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Éric de Riedmatten reçoit un invité dans #LHebdoDeLEco pour approfondir un sujet économique…

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00:00Le plan d'emploi voulu par Emmanuel Macron s'éloigne, il espérait 5% de chômeurs à la fin de son mandat.
00:06On risque d'être à 8%. On va en parler avec Laurence Potier-Coderon.
00:10Merci d'être avec nous, vous êtes fondatrice de Temporis, le réseau d'agences de travail temporaire.
00:15Alors d'abord, est-ce que vous ressentez justement le fait que les entreprises se tournent moins vers vous actuellement ?
00:20Alors on va dire, je ne vais pas dire qu'elles se tournent moins vers nous,
00:23mais on va dire aussi qu'on considère effectivement que l'activité actuellement n'est pas très bonne,
00:28dans la mesure où on est à moins 8,5% sur le marché de l'intérim, ce qui n'est pas du tout le cas de Temporis.
00:35Mais on s'aperçoit que les CDI sont moins nombreux, puisqu'il y a effectivement des entreprises qui périclitent,
00:42et on a plus 18% en 2024 d'entreprises qui ont eu une défaillance,
00:48et c'est quelque chose qui est en train de s'accélérer, donc ça veut dire moins d'emploi.
00:51C'est ça, oui, parce que l'intérim c'est un bon indicateur, un bon baromètre en général de la santé et de l'économie.
00:55Exactement, c'est un bon baromètre, c'est un indicateur avancé de l'économie,
00:59et en fait ce qu'on s'aperçoit c'est qu'il y a eu beaucoup de pertes d'emplois en CDI,
01:03plus nombreux finalement que les contrats plus courts, qui justement commencent à tirer leur épingle du jeu,
01:09parce que l'intérim, les contrats plus flexibles entrent petit à petit dans les mœurs.
01:14C'est vraiment l'inverse de ce que voulait le gouvernement,
01:16parce qu'il voulait justement créer ce CDI et même la prime CDI si je me souviens bien.
01:20Oui, tout à fait, mais en fait il y a ce que veut le gouvernement et il y a ce qui se passe dans la vraie vie,
01:25et en fait on s'aperçoit qu'au niveau de l'intérim, le contrat fonctionne bien,
01:30parce qu'il convient notamment aux nouvelles générations,
01:33qui apprécient de pouvoir passer d'une entreprise à une autre,
01:36de travailler à des moments plus choisis, et ça correspond aux mœurs.
01:40Le fait que les bénéficiaires du RSA aujourd'hui doivent s'inscrire à France Travail, l'ancien pôle emploi, ça change quelque chose ?
01:47Ça a monté de manière automatique, il y a deux choses qui ont monté de manière automatique le chômage,
01:52c'est le fait que les personnes bénéficiantes du RSA sont maintenant inscrites au chômage,
01:56plus tous les jeunes qui sont en cours d'intégration dans le monde de l'emploi,
02:00ils font partie aussi du chômage, et ça fait à peu près 1,5 de plus de manière automatique.
02:06Donc ça, ça fait partie de ce qui augmente, mais ça augmente quand même par rapport à l'environnement économique,
02:12qui est incertain, et les entreprises fonctionnent en fonction de l'économie,
02:16c'est-à-dire qu'un chef d'entreprise a besoin de visibilité, et quand il a de la visibilité, il embauche.
02:21Là, nous, on est effectivement, comme vous le disiez, un amortisseur,
02:25c'est-à-dire que quand ça va bien, les entreprises utilisent plus l'intérim pour ensuite recruter en CDI,
02:32et quand ça va moins bien, pour répondre aux commandes, ils prennent de l'intérim,
02:37mais en fait, ils n'ont pas de perspective long terme.
02:40C'est ça, mais alors bon, on parlait du RSA, donc c'est les personnes qui s'inscrivent à Pôle emploi, à France Travail,
02:45il n'empêche, il y a un nombre d'emplois vacants incroyable,
02:48je ne comprends pas pourquoi, quand on regarde le site France Travail, il y a un million, plus d'un million d'emplois disponibles,
02:52et vous, j'imagine, vous êtes aussi en connexion avec France Travail, pour essayer de fournir des emplois.
02:58Tout à fait, mais il y a une dichotomie, en fait, entre les emplois qui sont disponibles,
03:02et ce que les gens veulent comme emplois.
03:04Voilà, c'est ça que les Français ne comprennent pas.
03:06On dit toujours, il faut travailler plus, etc., et à côté de ça, il y a des emplois vacants.
03:10Oui, parce qu'en fait, vous voyez bien que dans l'hôtellerie-restauration,
03:13ils recherchent en permanence, et ils ne trouvent pas.
03:16Quand il y a eu le Covid, il y a beaucoup de gens qui étaient dans ce secteur,
03:19qui sont passés finalement dans la partie logistique,
03:22et qui ne sont pas forcément revenus dans l'hôtellerie-restauration,
03:25malgré les changements qui ont été faits, et il y a des secteurs qui sont moins recherchés.
03:30Il y a des métiers manuels où on a une pénurie permanente d'emplois.
03:34Dans le bâtiment, notamment.
03:35Voilà, et on n'a aussi pas eu, comme en Allemagne,
03:40on a maintenant de plus en plus de contrats en alternance,
03:44mais c'est un peu nouveau.
03:45L'apprentissage, ce n'était pas dans nos gènes en France.
03:48Donc, plus on va aller vers l'apprentissage, plus on va accompagner les personnes,
03:52plus on va les former, plus on va arriver à faire le lien entre les emplois vacants
03:56et les personnes qui vont pouvoir chercher du travail et les trouver.
03:59Est-ce que vous avez suivi le sommet de l'intelligence artificielle ?
04:02Alors oui.
04:03On en a beaucoup parlé.
04:04Est-ce que ça peut être au service de l'emploi ?
04:06Finalement, dire voilà, j'ai un emploi disponible, j'ai le profil en face, et il le prend.
04:10Alors, tout à fait.
04:11Alors, en fait, si vous voulez, les révolutions technologiques,
04:13en général, elles créent plus d'emplois qu'elles n'en suppriment.
04:16Mais en fait, tout dépend comment…
04:18Ah oui, elles créent plus d'emplois, je pensais que c'était l'inverse.
04:20Ah oui, les évolutions technologiques, oui.
04:21Alors, par contre, il y a des emplois qui disparaissent et d'autres qui arrivent.
04:24Et c'est là où la formation a un impact,
04:26parce qu'en fait, il faut qu'on transforme des emplois vers d'autres.
04:29Par exemple, des tâches robotisées quotidiennes vont disparaître.
04:33Par contre, tout ce qui est supervision, maintenance, va s'accélérer.
04:37Et ça, l'intelligence artificielle est à votre service ?
04:39Alors, nous, sur la partie intérime, on l'utilise au quotidien aujourd'hui.
04:44On a des IA faibles qu'on a déjà dans nos outils depuis des années.
04:48Mon premier web-développeur, il était là il y a 15 ans dans notre franchise.
04:52Et en fait, aujourd'hui, on est en train de travailler sur le matching parfait
04:57qui va nous faire gagner du temps,
04:59qui va nous permettre de placer plus de personnes en moins de temps
05:01et d'avoir aussi moins de travail récurrence en plus-value pour être plus efficient.
05:07Mais on les rencontrera toujours.
05:09C'est la même chose pour l'intelligence artificielle.
05:11Je comprends bien, mais est-ce qu'on est capable, aujourd'hui ou bientôt,
05:14de dire, voilà, j'ai un poste comme ça, avec tel salaire, tel lieu, tel endroit,
05:18telle personne qui correspond, que vous êtes obligé de prendre ce boulot ?
05:21Est-ce que c'est envisageable, ça ?
05:22Ce serait ça, utile pour l'intelligence artificielle ?
05:24Non, mais ce serait...
05:26Si vraiment on veut résoudre le chômage...
05:28Oui, oui, ce serait à la fois très simple...
05:30Parce que vous avez des personnes qui cherchent un emploi
05:32et vous avez des offres d'emploi, et ça colle jamais.
05:34Oui, justement, parce qu'en fait, il y a une dichotomie entre les deux.
05:36Et en fait, ce n'est pas parce qu'on a des outils qui vont nous permettre de dire
05:39que ça matche, que ça va matcher, si ça ne matche pas au fond,
05:42parce qu'on n'a pas les formations qui ont été faites
05:45par rapport aux emplois dont on a besoin en France.
05:47Et on ne pourra pas obliger.
05:48Alors là, je dirais, dans l'immédiat, ce n'est pas le cas.
05:52Il y a eu une réforme du chômage qui avait été proposée,
05:56bon, elle a été retoquée, donc du coup, effectivement,
05:59tant que c'est comme ça, effectivement, les gens choisissent.
06:02Alors vous êtes un réseau de franchises, c'est-à-dire qu'il y a des personnes
06:04qui vont chez vous, qui peuvent même créer leur emploi en devenant agence d'intérim.
06:08Ça, c'est assez nouveau comme système.
06:10Ça n'existait pas avant qu'on le crée, en 2000.
06:14Donc aujourd'hui, c'est un réseau temporis, c'est un réseau de 200 agences
06:17où à la tête de chaque entité, vous avez un patron à son compte
06:20qui est souvent très ancré localement, donc il connaît parfaitement son tissu économique.
06:24Et par contre, s'il veut devenir entrepreneur et en fait,
06:28être un acteur de l'emploi local, il peut aussi venir nous voir.
06:31Et en plus, le salon de la franchise est une bonne opportunité, c'est tout à fait actuel.
06:36Très bien, écoutez, merci beaucoup, Laurence Potier-Codron,
06:39d'être venue pour nous parler de votre agence temporis.
06:42Donc c'est en fait la franchise au service du travail temporaire.
06:45Alors oui, on peut dire ça comme ça, tout à fait.
06:48Restez avec nous sur CNews.

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