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Regardez L'invité de RTL Matin Week-end avec Stéphane Carpentier du 10 mai 2025.

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Transcription
00:00RTL Matin avec Stéphane Carpentier.
00:038h47, c'est RTL Matin face à l'actualité.
00:05Et l'actualité, c'est donc Kiev qui accueille les leaders européens ce samedi
00:09pour mettre la pression sur Moscou, pour obtenir un cessez-le-feu
00:12après plus de trois ans de guerre entre la Russie et l'Ukraine.
00:16Macron, le français, Merz, l'allemand, Starmer, le britannique ont voyagé ensemble en train
00:21toute la nuit depuis la Pologne.
00:23Ils sont arrivés tout à l'heure sous très haute sécurité dans la capitale ukrainienne.
00:27Ils vont rejoindre Zelensky, le polonais Tusk aussi et d'autres leaders occidentaux
00:32qui vont participer à ce sommet en virtuel à distance.
00:36C'est une journée très importante.
00:37En direct de Kiev ce matin sur RTL pour comprendre les choses,
00:41notre invité est enseignant à Sciences Po, spécialiste de géopolitique.
00:45Je salue Nicolas Tenzer. Bonjour à vous.
00:48Bonjour.
00:48Nicolas, je disais journée importante.
00:51À quoi il sert ce rendez-vous à Kiev, ce sommet ?
00:54Écoutez, je crois qu'il est absolument essentiel pour plusieurs raisons.
00:58D'abord parce qu'aujourd'hui, il faut absolument faire plier la Russie sur deux choses.
01:04Sur la première chose, c'est évidemment la trêve.
01:07La trêve, c'est toujours bien d'abord pour les civils qui continuent d'être attaqués par la Russie
01:12avec des frappes mortes hier.
01:14On l'a vu encore il y a quelques jours, les semaines précédentes.
01:19Et ça, c'est absolument essentiel pour l'Ukraine.
01:23Encore une fois, l'Ukraine s'y est engagée déjà depuis 45 jours.
01:26La Russie l'a refusée.
01:28Elle a juste accepté une petite trêve de trois jours, ce qui n'est à peu près rien du tout.
01:31Donc, il faut faire pression là-dessus parce que c'est la seule manière, encore une fois,
01:35d'abord de parvenir à une sorte de répit aussi pour les forces ukrainiennes
01:42qui sont pour certaines dans une position parfois difficile.
01:46Et la deuxième chose, c'est surtout, je dirais, de faire comprendre à la Russie
01:50que la guerre n'est pas une solution, n'est une solution à rien du tout.
01:53Et qu'à un certain moment, il y a une résolution en face qui est la résolution des alliés
01:57de la faire arrêter par tous les moyens, y compris par la force.
02:01Parce qu'il n'est pas question de céder des territoires.
02:03Il n'est pas question de dire à qui, voilà, maintenant, vous renoncez,
02:06vous acceptez tout ce que la Russie veut, c'est-à-dire la cession des territoires.
02:10Il n'y a pas de jugement des crimes de guerre.
02:12Les enfants déportés ne reviendront pas.
02:14Il n'y a pas de jugement.
02:14Non, au contraire, c'est-à-dire, voilà, nous sommes à côté de l'Ukraine,
02:18jusqu'au bout, jusqu'à la victoire.
02:19Voilà, pour un cessez-le-feu complet, inconditionnel de 30 jours.
02:22C'est ça, Nicolas ?
02:24Voilà, exactement.
02:25Et je pense qu'il faut bien distinguer les deux choses.
02:27Parce que d'un côté, le cessez-le-feu, c'est quelque chose d'immédiat.
02:29Et puis, surtout, il y a derrière la perspective, effectivement, d'une victoire de l'Ukraine,
02:35qui suppose que la Russie retire ses troupes, parce qu'il n'y a pas d'autre solution,
02:39et que le droit international soit appliqué.
02:41Et donc ça, c'est la pression par les armes.
02:44Et c'est pour ça que le président de la République, les d'autres dirigeants européens aussi l'ont dit,
02:49il faut continuer plus que jamais à armer l'Ukraine, à renforcer l'armée ukrainienne,
02:55à lui donner les moyens de combattre la Russie.
02:57Ce n'est que par cette forme de dissuasion qu'un jour, la Russie va comprendre qu'elle a tout intérêt à s'arrêter.
03:03Soutien militaire, soutien diplomatique, c'est un sommet qui rassemble une coalition des volontaires.
03:09C'est qui, concrètement ? Il y a tous les pays d'Europe ?
03:12Alors, il y a un très grand nombre de pays d'Europe, pas tous,
03:16et avec, aujourd'hui, disons, des visées un peu différentes.
03:21C'est-à-dire que vous avez les plus volontaires, aujourd'hui, qui sont le Royaume-Uni,
03:25qui est membre de l'Europe, même s'il n'est pas membre de l'Union Européenne.
03:29Vous avez la Norvège, la même situation que le Royaume-Uni.
03:32Vous avez la Pologne, vous avez la France, vous avez les pays baltes, vous avez la République tchèque,
03:38qui sont, disons, les pays les plus allants et qui sont prêts à déployer le cas échéant,
03:43même si la bonne formule n'a pas été encore trouvée.
03:47En tout cas, il n'y a pas de convergence absolue entre les dirigeants.
03:50Donc, de déployer des troupes au sol pour garantir la sécurité future de l'Ukraine.
03:56Pardon, au sol, ça veut dire sur le sol ukrainien ?
03:59Alors, il y a plusieurs schémas.
04:00C'est-à-dire qu'il y a un schéma qui est les troupes à la frontière.
04:03Personnellement, je n'y crois pas parce que les frontières, c'est 1800 kilomètres, c'est très compliqué.
04:07Il faudrait trop d'autres troupes, beaucoup plus que les pays européens ne peuvent en aligner.
04:10Il y a à l'intérieur de l'Ukraine, pour garantir la sécurité, en quelque sorte, des habitants
04:16et dissuader des frappes russes parce que la Russie ne prendra pas le risque de frapper des troupes européennes au sol.
04:23Et puis, il y a un autre schéma qui me paraît plus timide,
04:27qui est de dire à la frontière de l'Ukraine sur les pays voisins,
04:33notamment la Pologne ou la Lituanie ou les quelques autres.
04:36Ça, ça me paraît un schéma un peu en retrait parce que je crois que ce n'est pas une véritable garantie.
04:41Donc, il y a des discussions là-dessus.
04:42C'est au sein de ce qu'on appelle la coalition des volontaires.
04:45Cette discussion doit se poursuivre pour qu'il y ait une convergence.
04:49Mais aujourd'hui, je pense qu'il y a une perception quand même de l'ensemble des dirigeants européens,
04:54sauf la Hongrie et la Slovaquie qui sont passés de l'autre côté, si je veux dire,
04:57du côté un peu obscur de la force.
04:59Mais en dehors de ces pays-là,
05:01vous avez quand même une clarté sur le fait que la Russie ne veut pas la paix.
05:06La Russie n'acceptera jamais de rendre les territoires.
05:10Elle n'acceptera jamais une forme de négociation qui garantirait la survie de l'Ukraine.
05:15Elle veut aller jusqu'au bout dans sa guerre.
05:17Et donc, il faut montrer la force, montrer toute la résolution,
05:21montrer une aptitude et une volonté de combattre.
05:23Se réarmer aussi soi-même parce qu'après l'Ukraine,
05:26c'est nous d'une manière ou d'une autre, nous pays européens.
05:28Alors, ça ne veut pas dire qu'il y aura des chars russes qui vont venir à Paris.
05:31On est clair sur aussi ce que la Russie entend faire,
05:34mais qui pourrait attaquer un autre pays de l'Union européenne
05:38et continuer évidemment ces menaces directes, terroristes notamment,
05:42à l'égard des pays européens.
05:43Et ça, c'est vraiment le risque majeur
05:46si la Russie n'était pas défaite en Ukraine.
05:49Pour ça, je pense qu'il y a cette perception-là.
05:51Heureusement, il y a cette conscience
05:53qu'expriment d'ailleurs les dirigeants des services occidentaux
05:56depuis un certain nombre de mois déjà,
05:58les dirigeants européens eux-mêmes.
06:00Je crois que cette conscience enfin est venue.
06:03Nicolas Tenzer, les leaders européens sont donc sur place.
06:05Ils sont arrivés.
06:06Ce n'est pas rien.
06:06Ça a été un déplacement en train.
06:08On imagine les mesures de sécurité très importantes.
06:10Vous qui êtes à Kiev, dans la capitale ukrainienne,
06:13vous le ressentez ça, vous, dès ce matin ?
06:16Écoutez, pour l'instant, non.
06:18On ne le ressent pas.
06:18Il va y avoir des périmètres de sécurité.
06:20Mais comme lors de toute visite, au-delà de ces périmètres de sécurité,
06:24pour, par exemple, l'hommage qui va être rendu
06:28à tous ceux qui sont tombés,
06:30qui sont au cours du monastère de Saint-Michel au Dôme d'Or.
06:35Vous avez, c'est extrêmement émouvant.
06:37Moi, chaque fois, c'est une des premières choses que j'ai faites
06:38en arrivant à Kiev encore cette fois-ci,
06:40voilà, leur rendre hommage.
06:42Parce que vous avez le mur de tous ces soldats qui sont tombés,
06:46hommes essentiellement, femmes d'ailleurs aussi,
06:48souvent 19 ans, 20 ans, etc.
06:50Donc, vous avez cet endroit-là.
06:51Ils vont certainement faire un dépôt de gerbes,
06:54ces dirigeants européens en arrivant.
06:55Il y a quelques autres endroits.
06:57Mais encore une fois, Kiev, aujourd'hui, est tranquille.
07:00Ce n'est pas du tout une ville barricadée.
07:01Merci de nous avoir décrit la situation.
07:03Nicolas Tenzer a expliqué les choses en direct de Kiev ce matin.
07:07Spécialiste de géopolitique.
07:08Auteur du livre Fin de la politique des grandes puissances.
07:11C'est aux éditions de l'Observatoire.
07:14Il est 8h54.
07:14Dans un instant, la météo.
07:16Chez nous, en France, avec Valérie.
07:17Salut.
07:17Ce n'est pas suite.
07:18Au revoir.
07:18Sous-titrage Société Radioako

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