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Éric de Riedmatten reçoit un invité dans #LHebdoDeLEco pour approfondir un sujet économique…

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Transcription
00:00On va parler du deux-roues motorisées avec le groupe Peugeot Motocycle.
00:04Merci d'être avec nous Laurent Lilti, vous êtes directeur général de la marque.
00:09Grappelons-le, ça avait été racheté par les Indiens, c'est maintenant sous contrôle allemand
00:14et malgré tout ça investit encore en France et en Europe.
00:17Donc ça reste quand même assez compliqué à comprendre.
00:19C'est une marque française ou pas aujourd'hui ?
00:21C'est une marque absolument française, dont les actionnaires sont à la fois indiens et allemands.
00:26puisqu'effectivement le groupe Maindra avait racheté Peugeot Motocycle,
00:30enfin toute l'activité deux-roues à Peugeot il y a plus d'une dizaine d'années
00:34et ensuite a demandé à un groupe allemand qui s'appelle Mutares de les rejoindre dans cette aventure
00:40pour redresser et redéployer la marque Peugeot Motocycle.
00:43Donc il faut l'appui des Allemands pour se relancer si je comprends bien ?
00:46Écoutez, il y a un savoir-faire très spécifique chez Mutares pour faire sortir ce qu'il y a de mieux d'une entreprise
00:53et c'est ce qui a été fait il y a deux ans, Mutares est arrivé.
00:56Et c'est appuyé sur le travail de Maindra pour redéployer la marque.
01:00Alors on dit Peugeot, mais en fait il y a cinq marques au total.
01:04Là vous élargissez l'éventail.
01:05Oui absolument, parce qu'en fait on est dans un marché qui se tend
01:10et donc on est en train de développer des nouveaux produits pour ça.
01:13Vu la concurrence, ça reste rentable encore ce marché ?
01:16Oui, il est difficile, il est très compliqué ce marché.
01:18Mais ça reste évidemment rentable à condition qu'on ait les bons volumes.
01:23Et d'ailleurs c'est aussi pour ça qu'on a fait cette segmentation de marques.
01:25C'est parce qu'aujourd'hui on veut pouvoir se défendre, notamment face à nos concurrents qui viennent d'Asie.
01:31C'est compliqué, donc on a besoin d'avoir des marques type low cost.
01:35Et quand on a un produit à moins de 2000 euros, c'est très compliqué de ne pas le vendre
01:39comme un produit économiquement puissant.
01:41Mais ça fait encore rêver le deux roues comme ça faisait rêver nous les jeunes à l'époque ?
01:47C'est compliqué parce que c'est vrai qu'on est dans un environnement sociétal complexe.
01:51On a des politiques de villes qui sont agressives, plus que restrictives, qui sont même parfois un peu dogmatiques.
02:00Il y a eu beaucoup de nouvelles réglementations qui ont été faites pas forcément avec énormément de concertations.
02:04Ou quand il y avait des concertations, elles étaient bon, on vous écoute,
02:07mais au final on fait ce qu'on avait décidé de faire avant même quand on a commencé à discuter.
02:12Mais dès qu'on sort de ces villes-là, on a besoin de se déplacer.
02:15Et ça doit rester un outil de déplacement facile et du plaisir.
02:17Et vous sentez un mouvement en faveur du deux roues électriques ?
02:21Le paradoxe, c'est que le deux roues électriques, c'est du cœur de ville.
02:26Aujourd'hui, la technologie fait qu'on peut faire des véhicules électriques qui sont efficaces
02:31pour ne pas être seulement dans la ville, mais c'est très très cher.
02:34Aujourd'hui, les véhicules qui sont proposés sur le marché ne sont pas suffisamment qualitatifs
02:39pour pouvoir nous permettre de sortir de la ville.
02:42Donc dans les villes, oui, on pense que l'électrique, et d'ailleurs on investit sur ce sujet-là,
02:45c'est quelque chose qui va fonctionner.
02:48Ça va montrer.
02:49Mais il faut qu'on combatte...
02:50Il y a le problème du produit, puis il y a le problème de l'environnement.
02:53Aujourd'hui, quand on roule sur un deux roues, on a l'impression d'être un...
02:56Pas un criminel, j'exagère, mais en tout cas, de ne pas être dans ce qu'il faudrait être pour être un bon citoyen.
03:02C'est sûr que quand on voit les rodéos dans les villes, ça...
03:05Oui, mais ça, je suis d'accord.
03:06Là-dessus, les abus d'utilisation du deux roues, que ce soit en bruit, en vitesse, en comportement agressif,
03:11sont évidemment répréhensibles.
03:12Et ils doivent être punis de manière extrêmement sévère.
03:15Pour autant, il y a toute une série de gens, il y a la très grande majorité, la très vaste majorité des utilisateurs
03:19qui sont des gens sérieux, qui ont juste envie ou besoin de se déplacer.
03:23Et effectivement, c'est vrai qu'entendre toute la journée, pour vos déplacements courts,
03:28privilégiés à la marche ou les transports en commun, des fois, ça ne marche pas.
03:31On vous impose dans la publicité, d'ailleurs.
03:32On nous impose dans la publicité.
03:34Et comme je dis toujours, la contrition n'est pas un bon positionnement marketing.
03:37Donc, il faut qu'on en sorte.
03:39J'aimerais quand même savoir si produire en France, vous avez toujours l'usine de Montbéliard,
03:44est-ce que c'est rentable ? Est-ce qu'on y arrive face à la pression japonaise ou chinoise ?
03:49On y arrive à deux conditions.
03:51Enfin, on y arrive.
03:51C'est difficile, on se bat.
03:53Et nous, ça a été une volonté très forte de conserver, de continuer à travailler avec l'usine demandeur.
03:58Je passe mon temps à expliquer ça à tout le monde.
04:01On a deux choses à faire.
04:02Il y a une partie qui est de notre responsabilité, c'est que nous, on doit aller vite.
04:06C'est-à-dire qu'on doit être très réactif.
04:08On doit être capable de concevoir, de produire nos véhicules rapidement au même rythme que ce que font nos concurrents, notamment les Chinois.
04:15Et aussi, il faut que, côté pouvoir public, il y ait des chocs de simplification qu'on attend, qui doivent arriver,
04:20parce que c'est vrai que c'est très compliqué et il y a beaucoup de contraintes.
04:22À côté de ça, quand on regarde ce qui se passe avec les tarifs douaniers, c'est bien d'avoir une petite production en Europe.
04:28C'est une solution de repli, ça nous protège et ça crée aussi de la valeur pour l'entreprise.
04:33Parce que si demain, les tarifs sont… Aujourd'hui, on n'est pas trop touché dans notre catégorie.
04:36Mais si demain, des tarifs douaniers devaient être mis en place, on a, nous, l'outil industriel qui nous permet de réagir.
04:41Voilà, pour la France et l'Europe. Mais vous exportez vraiment au-delà ?
04:44Oui, on est présent dans à peu près 70 pays.
04:48Alors, il y a des endroits où on est plus fort que d'autres.
04:50On a des marchés qui sont très importants.
04:51Dans l'Europe, on est évidemment… C'est notre premier marché.
04:55On commence à très bien se développer en Chine.
04:58Puisqu'on a une usine en Chine, comme je vous le disais.
05:00Et on vend sur place. On a un réseau de distribution sur place de nos propres produits.
05:03Il y a des pays qui sont très importants pour nous désormais, comme la Turquie.
05:07On est en train d'ouvrir un certain nombre de pays dans la zone aséane.
05:10Donc, c'est les pays de l'Asie, en gros, du Sud-Est.
05:13Juste pour information, c'est un marché de 50 millions de véhicules.
05:15Quand l'Europe, c'est un marché de 3 millions de véhicules.
05:17Donc, il est important pour nous d'y aller. On doit y aller, absolument.
05:20Dernier point, innover encore avec le deux-roues, on peut ?
05:23Oui, on peut. Il y a plein de façons d'innover.
05:24D'abord, c'est un secteur qui innove beaucoup.
05:26On ne le voit pas forcément, mais il y a beaucoup d'innovations.
05:28Il y a des innovations autour de la sécurité.
05:30Il y a des innovations autour de nouveaux modèles.
05:34Il y a eu le trois-roues qui a été un truc assez formidable.
05:36Et nous, avec le Metropolis, c'est un produit qui fait d'ailleurs rentrer dans l'univers du deux-roues-trois-roues
05:41les gens qui viennent de l'automobile.
05:43Et il y a toute une série de sujets autour de l'aide à la conduite
05:45ou évidemment des nouvelles motorisations, que ce soit hybrides ou électriques,
05:48qui nous permettent vraiment d'avoir un terrain de jeu d'innovation.
05:51Ah oui, hybrides, ça existera pour le deux-roues ?
05:52C'est en cours de développement. Il y a des essais.
05:55Les Japonais sont en avance sur le sujet puisqu'ils ont créé un consortium,
05:59notamment autour de l'hydrogène.
06:00Mais il y a plein de choses qui existent en ce moment.
06:02Très bien. Donc, accélération du deux-roues français.
06:06Absolument. La seule marque de deux-roues produite en France est française.
06:11Et qui revient aussi avec le 103, le fameux cyclo qu'on avait quand on était gamin.
06:14C'est un produit, moi je...
06:16C'est un design très...
06:17Oui. En fait, on essaie de s'appuyer sur d'autres histoires.
06:20Et en fait, en même temps, il y a le produit,
06:23mais il y a aussi ce que ce produit symbolisait quand il est sorti.
06:25Dans les années 70, c'était un produit, c'était le symbole de la liberté.
06:28On s'en souvient.
06:28Vous l'avez connu, je l'ai connu, on est à peu près de la même génération.
06:32C'était un outil de liberté.
06:33Et à un moment donné, où la société était quand même très contrainte,
06:36alors c'était une contrainte culturelle et sociale,
06:39aujourd'hui, la contrainte, elle est sociétale.
06:40Toutes les injonctions que j'évoquais tout à l'heure,
06:42fais pas ci, fais pas ça.
06:43Nous, on a voulu faire revenir un produit de liberté
06:46qui va à la fois permettre aux gens d'être cool, sympa,
06:49d'avoir un plaisir à conduire,
06:50tout en étant très respectueux de l'environnement.
06:52Et à l'époque, qui n'avait pas son cyclo ?
06:55On disait même la MOB.
06:56La MOB.
06:57C'était la MOB ou la 103.
06:59Merci beaucoup, Laurent Lilti, d'être venu sur CNews.
07:02Merci de m'avoir accueilli.
07:03On enfourche les deux roues, donc.
07:04Et on va dans les villes.
07:05Absolument.
07:06Merci beaucoup.
07:07Merci beaucoup.
07:10Merci beaucoup.

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