20:21Et du coup, on est obligé d'aller aux urgences aussi avec une angine
20:25parce qu'on ne trouve pas de médecin et ça engorge.
20:29Et quand il y a une urgence vitale, ça pose problème après pour prendre tout le monde.
20:34Et moins et moins de médecins, moins et moins d'infirmiers qui sont en burn-out.
20:38Je dirais que moi en tant que soignant, il aurait fallu que l'organisation soit tout autre.
20:47Qu'on puisse avoir du personnel pour qu'à un moment donné ou à un autre,
20:52qu'on puisse sortir des soins et avertir les familles qui attendent dehors.
20:56Parce que là aussi, c'est du stress et on dit souvent qu'il y a de l'agressivité aux urgences.
21:03C'est parce que les gens restent fort longtemps à attendre leurs patients,
21:07leurs familles, sans avoir de nouvelles.
21:10Moi, je ne suis pas beaucoup passé par les urgences, donc je ne pourrais pas vous en parler.
21:14Mais en tout cas, de ce que je vois au travers des soignants à qui j'ai travaillé
21:18ou les étudiants qui ont fait plus d'années que moi,
21:22tout le monde voit qu'il y a quand même un gros manque de moyens.
21:25Même l'accompagnement des étudiants, il est compliqué parce qu'il n'y a pas assez de médecins
21:29pour nous encadrer et donc les stages sont assez compliqués.
21:33Il y a un gros manque de moyens sur toute la ligne, depuis nos études jusqu'à notre pratique.
21:39Le temps d'attente aux urgences, comme on sait qu'il n'y a personne dans les hôpitaux pour travailler,
21:44c'est assez logique. Et comme il y a moins de médecins,
21:47les gens vont pour un bobo directement aux urgences.
21:50J'ai été aux urgences avec mon fils, on a attendu trois heures.
21:56Ce n'est pas satisfaisant, mais c'est mieux que dans d'autres pays.
22:00La dernière fois, ce n'était même pas moi. Aux urgences, c'était mon mari qui était très malade.
22:06On est arrivé vers 6h du soir, donc 18h, et il est resté jusqu'à 3h du matin.
22:16L'interne que j'ai vue, qui était de garde, elle avait l'air fatiguée.
22:20Effectivement, elle était toute seule.
22:22Donc ça, c'est des choses qui ne montent pas.
22:26On voit qu'elle n'était pas…
22:29Je lui ai demandé en partant, il était minuit.
22:32Elle m'a dit « je vous appelle à 8h ».
22:35Je lui ai dit « vous ne dormez pas ».
22:38Elle a un peu souri, mais elle n'allait pas dormir toute seule.
22:41On peut avoir une infirmière qui s'occupe d'un nombre de groupes de patients énormes.
22:47On va dire 20 à 30, même fois 50 patients à la fois.
22:54Dans les couloirs, on retrouve beaucoup de personnes qui ne sont pas prises en charge correctement
22:58parce qu'il manque du personnel.
23:04Et on part à présent faire un rapide tour de France.
23:09François Bayrou, Premier ministre de plus en plus ensurcie.
23:12Dimanche, le député RN Jean-Philippe Tanguy a remis sur la table la question de la motion de censure.
23:16Ce cynisme de M. Bayrou, à mon avis, devrait être retourné contre lui-même.
23:21En tout cas, pour ce qui est de la censure, pour ne pas répondre à votre question,
23:24ce qui est vrai, c'est que les sujets s'accumulent.
23:26Parmi les sujets en question, Jean-Philippe Tanguy évoque la politique énergétique.
23:30François Bayrou envisagerait d'établir la programmation pluriannuelle de l'énergie
23:33par décret plutôt que par une loi, contournant ainsi le vote des parlementaires.
23:36Les débats sur le nucléaire, l'éolien ou le solaire seraient ainsi évacués,
23:40malgré leur importance tant pour le fonctionnement des entreprises
23:43que pour les factures des particuliers.
23:45Par ailleurs, Jean-Philippe Tanguy affirmait que la question des retraites
23:47ne serait pas une ligne rouge pour le choix de la censure.
23:49Avec 123 députés, l'ERN pourrait ainsi faire pencher la balance,
23:52l'émotion déposée par la gauche n'ayant pas dépassé les 200 voix,
23:55alors qu'il faut 289 députés pour faire tomber le gouvernement.
23:59Ce lundi, un individu prénommé Mounir est jugé par les assises de la Gironde
24:03pour l'assassinat particulièrement violent de son ex-femme, Chahinez Daoud.
24:06Les faits se sont déroulés le 4 mai 2021 à Mérignac, dans l'agglomération de Bordeaux.
24:10Ce jour-là, Mounir avait attendu son ex-compagne devant son domicile depuis le matin.
24:15Il lui a tiré dans les jambes avant de la brûler vive et de mettre le feu à son domicile.
24:18Un voisin septuaginaire avait tenté de la secourir,
24:20mais le dénommé Mounir l'en a dissuadé en le braquant avec son arme à feu.
24:23Emprisonné depuis à Mont-de-Marsan, l'accusé nie la préméditation.
24:27Il affirme avoir voulu confronter son ex-femme pour son infidélité sans avoir voulu la tuer.
24:31Une version qui sera difficile à défendre puisqu'il était en possession d'une arme à feu et de liquide inflammable.
24:36L'enquête a aussi démontré que Chahinez Daoud avait déjà porté plainte contre son ex-conjoint,
24:40plainte mal enregistrée par la police.
24:42L'avocat de la famille a lancé une procédure contre l'État
24:45pointant à un fonctionnement défectueux du service public de la justice
24:48qui aurait pu prévenir la mort de la victime.
24:51Dimanche, une votation citoyenne était organisée à Paris
24:53et était soumise au vote une proposition visant à végétaliser et piétoniser 500 nouvelles rues-jardins.
24:59Si le pour l'a emporté à 66%, la légitimité du scrutin pose question.
25:03En effet, seuls 3,89% du corps électoral parisien se sont exprimés.
25:07Les voies éligibles restent aussi à déterminer et le coût moyen estimé est de 500 000 euros par rue.
25:12De plus, 10% du stationnement de surface sera supprimé, ce qui représente 10 000 places de voitures.
25:17La ségrégation continue donc à Paris sous l'égide de David Béliard,
25:20adjoint à la mairie chargée des transports et la transformation de l'espace public.
25:23Celui-ci a remporté dimanche la primaire écologiste pour les municipales de 2026.
25:27Cependant, les sondages placent pour l'instant le camp macroniste en tête,
25:29qu'il soit mené par Rafi Zadati ou par l'ex-premier ministre Gabriel Attal.
25:33Dans tous les cas, le PS se place deuxième et les écologistes ne seraient que troisième.
25:39Une idée nauséabonde pour lutter contre les vols de vélos.
25:42A Lyon, une jeune étudiante en chimie a créé un antivol libérant de la putrescine pour dissuader les voleurs de bicyclettes.
25:48Ce composé chimique, notamment libéré par les cadavres en putréfaction, provoque une odeur insupportable.
25:52Le but est à la fois de repousser les voleurs et d'alerter les passants.
25:55Chaque année, entre 400 000 et 580 000 vélos sont volés en France.
25:59Alors que la plupart des antivols n'ont plus qu'un effet dissuasif,
26:02cette invention voudrait avoir un véritable impact dans un pays où les antivols n'étaient pas utilisés il y a quelques décennies.
26:07Pour les cactus, cet antivol sera commercialisé l'été prochain pour la maudite somme de 260 euros.
26:15Et on poursuit à présent avec l'actualité internationale.
26:21Retour à la maison pour le pape François.
26:23Dimanche, à Rome, le souverain pontife a quitté la polyclinique Gemelli
26:27après cinq semaines d'hospitalisation pour double pleumonie.
26:31Avant de quitter sa chambre d'hôpital, il a salué la foule,
26:34donnant ainsi sa première apparition publique depuis le 14 février dernier.
26:45De retour dans la résidence Sainte-Marthe au Vatican,
26:47le pape François a désormais un emploi du temps adapté.
26:50Selon ses médecins, sa convalescence devrait durer environ deux mois.
26:54Ses jours ne sont a priori plus en danger,
26:56mais le pape est très affaibli après la plus longue hospitalisation depuis le début de son pontificat.
27:02Des rumeurs continuent donc de circuler autour d'une éventuelle renonciation.
27:08Netanyahou va-t-il survivre à la reprise de ses bombardements sur Gaza ?
27:12Depuis l'attaque terroriste du Hamas le 7 octobre 2023,
27:16le Premier ministre israélien instrumentalise le conflit
27:19pour se maintenir à la tête d'un pays qui lui est de plus en plus hostile.
27:23Dernier exemple en date avec la reprise des opérations de bombardement sur Gaza,
27:28alors même que les négociations pour libérer les otages avec le Hamas et le djihad islamique étaient toujours en cours.
27:34Une décision qui avait rapidement été condamnée par Isaac Herzog, le président israélien lui-même.
27:58Outre le fait de mettre encore davantage en danger les otages israéliens,
28:18les nouvelles opérations de Tel Aviv viennent alourdir le bilan humain, déjà catastrophique.
28:23Tout porte donc à croire que Benjamin Netanyahou joue cette partition pour sa propre survie.
28:28Ainsi, à l'heure d'un vote crucial au Parlement,
28:30le Premier ministre aurait cédé aux volontés des membres du gouvernement issus de l'extrême droite sioniste
28:35afin qu'ils soutiennent le texte.
28:37Une petite politique loin des enjeux et de l'avenir du Moyen-Orient.
28:43L'or à la cote.
28:44Le métal précieux dépasse désormais les 3000 dollars, l'on soit environ 18 grammes.
28:49Après une hausse de 14,4% cette année et 27,2% en 2024, sa meilleure performance depuis 2010,
28:57cette montée pourrait se poursuivre, portée par les achats massifs des banques centrales,
29:02notamment du côté de la Chine ou de la Pologne.
29:04Avec un dollar faible, moins 6% sur l'US dollar index,
29:08et des anticipations de baisse de taux par la Fed,
29:11l'once pourrait atteindre 3500 dollars au troisième trimestre si la demande continue de suivre.
29:17Plus généralement, l'incertitude géopolitique semble largement profiter à ce qui est toujours perçu à raison,
29:24comme la valeur refuge par excellence.
29:26Et c'est donc parti pour durer.
29:29Les élections fixées au Canada.
29:31Alors qu'il disposait de plus de six mois pour organiser un scrutin législatif,
29:35le Premier ministre Marc Carnet, successeur de Justin Trudeau,
29:39annonçait dimanche des élections anticipées pour le 28 avril prochain.
29:43Après des mois de crise politique, il entend reprendre la main en ciblant Donald Trump,
29:47qu'il accuse de vouloir briser le Canada pour en faire le 51e état américain.
29:53Carnet entend aussi légitimer son pouvoir pour tenir la dragée haute à son voisin.
30:02Et voilà, c'est déjà la fin de cette édition.
30:03Dès à présent, retrouvés politiques et éco.
30:05Pierre Bergeron reçoit Eric Doutrebende, président de la financière Tiepolo,
30:09pour évoquer l'impact du réarmement de l'IA et de l'or pour les épargnants.
30:14Par rapport à ce plan, il n'y a pas de souci à se faire ?
30:18Non, mais je pense qu'il faut.
30:19Ce n'est pas avoir de l'argent liquide, cash, sur un portefeuille, sur un compte.
30:23Donc ça, il faut essayer d'avoir, entre les livres réels et LDD,
30:27les six caves monétaires que les gens ont complètement oubliées.
30:30Les six caves monétaires, vous achetez une six caves un jour, vous la vendez le lendemain.
30:34Vous n'êtes pas embêté par l'histoire de quinzaine.
30:36Vous n'êtes pas obligé de les garder six mois.
30:38Et c'est de l'argent liquide qui, aujourd'hui, rapporte plus de 3%.
30:41Et vous n'avez pas de contraintes.
30:44Malheureusement, les banquiers ne le conseillent pas beaucoup,
30:47parce que c'est un peu plus dur à gérer.
30:50Et puis dans leurs aspects de fonds propres et réglementaires,
30:54ça ne rentre pas dans les mêmes cas.
30:55Également au programme de votre soirée Le Zoom du jour,
30:58Bertrand Saint-Germain évoque le port d'armes en France.
31:01C'est à présent la fin de cette édition.
31:03Merci à tous pour votre fidélité.
31:05On se retrouve demain.
31:06En attendant, portez-vous bien.
31:08Bonsoir.