violences urbaines, insécurité dans les transports, la détention et le port d'armes est un sujet d'actualité brûlant, pourtant occulté par les médias du système. TVL, pionnier de la libre information, avait d'ailleurs réalisé un "Contre-enquêtes" à ce sujet, qui a suscité moultes réactions : Port d’armes en France : la question interdite - Contre-enquêtes - TVL.
Le port d'armes en France, voilà un sujet de passions et de tabous occulté par les médias de grand chemin et les politiques. Avec cet entretien de Bertrand Saint-Germain, il s'agit de prolonger la réflexion sur ce thème grâce à un ouvrage original et fondateur : "(P)rendre les armes ?".
Le port d'armes en France, voilà un sujet de passions et de tabous occulté par les médias de grand chemin et les politiques. Avec cet entretien de Bertrand Saint-Germain, il s'agit de prolonger la réflexion sur ce thème grâce à un ouvrage original et fondateur : "(P)rendre les armes ?".
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00:00Bonjour à tous chers téléspectateurs de TV Liberté et bienvenue dans ce nouveau Zoom.
00:10Aujourd'hui nous avons le plaisir de recevoir Bertrand Saint-Germain.
00:14Bonjour.
00:15Alors Bertrand Saint-Germain, vous êtes juriste, élu local et conseiller en stratégie juridique
00:20et vous avez écrit un livre sur ce sujet, Prendre les armes, qui se lit de deux manières aussi,
00:26Prendre les armes et c'est sur le libre accès aux armes.
00:30Alors nos téléspectateurs se souviennent de vous puisque vous étiez déjà venu sur ce plateau
00:34avec Pierre Bergereau l'année dernière pour parler de ce sujet.
00:38Et si on a fait le choix de vous réinviter aujourd'hui, c'est parce que nous avons fait
00:43un contre-enquête sur TV Liberté sur le port d'armes qui a suscité nombre de débats,
00:47nombre de réactions et on a eu envie de vous reposer ces questions,
00:53ce sujet du port d'armes citoyen, pourquoi il est si tabou, pourquoi il déchaîne les passions ?
00:58– Alors, merci de votre invitation et si vous m'invitez,
01:02c'est aussi que le livre et la thématique rencontrent un public, c'est la deuxième édition.
01:08Il y a effectivement une demande, une interrogation sur cette question
01:11parce que tout simplement, ce thème n'est pas connu.
01:14Les armes, c'est quelque chose de lointain, c'est quelque chose qui peut paraître dangereux.
01:20Aujourd'hui, il n'y a guère que les plus de 50 ans
01:23qui ont pu accéder aux armes lors du service militaire.
01:26On ne connaît pas et ce qui ne connaît pas fait peur.
01:29– L'oplophobie.
01:30– C'est notamment l'oplophobie, la peur des armes.
01:33Et déjà connaître permet d'éloigner cette inquiétude, permet de mieux comprendre
01:40et puis de s'apercevoir que sur ce sujet-là, comme sur beaucoup d'autres,
01:44on nous dit un peu n'importe quoi, on cherche à nous faire peur avec des menaces
01:48qui finalement n'existent peut-être pas vraiment.
01:52Et on essaye de parler à l'intelligence, de faire réfléchir les gens,
01:57de leur donner des arguments et c'est ce qui a justifié cet ouvrage, cette étude.
02:02Comprendre ce qu'il en est de l'accès aux armes, est-ce que c'est dangereux
02:07ou est-ce qu'au contraire c'est une liberté ?
02:09Qu'en est-il en France ?
02:11Aux États-Unis, bien sûr, je crois que nous allons en parler.
02:14Et puis dans les restes des autres pays européens.
02:16Il y a beaucoup de choses qui sont intéressantes et qui sont méconnues sur le sujet.
02:20– Alors justement, est-ce que vous possédez des armes vous-même ?
02:23– Alors, je suis culturellement d'une famille où des armes étaient présentes.
02:29J'ai un grand-père chasseur, comme beaucoup, un père officier parachutiste,
02:34j'ai fait mon service militaire et était réserviste.
02:36Donc il y a cette familiarité avec la question.
02:39Aujourd'hui, je chasse, j'accompagne les chasseurs.
02:44Je ne suis pas tireur sportif mais j'ai cette connaissance,
02:47cette familiarité, cet intérêt pour la question.
02:50– Alors, la première partie de votre livre est abondamment consacrée
02:53à l'historique du port d'armes depuis la Grèce antique
02:56en passant par l'Ancien Régime et la Révolution Française.
02:59C'est très intéressant et vous sous-entendez dans ces propos
03:03que le port d'armes est en quelque sorte un droit dit naturel.
03:07Les anciens comme les modernes s'y retrouvent.
03:10Quelles sont les racines un peu historiques et philosophiques de ce droit ?
03:14Quoi les grands penseurs l'ont défendu à travers les âges ?
03:17– Alors, la première chose serait de distinguer tout de même
03:20le droit au port d'armes et le droit à la possession d'armes.
03:25La possession d'armes, c'est-à-dire le fait d'avoir des armes
03:29chez soi, à son domicile, dans son véhicule,
03:32a été reconnu comme absolu par tous ces auteurs.
03:36On va y revenir.
03:37La question de savoir si on peut porter ces armes en public,
03:42sur soi, que ce soit de manière dissimulée ou ouverte,
03:45celle-ci soulève plus de débats.
03:47– C'est un autre sujet, il faut bien distinguer port et possession d'une arme.
03:50– Voilà.
03:51En ce qui concerne le droit d'avoir des armes,
03:54qui finalement englobe les deux, il a toujours été reconnu.
03:58Tous ceux qui ont écrit sur la question de l'Antiquité jusqu'à la Révolution
04:04et encore même récemment, même Jaurès dans l'Armée Nouvelle,
04:07évoque le fait que les citoyens des régions de l'Est
04:11puissent garder leurs armes à leur domicile.
04:14Il le dit dans l'Armée Nouvelle.
04:16Mais donc, tout le monde est favorable à cette détention des armes.
04:19Alors, schématiquement, il y a trois raisons.
04:23L'une est strictement individuelle, liée à la légitime défense de soi,
04:28de ses biens, de son domicile, de ses proches.
04:31On y reviendra un petit peu.
04:32Et puis, au-delà de cette dimension individuelle, égoïste pourrait-on dire,
04:37il y a un côté beaucoup plus large qui est lié à la qualité de citoyen.
04:43Posséder une arme, ça rejoint Jaurès,
04:47c'est l'idée que l'on pourra participer à la défense commune de la patrie.
04:52Voilà.
04:53Avoir des armes, alors évidemment, on est chez Aristote, chez Platon,
04:59on est dans des cités-États où les armes ne sont pas les mêmes
05:05et l'accès aux armes suppose de prendre son épée, sa lance.
05:09C'est beaucoup plus restreint.
05:11Mais il y a cette dimension collective, de survie collective.
05:13Et puis, il y a un point qui est sans doute finalement le plus important
05:18et le plus méconnu, dont on parle le moins,
05:21c'est qu'avoir des armes, c'est une garantie contre la tyrannie.
05:26Avec l'idée que le souverain,
05:28qui pourrait avoir envie de monopoliser les pouvoirs pour lui,
05:32contre ses citoyens, il ne pourra pas le faire si ses citoyens sont armés.
05:38Et chacun de ces points mérite qu'il en revienne un petit peu.
05:43D'abord, la légime défense,
05:47Cicéron a des mots très clairs à ce sujet.
05:53On est à Rome et Cicéron a cette formule.
05:57C'est un droit que nous n'avons pas appris de nos maîtres, dit-il.
06:02C'est un droit qu'on ne nous a pas enseigné.
06:04Il se trouve dans la nature.
06:06Et c'est l'idée que si l'on est agressé, on riposte.
06:10Ou en tout cas, on peut riposter.
06:12– Ce fameux droit naturel.
06:13– C'est ce droit naturel qu'il évoque.
06:15Et si à l'occasion, c'est dans son discours pour Milan,
06:19si à cette occasion, on est amené à blesser ou à tuer celui qui nous a attaqué,
06:24eh bien, il n'y a pas de délit.
06:26C'est l'histoire, l'archéologie de la légime défense.
06:31Et personne ne l'a dit plus clairement que lui.
06:34Après, il y a cette dimension de légime défense collective,
06:38avoir les armes chez soi pour répondre à l'appel de la patrie.
06:43C'est encore un modèle que l'on connaît aujourd'hui.
06:45Chez nos voisins suisses, il faut le savoir,
06:47les Suisses encore aujourd'hui,
06:49lorsqu'ils correspondent à leur service armé,
06:52eh bien, ils ont la possibilité, ce n'est plus une obligation maintenant,
06:56la possibilité de rentrer chez eux pendant les 6 à 8 ans
06:59que durent leurs services armés,
07:01de ramener leurs armes à leur domicile.
07:04Il n'est pas rare de croiser quelqu'un dans le tram avec son fusil d'assaut,
07:08pas exactement en bandoulière, mais dans son emballage,
07:10et il rentre chez lui.
07:12Et il n'y a pas de tuerie particulière.
07:15Et enfin, la lutte contre la tyrannie,
07:18et ça, c'est un fil rouge que l'on voit des Grecs jusqu'à la Révolution,
07:24très présent chez Locke, chez les philosophes des Lumières,
07:27qu'on retrouvait aussi chez Machiavel,
07:29l'idée que le souverain, le tyran dans l'âme,
07:34choisira d'avoir des citoyens désarmés.
07:37Parce que le citoyen désarmé, finalement, on peut lui imposer ce qu'on veut.
07:40Et quand on reprend ces trois points,
07:42eh bien, on s'aperçoit, en regardant le monde contemporain,
07:46qu'il s'applique toujours.
07:48On ne peut pas les rejeter du revers de la main.
07:52– Et la notion de légitime défense est un petit peu au cœur de votre réflexion,
07:56et n'est-ce pas, comme qui dirait l'État,
07:58d'avoir le monopole de la violence légitime ?
08:00Sinon, c'est le Far West, comme le dit Emmanuel Macron,
08:03que vous citez dans votre livre.
08:05– Oui, que l'État ait le monopole ou qu'il l'ait accaparé,
08:10ça nous semble assez naturel en France.
08:14Simplement, il ne faut pas se leurrer, l'État n'est pas toujours là.
08:19Vous prenez de très grands départements français,
08:23la nuit, il n'est pas rare que sur tout le département,
08:26en zone campagne, vous ayez deux patrouilles de gendarmerie
08:30sur tout le département.
08:32Pour peu que cette patrouille soit appelée dans un coin du département
08:37parce qu'il y a un incendie,
08:39eh bien, on sait que la moitié du territoire du département
08:43sera à l'abri de toute intervention policière
08:46avant un délai d'une heure, une heure et demie.
08:49Et c'est bien ce qui se passe aujourd'hui.
08:51Donc, que fait-on en attendant l'arrivée de la police ?
08:56Ce n'est pas un sifflet anti-agression qui va éloigner l'agression.
09:01Selon les circonstances, ça peut peut-être attirer l'attention,
09:04mais je crois qu'entre posséder une arme,
09:06pouvoir l'avoir sur soi et un sifflet,
09:09si j'ai le choix pour repousser l'agression,
09:11je pense que je préférerais avoir une arme qu'un sifflet.
09:14– Alors, votre ouvrage traite justement aussi de cette question de la violence,
09:18cette violence qu'on connaît de plus en plus dans notre pays,
09:21l'agression dans les transports, les émeutes aussi à l'été 2023.
09:25Et vous citez là aussi M. Darmanin qui parle d'ensauvagement de la société.
09:29Moi, j'aimerais un petit peu vous demander
09:31quelles sont selon vous les causes profondes
09:33de la montée de cette violence contemporaine
09:35et est-ce qu'il y a un rôle dans la possession des armes ?
09:40– Alors, pour vous répondre tout de suite,
09:41il n'y a pas de lien direct entre la possession des armes et la violence.
09:46L'explosion de violence que l'on voit aujourd'hui,
09:49elle est le fait d'individus qui ne détiennent pas légalement d'armes.
09:54Donc, de ce point de vue-là,
09:55ce n'est pas le libre accès aux armes qui induit la violence.
09:59Il y a aujourd'hui un phénomène de violence qui augmente.
10:03Alors, un certain nombre de sociologues rémunérés vous diront
10:07qu'il y a autant de morts aujourd'hui qu'il y a 30 ou 40 ans.
10:12C'est à peu près vrai, simplement ça néglige une chose,
10:15il ne faut peut-être pas voir le nombre de domiciles,
10:17mais celui du nombre de tentatives d'homicides.
10:21Aujourd'hui, il y a moins de morts dans les agressions
10:23parce que nous avons des services médicaux beaucoup plus efficaces.
10:27Mais c'est une première chose,
10:30il y a cette réalité d'une extension de la violence que l'on voit,
10:35cette longue série des faits divers tous les mois,
10:39pour ceux qui sont médiatisés, le montrent bien.
10:42On a une société qui est de moins en moins homogène,
10:46où les tensions sont de plus en plus fortes
10:48et cette multiplication des tensions, de l'hétérogénéité,
10:52amène à la violence.
10:54Les sociétés les plus homogènes ne connaissent quasiment pas de crimes.
11:00Très très peu.
11:00On pense à l'Islande, on peut penser aux îles Féraud,
11:03et ça tombe d'autres lieux.
11:06– Vous écrivez dans votre livre, à un moment donné,
11:09la liberté d'accès aux armes au sein de la population
11:11suppose que les détenteurs de celles-ci sachent les utiliser et les manier.
11:16Alors, moi je me pose une question, n'est-ce pas dangereux
11:18de vouloir former au maniement des armes une population criminogène ?
11:24– Alors, je vous dirais, vous pourrez le penser.
11:27Simplement, cette population-là ne vous a pas attendu
11:30pour apprendre à manier les armes.
11:33Dans les faits divers les plus récents,
11:35on a quand même quelqu'un de 15 ans qui a été appelé
11:38pour descendre à Marseille, venir effectuer un règlement de compte.
11:42Ce n'est pas dans son collège qu'il a appris à manier les armes.
11:46Et pourtant, il avait cette connaissance technique
11:48qui faisait que de l'autre bout de la France,
11:49on a fait appel à lui pour un meurtre.
11:52Donc, ici, et puis pour aller plus loin,
11:55que nous reste-t-il de nos apprentissages de 6ème ou de 5ème ?
11:59Est-ce qu'on les a toujours vraiment en tête ?
12:02Non, simplement parce qu'avoir une arme, c'est une chose.
12:06D'ailleurs, si on n'en trouvait la possibilité d'accéder aux armes,
12:11tout le monde ne le ferait pas.
12:13Mais il semble à tout le moins intéressant, important,
12:19que les gens sachent de quoi il s'agit,
12:22comment ça fonctionne, ne serait-ce que pour ne pas en avoir de peur bête,
12:26et pour éviter également des accidents qui pourraient survenir.
12:31Le nouveau congrès des États-Unis, une proposition de loi a été déposée
12:37pour permettre l'enseignement de l'usage des armes à l'école,
12:42à partir du primaire.
12:43Alors, on a eu connaissance d'un certain nombre d'accidents aux États-Unis.
12:47– C'est très précoce.
12:48– On a eu connaissance d'un certain nombre d'accidents
12:50où des enfants avaient utilisé des armes appartenant à leurs parents,
12:56stockées imprudemment, manifestement,
12:58et avaient pu blesser ou tuer des gens de leur famille.
13:02Donc, il y a sans doute une imprudence et une faute
13:06de la part de leurs parents,
13:07mais ça montre aussi qu'il n'y avait pas cette connaissance de l'outil,
13:11de savoir à ce dont il s'agit.
13:13Maintenant, ce n'est pas une formation qu'il se passe à l'école ou ailleurs.
13:18Ce n'est pas une simple formation à l'accès aux armes
13:21qui fera de vous un dangereux criminel.
13:24– On évoquait justement un peu les États-Unis.
13:27Nous avions interviewé dans notre contre-enquête
13:30sur les armes Baptiste Marchais qui vit au Texas.
13:33Et pour le coup, le Texas connaît un régime beaucoup plus libéral en la matière.
13:38Faut-il, selon vous, s'inspirer de cette région du monde ?
13:42– Il y a des principes dont on peut s'inspirer.
13:46Il n'y a, à mon sens, évidemment pas à transposer la législation texane à la France.
13:53Et d'ailleurs, pourquoi aller chercher des exemples si lointains ?
13:56Nous avons en Europe la situation de la Suisse ou de la République tchèque
14:01avec des régimes beaucoup plus ouverts que ce que l'on a en France
14:05sans tomber dans ce que d'aucun qualifierait d'excès américain.
14:09Les particularités américaines sont liées à l'histoire de ce pays,
14:13à des situations historiques où les forces de l'ordre étaient absentes
14:17ou extrêmement lointaines.
14:19Un pays immense, un pays vide.
14:23Et cette nécessité d'avoir accès aux armes s'imposait pour tout le monde,
14:27outre le fait qu'il était inscrit dans la Constitution.
14:30– Justement, pour rester un petit peu sur les États-Unis,
14:32on nous cite souvent cet exemple comme un contre-exemple pour l'accès aux armes.
14:38On a une statistique, par exemple, en 2022,
14:4148 000 morts étaient liées aux armes à feu aux États-Unis,
14:44ce qui inclut les suicides.
14:46Et donc, près d'un Américain sur cinq a un membre de sa famille
14:49qui est mort par arme à feu.
14:51L'argument des mass shootings, alors souvent évoqué
14:54pour restreindre les armes comme vous en parlez,
14:56comment on pourrait, s'il le faut, déconstruire cet argument ?
15:00– Alors, il y a effectivement beaucoup de morts par arme aux États-Unis.
15:04Il y a une culture américaine des armes qui n'est pas la nôtre.
15:08Simplement, 50 000 morts dans l'année,
15:12les victimes tuées et blessées pour les crimes de masse de 2022,
15:17c'était une centaine.
15:19Alors, c'est beaucoup, c'est énorme, mais on est très loin des 48 000.
15:23Et quand on fait le total des victimes de ces crimes de masse
15:26aux États-Unis depuis une cinquantaine d'années,
15:28on est à un peu plus de 3 000 victimes tuées et blessées.
15:33Alors, j'avais fait le ratio, on est sur un total de 0,16% des victimes.
15:40Alors, c'est beaucoup, mais on est loin de ce que l'on en dit.
15:44Et puis, quand on parle de cet exemple américain,
15:48il faudrait peut-être balayer devant chez nous.
15:51En France, dans un pays où l'accès aux armes est extrêmement réglementé,
15:55on a eu un militant écologiste, il y a une vingtaine d'années,
15:58qui est entré au sein du conseil municipal de Nanterre
16:01et qui a ouvert le feu et qui a fait, à lui tout seul, 30 victimes.
16:06Dans un pays où il n'y a pas d'accès aux armes.
16:10Quasiment pas.
16:11Et puis, on a l'exemple suisse.
16:13En Suisse, où il y a un accès aux armes très large,
16:17il y a une réglementation maintenant
16:19qui encadre un peu cet accès aux armes,
16:21qui a été validée par le peuple par référendum.
16:25Eh bien, en Suisse, en l'espace de 130 ans,
16:28les statistiques suisses ont connu deux tueries de masse.
16:33Une vers 1890 et une en l'an 2000.
16:36– Vous citez l'exemple européen de la Suisse,
16:37mais dans votre livre, vous évoquez également la Tchéquie.
16:40Nos voisins européens, est-ce qu'ils sont vraiment plus libéraux
16:43qu'en France à ce sujet ?
16:45Les Tchèques ont pourtant échoué à inscrire dans leur constitution
16:48l'accès aux armes pour les citoyens.
16:50– Alors, l'accès aux armes au République tchèque est assez intéressant
16:53parce qu'il peut se fonder sur une histoire
16:56peut-être encore plus ancienne que celle des États-Unis.
17:00Dès le XVIe siècle, des accords entre la noblesse,
17:06la population des villes se font et officialisent
17:10la liberté de posséder des armes à son domicile.
17:14C'est ce principe de liberté de posséder des armes
17:17qu'au temps de l'Autriche-Hongrie a été réaffirmé par l'empereur
17:22et qui n'a finalement été battu en brèche et interdit
17:26que par les nationaux-socialistes et maintenu par les communistes après 1945.
17:31Et l'une des premières mesures après la chute du bloc soviétique,
17:36après 1989, ça a été de rétablir cette possibilité d'accéder aux armes.
17:41Et il y avait ce souhait chez les Tchèques de l'inscrire dans la Constitution,
17:46à l'image des États-Unis.
17:48Alors, la procédure a été suivie.
17:53Cela a été voté et par leur Chambre des députés et par le Sénat.
17:57Simplement, il n'y a pas eu la majorité qualifiée requise des deux tiers,
18:01il me semble, pour valider et l'inscrire dans la Constitution.
18:04Alors, ils n'en sont pas restés là.
18:06Ils l'ont quand même inscrit dans leur Déclaration des droits de l'homme,
18:10dans la Charte des droits fondamentaux de la République tchèque.
18:13Il est écrit qu'on a le droit de se défendre,
18:15y compris jusqu'à donner la mort avec une arme.
18:18Et ensuite, la réglementation tchèque, surtout à l'opposé de la France,
18:22elle part du principe que si vous souhaitez avoir une arme
18:25et que vous remplissez les conditions légales,
18:28vous n'avez pas à faire de demandes particulières.
18:30Vous n'avez pas à justifier d'un besoin, d'une raison particulière.
18:34Vous n'avez pas à dire je suis chasseur, je suis tireur sportif, je suis collectionneur.
18:39Il y a des conditions légales, médicales, psychiatriques, techniques,
18:45d'âge, d'absence d'antécédents judiciaires.
18:48Et dès lors que vous validez les exigences de la loi,
18:51eh bien, vous accédez aux armes.
18:55– Alors justement, vous répondez à la question que suscite votre livre,
18:59prendre les armes ou rendre les armes, de manière assez radicale.
19:02On ne va pas tout dévoiler pour donner envie à nos téléspectateurs de le lire,
19:05mais vous prenez en fait un régime, on va dire, d'autorisation des armes
19:11qui est basé sur le volontariat.
19:12Qu'est-ce que ça signifie dans la pratique concrètement ?
19:16– Déjà, ça veut dire qu'il faut faire confiance aux citoyens.
19:19Tout le monde ne souhaitera pas avoir des armes,
19:22que ce soit pour des raisons philosophiques, psychologiques aussi,
19:25parce qu'il ne s'agit pas seulement d'avoir une arme.
19:29Avoir une arme à son domicile ne veut pas dire qu'on soit réellement capable
19:32de s'en servir dans une situation de crise ou de tension.
19:35Donc, un certain nombre de gens ne voudront pas.
19:37Mais pour ceux qui le souhaitent, qui sont des bons citoyens,
19:41si je le dis, enfin des citoyens honnêtes,
19:45qui n'ont pas de troubles psychiatriques,
19:47eh bien, il n'y a aucune raison de refuser
19:51qu'ils puissent avoir des armes s'ils le souhaitent.
19:53Ça, c'est vraiment le premier point.
19:55Donc, passer d'un régime où finalement on se méfie du citoyen,
19:59ce qui est la situation française, où on n'a pas le droit d'avoir des armes
20:03et puis il y a des dérogations qui sont faites pour les uns et les autres.
20:06Mais c'est de dire que si vous souhaitez en avoir
20:08et que vous remplissez les conditions, eh bien, libre à vous de le faire.
20:12Voilà, ça, c'est le premier point.
20:15Le deuxième point sur cet accès aux armes,
20:18eh bien, c'est que finalement, le criminel, ici, le délinquant,
20:25se posera nécessairement plus de questions au moment de passer à l'acte,
20:29en se disant que peut-être, dans cette maison isolée ou pas isolée,
20:35il y a peut-être plus de risques que je n'en ai aujourd'hui.
20:40Voilà, il y a cette réalité.
20:42Les citoyens peuvent, s'ils le souhaitent, accéder aux armes.
20:47Et l'usage des armes dans des conditions de légitime défense et autres
20:51peut rester ce qu'il est aujourd'hui.
20:54Il n'y a pas de difficultés à ce sujet,
20:58puisque d'ores et déjà, aujourd'hui, si on est agressé chez soi,
21:01à son domicile, la nuit, il est tout à fait autorisé
21:05de repousser cette agression en utilisant une arme.
21:08Pour autant qu'on ait le droit d'en détenir une, évidemment.
21:11Cela ne changerait rien et la loi pourrait toujours s'appliquer.
21:15– Merci Bertrand Saint-Germain.
21:17Prendre les armes, disponible, bien sûr, sur la boutique de TV Liberté.
21:22Est-ce que vous avez un dernier mot pour notres téléspectateurs ?
21:26– Eh bien, je crois qu'il ne faut pas avoir peur.
21:29Voilà, n'ayez pas peur.
21:32Renseignez-vous, lisez, et dites-vous bien que quand un message
21:36est tenu à la fois par les autorités publiques, par les magistrats,
21:41toujours dans le même sens, ce danger, nous ne sommes pas l'Amérique,
21:48quand il y a un loup, c'est que c'est louche.
21:50Lisez, renseignez-vous. Et merci de votre invitation.
21:53– À très bientôt sur TV Liberté.