• il y a 2 ans
Tout le monde connait Véronique Genest ? Pas si sûr ! C’est avec Brigitte Bardot, la star française la plus courageuse de notre temps. Elle n’a pas peur de faire sauter les digues du politiquement correct.
L’invitée spéciale d’Eric Morillot débat avec les sociétaires Stella Kamnga, Mike Borowski, Greg Tabibian et Pierre Gentillet.

Au programme de cet épisode :
1) Pourquoi la violence prend le pas sur le dialogue ?
La violence, nouveau paradigme de la société française ?
Pourquoi tant de violence ?
Comment endiguer le retour de la violence en politique ?

2) Y a-t-il une liberté d’expression ?
Face aux accusations de complotisme, "d’extrême-droite" et autres anathèmes, est-il encore possible de débattre en France ?
Quelles doivent être les limites de la liberté d’expression ?

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Transcription
00:00:00 [Générique]
00:00:13 Bienvenue à Bistro-Liberté, le débat libre et non conformiste.
00:00:16 Au sommaire de cet épisode...
00:00:18 [Générique]
00:00:22 Pourquoi la violence prend le pas sur le dialogue.
00:00:24 [Générique]
00:00:28 Et en seconde partie, y a-t-il encore une liberté d'expression ?
00:00:32 [Générique]
00:00:36 Pour en parler, l'invité spécial d'Éric Moriaud est une star du théâtre, de la télévision et du cinéma.
00:00:43 Elle a 15 pièces de théâtre à son actif.
00:00:47 Elle a joué dans 20 longs-métrages au cinéma et 27 films et séries TV.
00:00:52 Si je vous dis qu'elle a incarné Julie Lescaut, ma présentation peut s'arrêter là.
00:00:56 Tant sa notoriété est forte, pas si sûre.
00:00:59 Elle gagne à être aussi connue pour son engagement.
00:01:02 Dès 2013, elle dénonce la mauvaise politique politicienne
00:01:06 et les manœuvres grotesques de l'UMP et d'UPS.
00:01:10 En 2020, durant la pandémie de Covid-19, elle multiplie les déclarations
00:01:15 dans lesquelles elle affirme son soutien au professeur Didier Raoult,
00:01:19 à son traitement à l'hydroxychloroquine
00:01:22 et à ses doutes quant à l'utilité du pass vaccinal.
00:01:26 Pour l'élection présidentielle française de 2022, elle déclare, je cite,
00:01:30 "Pour moi, Zemmour n'est pas d'extrême droite.
00:01:33 Il représente cette droite républicaine qui n'existe plus
00:01:37 et sans sa langue de bois politicienne actuelle,
00:01:39 car il n'a pas fait de la politique son gagne-pain."
00:01:42 C'est donc, avec Brigitte Bardot, la star française la plus courageuse de notre temps.
00:01:48 Elle n'a pas peur de faire sauter les digues du politiquement correct.
00:01:52 Je vous demande d'accueillir Véronique Genest !
00:01:55 Quel accueil ! Bonsoir Véronique.
00:02:03 Quel accueil !
00:02:10 Oui, c'est gentil.
00:02:11 Votre popularité ne faiblit pas.
00:02:16 Ben, je sais pas, oui.
00:02:18 Dans la rue, chaque jour.
00:02:19 Je n'ai jamais été très consciente de ça.
00:02:20 Je n'ai jamais vraiment fait très attention, ni dans la rue, ni ailleurs.
00:02:23 Moi, j'ai toujours parlé aux gens.
00:02:25 Et c'est pas quelque chose qui m'intéresse vraiment, la popularité ou pas.
00:02:31 Mais c'est vrai que bon, les gens m'entendent toujours.
00:02:32 Vous êtes sensible quand même à la bienveillance de ces gens qui sont réputés.
00:02:35 Bien sûr, la bienveillance et puis le fait que ça permet la notoriété de travailler,
00:02:38 que ça ouvre toutes les portes, bien sûr, bien sûr.
00:02:41 Bon, Véronique Genest, on est ravi.
00:02:42 En tout cas, soyez la bienvenue dans cette émission, dans Bistrot Liberté.
00:02:46 Alors, comme vous le savez sans doute,
00:02:48 nous allons être entourés de sociétaires.
00:02:50 C'est la tradition de cette émission.
00:02:51 Alors, les têtes viennent et reviennent.
00:02:53 On est ravi d'accueillir Stella Kamga qui revient nous voir.
00:02:57 Bonsoir, Stella.
00:02:57 Bonsoir, Eric. Bonsoir.
00:02:59 Stella qui a signé un très bel ouvrage que je vous recommande,
00:03:03 qui s'intitule "La France n'est plus la France" aux éditions du Verbeux.
00:03:07 À vos côtés, Stella, eh bien, on est ravi de le retrouver.
00:03:10 Il s'était fait un peu plus rare dans notre émission.
00:03:12 Donc vraiment, soyez la bienvenue.
00:03:14 C'est Pierre Gentillet, la vocale sous incorrectible du Pâques.
00:03:17 Et puis à mes côtés...
00:03:19 Ils ont mis les beaux à droite.
00:03:21 C'est vrai, ils ont mis les beaux à droite.
00:03:23 Ils sont magnifiques.
00:03:24 Et les moches sont toujours à gauche.
00:03:25 Les beaux et grosses, alors que nous, on est les...
00:03:27 Bon, eh bien, vous les avez reconnus.
00:03:29 C'est un peu notre équipe de Muppet Show à nous.
00:03:32 Je veux bien sûr parler tout d'abord de Mike Borowski
00:03:34 pour Géopolitique Profonde.
00:03:36 Tu sais que tu es de plus en plus populaire
00:03:42 et tu as un fan club incroyable.
00:03:43 On reçoit des mails, mais c'est pas tout.
00:03:45 On reçoit des mails, mais c'est incroyable
00:03:47 pour venir participer à cette émission pour toi.
00:03:49 Pour moi seulement, c'est vraiment gentil.
00:03:51 Je voulais saluer l'Institut Iliade
00:03:53 qui a fait un samedi, qui avait fait un gros gros colloque.
00:03:56 Qui était très sympa.
00:03:57 On était 3500 à peu près à la maison de la chimie.
00:04:00 D'ailleurs, il y avait Pierre.
00:04:01 Et voilà, je voulais les saluer, les féliciter pour ce colloque.
00:04:04 C'est quoi l'Institut Iliade de Jérôme Pellenau ?
00:04:07 L'Institut Iliade ? Non, non, non.
00:04:09 Non, mais attendez !
00:04:10 Il y a des gens qui nous regardent qui connaissent...
00:04:12 Véronique, vous savez ce qu'est l'Institut Iliade ?
00:04:14 L'Institut quoi ? Voilà, merci.
00:04:17 Bon, rapidement, allez.
00:04:18 C'est un think tank de droite, on va dire.
00:04:19 D'accord, OK.
00:04:20 Ben voilà, c'est précis.
00:04:22 Et puis, bien sûr, le petit dernier.
00:04:23 Il n'était pas là la semaine dernière.
00:04:24 Enfin, il y avait 15 jours plus tôt.
00:04:26 C'est Greg Tabibian pour Je suis pas content TV.
00:04:28 On peut l'applaudir bien sûr.
00:04:30 Voilà, alors on va commencer.
00:04:35 C'est la tradition là aussi.
00:04:37 Je sais que ça va être difficile, mais pendant...
00:04:38 D'abord, petite parenthèse.
00:04:40 Vous avez vu que là, nos ami, il est fact checker.
00:04:42 Ah, il va s'en prendre plein la figure.
00:04:45 Alors, au-delà de ça, non, mais là, on en parle de manière légère,
00:04:47 mais c'est quand même assez sérieux.
00:04:48 Vous êtes au courant de cette polémique là qui...
00:04:51 Sur où est le fond Marianne ?
00:04:52 Ce qu'on appelle le fond Marianne.
00:04:53 Oui, j'ai lu vaguement.
00:04:55 Et je dois dire que j'ai apparemment...
00:04:57 On rappelle, c'était suite, évidemment, à ce terrible attentat
00:05:01 et donc de la mort de Samuel Patik.
00:05:03 Un fond intitulé fond Marianne avait été donc mis en place.
00:05:07 Par Chiappa.
00:05:08 Voilà, et on a appris donc que ce fond avait participé à financer beaucoup de...
00:05:15 Comment pourrait-je dire ?
00:05:16 Particuliers, très particuliers.
00:05:17 D'associations, voilà.
00:05:18 Et pas forcément à bonne destination, c'est ça ?
00:05:21 En tout cas, il y a des choses qui méritent d'être...
00:05:25 Beaucoup d'amis du gouvernement.
00:05:26 Il y a une enquête qui est ouverte, non ?
00:05:28 En tout cas, les parents, la famille en tout cas de Samuel Patik,
00:05:31 demandent, si je ne me trompe pas, ce qu'une enquête soit.
00:05:33 Par contre, ce que j'aimerais savoir, c'est parce que vu que M. Reichstadt,
00:05:35 ce matin, a dit que les accusations émanaient exclusivement
00:05:38 des milieux complotistes d'extrême droite,
00:05:40 je voudrais demander à M. Reichstadt si la famille de Samuel Patik, du coup,
00:05:43 est complotiste d'extrême droite.
00:05:44 Probablement, oui.
00:05:45 Je voudrais savoir s'il a l'indécence d'aller jusque-là.
00:05:48 Il a même dit que les gens...
00:05:50 Il a même ajouté que les gens qu'il accusait étaient des imbéciles.
00:05:53 C'est-à-dire qu'il accuse...
00:05:55 Enfin, il dit des gens que c'est des imbéciles.
00:05:56 Le public est imbécile.
00:05:57 On rappelle juste Rudi Reichstadt qui est donc le fondateur de...
00:06:01 Conspiracy Watch, qui est aussi sur Spicy.
00:06:03 Ah bon ?
00:06:04 Oui, avec Thomas Huchon, les deux.
00:06:06 Il n'a pas pris...
00:06:08 Alors, lui n'a rien pris.
00:06:09 Il faut distinguer la personne morale de la personne physique.
00:06:11 Mais en tout cas, il est à Spicy, il est à Conspiracy Watch.
00:06:15 Il est Conspiracy Watch, d'ailleurs, même plutôt pour être exact...
00:06:19 Et Thomas Huchon, il faut le rajouter,
00:06:21 est le fils de Jean-Paul Huchon, l'ancien président de la région,
00:06:24 l'ancien PS, quoi.
00:06:25 Donc, on voit où va l'argent des amis...
00:06:28 Mais ça, on s'en fout à la limite.
00:06:29 Bah si, non, on s'en fout.
00:06:30 Demande 60 000 euros, toi, du coup.
00:06:32 Tiens, comme ça, est-ce que tu les auras, les 60 000 euros ?
00:06:35 J'ai eu 120 000 en 24 heures.
00:06:36 Non, mais je les ai pas demandés au gouvernement !
00:06:38 Bon, voilà, je les ai pas demandés au gouvernement,
00:06:40 je les ai demandés aux gens de l'émission.
00:06:41 On va sans doute en reparler.
00:06:43 Ce sera l'objet du second débat de cette émission
00:06:46 consacré à la liberté d'expression.
00:06:47 Alors, tout d'abord, celle de la tradition.
00:06:48 On va un petit peu parler de vous, si vous le voulez bien,
00:06:50 Véronique Jeunesse.
00:06:51 Allons-y.
00:06:51 C'est, je le disais encore une fois, la tradition de cette émission.
00:06:54 Alors, on va revenir sur votre parcours.
00:06:56 Vous êtes, je le disais, et puis on l'a rappelé en introduction,
00:06:58 une des actrices françaises les plus populaires, les plus connues.
00:07:03 Tout d'abord, question toute simple.
00:07:05 Comment vous en étiez arrivée à ce métier ?
00:07:08 Ah bah moi, depuis toujours, j'ai envie de faire ce métier,
00:07:10 depuis que je suis petite.
00:07:11 Je veux dire, mon père m'appelait Sarah Bernard,
00:07:13 je lui récitais des poésies, j'ai toujours voulu faire ça.
00:07:16 Donc, tout naturellement, quand j'ai eu 18 ans,
00:07:18 ben je me suis lancée.
00:07:20 Voilà, c'est un petit peu la loterie après, hein.
00:07:22 Je veux dire, on n'est pas sûre d'y arriver.
00:07:24 C'est compliqué, mais voilà.
00:07:25 Ça n'avait pas de rapport avec le côté grande gueule, quoi.
00:07:27 Oh, j'ai toujours été grande gueule.
00:07:29 Au départ, TF1 voulait pas de moi parce que j'étais trop grande gueule.
00:07:31 Et puis finalement, comme j'ai été plébiscité par le public,
00:07:35 ils ont bien voulu de moi pour Julie Lescaut.
00:07:37 Mais au départ, c'était pas gagné, oui.
00:07:39 Quel regard vous portez sur cette carrière incroyable,
00:07:42 et notamment Julie Lescaut, cette longévité,
00:07:45 avec le recul que vous avez désormais ?
00:07:46 Un regard fait de...
00:07:48 J'ai jamais de regrets, moi.
00:07:49 Donc, je regarde toujours en avant, mais un regard,
00:07:52 ou des fois quand même, parce que ce qui est bien aussi,
00:07:54 c'est d'avoir des doutes.
00:07:55 Ce qui est bien, c'est de se remettre en question.
00:07:57 Ce qui est bien, pour avancer toujours.
00:07:59 Et de se dire que peut-être,
00:08:01 il y a des choses que j'aurais pu faire autrement.
00:08:04 Voilà, mais en fait, en général,
00:08:07 plutôt beaucoup de plaisir, beaucoup de bonheur.
00:08:09 Et j'ai jamais fait vraiment de plan de carrière.
00:08:13 C'est peut-être une erreur, j'en sais rien.
00:08:15 Mais je me suis laissée un petit peu porter, là où le vent me portait.
00:08:18 Ah, et c'est clair, vous avez jamais non plus mâché vos mots.
00:08:20 Parce qu'encore récemment, je crois que la direction de TF1,
00:08:22 il y avait eu un imbroglio, vous avez rappelé, enfin, il y a eu un petit...
00:08:25 Oh, j'ai eu des noés là, TF1,
00:08:28 je crois que c'est une grande histoire de désamour maintenant,
00:08:30 alors que ça a été une grande histoire d'amour.
00:08:32 Mais bon, je pense que c'est plus dû aux personnes
00:08:33 qui sont maintenant à la tête de TF1,
00:08:37 plutôt que...
00:08:39 Et à la politique de TF1, qui d'ailleurs ne réussit pas beaucoup à TF1.
00:08:42 - Vous sentez quoi, qu'il y a un refus de...
00:08:45 - Non, il y a vraiment...
00:08:46 Ils traitent les gens trop mal.
00:08:48 Et moi, je ne suis pas de cette génération
00:08:50 où on traite les gens comme ça,
00:08:52 comme des objets, comme des...
00:08:54 C'est-à-dire qu'ils vous mettent en permanence.
00:08:56 Moi, les deux dernières fois que j'ai eu affaire à eux,
00:08:58 c'était pour un film, mais pour...
00:09:00 Mais à la direction, à la direction,
00:09:03 aux décideurs, je dirais, de TF1.
00:09:05 Alors, il y en a plusieurs, avant c'était Pélisson,
00:09:07 et là, c'est le monsieur de Canal+ qui a remplacé...
00:09:09 - Ronald Belmer, c'est ça ? - Voilà.
00:09:10 Donc, je ne l'ai pas connu, lui, mais bon...
00:09:13 Et puis, April Kyan, qui est venu, qui a pris la place.
00:09:15 Les gens changent, les gens évoluent, les gens changent.
00:09:18 Voilà, la politique change.
00:09:19 Et puis, ils sont plus maintenant dans une sorte de truc choral,
00:09:23 où je pense que quand on a trop de pouvoir, on leur fait peur,
00:09:27 et puis qu'ils essayent un petit peu de cacher tout ça.
00:09:30 Et surtout, il n'y a plus aucune...
00:09:32 À une époque, les gens qui avaient un passé de comédien derrière eux,
00:09:35 qui avaient des choses qui...
00:09:37 - Surtout, vous avez participé au succès de Pélisson.
00:09:40 - Aujourd'hui, les gens qui ont fait des choses,
00:09:41 ils sont plutôt considérés comme...
00:09:43 Il faut les dégager parce qu'ils demandent trop d'argent,
00:09:45 ils font... Voilà.
00:09:46 Et puis, à un moment, ils reviennent à la charge,
00:09:50 ils vous proposent des choses, et puis vous dites non.
00:09:53 Mais ils insistent.
00:09:54 Puis une fois que vous avez dit, bon alors peut-être pour voir,
00:09:57 ils vous mènent dans la position du demandeur,
00:09:59 et vous vous retrouvez tout à coup, au bout d'un moment,
00:10:01 15, vous vous en faites poiretter pendant 3 mois,
00:10:04 avec un truc où vous dites, bon, maintenant, c'est bon,
00:10:06 j'attends plus, je le fais pas.
00:10:08 Eh bien, ça tombe bien parce que finalement, en fait,
00:10:11 vous alliez pas le faire.
00:10:12 [Rire]
00:10:13 On dit, mais c'est gentil, vous avez arrêté votre vie.
00:10:16 Donc, je trouve que c'est pas clean, quoi.
00:10:18 Je trouve que les gens...
00:10:19 Moi, j'aime quand les choses sont claires,
00:10:21 quand les choses sont simples, et voilà.
00:10:23 Donc, j'ai plus donc de passion avec eux.
00:10:25 - Mais vous avez un peu de rancœur, par rapport à cette chaîne,
00:10:27 - Non, pas de rancœur !
00:10:28 - au succès de laquelle vous avez participé, quand même,
00:10:30 de manière incroyable, parce que je me rappelle les audiences...
00:10:32 - Pas de rancœur, si tu es content quand tu te casses la gueule !
00:10:33 Non, je rigole.
00:10:34 [Rire]
00:10:36 - A peine. - Mais même pas !
00:10:37 Mais même pas !
00:10:38 Je déteste quand les choses marchent pas.
00:10:39 Non, non, franchement, non, il n'y a pas de rancœur.
00:10:42 Je me dis que les choses évolueront,
00:10:43 parce que les choses passent, les gens passent.
00:10:46 En ce moment, ça se passe pas très très bien pour TF1,
00:10:48 au niveau des audiences.
00:10:50 Mais bon, demain, il y a des émissions que je regarde,
00:10:52 je regarde "The Void", je regarde "Colanta",
00:10:54 ça me fait beaucoup rigoler, j'adore.
00:10:56 - Enfin, ils se combattent par le téléfilm de France 3.
00:10:58 - Oui, mais voilà, ils sont pas en très bonne forme.
00:11:02 Et bien, je me dis qu'un jour, les gens qui sont à la tête,
00:11:04 ils vont se faire lourder, ou ils vont se faire...
00:11:06 Il va y avoir les suivants,
00:11:07 et puis que moi, j'aurai passé un certain âge,
00:11:09 et qu'on aura vraiment besoin de moi,
00:11:10 parce qu'il n'y aura plus de vieille intégrale.
00:11:12 Donc voilà, je me dis, ça reviendra, quoi !
00:11:14 Donc ça change, ça évolue, on laisse passer le temps.
00:11:17 Tout ça n'est pas très grave,
00:11:19 parce que j'ai tellement de choses à faire dans la vie
00:11:21 que franchement, tout ça va très bien.
00:11:22 - Si vous vous rappellez demain, vous y retournez, quand même ?
00:11:24 - Si la proposition est extraordinaire,
00:11:27 mais bien évidemment que je retourne, moi !
00:11:29 Mais là-dessus, j'ai pas de problème.
00:11:31 Vous savez, les vieux couples, ils se disputent,
00:11:33 ils se fâchent, c'est vieux,
00:11:35 et puis un jour, il faudra que le bouquet soit très beau, quand même.
00:11:38 - Et demandez si ça pouvait être un retour de Julie Lescaut.
00:11:41 - Oh non, Mamie Lescaut, non !
00:11:43 - S'y propose !
00:11:44 - Elle est à la retraite, Mamie !
00:11:46 Elle y a eu droit, quand même, elle a pu ses 44 annuités, quand même !
00:11:50 - Bon, on va en parler.
00:11:51 En tout cas, vous avez une actualité aussi,
00:11:52 puisque vous êtes la fondatrice d'un festival en Corse,
00:11:56 si je ne me trompe pas, à Calvi, qui s'appelle...
00:11:58 - Corse En Scène !
00:11:59 - C'est à lieu du 17 au 21 juillet.
00:12:02 - Cette année, oui.
00:12:03 - En quelques mots, ça consiste en quoi, ce festival ?
00:12:04 - C'est un spectacle de...
00:12:06 C'est un festival de spectacles vivants.
00:12:07 J'ai 11 spectacles, théâtre, stand-up, concert,
00:12:13 j'ai une soirée années 80 avec Andy G,
00:12:15 enfin, j'ai beaucoup de choses, j'ai 11 spectacles,
00:12:18 donc d'en-cil gratuits, et voilà, et ça va être la fête.
00:12:22 C'est l'occasion, puisque à Calvi, actuellement,
00:12:24 il n'y a pas, quoique c'est en train de changer,
00:12:26 il n'y a pas vraiment de salle de spectacle,
00:12:29 donc c'est l'occasion d'apporter aux locaux et aux touristes
00:12:32 qui sont là et qui arrivent,
00:12:34 eh bien, ces spectacles qui leur manquent tant.
00:12:38 - Est-ce que vous vivez régulièrement en Corse ?
00:12:40 - Oui, oui, je suis...
00:12:42 En fait, comme j'ai pas mal de choses à faire,
00:12:44 en ce moment, je prépare des lectures d'une pièce
00:12:47 que je voudrais monter avec Jean-Luc Moreau et Véronique Jeannot,
00:12:49 donc je viens pour faire des lectures,
00:12:52 et puis, en fait, je reste 10 jours à Paris,
00:12:56 et puis je repars 3 semaines en Corse,
00:12:57 et puis je fais mon festival, je fais tout.
00:12:59 - Vous vous sentez bien là-bas ?
00:13:01 - Je me sens bien, et puis j'ai des tonnes de copains.
00:13:05 En fait, j'ai une vie beaucoup plus sociale en Corse qu'à Paris.
00:13:09 - Pour revenir à ce milieu de l'audiovisuel, du cinéma, du théâtre,
00:13:12 vous l'avez vu évoluer au-delà des rapports avec TF1,
00:13:15 est-ce que vous avez vu ce milieu changer ?
00:13:18 - Oui, beaucoup changer, oui, oui,
00:13:20 mais les valeurs du milieu ont changé aussi,
00:13:24 mais plus que le milieu,
00:13:26 je crois que le milieu subit ce qu'on subit au quotidien.
00:13:29 La société a changé,
00:13:31 et le milieu n'échappe pas à ce changement dans la société,
00:13:34 c'est-à-dire que ce truc de fast-food,
00:13:38 de rap, de dire "tu as passé un certain âge, tu es obsolète,
00:13:42 t'es bon, on va te foutre à la poubelle,
00:13:44 parce qu'il ne va pas ranger les gens qui doivent se battre 4 ans de plus
00:13:46 ou 2 ans de plus dans le boulot".
00:13:49 Donc, la société a changé.
00:13:52 Avant, je vous dis, quand les gens prenaient de l'âge,
00:13:55 on les mettait en valeur,
00:13:57 et aujourd'hui on les traite de has-been direct,
00:13:59 on veut les détruire, la vieillesse ne paye plus,
00:14:04 mais ils ont tort, parce que la vieillesse paye,
00:14:06 au contraire, très très bien, différemment,
00:14:08 donc ils vont y revenir aussi.
00:14:10 Mais c'est cyclique, je pense,
00:14:12 je pense que la société, elle est un peu...
00:14:15 en ce moment, elle est un peu en perdition,
00:14:17 elle est un peu en déclin quand même,
00:14:18 je trouve qu'il y a un gros déclin.
00:14:20 Alors, je pense que le français,
00:14:22 et pas que les français,
00:14:24 le monde entier va foutre un grand coup de pied au fond de la piscine
00:14:27 pour remonter à respirer à la surface,
00:14:29 parce que franchement, c'est très compliqué.
00:14:31 Moi finalement, aujourd'hui, je suis très heureuse
00:14:34 d'avoir plus de vie derrière moi que devant,
00:14:40 parce que je n'en veux pas,
00:14:42 les vieux disaient ça aussi,
00:14:44 mais je n'en veux pas les tout jeunes,
00:14:45 parce qu'ils ont moins d'espoir, à mon sens, souvent.
00:14:49 - Je pensais à quelque chose en particulier,
00:14:51 c'était évidemment la drogue,
00:14:53 enfin la rumeur de drogue dans ce milieu,
00:14:55 on l'a encore vu, Voyakich fait référence sans doute.
00:14:58 - Bien sûr.
00:14:59 - Vous avez été témoin de près de ce fait ou de la drogue ?
00:15:02 - Bien évidemment, on a tous été témoin de tout.
00:15:06 - Vous en pensez quoi de toute cette affaire,
00:15:07 notamment évidemment de ce qui est arrivé,
00:15:09 ce terrible accident dans lequel Pierre Palman a été impliqué ?
00:15:12 - Je crois que c'est encore une autre histoire,
00:15:15 parce que je crois que Pierre est un garçon
00:15:16 qui a des gros problèmes de vie personnel.
00:15:19 Donc, je veux dire, moi...
00:15:21 - Vous le connaissez bien, Pierre Palman ?
00:15:23 - Non, je ne le connais pas très bien, Pierre.
00:15:26 Je l'ai eu au téléphone justement la première année,
00:15:28 je voulais qu'il fasse une soirée,
00:15:31 genre "Palmashow" pour mon festival, en clôture,
00:15:34 et il a été très honnête,
00:15:36 parce qu'on m'avait prévenu, il m'avait dit "fais gaffe",
00:15:37 parce qu'il n'est pas très fiable en ce moment,
00:15:41 parce qu'il ne va pas bien,
00:15:43 et donc il avait été très honnête,
00:15:46 il m'avait rappelé, il m'a dit "non Véronique,
00:15:47 je ne te le ferai pas parce que je ne suis pas sûre d'aller au bout".
00:15:50 Donc j'ai trouvé ça extrêmement honnête.
00:15:52 Maintenant, il lui est arrivé ce qui lui est arrivé,
00:15:54 c'est dramatique, c'est "mais moi je ne peux pas juger,
00:15:56 je veux dire la justice, juger les gens, le juge,
00:16:00 et le massacre s'ils ont envie,
00:16:03 moi j'ai du mal à massacrer et à tirer sur les ambulances".
00:16:07 - Alors en tout cas vous êtes une femme engagée,
00:16:09 ça personne ne le contestera,
00:16:10 l'une de vos prises de position importante,
00:16:12 on l'a rappelé en introduction,
00:16:13 concernait évidemment cette séquence de la Covid-19.
00:16:18 Quel bilan vous faites de cette période,
00:16:19 plus de 3 ans après ses débuts ?
00:16:22 Est-ce que ça a été un tournant vraiment ?
00:16:24 - Oui, je crois qu'il y a eu un gros tournant,
00:16:25 il y a eu un gros tournant pour plein de raisons,
00:16:28 mais je pense réellement que c'est un gros foutage de gueule qu'on a eu là.
00:16:34 Je ne sais pas si c'est un test...
00:16:35 [Applaudissements]
00:16:39 Je ne sais pas si on a voulu nous tester, tester notre résistance,
00:16:43 tester notre résilience, tester notre façon de se laisser ferme,
00:16:49 si on faisait partie du troupeau,
00:16:53 et si on allait accepter de se...
00:16:56 Mais le résultat c'est qu'aujourd'hui,
00:17:00 on constate en fait à plein de niveaux,
00:17:02 et de plus en plus de gens,
00:17:03 parce que je pense que maintenant il y a beaucoup plus de gens,
00:17:06 et même mes amis, à moi, des gens qui,
00:17:10 quand je tenais à certains discours,
00:17:12 ils disaient "arrête, mais arrête", etc.
00:17:14 Et aujourd'hui, ils tiennent le même.
00:17:17 Parce que moi mon discours n'a pas été de dire "il n'y a pas de Covid",
00:17:20 moi au départ j'étais la première à dire,
00:17:22 parce qu'on ne savait pas, donc j'étais la première à dire
00:17:24 "ok, confinons-nous, puisqu'il le faut, si c'est vraiment très grave,
00:17:28 faisons-le pour aider les soignants",
00:17:29 j'étais la première à applaudir les soignants sur le balcon.
00:17:32 Et puis, très vite on a quand même su des choses dessus,
00:17:35 avant que ce vaccin arrive,
00:17:36 et on a compris que c'était finalement peut-être...
00:17:40 Je ne sais pas si la gravité a été exagérée exprès,
00:17:46 si la façon de faire les comptes, etc.
00:17:48 Donc ça a été un truc un peu spécial.
00:17:50 Mais moi j'ai été comme tout le monde, j'ai attendu,
00:17:52 puis tout à coup on a compris très très vite,
00:17:54 ou alors c'est moi qui disais plus que les autres,
00:17:56 que quand tout à coup sont arrivés les vaccins,
00:17:59 et qu'on nous a dit que c'était parfait, etc.
00:18:02 Et puis le pass sanitaire, et très vite on a compris que malgré tous les gens...
00:18:07 C'est surtout ça, parce qu'à la limite,
00:18:09 bon, on était un peu dans le flou tous,
00:18:11 et même si on se disait qu'après tout on avait le droit de ne pas se vacciner,
00:18:15 parce qu'on ne voulait pas, moi c'est la seule chose que je défendais,
00:18:17 le droit au choix.
00:18:19 Le droit au choix, c'est un droit le choix,
00:18:21 surtout quand ce sont des choses qui sont très nouvelles et qu'on ne connaît pas,
00:18:24 on a beau dire c'est formidable,
00:18:26 nous on a tous vécu des erreurs médicales,
00:18:28 on a tous vécu des erreurs de médicaments qui ont été graves après,
00:18:33 et donc on a tous le droit de dire "non, moi je tente pas le diable,
00:18:35 j'ai pas envie, je préfère prendre le risque",
00:18:38 et puis finalement on le prend pas parce qu'on était confinés.
00:18:41 Et puis après, on s'est retrouvés avec ce pass qui devait arriver,
00:18:47 et tout à coup, à un moment où on savait pertinemment
00:18:51 que le vaccin n'empêchait pas la transmission,
00:18:55 et donc c'était d'une inutilité flagrante,
00:18:58 et je ne comprends même pas les gens
00:19:01 qui acceptaient ou qui disaient que c'était bon pour sortir,
00:19:06 alors c'était simplement...
00:19:07 et qui fustigeaient tous les gens qui n'étaient pas vaccinés,
00:19:09 alors qu'on savait pertinemment que ça n'empêchait en rien la transmission,
00:19:12 alors après ils vous donnaient le pourcentage,
00:19:13 et vous vous dites "si si, ça diminue de 6 fois, puis de 8 fois,
00:19:16 puis de 10 fois, puis de 2 fois, et puis de peut-être pas finalement,
00:19:19 ça empêche les formes graves".
00:19:20 Ah ouais, mais alors peut-être pas finalement les formes graves non plus,
00:19:23 peut-être, peut-être pas, on sait pas.
00:19:25 - L'attitude d'Emmanuel Macron pendant cette période,
00:19:27 vous en avez pensé quoi ?
00:19:28 Et d'ailleurs encore maintenant, pendant ce qui se passe là...
00:19:30 - Mais Macron, il a refilé les rênes à Mike Pencey depuis le début
00:19:34 sur des milliards de trucs, je veux dire,
00:19:36 et aujourd'hui on se demande même
00:19:38 s'il aurait pas refilé sa campagne à Mike Pencey
00:19:40 et que ça serait pas des trucs pour lui filer après...
00:19:44 Alors tout ça c'est des hypothèses, on attaque...
00:19:49 Des enquêtes sont ouvertes au...
00:19:52 au Parquet National Financier, PNF.
00:19:56 - Vous pensez que c'est le pire président de la Ve République qu'on ait...
00:19:59 - Non, non, je pense pas que c'est le pire.
00:20:01 Je pense pas que c'est...
00:20:02 - C'est qui le pire ? - Non, je pense pas que c'est le pire.
00:20:03 - C'est qui le pire ? - C'est Hollande.
00:20:04 - Non, je pense pas que c'est le pire,
00:20:06 je pense que malheureusement depuis quelques années,
00:20:08 ils sont tous pareils.
00:20:10 - Euh !
00:20:11 - C'est-à-dire qu'en fait, moi j'ai été très déçue par Sarko, je vous l'avoue.
00:20:15 - Oui, bah il y a déçu et pas con.
00:20:16 - Vous étiez un soutien d'Éric Zemmour, si ça vous...
00:20:18 - Non, j'ai pas été soutien, alors ça c'est extraordinaire,
00:20:20 j'ai une fois assisté à un de ses Space
00:20:23 en lui disant que son discours m'intéressait,
00:20:24 donc on a dit que je soutenais Zemmour.
00:20:26 J'ai une fois fait un hashtag "Zemmour" sur un truc que je trouvais intéressant,
00:20:29 mais moi j'écoutais tout le monde,
00:20:31 j'ai même lu complètement la campagne de Mélenchon,
00:20:33 j'ai pas eu à aller lui poser des questions.
00:20:35 Moi j'écoute, j'aurais pu mettre Mélenchon sur un truc qui me plaît,
00:20:39 - Vous allez voir tout le monde.
00:20:40 - Je n'ai pas soutenu, si j'avais soutenu j'aurais fait comme pour Sarkozy,
00:20:43 j'aurais fait une vidéo,
00:20:46 ils m'ont même demandé à un moment, j'ai pas fait de vidéo.
00:20:48 - Mais Macron-Le Pen, vous avez voté pour qui, vous pouvez le dire ou pas ?
00:20:50 - Non, je le dirai pas.
00:20:52 - D'accord.
00:20:53 Vous avez pas voté Macron ?
00:20:54 - J'ai pas voté Macron, mais j'ai pas voté Le Pen.
00:20:56 J'ai pas voté.
00:20:58 Voilà.
00:20:58 - Ah bah vous l'avez dit du coup.
00:21:00 - Non, non, non, non, mais bon, je le dis oui, parce qu'effectivement...
00:21:03 - Y'a que deux choix, vous savez.
00:21:04 - Mais moi, ma famille, elle reste quand même ma famille républicaine.
00:21:09 Moi, Zemmour, son discours m'intéressait,
00:21:11 mais j'ai trouvé ça excessif après,
00:21:13 c'est-à-dire que ça tournait que autour d'un point qui moi,
00:21:18 après m'angoissait, me stressait.
00:21:20 Je trouvais que ça me manquait,
00:21:22 il allait trop souvent dans le même, c'était le même débat tout le temps,
00:21:25 et moi, je veux dire, il y a un moment, il fallait me parler d'autre chose.
00:21:29 - Vous avez mis au point, parce qu'en effet, beaucoup de gens pensaient que vous étiez...
00:21:32 - Oui, mais enfin, je l'ai dit 20 fois, mais ils continueraient à le penser,
00:21:34 parce que ça les amuse de le penser.
00:21:36 Mais les gens qui me connaissent savent très bien que voilà, quoi.
00:21:39 Et moi, je reviendrai à ma famille républicaine,
00:21:40 il y a un garçon qui m'intéresse énormément, David Linard.
00:21:44 - Le maire de Cannes.
00:21:45 - Voilà, le maire de Cannes.
00:21:46 Il y a des gens qui m'intéressent comme ça,
00:21:47 et j'espère qu'un jour, ils vont émerger.
00:21:49 Des gens qui n'ont pas la langue dans leur poche,
00:21:51 qui savent affirmer des choses, mais finalement...
00:21:54 - Il est dans un parti politique qui s'appelle Les Républicains,
00:21:57 que je crois, par la télémotion de censure.
00:22:00 Donc ils étaient... - Oui, alors voilà !
00:22:02 - C'est une position un peu contrôlée.
00:22:03 - Alors, Linard n'est pas au Républicain.
00:22:04 - Non, il n'est plus au Républicain.
00:22:05 - Il n'est pas au Républicain, il est totalement indépendant.
00:22:07 - Il est indépendant, je pense qu'il est plus...
00:22:08 Mais il était au Républicain !
00:22:10 - Il a une essence de la... - Il est fainéant, ça donne des leçons qu'il est fainéant.
00:22:12 - Mais bon, en tous les cas, on n'est jamais d'accord,
00:22:15 surtout avec les hommes politiques.
00:22:16 On peut discuter de tout, on n'est jamais d'accord partout.
00:22:19 Autrement, on ne répond personne, jamais.
00:22:21 On n'est pas d'accord partout.
00:22:23 Mais il y a des choses bien partout.
00:22:25 Donc, moi, je ne suis pas quelqu'un qui...
00:22:29 Mais c'est vrai que mon affinité est plus républicaine.
00:22:31 Voilà.
00:22:32 - Sans transition, Marlène Schiappa dans Playboy
00:22:34 et Emmanuel Macron dans Pif Magazine,
00:22:37 ça vous dit quoi de la politique aujourd'hui ?
00:22:39 - Ah bah moi, très honnêtement, j'adore.
00:22:40 - C'est vrai ? - Ah ouais.
00:22:42 Alors là, je suis particulière là-dessus.
00:22:43 Moi, que Schiappa fasse...
00:22:44 - Vous avez vu qu'ils ont été obligés de réimprimer Playboy,
00:22:47 rupture de stock.
00:22:48 - Eh bah alors moi, par exemple, que Schiappa fasse Playboy...
00:22:51 - Je crois que c'est Mike et Y que l'ont dévalisé.
00:22:53 - Franchement, le mec qui a acheté Playboy pour Schiappa,
00:22:55 il est quand même vicieux.
00:22:56 Ça, il faut le dire.
00:22:58 - Non mais la photo, je n'ai pas vu les autres,
00:23:00 mais la photo n'est pas terrible.
00:23:02 - Non, la photo, elle est gâchée.
00:23:03 - Alors très honnêtement, franchement, personnellement,
00:23:08 elle est ronde, Schiappa, elle n'est pas magnifiquement belle.
00:23:11 - Elle est surtout ministre, c'est la question.
00:23:12 - Elle est... Ouais.
00:23:13 - Elle est surtout ça, la question.
00:23:14 - Elle est surtout femme et moi, rien que pour ça,
00:23:18 ça ne me déplaît pas qu'elle ait eu le culot de faire ça.
00:23:20 Honnêtement.
00:23:20 - Mais vous croyez que c'était le moment de le faire
00:23:22 pendant le débat sur la réforme des retraites ?
00:23:24 - Honnêtement, je m'en fous un peu.
00:23:25 - Ah ouais ?
00:23:25 - Au fond, je m'en tape complètement qu'elle fasse ça,
00:23:28 qu'il aille sur Peave Gadget, sur Mickey...
00:23:31 - Il fallait faire Big Su Magazine, ça aurait été raccord.
00:23:33 - Qu'il aille sur TikTok, qu'il fasse des trucs à l'Élysée.
00:23:37 Franchement, ça ne contribue...
00:23:40 L'image n'est pas terrible, on est d'accord,
00:23:42 mais bon, il va parler aux enfants sur Peave Gadget,
00:23:46 ça me fait plutôt rigoler, moi.
00:23:47 - La question, c'était quoi le gadget, moi ?
00:23:49 - C'était plutôt rigoler !
00:23:51 Oui, c'était quoi le gadget ?
00:23:52 - Je sais pas, justement.
00:23:53 Je vais demander à Jean-Michel.
00:23:54 - Mais c'est de l'ordre des choses qui totalement, moi, m'indiffèrent, en fait.
00:23:58 Ça ne m'intéresse pas de polémiquer là-dessus, en fait.
00:24:02 Parce qu'il y a tellement d'autres choses plus importantes...
00:24:04 - Alors la réforme des retraites, par exemple, vous en pensez quoi ?
00:24:07 Parce que là, vous avez vu que le pays est encore en omission.
00:24:09 - Alors, moi, je suis mal placée pour en parler,
00:24:11 parce que moi, je fais partie d'un métier où on peut travailler jusqu'à sa mort.
00:24:14 Et on espère travailler jusqu'à sa mort.
00:24:17 Donc, alors, en tout cas, je fais, évidemment, une mauvaise retraite.
00:24:20 Moi, j'aime...
00:24:21 Alors, je sais qu'il y a beaucoup de critiques quand les étudiants s'emmêlent,
00:24:24 pas les jeunes.
00:24:25 Mais moi, je vais vous avouer quelque chose,
00:24:27 j'ai une retraite de merde parce que je m'en suis jamais occupée.
00:24:29 Et j'ai jamais été classifiée...
00:24:31 - Vous avez une retraite de merde ?
00:24:32 - 20 piges, mais Julie Lescaut, une retraite de merde ?
00:24:34 - Par rapport à ce que j'ai gagné dans ma vie ?
00:24:36 Ah, une grosse retraite de merde.
00:24:37 Mais bon...
00:24:38 [Rires]
00:24:39 Pourquoi ? Parce que je me suis jamais préoccupée
00:24:42 et que je ne suis même pas comme cadre.
00:24:43 J'ai même pas été inscrite comme cadre.
00:24:45 Mais comme jamais, je n'ai fait attention à rien.
00:24:47 Mon producteur, il a trois fois plus que moi la retraite.
00:24:52 Moi, je n'ai jamais eu de chômage, la retraite, c'est nip-que-couic.
00:24:57 Mais bon, peu importe, ce n'est pas nip-que-couic pour beaucoup de gens, d'ailleurs.
00:25:02 Mais par rapport à moi, ce que j'ai fait dans ma vie,
00:25:05 c'est vraiment rien du tout.
00:25:06 - Vous voulez dire proportionnellement à ce que vous avez gagné ?
00:25:08 Mais on ne va pas faire pleurer dans le chemin com,
00:25:09 vous avez quand même gagné beaucoup.
00:25:11 - Bah, énormément.
00:25:12 - Vous avez l'honnêteté de le dire.
00:25:13 - Bah, j'ai gagné des fortunes.
00:25:15 - Voilà. - Bien sûr.
00:25:16 - C'est pour ça que la retraite par répartition, c'est une arnaque.
00:25:19 Voilà, il faut le dire.
00:25:20 Et Gérard Junot aussi disait qu'il avait de toutes petites retraites.
00:25:23 Herbert Léonard aussi disait qu'il gagnait, je crois, 1200 euros de retraite.
00:25:26 - Donc, je pense que c'est de ma faute,
00:25:28 parce que j'aurais très bien pu, à un moment, m'en préoccuper
00:25:32 et upgrader, devenir...
00:25:35 - Non, mais c'est surtout l'État qui vous a piqué un maximum
00:25:37 et qui, après, vous donne un minimum.
00:25:39 Ça, il faut le dire.
00:25:40 - Mais alors, il paraît que c'est faux, l'État ne m'a pas piqué un maximum
00:25:43 parce que, justement, comme j'étais comme ça,
00:25:45 il y avait un moment où j'arrêtais de cotiser.
00:25:48 Donc, il ne m'a pas pris tant que ça.
00:25:50 Mais moi, je ne m'en suis absolument pas souciée.
00:25:53 Parce que quand on a 20 ans, logiquement, on ne se soucie pas du tout
00:25:56 de savoir ce qu'on va faire.
00:25:58 La retraite, moi, c'est un truc qui...
00:26:00 Je ne savais même pas ce que c'était, la retraite,
00:26:02 ça n'arriverait jamais.
00:26:05 Et puis, ça arrive un jour.
00:26:07 Alors donc, que les étudiants soient conscients de ça,
00:26:09 moi, ça me plaît bien.
00:26:10 Maintenant, je pense que la retraite, s'il fallait faire une réforme,
00:26:13 peut-être qu'il fallait en faire.
00:26:14 Je ne suis pas économiste, franchement.
00:26:16 Il y en a qui disent oui, il y en a qui disent non.
00:26:18 Je pense qu'elle est faite au pire moment qu'il ne fallait pas la faire.
00:26:20 - Et puis la méthode.
00:26:21 - La méthode, la méthode est la pire.
00:26:23 Les Français ne se sentent pas aimés, pas écoutés.
00:26:26 Et voilà.
00:26:28 Et tout ça arrive après 3 ans de catastrophes.
00:26:32 La guerre, alors les gens doivent se priver.
00:26:36 Et puis, à côté de ça, ils voient Macron filer des fortunes
00:26:39 aux gens à côté, ils se disent "Mais attends, et nous ?
00:26:41 Pourquoi on doit nous en chier tout le temps ?"
00:26:44 Et ce que je trouve tout à fait normal, quoi.
00:26:46 - Allez, dernier sujet, Véronique Genève, sur lequel j'aimerais vous entendre,
00:26:48 puisque c'est donc, je le disais à l'introduction de cette émission,
00:26:51 et c'est un sujet grave, c'est la fin de vie.
00:26:55 Quelle est votre position là-dessus ?
00:26:57 Qu'est-ce que vous pensez de ce sujet ?
00:26:59 Je crois que c'est un sujet qui...
00:27:01 - La fin de vie, oui.
00:27:03 Moi, j'ai des amis belges qui ont profité des lois belges
00:27:08 pour choisir le moment où ils allaient partir,
00:27:10 parce qu'ils étaient très malins, ou parce que...
00:27:13 Et donc...
00:27:13 - Vous avez vu, Charles Biettry, qui est l'ancien directeur des sports
00:27:16 de Canal et de France Télévisions, qui a atteint de la maladie de Charcot,
00:27:19 a dit qu'il avait tout préparé, donc...
00:27:21 - Et donc, moi j'ai une amie belge qui avait un très gros cancer,
00:27:25 qui s'est battue, battue longtemps, le cancer a récidivé,
00:27:28 et puis un été, j'avais été la voir à l'hôpital,
00:27:32 elle était en Corse d'ailleurs,
00:27:34 et là, il y avait son mari, ses enfants allaient arriver,
00:27:38 et en fait, elle nous a dit "au revoir",
00:27:41 elle avait prévu de rentrer en Belgique,
00:27:43 elle avait prévu le jour où elle allait arrêter,
00:27:46 parce que la souffrance était trop grande,
00:27:47 parce qu'elle savait qu'elle n'avait aucun espoir,
00:27:50 et qu'elle avait décidé elle,
00:27:52 et donc, en fait, finalement, ce truc de décider d'une date,
00:27:56 plutôt que la date décide pour vous,
00:27:58 sa préparation et la préparation de sa famille,
00:28:02 et ce qu'elle leur a légué, ce qu'elle leur a demandé, etc.,
00:28:06 finalement, j'ai trouvé ça très apaisant,
00:28:10 apaisant pour la famille.
00:28:13 - Il y a des combats aujourd'hui
00:28:14 pour lesquels vous serez capable de nouveau
00:28:16 vraiment de descendre dans la rue ?
00:28:19 - Oh...
00:28:21 Oui, bien sûr.
00:28:23 Tout ce qui touche à mes enfants,
00:28:25 bien sûr, je descendrai dans la rue.
00:28:27 La liberté, la liberté d'expression,
00:28:29 qui est un sujet dont vous avez parlé,
00:28:30 ça, je descends dans la rue, oui.
00:28:32 Euh...
00:28:35 Oui, bien sûr qu'il y a des choses qui mobilisent, oui.
00:28:38 Des injustices, l'injustice me mobilise énormément.
00:28:41 L'injustice sociale, l'injustice en général,
00:28:45 je ne m'y supporte pas. - Les soignants suspendus, par exemple,
00:28:46 vous avez été... - Les soignants suspendus...
00:28:49 L'injustice me fait voir en rouge.
00:28:52 - On a pas d'ailleurs de comédiens qui se sont engagés,
00:28:54 à part Annie Dupéré,
00:28:55 qu'on avait reçue pour ma part,
00:28:57 qui s'est donc engagée, qui disait que...
00:29:00 Elle pouvait le faire aussi,
00:29:01 parce qu'elle était à une période de sa carrière, comme vous,
00:29:03 mais quand on est jeune comédien ou comédienne,
00:29:05 c'est dur de s'engager et d'aller à l'encontre
00:29:08 de ce que dit François Cluzet, Jean-Paul Rouve et d'autres.
00:29:11 - Oui, mais je crois que de plus en plus...
00:29:13 - C'est François Cluzet qui est au début de sa carrière, lui ?
00:29:16 - Non, mais je parle justement quand tu débutes et que t'as ces...
00:29:19 - Mais j'arrive même pas à les aimer. - Quand t'as dit "Dibournon" quand même.
00:29:21 - Moi, je leur en veux pas, je leur en veux pas.
00:29:24 Peut-être qu'ils croient à ce qu'ils disent aussi.
00:29:26 Je leur en veux même pas.
00:29:27 Je pense que le vrai problème de notre société,
00:29:30 c'est le sujet surtout sur la violence, l'insulte, la violence
00:29:35 et le fait qu'on n'arrive plus à débattre.
00:29:38 Parce que moi, je suis prête à débattre de tout.
00:29:40 Je ne dis jamais que j'ai raison sur tout,
00:29:43 je dis simplement que je me pose des questions.
00:29:45 Et aujourd'hui, se poser des questions,
00:29:48 aujourd'hui, ne pas admettre la doxa ou la vox populi ou j'en sais rien,
00:29:54 ne pas admettre ce qu'un courant, comme ça,
00:29:57 médiatique ou gouvernemental vous impose,
00:30:00 c'est "on est traité direct de fachos, de complotistes, de racistes".
00:30:04 Moi, je me suis rendue à une émission d'Anouna,
00:30:06 il voulait que je vienne faire la chroniqueuse.
00:30:09 "Mais attends, t'es gentille mon chéri, mais..."
00:30:10 J'arrive et ils me font un truc.
00:30:12 D'abord, ils me font "va à l'émission de Mathieu",
00:30:14 parce que Mathieu, il est gentil, tu parles.
00:30:17 - Mathieu Delormeau. - Mathieu Delormeau.
00:30:18 Je vais à l'émission de Mathieu et il prépare un document sur moi.
00:30:22 Et j'étais donc raciste, homophobe, islamophobe,
00:30:26 mais dans les pires...
00:30:29 fachos, extrême droite, non mais attendez les enfants...
00:30:32 - Propoutine, non, non pas en plus, qui s'en occupe.
00:30:34 - Propoutine certainement.
00:30:36 J'étais tout ça.
00:30:39 Et je me suis fâchée.
00:30:40 Comment on peut faire autrement que se fâcher ?
00:30:42 On vous assassine des noms d'oiseaux pour empêcher le débat.
00:30:45 Et aujourd'hui, le débat est tellement interdit
00:30:48 que ça finit par virer la violence.
00:30:50 Moi, ils ont de la chance, je suis quelqu'un qui relativise énormément.
00:30:54 C'est-à-dire qu'il y a la vie et puis il y a les réseaux sociaux.
00:30:57 Et je sais à quel point il faut laisser couler...
00:31:00 - Vous êtes très active sur les réseaux sociaux aussi.
00:31:02 - Oui, en ce moment, un petit peu moins parce que j'ai mon festival,
00:31:07 parce que j'en ai un peu ras-le-bol aussi de leur tronche des fois.
00:31:12 Donc je laisse un peu passer du temps.
00:31:14 Mais oui, j'y vais, j'y vais, je retweet, etc.
00:31:18 - En tout cas, ça tombe bien, vous venez d'évoquer le terme "violence".
00:31:22 Ça va être le sujet de notre premier débat d'Amblisto Liberté,
00:31:25 les sociétés à vos pouvoirs participées.
00:31:26 - Voilà, on en vient à notre premier sujet de débat
00:31:49 qui porte ce soir, une fois n'est pas coutume, sur la violence
00:31:52 qui gangrène de plus en plus notre société française.
00:31:56 Cette violence, on l'a...
00:31:56 Un peu d'eau, je crois, pétillante pour Madame Genest.
00:32:00 La violence, est-elle le nouveau paradigme de la société française ?
00:32:05 En tout cas, on constate tous les jours que cette violence, elle, augmente.
00:32:08 On le voit aussi bien dans l'actualité que dans les études.
00:32:11 Tout d'abord, une question que je vous pose à vous en priorité, Véronique Genest,
00:32:13 mais aussi à tous les autres sociétaires.
00:32:15 Comment vous expliquez qu'il existe encore des personnes
00:32:18 qui nient cette montée de la violence,
00:32:20 en expliquant que c'est avant tout un phénomène médiatique ?
00:32:23 - Ça existe ? - Ah oui, il y en a.
00:32:25 - Que c'est un phénomène ?
00:32:27 Enfin, elle est quand même...
00:32:28 Elle est présente, qu'elle soit physique ou verbale.
00:32:32 La violence est ultra présente aujourd'hui par rapport à moi,
00:32:36 à tout ce que j'ai vécu, ou en fait, parce que les gens n'arrivent plus à se parler.
00:32:39 Est-ce que c'est dû à une remontée du communautarisme ?
00:32:42 Parce que le communautarisme est extrêmement puissant
00:32:45 et les gens se séparent.
00:32:48 Ils parlent tout le temps du "vivre ensemble",
00:32:50 mais j'ai l'impression qu'ils vivent de plus en plus en groupe,
00:32:52 en petits groupes, en petits groupes qui se font la guerre,
00:32:55 genre les clans, les machins, et Bidule fait la guerre à machin, machin fait la guerre.
00:33:00 C'est sans arrêt de la guéguerre, et même la politique et tout.
00:33:04 Ils finissent par s'insulter, par se dire...
00:33:06 se faire des bras d'honneur.
00:33:08 Enfin, je veux dire...
00:33:09 - Est-ce que le cinéma n'a pas une responsabilité, la télévision,
00:33:13 dans cette montée de la violence ?
00:33:14 - Ah mais moi, par exemple, quand j'ai vu sortir...
00:33:16 Alors, je veux te dire, il y a la haine, par exemple.
00:33:19 Quand j'ai vu sortir la haine, j'étais moins catastrophée de ce film.
00:33:23 - Finalement, ouais.
00:33:24 - Parce que finalement, c'était une apologie de la violence, presque.
00:33:27 Et puis après, par exemple...
00:33:29 Et puis, il n'y a pas que ça.
00:33:30 Il y a aussi la vulgarisation d'une violence insidieuse.
00:33:34 Comme par exemple, ça va paraître con,
00:33:36 parce que c'était un film de comédie que j'ai beaucoup aimé,
00:33:39 qui a fait Jean-Georges Dujardin, qui s'appelait "Brise de Nice".
00:33:41 Et en fait, le principe, si vous regardez le principe de "Brise de Nice",
00:33:45 c'est de casser l'autre.
00:33:46 Casser !
00:33:47 Et mon fils, qui avait 10 ans à l'époque, je sais pas quoi,
00:33:52 il était là, et en fait, à l'école, c'était que ça.
00:33:54 C'était "ouais, espèce de gros machin, chose bidule, casser !"
00:33:58 Et tout à coup, j'ai vu une sorte d'évolution que je trouvais moins épouvantable.
00:34:02 Mais c'était un film qui avait porté ça.
00:34:05 Il fallait casser celui qui était en face.
00:34:07 Et on est passé d'une époque où l'auto-dérision était presque le maître mot de l'humour,
00:34:13 et c'était vachement bien, ou la personnalisation, la personnification,
00:34:17 et en fait, on est arrivé dans une époque
00:34:20 où l'humour n'est que le cassage de l'autre, la méchanceté.
00:34:25 Et c'était l'amorce, pour moi, de cette plaie.
00:34:31 - C'était là, vous qui avez écrit un livre, dont je le rappelais,
00:34:33 qui s'appelle "La France n'est plus la France".
00:34:35 Vous avez été témoin de cette évolution depuis votre arrivée en France, puisque...
00:34:39 - Je le suis toujours.
00:34:41 Je ne peux pas dire un mot sur les réseaux sociaux sans recevoir des menaces de mort,
00:34:45 des menaces de viol, des menaces d'insultes...
00:34:47 En plus, quand j'ai fait une émission au Grande Gueule
00:34:53 où je parlais de l'envoi de l'argent en Afrique,
00:34:55 et que Booba relayait l'émission et il m'a envoyé tous ses followers,
00:34:59 donc j'ai reçu une autre vague encore, comme si je n'en recevais pas déjà assez.
00:35:04 Et c'est vrai qu'on vit dans une époque où,
00:35:07 personnellement, c'est vrai que je suis jeune,
00:35:09 mais j'ai l'impression que j'ai vécu à une autre époque,
00:35:11 c'est-à-dire que je ne me retrouve pas.
00:35:13 Je suis jeune, mais pourtant je suis déjà "boomer",
00:35:15 c'est-à-dire que je ne comprends pas un certain nombre de choses.
00:35:17 Moi, je n'ai jamais pris mon téléphone pour aller insulter ou menacer des gens
00:35:21 avec qui je n'étais pas d'accord,
00:35:22 pourtant des gens avec qui je ne suis pas d'accord, il y en a à la pelle.
00:35:25 Mais je n'ai jamais fait la démarche de prendre mon téléphone
00:35:27 et d'aller menacer quelqu'un, insulter quelqu'un, menacer sa famille,
00:35:31 menacer son intégrité physique.
00:35:33 Mais bizarrement, aujourd'hui, c'est normal.
00:35:35 On vit dans une société qui a presque normalisé ça,
00:35:38 parce qu'on le voit aussi, même dans les médias,
00:35:41 les émissions qui marchent le plus généralement,
00:35:43 qui ont le plus d'audience, c'est les émissions effectivement où il y a des clashs,
00:35:46 où on a insulté x ou y personne, où la personne a fondu un homme...
00:35:48 - Là, on se tourne vers pire gentil.
00:35:50 - Oui, comme si c'était normal de pleurer sur le plateau.
00:35:52 - Vous participez à des émissions comme ça où il y a quand même une...
00:35:54 Enfin, on pense évidemment à "Leur Dépro",
00:35:55 où il y a des altercations quand même entre chroniqueurs
00:35:58 qui sont parfois très violentes.
00:35:59 Et d'ailleurs, vous battez bien le fer,
00:36:02 puisque vous êtes un des plus réputés.
00:36:04 - On se respecte, hein.
00:36:05 Mais c'est pas très violent.
00:36:06 - Oui, mais cette violence, est-ce que par moment,
00:36:08 elle n'est pas justifiée aussi, verbalement parlant,
00:36:11 sur le plan des idées ?
00:36:12 Je parle de violence des idées, cette fois.
00:36:14 - Moi, je ne la trouve pas violente, les émissions de pro, honnêtement.
00:36:16 - Alors, je ne participe pas vraiment aux émissions de pro,
00:36:18 mais effectivement, sur CNews, j'en fais.
00:36:20 Mais je pense que ce que vous appelez violence,
00:36:24 en tout cas, si on parle de la télévision,
00:36:27 effectivement, peut-être que ça peut contribuer à une partie de la violence de la société.
00:36:30 Permettez-moi de replacer la question autrement.
00:36:33 Je pense que la violence, il y en a toujours eu,
00:36:35 il y en aura toujours, et je vais vous choquer,
00:36:37 ce n'est pas un problème.
00:36:39 Le problème, ce n'est pas la violence,
00:36:40 c'est l'endroit où elle s'exerce et la légitimité de sa violence.
00:36:44 Je m'explique.
00:36:45 La violence dans la rue me choque.
00:36:47 C'est une violence de nature politique.
00:36:49 La violence dans le Parlement ne me choque pas.
00:36:51 Je suis presque heureux, aujourd'hui,
00:36:53 qu'on ait enfin de la violence dans le Parlement,
00:36:55 qu'on ait des débats houleux,
00:36:56 qu'on ait des débats agités où on s'empoigne.
00:36:58 Enfin, quand le ministre de la Justice, il fait des bras d'honneur,
00:37:00 ce n'est pas exactement...
00:37:02 Non, mais là, ce n'est pas exactement de la violence.
00:37:04 Là, c'est de l'inélégance.
00:37:05 Oui, voilà.
00:37:06 Ce n'est pas de la violence.
00:37:07 Mais quand de la violence s'exprime à l'intérieur de l'hémicycle...
00:37:09 Par l'exemple que ça donne, excuse-moi, tu fais...
00:37:12 Par définition, ça veut dire qu'elle ne s'exprime pas...
00:37:15 Par définition, ça veut dire qu'elle ne s'exprime pas dans la rue.
00:37:18 Donc, c'est pour ça, encore une fois, de toute manière,
00:37:20 il y a de la violence dans la société.
00:37:22 La question, c'est de savoir comment est-ce qu'elle s'exprime.
00:37:24 Je le redis, la violence verbale dans un débat,
00:37:28 dès l'instant que ça ne vire pas dans la vulgarité et l'inélégance,
00:37:31 ce sont deux choses différentes.
00:37:33 Personnellement, ça ne me choque pas.
00:37:34 Ce qui me choque, bien évidemment...
00:37:35 - C'est pas subjectif, Pierre. - Mais non.
00:37:36 - C'est pas subtil, l'inélégance. - Mais non, pas du tout.
00:37:38 Mais non, mais quelqu'un, je suis désolé,
00:37:39 quelqu'un qui est un peu véhément dans ses propos,
00:37:41 des gens qui s'agrippent moralement dans des débats,
00:37:45 par exemple sur la retraite, on a vu des mots très durs,
00:37:47 "vous voulez mettre un impôt sur la mort".
00:37:48 On a vu un député de la NUPES qui a accusé le ministre Dussopt
00:37:53 de... je sais plus, d'assassin.
00:37:55 Voilà, moi, ça ne me choque pas.
00:37:57 Moi, ça ne me choque pas.
00:37:58 Ce qui me choque beaucoup plus,
00:38:00 c'est la violence qui va se créer dans la rue.
00:38:02 Ce qui me choque beaucoup plus,
00:38:03 ce sont les violences urbaines qui ont explosé.
00:38:06 Voilà, c'est les délits, c'est les crimes.
00:38:08 C'est ça ce qui me choque, c'est ça le caractère illégitime de cette violence illégale.
00:38:13 - Mais il faut lire les chroniques de l'époque de la Troisième République,
00:38:16 où les parlementaires s'insultaient et même,
00:38:19 par rapport à aujourd'hui, ils étaient hors la loi quand ils s'insultaient.
00:38:25 Rappelez-vous, quand Léon Blum a été élu,
00:38:29 il y avait des propos antisémites dans l'Assemblée nationale.
00:38:33 Mais pourquoi est-ce qu'il y a de la violence aussi ?
00:38:35 Moi, je me rappelle d'un fait, c'était les violences des banlieues.
00:38:38 Je pense que je vais rebondir sur ce qu'a dit Pierre.
00:38:41 En 2005, il y a eu les violences des banlieues.
00:38:44 Moi, j'ai fait des maraudes avec l'ancien député-maire du Rincy,
00:38:48 qui s'appelait Éric Raoult, qui est décédé,
00:38:51 et qui était aussi député de Clichy-sous-Bois.
00:38:53 Parce que les violences des banlieues ont commencé à Clichy-sous-Bois.
00:38:56 On a fait des maraudes.
00:38:58 On a fait énormément de maraudes,
00:38:59 sur toute la circonscription pendant trois semaines, un mois.
00:39:01 Et c'était des violences.
00:39:02 Il y avait 500 jeunes qui faisaient les cons, qui brûlaient et tout.
00:39:06 Et qu'est-ce qui s'est passé ?
00:39:07 Qu'a répondu l'État à la suite de ça ?
00:39:09 Eh bien, l'État a créé l'ANRU, et ils ont dit,
00:39:12 "Bon, on va mettre 50 milliards pour rénover toutes les cités."
00:39:15 Donc du coup, qu'est-ce qui se passe ?
00:39:17 Les gens ont compris que plus ils sont violents,
00:39:20 plus l'État les écoute et plus l'État paye.
00:39:24 Les gens ne sont pas plus cons.
00:39:26 C'est pareil pour les Gilets jaunes.
00:39:27 Les Gilets jaunes, ils ont pété un peu les Champs-Élysées.
00:39:30 Et bien, l'État a mis 20 milliards sur la table.
00:39:33 Voilà. Et les gens, ça, ils l'ont compris.
00:39:34 Ils ont compris que voter, ça ne servait plus à rien,
00:39:37 mais que péter des vitrines, ça servait à quelque chose.
00:39:40 - Oui, mais certains aujourd'hui ont perdu un œil,
00:39:41 ils ont perdu un bras.
00:39:43 Donc 20 milliards, ça ne remplace pas un œil, ça ne remplace pas un bras.
00:39:46 - C'est vrai, mais...
00:39:47 - Vous n'allez même qu'en toucher les 20 milliards.
00:39:49 - Mais quelle est l'option qui est laissée ?
00:39:52 Je veux bien que l'État soit le seul garant de la violence légitime
00:39:55 et soit le seul avant de parler...
00:39:57 - Est-ce qu'il n'y a pas des violences ?
00:39:58 - Mais non, mais moi, je veux bien, mais alors qu'on me propose un truc.
00:40:00 Parce qu'on prend les retraites, OK ?
00:40:02 - On prend ?
00:40:03 - On prend la réforme des retraites.
00:40:04 - D'accord.
00:40:05 - OK.
00:40:05 La volonté populaire a voulu s'exprimer par l'Assemblée nationale.
00:40:08 Macron a dit 49-3.
00:40:10 Ensuite, la légitimité...
00:40:12 Le peuple a voulu s'exprimer par...
00:40:15 - Le référendum.
00:40:16 - Le référendum.
00:40:17 Macron a dit "il n'y aura pas de référendum".
00:40:19 Ensuite, il a voulu faire une pétition.
00:40:21 - Le Conseil pétite.
00:40:21 - Oui, voilà.
00:40:22 Ensuite, ils ont voulu faire une pétition.
00:40:24 Hop, classé sans suite immédiatement.
00:40:27 Ensuite, ils ont voulu faire des manifs.
00:40:29 Les mecs ont interdit les manifs ou réprimés dans le sens.
00:40:31 "Ca c'est pas grave, on va faire des grèves."
00:40:33 Non, on réquisitionne les usines, vous êtes obligés de bosser.
00:40:36 Donc d'un moment, si vous avez une idée pour se faire entendre
00:40:39 qui passe ni par le Parlement, ni par les grèves,
00:40:41 ni par les manifs, ni par la pétition, ni par le référendum,
00:40:45 et qui soit pas la violence, j'aimerais que vous me la donniez
00:40:47 parce que j'ai l'impression que les gens l'ont pas.
00:40:48 - C'est pas compliqué, il fallait déjà que le peuple en question
00:40:51 ne vote pas Emmanuel Macron.
00:40:52 À un moment donné, vous pouvez pas voter quelqu'un
00:40:54 qui a dit qu'il va faire passer sa réforme des retraites
00:40:57 à la minute où il va être élu et vous vous attendez
00:40:58 à ce qu'il mette en place le programme de Marine Le Pen
00:41:01 ou le programme de Mélenchon.
00:41:02 Je suis désolée.
00:41:03 Si les gens, ils voulaient pas la réforme des retraites,
00:41:05 eh bien il fallait pas voter Emmanuel Macron.
00:41:07 (Applaudissements)
00:41:09 - C'est vrai que c'est assez imparable,
00:41:11 pardon Greg, c'est assez imparable comme discours.
00:41:13 - C'est imparable sauf que ceux qui vont vivre la réforme des retraites,
00:41:16 ce sont ceux qui ont voté et ceux qui n'ont pas voté Emmanuel Macron.
00:41:19 - Ça fait partie des gens qui sont pour la démocratie.
00:41:22 Si vous êtes pour la démocratie, il faut assumer la démocratie,
00:41:24 qu'elle vous plaise ou pas, de toutes les façons.
00:41:26 Je me souviens plus, mais c'est un pensaire qui disait
00:41:28 que la démocratie, c'est la dictature de la majorité sur la minorité.
00:41:31 Je suis désolée, moi personnellement,
00:41:32 je suis contre la réforme des retraites,
00:41:35 mais à un moment donné, je fais partie également de ces chroniqueurs,
00:41:37 de ces personnes avec mon petit compte public qui a tout fait
00:41:42 pour appeler les gens à bien voter, d'accord ?
00:41:44 Il se trouve que malheureusement... - Et à voter contre Macron.
00:41:46 - Et à voter contre Macron.
00:41:47 J'étais contre le fait qu'il fallait transformer les gens en castors.
00:41:50 Sauf que les gens ont choisi de se transformer en castors.
00:41:54 Mais à ce moment donné, qu'est-ce que vous voulez qu'on y fasse ?
00:41:56 - Non mais ils n'ont pas choisi. - Mais aussi, ils ont choisi.
00:41:58 Je suis désolée, je suis désolée.
00:41:59 - Ils ont choisi entre la peste et le choléra.
00:42:01 - Dans ce cas, vous avez voulu leur dire que vous avez voté la peste,
00:42:04 vous avez assumé la peste en fait.
00:42:05 - Vous voulez leur dire que l'autre bord, c'était le choléra,
00:42:08 comme ils font à chaque fois, c'est-à-dire que...
00:42:09 - Et vous trouvez que l'autre bord, avec le recul maintenant,
00:42:12 vous trouvez que Marine Le Pen, c'était le choléra, honnêtement,
00:42:14 Véronique Genest ?
00:42:15 - Je pense que c'est pas plus le choléra que la peste.
00:42:17 - Que c'est l'extrême droite, parce que voilà, c'est ça, la violence des morts.
00:42:19 - Est-ce que c'est vraiment l'extrême droite ?
00:42:21 - C'est une question que je vous pose.
00:42:22 - Elle est où la droite, elle est où la gauche ?
00:42:23 - C'est quoi l'extrême droite, Pierre Gentillet ?
00:42:26 - Ça n'existe plus aujourd'hui.
00:42:27 - Ça n'existe plus l'extrême droite.
00:42:28 - L'extrême droite, classiquement, en France,
00:42:31 c'est celle qui remettait en cause les élections et le parlementarisme.
00:42:33 Aujourd'hui, sur l'échiquier politique,
00:42:36 si on va le plus loin à droite, sur la droite dite institutionnelle,
00:42:40 en tout cas celle qui se présente aux élections,
00:42:42 qu'il s'agisse de Marine Le Pen ou d'Éric Zemmour,
00:42:44 aucun de ces deux protagonistes ne remet en cause la démocratie,
00:42:47 ne remet en cause les élections.
00:42:48 - Et là, pourquoi Marine Le Pen a dit que...
00:42:51 - L'extrême droite de Marine Le Pen n'est pas l'extrême droite
00:42:54 de celui qui avait fondé le Front National, Jean-Marc Jancovici.
00:42:57 - Ça n'a rien à voir, c'était à une époque aussi, le Germany...
00:43:02 - Il n'y a plus d'extrême droite, je pense, depuis les années 60-70,
00:43:07 depuis les derniers groupuscules qui étaient Occident et Ordre Nouveau,
00:43:10 il n'y a plus d'extrême droite en France.
00:43:12 Il y a des micro-groupuscules qui ne se présentent jamais aux élections.
00:43:15 Ça n'existe plus, vraiment ça n'existe plus.
00:43:18 C'est un simple anathème et c'est une facilité, une commodité,
00:43:22 je dirais, et un raccourci pour dire, voilà,
00:43:25 tout ce qui se situe le plus à droite, c'est l'extrême droite.
00:43:28 Excusez-moi, les idées politiques, ce n'est pas une histoire de géographie,
00:43:29 ce n'est pas juste une histoire de gauche ou de droite,
00:43:32 c'est une histoire d'idées politiques.
00:43:33 - L'extrême droite d'aujourd'hui, c'est ni plus ni moins la droite
00:43:36 un peu forte d'il y a 30 ans.
00:43:39 - En tout cas, ce qu'on appelle l'extrême droite,
00:43:41 disons par exemple le Rassemblement National,
00:43:43 c'est le programme du RPR sur l'immigration, début des années 90.
00:43:47 - Le programme sur l'immigration ?
00:43:49 - Oui, enfin, c'est un peu plus populiste.
00:43:52 - Voilà, c'est ça, avec peut-être une filière plus sociale,
00:43:54 mais ça, encore une fois, c'est du détail et de la cosmétique.
00:43:56 Non, ce vocable "extrême droite", il sert, comme d'habitude,
00:43:59 et là, on revient au débat qu'on avait avant,
00:44:02 à mobiliser une partie de gens qui sont peut-être un peu influençables,
00:44:07 et c'est à ça que servent peut-être les influenceurs,
00:44:09 en tout cas les gens qui sont avertis politiquement,
00:44:11 et qui vont voter, pensent voter contre le fascisme
00:44:14 au second tour de l'élection présidentielle en 2022.
00:44:16 - Alors que le fascisme, c'est Macron, on le sait tous.
00:44:18 - Alors qu'en fait, ce qui est étrange...
00:44:20 [Applaudissements]
00:44:21 Ce qui est étrange dans tout ça...
00:44:23 - Non, c'est... Vas-y, veronique, non mais...
00:44:25 - Bah si, c'est de la réalité.
00:44:26 - Je pense que Macron n'est pas le... Là, je vais me lever en feu.
00:44:29 J'entends trop ça.
00:44:30 - Le fascisme...
00:44:31 - Maurras disait que le fascisme, c'est le socialisme sans la démocratie.
00:44:35 Eh ben, on vit dans le socialisme sans la démocratie.
00:44:37 - Ouais, c'est pas du tout...
00:44:38 - Je suis désolé, c'est pas du tout...
00:44:39 - Non, c'est intéressant, Claire n'est pas désolée.
00:44:41 - Le national-socialisme.
00:44:42 - J'ai pris le nom de Maurras.
00:44:43 - Mais non, mais oui, Maurras est tout à fait respectable,
00:44:46 mais en l'occurrence, il y a des catégories en sciences politiques,
00:44:49 et le fascisme appartient à une bonne catégorie en sciences politiques,
00:44:51 et Emmanuel Macron, on peut le détester,
00:44:53 mais si vous dites qu'il est nazi et qu'il est fasciste,
00:44:56 en fait, on va strictement rien avancer dans le débat.
00:45:00 Excusez-moi, je fais un demi-coup de gueule,
00:45:03 mais je ne dis certainement pas contre vous, je vous apprécie,
00:45:05 évidemment, vous le savez.
00:45:06 - C'est gentil.
00:45:07 - Je le dis très sincèrement, mais arrêtez...
00:45:08 - En général, quand tu commences à vous envoyer, ça va mal se passer.
00:45:10 - Non, c'est vrai.
00:45:11 Non, parce que c'est pas contre toi que je le dis.
00:45:13 C'est arrêtez de fasciser et de nazifier systématiquement aux adhérents.
00:45:18 Macron n'est pas un fasciste, Macron n'est pas un nazi.
00:45:21 Revoyez les définitions du fascisme, les définitions du nazisme.
00:45:23 Ça n'a rien à voir.
00:45:24 Vous pouvez dire qu'il est un peu plus le fond,
00:45:27 vous pouvez dire qu'il a une attitude autocratique, autoritaire,
00:45:32 mais par pitié, l'autoritarisme, ça veut pas simplement dire fascisme, nazisme.
00:45:36 On entend trop souvent ça.
00:45:37 On a beaucoup entendu ça pendant l'affaire du pass sanitaire,
00:45:39 du pas vaccinal.
00:45:40 On a entendu le pass nazitaire, etc.
00:45:42 Ça, je vais vous dire, c'est le fond de chiotte de la pensée.
00:45:46 C'est vraiment le fond de chiotte parce que je vous dis,
00:45:47 un, quand vous dites ça...
00:45:48 - Mais est-ce que ce ne sont pas leurs méthodes ?
00:45:49 - Non, parce que quand vous dites ça,
00:45:51 vous serez entre vous autour de votre table à dire
00:45:54 "Ah ben on est dirigé par des nazis, on est dirigé par des nazis."
00:45:56 Vous serez entre vous, vous ne convaincrez personne.
00:45:59 Et en plus, ce sera faux.
00:46:01 Faux. Je le répète, c'est faux.
00:46:03 Ça veut pas dire que j'approuve Macron quand je dis ça.
00:46:05 Ça veut pas dire que...
00:46:06 C'est juste, je ne veux pas céder à une facilité intellectuelle.
00:46:10 - Il y a quand même quelque chose...
00:46:11 - Je pense qu'on peut combattre honnêtement.
00:46:12 - OK, on peut renier le terme de fascisme concernant Emmanuel Macron.
00:46:16 - T'es d'accord ?
00:46:17 - Mais il y a quand même, je ne sais pas si tu es d'accord,
00:46:20 dans la façon d'exercer le pouvoir macronien,
00:46:23 quelque chose qui relève de...
00:46:25 - Autoritaire ?
00:46:26 - Non, de l'anormalité.
00:46:28 - Ah, j'ai tout peur.
00:46:29 - C'est quoi par exemple ?
00:46:30 - L'anormalité.
00:46:31 - Le pass sanitaire.
00:46:33 Des restrictions de liberté qui sont sans précédent depuis les années 50.
00:46:36 - Ça s'appelle un régime autoritaire.
00:46:38 - Oui.
00:46:38 - Mais un régime autoritaire...
00:46:39 - Un régime autoritaire, non parce que...
00:46:41 - C'est une mesure autoritaire.
00:46:43 C'est une mesure qui s'est affranchie de l'état de droit.
00:46:44 Ça, c'est tout à fait exact.
00:46:46 - C'est une...
00:46:47 - Une mesure qui s'est affranchie de l'état de droit.
00:46:48 - Oui, mais...
00:46:49 - En utilisant les bons mots.
00:46:50 - Ce qu'il faut quand même souligner,
00:46:51 c'est que ceux qui définissent,
00:46:52 selon un certain nombre de critères,
00:46:54 des partis politiques existants comme fascistes,
00:46:56 enfin, ces critères-là, selon lesquels ils les définissent,
00:47:00 s'appliquent à Emmanuel Macron.
00:47:02 - Exemple.
00:47:03 - L'antiparlementarisme.
00:47:04 - Ah bon ?
00:47:05 Là, je vais peut-être être à rebours de tout le monde,
00:47:09 mais en l'occurrence,
00:47:10 si on parle du pass sanitaire et du pass vaccinal,
00:47:12 il a été voté par la majorité du Parlement sans passer par un 49-3.
00:47:16 Donc, en l'occurrence,
00:47:17 c'est pas une histoire de parlementarisme.
00:47:18 - Non, mais la représentativité, elle a ses limites.
00:47:19 - Ah non, non, non, non, non.
00:47:20 Ah, ça, c'est autre chose.
00:47:21 Ça, c'est autre chose.
00:47:22 C'est le mode de scrutin.
00:47:23 C'est le mode de scrutin.
00:47:24 Mais c'est pas du fascisme.
00:47:25 C'est pas du fascisme.
00:47:26 Que Emmanuel Macron n'ait pas une culture parlementaire,
00:47:28 que Emmanuel Macron méprise le Parlement,
00:47:29 mais c'est une évidence.
00:47:30 Mais attendez, vous plaisantez.
00:47:31 Peut-être que lui, il le montre beaucoup plus
00:47:33 parce qu'il n'a pas été parlementaire,
00:47:34 parce qu'il n'a pas été élu.
00:47:35 - Il a la manipulation.
00:47:36 - Mais que pensez-vous, d'après vous,
00:47:37 que pensait Mitterrand du Parlement ?
00:47:38 Lui, qu'il avait bien fréquenté quand il était président.
00:47:39 Surtout quand il l'a utilisé tous les 49.3,
00:47:40 parce que le roi du 49.3, c'est pas Emmanuel Macron.
00:47:41 C'est François Mitterrand.
00:47:42 Pour ceux qui ont de l'amour, c'est François Mitterrand.
00:47:43 Que penses-tu que Jacques Chirac pensait du Parlement
00:47:44 une fois qu'il était président ?
00:47:45 Et on peut continuer comme ça.
00:47:46 En réalité, que les politiques,
00:47:47 ça soit sur la volonté populaire
00:47:48 et ça soit sur le parlementarisme,
00:47:49 mais il n'y a rien de surprenant dans tout ça.
00:47:50 C'est une évidence.
00:47:51 Ça ne veut pas dire pour autant que c'est du fascisme.
00:48:05 Pour le pass sanitaire ou le pass vaccinal,
00:48:06 je pense que je te dis que ce soit une mesure autoritaire
00:48:07 qui ait mis de côté ce qu'on appelle l'État droit,
00:48:08 mais je suis d'accord qu'aujourd'hui, le 49.3,
00:48:09 point intéressant,
00:48:10 que le 49.3 soit un signe d'autoritarisme,
00:48:11 certes, mais ensuite, le 49.3,
00:48:12 je vais dire une chose,
00:48:13 ça va peut-être pas plaire,
00:48:14 mais je pense que le 49.3,
00:48:15 c'est un signe d'autoritarisme
00:48:16 et c'est un signe d'autoritarisme
00:48:17 qui est un signe d'autoritarisme.
00:48:18 - C'est un signe d'autoritarisme.
00:48:19 - C'est un signe d'autoritarisme.
00:48:20 C'est une bonne chose,
00:48:21 ça va peut-être pas plaire,
00:48:22 mais le Parlement s'est quand même exprimé,
00:48:23 il s'est exprimé sur le 49.3.
00:48:24 Le 49.3, le principe, c'est si vous êtes prêt
00:48:25 à aller contre le gouvernement sur ce projet de loi,
00:48:26 votez la motion et renversez-le.
00:48:27 Qui n'a pas voté la motion ?
00:48:28 - Les républicains.
00:48:29 - Il manquait neuf républicains.
00:48:30 Voilà, c'est ça, le Parlement.
00:48:31 Je ne dis pas que c'est parfait,
00:48:32 je ne l'approuve pas vraiment en système,
00:48:33 mais encore une fois, attention.
00:48:34 - Pourquoi il se déculotte à chaque fois ?
00:48:35 - C'est ta famille politique.
00:48:36 - C'est plutôt à vous de vous électionner.
00:48:47 - Pourquoi il se déculotte ?
00:48:48 De dire "moi, ça m'énerve".
00:48:49 - Moi, j'aimerais qu'on revienne au sujet de la violence,
00:48:52 la violence lors des manifestations, justement,
00:48:54 contre la réforme des retraites.
00:48:55 Vous en pensez quoi, vous tous, qui êtes ici présents ?
00:48:57 - Est-ce que c'était plus violent en 68 ?
00:49:02 - C'était moins violent, vous pensez ?
00:49:03 - Je ne sais pas, en 68, c'était très violent.
00:49:05 - De quel côté ?
00:49:06 - Je ne sais pas, de quel côté ?
00:49:07 - On a beaucoup parlé ces derniers jours,
00:49:09 Pierre a raison de demander de quel côté.
00:49:11 Par exemple, on a beaucoup parlé ces derniers jours
00:49:14 de ce que les médias appellent des "violences policières"
00:49:18 ou des "bavures".
00:49:19 Qu'est-ce que vous pensez de ces violences-là ?
00:49:21 Est-ce qu'elles existent ?
00:49:22 Est-ce que c'est un fantasme ?
00:49:23 Est-ce qu'elle n'est pas la seule légitime ?
00:49:26 Comme l'expliquait en son temps Max Weber.
00:49:28 - Très court, par définition, oui.
00:49:30 Personne ne peut contester les violences policières.
00:49:32 Ça existe et c'est courant.
00:49:34 - Si, à moitié du gouvernement.
00:49:35 - C'est logique.
00:49:36 - À moitié du gouvernement, ni l'existence du terme.
00:49:38 - Mais non, mais encore une fois,
00:49:40 par définition, la police est violente.
00:49:42 Quand elle fait une interpellation en manifestation,
00:49:44 la police est violente.
00:49:45 Quand la police interpelle un délinquant,
00:49:46 la police est violente.
00:49:47 Ça ne veut strictement rien dire.
00:49:48 Je pense que le sujet, pardonnez-moi,
00:49:50 ce n'est pas la question de savoir si la police est violente.
00:49:52 La police est violente.
00:49:53 Les gens qui s'engagent dans les bravems
00:49:55 ou les gens qui s'engagent dans les forces d'intervention,
00:49:57 si vous voulez, c'est des gens qui savent,
00:49:59 qui vont utiliser la force physique,
00:50:00 donc ils ont un léger rattrait.
00:50:02 Ça ne veut pas dire que c'est des gens qui font ça.
00:50:03 - On leur demande.
00:50:04 - Oui, mais il y a une vocation.
00:50:05 C'est ça que je voulais dire.
00:50:06 - C'est leur demande.
00:50:07 - Je ne suis pas en train d'insulter ces gens.
00:50:08 Je vous dis que ces gens,
00:50:09 ils ont un attrait pour la puissance physique.
00:50:11 - J'ai vu tous les épisodes de Julie Lessoix.
00:50:13 Elle n'a jamais matraqué un manifestant.
00:50:15 - Le sujet, c'est la question de savoir
00:50:18 est-ce que la violence qui est utilisée
00:50:20 est proportionnée au regard du risque ?
00:50:23 Un CRS qui arrive et qui tabasse un manifestant
00:50:26 comme c'est arrivé et comme ça arrive encore aujourd'hui,
00:50:29 de manière complètement...
00:50:30 Enfin, qui tabasse de toute manière, c'est disproportionné,
00:50:32 alors que même que ce manifestant n'a rien fait.
00:50:35 Oui, c'est une violence policière illégale et illégitime.
00:50:39 C'est ça le caractère.
00:50:41 La violence policière, par définition,
00:50:42 enfin par définition, la police est violente.
00:50:44 La question, c'est,
00:50:45 est-ce que cette violence est disproportionnée ou pas ?
00:50:47 Je ne fais qu'un rappel de droit ici.
00:50:48 C'est du pur droit.
00:50:49 - C'est vrai.
00:50:50 - C'est intéressant parce que vous qui avez interprété...
00:50:51 - Il y a des policiers violents.
00:50:52 - Justement, Julie Lessoix.
00:50:54 - Il y a des...
00:50:55 Moi, je suis assez d'accord avec toi.
00:50:57 C'est-à-dire qu'il y a des policiers effectivement violents,
00:50:59 comme partout, il y a des gens qui débordent.
00:51:01 Et puis, il y a une violence qui est malheureusement, je dirais, légitime.
00:51:06 Et ça, c'est l'ordre qui est donné plus haut,
00:51:08 qui la rend légitime.
00:51:10 Si l'ordre plus haut, c'est "vous ne les laissez pas passer",
00:51:12 ils ne les laisseront pas passer.
00:51:13 Et ils emploieront la violence pour ne pas les laisser passer.
00:51:16 Et s'il y a quelqu'un qui fait comme ça,
00:51:17 même s'il n'a pas fait grand-chose,
00:51:18 ou s'il leur refuse d'être enterré,
00:51:20 il va s'en prendre fin la tronche.
00:51:21 Mais c'est plus là-haut qu'il faut regarder.
00:51:24 Après, la violence des policiers, il y a certains policiers violents,
00:51:28 et ceux-là, logiquement, sont punis.
00:51:30 Quand ils sont trop violents, ils doivent être punis.
00:51:32 Je veux dire, parce que comme partout,
00:51:33 dans toutes les congrégations et dans tous les métiers,
00:51:37 il y a des gens qui débordent, et il y en a.
00:51:39 Mais moi, je suis assez d'accord avec lui.
00:51:42 Il faut voir si cette violence est légitime ou pas.
00:51:45 Et si elle est proportionnée.
00:51:46 - La colère, en tout cas, elle ne faiblit pas, on le voit,
00:51:48 en dépit de ce qui se passe.
00:51:50 En tout cas, ces manifestants sont peut-être parfois un peu moins nombreux,
00:51:53 mais la colère, elle semble ne pas diminuer.
00:51:56 Le risque de guerre civile, vous pensez que c'est un risque
00:51:59 qui existe réellement ou pas, vous Julie Lescaut ?
00:52:02 Vous en avez peur ou pas ?
00:52:03 - Julie Lescaut !
00:52:04 - Oui, c'est bien.
00:52:05 - Oui, Julie Lescaut.
00:52:06 - J'allais répondre, j'allais répondre.
00:52:09 C'est ma seconde nature.
00:52:12 - Vous voyez, comme quoi, il ne faut plus avoir des choses.
00:52:14 - Moi, très sincèrement, non.
00:52:15 Je n'ai pas peur de... Non, je n'ai pas peur de ça.
00:52:18 Je n'ai pas peur de ça parce que j'ai...
00:52:20 Je ne sais pas, j'ai assez confiance dans mes co...
00:52:25 dans mes co...
00:52:26 - Compatriotes.
00:52:27 - Patriotes.
00:52:28 [Rires]
00:52:29 - Compris, les légionnaires, vous allez dire,
00:52:30 mais non, pas du tout, on n'a pas la même religion.
00:52:31 Donc, mes compatriotes.
00:52:33 Et que malgré tout, il ne faut pas oublier quand même que ça,
00:52:38 ça, c'est le chaos aussi.
00:52:40 - Vous ne pensez pas que le gouvernement, il puisse instrumentaliser cette violence ?
00:52:42 - Et le chaos, c'est la terre brûlée, les gens n'ont pas envie de se suicider, je pense.
00:52:45 - Évidemment.
00:52:46 Là, aujourd'hui, on a vu...
00:52:47 Qu'est-ce qu'on a vu dans les manifs ?
00:52:48 On a vu, en gros, le peuple de gauche de la fonction publique,
00:52:51 qui est dans la rue,
00:52:53 qui ne voulait pas perdre son fameux acquis social.
00:52:57 - Toi, tu as fait toutes ces manifs sur le terrain,
00:52:59 tu as vu cette évolution.
00:53:00 - Moi, je n'ai pas peur de la guerre civile.
00:53:01 La guerre civile, je pense qu'elle est gérée par autre chose,
00:53:04 par une vraie crainte de vie, quoi.
00:53:06 Et pas juste par des choses sociales, comme ça.
00:53:09 - Moi, je ne crois pas en la guerre civile sur le social.
00:53:13 Ce qui est possible, c'est qu'il y ait une forme de guerre ethnique sur l'insécurité.
00:53:20 C'est plus ça qui peut arriver.
00:53:21 - Oui, peut-être.
00:53:22 - Plutôt qu'une guerre sociale,
00:53:24 parce qu'il y a un acquis qui serait tombé ou pas, quoi.
00:53:27 - Mais je crois que les gens sont très conscients
00:53:29 qu'une guerre civile, c'est le chaos,
00:53:31 et que le chaos, c'est la terre brûlée.
00:53:33 - Aujourd'hui, on a des gens...
00:53:34 - Et que ça ne leur apportera pas du bien-vire.
00:53:39 - Aujourd'hui, on a des gens qui s'évitent.
00:53:41 En fait, les gens, aujourd'hui, s'évitent.
00:53:42 Par exemple, vous allez dans Paris, il y a des quartiers...
00:53:44 Prenez, tiens, le quartier de la marque Colincourt
00:53:46 et en bas, le quartier Château-Rouge,
00:53:48 vous avez deux communautés qui s'évitent.
00:53:51 Vous avez, en gros, les Blancs de Colincourt
00:53:53 et, on va dire, les Africains sur Château-Rouge.
00:53:57 Ils s'évitent, ils ne traversent pas la rue pour se voir.
00:53:59 Eh bien, viendra un jour où ces populations ne pourront plus s'éviter.
00:54:03 Et quand elles ne s'éviteront plus,
00:54:05 là, ça va frictionner, ça c'est une évidence.
00:54:07 - C'est dingue, non ?
00:54:08 - C'était là, une réaction.
00:54:09 - J'ai envie de répondre, cher, à la question de violences policières
00:54:13 en disant que, en réalité, je ne me permettrais jamais
00:54:16 de juger les actes, surtout en manifestation.
00:54:22 Très souvent, il y a des contextes qu'on ignore,
00:54:25 on se contente juste de voir des vidéos,
00:54:27 des vidéos qui peuvent plus ou moins choquer
00:54:29 et ensuite, on tire des conclusions assez rapidement
00:54:31 sans se mettre à la place du CRS ou du policier
00:54:34 qui est là à l'instant T
00:54:36 et qui ne sait pas exactement de quel côté est venu un pavé de pierre,
00:54:40 une boule de pétanque, un jet de ceci, ainsi de suite.
00:54:44 D'ailleurs, la preuve, pendant les manifestations,
00:54:48 celles qui ont juste précédé la sortie du Covid,
00:54:51 on avait juste vu l'infirmière qui avait été attrapée
00:54:54 par les forces de l'ordre
00:54:55 et tout le monde avait crié "violences policières".
00:54:57 Or, on est remonté, on a retrouvé des images juste avant
00:55:00 et on voyait cette même infirmière faire des doigts d'honneur à la police.
00:55:05 Je vous assure, moi je me suis retrouvée dans des situations
00:55:08 et je pense que je ne suis pas la seule.
00:55:09 La plupart des Français en général qui ont eu recours à la police
00:55:13 et qui ont appelé la police pour que la police vienne les sauver
00:55:16 des situations inextrémistes, je crois qu'on est nombreux.
00:55:18 Et jamais, au grand jamais, vraiment en matière d'expression,
00:55:23 de force ou de réaction dans une manifestation,
00:55:27 je ne me permettrais de parler de violences policières.
00:55:30 Au mine de rien, le corps policier est l'un des rats
00:55:32 qui rend le plus de comptes.
00:55:34 Et c'est extrêmement au corps politique
00:55:35 où on entend des détournements de fonds Marianne,
00:55:37 des utilisations de McKinsey et j'en passe.
00:55:40 Le corps policier est l'un des rats
00:55:42 [Applaudissements]
00:55:44 Le corps policier est l'un des rats qui, tout le temps,
00:55:46 est confronté à des sanctions de l'IGPN, des tribunaux,
00:55:50 des coupures de salaires, ainsi de suite.
00:55:52 - C'est pas grave.
00:55:53 - Vraiment, par rapport à ça, je... voilà.
00:55:55 Maintenant, s'il faut parler de guerre civile,
00:55:57 franchement, la guerre civile en France, j'ai un doute.
00:55:59 S'il devait y avoir guerre civile, on en serait déjà là.
00:56:03 C'est-à-dire que Véronique a parlé tout à l'heure,
00:56:06 par rapport à la période du Covid, de tests.
00:56:09 C'est-à-dire qu'à chaque fois, on a poussé les Français
00:56:11 au bord du précipice et on voulait voir
00:56:13 est-ce qu'ils vont réagir ?
00:56:15 Est-ce qu'ils peuvent réagir ?
00:56:17 Et au grand jamais, je suis désolée,
00:56:18 il y a eu des manifestations, j'entendais des gens
00:56:20 se vanter du fait qu'il y a eu 5000 personnes,
00:56:23 10 000 personnes, mais est-ce que je dois vous rappeler
00:56:25 qu'en France, il y a 66 millions ou 68 millions de personnes ?
00:56:28 Donc 1000 personnes, 5000 personnes, c'est quoi ?
00:56:30 C'est même pas 1% de la population.
00:56:32 Donc à quel moment, pardon, on parle de guerre civile ?
00:56:35 Moi, je pense que si on vous a testé,
00:56:37 s'il y a eu l'affaire Benalla et que Macron a dit
00:56:41 "Venez me le chercher", vous n'êtes pas allé le chercher.
00:56:43 S'il y a eu le Covid, s'il y a eu l'affaire McKinsey,
00:56:46 s'il y a eu des mensonges, s'il y a eu tout ce qu'il y a eu
00:56:48 et vous n'êtes pas allé le chercher,
00:56:50 c'est pas demain la veille qu'il y aura une guerre civile.
00:56:52 - Je pense aussi.
00:56:53 (Applaudissements)
00:56:55 - Non, c'est pas imparable parce que...
00:56:57 - C'est pas facile.
00:56:59 - Aller chercher Macron, c'est pas une guerre civile,
00:57:02 c'est une révolution.
00:57:03 - Justement, c'est une façon de dire qu'à chaque fois,
00:57:06 on vous a poussé au bord du précipice
00:57:08 et il fallait réagir, mais il n'y a jamais eu de réaction.
00:57:11 - Je pense que Marie-Antoinette, 15 jours avant,
00:57:13 était très confiante.
00:57:15 Il n'y a pas de...
00:57:17 En fait, moi, je fais partie de ceux qui ont peur
00:57:19 de la guerre civile, mais pas parce que j'ai une panique morale,
00:57:22 c'est parce qu'à la différence de Pierre, je suis libéral.
00:57:24 Donc je pense que pour moi,
00:57:26 la justification même...
00:57:29 Probablement pas libérale.
00:57:31 Tu vas pas me refaire le truc de Bégaudot.
00:57:33 (Rires)
00:57:35 Pour moi, l'existence même de la politique,
00:57:37 c'est d'éviter la guerre civile.
00:57:39 C'est l'échec le plus total, le plus absolu.
00:57:41 Donc il faut considérer qu'il existe.
00:57:43 - Pour moi, la politique, c'est de la guerre en tension.
00:57:45 - Les gauchistes qui hurlent à la panique morale
00:57:47 dès que tu envisages le Sénat ou à la guerre civile,
00:57:49 non, le but de la politique moderne, c'est d'éviter le tous contre tous.
00:57:52 Juste en deux minutes, du point de vue général,
00:57:55 on y tend. On n'est pas sortis de l'histoire.
00:57:57 Fukuya va s'y planter.
00:57:59 On n'est pas passés à autre chose.
00:58:01 Je pense que l'idée...
00:58:05 Nous sommes anthropologiquement condamnés
00:58:07 à reproduire des phénomènes de violence
00:58:09 d'une façon ou d'une autre.
00:58:11 Mais nous les reproduisons.
00:58:13 Du point de vue spécifiquement français...
00:58:15 - Je ne parlerai pas de régression civilisationnelle.
00:58:17 - Non, non, c'est pas une régression civilisationnelle.
00:58:19 Ou alors elle est cyclique et permanente.
00:58:21 Parce que nous en revenons...
00:58:23 - On a une référence au moins.
00:58:25 - On reproduit les mêmes phénomènes.
00:58:27 Du point de vue spécifiquement français,
00:58:29 je crois qu'on vit depuis un certain nombre de temps
00:58:31 dans une illusion qui a été renforcée
00:58:33 par la construction européenne,
00:58:35 qui est de nous faire croire, de nous injecter
00:58:37 par la force que nous serions, nous, français,
00:58:39 un peuple du compromis.
00:58:41 Nous n'avons jamais été un peuple du compromis
00:58:43 à quelque moment que ce soit.
00:58:45 Ça ne veut pas dire que nous sommes un peuple de la violence.
00:58:47 Mais même lorsque nous débattons, nous ne sommes pas dans le compromis.
00:58:49 Nous avons des philosophes qui, depuis le Moyen-Âge,
00:58:51 s'envoient des missives de l'autre bout de l'Europe
00:58:53 en se traitant de ça comme le monde.
00:58:55 - Le peuple d'aujourd'hui, de 2023, c'est pas celui du XIXe siècle des barricades.
00:58:57 - Eh bien justement, il est à moitié.
00:58:59 Parce qu'il y a une contradiction contemporaine très forte
00:59:01 dans ce rapport à la violence, je le constate.
00:59:03 C'est que nous avons des gens
00:59:07 qui, soit au pouvoir ou dans l'opposition,
00:59:09 surtout à gauche, parce que la droite assume
00:59:11 beaucoup plus la violence,
00:59:13 qui sont des gens qui vont avoir une détestation épidermique
00:59:16 pour le moindre mot qui va blesser,
00:59:18 qui va choquer, qui va stigmatiser,
00:59:20 mais qui sont capables de légitimer
00:59:22 des violences physiques inouïes
00:59:24 dans des proportions sidérantes.
00:59:26 Que ce soit le gouvernement qui est capable
00:59:28 de vouloir nous pondre des lois
00:59:30 sur la liberté d'expression
00:59:32 de Mme Avia,
00:59:34 qui condamne la haine,
00:59:36 notion juridique qui ne veut rien dire,
00:59:38 si tu ne définis pas la haine de quoi,
00:59:40 mais qui, par contre, autorise des violences policières inouïes.
00:59:42 Et puis pareil, il y a des gens de gauche
00:59:44 qui vont te dire, la moindre oppression,
00:59:46 tu n'utilises pas le bon pronom, c'est une violence inouïe.
00:59:48 Par contre, il faut couper les têtes
00:59:50 de 50 000 bourgeois en France.
00:59:52 Donc c'est très bizarre, parce qu'on est dans une société
00:59:54 qui à la fois est composée de gens
00:59:56 au pouvoir et dans le contre-pouvoir,
00:59:58 qui ont une sorte de pacifisme,
01:00:00 ce que je veux dire, culturel,
01:00:02 très très fort,
01:00:04 où le moindre mot de travers est une violence,
01:00:06 mais qui sont capables de caution
01:00:08 au niveau de la violence physique,
01:00:10 qu'elle soit policière ou entre autres,
01:00:12 qui sont très forts, très insidères.
01:00:14 - C'est sur les réseaux sociaux,
01:00:16 c'est sur les télés, c'est sur les réseaux sociaux,
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